Chapitre 15: Emotions
Je sors de la pièce et je suis immédiatement emmenée chez Tobias. Il est installé dans une pièce à part, assis sur une chaise, les mains menottées dans le dos afin qu'il ne se lève pas. Lorsqu'il m'entend, il relève son visage baigné de larme tout en me souriant du coin des lèvres.
-Je peux être seule avec lui ? Je demande au garde, qui sort alors.
Je m'assieds sur les genoux de mon mari et relève son menton. Je lui caresse les cheveux doucement et essuie ses joues.
-Tris, je suis désolé..j'ai..j'ai perdu le contrôle.
-C'est pas grave, je comprends.
-Le fait de penser que j'aurais pu te perdre toi et le bébé. À cause de mes parents. Ça me tue. Tu aurais peut-être eu une vie plus normale avec quelqu'un d'autre, quelqu'un qui a des parents normaux.
-Tobias, je ne veux pas de cette vie que tu appelles normale. Si pour être avec toi, ma vie doit être difficile, je la choisirais sans hésitation. Je t'aime plus que tu ne puisses l'imaginer.
-Je t'aime. Je l'embrasse en me rapprochant le plus possible de lui.
-Je vais voir si quelqu'un peut te libérer.
-Oui, je me sens un peu mal d'être privé de mes mouvements.
-Pourquoi ? Je chuchote de façon enjôleuse tout en prenant soin de me coller à lui.
-Non, Tris. C'est pas juste ça.
Je le sens se débattre mais je suis bien installée.
-Tu promets de rester calme ? Je suis en sécurité avec toi.
-Je promets mais si tu restes assise comme ça, je ne serais pas calme très longtemps. Je lui vole un baiser avant de me lever.
-Je reviens. Je lui annonce en me dirigeant vers la porte.
-Je t'attends ici.
Je roule mes yeux en sortant. Un garde est à côté de la porte.
-Quand peut-il partir ?
-Je dois attendre les ordres de M Kang.
-D'accord. Prévenez moi quand il arrive.
-Je le ferais.
-Merci.
Je retourne dans la pièce et vois Tobias qui se tortille sur sa chaise.
-Je peux savoir ce que tu fais ? Il lève la tête et me sourit.
-Tris, je n'ai jamais été si heureux de te voir. Mon dos me gratte. Tu peux m'aider ?
Je m'assieds à califourchon sur ses genoux.
-Tris, j'ai dit aider pas achever.
-Détends toi. Je passe mes mains dans son dos, laissant glisser mes ongles sur sa chemise.
-Un peu plus sur ta gauche.
Je suis ses indications et il soupire dans mon oreille.
-Merci mon cœur, ça fait du bien. Je l'embrasse rapidement.
-Tu encore besoin de moi ?
-En fait, oui, je dois aller aux toilettes.
-Tobias !
-Je plaisante mon cœur. Enfin pas tout à fait, je dois vraiment y aller.
-Je suis désolée, on doit attendre que Jack donne son accord.
-Et merde...
Je pose ma tête sur sa poitrine et laisse ses battements de cœur me bercer.
-Pourquoi ton cœur bat si vite ?
-Parce que tu es là. Je t'aime tellement. Je n'imagine pas ma vie sans toi ou sans le bébé, je... putain, c'est frustrant, je ne peux pas toucher ton ventre. Je pose mes mains sur mon ventre.
-Je le fais pour toi... J'y pense, Kate m'a appelée, elle a une place à 14h demain pour le rendez-vous. J'ai accepté. J'espère que ça te va.
-Vraiment ? C'est génial. J'ai tellement hâte. Il m'embrasse et la porte s'ouvre.
-Désolé de déranger, mais je pensais que tu voulais être libérer. Jack nous annonce.
-Oh que oui, ça devient urgent. Jack hausse un sourcil.
-Petit coin. Je lui explique.
-Oh ok, je comprends. Thomas, peux-tu lui enlever les menottes ? Un homme entre avec des clés.
-Jack, je suis désolé pour ce qu'il s'est passé. J'ai perdu le contrôle.
-Je comprends Quatre. Ce qu'il a fait est horrible. Il a été jugé et condamné à la prison à vie. Vos équipes sont à la recherche d'Evelyn.
J'entends le clic des menottes, Tobias aussi car il court en dehors de la pièce.
-Merci Jack. C'était particulièrement dur pour lui.
-Je l'ai déjà dit, je comprends tout à fait. Avoir ses deux parents qui attaquent sa femme enceinte n'est pas une chose qui arrive souvent.
Il me tend un petit disque dur.
-Tiens, c'est la vidéo de l'interrogatoire. Je sais que c'est une histoire dur à raconter.
-Merci encore. Je vais l'attendre dans le couloir. Au revoir.
-Au revoir Tris. Faites attention pendant le retour et un conseil, tant qu'Evelyn est en liberté, reste avec Quatre. On ne sait pas de quoi elle est capable.
-Je le ferais, merci.
En attendant Tobias, je vérifie si j'ai reçu un message. Un de ...Caleb ?
Béa, appelle moi quand tu peux. Urgent. Si c'est urgent, autant appeler maintenant. J'attends mais personne ne décroche. Je réessaye, rien. Tobias sort et doit voir mon inquiétude.
-Il y a un problème ?
-Caleb m'a dit de l'appeler, il a dit que c'est urgent mais il ne répond pas.
-Essaye encore. Je réessaye et heureusement, il répond.
-Caleb, c'est moi.
-Béa, viens à l'hôpital des Érudits. Le bébé arrive.
-On arrive Caleb.
-Tout va bien ?
-Délia va accoucher.
-Allons-y. On court vers le train, direction les Érudits.
On arrive à bout de souffle dans l'hôpital, enfin seulement Tobias. Il m'a porté, refusant catégoriquement que je cours. Ma mère est la première à nous voir.
-Vous êtes là. Délia est en plein travail, Caleb est avec elle. Mon père nous rejoint à son tour.
-Elle va bien ?
-Très bien, elle a eu une péridurale. Où étiez-vous ?
-Chez les Sincères, au procès de Marcus.
-Tout s'est bien passé ?
-Est ce qu'on peut en parler quand tout le monde sera là ? Ce n'est pas une histoire que je veux répéter. Tobias demande, à la limite de la supplication.
-Bien sûr.
Les portes d'une chambre s'ouvre et Caleb sort, souriant.
-J'aimerais vous présenter quelqu'un.
On le suit dans la chambre où Délia est. Malgré la sueur, son air fatigué et ses cheveux en bataille, elle est toujours magnifique. Elle tient une couverture avec leur bébé à l'intérieur. Caleb prend le bébé avec un baiser sur le front de sa femme.
-Je vous présente Liam Prior.
Il donne Liam à ma mère qui le regarde des larmes pleins les yeux. C'est ensuite mon tour. Il est parfait, c'est le parfait mélange de Délia et Caleb. Ses joues sont gonflées ce qui ne donne qu'envie de les embrasser. Tobias le regarde par-dessus mon épaule, ses bras autour de mon ventre.
-Tu veux le porter ? Il hoche la tête, je lui donne alors le bébé.
Le voir porter Liam est adorable. Ses mains sont énormes comparées au petit bébé. Il tend finalement notre neveu à son grand-père puis il glisse à nouveau ses bras autour de moi.
-Béatrice, je ne veux pas gâcher l'ambiance mais que s'est-il passé à l'interrogatoire?
-Jack m'a donné un enregistrement, je peux le passer.
Ils acceptent. J'insère le disque dans la télé puis retourne m'installer sur les genoux de Tobias.
-C'est assez dur à entendre. Tobias prévient, Caleb met alors Liam dans un berceau. Pour ne pas le lâcher sous le choc, peut-être.
À la fin de la vidéo, Tobias a son visage enfouie dans mes cheveux, Délia et ma mère ont des larmes sur leurs joues alors que mon père et Caleb ont un regard meurtrier.
Tout d'un coup, je suis encerclée par des bras, tout comme Tobias.
-Je n'arrive pas à y croire.
-C'est horrible.
-Je vais les tuer.
Toutes sortes de réactions éclatent mais la colère ressort majoritairement.
-Béa, tout va bien ? Caleb s'inquiète.
-Oui je vais bien.
-Tobias, comment vas-tu ? Il lève sa tête de mes cheveux.
-Honnêtement. Je me sens horriblement mal. C'est de ma faute, ce sont mes parents qui l'ont attaquée, si je peux encore les appeler parents. Je n'ose même pas imaginer s'ils avaient réussi. Je suis désolé M. et Mme Prior, Caleb, je suis tellement désolé. Tris, mon cœur, je suis désolé, il avait raison, je suis un problème à moi tout seul.
Ses larmes coulent librement sur ses joues mais il ne fait aucun mouvement pour les retirer. Je les essuie doucement, sentant mes propres larmes couler.
-Tobias, non, ne dis pas ça. Il avait tort et rien de tout cela n'est de ta faute.
-Elle a raison, ce n'est pas à cause de toi. Au contraire, tu l'a sauvée. Nous t'en sommes tellement reconnaissants pour ça. Ma mère se lève pour l'enlacer.
-Et s'il te plaît, appelle-nous Andrew et Natalie.
-Merci Natalie, ça compte énormément pour moi. Je me lève et entraîne Tobias avec moi.
-Je suis désolée pour avoir cassé l'ambiance. Il est temps pour nous d'y aller. Félicitations Caleb et Délia. J'embrasse Liam et nous partons, main dans la main.
À peine la porte de notre appartement se referme, que Tobias est assis sur le canapé, sa tête dans ses mains. Je m'assieds à côté de lui, caressant son dos.
-Je suis désolé mon cœur.
-Tobias, regarde-moi ! Je lui ordonne, il relève la tête et j'en profite pour attraper son visage dans mes mains.
-Mon amour, tu m'as sauvée. Ce n'était pas de ta faute. Je vais bien et le bébé aussi. Je ne veux plus t'entendre douter. Il m'offre enfin un sourire sincère.
-Merci, j'avais besoin de ça. Il m'embrasse et je réponds agressivement.
Ses mains agrippent ma taille. Je me replace sur ses cuisses, une jambe de chaque côté. Mes mains caressent ses cheveux et sa nuque alors que les siennes sont déjà passées sous ma chemise et remontent le long de ma colonne vertébrale.
-Tobias, nous n'avons pas eu notre nuit de noce. Je lui souffle à l'oreille.
-On peut régler ça.
Ça lui suffit pour se lever, mes jambes autour de sa taille, et pour se diriger vers notre chambre. Il me dépose délicatement sur le lit, retire son t-shirt et recommence à embrasser mon cou.
Je repose ma tête sur son torse nu, sa main caresse mon dos et la deuxième mon ventre.
-Je t'aime tellement mon cœur.
-Je t'aime aussi mon amour.
-Tu veux aller manger quelque chose ?
-Tu lis dans mes pensées. Il embrasse ma tempe puis nous nous habillons. Une fois prête je saute sur son dos et il attrape mes cuisses.
-Hue cocotte. Il rigole et se met à courir le long des couloirs, il ne s'arrête pas quand il entre dans la cafétéria. Il s'assied, je suis toujours perchée sur son dos.
-Euh.. Quatre ? Zeke demande, troublé.
-Mmm?
-Pourquoi Tris est sur ton dos ?
-Elle y est montée seule, elle redescend seule.
Tout le monde rigole parce qu'ils savent que c'est dur de le convaincre, enfin pas pour moi. Je lui mordille l'oreille et caresse son ventre.
-Tobias laisse moi descendre. S'il te plaît. Tu ne laisserais pas ta femme, enceinte, mourir de faim ? Il grogne de frustration.
En un mouvement sec et rapide, exécuté à la perfection, je me retrouve assise sur ses genoux, ses lèvres sur les miennes.
-10 secondes...elle a prit 10 secondes pour le convaincre. Zeke dit complètement stupéfait.
-Elle m'a pris par les sentiments.
-Tu as des sentiments ? Christina lui demande avec un sourire jusqu'aux oreilles.
-La ferme.. Il baisse la tête et commence à manger. Je caresse sa joue.
-Arrête de bouder. J'aime pas quand tu boudes.
-Un, ne me vole pas mes phrases. Deux, je ne boudes pas.
-Je plaisante.
Il me vole un baiser puis nous recommençons tous à manger. Zeke est le prochain à briser le silence.
-Au fait, Shauna et moi nous sommes mariés.
Tobias recrache l'eau qu'il était entrain de boire, bien sur je suis sur ses genoux donc j'ai eu droit à une douche publique.
-Je suis désolé mon cœur, je n'ai pas fait exprès. Il essaye tant bien que mal de m'essuyer mais je rigole de plus bel avec les autres.
-C'est pas grave. Par contre Zeke, Shauna, vous nous devez des explications.
-On est allé voir Max et il nous a marié.
-Pourquoi ne pas avoir fait un mariage public ou nous avoir invité ? Je leur demande, blessée.
-On a décidé ça dans le couloir. C'était sur le feu de l'action. Shauna nous avoue mais la réponse est trop faible. Je me sens soudainement en colère.
-C'est pas suffisant comme excuse. Vous auriez pu vous dire, tiens est-ce que quelqu'un aurez voulu venir ? Zeke, pense à Uriah, il aurait peut-être voulu voir le mariage de son frère. Je n'ai pas vu celui de Caleb.
- Ça ne me dérange pas. Uriah intervient mais je le remballe aussi sec.
-On ne t'as pas demandé ton avis. Tobias me berce doucement en caressant mon ventre.
-Mon cœur, calme toi, c'est rien. Ce n'est pas grave, ils sont heureux, c'est tout ce qui compte. Je cache mon visage dans son cou et respire profondément.
-Merde, c'était quoi ça ? Uriah s'écrie.
- Ça Uriah, c'était les hormones. Les changements d'humeur. Ses hormones travaillent trop, une minute elle peut rigoler avec toi et la seconde d'après vouloir t'écorcher vif. Tobias lui explique en caressant mon dos.
-Et en quoi ça change de d'habitude ? Je souris dans le cou de Tobias et il doit le sentir parce qu'il embrasse ma temple puis m'écarte pour me regarder dans les yeux.
- Ça va mieux ?
-Beaucoup mieux, merci mon amour. Je l'embrasse brièvement et me retourne vers les autres.
-Je suis désolée. Je n'aurais pas dû réagir comme ça. Je blâmerais bien les hormones mais elles ne sont pas entièrement responsable.
Je sens maintenant les larmes dans mes yeux. Je les essuie avant qu'elles ne tombent.
-Désolée, ça par contre c'est les hormones. Tout le monde me regarde avec un regard compatissant et je me met à rire nerveusement.
-Tris, on ferrai mieux d'aller se coucher. Tu es crevée.
-Tu as raison. Il me reprend sur son dos et m'emmène vers l'appartement.
Une fois qu'il m'a déposée sur le lit et qu'on s'est changés, il prend mes mains dans les siennes.
- Ça va ? C'était un sacré spectacle.
-Je ne sais pas ce qui m'a prise.
-C'est normal mon cœur. Allons dormir, on en a besoin. Je me blottis contre lui.
-Tobias, tu crois qu'on va retrouver Evelyn ?
-Ne t'en fais pas pour ça. Je ne la laisserais pas t'approcher.
-Merci..Je ferme les yeux et le sommeil m'emporte immédiatement.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro