22.Chamboulement
Je m'excuse à l'avance pour l'heure, mais je voulais absolument vous poster un chapitre... vous n'avez pas eu de suite depuis plus d'une semaine.
Pour me faire pardonner voilà un chapitre assez long !
***
Devant l'hôpital, assis dans l'herbe verte en cette belle journée ensoleillée, Lucy et Shad observent leur amie avec inquiétude. Depuis que Marine leur a rapporté la conversation qu'elle a eu avec Cameron, elle est restée muette. Mais bien vite, Élia et Nolwenn les rejoignent, Connor à leur côté.
— Marine ça va ? demande Élia.
Toujours muette, le regard fixé vers l'horizon, elle ne répond rien. Ses amis se regardent entre eux et se demandent silencieusement comment agir. Ils essaient alors tour à tour de lui parler pour la faire réagir, lui disant quelque chose de drôle ou de réconfortant. Malgré leurs tentatives menées avec bon cœur, elle ne daigne dire un mot. Elle se contente de laisser la légère brise souffler ses cheveux, sécher ses anciennes larmes et chasser ses pensées. Les paroles des jeunes gens autour d'elle semblent glisser sur sa peau, s'envolant par la suite vers d'autres horizons.
— Bon, je rentre voir comment ça se passe à l'intérieur, dit Brook.
— Je te suis ! ajoutent en cœur les jumeaux.
À l'intérieur, ils croisent Cameron qui les arrête :
— Elle est où ?
— Dehors avec les filles, répond Brook.
— Fais gaffe elle ne veut pas parler, ne force pas au risque de t'attirer davantage ses foudres.
— Je ne sais même pas ce que j'ai fais... mais j'imagine que je le saurais bien vite, marmonne-t-il.
En signe de réconfort, Brook lui donne une tape sur l'épaule et lui adresse un léger sourire.
Le jeune homme sort par la porte principale et regarde autour de lui. Quelques secondes plus tard il aperçoit quatre jeunes filles assises en cercle sous l'ombre d'un arbre en cette chaude journée. Il s'approche donc du regroupement quand Lucy tourne la tête en sa direction. Il se fige alors au regard glacial qu'elle lui lance. Lucy n'a jamais réellement été proche de lui. En même temps le garçon n'a jamais rien fait de sympathique pour elle. Tout d'abord il était méfiant Tyler au début, garçon que la jeune fille apprécie fortement. Alors forcément quand il intercepte les yeux perçants de la blonde il déglutit, ne sachant à quoi s'en tenir. Néanmoins elle se lève et lui fait signe d'approcher, ce qu'il fait immédiatement. Une fois qu'ils sont à la même hauteur, légèrement en recul des trois autres jeunes filles, elle prend la parole :
— Qu'est-ce que tu nous veux Shaw ?
— Il faut que je lui parle. Elle m'en veut mais je ne sais pas pourquoi. Jayden m'a fait tout un cirque à propos de ça d'ailleurs. Ce mec je ne peux plus le blairer et il se permet de me dire ce qu'il pense de ma vie, chuchote-t-il plus à lui-même qu'à Lucy.
— Clairement je m'en fous de ton pote. Si on est ici c'est uniquement pour toi et je ne suis venue que parce que tout le monde venait. Alors arrête de blablater et va parler à Marine. Mais prends garde.
Puis d'un signe de tête, elle quémande à Élia et Nolwenn de la rejoindre alors que ces dernières les observaient depuis de longues minutes.
En passant, les deux jeunes filles lui lancent un regard compatissant empli d'un soupçon de crainte.
Mais de quelle crainte ? pense-t-il. Ce n'est pas si terrible que ça, si ?
Sa question restera sans réponse alors qu'il s'assoit à côté de Marine.
Cette dernière semble ne pas avoir remarqué que ses amies sont parties, tant elle est absorbée par le paysage face à elle. La brune fixe l'horizon à la recherche d'une quelconque réponse à toutes les questions qui traversent son esprit actuellement. Mais elle prend la peine de dire au garçon assit à ses côtés .
— Dégage, je ne veux pas te voir.
Son ton froid fait frissonner Cameron qui se dit que Jayden a peut-être raison finalement.
— Tu ne comprends plus le français, enchérit-elle.
— Marine, écoute...
— Non toi écoute ! Je veux pas t'entendre me raconter des histoires toutes droit sorties de ton imagination. Alors pars. Tout de suite. C'est non négociable.
Il souffle bruyamment.
— Marine, je veux juste savoir.
Il inspire longuement et poursuit d'une traite :
— Je veux savoir pourquoi tu es partie de cette chambre. On a eu cette conversation des plus philosophiques et puis je t'ai présentée Emma, la personne qui m'est le plus chère parmi d'autres, en ce monde. Et tu t'es levée, les larmes aux yeux, croyant que je ne verrai rien. Mais tu sais Marine je ne suis pas aveugle, je sais reconnaître des yeux rougis, une tête engourdie par des pensées encombrantes et les reniflements qui ne pardonnent pas. J'ai vu cette larme couler sur ta joue. J'ai eu envie de comprendre ce qui n'allait pas, et effacer d'un revers de la main cette coulée d'eau se frayant un chemin sur ton joli visage. Mais tu ne m'en as pas laissé le temps. Maintenant tous mes potes croient que je suis un connard qui a fait pleurer la fille la plus joyeuse qu'il leur ait été donné de rencontrer. Et Jayden.. ouais tu vois ce mec que je ne peux plus voir depuis quelques années, et bien il m'a passé un savon basé sur je-ne-sais quels propos. Soit-disant que je me voile la face et que je suis un idiot.
Soudainement la jeune fille rit, coupant le blond dans son récit.
— J'aime mieux ça, lance-t-il.
Puis elle tourne la tête dans sa direction et met sa main en visière au dessus de ses yeux, la lumière du soleil étant trop puissante.
— Jayden a l'air gentil, je ne comprends pas pourquoi tu ne lui parles plus.
— Qu'est-ce qui te fait dire qu'il ne porte pas un masque sous ses airs de je-m'en-foutiste ?
— Cam'. Il a un jour été ton ami, donc il est un peu comme toi forcément. Chaque personne de notre vie déteint sur nous, qu'on puisse le vouloir ou non. Et puis il a raison. Tu es un idiot.
— Wow ! Je ne te pensais pas capable de tenir d'aussi longs propos après le silence dont tu as fait part aux autres.
— Hmm.
Silence. Seul le chant irrégulier des chants des oiseaux arrive à leurs oreilles.
— Si tu me disais ce que tu as ? C'est notre conversation qui t'as perturbée ? Mise dans cet état là ?
— Non.
— Non quoi ?
— Cette conversation j'aurai pu l'avoir avec n'importe qui.
— Alors qu'est-ce que c'est ?
Le jeune homme attrape le menton de la jeune fille d'une main et plonge son regard dans le sien. Ses yeux autrefois pétillants ont perdu de leur éclat et semblent cacher de bien tristes secrets.
— Il y a tellement de choses que tu ne me dis pas..., chuchote-t-il alors, son souffle sur le visage de la brune.
— Il y a des choses que tu n'as pas besoin de savoir. Qui ne te concernent pas.
— Certes, mais ce qu'il s'est passé tout à l'heure me concerne grandement alors dis-moi. Je t'en pris.
Les yeux toujours plongés dans les iris marron du jeune homme, elle dit :
— C'est la tournure de la conversation qui m'a déplu. Enfin la raison pour laquelle tu me l'as posée. La raison pour laquelle on se trouve à dix pas de l'entrée d'un hôpital à des milliers de kilomètres des Bahamas.
— Quoi ? Tu parles de la raison qui m'a poussé à te poser cette question ?
— Cameron ne joue pas à ce petit jeu avec moi. Je sais que tu es amoureux d'une fille. Quand je t'ai fait part de ma vision de l'amour tu avais littéralement les yeux qui brillaient, comme si tu voyais exactement de quoi je voulais parler. Ne joue pas à l'idiot.
— Oui tu as raison, j'ai de l'attirance pour quelqu'un. Mais..
— Et c'est pour ça que l'on est ici. Tu l'as toi-même dit, Emma est une personne qui compte énormément à tes yeux. Tu l'as chuchoté dans sa chambre. Elle est tout pour toi.
— Attends... si je comprends bien, tu crois que je suis amoureux d'Emma ?
— Ne le nie pas.
— Tu es jalouse en fait ? fait-il, un sourire se dressant sur son visage.
— Jalouse ? Moi ? Et d'Emma ? C'est une très belle femme certes, mais je suis bien mieux. Tu sais très bien quelle estime j'ai de moi-même. Je suis parfaite, je suis une princesse. Et je le sais.
— Justement. Je sais que tout ceci n'est qu'une façade pour cacher réellement qui tu es. Tu t'es construit une carapace après je-ne-sais quel événement qui t'as blessé. Et depuis tu agis comme si tu étais sûre de toi sauf que tu ne l'es pas.
C-comment peut-il savoir cela ? pense la brune avec affolement.
— C'est donc pour ça que je sens que tu es jalouse d'Em', poursuit-il. Sauf que tu n'as pas à l'être, elle n'est que ma sœur, ma petite sœur de cœur et elle ne sera jamais rien de plus. J'ai beau l'éloigner de tous les mecs de la Terre, ce n'est pas pour autant que j'ai des sentiments pour elle.
— Mais..
— Tututu. Laisse-moi finir tu veux bien ? sourit-il amusé à Marine. Oui j'ai des sentiments pour une fille qui me fait tourner en bourrique du matin jusqu'au soir. Mais tu sais quoi ? Cette fille me rend tellement fou que je peux passer outre. Et puis tous les moments que je peux passer avec elle sont les plus beaux depuis longtemps. Et ce n'est en aucun cas Em'.
— Alors c'est Campbell... je le savais...
— Quoi ?! s'exclame le blondinet. Mais tu es folle ma parole ! Campbell ne sera jamais qu'une autre sœur pour moi.
— Je ne la connais pas alors.
— C'est toi l'idiote Marine. Jayden avait tort encore une fois.
Il inspire un bon coup et lance :
— Je t'ai posé cette question pour savoir ce que tu en pensais toi. Et j'ai eu la réponse que j'attendais. Parce que je pense comme toi, sans ne m'en être jamais rendu compte malheureusement.
— Je ne vois pas où tu veux en venir Cam', lance-t-elle alors qu'elle poursuit son observation du paysage qui se dresse face à elle.
— Tu vas me rendre folle. Les gars avaient raison, tu ne veux rien entendre.
— De quoi ? Mais qu'est-ce que tu entends par là ? Où tu veux réellement en venir ?
— Ici, souffle-t-il.
Et il attrape le menton de la brunette de sa main droite comme tout à l'heure, puis de la gauche repousse une des mèches rebelles qui se frayent un passage sur le doux visage de la jeune fille. Sa tête s'approche vivement de celle de la personne qui lui fait face et il pose ses lèvres sur les siennes.
Si au début elle paraît surprise, elle répond au baiser avec envie, laissant le passage à la langue du jeune homme qui ne demande qu'à rejoindre la sienne.
Leur baiser est empli d'émotions diverses et variées. Il traduit toute la jalousie, la tristesse et le bonheur de la jeune fille alors que le désir et l'impatience de Cameron semblent enfin sortir au grand jour.
Mais leur échange dû s'interrompre par manque d'air.
— Je vois.
Le jeune homme se met alors à rire d'un rire franc, bientôt rejoint par la jeune fille, heureuse et rassurée au vue des sombres et folles pensées des minutes précédentes.
— J'attendais ça depuis le jour où on a été seul à la maison.
— Depuis tout ce temps ?! le questionne-elle. Mais pourquoi tu as agit dans le sens contraire alors ? Pourquoi...
Il pose alors à nouveau ses lèvres sur celles de la brune et la contraint au silence. Elle y prend part et même un grand plaisir, ce qui fait sourire le jeune homme.
— Tu oses me faire taire de cette manière ?
Il rit encore et renouvelle cette activité qui convient fortement aux deux jeunes gens, les liants un peu plus à chaque pression de lèvres, chaque main enfouie dans les cheveux du garçon ou se baladant le long du dos de la belle.
Ils se séparent et Marine allonge sa tête sur les genoux du garçon, et le laisse observer son visage et caresser ses cheveux alors qu'elle ne cesse de sourire à ce bonheur naissant.
Comme quoi, des idées préconçues sont vites arrivées quand on ne prend pas la peine de connaître la réponse et les éventuelles raisons. Marine l'a bien comprit et fera attention la prochaine fois avant de tirer des conclusions hâtives...
***
Alors ! Qu'en avez vous pensé ? Je sais que les chapitres se centrent beaucoup sur la relation de Marine et Cameron ces derniers temps mais ça ne saurait tarder avant de changer !
Laissez un commentaire et un petit vote si vous avez aimé !
-margaux. 💗
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