🌹Chapitre 32🌹
🌟17h13
On est rapidement repassées à la maison pour déposer nos sacs. Richard n'était pas
là, donc on est directement reparties pour ne pas arriver en retard en cours.
Sting a eu une mine soulagée en voyant qu'on était toujours en un seul morceau. On a à peine eu le temps d'expliquer comment ça s'était passé que
la sonnerie nous a rappelé à l'ordre.
• • •
J'ouvre la porte d'entrée et jette mon sac au pied du porte manteau. Je suis surprise de voir quatre femmes nous attendre devant la porte.
— Ah les enfants, j'ai fait appelle à des esthéticiennes et coiffeuses, les filles ça s'est bien passé ce midi ?
On hoche toutes les deux la tête, décidément, il faut vraiment être apprêté de la tête aux pieds, et Richard pense à tout... Je suppose qu'il a l'habitude de faire ça avec ses « compagnes » occasionnelles.
— Papa t'en fais pas un peu trop ?
— Je crois que tu ne te rends pas compte de l'ampleur de cette soirée mon fils, elle s'organise depuis des mois.
— Pourquoi tu nous as pas prévenu avant alors ?
— Parce qu'on n'était pas
sûrs de vous faire venir, vous
êtes encore jeunes. Aucune importance maintenant,
il faut commencer à vous préparer, on part à dix-neuf heures trente pile.
• • •
En une heure et trente
minutes, je me suis fait épiler intégralement, moment super pratique dans la salle de bain. Je me suis douchée, j'ai enfilé ma robe avec l'aide de deux filles, qui m'ont ensuite manucuré et pédicuré.
Elles étaient tellement concentrée dans leur travail qu'elles m'ont à peine adressé la parole. Je suppose que Yukino a subit la même chose dans l'autre salle de bain.
— Bien, vous pouvez
mettre vos chaussures si vous voulez. Histoire de vous y habituez maintenant, me dit l'une.
— Euh, oui, je vais faire ça.
À vrai dire, je n'ai même pas
eu le temps de regarder les chaussures que Gistian m'a donné, donc c'est la surprise
en ouvrant la boîte.
— Elles vont très bien avec votre robe, me dit l'autre fille.
Je hoche la tête en sortant les chaussures, ce sont des spartiates à talons noires,
j'aime beaucoup le style. Je
les enfile avec précaution.
— Marchez avec pour voir.
Je m'exécute et malgré la hauteur du talon, je suis
plutôt à l'aise.
— Bien, rasseyez-vous, on
va vous maquiller puis vous coiffer.
— Vous avez des exigences ?
— Euh... pour le maquillage
je veux rien de chargé s'il vous plaît...
— Je pensais vous faire quelque chose de naturel
au niveau des yeux et du rouge sur vos lèvres, ça
restera simple.
Malgré que je leur ai
demandé de me tutoyer, elles continuent de me vouvoyer.
Je n'ai pas l'habitude et c'est
un peu perturbant, mais bon, elles ont l'air de vouloir rester professionnelles.
— Je vous fais confiance, et pour les cheveux, je veux rien de trop stricte, mais je vous laisse faire.
• • •
Je me regarde dans le miroir avec étonnement, la coiffure qu'elle m'a faite ressemble exactement à ce que j'avais en tête. Un chignon dans le genre coiffé-décoiffé.
(U see le délire quoi)
Quant au maquillage, j'ai l'impression qu'elle m'a appliqué des tonnes de choses, pourtant, seuls les faux-cils, l'highlighter et le rouge à lèvre rouge mat ressortent. Au-delà de ça, ma peau a l'air parfaite, mais le maquillage et le contouring que je l'ai imaginé faire ne se voit pas, il n'y a rien de flagrant.
Je n'ai jamais été aussi apprêtée, j'ai l'impression que je vais me présenter au tapis rouge de Cannes, et à vrai dire, ça m'angoisse un peu.
La fille qui m'a maquillée
passe sa tête dans le couloir
et se retourne vers moi.
— Votre amie est là, vous voulez sortir ?
Je souris avec anxiété et hoche la tête. Elle ouvre la porte et je lâché un rire non contrôlé en découvrant Yukino, elle est magnifique mais impossible que je garde mon calme.
— Oh purée, ces chaussures ! Et cette coiffure, et ce rouge à lèvre, et ces cils ! s'exclame-t-elle en s'approchant de moi.
On rit toutes les deux et je la fais se tourner pour regarder ses cheveux. Son maquillage est similaire au mien sauf qu'elle a du gloss légèrement rosé à la place du rouge à lèvre, ça lui va parfaitement. Sa coiffure dégage son visage et ses épaules mais ses cheveux longs tombent tout de même dans son dos.
— Ça me fait mal de te complimenter, mais... t'es parfaite ! m'écrié-je.
Elle me fait signe de ne pas crier, je ne sais pas où sont les garçons mais j'ai hâte qu'ils nous voient, j'avoue que je suis assez fière.
— J'ai la boule au ventre
c'est horrible, me dit-elle en grimaçant.
— Moi aussi. En plus ça fait bientôt deux heures et quart qu'on est dans ces salle-de-bains...
— Oh vous êtes splendides mes filles ! s'exclame Richard en déboulant dans le couloir, il est vêtu d'un smoking bleu marine avec veston et cravate.
— Merci ! répond-t-on.
— Tout est ok ?
— Oui monsieur, énoncent
les filles.
— Vous avez été superbes, vous pouvez y aller.
On les remercie alors
qu'elles nous adressent un simple hochement de tête et descendent les escaliers à la suite.
— Ces robes sont vraiment magnifiques, allez allons-y.
On le suit en soulevant nos robes pour ne pas trébucher comme des dindes dans
les escaliers. Je regarde les chaussures de Yukino et mes yeux s'agrandissent tous seuls.
— Je vois clairs là ?
Elle suit mon regard et rigole.
— J'imagine pas la tête que j'ai fait en les voyant, elles sont pas géniales ?
— Carrément, c'est des Sophia Webster si je me trompe pas.
Il y a de quoi être étonné, ses escarpins sont agrémentés de papillons en métal à l'arrière, ça va parfaitement avec sa robe.
(L'extravagance)
Arrivés en bas, je balaye la pièce du regard, Natsu est en train de se servir un verre de Fuze Tea (Oui, je vais faire toutes les marques), Sting et Milla sont à côtés de lui en train de boire.
— Tout le monde est près ? demande Richard.
Les trois se tournent vers nous, Sting ouvre grand la bouche et lâche le verre qu'il avait dans
la main. Natsu ne tarde pas
à l'imiter, il a l'air tellement éblouie qu'il en oublie qu'il
est en train de se servir. Le verre déborde sur le comptoir, Yukino et moi pouffons à l'unisson.
— Tu vas vider la bouteille,
lui dis-je. Il cligne des yeux et affiche une mine catastrophée en voyant ce qu'il a fait.
— Un verre cassé et une bouteille à moitié vidée,
bravo les filles, nous félicite Richard d'un ton plaisantin.
— Oh mon dieu vous êtes trop trop trop trop belles ! s'affole Milla en accourant jusqu'à nous. Elle aussi est magnifique, sa robe ne laisse rien à deviner sur sa morphologie, mais elle est incroyable, la flaque de tissu qui s'étend à ses pieds ressemble à de l'or liquide.
— Merci ! Toi aussi, ta robe te va comme un gant, lui répond Yukino en souriant.
— Oh oui ! Mais je me sens un peu à l'étroit, heureusement que j'ai l'habitude mais je préférerais largement des robes comme les vôtre...
— Tu as des talons là dessous ? la questionné-je.
— Oui... mais bon je
suis à l'aise dedans haha, heureusement !
— Les garçons vous avez fini de nettoyer vos bêtises ? les presse Richard.
On reporte notre attention sur eux, Natsu a le même type de smoking que Richard, mais
le siens est entièrement noir. Quant à Sting, il a un smoking classique, et même le noeud papillon qui va avec. Ça leur donne un côté sérieux qui leur va vraiment bien.
Yukino s'avance vers Sting et réajuste son noeud papillon.
— On dirait un ange, t'es magnifique, lui dit-il.
— Oh non arrêtez ! Je vais pleurer sauf que j'ai du mascara ! s'écrie Milla.
On rigole tous puis je tourne le regard vers Natsu qui me fixe.
— Allez ne traînez pas !
Exceptionnellement je n'aurais pas de compagne puisque vous êtes là, mais je dois arriver en même temps que ton père Natsu, donc je vais le rejoindre.
Ils acquiescent tous les deux puis prennent chacun leur clés de voiture. On sort en file indienne de la maison et comme je suis dernière, je referme la porte.
— Ne soyez pas surpris par les photographes, et restez naturels ! nous lance Richard en montant dans sa
Lamborghini. D'après ce qu'il nous a raconté, il n'y aurait que cent modèles au total.
Natsu monte avec Milla en m'adressant un simple clin d'œil alors que je monte avec Sting et Yukino en lui souriant.
J'aurais aimé qu'il me sorte un super compliment, mais la situation ne s'y prêtait pas vraiment, et puis je ne peux pas exiger ça alors que j'ai refusé d'y aller avec lui.
• • •
Après environ une demi-heure de route, on arrive devant un grand bâtiment très éclairé.Je suis surprise de voir l'animation qu'il y a devant. Des photographes sont collés aux barrières qui bordent un tapis rouge devant lequel les voitures arrivent, une fois que les invités sont sortis, les voitures sont emmenés par des voituriers. Je trouve ça tellement irréaliste que je crois rêver pendant un instant.
— Les photographes c'était pas une blague ? s'étonne Yukino.
— Bien sûr que non, il y a vraiment des célébrités qui viennent ici, la presse ne va pas rater ça.
— J'angoisse vraiment là, dis-je en vérifiant que mes chaussures sont bien lacés, et que mon chignon tient toujours en places
— Bon préparez-vous mentalement, après Natsu c'est à nous.
J'observe Natsu et Milla sortirent de la voiture, et s'avancer sur le tapis. Milla
à l'air dans son élément et
j'ai envie de me gifler en pensant que Natsu est extrêmement beau. Une
fois qu'ils ont commencé à monter les marches, Sting s'arrête devant l'entrée.
— Mesdemoiselles, votre heure de gloire a sonné, plaisante-t-il.
Il sort de la voiture et ouvre nos portières en même temps.
— Bonsoir Monsieur, vos clés s'il vous plaît.
Sting donne ses clés à l'homme en uniforme et Yukino et moi sortons en même temps pour lui accaparer les bras.
— Je vais faire une crise cardiaque, chuchote Yukino.
— Allez, allons-y let's go...
— C'est partit les amis.
On pouffe tous les trois avec discrétion avant de commencer à avancer. Les photographes
ne nous connaissent pas, et pourtant ils s'en donnent à cœur joie, les flashs viennent m'éblouir en pleine tête alors que j'essaie de me mettre dans ma bulle pour paraître sereine et ne pas me viander sur le tapis. Ils doivent trouver ça cool qu'un jeune comme Sting ait deux filles à son bras.
— Souris Yuki, ce serait bête que t'aies cette tête dans les journaux, se moque Sting.
— T'as de la chance qu'il y
ait du monde, grince-t-elle en affichant un faux-sourire.
J'essaie de sourire moi aussi,
le seul problème, c'est que je
ne sais pas sourire. Sinon il
faut que je me donne un air
à la Victoria Beckham, mais
ça ferait ressortir mon côté lunatique sur les photos.
On monte la vingtaine de marche pour arriver à l'entrée de l'immense bâtiment qui nous fait face. La salle de réception est très grande, une hauteur sous plafond d'au moins sept mètres, un sol en moquette luxueuse rouge sang et or, des lustres qui doivent tuer dix personnes minimum s'ils tombent, de la musique, un
bar circulaire au centre et
une multitude de personne inconnues.
— Regardez au-dessus du bar...
Je lève les yeux pour voir une gigantesque fresque tapisser le plafond.
— C'est un casino aménagé pour l'occasion non ? questionné-je alors qu'on avance sans trop savoir où aller.
— Ça m'en a tout l'air, la
déco m'y fait penser, et il y a des tables de poker là-bas.
Les tintements des verres
et le brouhaha général me permettent de me détendre
un peu, je me sens moi mal
à l'aise quand on est fondus dans la foule.
— Ton père ne blague pas...
— Je crois qu'on s'est jamais trop rendus compte de l'ampleur de ce qu'il a créé, nous dit Sting en se frayant
un chemin jusqu'au bar.
— Qu'est-ce qu'on doit faire ?
— Le but de la réception,
c'est les rencontres, ça doit amener à des collaborations
je suppose. Les gens parlent entre eux pour faire affaire, discuter projets et tout... de toute façon, mon père va faire un discours quand il arrivera...
Je scrute la salle du regard,
il n'y a pratiquement que
des couples, ils discutent
les uns avec les autres dans chaque recoin de la pièce.
Je me surprends à chercher
des cheveux roses avec insistance.
— Je vous sers quelque chose Messieurs, Dames ? nous interroge un des hommes derrière le bar. Il est très grand, des cheveux blonds, presque de la couleur de l'or, et des yeux d'un vert émeraude incroyable.
— My god... chuchote Yukino.
— Quoi ? demande Sting.
— Rien du tout, est-ce que vous auriez des cocktails sans alcools ? questionne-t-elle.
— Évidemment, vous me laissez faire ?
— Je veux pas faire la fille chiante, mais si vous pouviez éviter le gazeux, je réponds.
Il sourit et hoche la tête.
— Laissez-le faire au lieu
de donner des exigences, se moque Sting.
— Je préfère ça plutôt qu'on me dise ensuite qu'on aime pas, rit le barman.
Yukino regarde Sting en souriant avant d'ouvrir la bouche.
— Cheh.
— Fais pas la gamine ici, on
a l'air de quoi avec une boloss comme toi.
— Moi ? Une boloss ? Tu blagues j'espère ?
Je regarde le barman d'un air contrit alors que celui-ci a l'air amusé par leur petit manège.
— Vous êtes venus à trois ? questionne-t-il en prenant différents ingrédients autour
de lui.
— J'ai dû me trimbaler les deux malheureusement, plaisante Sting.
— Deux jolies filles c'est pas trop mal !
— Jolies... si on enlève
le maquillage elles sont immondes.
— Bon allez tais-toi et laisse
le faire son travail, râlé-je.
— Ça fait pas de mal de discuter avec des gens
comme vous, me dit le barman en mélangeant son checker.
— J'imagine, les familles de bourges c'est chiant, ironise Sting.
— T'en es un je te signale, l'informe Yukino.
— Je vis pas dans une
famille de bourge, genre
les repas aux caviars et les chauffeurs c'est pas notre délire. C'est ironique quand on sait qui est mon père...
— J'ai pas le droit de vous
le demander, mais c'est qui ? demande le barman en posant un verre devant moi.
— L'organisateur de cette soirée et accessoirement ton employeur, je suppose...
— Richard Eucliffe ?
— Affirmatif.
— Ton père est cool, il est venu voir le personnel ce matin.
Des mains se posent sur ma taille alors que je prends une gorgée du cocktail. Je manque de le recracher de justesse.
— J'ai failli manquer d'oxygène, plaisante Natsu.
Je souris et pose mon verre sur le comptoir pour me tourner vers lui.
— Ne me dis pas que tu as
tué Milla pour venir me
voir quand même, rié-je en enlevant ses mains d'un air entendu.
— Elle est allée aux toilettes, et comme je vous ai aperçu, je lui ai dit que j'allais au bar. Désolé, les mains c'était juste pour l'effet de surprise.
— Évidemment. Tu as vu ton père ?
— Pas encore.
— Tu devrais...
— Je le chercherai après, promis.
— Ok... impressionnant comme réception hein...
— Impressionnant, c'est le mot...
— Je vous serre à boire ?
lui demande le barman, qui
parlait jusqu'alors avec Sting
et Yukino.
Heureusement qu'ils sont
une dizaine à servir au bar, sinon, il ne serait pas sorti
de l'auberge avec eux.
— Non merci, je veux pas vous faire gaspiller votre temps, vous en avez assez
avec les deux, se moque Natsu en désignant Sting et Yukino.
— Eh ! Où est ta partenaire à toi ? Tu es tellement accro à Lucy que tu as dû revenir c'est ça ? raille Yukino.
— Exactement.
Sting hausse les sourcils alors que je pouffe.
— Ça va je rigole, Milla est aux toilettes.
Les lumières baissent instantanément d'intensité alors que je reprends mon cocktail, qui est délicieux,
soit dites en passant.
Sur la scène qui se trouve
au fond de la pièce, Richard monte avec un micro, il sourit de son fameux sourire qui mettrait n'importe qui de bonne humeur et entame son discours.
— Bonsoir à tous, merci
d'être venus, cette réception
est dédiée à ma société, mais
aussi à vous. Je souhaite que vous passiez un bon moment, des buffets ont été installés sur les cotés, le bar est là
pour vous servir les meilleurs cocktails, et vous avez également, pour les téméraires, un espace dédié au jeu. Devant moi, pour le poker, et en empruntant
ces escaliers, pour le reste.
Une vente aux enchères
sera également mise en
avant dans la soirée, je
vous souhaite à tous de
passer un bon moment, et
de faire de belles rencontres, professionnelles ou pas.
Les gens se mettent à applaudir alors que le père
de Sting descend les marches.
— C'est bon je suis là, désolée.
Il fallait que je réajuste mes talons ou je n'allais pas finir la soirée, s'excuse Milla en nous rejoignant.
Elle tourne la tête vers le bar,
et accessoirement le barman et fronce les sourcils.
— Usui ?!
Celui-ci la regarde et manque de lâcher son shaker.
— Milla ! Bon sang, j'ai
essayé de t'appeler des dizaines de fois !
J'échange un regard interloqué avec Natsu, je suppose qu'il s'agit de son « ex », mais si
elle perd son sang froid maintenant, ça risque d'attirer un peu trop l'attention.
— Tu m'as quitté ! Comme une merde ! Au téléphone ! Et puis qu'est-ce que tu fais derrière le bar ?
— Je ne fais pas partie de la haute société, tu croyais que
je venais faire quoi ici ?
— Je m'en fous ! Je ne veux plus jamais que tu m'adresses la parole !
Heureusement, elle hausse la voix sans crier, donc à part les quelques personnes autour, personne n'est alerté.
— Il faut qu'on parle ! Comment tu peux avoir
des réactions aussi débiles ? Après deux ans ?
— Tu me traites de débile maintenant ?!
Elle se tourne vers nous au bord des larmes, cette fille a l'air tellement sensible que j'hésite entre avoir envie de
la prendre dans mes bras ou
la secouer pour qu'elle se ressaisisse.
— Je suis désolée !
Il faut que je retourne me maquiller maintenant ! pleurniche-t-elle en partant d'un pas pressé dans la foule.
— Merde... vous la connaissez ? nous demande
le barman, à qui je peux maintenant coller le prénom Usui.
— Pas exactement...
— Je lui ai dit que le personnel ne devait pas avoir de relation avec les clients. Donc pour rire j'ai dit « je te quitte pour la soirée » mais elle comprend tout de travers, elle n'a retenu que le « je te quitte ».
— Ah c'est un malentendu aussi nul ? Mais alors va la rattraper ! s'exclame Yukino.
— Il est en train de travailler Yuki, soupire Sting.
— On va te remplacer le
temps que ça s'arrange, Natsu à besoin d'elle, lui dis-je.
— Quoi ? Non je ne peux
pas faire ça, vous n'êtes pas formés pour ça !
— L'été dernier j'ai travaillé dans un bar, ça ira, s'il te plaît, insisté-je.
— J'ai servi des... trucs, à la fête de fin d'année de mon internat... hésite Natsu.
Usui regarde autour de lui et accapare un de ses collègues
de travail.
— J'ai un problème que
je dois régler tout de suite.
Ils vont me remplacer une quinzaine de minutes, ok ?
— Tu peux pas laisser les clients...
— Ça va aller, vous inquiétez pas, continué-je.
Le gars hoche la tête d'un air mal assuré alors Usui enlève son tablier et sort par la petite porte du comptoir. Je me tourne vers Sting et Yukino.
— Va voir ton père avec
Yuki, je suis sûre qu'il a plein de gens à te présenter, je vous rejoindrais après.
— Mais Lucy qu'est-ce que tu racontes ? T'as pas à t'occuper des problèmes des autres.
— Si ! Tu ne te rends pas compte de ce que Mira va
nous faire si on lui raconte
ça ! s'écrie Yukino.
— Oui bon allez-y, y'en a pas pour longtemps. Puis à vrai dire, je préfère pas jouer un rôle que je n'ai pas...
Sting fait la moue et hoche la tête.
— Ok... mais tu viendras quand même après, tu l'as promis à mon père.
Je suis venue, parce que Richard l'a demandé, mais contrairement à ce que j'ai dit à Natsu concernant l'opportunité qu'il a, je ne souhaite pas travailler dans ce monde. Mes parents n'auraient pas voulu ça, et ce n'est pas ce que je
veux non plus. En plus, me présenter en tant que fille de quelqu'un qui n'est pas mon vrai père, même si ça me fait plaisir qu'il me considère ainsi, je crois que ça me laisserait
un goût amer. Penser que j'en oublie d'où je viens, et avec qui j'ai grandi... Les gens ne savent pas, et ils me considèreront sûrement comme quelqu'un que je ne suis pas.
— Oui, je vous rejoins...
Yukino cherche à capter mon regard puis me sourit, je lui rends son sourire et suis Natsu derrière le bar.
— Écoutez, vous devez répondre aux demandes des clients, et proposer s'ils hésitent. Si on vous demande pourquoi vous êtes aussi bien habillés, débrouillez-vous mais ne nous impliquez pas s'il vous plaît, nous dit un des barmans.
— Je connais votre employeur, y'aura pas de problème vous inquiétez pas.
Natsu enlève sa veste de costume et la pose en dessous du comptoir avant de me regarder ranger les verres.
J'ai tellement eu l'habitude
de faire ça l'été dernier, que
ça revient tout seul. Soyons honnêtes, je n'ai pas besoin de travailler l'été. Mais je veux vivre comme une adolescente de la famille modeste dans laquelle j'ai grandi, à la manière de ma mère, qui a commencé à travailler à seize ans. Je voulais prendre mes responsabilités, et je le veux toujours d'ailleurs, ne pas compter sur les autres et réussir par moi-même, c'est quelque chose qui me tient à cœur.
— Je cherche toujours un compliment à la hauteur, me dit-il en souriant, d'un genre
de sourire charmeur qui lui va bien.
— C'est une phrase de
drague ancestrale ou ça
m'est vraiment dédié ?
— Tu poses vraiment la question ? De toutes les femmes qu'il y a ici, tu es
de loin la plus jolie.
Je lui lance un regard inquisiteur et mime des violons.
— Ça n'était pas pour Yukino quand j'ai renversé l'ice tea.
Je lui réponds par un sourire soupçonneux, mais au fond ça me fait plaisir. J'espère qu'il ne fait pas exprès de renverser un truc à chaque fois qu'une fille lui plait, mais ce serait pousser le bouchon loin que de penser ça.
— Ce costume te va bien, fais-je remarquer.
— Je rêve ou tu viens de me complimenter ?
— Je dis juste ce que je pense.
— C'est ma phrase ça, rit-il.
— Bonsoir, un gin s'il vous plait, m'aborde une femme.
— Au travail, chuchoté-je à Natsu.
En travaillant au bar, préparer les cocktails est de loin ce que j'ai préféré faire, je me prenais pour une espèce de chimiste en herbe apprenant des potions parfois complexe, alors qu'il s'agissait juste de boisson excessivement chères.
• • •
— Là tu verses dix millilitres de sirop de fraise, et tu rajoutes la glace pilée, expliqué-je à Natsu.
Je rajoute un parasol en papier et donne le verre à l'homme qui l'a commandé. Ça doit faire une quinzaine de minutes qu'on est derrière le comptoir, et pour l'instant personne n'a trouvé ça bizarre, on s'amuse plutôt bien.
— T'en as appris combien
des recettes au total ?
— Hm... vingt-trois je crois.
— Si on se marie tu pourras me faire des cocktails, super.
— Achète une grosse bague et peut-être que j'accepterais.
— Combien de carats ?
Oh putain...
Après avoir prononcé ces mots, il se baisse pour se cacher derrière le bar, je fronce les sourcils alors qu'il me fait signe de relever les yeux. Une fille aux longs cheveux roses que je trouve absolument magnifique se plante devant moi, elle affiche un grand sourire.
— Je suis jalouse de toi, annonce-t-elle.
Je la regarde décontenancée et plisse les yeux sans savoir quoi répondre alors elle éclate de rire.
— Je plaisante ! Je te trouve juste superbe !
— Merci... tu veux boire quelque chose ?
— Non merci ! Natsu je t'ai vu, sors de là !
Je cligne des yeux alors que Natsu se relève en soufflant.
— C'est quoi cette réaction envers ta cousine ? Le seul membre des Dragneel qui
est venu te rendre visite en prison !
— En prison ?! m'affolé-je.
— Elle parle juste de l'internat, m'explique-t-il.
— Oui bon, je pensais que
tu ne viendrais pas, et tu n'as pas répondu à mon dernier message ! Tu es serveur maintenant ?
— Laisse tomber...
— Arrête de faire le timide !Enchantée je m'appelle Meldy Dragneel, je suis sa cousine, et toi ?
— Euh...
— Elle s'appelle Lucy et tu vas éviter de faire le même cirque que d'habitude s'il te plaît.
— Lucy ? Lucy, lucy, lucy, lucy ! C'est bon c'est rentré !
— Mel, qu'est-ce que tu fais là ?
— Ton père m'a invitée !
Je suis la seule à encore lui rendre visite depuis Sarah !
— Je sais... ils sont où d'ailleurs ?
— Je sais pas, je les ai perdu
en cherchant quelqu'un à michtonner ! Alors ça se passe comment chez Sting ?
— Bien, je l'ai rencontré
alors très bien même, déclare-t-il en me désignant.
Elle hausse les sourcils en même temps que moi.
— Oh la phrase cliché, décrète-t-on en chœur.
— Chips ! renchérit-elle juste après.
— Personnel, complété-je.
— Ha-Ha, tu connais ! Alors tu es la sœur de Sting ?
— Non, sa meilleure amie, tu le connais ?
— On s'est vus six fois quand
il était venu chez Natsu petit
et que j'étais là ! Il l'a appelé
« le prince » et j'ai trouvé ça marrant ! Il est là ? J'aimerais bien revoir sa tête !
— Oui, je sais pas trop où mais...
— Tu l'as traumatisé comme tu me traumatises alors mieux vaut...
— Tu te rends compte de
son ingratitude ? Je suis le seule membre de sa famille qui a toujours été là et voilà comment il me remercie !
— Arrête ton cinéma...
— Tu veux voir des photos de lui quand il faisait pipi dans le jardin ? me demande-t-elle.
— Meldy, râle Natsu.
— Ha-ha ! Faut que je retrouve ça dans mon téléphone !
— Mais qu'est-ce que t'es venue foutre ici ? Je t'avais
dit qu'on se verrait ce week-end...
— Je suis pas venue pour toi !
Je suis venue chercher un homme riche et célibataire !
J'ai vingt-trois ans et je galère dans mon studio de huit mètres carrés ! D'ailleurs j'attends que tu me donnes
de l'argent !
— Tu dépenses tout dans des gadgets chelous !
— Ce sont des inventions Natsu ! Si je trouve un
homme riche, il financera
mes travaux !
Je suis étonnée de voir que Natsu a une relation entre guillemets normal avec sa cousine. C'est vrai qu'il n'a
pas parlé des autres membres de sa famille à part son parrain maternelle, mais cette fille a l'air de beaucoup l'apprécier. J'aurais aimé rencontrer mes cousins paternels, mais mon père ne m'a jamais vraiment parlé de sa famille, à part pour me dire « pour moi, je suis comme ta mère, un orphelin ».
— Bonjour charmante demoiselle, puis-je vous
offrir un verre ? Pas de terre mais bien de matière ?
Je sors de ma réflexion pour regarder l'homme qui vient
de s'adresser à Meldy, des cheveux orangés dressé en
épis sur son crâne et des lunettes, plus le costume farfelue qu'il porte et la réplique qu'il vient de sortir, je devine qui sait avec facilité.
— Léo ? Qu'est-ce que tu fais là ?
______________________
4562 mots
Voilà la suite ! Chapitre plutôt long comme les prochains, puisque je ne voulais pas étaler la soirée sur des années !
J'espère que ça vous a plu, et je vous dis à demain, je vous expliquerais Lundi comment je fonctionnerais pour la publication à la rentrée !
🌚Love You🌝
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