Toga fixait la fille parfaite sur ses genoux. Celle-ci observait les nuages qui se mouvaient paresseusement dans le ciel bleu. La blonde se demandait quelles pensées se cachaient derrière ses yeux noisettes si profonds.

Twice, pour toutes leurs premières rencontres (dont le bar) avait décidé de les suivre (imaginez deux secondes Twice caché derrière un poteau en boite de nuit qui se croit dans son meilleur film d'espionnage), tout cela pour éviter que cette :

-Sale héroïne. Fille super sympathique !

Ne brise le cœur de celle qu'il considérait comme sa petite sœur. Autant qu'en savait Toga, il n'était pas venu aujourd'hui, et pour cause :

-Vraiment désolé, Tomura veut me donner une mission. De toute façon j'ai d'autres trucs à faire que m'occuper de toi, Shigaraki m'envoie en mission, sale gosse !

(Sa bipolarité ne s'améliorait pas spécialement au passage). Toga soupira et passa sa main dans les beaux cheveux de sa... Petite copine ? Amante ? Il allait falloir qu'elles clarifient leurs relations...
La brunette eut un ronronnement de bonheur.
Oui... Un ronronnement... L'héroïne pouvait vraiment sortir des bruits étranges parfois.

- Recommence.

La supplia le chat réincarné en humain.

- De quoi ?

- Me gratter les cheveux...

Ok, ses yeux la faisait vraiment trop craquer mais elle devait tenir bon.

- Non.

Ochaco fit une tête de chien battu (Ochaco est définitivement un animal)

-Pourquoi ?

Toga eut un de ses sourires dont elle avait le secret, à la fois terriblement flippant et terriblement sexy, enfin, du point de vu d'Ochaco.

- Parce que... Je ne peux pas faire de massage de crâne à une héroïne... Aussi belle soit-elle.

- Traitresse !

Piailla (c'est un oiseau maintenant plus rien ne va) la jeune fille au pouvoir de gravité en lui sautant dessus et se mit à lui chatouiller les côtes. Sa compagne se débattit avec force tout en riant à en avoir mal au ventre.
Depuis quand n'avait-elle pas rit comme ça ?
Longtemps.
Est-ce qu'elle avait juste déjà rit ainsi ?

- Arrête de rire on dirait une folle furieuse avec tes sales dents.

- Mais, maman...

- Si tu rigoles comme ça, les gens vont te trouver bizard, alors arrête... Dégénérée.

La petite Toga baissa la tête.

-Je...

Elle releva la tête, un peu inquiète.

- Je voulais juste te montrer ma nouvelle coiffure et mes habits ! Ils sont super jolies, rouges comme ça ! Je suis jolie dedans...

- NON.

Le voix de sa mère était sourde.

- Tu n'es pas jolie. Tu ne seras jamais jolie et arrête cette obsession avec le rouge, c'est malaisant.

La petite retint ses larmes. Elle avait déjà arrêté de boire du sang alors que ça lui faisait du bien, pourquoi ça ne suffisait pas ?

-Et enlève ces chignons ratés, on dirait une tarée psychopathe.

La pauvre petite blonde ne put retenir ses larmes.

-Et arrête de pleurer ! Tu me dégoûte ! Tout est de ta faute ! Comment peut tu être ma fille !

J'aurais préféré que tu sois morte.

-Toga ! Toga ! Ça va ?!

Ochaco la secouait comme un poirier.

-Je... Oui ...

-Tu es sûre ?

-Je ne veux pas en parler.

Elle se mordit la lèvre signe de son agitation. Ochaco hésita puis finit par se décider à respecter le silence de l'autre. À la place elle l'embrassa et une petite lueur de joie se ralluma dans les yeux de Toga.

-Qu'est ce que je peux faire pour te réconforter ?

-Je peux avoir un peu de ton sang ?

Demanda innocemment la fille aux milles visages. Enfouissant au fond d'elle ses douleurs.

-Non.

-Maiiiiiiis... Il est tellement bon !

Ochaco lui adressa un regard de reproche et Toga se mit à bougonner.

-Bon d'accord.
Un bisou alors ?

-Tsss... Vile profiteuse.

Et elles s'embrassèrent.
La rivière devant laquelle elles s'étaient installées continuait son glouglou paisible.
Elles étaient à nouveau réunis dans une étreinte amoureuse. Le rendez vous allait bientôt prendre fin, au plus grand malheur des deux.

-On se revoit bientôt ?

-Promis.

Elles profitèrent encore un moment de l'herbe douce et du vent qui rafraîchissait l'air. Toga détailla encore le corps de la magnifique fille dans ses bras.
À ce stade s'était obsessionnel.
En temps normal, elle aurait déjà vidé le cadavre d'Ochaco de son sang mais celle ci marchait comme un calmant. Enfin plus une drogue à ce niveau...
Même les gens de la ligue s'en étaient rendu compte.
Elle était moins enfantine mais souvent rêveuse.
Elle ne sortait quasiment plus sautiller dans les rues pour vider des gens de leurs sang (voir plus du tout).
Elle ne réclamait plus pour aller en mission.
Et surtout, elle ne parlait plus sans arrêt d'Izuku au plus grand bonheur de Shigaraki qui n'en pouvait plus de l'entendre se complaire du vert. (Shigaraki est actuellement l'homme le plus heureux du monde.)
Spinner et M.Commpress tentait de comprendre la raison de ce soudain changement chez la jeune. Dabi s'en foutait royalement (ou voulait en avoir l'air) et Twice, le seul au courant des frasques de Toga, était heureux que sa meilleure amie est trouvée une forme de stabilité.
Toga sentait que son coeur allait exploser de bonheur juste par la présence d'Ocha alors à quoi bon ressasser le passé. Depuis la soirée elles s'étaient revus plusieurs fois, tous étaient parfaits, et PUTAIN ! Elle attendait ces rendez-vous comme un enfant attend noël.
Ce fut la blonde qui rompit le silence.

- Tu veux me dire quelque chose ?

Le brune eut un sourire gêné.

-Ça se voit tant que ça ?

-Vu comment tu te tords les mains, Oui.

-Non, oublie ce que j'allais dire est totalement idiot...

Toga la regarda interrogative.

-Trop tard, je suis curieuse maintenant.

Elle lui caressa la mâchoire.

-Non mais je ne peux pas te demander un truc pareille.

Tiens, elle semblait vraiment stressée ce qui inquiétait un peu la blonde.

-Dit. Je commence à m'inquiéter.

Elle va m'annoncer qu'elle veut me quitter, c'est sûr. Je ne suis pas assez bien pour elle.

-Hmmm... J'aimerais, enfin, non, sa ne se fait pas, c'est super égoïste mais... Si tu quittais la ligue pour vivre avec moi ?

Toga resta bloquée.

-Enfin je veux dire...

-Attends, je croyais que tu étais en internat ?

Ochaco écarquilla les yeux, elle prenait vraiment au sérieux sa proposition ?

-Non mais...

Elle réfléchit.

- Mes parents partent deux mois en voyage. En ce moment les affaires vont un peu mieux et ils doivent gérer un contrat dans une autre ville... De base, ils voulaient m'emmener mais avec les cours ce n'était pas possible... Et puis, je ne voulais pas te quitter deux mois. Trop long. Enfin bref, tout ça pour dire que tu pourrais habiter dans ma maison.

Les beaux yeux d'or de Toga s'écarquillèrent encore.

- Je trouverai bien une excuse pour quitter l'internat et habiter avec toi.

Elle serra les dents en pensant aux mensonges qu'elle devrait fournir pour convaincre Aizawa.

-Et puis, deux mois, ça nous laissera le temps de trouver une solution pour pouvoir... Continuer ensemble...

Voyant que Toga ne répondait pas, Ochaco se reprit.

-Enfin , bien sûr, c'est normal que tu refuses. Après tout, je te demande de quitter les vilains. Les gens qui t'ont accepté, je sais ce que ça représente... Et puis c'est dangereux... C'est vraiment ne penser qu'à moi en sachant que je ne serai pas prête à quitter les héros...

Le "pour toi" se bloqua dans sa gorge.
La fille à l'alter de transformation cligna des yeux. Ça faisait beaucoup d'informations d'un coup. Notant que la déesse qui lui servait de copine retenait ses larmes. Cette tête de linotte pensait probablement l'avoir blessé. Toga l'embrassa puis vint nicher sa tête dans son coup pour y poser de petits baisers.

-Tu sais quoi ? Je vais y réfléchir.

Et le sourire d'Ochaco fut le plus beau des cadeaux.