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Chapitre 17: L'attaque

Je me réveille dans un pièce blanche au son de deux rythmes cardiaques. Le bébé va bien.

Je prends vite conscience du masque à oxygène sur mon nez, des fils reliés à mon bras, des patchs sur mon ventre. Je regarde autour de moi. Tobias et ma mère dorment sur des chaises, leurs traits sont durs, ils ont l'air épuisés. La chambre est pleine de fleurs, d'ours en peluche et de cartes. J'essaye de me replacer mais une douleur dans l'épaule me stoppe, et je me souviens...le coup de feu. Tobias commence à bouger, je referme mes yeux. S'il me voit réveillée, il ne va pas dormir, il doit dormir. Il se lève, ses os craquent. Le côté du lit bouge. Sa main caresse mes cheveux, ses lèvres effleurent les miennes.

-Tobias ? Ma mère s'est réveillée. Comment va-t-elle ?

-Pareil, toujours endormie.

-Elle va se réveiller, souviens-toi, elle n'est pas dans le coma.

-Oui..

-Viens, allons manger quelque chose, tu n'as presque rien avalé ces cinq derniers jours. Cinq jours.

-J'arrive. Il embrasse mon ventre et se lève.

La porte se referme. J'ouvre de nouveau les yeux. Vide. J'enlève le masque et je caresse mon ventre.

-Hey bébé. Je chuchote. Tout ira bien, je te le promets. Papa est toujours là pour nous protéger. Toujours.

La porte s'ouvre, je relève tête pour voir la dernière personne que je pensais pouvoir voir...Evelyn.

-Je vois que j'ai des progrès à faire sur ma visée. Elle s'approche et s'assied sur une chaise.

-Tu dois te demander ce que je viens faire là. Rassure-toi, je ne suis pas la pour ces conneries de 'Rétablie-toi bien'.

-Vous venez finir ce que vous avez commencé.

-Je dois dire que je suis impressionnée, j'essaye de me débarrasser de toi mais tu continues avec le 'vous'.

-Altruiste un jour, Altruiste toujours.

-Tu te souviens de ce sérum que je n'ai pas pu t'injecter ? Je l'ai sur moi. Mes yeux se remplissent de peur, non pas le bébé.

-Ne t'en fais pas, tu ne sentiras rien. J'ai retiré le sérum de mémoire, je veux que tu puisses te souvenir de chaque moment, que tu te souviennes de ce que c'est que de perdre un enfant, comme j'ai perdu Tobias.

Elle se lève, décroche mon intraveineuse et pose la sienne.

-Ça va se répandre doucement en toi, tu vas souffrir. J'y veillerai.

Elle s'assied de nouveau, et sort un magazine. J'essaye d'arracher l'aiguille mais mon épaule me fais trop souffrir.

-Je n'essayerais pas de faire ça si j'étais toi, ça serait douloureux.

-Au secours..Jj'appelle, malheureusement ça ne sors que comme un soufflement. J'attrape le bouton pour appeler les infirmières et appuis dessus.

-Qu'est ce que tu fais ? Non !

Evelyn se lève et court vers ma perfusion. Elle essaye d'ouvrir le débit mais ses mains tremblent.

-TRIS ! J'entends Tobias hurler dans les couloirs, il a l'air heureux.

-Quatre, calme-toi, elle vient de se réveiller, ne l'étouffe pas. La voix de ma mère dit.

Evelyn pâlit. Elle réussit à accélérer le débit quand la porte s'ouvre. Les yeux de Tobias passent de la joie à la haine pure. Il pousse Evelyn loin de moi, ma mère s'approche de moi en courant.

- Ça va ? Tu vas bien ?

-La perfusion, enlève là. Elle ne pose pas de questions et le fait.

Une fois enlever, je respire de nouveau correctement.

-Maman, appelle un médecin.

Tobias est dans le coin de la pièce, Evelyn contre le mur, son avant-bras sur sa gorge. S'il appuie un peu plus, je crois qu'il l'étrangle. Il lui murmure des choses qui d'après sa tête, doivent être des menaces. Des gardes sortent Evelyn et Tobias s'approche en deux pas.

-Tris, mon cœur. Tu vas bien ? Qu'est ce qu'elle a fait ?

-La perfusion, elle a mis le sérum pour la perte du bébé. Je dois voir un médecin. Kate arrive essoufflée dans la chambre.

-Montrez moi la poche. Tobias lui tend. Elle l'inspecte et regarde le contenu.

-Tris, on doit te faire une prise de sang pour voir si le bébé ne risque rien sur le long terme. La dose que tu as reçu est trop faible pour agir immédiatement. Si les résultats sont mauvais, nous devons provoquer l'accouchement.

Je lui tends mon bras et elle ne perd pas de temps. Elle repart tout de suite, suivie par ma mère. Tobias s'installe avec moi dans le lit.

-Je suis désolé Tris, je n'aurais pas du partir. Je n'ose pas imaginer ce qu'il se serait passé si tu ne t'étais pas réveillée.

-Tobias, tout ira bien. On aura peut-être notre bébé aujourd'hui. Evelyn est arrêtée.

-Et ton épaule ?

-Ça par contre, ça fait super mal. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

-Je t'ai amené ici, ils t'ont tout de suite opérée pour te retirer la balle. Et tu étais endormis ici pendant 5 jours.

-En gros, pas grand chose.

-Si tu veux le voir comme ça, alors oui pas grand chose. Il se penche pour m'embrasser mais je le tire vers moi par son col.

-Je t'aime Tobias.

-Je t'aime Tris. Tu n'as pas peur ? Pour les résultats je veux dire.

-Je suis terrifiée.

-Moi aussi.. Je ne me le pardonnerais pas si elle a fait quelque chose à notre bébé.

-Promet que quoi qu'il arrive à ce bébé, tu ne me quitteras pas.

-Mon cœur, ce bébé ira très bien et même s'il y a un soucis, je serais toujours là avec toi.

-Merci. Kate entre à nouveau avec les résultats.

- L'accouchement n'est pas nécessaire, cependant, je veux que Tris reste à l'hôpital. Tu auras une prise de sang chaque jour pour vérifier que rien n'empire. Si un jour, il y a le moindre changement, on provoque l'accouchement. C'est un cas extrême, je n'attends pas d'accord, c'est un ordre pour ta santé à toi Tris et celle de votre bébé.

-Je comprends Kate, même si j'avais eu le choix, je serais restée.

-C'est bon à savoir. Je te laisse te reposer. Quelqu'un viendra pour replacer cette perfusion.

-Merci pour tout. Elle repart avec un sourire.

Le téléphone de Tobias sonne.

-Je dois répondre, c'est Max. Allô ?... oui... demain ? Quelle heure ?... j'y serais. Merci.

-Alors ?

-L'interrogatoire d'Evelyn est demain à 9h. Ils veulent que je témoigne.

-Tu promets de rester calme ? Il s'assied à côté de moi.

-Je ne peux promettre ça.

-Essaye, je ne pourrai pas venir te chercher cette fois.

-D'accord. Un infirmier entre avec une perfusion.

Il l'a met en place, lorsqu'il s'écarte Tobias l'interpelle,

-On peut avoir des anti-douleurs pour son épaule ?

-Je vais voir. Il sort avec l'ancienne poche.

-Merci. Tobias m'embrasse tendrement mais je tente de l'approfondir.

-Pas ici mon cœur. Ce soir, quand on sera seuls.

-C'est tentant.

-Très. L'infirmier passe déposer des comprimés.

Je les avale et Tobias me regarde.

-Ça va mieux ?

-Oui

-C'est vrai ?

-Bien sur que non Tobias, c'est un médicament pas une baguette magique. Il rigole et m'embrasse.

-Dans les pires situations, tu arrives à trouver de quoi rire. Je t'aime mon cœur.

-Je t'aime mon amour.

-Repose-toi, tu en as besoin. J'attrape son poignet quand il se lève.

-Tu restes avec moi ?

-Bien sur, je vais juste chercher à boire. Je pense que ta mère veut te parler aussi.

-Reviens vite. Il m'embrasse amoureusement avant de partir.

Ma mère le remplace, elle s'installe sur mon lit et je la serre fortement contre moi.

-Tout va bien maintenant. Tu vas bien et le bébé va bien. Elle chuchote dans mon oreille.

-Merci d'être venue, tu as peut-être sauvé le bébé.

-Je ferais tout pour toi et mes petits-enfants. D'ailleurs, il y en aura d'autres ? Tu en as parlé à Tobias ?

Un rire m'échappe, qui aurait cru que ma mère Altruiste demande à sa fille de 19 ans, mariée et enceinte, si elle compte avoir d'autres enfants.

-On en a parlé, et il y aura d'autres petits Audacieux.

-J'ai hâte de les rencontrer.

-Rencontrer qui ? Tobias dit depuis la porte.

-Vos futurs enfants. Ma mère répond avec un énorme sourire.

-Dans ce cas, moi aussi.

Il m'embrasse et s'installe de l'autre côté du lui.

-Je pense qu'on devrait déjà se contenter de celui-là. Je caresse mon ventre.

-Bien sur mon cœur.

-Je vais vous laisser. Bonne nuit.

-Bonne nuit maman.

-Bonne nuit Natalie.

Lorsque ma mère sort, Tobias s'allonge à côté de moi. Je pose ma tête sur son torse, sa main effleure mon ventre. Ses lèvres rencontrent les miennes alors que ses mains voyagent jusqu'à ce qu'elles atterrissent sur mes fesses. Son geste me surprend, il ne l'a jamais fait avant, il me rapproche de lui sans jamais séparer nos lèvres. Je réussis finalement par échapper à ses lèvres qui se posent alors sur mon cou.

-Tobias, arrête ! On est dans un hôpital.

-Personne ne viendra nous déranger.

-Tobias... on ne peut pa-as. Ses lèvres viennent d'atteindre ma poitrine.

-Bien sur que si, et je vais te le montrer. Il retire sa chemise et remonte ma robe d'hôpital le long de mon corps.

-Ok. Je souffle, sentant que je ne peux pas le faire changer d'avis.

Mes yeux se ferment doucement mais Tobias commence à bouger.

-Tobias ?

-Dors Tris, je reviens.

-Où tu vas ?

-Aux toilettes.

-Dépêche-toi. Il embrasse mon nez et entre dans la salle de bain. Je ne peux pas me retenir de le regarder s'éloigner. Il revient en un rien de temps et me surprend entrain de l'observer.

-Seriez-vous entrain de m'observer Mme Eaton ?

-Je plaide coupable Mr Eaton. Il se réinstalle dans le lit.

-On ferrait mieux de s'habiller. Je ne voudrais pas que l'infirmier te voit comme ça.

-Et je ne voudrais pas que l'infirmière te voit comme ça.

On rigole ensemble, mais on finit par remettre nos vêtements puis nous endormons dans les bras l'un de l'autre.

Je suis réveillée par quelqu'un qui tient mon poignet. J'ouvre doucement les yeux, une infirmière tient un tube de sang, Tobias n'est pas là.

-Je ne voulais pas te réveiller. J'ai fait le prélèvement, tu auras les résultats dans une heure.

-Merci. Quelle heure est-il ?

-Il est.. 9h40.

-Merci.

Elle me sourit et sort. Tobias est parti à l'interrogatoire d'Evelyn. J'espère que tout se passe bien.

Je referme mes yeux et me rendors. Lorsque je les ouvre à nouveau, Tobias est assis à côté de moi.

-Le bébé va bien, pas d'accouchement en vue. Il me dit.

-Bien. Comment ça s'est passé ? Il soupire et passe sa main dans ses cheveux.

-Tu veux voir ? J'acquiesce puis il prépare la télé.

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