Chapitre 22 - Tomber des nues 2/2
Lisez bien la partie 1 de ce chapitre !
Loris
De retour au salon, je lance au groupe:
- Justin arrive, il s'est apparemment disputé avec son mec, je compte sur vous pour lui changer les idées. Et bien sûr, évitez le sujet.
Le groupe acquiesce, tandis que je m'assois près de Sam pour lui glisser un mot. " J'aimerais bien te parler un peu à l'écart dès qu'on pourra, rien de grave, ne t'en fais pas".
Il accepte la demande et Justin revient peu après se joindre à nous. Nous continuons à jouer, un bon moment, puis sur les coups de dix heures, le courant revient.
- Ça vous dit du coup qu'on se matte un film? Interroge Maxime
- Ouais ça me tente bien mais quel genre ? Rétorque Simon
- En tout cas, pas d'horreur s'il vous plaît, je déteste ça. Commente Aurore.
- Je suis d'accord avec toi, appuie Éléa.
- J'ai Jumanji sur mon ordi, le récent si ça vous dit?
- Ah oui, j'aime trop ce film, je l'ai déjà vu mais perso ça me va, bonne idée Loris. Répond mon amie.
- C'est ok pour tout le monde ? Intervient Maxime
Le reste de la bande acquiesce et je lance à Max :
- Par contre, t'aurais une clé USB ? Ce serait mieux de le mater sur la télé.
- Ah merde, j'en ai pas pris, je pensais avoir pris mon disque dur mais même pas.
- Moi j'en ai une, bon il faut que je la vide un peu mais ça va le faire.
- Nickel Sam. On monte faire le transfert et on redescend vite. Dis-je à notre hôte.
- Ok, on vous attend.
Ni, une, ni deux Samuel et moi, montons à l'étage. Il récupère sa clé et me retrouve quelques secondes plus tard dans la chambre. A peine est on tout les deux qu'il me demande :
- Tu voulais me parler de quoi?
Assis sur le lit à ses côtés, je lance le transfert du film et lui explique mon entrevue avec Justin.
- Alors ton frère et toi, vous aviez raison, enfin en un sens. Certes il ne veut pas te récupèrer mais quand même, il a eu l'intention de se rapprocher de toi pour se venger de son mec. Et de moi par la même occasion. Même si c'est du passé, sa rancoeur est toujours un peu là. C'est évident...
- Il a l'impression de voir les choses se reproduire et quand il nous voir tout les deux, il fait le parallèle avec son copain et cet autre gars. Il est sûrement un peu amer mais je ne crois pas qu'il veut te faire souffrir. Il se reproche surtout des choses à lui. Tu l'aurais vu...il ne faisait que de se dévaloriser...Il est mal et complètement perdu.
- J'imagine... Au moins maintenant tout est clair, on sait pourquoi il était ambigu avec toi.
- Oui, on ne l'y reprendra plus.
L'œuvre cinématographique déplacé dans la clé, je fermé l'ordi, et le pose sur la table de nuit, alors que Samuel ajoute:
- Mhh sauf si son mec fricote avec un autre, il pourrait avoir envie de se consoler dans tes bras.
Je porte mon attention vers lui et rétorque :
- Tu m'arrête si je me trompes mais cette place c'est toi qui l'a, non? À moins que ce soit ton jumeau caché que j'ai embrassé... En tout cas il est sexy.
- Alors c'était bien moi, y'a pas de doute.
Je ris et ajoute plus sérieusement :
- Je ne laisserai plus Justin se montrer ambigu avec moi, je le freinerai immédiatement si ça se reproduit. En ce qui me concerne, notre histoire appartient au passé. Ce qui m'intéresse, c'est le présent, et le présent, c'est toi.
Il se penche vers moi et capture mes lèvres. Je me laisse faire et murmure :
- J'adorerais continuer à t'embrasser mais il faut qu'on redescende.
- T'as raison, allons voir ce film.
On se lève d'un même mouvement et retrouvons la bande. En quelques secondes, Maxime met en route le film. Confortablement installé dans le canapé, mon bras nonchalamment posé autour des épaules de Sam, je me laisse emporter par l'oeuvre cinématographique.
Il est presque une heure du matin quand on monte tous se coucher. Je vole un baiser à Samuel avant d'aller dormir et l'incite à ne pas se prendre la tête avec Justin. Il acquiesce et me dit qu'il se couchera directement. Je le laisse regagner sa chambre et grimpe dans mon lit aux côtés d'Elea. Celle-ci s'endort très vite et je la rejoint peu après.
Mercredi 15 Août
Six heure quarante-huit du matin, ma vessie m'incite à me lever. A moitié réveillé, je m'extirpe délicatement du lit, et traverse le couloir pour me rendre aux petits coins. Je fais le chemin inverse et m'apprête à retourner au lit, quand j'entends du bruit, provenant du rez de chaussée. Quelqu'un est tombé du lit ce matin. J'emprunte les escaliers, et connaît bientôt son identité quand je reconnais la voix de Justin. Elle s'élève juste après un bruit de vaisselle cassé.
- Merde, c'est pas le moment.
Quand j'arrive, il est accroupi, ramassant à mains nue ce qui devait être un bol en verre.
- Ça va pas, Ju, tu vas te couper!
- Je t'ai réveillé, désolé.
- Mais non, j'allais pisser. Attends, il y a une pelle et balayette sous l'évier.
Je passe derrière lui pour attraper le nécessaire, quand mes yeux remarque la valise, non loin de lui. Je m'interromps et questionne aussitôt :
- Qu'est-ce que tu fais avec ta valise ?
- Je dois m'en aller.
- Comment ça ? Et sans prévenir personne, sans dire au revoir ?
- J'ai laissé une lettre pour Max.
- C'est à cause de ton mec ?
- Ouais c'est ça, je vais le rejoindre, je veux me réconcilier de vive voix.
- Et ça peut pas attendre que tout le monde soit lèvé, histoire de dire au revoir ? Je veux bien que tu sois pressé, mais quand même...
- Je fais encore ce que je veux.
Empoignant sa valise, il s'éloigne vers la porte d'entrée et l'ouvre, en me lançant :
- Tu m'excuseras pour le bol. Je comptais fermer avec le jeu de clé caché mais puisque t'es là, je te laisse fermer derrière moi.
- Non mais attends, dis-je le suivant dans la fraîcheur du matin en caleçon.
Il rejoint rapidement le parking et range son bagage dans sa voiture. J'arrive à son niveau péniblement pied nu dans les graviers et le saisi par le bras pour qu'il se retourne vers moi. Comme la veille, je remarque ses yeux brillants de larmes. Celle-ci commencent à s'échapper sur ses joues.
- S'il te plaît, Loris, ne rend pas les choses plus difficiles.
- Je te disais juste de dire au-revoir, c'est plus sympa que de partir en douce...faut pas que tu te mettes dans cet état-là. T'as parlé à ton mec et ça s'est pas arrangé c'est ça ? Raison de plus pour rester avec nous, on te remontera le moral.
Il essuie son visage de ses mains, lève les yeux au ciel et lâche une expiration empreinte de détresse.
- J'ai pas de mec, Lorenzo c'est le copain d'une amie.
- Je comprends plus rien...
- J'ai menti...la vérité c'est que je suis venu dans l'espoir de te revoir. Mes histoires d'amour foire les unes après les autres, parce que je parviens pas à t'oublier. J'ai jamais été aussi heureux qu'avec toi... et je suis pathétique tu vois parce je me suis imaginé que j'allais peut-être pouvoir te reconquérir. C'est con hein?
- Je suis désolé Ju... vraiment et dis pas ça, t'es pas pathétique.
- Le pire c'est que quand je t'ai revu, j'étais tellement sous le charme, que même si je venais d'apprendre que Sam était là aussi, j'en ai fait abstraction. J'ai vraiment cru que même avec lui dans les parages, je pourrais essayer de rivaliser.
- Alors quand tu disais que ca te gênait pas si on en venait à être ensemble, que tout appartenait au passé...
- J'étais pas sincère, parce que j'y croyais encore. Je me disais que j'avais mes chances, j'ai essayé de me rapprocher de toi... mais j'ai bien vu comment tu le regarde alors que moi...je suis totalement invisible à tes yeux. C'est pour ça que je pleurais hier, parce que je voyais bien cette complicité entre vous. Puis, je t'ai vu l'embrasser pour lui dire bonne nuit...
- J'ai vraiment pas voulu te faire de mal, je suis désolé Justin. J'aurais dû voir que c'était pas ok pour toi, j'avais des signes.
- Je t'ai suffisamment baratiné pour que tu t'en doutes pas...Je sais que tu n'as jamais eu l'intention de me faire du mal. Tu ne veux jamais faire de mal à personne, tu es quelqu'un de bon. J'aurais vraiment préféré que tu sois un salaud, ta bonté, ne me fait que t'aimer encore plus.
- Ça me fait chier que tu t'en ailles, t'es pas invisible, je peux juste pas te rendre tes sentiments, mais je tiens à toi et te voir me fait plaisir.
- Je sais que je compte mais ça fait trop mal de pas pouvoir être plus pour toi. Samuel s'est effacé, y'a quelques années, cette fois c'est mon tour. Je veux pas t'empêcher d'être heureux, et lui non plus. Je le déteste pas, c'est juste trop douloureux.
- Je comprends...
- J'ai tout expliqué à Maxime dans la lettre que j'ai écrit. Je m'en voulais de t'avoir menti, de vous avoir tous menti. J'avais pas pensé que tu te leverais si tôt. Je vais y aller maintenant.
- T'es sûr que tu peux conduire ? Je crois pas que tu sois en état.
- Il faut bien que je ramène ma voiture. Ça va aller, t'inquiète.
- Préviens que t'es bien rentré ok.
- Je le ferais. On se reverra au mariage de Max, dans quelques mois. Je vais prendre ce temps pour essayer d'avancer, il est temps que je tourne enfin la page.
- Je te le souhaite.
- Bien, alors au revoir Loris.
- Au revoir Justin. Prends soin de toi.
- Toi aussi.
Il me sourit malgré la peine immense que je lis dans ses yeux et s'installe dans sa voiture. Peu après, stoïque, je regarde son véhicule s'éloigner dans l'allée. Je mets quelques secondes à réagir quand je ne le vois plus, sonné de ce qu'il vient de se passer. Je regagne le châlet, mais je suis bien trop réveillé pour aller me rendormir. Je ramasse les débris dans la cuisine et les jette, avant d'ouvrir le frigo en quête d'un petit déjeuner. Le réveil est rude ce matin.
***
Au final sur 15 jours de vacances, Justin ne sera resté que 4 jours. C'est juste une petite info parce qu'en lisant, on se rend pas toujours forcément compte du temps qui passe. Surtout quand l'auteur poste au compte goutte 😂
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