Chapitre 34 - Balade sur la côte.
Média : Lieu de la balade.
Loris
Samedi 1 sept 2018
15h00
- Et voilà, c'est déjà le dernier carton. Tu n'as pas tant d'affaires que ça, un trajet et c'est réglé.
- Forcément, j'ai pas les meubles à prendre, Aurore est équipée. me rétorque Simon en descendant du fourgon.
Je m'apprête à monter dans le véhicule à mon tour pour poser mon paquet, quand mon portable se met à sonner dans ma poche.
- Vas-y réponds, je le prends.
- Merci.
Mon frère me soulage de ma charge et je découvre le prénom et le visage de l'appelant sur l'écran de mon smartphone.
- Hey Samuel.
- Bonjour toi. Je me demandais, est ce que tu serais libre ? J'ai quelques heures devant moi et je me disais que je pourrais te les consacrer?
- Mince, c'est que pour l'instant, je suis avec mon frère, je fais la navette avec lui pour son déménagement et je vais l'aider à décharger. On était sur le point de partir.
- Ah et un peu plus tard ça ira pas ?
- Si. D'ici quarante cinq minutes, tu peux débarquer. Le seul truc, c'est qu'on restera sur place, que je ne m'éloigne pas de la maison d'hôtes. Je m'absente le temps de déposer ses affaires et je rentre. Aujourd'hui, c'est Simon qui profite de son après-midi en extérieur.
- Dis lui de venir, je vais me débrouiller seul et après je reviens ici. Va donc profiter de ton mec, tu ne l'as pas vu de la semaine. Intervient mon jumeau.
- Aurore t'attends pour tout ranger en vue de la crémaillère de demain, et puis on s'est fixé un emploi du temps pour que notre charge de travail soit équilibré, je ne vais pas commencer à te piquer ton temps libre.
-C'est pas la fin du monde si une fois on bouleverse le planning, et si je te le propose, c'est que ça ne me dérange pas du tout. Alors c'est comme ça c'est décidé. J'y vais, je décharge et dès que je suis de retour, tu fais ce que bon te semble avec Sam.
- Et, en clair, ça veut dire quoi ? On fait quoi ? m'interroge Samuel qui à tout entendu.
- Ça veut dire que finalement, je suis libre tout de suite. Débarque quand tu veux.
- D'ici quinze minutes, c'est bon ?
- Ça me va.
- Génial, remercie ton frère de ma part.
- Ça sera fait, à toute.
- A toute, bisou.
Il raccroche et je lance à mon frangin :
- Tu n'as pas peur des foudres de ta copine? Je pense pas qu'elle va apprécier de devoir tout ranger toute seule.
- Elle fera pas tout, je m'en chargerai en rentrant ce soir. Ne t'inquiète pas pour ça.
- Ma relation avec elle s'améliore, alors il ne faudrait pas que ça gâche tout...
- Ta priorité, c'est ta relation naissante avec Samuel, et puis c'est moi qui te force à prendre ton aprem. Elle comprendra.
- Que tu me fasses passer, avant elle ? Pas sûr...
- Mais tu as fini d'avoir toujours un truc à redire, je vais finir par croire que tu ne veux pas voir Sam. Y'a un souci ?
- Mais non pas du tout, au contraire, je suis content de ne pas avoir à attendre jusqu'à demain. Je m'impatientais déjà.
- Alors, cesse de tergiverser et soit juste content.
- Je le suis. Merci beaucoup.
- Allez, bon, moi j'y vais.
Il ferme la porte du fourgon et monte à bord dans la foulée. De mon côté, je passe rapidement dans mes quartiers, histoire de m'assurer que je suis aussi présentable qu'au début de la journée. C'est vrai que de nous deux, c'est Simon qui accorde le plus d'importance à son apparence, mais c'est pas pour autant que je me néglige totalement. Si lui sort la chemise, au boulot et en dehors, moi je troque mes t-shirts décontractés pour d'autres, de type polo, un peu plus élégants. J'en porte donc un aujourd'hui avec un short plus chic, que ceux que j'ai porté durant les vacances. Niveau fringues, on est bon, pas de tâches à signaler. Je me contente de remettre du déodorant, c'est jamais trop, surtout en été. Satisfait, je m'attaque au plus gros. Mes cheveux. Bien que noué en chignon, ils ne sont pas épargnés par l'électricité statique. Je les arrange rapidement, vérifie mon haleine, puis termine par un pschitt de parfum. Samuel y a été très sensible lors de notre première nuit ensemble. Je doute que ça ait changé en une semaine.
En attendant qu'il arrive, je retourne à la réception, enfin à l'accueil de notre maison d'hôtes. Je m'attelle à diverses tâches, principalement de la paperasse durant quelques minutes avant d'entendre le bruit d'un moteur approcher. Je quitte la maison et m'avance à la rencontre de l'arrivant. Il a, à peine retiré son casque, que mes mains trouvent place sur ses hanches et mes lèvres contre les siennes. Lorsqu'il se recule, je vois ses yeux scrutés aux alentours.
- Qu'est-ce que tu cherches, tu as un autre amant dans le coin ?
- T'es con, rit-il. Non c'est juste que, je me disais qu'on aurait pu nous voir. Je veux dire, les clients qui prennent des vacances chez vous. Il y a de plus en plus de gens ouverts, mais pas tous et si nous voir, en décide certains à ne plus revenir séjourner ici, c'est embêtant pour vous.
- Ne t'inquiète pas pour ça. En ville, ailleurs, je suis prudent, mais ici, c'est différent. Ici, je suis chez moi Sam et si j'ai envie de t'embrasser, je le fais. Les clients, ils pensent ce qu'ils pensent, ils partent sur le champ, ils reviennent pas, je m'en fou. Et Simon aussi. Le premier qui me manque de respect, il passe un sale quart d'heure.
- J'imagine. Désolé de ma réaction. J'ai connu des moments pas très agréables et en extérieur, dans les lieux ou il est susceptible d'y avoir des inconnus, je ne suis pas totalement relax.
- T'as été agressé?
- Non, mais quand j'étais en études de droit, avant de tout planter pour devenir DJ, j'ai eu affaire à des connards. C'était surtout des mots, mais quand t'es pas endurci, que ça te passe pas encore au-dessus de la tête, c'est pas agréable. J'encaissais, je me défendais, mais ça atteint un peu quand même. C'est peut-être lâche par rapport à tout ceux, qui se battent pour qu'on soit visible, ceux qui osent prendre la main de leur mec, l'embrasser, mais moi je suis du genre à éviter tout problème...
- Je suis désolé que tu aies vécu ça et tu n'es pas lâche, chaque personne vit les choses à sa façon. Pour en revenir à ce qu'on disait, ici, c'est safe. Tu peux être tranquille. Vraiment.
- C'est compris, je ne me retiendrai pas pour t'embrasser.
- Alors, qu'est-ce qu'on fait cet après-midi ?
- Je t'emmène faire un tour sur mon quad, ça te dit?
- Tout me dit avec toi.
- Je t'ai aussi apporté un petit cadeau.
- Un cadeau?
- Oui.
Il me pose aussitôt, un carton dans les mains, avec l'image de son contenu sur l'une des faces.
- C'est une suspension, première touche déco à ta chambre. Comme ça, je t'interromperais plus en plein câlins à cause de l'ampoule qui m'éblouit.
- Effectivement.
- Et ça va, il te plaît ?
- Oui, tu as bien choisi, merci Sam. Qui sait, peut-être qu'un jour cet objet fera parti d'un chez nous.
- L'idée me tente bien. Mais il va falloir que tu sois bien charmé avant pour me supporter au quotidien.
- Même pas peur. Dis-moi, qu'est-ce que tu dirais d'une invitation à dîner pour te remercier ?
- Ça dépend, la nuit qui suit est comprise dans l'invitation ?
- C'est envisageable.
- J'aurais dit oui quand même, sans ça, mais la nuitée est un petit bonus que ne me refuserait pas. Si on allait installer ta suspension en attendant que Simon revienne ?
- Ouais, faisons ça.
***
- Ça va les mecs, je n'ai pas été trop long, nous lance mon jumeau alors qu'on vient à lui.
- Non du tout, on s'est occupé en attendant ton retour, répond Sam.
- Ça à été avec Aurore ?
- Elle a un peu râlé mais pas trop, ça va. Elle comprend qu'avec vos emplois du temps, ce soit compliqué de trouver du temps pour vous.
- On va s'organiser. Bon, je t'enlève ton frère.
- Au sens figuré seulement, tu me le ramène entier.
- T'inquiètes, je suis toujours prudent, d'autant plus quand j'ai un passager.
- En plus il m'a fait troquer mon short et mes baskets basses pour un pantalon et des boots. Il rigole pas avec la sécurité.
- Tant mieux, allez, bonne aprem.
- Toi aussi mec. Rétorque Sam.
- Merci
Simon s'éclipse se dirigeant vers la maison tandis que Samuel, me fourni mon équipement. Casque, veste et gant. Il grimpe sur son quad et je fais de même m'installant derrière lui.
- Tu m'emmène pas trop loin ? Il faut que je puisse revenir assez vite en cas d'urgence.
- À trente minutes, ça va ?
- Ouais ça passe.
- Alors c'est parti.
Le moteur vrombit et nous voilà en route vers je ne sais où. Confortablement installé et calé, contre le coffre fixé à l'arrière du quad, j'observe l'environnement. Nous quittons le calme de ma maison familiale, pour traverser la ville Brestoise, animé en ce début d'après-midi. Kilomètre après kilomètres, on s'en éloigne peu à peu. L'effervescence laisse place à un peu plus de tranquillité mais cela ne dure guère longtemps. Aux abords d'une zone touristique, les vacanciers de septembre sont là. Le tout petit parking sur le bas côté est rempli. À l'arrêt sur le bas côté, Sam me lance :
- Mince, je pensais me garer ici pour qu'on se promène un peu à pied, mais c'est blindé.
- C'est pas grave, on peut longer la côte en roulant. Si tu roules à faible allure, on profitera tout de même du paysage. Et puis il y a d'autres parking plus loin.
- C'est vrai oui. Tu connais ici?
- La route de landunvez, oui. Je l'ai déjà parcouru en famille. Mais je n'avais pas la même météo. Avec ce beau soleil, ça va être encore plus sympa.
- Alors on est parti?
- On est parti.
Le quad se remet en branle, et lentement nous entamons les cinq kilomètres de cette voie aux paysages plus magnifiques les uns que les autres. Plus nous avançons et plus la nature sauvage s'offre à nous. La route est bordée de végétation, de rochers et légèrement en contrebas, la mer s'étend dans son immensité. Sur le chemin nous croisons, quelques ruines, une petite chapelle et des chevaux de trait en liberté. C'est non loin d'eux que Samuel décide de s'arrêter.
- Je devrais venir plus souvent ici, c'est beau et reposant. Dis-je alors que descendu de l'engin, j'enlève mon casque.
- Moi, je viens souvent depuis que je suis revenu vivre ici.
- Depuis deux ans c'est ça ?
- Environ deux ans et demi, après ma séparation et mon envie de retrouver ma vie Bretonne. Paris, c'est trop stressant, trop speed, c'était vraiment pas pour moi.
- Je comprends ce que tu veux dire, moi je ne m'imagine pas vivre dans une grande ville. J'aime le fait que la ville soit à proximité de chez moi, mais qu'à la maison je puisse trouver le calme et une belle vue.
- C'est ça. Mon appart me déplaît pas, mais être en bord de mer ou excentré, ce serait un plus que j'adorerais. C'est assez paradoxal, quand on sait que je bosse dans le monde de la musique mais j'aime aussi le silence, les lieux paisibles.
- C'est pas si étonnant que ça, je pense que tout le monde à besoin de moment de détente pour se ressourcer. Et les endroits comme celui-ci sont très appaisant.
- Je confirme. On va s'asseoir dans l'herbe pour profiter un peu de la vue et siroter une petite bière ? Sans alcool je précise.
- Ça me va.
Je le suis alors que nos pas quittent le goudron pour fouler le sol verdoyant. On s'avance jusqu'au bord de plage là où la végétation dévient caillouteuse et nous nous installons. Samuel sort deux bouteilles de son sac à dos et m'en tend une après l'avoir ouverte.
- Merci.
Fermant les yeux, il inspire profondément et murmure :
- Qu'est-ce qu'on est bien ici, j'adore sentir les embruns, sentir le soleil, le vent léger, le bruit des vagues.
- C'est très agréable, après par mauvais temps un peu moins.
- Ça c'est sur. La tempête, les flots déchaînés, c'est pas la même chose.
- Tu as eu une très bonne idée de m'emmener ici.
- Tant mieux, déjà que j'ai chamboulé ta journée, il manquerait plus que tu ne sois pas satisfait. Il faudrait d'ailleurs qu'on fasse le point sur nos emplois du temps, que ce soit plus clair, pour connaître les moments où on est libre tout les deux.
- C'est vrai qu'on en a pas tellement parlé, toi tu bosses déjà tous les soirs, moi il m'arrive fréquemment de finir à vingt-une heure, vingt-deux heure.
- Non, je ne suis pas pris tout les soirs. Là c'est parce qu'on à organisé la crémaillère de ton frère, mais le dimanche et le lundi soir, en règle générale, c'est repos. J'anime des soirée du mardi au jeudi, et vendredi samedi, je mixe en boîte. J'aurais pu faire plus, mais je peux vivre, confortablement en me gardant deux jours off alors, je me l'autorise.
- Et tu as bien raison. Puis ça me fait plaisir. Je t'avoue que le fait que tu bosses toutes les nuits, ça m'attristait un peu.
- Tu pensais que j'aurais peu de temps pour toi ?
- Je me disais, qu'en dehors des vacances, je ne t'aurais jamais près de moi la nuit, hors dormir avec mon mec, j'adore ça. Sur le long terme, je pense que ça m'aurait vraiment manqué.
- Bien sur, je comprends. J'aime ce que je fais, mais ça ne sera pas au détriment de mon couple, je peux te l'assurer. Mes parents, c'est des acharnés de boulot, qui veulent toujours faire plus de fric, qui n'était jamais là pour moi. Il ne montrait aucune affection, à moi ou même l'un pour l'autre. Je ne veux surtout pas que ma vie ressemble à ça.
- Ça n'arrivera jamais, tu n'es pas comme eux.
- C'est certain. Enfin passons. Je suis donc libre, le dimanche, le lundi et les après-midi entre treize heures et dix-huit heure environ. En matinée, je dors et en fin de journée, je prépare la soirée en vue, avant d'aller bosser.
- Tu rentres à quel heure ?
- Je termine à cinq heure quand c'est en boîte et pour les anniversaires, mariage, plus vers les trois heures. Après ça dépend de mes clients. Et toi, tu es dispo certaines après-midi mais tu bosses tout les jours, c'est ça ?
- Oui, c'est assez bien résumé. J'ai une après midi de libre sur deux, où je peux prendre du temps pour moi. Il n'y a que le dimanche où Simon et moi restons sur place.
- Vous avez du monde le dimanche ?
- Oui, les personnes qui viennent en semaine, c'est du samedi au samedi et sur les weekends, c'est du vendredi soir au dimanche matin où après-midi. Je suis pas mal occupé, c'est sur, mais t'as pas de souci à te faire, je saurai trouver du temps pour toi.
- J'en doute pas une seconde.
Après tu peux venir me faire un petit coucou les aprem où je bosse, seulement je serai sans doute occupé a faire telle où telle tâche et pas totalement avec toi.
- C'est évident. Désolé pour aujourd'hui, j'aurais dû me renseigner avant sur tes disponibilités. En plus, on était sûr de se voir demain pour la crémaillère...
- Mais non, ne t'excuse pas, je suis très content d'être ici avec toi. J'avais hâte de te voir alors, un jour plus tôt, je dis pas non.
- Ça, ça veut dire que je t'ai un petit peu manqué.
Mon bras libre vient entourer ses épaules, tandis que je retorque :
- On ne s'est pas vu durant cinq jours, c'est pas grand chose, mais les appels, les textos, ça ne remplace pas le contact.
Il se penche vers moi et dépose un baiser furtif contre mes lèvres.
- Je confirme. Il n'y a rien de mieux.
Je lui souris, perdu un instant dans son regard azur et reporte mon attention sur l'écume des vagues. J'avale ma dernière gorgée de bière aux agrumes et murmure :
- C'est vrai qu'on est vraiment bien ici.
- J'aime encore plus cet endroit maintenant que je le partage avec toi.
Touché par ses mots, une douce chaleur m'envahit et je sens mes joues s'empourprer. Rougissant, je lui réponds en toute sincérité.
- Je veux découvrir, tout ce que tu as à partager avec moi. Je veux tout connaître de toi, Sam. Peu importe le temps qu'on à perdu, on a tout le reste de notre vie pour le rattraper.
- Oui le passé c'est derrière nous. Quand à l'avenir, il me semble plein de promesses. J'ai hâte de découvrir ce qu'il nous réserve.
- Et moi donc.
- Si on commençait par reprendre notre balade le long de la côte ?
- Avec grand plaisir.
Il se lève et me tend la main pour m'aider à me remettre sur mes pieds. Je la saisie et me fais la promesse silencieuse de ne plus jamais la lâcher. Je ne sais pas ce que nous réserve le futur, mais ce dont je suis sûr c'est que le feu ne s'est jamais éteint. Chaque jour, il crépite un peu plus fort.
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