Chapitre 18 - Jeux de mains...
Châlet du lac
Mardi 14 Août
Loris
Quand je suis monté me coucher hier soir, Éléa était déjà endormie. Ce matin au contraire, elle est debout avant moi. Elle hésite visiblement sur la tenue qu'elle va porter aujourd'hui.
— Bonjour...
— Hey, bonjour Loris, bien dormi?
— Moyennement et toi ?
— Plutôt bien.
— T'es indécise sur ta tenue du jour à ce que je vois ?
— Oui. J'hésite entre le combo, short, basket, t-shirt pour le confort et robe et sandales pour avoir plus de circulation d'air. Je sais que Max à prévu un truc en ville et il va encore faire très chaud aujourd'hui.
— Pourquoi pas ta robe et tes baskets? Tu alieras légèreté et confort. Tes nu-pieds ont un talon et si on marche longtemps, c'est peut-être pas l'idéal.
— Tu as raison, je vais faire ça.
— Content d'avoir pu t'aider.
— Heureusement que tu es là et au courant de mes secrets. Si tu n'avais pas été là pour intervertir nos verres de digestif , je ne sais pas comment J'aurais pu justifier de ne pas boire.
— T'as bien le droit de ne pas en avoir envie.
— Oui mais si je dis ça à chaque fois, les autres finiront par se poser des questions. Enfin, parlons un peu de toi, tu as pu parler avec Samuel, tu as su pourquoi il n'avait pas répondu à ton textos et tes appels ?
— Oui et c'est bien ce que je pensais, il m'évitait.
— Ah merde, pourquoi ?
Je résume alors à mon amie, tout ce qu'il s'est passé ces dernières heures. Ce que mon frère et sa copine ont surpris et ce que celle-ci a été répèté par la suite.
— Oula ça ne va pas arranger votre relation beau-frère, belle-soeur tout ça.
— Ah non, je veux bien faire des efforts mais il faut pas qu'elle se mêle de ma vie. Je vais pas aimer.
— Et Simon il en a pensé quoi de ce qu'elle a fait?
— Je pense pas qu'elle s'en sera vanté et je ne vais pas en parler non plus. C'est déjà compliqué entre eux sans que j'en rajoute. Mais elle je vais la confronter c'est sûr.
— Ça je m'en doute et Sam, tu as pu t'expliquer ?
— Oui j'ai rattrapé les choses. Il m'embrasse maintenant, plutôt que de m'éviter.
— Ah oui ça va très bien en effet. Il a fait le premier pas?
— Non, c'est moi. Il avait besoin d'être rassuré et j'en avais envie. Il a pas dit non.
— Tu m'étonnes. Bon, je vais aller sous la douche moi, on se retrouve plus tard.
— Ouais je vais descendre prendre mon pti déj, il y a du monde en bas?
— Non j'ai vu personne, mais je suis remonté il y a quelques minutes donc quelqu'un s'est peut-être levé depuis.
— Je vais bien voir. A toute.
Alors qu'elle quitte la chambre, je ne tarde pas à faire de même. Prudemment je descend les escaliers en bois et parviens au niveau inférieur. Je découvre Aurore seule. Elle semble être en train de préparer un petit déj en amoureux.
— Petit déjeuner au lit, c'est mignon. Si tu veux faire à coup sûr plaisir à Simon, il adore manger une bonne salade de fruits frais le matin. Si en plus elle est glacée, c'est parfait.
— Merci du conseil mais je le savais déjà, je le connais moi aussi, dit-elle en sortant deux coupelles du frigo. J'ai trouvé le temps de les préparer hier.
— C'est pas la seule chose pour laquelle tu as trouvé le temps visiblement. Je peux savoir ce qui t'as pris d'aller raconter à Samuel n'importe quoi? Tu cherches quoi à vouloir foutre la merde, qu'on se déteste encore plus?
— Je n'ai dit que ce que j'ai vu à Sam, et il avait le droit de savoir ce qui se passe dans son dos.
— Mais il ne se passait absolument rien. Tout comme je l'ai dit à Simon quand il est venu m'en parler en face. Oui je me suis retrouvé dans une situation ambiguë et c'est vrai, c'était pas à faire mais je ne l'ai pas cherché. Tu me prends pour qui? Et de quel droit tu te permets de t'immiscer dans ma vie privée?
— Le droit de prévenir quelqu'un si je sens qu'il pourrait souffrir.
— Je ne suis pas parfait comme mec, mais je ne joue pas avec les gens. Tromper, c'est pas pour moi. Je ne sais pas ce que tu as vécu avec les mecs, t'es sûrement mal tombé, mais je ne suis pas eux alors arrête de te mêler de ma vie. Je veux bien faire tout les efforts du monde avec toi mais il ne faut pas pousser. Tant que j'y suis, fou la paix à Éléa, elle a autre chose à penser que de te voler ton mec. Et un conseil, apprends à avoir confiance en mon frère. Il est génial, fidèle et honnête. Tu vas tuer votre couple si tu continue avec ta jalousie.
— Tu as raison. C'est vrai que je me laisse attraper par mon passé, mais c'est pas facile de lutter contre ça et de faire à nouveau confiance.
— Je peux le comprendre mais vraiment, tu n'as rien à craindre de Simon, si quelque chose vous sépare, ça sera pas une autre femme. Je vais rien lui dire par rapport à ce que t'as fait, pour préserver l'apaisement entre vous, mais je fais ça pour lui. Maintenant on l'aime tous les deux, alors pour le bien de votre relation, je laisse couler, je mets de l'eau dans mon vin, mais plus de coup comme ça.
— Ok. À partir d'aujourd'hui on essaie de s'entendre, vraiment ?
— Ça marche, j'accepte.
On signe cet accord par une poignée de main, quand une voix joyeuse nous interpelle :
— Salut!
— Bonjour, rétorque Aurore au nouvel arrivant.
— Salut Sam, tu as l'air en forme.
— Au top, j'ai super bien dormi. Vous semblez calme tout les deux, vous avez fait la paix?
— Oui. Ça te dit qu'on s'installe sur la terrasse pour prendre le petit-dej?
— Carrément.
J'attrape alors deux tasses et Aurore cafetière en main nous les rempli. J'ajoute par la suite ma lichette de lait et demande à Samuel:
— Tu préfère quoi pour les tartines, pain de mie ou brioche ?
— Pain plutôt, la brioche, c'est sur moi que je l'aurais sinon, plaisante-t-il.
— Moi j'aime bien les petites brioches...
— Bien, moi je vous laisse, je monte apporter ça à mon homme, on se retrouve tout à l'heure, intervient Aurore.
— Oui, à toute.
Elle s'éloigne et je dis à mon vis-à-vis.
— Je crois qu'elle s'est senti de trop d'un coup.
— On se demande pourquoi.
Je lui souris et murmure :
— Approche.
Il s'avance et d'une main posé sur sa hanche, je l'attire à moi, pour le tendre baiser du matin.
— Hum j'adore être accueilli comme ça.
— Tant mieux, je suis du genre câlin et tactile.
— Ça me va très bien.
— Tu veux combien de tartines ?
— Deux, s'il te plaît.
J'enfourne quatre tranches dans le grille-pain, et pendant qu'elles dorent, nous amenons, tasses et confiture dehors.
— J'espère que ce beau temps va tenir. Max a prévu une sortie en ville mais la météo va se gâter cet aprem. Dis-je en posant nos cafés.
— On trouvera bien une activité à faire en intérieur si c'est le cas.
— Oui sans doute qu'il a pensé à un plan B. Installe-toi, j'arrive. Les toasts ont sautés, je vais les chercher.
Il s'assoit autour de la table en bois et je le rejoint rapidement, prenant place à côté de lui. Nous prenons notre petit déjeuner tout en lançant une conversation.
— Dis, ça a été hier avec Justin ? Il t'a pas lancé des petites piques comme au dîner.
— Non, rien. On s'est juste couché en se souhaitant bonne nuit, donc à vrai dire, on a pas trop parlé.
— Et le reste du temps, c'est comment entre vous ?
— Ça va, on peut discuter, mais évidemment, c'est pas aussi naturel qu'avant. Je dirais qu'on est presque comme des étrangers...
— Ouais donc il est assez froid.
— Distant, je dirais plutôt.
— Sam, il faut que je te dise...j'ai des raisons de penser que Justin n'est pas si à l'aise avec nous que ce qu'il veut faire croire.
— Tu dis ça à cause de ce qu'il a dit au dîner ?
— Oui. Et Simon l'a ressenti comme moi, c'était une pique sous couvert d'humour.
— Donc pour vous, il fait semblant d'avoir tourner la page ?
— Oui. Son côté détaché, trop à l'aise, me fait douter....puis plus je réfléchis puis je me rends compte de moments où il a été ambigu.
— C'est clair que s'assoir sur son ex, ça peut pousser à s'interroger....
— Il n'y a pas que ça, hier pendant que je préparais le repas, il est venu me parler. Une conversation anodine. Il venait voir ce qu'on cuisinait, puis l'air de rien, il m'a fait replonger dans nos souvenirs. Il a évoqué la façon dont on s'était réconcilié après une dispute, en partageant notre première fois. Je l'ai stoppé direct, c'est pas une discussion a avoir entre ex. Il n'a pas compris en quoi c'était gênant. Il aime son mec, c'est clair pour lui alors parler de ça, ne lui fait ni chaud ni froid. Je me doute que c'est pas plaisant pour toi d'entendre ça, mais je voulais te le dire, parce que je veux être totalement transparent avec toi.
— Je suis content que tu m'en parles. Que tu ne me cache pas l'ambiguïté de Justin avec toi.
— Peut-être que je me trompe, mais cette conversation, la proximité qu'il a provoqué, sa petite pique, ça fait beaucoup.
— Je comprends.
— Je veux que tu saches Sam, que de mon côté, c'est limpide. C'est toi qui m'intéresse. Je ne sais pas ce que Justin à en tête, peut-être rien, mais dans le cas contraire, je serais clair avec lui.
— Je te fais confiance, mais si tu ressens à nouveau quelque chose pour lui au fil du temps qui passe, ne laisses pas notre relation s'approfondir. Quitte- moi.
— Je t'assure que je n'éprouve rien de plus pour lui que de l'affection.
— Pour l'instant mais tu sais comme moi que les sentiments ça se contrôle pas.
— Je serais totalement transparent avec toi, je te le promets. J'ai appris de mes erreurs et si je sens que mon coeur est attiré ailleurs, je ne laisserai pas la situation perdurer. Mais, là maintenant aujourd'hui, c'est toi qui occupe mes pensées et il le sait. Après notre conversation, je lui dit qu'il était fort possible qu'on entame quelque chose toi et moi.
— Et il a dit quoi ?
— Il m'a une nouvelle fois répété que ça ne lui posait pas de problème et que je devais me détendre...
— Je pense qu'il faut attendre de voir la suite des événements, s'il m'envoit des piques à longueur de temps, on saura qu'il y a un problème. Et on mettra les points sur les i.
— Oui, on va faire ça.
— Alors comme ça, j'occupe tes pensées.
— Évidemment.
— Et quelles sont-elles?
— Ces dernières heures, c'était, j'espère que je l'aurais assez rassuré et que les dires d'Aurore n'auront pas entaché sa confiance en moi. Je me suis aussi demandé ce que tu avais fait en ville hier.
— Tu as eu les bons mots, Aurore m'a fait me poser des questions mais ça n'a pas duré. Quant à ce que j'ai fait en ville, je me suis fais plaisir, c'est ce que je fais quand je suis contrarié. J'ai mangé un granité, j'ai acheté quelques vêtements, des cadres en vue d'y mettre les photos de vacances et des lunettes de soleil. J'ai été idiot de te snober comme ça, j'aurais dû te confronter directement au lieu de t'éviter.
— Tu as ta fierté, j'aurais certainement eu la même réaction, où bien je te serai tombé dessus et je t'aurais demandé des comptes.
— Ça me démangeait quand même. La prochaine fois, je viendrai te trouver au lieu de me fier à ce que raconte ta belle-sœur.
— Les hommes ont dû la faire souffrir et ça l'a rend, très jalouse et méfiante. Dans sa vie à elle et celles des autres.
— Si elle a eu de nombreuses fois le coeur brisé, ça se comprend.
— Bien sûr mais la confiance dans un couple, si elle est pas là, ça peut devenir compliqué. Simon est bien avec elle mais si elle s'en prend à chaque fille qu'il côtoie, a un moment, il dira stop.
— J'imagine...
— En plus de ça, elle est aussi jalouse du temps qu'il passe avec moi. Selon elle je l'accapare trop...
— Elle abuse où il y a du vrai ?
— Un peu des deux. Sur une semaine en général, en comptant le weekend, on a chacun trois après-midi où on peut être libre de faire ce qu'on veut. Il va fréquemment la voir à sa boutique. Le dimanche c'est le seul jour où on reste tout les deux sur les lieux en permanence. Pour équilibrer les choses entre nous sur la semaine. En soirée, il est plus souvent avec elle qu'avec moi. On doit être ensemble, deux soirs sur sept.
— Ça lui laisse quatres soirées, nuit et trois après-midis? C'est pas mal déjà.
— C'est deux heures l'aprem, pas plus.
— Oui mais quand même. Moi en couple, mon mec, je le vois en fin d'aprem, deux à trois heures par jour.
— En fait, elle voudrait qu'il consacre toutes ses soirées à elle, parce que moi je profite de sa présence toute la journée. Hors tu vois, ce temps-là, on bosse, donc oui on peut déconner parfois mais on profite pas d'un vrai moment entre frères.
— Bien sûr je comprends très bien. Je trouve que vous arrivez bien à partager votre temps.
— Ouais mais y'a un peu de vrai quand elle dit, que lorsqu'on est pas ensemble, on l'est quand même. Fréquemment quand il est en sa compagnie, on communique par textos, sur les réseaux...
— Ah là, s'il écrit à son frère, au lieu de profiter de sa chérie à ses côtés, je peux comprendre son agacement. Et pareil si tu fais le coup à ton mec.
— Je te rassure, on accorde bien évidemment beaucoup de temps à choyer nos partenaires quand ils sont près de nous, mais, entre les câlins, il peut arriver qu'on dialogue un peu. On parle des séries, films qu'on visionne, on s'envoie des conneries qu'on a vu tourner sur internet...tout ça quoi.
— Peut-être que vous devriez tenter durant ses soirées-la,de ne vous contacter que pour quelque chose d'important. Et le reste du temps, poser votre smartphone.
— Tu as raison, elle aussi sur ça, je le reconnais.
— Après, quand on choisi d'être avec un jumeau, il faut être prêt à accepter, la relation particulière des concernés. Simon passe énormément de temps avec toi, moins avec sa chérie, à l'inverse d'une fratrie ordinaire mais vous fonctionnez comme un couple et il faut s'y faire.
— Toi, tu penses que tu y arriverais ?
— Déjà avec mon boulot de DJ, je te verrais forcément moins que lui, donc c'est pas quelque chose qui me dérangera.
— Oui c'est évident.
— Et quand tu seras avec moi, dit-il en saisissant ma main gauche, tu peux être sûr que la douceur de ses paumes et la dextérité de ses doigts fuselés, resteront loin de toute technologie. De si belles mains ont bien plus à offrir...Ce serait dommage de ne pas s'en servir à des fins plus... manuelle... sensuelle...
Un baiser délicat se pose sur le dos de ma main et au même instant, un doux frisson me parcours l'échine. Je sens mes joues roussirent et son sourire en dit long. Il m'a troublé, et il le sait.
Il se lève de table et me lance retirant son t-shirt :
— On va piquer une tête ? Le soleil chauffe déjà, à même pas, neuf heure.
— Le soleil où les images qui te sont venus en tête ?
— Je vois pas du tout de quoi tu parles... tu viens ? On pourrait passer un petit moment tranquille avant que les autres débarquent.
— Oui mais je vais d'abord aller enfilé mon maillot. Dis-je en me levant.
— T'en as pas besoin, on s'en fou.
— Je sais que t'adorerai te rincer l'oeil, mais calme tes hormones, je ne me baignerai pas nu.
— Tout de suite. Je sous entendais seulement que ton short de pyjama fera l'affaire.
— Mais oui...
— Loris, voyons, n'importe qui pourrait arriver en plus...
Je ris et rétorque amusé :
— Je te taquine et toi tu marches pas, tu cours.
— Mais ! S'exclame-t-il en me donnant un coup d'épaule.
Je me marre de plus belle, et il fait mine d'être vexé. Je me rapproche dans son dos, prêt à glisser les bras autour de sa taille mais il se dérobe.
La seconde qui suit, je lui cours après alors qu'il file vers la berge. Arrivé au bord de l'eau, il se débarrasse de ses tongs et se jette directement à l'eau. Quelques micro-secondes plus tard, sa tête émerge à la surface, puis son buste jusqu'à la taille.
— Je m'en doutais que tu suivrais pas, gros frileux. me lance-t-il alors que je suis toujours sur le sol sablonneux du rivage.
Je quitte à mon tour les chaussures d'été, gardant short et t-shirt, puis me lance sans réfléchir. Je fais quelques pas rapide et m'immerge pour nager jusqu'à lui. Je m'accroche à sa taille pour me redresser et vient l'enserrer dans mes bras, mon torse rencontrant son dos. J'embrasse tendrement sa nuque et murmure à son oreille.
— Continue à me rendre fou comme ça et tu pourrais bien parvenir au bain de minuit...
Mes lèvres glissent vers les siennes et fermant les yeux, je m'y dépose le temps d'un bref baiser. Ses mains se referment sur les miennes, liant nos doigts et il me répond le souffle court:
— Je confirme ce que je disais, il fait beaucoup trop chaud aujourd'hui...
Sans prévenir, je le pousse à l'eau. Il réplique aussitôt m'arrosant copieusement. Et ça repart de plus belle. M'amusant comme un gamin, à éclabousser mon vis-à-vis, je réalise que ça fait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien. J'ai définitivement bien fait de ne pas refuser ses vacances.
*****
Je viens de voir que le dernier chapitre posté datait du 13 avril, presque un mois que j'ai pas posté sur cette histoire. J'avoue que là, je comprends pas, j'ai pas vu le temps passer, je suis choqué . 😳 Enfin bon, j'espère que vous auriez apprécié le chapitre tout de même. 🙂
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