[En média : California Dreamin' - Sia]

— Sarah je suis tellement contente qu'on passe les vacances toutes les deux ! s'exclame la jeune fille à l'autre bout du fil.

— Moi aussi Élia, vraiment j'aurais aimé...

— Comment ça « aimé » ? questionne-t-elle.

— Je ne vais pas pouvoir venir finalement. Ma meilleure amie m'a invitée à aller en Argentine chez sa famille maternelle.

— Je ne suis pas sûre de comprendre. Tu es où ? Notre vol décolle dans à peine dix minutes.

— Je suis en Argentine, je ne viendrai pas.

— ATTENDS TU RIGOLES J'ESPÈRE ? hurle Élia tandis que les gens présents autour d'elle la regardent d'un drôle d'air.

— Non c'est la vérité.

— Je vais ...

Elle marque une pause, semblant réfléchir, avant de continuer :

— En fait tu préfères tes amis au lien du sang ? Eh bien bravo ! Génial la famille, QUELLE BELLE FAMILLE !! hurle-t-elle à travers son téléphone.

— Mais je suis sûre que tu t'amuseras quand même sans moi, tente sa cousine pour l'aider à avaler les faits.

— Ce que je sais c'est que je vais t'égorger quand je te verrai Sarah ! Tu peux en être sûre !

Sur ce, énervée plus que tout, elle raccroche. Mais le pire est qu'elle ne peut faire demi-tour; elle se trouve déjà dans la file qui va la conduire dans l'avion. Plus aucun retour en arrière n'est possible, et elle le sait.

Que vais-je faire seule pendant toutes les vacances ? Sarah était censée être avec moi, je devais passer de belles semaines en sa compagnie. Mais maintenant vais-je m'amuser autant que je l'espérais en ayant accepté de partir ? Et tous ces gens que je vais rencontrer, ces jeunes, vont-ils être gentils ou même drôles ? pense la jeune filles aux cheveux châtain.

Elle se pose de multiples questions, l'empêchant de fermer les yeux avant le décollage. Et Dieu sait combien elle déteste les avions, en particulier les décollages et atterrissages.

Papa, rappelle-moi de tuer Sarah à mon retour. Je déteste être seule comme ça, dans un endroit que je ne connais pas, à l'autre bout du monde et en plus avec des personnes que je ne connais même pas de vue.