Ma mère sort pour chercher Kate.

Tobias s'assied à côté de moi, il enlève les cheveux qui sont devant mes yeux et tient ma main.

-Regarde-moi mon cœur. Fais comme moi, respire à fond. Essaye de te calmer. Respire.

Je fixe ses yeux et respire profondément. Kate arrive en courant dans la chambre.

-Tris ! Ok, il faut que tu restes calme et essaye de contrôler ta respiration. Je vais devoir t'examiner pour savoir à combien de centimètres tu en es.

-Ok. Je souffle fortement.

-Elle peut avoir des anti-douleurs ?

-Bien entendu. Elle sort un petit téléphone. 'Une péridurale pour la chambre 487'. Elle raccroche.

-Quand a-t-elle perdu les eaux ?

-Il y a 15 minutes environ.

-Aide-la à remettre sa robe. Tobias s'exécute. Il m'embrasse quand il a finit. Kate place une couverture sur mes jambes puis met des gants.

-Tris, tu es dilaté à 2 centimètres. Il en faut 10 pour commencer à pousser. Une infirmière arrive avec la péridurale, Tobias m'aide à m'asseoir.

-Je vais vous demander de sortir un moment. L'infirmière demande à Tobias. Je sais que vous voulez rester avec elle, mais on préfère faire sortir les pères pour la piqûre. Je vous appelle après pour vous faire revenir.

-Je peux supporter une petite piqûre. Je veux être avec elle.

-Quatre, dehors ! Je lui ordonne.

Il hésite mais lorsqu'il voit le regard que je lui lance, il sort sans râler. Une infirmière me sourit.

-C'est partit Tris !

Une infirmière m'oblige à me courber vers l'avant, alors qu'une autre prépare la péridurale. L'infirmière me chuchote des mots d'encouragements et des exercices de respiration. La seconde me dit que c'est finit. Je sens immédiatement un soulagement. Ma mère entre et vient se tenir près de moi.

-Je crois qu'il vaudrait mieux faire rentrer ton mari, il est fou d'inquiétude.

-Je m'en occupe. Une infirmière dit, l'autre la suit. Tobias entre quand ma mère m'aide à m'allonger.

-Tris. Ça va mieux ? Tu as besoin de quelque chose ?

- Ça va Tobias. Tu te souviens de cette discussion sur ton inquiétude, ce que j'ai dit tient toujours.

-Ok, ok. Mais sérieusement, ça te sert à quelque chose ?

-Oui, Tobias, ça va beaucoup mieux. Je crois qu'on devrait quand même demander des calmants.

-Pourquoi ? Tu m'as dit que tu allais bien.

-Pour toi. Tobias, tu es trop nerveux.

-Je ne veux pas te voir souffrir.

-Il fallait y penser avant. Je lui dis avec un grand sourire qu'il réciproque. Ma mère se lève.

-Je vais te laisser, ma puce. Essaye de te reposer tant que tu le peux. Elle embrasse mon front et sort.

-Dors mon cœur. Je reste à côté.

-Non, allonge-toi avec moi. Il s'installe avec moi dans le lit, sa main sur mon ventre.

-J'en profite, bientôt ça ne sera plus là.

-Mais ça sera pour la bonne cause. On aura un beau bébé et je n'aurai plus ce gros ventre.

- Tu as raison. Mais j'adore ce ventre. Tu es magnifique. Dors maintenant.

Je ferme les yeux, je n'ai plus aucune douleur. Tobias caresse mes cheveux en chantonnant quelque chose, il sera vraiment un père fantastique.

Tobias me réveille plus tard en me secouant l'épaule.

-Tris, réveille-toi, Kate doit vérifier à combien tu en es. Je hoche la tête et me positionne correctement.

-J'ai dormi combien de temps ?

-Un peu plus de 5 heures.

-Vraiment ? Tobias hoche la tête avec un sourire.

-Tu es à 8 centimètres. Kate annonce en retirant son gant.

- Ça devrais prendre combien de temps encore ?

-Je ne sais pas exactement, mais je dirais une demi-heure maximum.

-Pourquoi le travail a-t-il commencé maintenant ? Tobias demande.

-Je pense que le sérum à petite dose a provoqué l'accouchement. Cependant, même en temps normal, le bébé peut naître dès le 8ème mois, il est physiquement prêt. Ça dépend des femmes. Bon, je vous laisse. Profitez de vos derniers moments à deux.

-Tobias, tu es prêt ?

- Ça fait trois ans que je suis prêt.

-Quoi ?

-Lorsque je t'ai rencontré, j'ai su que tu étais la femme de ma vie. Je rêvais du jour où je te demanderais en mariage, où tu porterais mes enfants, où on vivrais ensemble.

-Moi aussi Tobias. C'est une chose que j'ai toujours voulu et je suis tellement heureuse d'avoir pu réaliser ce rêve.

-On va être trois, et on va savoir si tu avais raison, pour le sexe.

-Oui, j'ai hâte et peur en même temps.

-C'est normal. Moi aussi.

-Tu as peur ? Je devrais peut-être t'appeler Cinq.

-Très drôle, Six. Je l'embrasse tendrement mais Kate entre.

-Je suis désolée. Je venais vérifiée la dilatation.

-Y a pas de mal. La demi-heure est déjà passée ?

-Oui, le temps passe plus vite quand on s'amuse.

Elle pointe Tobias et moi du doigt avec un clin d'œil. Elle fait sa vérification et sourit.

-Tris, ça y est ! Tu es à 10 centimètres.

J'attrape la main de Tobias et la serre fort. Il me regarde avec des yeux pétillants de joie et d'amour.

-La péridurale fait encore de l'effet ou pas ? Kate demande.

-Oui, ça marche encore mais je commence à sentir de légères contractions quand même.

-C'est un peu normale, mais ça va aller. Je vais chercher de l'aide, ça ne devrait pas prendre longtemps. Le besoin de pousser va venir très rapidement, tu attends que je revienne. Elle sort en courant et Tobias me caresse la tête.

- Ça ira mon cœur, je suis là pour toi. Je ne lâcherai pas ta main.

-Merci Tobias.

Kate revient avec les deux infirmières et pleins de choses dont je ne connais pas l'utilité.

-Tris, tu vas devoir rester calme et relaxée. Plus tu seras crispée et tendue, plus tu auras mal. Respire bien et si quelque chose ne va pas, n'hésite pas à nous le dire. Je hoche la tête, le besoin de pousser est intolérable maintenant.

-Je ne peux pas tenir plus longtemps.

-Ok, tu vas faire ce que l'on te dit et tout se passera bien. Tu prends une grande inspiration, tu bloques et tu pousses. Compris ?

-Oui.

-On y va. Inspire ! Je prend une grande bouffée d'air. Bloque ! Je bloque. Et pousse, allez Tris ! Je pousse de toutes mes forces.

Je tiens la main de Tobias, enfin je lui écrase la main plutôt. Une infirmière me tient la nuque.

-Stop. Respire normalement. Je reprends mon souffle.

-C'est bien mon cœur. Tu te débrouilles bien.

-C'est repartit Tris. Inspire. Bloque. Pousse. Je recommence comme avant mais cette fois la douleur est plus importante.

Après 30 minutes de travail, Kate m'annonce enfin une bonne nouvelle.

-Tris, je vois la tête. Quatre, tu veux voir ? Tobias pâlit.

-N-n-on, ça-a ira. Je respire tant bien que mal à travers la douleur. Tobias a repris des couleurs et m'encourage.

-C'est bientôt fini mon cœur. Pense à notre petit bébé. Pense à lui. Tu peux le faire.

-Encore une fois Tris et c'est finit.

-Tu vois encore une fois. Je t'aime. Tu peux le faire.

-La ferme Quatre ! Tobias me sourit, il sait que je ne le pense pas mais il a compris qu'il devait la fermer.

-Tris, c'est partit. Dernière ligne droite.

Je recommence les trois étapes. La douleur est insupportable mais tout à coup, elle diminue considérablement et un cri emplis la pièce. J'ouvre les yeux pour voir un bébé dans les bras de Kate. Des larmes se forment dans mes yeux.

-Félicitations Tris et Quatre, c'est une petite fille.

Elle pose notre fille sur mon ventre. Je lui caresse les mains, la tête, les joues. Je regarde enfin Tobias, une ligne humide est sur sa joue.

-Je t'aime tellement Tris. Il décolle mes cheveux de mon front plein de transpiration.

-Je t'aime mon amour.

-Est ce que le papa veut couper le cordon ?

Tobias lève la tête et la hoche, c'est la première fois que je le vois sans voix. Elle lui tend les ciseaux et il coupe là où elle lui montre, ses mains tremblent.

-Je suis désolée, mais je dois emmener la petite puce pour des examens.

-Revenez vite. Tobias dit, alors que les infirmières et Kate sortent avec notre bébé.

-Je suis si fier de toi Tris, tu as été incroyable.

-Merci d'avoir été là pour moi, et je suis désolée de t'avoir crié dessus.

-C'est pas grave, je l'ai mérité. Tu avais raison, Tris. C'est une fille, donc Caleb te doit un massage.

-J'adore votre pari.

-Alors, tu as une idée de prénom pour notre fille ?

-J'aime beaucoup Aude. Et toi ?

-Méline.

-Tobias, j'adore ce prénom. C'est décidé, elle s'appelle Méline Eaton.

-Tu veux un deuxième prénom ?

-Je ne sais pas, je ne connais personne qui en a. C'est vrai que ça peut être utile lorsqu'elle fera une bêtise.

-C'est ce que je pensais. C'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle j'ai proposé ça.

-Idiot.

-Oui, je sais, tu me l'as déjà dit. Bref, je me disais qu'on pouvais utiliser Aude comme son deuxième prénom.

-C'est génial Tobias, merci. Il m'embrasse tendrement.

Kate revient avec Méline dans ses bras. Elle la place gentiment dans mes bras.

-Tout est parfait, elle fait 47 cm pour 2,8 kg. Elle est prématurée donc c'est normale. Il n'y a aucune séquelle du sérum.

-Merci beaucoup.

-Je vous laisse seuls.

Je regarde notre petite fille, tout comme Tobias, et je suis stupéfaite par ce que je vois. Elle est née il y a 30 minutes mais elle est déjà parfaite et on ne voit plus les marques de l'accouchement.

-Elle est magnifique, comme sa mère. Tobias souffle.

-Elle te ressemble beaucoup Tobias. Regarde ses lèvres, son nez, ses oreilles. C'est les tiens.

-Oui mais ses cheveux sont clairs, elle a tes joues et ton menton.

-Elle vient de naître, sa couleur de cheveux peut changer. Ma puce, tu ne veux pas ouvrir tes yeux pour regarder papa et maman ?

Comme si elle m'avait comprise, elle ouvre ses yeux. Ses magnifiques yeux sont bleus comme l'océan, comme son père.

-Tobias, elle a tes yeux.

- Ça par contre, je ne peux pas dire le contraire. J'embrasse sa petite joue puis Tobias fait pareil.

-Tu peux aller chercher ma mère s'il te plaît ?

-Bien sur, je reviens. Ma mère entre avec Tobias mais ils sont suivis de mon père, Caleb, Délia et Liam.

-Ma puce...félicitations. Ma mère s'assied sur le lit. Elle observe la petite chose emmitouflée dans la couverture.

-Je peux la prendre ? Je lui donne Méline.

-Comment elle s'appelle ? Mon père demande en regardant ma fille par dessus l'épaule à ma mère.

-Méline Aude Eaton. Mais je crois que je vais l'appeler Mel.

-Elle est magnifique, le parfait mélange entre toi et Tobias. Regarde-moi ces yeux !

Mes parents donnent Mel à Caleb et Délia.

-Elle est grande pour une prématurée. Caleb remarque. Typique Érudit.

-Oui, on a vraiment eu de la chance.

-En parlant de chance Caleb. Tobias dit. Je crois que tu dois un petit quelque chose à ta sœur.

-De quoi ? Tobias regarde Mel pour lui faire comprendre... Après avoir compris, il s'approche de moi et s'assied derrière moi sur le lit. Il commence alors à me masser les épaules, et j'en avais besoin. Il est doué mais moins que Tobias. Au bout de 15 minutes, je lui dis d'arrêter.

-Merci Caleb.

- De rien Béa.

-Tobias est quand même plus doué que toi. Tobias cligne de l'œil et Caleb boude.

-On va y aller, tes amis attendent dehors.

Tobias récupère notre fille. Il ne la quitte pas des yeux. Il l'embrasse sur le front puis caresse sa joue.

-J'avais raison, tu es un père génial.

-Moi aussi, tu es une mère sexy.

-Tobias, ne mens pas. Je suis encore couverte de transpiration, mes cheveux ne ressemblent à rien, je dois porter cette horrible robe et je ne veux même pas voir mon visage.

-Mon cœur, tu viens de sortir un bébé de ton ventre. Personne ne s'attend à te voir comme tout les jours. On sait que c'est dur, et personne ne pourra te juger sur ça. Sauf si cette personne veut mourir de mes mains.

-Merci.

La porte s'ouvre et tout nos amis entrent.