Dimanche 12 Août

Châlet du lac

10h30

Simon

Assis autour de la table de la salle à manger, je prends mon petit déjeuner en compagnie de ma chérie et de Samuel, qui vient de descendre.

— Vous êtes tous seul?

— Comme tu le vois. On a aperçu Maxime, il est venu prendre de quoi manger puis il est retourné dans sa chambre. Comme il l'avait dit, il est en conversation avec sa future. Quand à mon frangin, Justin et Éléa, ils sont pas encore revenu des courses.

Sam se sert une tasse de café et prend une tranche de brioche avant de s'assoir autour de la table.

— J'avais oublier à quel point les lits sont confortable ici.

— Je confirme. Avec Aurore, on a un king size, le grand luxe. On y est trop bien. Tellement qu'on a eu du mal à en sortir ce matin.

— Je vous comprends, de mon côté, j'ai du mal à retrouver l'habitude de vivre le jour.

— J'imagine. Tu exerces tes talents de DJ où ?

—  Je suis resté un temps à Paris à la suite de mes études mais, la concurrence est rude alors je suis revenu à Brest. Depuis, je tourne dans les boîtes de nuits, je fais parfois les mariages, les fêtes d'anniversaire...

— Ce serait sympa qu'on se retrouve tous un soir dans une des boîtes où tu mixes.

— Oui c'est une idée. Ça me ferait plaisir.

— Hey salut tout le monde, lance une voix féminine.

— Éléa ? On te croyais aux courses avec les mecs? S'étonne Sam

— Oui je devais, mais j'étais un peu patraque au réveil. Je crois qu'hier soir, j'ai trop mangé, ça m'est resté sur l'estomac. J'ai préféré resté au lit.

— Mince, ça va maintenant ?

— Mieux, merci Simon.

— Assis-toi, je vais te servir un café.

— Je vais plutôt prendre du thé.

— Ok, je te le prépare si tu veux ?

— T'es adorable mais ça ira, je vais bien.

— Il y a du thé vert dans le placard, c'est bon pour la digestion.

— Je vais me faire ça alors.

Éléa attrape la bouilloire qu'elle remplie d'eau, tandis que ma chérie commente :

— La serviabilité des frères carpentier, c'est quelque chose. J'en serais toujours étonnée. Des mecs aussi attentionnés c'est rare.

— Eh oui, on est adorable, ce qui fait de nous des partenaires de choix.

— Sinon, ça va, ta tête passe encore entre les portes ? Taquine Samuel.

— Très bien, je te remercie. Tu sais que si tu veux toute l'attention de mon frère, il te faut être gentil avec moi. Dis-je en plaisantant.

— Toutes mes excuses. Justement tu n'aurais pas quelques conseils à me donner ?

— Tu sais je pense pas qu'il y a de techniques miracles pour séduire. Soit le feeling se créer, soit ça passe pas. À ce que tu m'en as dit, ça a plutôt l'air de bien se présenter entre vous.

— Oui, c'est vrai mais j'aimerais me rapprocher de lui, retrouver l'intérêt qu'on avait l'un pour l'autre avant.

— Commence par essayer de passer du temps seul avec lui.

— Il va pas trouver que je cherche tout de suite à entrer en piste. On se revoit à peine que je cherche déjà une proximité. En plus j'ai été assez direct quand à mes intentions alors je ne veux pas devenir lourd.

— Rassure-toi, il t'a trouvé cash certes mais j'ai l'impression que ça l'a plus flatté qu'autre chose.

— Il m'a dit que c'était bon à savoir, que je sois encore intéressé.

— Alors relax Sam.  Loris est très honnête, s'il ne voulait rien avec toi, il te l'aurait dit.   Et s'il pense que ça va trop vite, il le dira aussi.

— J'ai vraiment pas envie de passer à côté de lui cette fois...

— Il n'y a pas de raisons, les choses sont totalement différentes aujourd'hui.

— C'est vrai. Dis-moi Éléa, Loris t'a parlé de toute cette histoire entre, lui, Justin et moi ?

Elle s'installe avec son thé en face de son interlocuteur et répond :

— Oui, hier soir, il s'est confié. Peu de personnes auraient agi comme vous, en préservant Justin. Se sentir trahie, ça fait vraiment mal. Ça m'est arrivé récemment et je le souhaite à personne...

— T'es belle, douce, et gentille, ce gars là sait vraiment pas ce qu'il a perdu. Tant pis pour lui et tant mieux pour ton futur copain. Dis-je

— Oh je sais pas si j'en aurais un de sitôt. Je sais choisir mes amis mecs, la preuve vous êtes tous adorable, mais alors niveau vie amoureuse, je tombe toujours mal.

— Y'a que Maxime qui est casé depuis des lustres, Lo, Sam et moi-même, on est comme toi, on a eu des déboires amoureux.

— Oui, mais Samuel s'il sort avec Loris, c'est certain qu'ils ne se feront pas de coup bas, et toi avec Aurore ça a l'air de super bien se passer.

— Je confirme. Aucun nuages à l'horizon. On est très heureux. Dit ma petite amie avant de m'embrasser.  Si une garce veut me piquer mon mec, elle pourra toujours courir.

— Tu trouveras, j'en suis certain.

— Hum peut-être Simon, mais je suis un véritable aimant à connard. Enfin bon, si on parlait d'autre chose ?

— Oui, j'ai une question. Est-ce que Loris, t'a parlé de moi ? Interroge Samuel

— Il m'a fait quelques confidences oui.

— Et tu pourrais m'en dire plus ?

— Je pense pas. Des confidences, c'est fait pour rester privé, dit-elle avec un sourire sur le visage.

— S'il te plaît, juste une petite info ? Un détail...un tout petit détail...

Éléa ne répond pas pour le simple est bonne raison que leur discussion s'est interrompu par l'arrivée de Justin et Loris, chargé des courses.

— Pourquoi j'ai l'impression qu'on interrompt quelque chose ? Vous parliez de quoi ? Interroge mon frère en posant deux sacs au sol.

— Sam essayait de glaner des infos sur ce que tu m'as dit sur lui hier soir. Rétorque Éléa.

— Ah oui, petit curieux va.

Les joues pileuses de l'intéressé s'empourprent instantanément et il essaie de se dissimuler derrière son bol de café, gêné.

— Si tu veux tout savoir, je lui ai dit que...ce qui se dit entre les quatres murs de notre chambre y reste. Désolé. Bon c'est pas que, mais il nous reste des sacs à décharger. Je compte sur vous pour ranger les courses. Je suis en nage avec cette chaleur. Je vais aller piquer une tête.

— T'as raison, ça nous ferais du bien. Allons finir de décharger la voiture, puis à nos serviettes. Lance Justin.

********

Les garçons ont ramené tout les sacs avant de filer au lac, et je me suis proposé avec ma copine pour le rangement. Maxime à fini par sortir de sa chambre et suivi d'Éléa et de Sam, ils ont rejoints les mecs dans l'eau.

— Plus qu'un sac et c'est plié, dis-je.

— Super, on va pouvoir rejoindre tout ce petit monde...

— C'est moi où c'était ironique ?

— À ton avis ?

— Il est où le problème là, hier tu trouves que mes potes sont sympa, aujourd'hui tu veux pas passer du temps avec eux ?

— Peut-être que ça irait mieux si tu passais pas ton temps à prendre soin de Mademoiselle Éléa.

— Pardon ?

— T'es belle, t'es douce, gentille et vas-y que je me propose pour te préparer ton petit déjeuner.

— T'es sérieuse, tu me fais vraiment une crise de jalousie ?

— Y'a de quoi non ? T'es presque plus prévenant avec elle qu'avec moi.

— Elle se sentait pas bien, c'est pour ça que je me suis proposé pour lui faire chauffer sa boisson chaude et les compliments c'est parce qu'elle me semblait déprimée. Je prends soin de mes amis quand ils vont pas bien.

— Bien sûr, tu complimentes tes potes mecs sur leur physique et t'es a leurs petits soins lorsqu'ils sont déprimé. Je vais te croire.

— Bien oui, je suis comme ça, attentif aux autres. J'ai aucune gêne à dire d'un mec qu'il est beau, je me sens pas atteint dans ma virilité ou quelque connerie du genre. Et quand à Éléa, il n'y a jamais eu aucune ambiguïté entre nous. Je t'aime et je suis heureux avec toi, mais ta jalousie mal placée et le manque de confiance que t'as en moi, ça pourrait bien vite me saouler. Alors tu fais ce que tu veux, mais moi je prends ma serviette, mon maillot et je les rejoint.

Sur ces mots, agacé, je grimpe à l'étage chercher mes affaires. Et moi qui me réjouissait de passer des vacances avec ma chérie et mes potes, si ça commence par des disputes, ça va vraiment pas le faire.