28.Quand le passé vous rattrape
[En média : Back to you - Selena Gomez (dans 13rw)]
En cette heure peu avancée de la journée, la maison est totalement endormie. Mais puisqu'il existe toujours une exception à la règle, malgré le fait qu'il soit cinq heures du matin, une jeune fille est réveillée. Elle est debout, face à la baie vitrée de la cuisine, un verre d'eau à la main. Elle sait qu'elle ne pourra se rendormir. Alors elle observe le monde se réveiller à la lueur du soleil qui pointe le bout de son nez. Les oiseaux se mettent doucement à siffloter, leur douce mélodie.
Mais elle qui est debout depuis longtemps, n'a pas dormi du tout. Son esprit est bien trop occupé à ressasser ce qu'il s'est passé la veille. L'arrivée de son meilleur ami Sam a tout chamboulé et lui a rappelé quelque chose qu'elle aurait préféré oublier -enfin un évènement auquel elle aurait aimé ne pas penser alors qu'elle avait tout juste réussi à plus ou moins surmonter l'épreuve.
Quoi qu'il en soit les choses sont dites et tous ses nouveaux amis sont au courant. Elle sait que malgré tout elle doit continuer de vivre. Sam, alias son soit disant "meilleur ami" s'est foutu dans la merde tout seul. Il n'aurait jamais du dire ça.
Certes son comportement hier soir n'était pas des meilleurs, mais est-ce que lui peu seulement lui faire la morale ?
Alors qu'elle est perdue dans ses pensées, elle n'entends pas des pas se rapprocher et de gros bras muscler entourer sa taille. Elle sursaute légèrement. Mais en entendant une voix chuchoter ces mots à son oreille, elle laisse échapper toute peur :
— C'est moi. Tu n'as pas réussi à dormir ?
C'est Brook.
Elle se tourne vers lui, si bien qu'elle est face à lui, ses bras toujours autour de sa taille. Elle l'observe de ses deux yeux si étranges et beaux à la fois. Ils déstabilisent d'ailleurs le jeune homme qui a du mal à y lire dedans n'importe quelle émotion susceptible de lui en apprendre plus sur l'état psychique de sa copine.
— Non. J'avais trop de choses en tête.
— Viens là.
Avec ces mots, il l'attire davantage vers lui pour un câlin.
Sa tête dans le coup du garçon, Élia laisse toutes ses émotions échapper de son corps, et les larmes fusent sans qu'elle ne puisse rien y faire.
— Là... là... Respire à fond mon cœur. Je suis là, je ne te lâche pas.
Ses larmes se transforment en sanglots incontrôlés qui brisent un peu le cœur de Brook. Il est habitué à la voir sourire. Il ne l'avait jamais vu pleurer, sauf peut-être de rire. Mais à cet instant, sa peine semble être si immense qu'il ne sait quoi faire, à part lui montrer tout l'amour qu'il lui porte.
— Je t'aime, lance-t-il.
Subitement, comme si c'était ce qu'il lui fallait, les sanglots s'arrêtent. En réalité, elle s'arrête même de respirer. Ces trois petits mots, il ne les lui a encore jamais dit.
— T-tu...
— Oui Él, je t'aime. Et je le pense depuis si longtemps...
Sans savoir quoi répondre, elle le prend dans ses bras en riant gentiment. Brook, heureux comme tout en comprenant que c'est sa façon à elle de répondre, dépose une multitude de baiser le long de sa mâchoire. Puis lentement le long de son cou jusqu'à sa clavicule. Il descends ses main jusqu'au creux de ses reins et la soulève en prenant appuie sous ses fesses. Élia enroule ses jambes autour de lui et se laisse porter jusque sur le comptoir de la cuisine.
Désormais assise, elle se laisse aller à un baiser fougueux avec le jeune homme. Ce dernier est positionné entre ses jambes et caresse son dos d'une main, l'autre étant sur de sa joue.
— Brook je peux t'empreinter ton...
Les deux jeunes prit en flagrant délit stoppent toute activité qu'ils ont commencé. Élia se cache dans le cou de Brook et ce dernier fixe Tyler avec un sourire quelque peu crispé.
— Je peux revenir si vous voulez...
— Non non, reste ! s'exclame Élia. On allait prendre le petit déjeuner. Tu veux te joindre à nous ?
Dubitatif et pas encore remis de ses émotions, Tyler acquiesce. C'est alors que Cameron arrive dans la pièce, encore à moitié endormi. Il n'empêche qu'il remarque l'atmosphère étrange qui règne.
— Bah qu'est-ce qu'il se passe ici ?
— Oh euh et bien...
— Depuis quand tu bégaies toi ? demande-t-il à son ami Brook.
Soudain, il remarque que ses lèvres sont rouges et les cheveux de la jeune fille tous ébouriffés. Il sourit alors :
— Mais mon cher Brookinounet tout va bien ! Si vous voulez vous envoyez en l'air dans la cuisine il suffit de mettre une chaussette sur la poignée et comme ça on sera prévenus.
Tyler rit doucement à ces mots. Cam' n'en rate jamais une pour s'amuser.
— Hmm, grogne Brook en s'éloignant d'Élia pour la laisser descendre. Qu'est-ce que vous faites debout à cette heure-ci ?
— Et bien j'arrive pas à dormir, répond Tyler.
— Et moi, j'avais trop chaud. Et puis Marine m'a giflée.
Un rire étouffé se fait entendre. Il vient d'Élia.
Soudain Cameron tilte qu'hier elle n'était pas au meilleur de sa forme, surtout après les paroles blessantes de son ami, arrivé d'il-ne-sait-où.
— Comment tu vas toi d'ailleurs ?
— Je vais l'enculer pour avoir osé me mettre dans cette état.
— Je viens avec toi si tu veux, rit-il. Plus sérieusement... c'était vrai ?
— C'était vrai, Cam', t'es idiot ou quoi ? lance une nouvelle personne.
— Marine, même sans me retourner je sais que c'est toi, répond le grand blond.
— Alors tu sais aussi que ta question était stupide.
En entrant dans la pièce, Marine embrasse son copain avec malice, et se tourne ensuite vers son amie pour lui donner une grande étreinte, lors de laquelle elle lui glisse à l'oreille : je te comprends. Je suis là. Élia lui rend son câlin et sourit en se détachant d'elle.
— Bon ! Ça vous dit un bol de céréales les pieds dans l'eau ?!
Tous répondent à l'affirmatif et vont préparer leur petit déjeuner. Car après tout, quoi de mieux pour commencer la journée qu'un repas agréable avec ses amis devant un lever de soleil ?
***
Le soleil est maintenant haut dans le ciel et tape sur le visage des jeunes qui ont décidé de rester à la maison aujourd'hui, pour se reposer et prendre du bon temps autour de la piscine. Mais ça, c'était sans compter que Sam a prévu de venir leur rendre visite. D'ailleurs la sonnerie du téléphone d'Élia retend dans l'habitacle, et fait se retourner chacun.
— Mon cœur c'est un message de Sam. Il veut savoir s'il peut entrer, demande Brook.
— Il faut bien non ? soupire-t-elle. Allez je vais le chercher et on ira plus loin dans le jardin pour parler.
Elle met ses mots à exécution et se dirige vers la porte d'entrée, nonchalante à l'idée de revoir le garçon qui lui a causé tant de torts hier.
En ouvrant la porte, elle croise une tête fatiguée par les récents évènements et des yeux légèrement rougis. Par ailleurs, son ami a une balafre sur la joue.
— Entre et suis-moi.
Il s'exécute et se laisse guider à travers la maison qu'il ne peut s'empêcher de détailler : les murs sont blancs et rayonnants de joie par les nombreuses photos accrochées. Il remarque que certaines sont celles du groupe. À cette pensée il sourit, il est content que son amie se soit liée d'amitié avec ces personnes, même si Sarah, sa cousine, l'a en fin de compte, abandonnée pour ce séjour. Il poursuit son observation et remarque les bols qui trainent sur le comptoir de la cuisine ouverte, ainsi que les couvertures éparpillées sur le canapé. Typique, pense-t-il.
Ils arrivent enfin tous deux à la baie vitrée du salon, qui conduit à la piscine. Et lorsqu'ils font leur apparition, tous se tournent vers eux. Cameron lance :
— Oh c'est le trouble fête. Enchanté moi c'est Cameron.
— Salut.
— T'es pas très bavard. À ce que je vois, tu te sens coupable. C'est bien.
— Brook, c'est bon. Je pense qu'il a compris, fait la jeune fille aux yeux vairons. Je reviens.
Elle l'embrasse sur la joue au passage et lui chuchote des mots que seul lui peut entendre tant ils sont prononcés bas.
— Allez, viens, fait-elle signe à Sam.
Une fois qu'ils sont seuls mais tout de même visibles par les autres, elle s'arrête et s'assoie. Lui, fait de même après quelques secondes. Puis elle observe l'horizon, attendant qu'il parle. Il ne se fait pas prier, heureusement. La jeune fille n'est pas connue pour une patience extrême.
— Je suis désolé.
— Tu as de quoi, oui.
— Sincèrement Él, dit-il en se tournant face à elle, les mots ont dépassé ma pensée.
— C'est ce qu'on dit, oui.
— Tu vas encore me faire la tête longtemps ? T'es stupide à réagir ainsi pour de futiles paroles. Ton comportement est digne de celui d'un enfant à peine plus haut que trois pommes.
— Tu es sérieux là ? lance-t-elle avec rage. Alors tu crois que ce qui m'est arrivé c'est futile et sans intérêt ? Je suis tombé enceinte à dix-sept ans à cause d'une soirée arrosée et au moment où je réussie ne serait-ce qu'un instant à accepter que ma vie va changer du tout au tout, cet enfant m'est enlevé à cause d'une putain de chute dans les escaliers. Alors sincèrement Sam, je ne sais pas qui de nous deux est le plus gamin dans l'histoire.
— Ce n'est pas ce que je veux dire par là, et tu le sais. Je...
— ...Oh que non je ne le sais pas. Explique-moi donc ! J'aimerai comprendre !
— Él...
— Il n'y a pas de "Él" qui tienne. Tu es en train de dire que j'ai essayé de me remettre de cette grossesse pendant des mois -et j'ai encore du mal parfois- alors que c'était sans intérêt ? Que ce qui m'est arrivé est commun pour une jeune fille de dix-sept ans ! Mais franchement tu t'entends parler ?!
— Arrête, tu te fais du mal toute seule, essaie-t-il d'attraper sa main.
— Non ! ne me touche pas. Tu sais quoi, je pense que tu devrais partir, où je vais réellement être blessée, davantage.
— Très bien, souffle-t-il en se relevant. Mais tu sais... c'est la vérité tout ce que je te dis. Et tu sais ce qu'on dit, il n'y a que la vérité qui blesse.
— Je ne veux plus jamais te revoir. Je croyais que tu étais mon ami.
Elle se lève et lui fait signe de la suivre. Et juste avant qu'ils n'arrivent devant les autres, qui les observent depuis le début de leur conversation, elle ajoute avec une rancœur bien présente dans la voix :
— Et puis tu es mal placé pour me faire la morale. N'est-ce pas monsieur le "futur papa" ? D'ailleurs comment va ma chère Valentine ? Elle le vit bien ?
En effet, le jeune homme a failli devenir père à deux reprises. La première, à cause d'une faute d'inattention de la part de sa copine qui a paniqué pour un rien, et la seconde, qui cette fois-ci se révèle être vrai, à l'issue de la soirée chez Valentine.
— C'est... c'est petit Élia. Même venant de toi je n'attendais pas des applaudissements, mais je te pensait capable de me soutenir tout de même. Tu crois que je l'ai voulu ?
— Petit certes, mais toi c'est un coup bas, un véritable coup de poignard que tu m'as planté dans le dos. Sur ce, je te laisse repartir, tu connais le chemin du retour, celui jusqu'à l'aéroport aussi j'espère.
— Bien. Au revoir Élia.
Ils se toisent quelques minutes encore avant que Sam ne s'en aille et quitte la propriété.
N'empêche, la jeune fille est quelque peu triste pour lui. Il n'est pas méchant, seulement son caractère est celui d'un idiot jusqu'à la moelle. Le pire dans cette histoire, ce doit être pour Valentine. Elle n'a rien demandé et elle se retrouve dans cette situation. Autrefois elles ont été amies, mais cela remonte à bien longtemps...
— Alors ?
— Alors j'ai tiré un trait sur une amitié.
— Oh mais... et ça va ?! s'inquiète Lucy.
— Tu sais ma Lu', j'aurai dû le faire il y a longtemps déjà. Ce n'est pas la première fois que Sam fait quelque chose du genre. Vous savez, quand j'étais enceinte l'année dernière, je m'étais faite à l'idée que j'allais devoir mère, et après ma fausse couche j'ai été plus seule que jamais, Sam s'était barré je-ne-sais où. Une autre fois il avait lancé une rumeur sur ma cousine rien que pour l'empêcher elle se sortir avec le gars qu'elle aimait, sous prétexte qu'elle l'avait empêché de "tirer un coup". Je parle d'une pute bien sûr.
— Mais c'est pas un ami ce gars.
— Tu as bien fait Élia, lance Marine. Ce mec avait une gueule de putois de toute façon.
Et ensemble elles rient.
Soudain, le téléphone de la belle brunette émet un tintement.
— C'est la journée des téléphones où ça se passe comment ? fait Shad en riant. Allez Marine décroche.
La jeune fille s'exécute. Elle attrape son téléphone, et lorsqu'elle remarque de qui l'appel provient, un grand sourire s'étire sur ses lèvres :
"-Bonjour mamina. Comment tu vas ?
- C'est plutôt à moi de te demander ceci."
L'inquiétude se lit dans la voix de la vieille dame.
"-Tu n'as rien reçu d'anormal comme message ou appel ces derniers jours ?
-Et bien non, pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Il... le juge a délibéré en sa faveur... Noah... la procédure pour la requête d'éloignement a été rejetée."
Et à cet instant, c'est tout un monde qui s'écroule. En bonne actrice, elle continue de faire bonne figure.
— Tout va bien ? demandent Cameron et Nolwenn en cœur.
— Oui, sourit-elle. Tout va pour le mieux. C'était ma grand-mère, elle vous salue tous par la même occasion.
À cet instant, Marine peut paraître souriante, mais au fond d'elle, un combat intérieur avec ses vieux démons vient de débuter.
On aura beau chercher à le fuir, le passé nous rattrapera toujours.
***
Alors ?! Vous avez aimé la scène dans la cuisine avec Élia et Brook ? Leurs confidences ?
Sinon vous êtes avec ou contre Élia dans son choix d'éradiquer Sam de sa vie (oui on dirait que je parle d'un insecte mais vous m'avez comprise).
Et puis cet appel téléphonique de mamina, la grand-mère de Marine, que signifie-t-il pour la suite de l'histoire ?
Donnez moi votre avis en commentaires !!
-margaux
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