Chapitre 33 - Compte-rendu
Dimanche 26 Août
Simon
Laissant Loris à ses retrouvailles, avec Samuel qui n'était pas parti bien loin, je pars à la recherche de mes parents. Les trouver, ne s'avère pas compliqué. À cette heure-ci, ils ne pouvaient qu'être en cuisine où dans la salle à manger, à gérer le petit déjeuner des hôtes.
Dans la cuisine, ma mère remplit un lave-vaisselle, tandis que mon père, change une des ampoules du lustre au-dessus du plan de travail.
— Bonjour mon chéri, me lance ma mère.
— Salut Fiston, renchérit mon paternel.
— Bonjour, est-ce que je peux vous déranger cinq minutes ?
— Tu ne dérange jamais. Toi tu as quelque chose à nous demander où a nous dire?
,— Oui tu me connais bien Papa. Je voulais vous parler d'Aurore et moi.
— Je vais être grand-mère ?
— Non maman voyons, ça ne fait que six mois et demi qu'on est ensemble.
— C'est sur mais des bébés imprévus, ça arrive.
— Pour le moment, on a juste pris la décision de vivre ensemble, du calme. Je vais quitter l'appart de la dépendance pour m'installer avec elle.
— Et quand est-ce que tu comptes déménagé ? Je pourrais t'y aider avec le fourgon. Me dit mon père
— Bien je vais commencer les cartons bientôt et d'ici qu'ils soient tous bouclés, je dirais maximum un peu plus d'une semaine. Effectivement je comptais t'emprunter le fourgon mais je n'ai rien de très lourd à déplacer donc avec Loris et Aurore, on devrait avoir assez de bras.
— Comme tu veux, mais au cas où, n'hésite pas à demander du renfort.
— Je prends note. En tout cas, je suis soulagé, j'avais peur que ce soit difficile pour Lo, c'est la première fois qu'on va pas vivre au même endroit, mais il l'a bien pris.
— Tu ne pars pas à des kilomètres et puis vous vous verrez tous les jours, ça ne changera pas grand chose. Comment mon père.
— Oui c'est vrai, je sais pas pourquoi je m'inquiétais autant.
— Peut-être parce que c'est toi qui est le plus tourmenté des deux. De vous deux, tu es celui qui amorce un grand changement dans sa vie. Vivre à deux, c'est une nouvelle étape dans une relation. Tu accordes une place plus importante à ta compagne et ça t'effraie parce que ça implique de t'éloigner un peu de ton binôme de toujours. Tu as peur de couper le cordon Simon, voilà tout. Analyse ma mère.
— Je crois que j'ai peur que l'un des deux se sente délaissé, que je parvienne pas à trouver l'équilibre. Déjà que c'est compliqué sans qu'on vive ensemble, comment je vais arriver à gérer...
— C'est normal que tu angoisses, c'est une situation nouvelle mais tu vas t'adapter avec le temps. Regarde ta mère et moi, quand on a quitté nos grands garçons, la maison de notre vie, c'était pas simple. Accepter de vivre sans avoir ses enfants près de soi, quand on a passé vingt-trois ans toujours ensemble, c'est un moment difficile, il faut un temps d'adaptation. C'est sur que ça a changé notre vie quotidienne mais pas nos relations.
— Ton père a raison, il faut juste que tu te laisses le temps d'apprivoiser ce changement, et tout ira bien.
— Oui c’est ce que je vais faire. Voir au jour le jour et apprivoiser ses changements.
— En parlant de changement, il semble qu’il y’en ai eu aussi dans la vie de ton frère. Il ne nous avait jamais parlé de ses relations depuis Justin.
— Oui, maman, parce qu’il ne s’attachait plus autant. La présentation aux parents, c’est quelque chose de sérieux et il attend d’être sûr de lui. Pour Samuel, c’est différent. Ça fait pas longtemps qu’ils sont ensemble mais il y a eu quelque chose entre eux bien avant ces retrouvailles. Je n’en savais rien jusqu’à qu’on reforme la bande.
— C’est le meilleur ami de Justin si je m’en souviens bien? Il était là ces vacances ? Ça n’a pas été trop gênant pour lui ? Me questionne-t-elle ?
Je ne réponds pas tout de suite aux questions de ma mère, envoyant rapidement un texto à mon frangin.
“Les parents me questionnent sur toi et Sam, je clos le sujet ou je peux soulager leur curiosité? “
Il me rétorque assez rapidement.
“ Fais-le, ça ne me dérange pas, mais qu’ils aient une bonne image de Samuel :) ”
“T’inquiète pas pour ça.”
Je relève la tête accordant mon attention à ma mère, toujours en attentes de mes réponses.
— Je demandais à Loris si j’avais le droit de vous en parler. Ça lui va. Alors pour tout vous expliquer, je vais commencer par le début. Vous vous souvenez des premières vacances après la terminale?
Mes parents acquiescent d’un hochement de tête.
— Et bien, déjà avant ce séjour la relation de Loris et Justin n'était pas vraiment au beau fixe. Et l’éloignement qui s’est créé quand Ju n’a pas pu venir au châlet cet été-là, n’ont fait que démontrer à Loris que ses sentiments pour lui s’effilochaient. Il n'était plus vraiment bien avec lui. Et c’est à ce moment là, qu’il s’est retrouvé à côtoyé Samuel tous les jours pendant un mois, pendant des heures et il y a eu une alchimie nouvelle entre eux. Ils ont senti que quelque chose se passait et que c’était réciproque. Ils sont tombés amoureux mais ils ont tué l’idée d’être ensemble dans l'œuf. Ils respectaient et aimaient trop Justin pour lui faire une crasse pareille. De cette décision, Sam s’est peu à peu éloigné sous le prétexte de ses études, puis a fini par ne plus donner de nouvelles. Quant à Loris, il a essayé de sauver son couple, il a sincèrement essayé, mais sa relation n’allait plus.
— Et il ne t’avait rien raconté de tout ça ? Vous vous dites tout habituellement ? S’étonne mon père.
- Il avait peur que je le juge, que je le trouve dégueulasse de s’être épris d’un autre alors qu’il était déjà dans une relation. Surtout du meilleur ami de son copain. Bref entre Sam et Lo, ça s’est arrêté comme ça, jusqu’à ses retrouvailles. L’alchimie a été quasiment immédiate entre eux, mais effectivement, cette fois, Justin était là. Ça à quelque peu causé de la gêne forcément, mais ça se déroulait bien. Pas d’embrouille entre eux trois.
— Je sens pourtant qu’il y’a quelque chose qui s’est passé…pressent mon paternel.
— Tu crois pas si bien dire. Justin nous a fait croire qu’il avait tourné la page, que tout allait bien pour lui, qu’il n’éprouvait aucune rancœur et que Sam et Loris pouvaient faire ce qu’ils voulaient. Seulement c’étaient des mensonges. Justin avait pour but de reconquérir Loris, malheureusement il a vite vu que ça se ferait pas, qu’il était intéressé par Samuel, alors les masques ont fini par tombés. Il a tout avoué à Lo et puis il a décidé de partir, de s’effacer à son tour pour les laisser être heureux. Loris à beaucoup culpabilisé de le faire souffrir à nouveau, mais je lui ai fait comprendre qu'il devait passer au-dessus de ça et penser à lui. À lui et à Samuel, les deux autres coeurs brisés de cette histoire. Et voilà, ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre les a jamais vraiment quitté et ça s'est vu. Les voilà ensemble.
— Je suis triste pour Justin et j'espère que ça ira vite mieux pour lui, mais je suis très heureuse pour ton frère. Il avait un sourire radieux hier.
— Oui, ça faisait très longtemps que je ne l'avais pas vu comme ça. Sam apporte un nouveau souffle bienvenu dans sa vie. Ils ont une seconde chance et c’est très bien parti.
— Que de bonnes nouvelles et comment se porte le reste de la bande? Ajoute-t-elle
— Et bien Maxime est fiancé, il a un petit garçon de deux ans et en mai prochain, nous sommes conviés à son mariage. Entre-temps, il y aura aussi son enterrement de vie de garçon. Pour Eléa, c’est plus compliqué, elle sort d’une histoire douloureuse, mais ces quelques jours avec nous lui ont fait du bien.
— C’est merveilleux pour Maxime mais pour Elea, ça me peine beaucoup. Je me souviens d’une fille adorable et aussi espiègle que ton frère et toi, pour les farces.
— Elle les surpassait même! Renchérit mon père
— Elle a pas changé, c’est la même avec quelques années de plus. Il se pourrait qu’elle vienne faire un petit tour par ici, au cours des mois prochains, je vous préviendrais, ça lui fera plaisir de vous revoir.
— Entendu, ça nous ferait plaisir à nous aussi. Vos amis sont les bienvenus.
— Merci Papa. Bien, sur ce, je vais aller rejoindre Aurore, elle nous prépare le petit dej.
— Il nous reste des viennoiseries du jour, les clients n’ont pas tout consommé, tu en veux?
— C’est gentil Maman, mais Aurore n’en mange pas, elle fait attention à sa ligne.
— Désolé, j’oublie toujours. C’est triste, c’est sûrement un de ses ex qui lui a donné tant de complexe, j’espère que tu la complimente.
— Elle a longtemps été trompée, elle s’est persuadé que c’était à cause de son poids, elle jalouse les filles dès qu'elles sont plus minces ou plus belles qu’elle à son goût. Ça s’est apaisé mais au début, elle m’a fait le coup avec Elea. Je la complimente souvent, je fais de mon mieux pour effacer les mauvais souvenirs de ses anciennes relations, mais lui faire oublier sa méfiance, ce n'est pas une mince affaire. J’envisage notre installation ensemble comme un moyen de lui prouver que je m’engage sérieusement avec elle et que je ne suis pas un de ses connards qui la quittera pour la première venue. Je serais parti depuis longtemps si c'était le cas, car c’est compliqué parfois de calmer ses angoisses. C’est pesant mais je m’accroche. Je m’accroche parce qu’elle est pleine de qualités et que je l’aime.
— C’est pas toujours facile, mais un couple qui résiste aux épreuves et un couple où l'amour est plus solide que tout, et c’est devenu une rareté. Avec Aurore c’est compliqué mais tu as peut-être trouver l’amour de ta vie.
— Oui, peut-être bien Papa. Bon j'y vais cette fois. Je ne veux pas la faire trop attendre.
— Oui, profitez de votre dernière journée de repos. On se retrouve ce soir pour dîner ? Interroge ma mère.
— Oui, comme on avait prévu. A ce soir bonne journée.
— Bonne journée me répondent-il en choeurs.
Je leur souris et m'empresse de quitter la maison familiale. C'est que je commence à avoir faim!
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