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Chapitre 27 - Pause goûter.

Simon

16h30

Mercredi 15 Août

Après la balade en Velorail, un déjeuner dans une crêperie comme l'avait souhaité ma chérie, elle m'a entraîné l'après-midi, dans une randonnée à cheval. J'en avais jamais fait et c'était plutôt plaisant. Cela dit, une heure et demie sur une selle, ce n'est pas super agréable pour les fessiers.

Arrivé au châlet, on trouve Maxime et Éléa, dans le salon, en train de déguster du gâteau au chocolat, accompagné de glace à la Vanille. J'ai beau avoir bien mangé à midi, ça me met en appétit.

Le maître des lieux s'aperçoit de notre présence et nous apostrophe :

— Les tourtereaux sont de retour, vous voulez goûter avec nous?

— Avec grand plaisir! M'exclamé-je

— Peut-être après pour moi, j'aimerais aller prendre une douche, je sens le poney. Annonce ma copine

— Pas de souci, on va tâcher de te garder un morceau. Rétorque notre hôte. Éléa à toujours bien réussi ses gâteaux, un régal à ne pas louper. Il faut que tu y goûte.

— J'y goutterais après sans faute.

—  Il vaudrait mieux oui, si on laisse Maxime trop manger, au printemps, il ne rentrera pas dans son costume de marié. Commenté-je

— C'est pas grave, une couturière le reprendra. Assis-toi, Simon, je vais te faire une assiette.

— Merci, Max.

Aurore monte à l'étage tandis que notre hôte me coupe une part de gâteau. Il se rend ensuite avec mon assiette dans la cuisine pour y ajouter une boule de glace.

— Loris et Samuel ne sont pas encore rentrés? Demandé-je

— Si, ils sont revenus en coup de vent, puis ils sont repartis. Ton frère voulait lui faire tester le ski nautique.

— Ils avaient l'air de passer un très bon moment, complète Éléa.

— Tu m'en vois ravi.

— Et vous votre journée en amoureux ? Questionne Max

— Velorail, restaurant et balade à cheval, on a un petit peu fait chauffer la carte bleue. Et vous deux?

— Et bien on à déjeuner en ville aussi, on a préparé le goûter et là nous étions en train de pencher sur une idée de surprise que je voudrais faire à ma future femme le jour J. Enfin, avant l'appel du ventre. Tiens, régale-toi.

— Merci Maxime. Dis-je alors qu'il me tend une assiette et une cuillère avec. Alors cette surprise, ce sera quoi?

— J'avais envie de quelque chose qui sortait de l'ordinaire pour éviter de rester dans le classique. Lui chanter une chanson, passer un diaporama, danser pour elle. Et Éléa m'a dit que peut-être on pourrait voir à réaliser un de ses rêves. L'un d'eux c'est de faire un vol en montgolfière. Du coup je me disais que je pourrais lui offrir une boîte surprise avec plein d'indice, l'amenant à comprendre qu'on volerai tous les deux pendant notre lune de miel.

— Whaou, elle va être ravie.

— Ouais sauf qu'Elea a eu une idée encore meilleure. La surprendre à la sortie de la mairie. Nous rejoindrons le lieux des festivités en s'envolant en ballon.

— Oh ce que c'est romantique, hésite pas, c'est ça que tu dois faire, c'est top.

— L'ennui c'est que ça coûte assez cher quand tu loue pour ce genre d'événement, et avec les frais du mariage déjà, je sais pas si je pourrais. Nos parents nous ont déjà bien aidé alors je ne vais abuser.

— Je lui disais qu'on pouvait peut-être tous se cotiser pour leur offrir ce beau moment mais il refuse. M'informe mon amie.

— Ah mais parce qu'il a cru qu'il avait le choix? C'est bon, c'est décidé, on fait ça. C'est ton mariage mec, on ne fait pas ça tout les jours. Ça doit être inoubliable et ça le sera. Et n'essaye pas de dire non, c'est non négociable.

— Même si je disais non, vous le feriez dans mon dos?

— Exactement ! T'as pas le choix. Répliqué-je

— Ok. Vous avez gagné, mais alors vous considérez ça comme le cadeau de mariage, ne nous offrez rien d'autre, on est d'accord ?

— Entendu, répond Éléa.

— Simon ?

— Oui monsieur, c'est compris.

— Bien, je vais monter un peu, prendre mon ordi et faire quelque recherches pour trouver un prestataire. Par contre, si jamais la météo empêche le vol de se faire, on garde sous le coude le programme initial.

— Mais oui on fera ça. Le rassuré-je.

Il vient l'un après l'autre nous serrer dans ses bras pour nous remercier chaleureusement. Quelque seconde plus tard, il disparaît à l'étage.

— Le mec nous permet de passer un mois puis maintenant deux semaines de vacances dans son châlet de famille, quasiment à l'oeil, et il rechigne à nous laisser lui offrir un beau cadeau. Sacré Maxime!

— Il est si généreux, c'est normal de le lui rendre bien. Repondé-je à mon amie, en m'asseyant à l'autre bout du canapé qu'elle occupe.

Je commence à manger la glace qui font déjà dans mon assiette et lance une conversation. Après tout, il faut que j'arrête de craindre les réactions d'Aurore. Je ne fais rien de mal et il n'y a pas de raison que je m'interdise de parler à une amie.

— Comment ça va toi, ça te fait du bien d'être avec nous? Tu te remets un peu de ton chagrin d'amour ?

— Oui, ça me change les idées de vous revoir, je ne suis plus vraiment triste. Déboussolé et en colère oui, mais plus triste.

— Une belle personne comme toi ne devrait jamais être blessé. Ce type qui t'a fait souffrir, c'est une sombre merde.

— Je te le fais pas dire...

— Je suis désolé de pas être venu vers toi plus tôt, j'aurais voulu t'aider autant que les autres, te remonter le moral mais... Aurore, je veux pas la froisser.

— Je sais Simon, tu n'as pas à t'excuser. Laisse lui le temps de me connaître, elle finira par nous faire confiance. Elle a été blessé, et je sais ce que c'est. Je sais d'ores et déjà que le prochain mec que je rencontrerai, je m'en mefierais, je serais prudente. Faire confiance après avoir été trahi, c'est un cheminement long et difficile. Sois patient avec elle, ça s'arrangera.

— Sûrement. Max à raison, ton gâteau est délicieux. Dis-je après avoir avalé une première bouchée.

— Merci, c'est le nôtre à vrai dire. Il m'a aidé.

— Tu veux dire à mettre le doigt dans la pâte crue pour le goûter ?

— Et lécher le saladier une fois vide, Maxime tout craché. Ça me fait du bien de revivre ce genre de moment. J'ai adoré cette période de ma vie.

— Moi aussi, j'aimais tout de cet époque-la, mis à part, mon pietre niveau de séduction avec les filles.

— Les filles à cet âge sont souvent attirés par les mecs charismatiques, ceux qui font marrer la galerie, les forts caractères, j'étais de celles-là.  

— Et moi j'étais à l'opposé de ce que tu décrit, timide, invisible et sage.

— Tu avais bien plus de qualité que ces autres mecs, mais c'est bien connu que les filles rêvent souvent aux gars qui ne sauront pas forcément ceux qui les rendront heureuse, sur le long terme. 

— Heureusement avec le temps, la tendance s'est inversé. J'ai eu ma première copine à mes 19 ans, et ça m'a donné plus de confiance, pour la suite de ma vie.

— Aurore à beaucoup de chance, elle ne s'en rend pas compte, mais avec toi, elle est vraiment bien tombé. Bien mieux que moi et mon séducteur de pacotille.

— Tu trouvera celui qui te correspond, je ne m'en fais pas pour ça. Alors comment c'est la vie à Saint-Malo ? Tu te plais là-bas? Je me souviens que tu n'étais pas ravie, quand tes parents ont décidé de déménager, juste après les vacances.

— Ça a été un déchirement de partir et peu à peu, on s'est tous éloigné pour finir par ne plus se parler, alors c'était encore pire. Pendant que je passais mon diplôme de coiffure, je me suis finalement fait une amie que je vois toujours aujourd'hui mais c'est différent de vous. Mes amis mecs.

— Tu as toujours préféré la compagnie des garçons, je te reconnais bien là.

— J'ai jamais aimé le côté, mesquin chez les filles. Ça se fait des coups bas dans le dos, ça parle les unes sur les autres, ça se jalouse. Bref que de dramas...

— C'est pas faux.

— Pour en revenir à ta question, j'ai donc fini par apprécier Saint-Malo, mais il m'a fallu du temps. Le problème c'était pas la ville, c'était de devoir quitter mes potes.

— Bien sûr, mais t'es pas si loin, t'es à quoi deux heures de route de Brest? Tu pourras venir nous voir.

— En voiture, plus, deux heure et demi. Après en train, en trois heures minimum.

— Ça se fait, tu pourras venir de temps en temps. On t'accueillera avec plaisir, Loris et moi.

— Oui, puis de toute manière, on est sûr de se revoir pour l'enterrement de vie de garçon et le mariage.

— J'espère quand même qu'on pourra te revoir avant le mois de mai, ça fait loin. Il faudrait attendre neuf mois...

— Je viendrai bien avant promis. Nos séances débriefing sur nos vies amoureuses, me manquent avec Lo.

— J'espère que tu viendra un peu pour moi aussi quand même. Dis-je la mine faussement vexé.

— Évidemment, ton frère à toujours été mon confident, mais toi t'es mon meilleur ami pour les prank, tu me rends folle mais tu me fais aussi, mourir de rire. J'ai pu constater que tu n'avais pas tant grandi.

— Un peu quand-même, j'ai beaucoup moins l'occasion d'en faire et puis Aurore, n'a pas le même goût que toi pour les farces. Mais ça me va aussi, d'être le gars avec qui on peut discuter plus sérieusement. C'est une facette que tu n'a jamais trop connu, puisque tu étais tellement bon public, que je ne me laissais pas de te faire des farces.

— Tu ne faisais pas que ça. Je me rappelle de comment tu avais su me redonner confiance alors que je m'étais retrouvé à l'épreuve de rattrapage du bac.

— C'est vrai.

—  Je me souviens aussi du garçon qui m'a prêté sa veste fétiche pour cacher un début de règle que j'avais mal calculé. On était en ville, tu m'as conduite au WC public et après ça, tu m'as dit de t'attendre, que t'allais revenir vite. Une dizaine de minutes plus tard, tu revenais avec des serviettes, une culotte et un pantalon que tu avais acheté avec ton argent de poche.

— Tu m'as fait tout un plat après pour me rembourser. J'ai toujours refusé fermement.

— Tu te souviens de ce que tu me répondais ?

— Que je n'avais jamais dépensé mon argent aussi utilement et que je m'en foutais de le récupérer. C'était sincère. Tout ce qui m'importait, c'était de faire que tu te sentes mieux le plus vite possible.

— T'as été extra Simon. T'étais un grand farceur mais aussi un gars très mature. Non seulement, tu m'as aidé, mais tu as aussi su trouver les mots, pour qu'il n'y ait aucun malaise entre nous, après ça. Tu as fais de ce moment gênant, un beau souvenir. Faut le faire.

— Tant mieux. Répondé-je en souriant.  Mais au fait,  il était où Loris ce jour-là? Habituellement on été toujours tous les trois ?

— C'était un mercredi aprem. Il était collé, parce qu'il avait utilisé une énième fois son téléphone en classe.

— Ah, oui et en apprenant ça, nos parents lui ont interdit de l'amener avec lui pendant un mois. Et pour qu'il se serve pas du mien, j'avais dû m'en passer aussi.

— Ils ont eu raison, tu lui aurais prêté.

— C'est sûr.

Des bruits de pas attirent notre attention et j'aperçois ma copine qui vient de redescendre de la salle de bain. Elle à troqué son short et son t-shirt, pour une robe à fleurs blanches, sur un fond rouge. Je remarque aussi qu'elle a retouché son maquillage, ajoutant un trait de liner, rehaussant la couleur de ses yeux noisette. 

— T'es super jolie ma puce.

— Merci. Je me suis apprêté pour notre pique-nique, mais j'ai rien réussi à faire de mes cheveux. Je me brûle plutôt qu'autre chose avec le fer à boucler.

— T'en es pas moins belle.

— T'es gentil.

— Et si je te coiffais ? Intervient Éléa. Je peux te montrer une coiffure que tu pourras refaire facilement.

— Oui pourquoi pas. Tu as une chevelure magnifique, je ne peux te faire que confiance.

— La tienne est belle aussi, ce brun caramel est vraiment beau. Il n'y a pas grand chose à faire. Tu vas voir, en deux trois mouvements, tu seras si belle que Simon tombera amoureux une deuxième fois.

Aurore rougit sous mon regard et toute deux disparaissent très vite à l'étage. Je vais devoir attendre un peu, pour me mettre sur mon trente-et-un. Mais ça ne me dérange en aucun cas, cet instant coiffure entre filles, est peut-être le début de leur amitié.

***

Plus bas, une idée d'Aurore et d'Elea. Vous connaissez la chanson.






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Aurore

Éléa




















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