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Chapitre 13 - Edgar

Je m'étais réveillé en sueur. Je détestais les lendemains de défonce. C'était bien pour ça que je ne prenais plus rien.

Il fallait toujours que je fasse le mec. En même temps, j'avais été pris de court, je n'aurais jamais pensé voir Madeline à ce genre de fête, encore moins dans cet état.

Jamais je n'avais été si vulnérable avec une nana. Je devais avouer qu'Elisa me donnait de précieux conseils en ce moment, mais c'était dur de ne pas craquer et d'aller carrément sonner chez elle.

La journée avait été merdique. On avait passé l'après-midi à jouer à la console, avec Théo, qui essayait désespérément de me changer les idées.

— Tu comprends, il faut que je lui parle, lui balançais-je tandis qu'il me doublait au dernier tour avec son Mario sur un char.

— Bah envoie lui un message.

— Tu dis ça comme si c'était si simple, lui rétorquais-je, au moment où Elisa passa la porte.

— Bah demande à Elisa, elle te dira la même chose !

­— Qu'est-ce qu'il faut me demander ? questionna cette dernière tout en enlevant sa veste et en posant son sac à même le sol.

— Il veut envoyer un message à Madeline, expliqua très rapidement Théo.

— Ah.

— C'est quoi ce « Ah ? ».

J'avais mis le jeu en pause pour tenter de la percer à jour, sous les râles de Théo, qui allait finir premier, la seconde suivante.

— Bah rien, tu peux toujours essayer. Et je peux t'aider. Tu lui dirais quoi, toi, déjà ? me demanda-t-elle, vraiment investie par la mission que nous venions de lui confier.

— Bah... Salut, j'aimerai qu'on parle.

— Non, c'est super nul !

— Ils se sont vus hier d'ailleurs, elle était à la soirée chez Pablo avec Juuuuulia, intervint Théo en insistant sur le prénom de cette dernière.

Je le laissais la mettre au courant de tout ce qu'il s'était passé durant cette soirée et me levai pour m'allumer une clope à la fenêtre.

Elle ne répondait par moment que par des « Ah » ou « Han » ouvrant et fermant sa bouche comme une imbécile au fur et à mesure du récit de mon ami.

— Bref, je lui ai payé un Uber pour rentrer, elle n'était vraiment pas en état de le faire elle-même, les coupais-je finalement.

— Bah c'est galant, ça, je suis sûre qu'elle a apprécié. Tu peux déjà commencer par ça, lui demander si elle est bien rentrée. Ça prouvera que tu t'intéresses à elle. Je n'ai pas eu de nouvelles de mon côté encore donc je ne sais même pas si elle bien rentrée en vie hier !

Je commençai à paniquer, à l'imaginer kidnappée ou violée par son chauffeur Uber, comme on voyait de plus en plus en ce moment. Je me souvins avoir vu passer une info quand j'étais encore à Londres, comme quoi la ville boycottait carrément l'application pour toutes ces raisons. Je chassai les images horribles qui me parvenaient dans la tête en me concentrant sur le présent.

Je sortis mon portable et rédigeai.

Moi: Salut Madeline, j'espère que tu es bien rentrée hier, ou plutôt ce matin. Ça m'a fait plaisir de te voir...

— Oui c'est bien ça, me rassura Elisa alors que je lisais à voix haute en même temps que j'écrivais. Continue !

Moi: Il faudrait trouver un moment pour que nous discutions, toi et moi. J'ai beaucoup de choses à te dire.

— C'est clair et concis, c'est bien, annonça-t-elle en souriant.

— Je serai content de recevoir ce message à sa place, enchaina Théo. On peut reprendre la partie ou pas ? J'étais en train de te laminer.

Je signai mon message par mon éternel « E. » et me rassis au côté de mon pote pour finir la partie.

Dix-sept heures... Dix-huit heures... Toujours pas de réponse.

— On se fait un apéro ? La soirée avec mes parents était cool mais je comptais bien me la mettre à l'envers ce soir, quand même ! Histoire de fêter mes vacances ! lança Elisa.

— Bah tranquillement alors, on reste ici.

Théo accompagna ses paroles par l'arrêt de la console et se leva. J'avais abandonné la partie depuis bien longtemps, ruminant dans mon coin.

— Toujours pas de réponse ? me demanda innocemment Elisa.

— Toujours rien... Je vais t'aider à préparer un truc.

J'accompagnai Elisa vers la cuisine. Leur nouvel appartement était vraiment sympa, ils avaient déménagé dans les Batignolles, vers La Fourche. Il était bien plus grand que celui qu'avait Elisa quand j'étais parti. Il y avait maintenant deux pièces avec la chambre à part. C'était pour cela que je pouvais squatter un peu les lieux. Je savais que ça ne durerait pas, il fallait bien que j'affronte la réalité en face à un moment donné et que je rentre chez moi. Je me donnais le weekend, encore pour réfléchir.

Je sortis trois bières fraiches du frigo et les ramenaient dans le salon. Un rapide coup d'œil à mon téléphone m'indiqua dix-neuf heures. Toujours pas de réponse. J'avais envie de le claquer par terre mais me ravisais.

Théo nettoyait la table de son côté et préparait sa petite sono pour accompagner notre soirée improvisée.

Elisa revint avec un plateau chargé de bouffe et mon ventre gronda, la sensation de faim intensifiée, face à ce festin.

— Edgar, je me demandais... commença Elisa, hésitante.

— Oui ? la questionnais-je du regard, ne sachant pas ce qu'elle allait me dire.

Je la vis balayer la salle avec ses yeux, s'attardant sur mes valises dépliées dans un coin du salon. Puis elle se racla la gorge.

— Tu comptes rester combien de temps ici ?

Je baissai la tête, un peu honteux. J'abusais totalement de leur gentillesse, je le savais.

— Non pas que tu me déranges, au contraire. Je suis sincèrement ravie que tu sois rentré. Ça risque d'arranger beaucoup de choses. Mais je me demandais juste.

— Je suis désolé, je vois bien que j'abuse totalement de votre hospitalité. C'est juste que...

— T'as pas envie de retourner chez toi, compléta Théo.

— Vous allez me trouver ridicule.

— Non, dis-le, on est tes potes, m'encouragea Elisa qui lança un regard bienveillant à Théo.

— C'est juste que... c'est là-bas que tout s'est terminé, que tout cette merde a commencé... C'est au-dessus de mes forces, sachant que ma mère est rentrée en plus, ça me fout le cafard.

J'avalai une grande goulée de bière et replongeai dans mes pensées.

Elisa se pinça les lèvres et lâcha son téléphone qui sonnait sans arrêt depuis tout à l'heure.

— Tu peux rester ici autant que tu veux, Edgar. Ne t'en fait pas, lâcha-t-elle.

Je crevais d'envie de lui demander si c'était avec Elle, qu'elle discutait, mais n'en fit rien. Il était inutile de me faire plus de mal. Alors, je la remerciais, en lui promettant cependant, que je ne resterais pas indéfiniment chez eux.

La soirée passait et je buvais déjà ma troisième bière lorsque que mon téléphone s'agita sur la table du salon.

Madeline venait de me répondre. 

MAD: Edgar, je suis bien rentrée, je te remercie. Merci pour le Uber, mais tu n'étais pas obligé. Je te rembourserai. Pour ce qui est de parler, je suis d'accord. Je suis en vacances pendant une semaine avant de commencer à travailler. Nous aurons surement l'occasion de se voir. Passe une bonne soirée, M. »

— Elle m'a répondue !

J'avais envie de me gifler à réagir comme un gamin.

Je lu sa réponse à voix haute sous la demande d'Elisa et me laissais guider par ses conseils pour lui fournir une réponse convenable.

— Sois courtois, elle va apprécier. Dis-lui que tu reviendras vers elle pour connaître ses disponibilités, c'est bien. Comme ça, tu lui laisses du temps.

J'appuyai sur le bouton « envoyer » avec appréhension mais un soulagement énorme s'immisçait à travers mes pores. Sa réponse était synonyme d'espoir. Ça me redonnait un peu d'espérance quant à un potentiel futur, entre nous.


Le weekend était passé à une vitesse folle. Théo avait réussi à avoir un entretien pour début juillet avec une production, après avoir envoyé mes démos. On était bien conscient qu'il ne se passerait rien d'ici septembre mais le gars avait eu l'air plutôt emballé, selon lui. J'avais enfin l'impression que la roue avait tournée. Pendant un moment, le rock n'avait plus eu vraiment sa place dans l'industrie musicale française, mais ça revenait. Et il fallait sauter sur l'occasion pour se faire connaître.

Vivre de la musique n'était simple pour personne. A croire que maintenant l'image marketing du chanteur était plus importante que sa musique en elle-même. C'était dur de se faire une place, et je connaissais beaucoup de groupe qui avait vite déchantés. Moins de qualité pour plus d'argent. Je haïssais les prods pour ça, mais il allait bien falloir me faire une raison à un moment donné. Si je voulais vivre de ma passion, j'allais devoir mettre de l'eau dans mon vin. Car la vie d'artiste, ce n'était pas ce que je pensais. S'il y avait bien un truc que j'avais appris après l'accident, après... le coma, c'était qu'il fallait que je vive, vite et fort.

Madeline était venue chambouler tout ça. Elle avait appuyé sur le bouton « pause » et m'avait montré toutes les belles choses que la vie avait à nous offrir. Dès qu'elle arrivait dans les parages, le temps s'arrêtait. Elle rayonnait. Comme un soleil. A trop en vouloir au destin, à trop vivre dans le passé, je m'étais brulé les ailes à son contact. Entrant dans une spirale infernale de mensonges et de déni. J'avais peu à peu éteint le soleil, laissant juste une ombre.

Tout ce que je savais, c'était qu'aujourd'hui, j'étais conscient que Madeline était une lumière. Une lumière qui méritait d'être allumée à jamais.

Je lui avais renvoyé un message en début de semaine qui était resté sans réponse. Alors je savais que le chemin allait être long et épineux mais j'étais maintenant prêt. La question était, serait-elle également prête à me faire confiance et à me laisser entrer dans sa vie pour de bon ?


Allongé dans le canapé de mes amis partis diner à deux, je ressassais tout ce qui avait pu se passer depuis le début de l'année scolaire. Les bons moments, les mauvais... La vie à Londres, revigorante mais insuffisante. Madeline, son sourire, ses lèvres et son corps. Mais aussi ma mère, que je délaissais. Mon père. Mes sœurs, peinant à me rappeler la douceur de leurs visages ronds. Leurs cheveux fins d'un blond éclatant ou leurs yeux bleus, aussi limpides que les miens. Je n'arrivais plus à me souvenirs.

Il n'était jamais bon pour moi d'être seul dans ces cas-là. Mon âme torturée était à deux doigts de pointer ses crocs, prête à me couler dans mes ténèbres. Mon propre enfer vers lequel je laissais, par moments, la porte ouverte.

Je fermai les yeux, espérant une image. Un signe. Un souvenir. Tout ce que je vis, c'était cette petite fille m'observant au loin, son doudou dans sa main tendue vers le sol. Ses longs cheveux bruns collés sur ses joues maculées de larmes et son silence.

Je rouvris précipitamment les yeux quand on frappa à la porte avec force.

— Elisa, c'est moi. Tu es là ? demanda une voix éraillée derrière l'entrée en bois.

Est-ce qu'une présence divine avait entendu mon souhait ? Etais-ce le signe que j'attendais tant ?

Je m'étais approché lentement du cadran, prenant la poignée dans la main.

On frappa une nouvelle fois et j'ouvris doucement.


Madeline.

Sa tristesse, ses lèvres tremblantes, ses cheveux courts collés sur ses joues mouillées et sa détresse dans le regard en m'apercevant.

Son ombre.


******************

Hello !

Je crois que c'est un des chapitres dont je suis le plus fière !

J'adore de plus en plus écrire du point de vue d'Edgar. Par la suite, on va avoir plus de détails, on va avoir enfin quelques explications.

A votre avis, que va faire Madeline ? Partir en courant ou profiter de cette instant pour coller des réponses à ses questions ?

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