-Mon cœur réveille-toi. Tobias embrasse mon nez.

-Non, je veux dormir.

-Tris, debout ! Tu dois manger, puis on a le rendez-vous.

Mes yeux s'ouvrent sous l'excitation. Je saute hors du lit vers la cuisine. Je me retourne pour voir Tobias encore assis sur le lit.

-Tu viens ?

-J'arrive, j'arrive.

On mange rapidement, excités pour la première échographie où Tobias sera là.

On entre dans l'hôpital, Tobias est super nerveux, il passe son temps à prendre de grandes inspirations et essuyer ses mains sur son pantalon.

-Hey, soit pas si nerveux. C'est pas comme si j'étais en plein travail.

-Je sais, mais j'ai tellement hâte. Il m'embrasse et on s'avance vers le bureau.

-Tris Eaton, j'ai rendez-vous avec le docteur Mager.

-Chambre 2.

Je prends la main de Tobias et l'emmène vers la salle. Je m'installe sur la table, Tobias tire une chaise juste à côté. Quelques secondes plus tard, Kate nous rejoint.

-Tris, ravie de te revoir, et tu dois être Quatre. Elle lui serre la main.

-Vous êtes prêts ? Tobias me prend la main.

- On attend que ça.

Il embrasse mes jointures puis mes lèvres. Kate applique un gel sur mon ventre puis place la sonde. Elle se balade sur mon ventre puis sourit et tourne l'écran vers nous.

-Et voilà, je vous présente votre bébé.

Mon regard se tourne tout se suite vers Tobias. Son regard absorbe l'image, ses yeux s'illuminent de plus en plus chaque seconde, son sourire s'agrandit de même, une larme finit par couler le long de sa joue. Je resserre ma prise sur sa main et il me regarde. J'essuie sa joue gentiment et il en profite pour m'embrasser.

-Hum, j'arrive à capter un battement, vous voulez l'entendre ?

-Bien sur.

Je la vois taper toutes sorte de choses, quand tout à coup un bruit se fait entendre. Un léger 'boum-boum' emplit la pièce. Mon cœur s'arrête et je m'agrippe à Tobias. C'est le plus beau son que j'ai jamais entendu.

-C'est.. magnifique. Tobias souffle, à peine audible.

-Voilà, je vous ai imprimés des photos et je vous ai enregistrés 20 secondes de battements de cœur. Elle me donne une enveloppe.

-Merci beaucoup. Elle nettoie mon estomac avant de se lever.

-De rien, je vous revoie le mois prochain.

Elle sort et nous laisse seuls. Tobias m'aide à me lever.

-Je t'aime Tobias.

-Je t'aime tellement Tris. Toi et le bébé êtes tout pour moi.

6 mois plus tard :

-TRIS ! Où es-tu ? Tobias crie dans l'appartement.

Je crois que je vais devenir folle s'il continue comme ça. D'accord je suis enceinte de 8 mois et je trouve ça mignon qu'il s'inquiète pour moi, mais le fait qu'il me traque pratiquement pour être sur que je suis en sécurité est un peu énervant. Je comprends qu'il soit nerveux, Evelyn n'a pas été retrouvée, si elle venait à m'attaquer maintenant, j'aurais du mal à me défendre.

-Du calme Tobias, je prends un bain.

Je fais glisser l'eau sur mon énorme ventre avec des caresses. Tobias ouvre la porte doucement et passe sa tête dans l'ouverture, il a l'air stressé.

-Tris, il faut que je te parle, c'est très important.

-Entre. Il s'assied sur le bord de la baignoire.

-Evelyn a été vu chez les Fraternels hier. Je stoppe mes mouvements sur mon ventre.

-Quoi ?

-On ne sait pas où elle est maintenant mais elle a été vue. Je ne veux plus que tu restes seule, jamais. Même dans l'appartement.

-Je comprends, je ne veux pas être seule non plus.

Il pose sa main sur mon ventre pour le caresser. Je sens tout de suite des coups contre sa main. Le bébé réagit toujours quand Tobias le touche ou parle tout simplement. On ne sait toujours pas si c'est une fille ou un garçon.

-Tobias ? Tu peux me chercher des framboises ?

-Encore ? Il demande avec un sourire.

Depuis le début de la grossesse, je ne fais que manger des fruits rouges mais surtout des framboises.

-Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis enceinte...avec ton enfant.

-Je plaisantais mon cœur, je te cherche ça tout de suite.

Il m'embrasse puis part à la recherche de mon péché mignon. Il revient avec un bol plein.

-Et voilà...

-Merci mon amour.

J'attrape le bol et commence immédiatement à en manger. Il tend son bras pour en piquer mais je les frappe.

-Pas touche, c'est à moi.

-Je suis ton mari, je peux en avoir non ?

-Désolé mais question bouffe, les sentiments ne comptent plus.

-Génial...sinon, il a une place pour moi ? Il me demande avec un sourire en coin en pointant la baignoire.

-Toujours.

Il retire ses vêtements puis vient me rejoindre. Il s'assied derrière moi, il masse mes épaules en embrassant mon cou. Il laisse glisser ses mains jusqu'à mes côtes puis remonte sur mon ventre. Avec ses deux mains, il recouvre presque mon ventre. Je me détends finalement et m'allonge contre lui tout en picorant mes fruits et en finissant le bol.

-Mon cœur ?

-Mmm ?

-Tout va bien ?

-Tobias, je t'aime mais si tu me demandes encore une fois si je vais bien, ce bébé sera le dernier qu'on aura, si tu vois ce que je veux dire.

-Ok. Il rigole et embrasse ma tête.

-Je t'aime aussi mon cœur.

-Si quelque chose ne va pas, je te le dirais.

-Merci. En parlant de bébé, tu as pensé à l'avenir ?

-Un autre enfant, tu veux dire ?

-Oui.

-Occupons-nous déjà de celui-ci mais, j'y ai pensé et ça me plairait.

-Moi aussi.

-Tu voudrais une fille ou un garçon ?

-Une fille. Il embrasse ma joue tout en caressant notre bébé malgré les coups qu'il donne. Et toi ?

-Un garçon, si on doit avoir d'autres enfants, je veux qu'il puisse protéger les plus jeunes.

-Les ?

-Oui, j'en aimerais plusieurs. Je pose mes mains sur les siennes et il entrelace nos doigts. Mais je pense que c'est une fille.

-Pourquoi ?

-A chaque fois que tu parles ou touches mon ventre, le bébé se met à bouger et à donner des coups. Le bébé te reconnaît. Tu as déjà un lien très fort avec lui, un lien qui pourrait exister entre un père et sa fille. Je peux aussi me tromper mais ça me paraît évident.

-J'aime ta façon de penser. De toute façon, que ce soit une fille ou un garçon, je l'aimerai autant que je t'aime toi.

-Pareil pour moi, je l'aime déjà tellement alors que je ne l'ai même pas rencontré. C'est bizarre mais j'adore ça.

Un silence s'installe mais il n'est pas inconfortable. J'aime être dans les bras de mon mari.

-Quand veux-tu un autre enfant ? Il finit par demander.

-Pourquoi ?

-J'adore la façon dont on les fait.

-Tobias !

-Je plaisante, enfin pas entièrement. Je veux juste savoir.

-Je ne veux pas attendre trop longtemps, je veux qu'ils soient proches, qu'ils puissent avoir une complicité. Caleb et moi n'avons que 10 mois de différences et j'ai adoré ça. Mais quelques mois de plus ne feront pas de mal.

-Je suis d'accord. Je crois que je ne te l'ai jamais dit mais j'adore te voir enceinte. Savoir qu'il y a une vie sous mes mains, c'est juste.. magique.

-Il y a des jours où j'ai encore du mal à comprendre comment un bébé peut vivre la-dedans. Ça m'impressionne toujours autant.

-Ce bébé t'embellit chaque jour de plus en plus.

-Il grossit chaque jour de plus en plus, oui.

-C'est ce que je disais. Tu es tellement belle avec lui. Si seulement tu pouvais le garder encore deux-trois mois.

-Oh non, je ne pourrais pas le porter encore deux-trois mois. On ne dirait pas mais ce bébé est épuisant. Je dors mal la nuit, il n'arrête pas de cogner et les maux de dos, je ne t'en parle pas. Mais si tu tiens tellement à partager cette grossesse, on ira demander Caleb si les Érudits ont trouvé un moyens pour que l'homme porte le bébé.

-Euh, non merci, ça ira.

-Tiens, plus aussi Audacieux tout à coup.

-Mon cœur, je ne veux pas te priver de cette si belle expérience et puis je te l'ai dit, ce bébé te va si bien. En plus, je ne veux pas que tu t'inquiètes à propos de moi tout le temps. Je me retourne pour m'asseoir sur ses cuisses.

-On est vraiment entrain de parler de toi portant notre bébé ? Il rigole avec moi, pour finalement me faire taire avec un baiser.

-J'aime tellement ton rire.

-Alors pourquoi tu m'as embrassée ?

-Je n'aime pas tellement les douches froides et je pense en avoir pris assez ces derniers jours. Je me colle entièrement contre lui en prenant soin de bien bouger mes hanches sur les siennes.

-Ou on pourrait faire autre chose ? Je lui suggère dans l'oreille. Il grogne et je sens quelque chose contre ma cuisse.

-Merde, Tris. T'étais vraiment obligée ?

-Oh que oui. Je l'embrasse passionnément, il est convaincu que ce n'était pas une blague et il me le montre bien.

-Mon cœur, on devrait y aller. Caleb et Délia nous attendent pour le dîner à 20h.

-Tu as raison.

Il m'aide à sortir de la baignoire, en prenant bien soin que je ne glisse pas et m'enveloppe dans une serviette. Il embrasse mon ventre une dernière fois avant de partir chercher ses vêtements et les miens.

On arrive chez les Érudits 10 minutes en retard. Délia nous accueille avec Liam dans ses bras.

-Tris, Quatre, je suis heureuse de vous revoir. Ça fait tellement longtemps. Je la prends dans mes bras puis prends Liam. Tris, tu es magnifique, il te reste combien de temps ?

-Je suis à 8 mois... Bientôt.

-Chérie, c'est eux ? Une voix appelle depuis la cuisine.

-Non Caleb, c'est le livreur de pizza. Je lui réponds. Il sort de la cuisine en courant pour me prendre dans ses bras.

-Oh mon dieu Béa. Tu es énorme ! C'est pour quand ?

-Merci Caleb, et si tout se passe bien, le mois prochain.

Je lui frappe le bras fortement.

-Ouch ! Béa, pourquoi ?

-Tu as dit qu'elle est énorme, grosse erreur. Sujet sensible. Tobias lui explique.

-Désolé.

-C'est fou comme il a grandit. Je remarque en regardant Liam jouer avec mes cheveux.

-Oui, le temps passe trop vite. Je le redonne à Délia.

-Le dîner est prêt. Caleb annonce.

On s'installe à table, moi à côté de Tobias. Caleb et Délia en face de nous. Liam est en bout de table entre Délia et moi, sur une chaise haute.

Tobias et Caleb sont partis dans un débat sur je-ne-sais-quoi alors que Délia donne un biberon à Liam. Je l'observe, il ressemble tellement à Caleb.

-Il est comme Caleb, n'est ce pas ? Délia me dit.

-Hum ? Oh oui.

-C'est son portrait craché.

-Délia ? Je ne t'ai jamais demandée, étais-tu un transfert ?

-Oui, je viens de chez les Audacieux.

-C'est vrai ? Elle me sourit et acquiesce.

Elle remonte sa manche pour me montrer une étoile tatouée sur son poignet.

-Mon père m'appelait toujours sa petite étoile. Il est mort à mes 15 ans, il est tombé d'un train. C'est pour ça que je suis partie, je ne pouvais pas rester dans cette faction avec tout les souvenirs de mon père.

-Je suis désolée Délia. À cause de nous... on doit te rappeler de mauvais souvenirs.

-Ne t'inquiètes pas Tris, j'ai vécu 15 années géniales dans cette faction. J'ai de bons souvenirs aussi.

- Ça me rassure.

Liam commence à pleurer, ça n'a pas l'air de déranger les deux hommes qui continuent de débattre.

-Tu veux le changer ? Pour t'entraîner ?

-Bien sur.

Elle m'emmène dans la chambre de Liam. Elle le dépose sur une table à langer et me laisse la place. Elle me donne des indications au fur et à mesure que je m'exécute. Elle rectifie certaines choses, mais dans l'ensemble, ce n'est pas si dur.

-Tu te débrouilles bien pour une première fois. Caleb est encore incapable de faire chauffer un biberon.

- Ça ne m'étonne pas trop.

-Retournons nous asseoir avant qu'ils ne remarquent notre absence.

-Ça risque pas, je les connais tout les deux. Têtus comme des mules.

Je prends Liam et le garde sur mes genoux une fois assise. Délia et moi continuons à discuter, principalement de Caleb chez les Altruistes. Je finis par lui rendre Liam, on l'observe alors jouer avec une serviette sur la table.

-Mon cœur dit lui que j'ai raison ! Tobias dit en me caressant la cuisse.

-De quoi vous parlez ?

-Ton mari est persuadé que vous allez avoir une fille, mais je dis que c'est un garçon. Caleb dit fièrement. Délia et moi ne pouvons que rire à leur dispute.

-Sérieusement ? Je pensais que vous vous disputiez vraiment.

-Mais c'est sérieux. Dis lui ce que tu m'as dit avant.

-J'ai dis que je pensais que c'était une fille parce que le bébé réagit beaucoup à ta voix et à ton toucher. Je peux aussi me planter et on aura un garçon.

-Je dis que c'est un garçon. Caleb annonce.

-Je dis que c'est une fille. Tobias répond.

-On pari ?

-Combien ?

-Un massage pour Tris ! Partant Eaton ? Caleb tend sa main vers Tobias qui accepte immédiatement.

- Ça marche, Prior. Je lui fais des massages presque tout les jours donc il n'y a aucun soucis pour moi.

-Vraiment, tout les jours ? Caleb demande.

-Presque, quand c'est pas le dos, il me masse les pieds et chevilles.

-Tris, je suis jalouse. Délia m'avoue avec Liam sur les genoux.

-Caleb m'en faisait de temps à autre, mais je devais les demander. Je souris à Tobias.

Caleb se lève pour chercher le dessert.

-Caleb, chéri. Je vais coucher Liam. Pas besoin de me couper un morceau. Il lui embrasse le front et revient avec une tarte aux pommes. Comme celle de notre mère.

-Caleb, c'est celle de maman ? Il me sourit avec un clin d'œil.

Il me coupe un morceau, je ferme les yeux une fois que le gâteau est dans ma bouche. Je devais avoir 7 ans la dernière fois que j'en ai mangé. Mes yeux s'humidifient à cause de l'émotion.

-Mon cœur, ça va ?

-Oui, c'est juste la tarte, ça me rappelle tellement de souvenirs et les hormones prennent le relais. Tobias me caresse le dos en réconfort.

Après le dessert, Tobias et moi partons car il est déjà tard. En plus, il n'aime pas tellement que je me balade le soir même s'il est avec moi.

On marche main dans la main dans la faction, je me blottis contre lui et il enroule son bras autour de ma taille.

-Je t'aime Tris.

-Je t'aime...

Un bruit sourd se fait entendre et tout ce que je ressens est une douleur déchirante dans l'épaule. Je m'effondre, je vois les lèvres de Tobias bouger mais je n'entends rien. J'arrive à articuler la fin de ma phrase avant que ma vision soit noire,

-... Tobias.