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Chapitre 4 (partie 2)



– Qu'est-ce que tu lis ?

Levant la tête de l'ouvrage qu'il avait devant lui, Levias sourit au nouvel arrivant et lui dévoila au passage la couverture de son livre pour qu'il puisse en déchiffrer le titre.

De symboles et d'esprit, l'art de la Manipulation galnoke ? Où as-tu trouvé ça ?

Réajustant une écharpe bleu foncé autour de son cou, Kerian semblait perplexe. Ou contrarié. Il était vraiment difficile pour Levias de différencier ses expressions, tant le visage de l'intéressé était perpétuellement renfrogné.

– C'est Echtach qui me l'a conseillé, répondit-il simplement. Il pense qu'un peu de culture générale en plus ne serait pas du luxe pour le passage de mes épreuves. Pourquoi ?

Regardant à l'entoure, le grand Sueben serra contre lui son long manteau azur pour finalement prendre place sur le banc de pierre à côté de son frère.

– C'est un très bon livre, répliqua-t-il en désignant l'ouvrage du menton, mais cela m'étonne d'Echtach.

– Pourquoi ? insista Levias tout en observant son frère se frotter les mains dans une tentative pour les réchauffer.

– Disons que sa conception d'un Galnok se rapproche de celle d'un Brael, aussi, je n'imaginais pas qu'il puisse même s'intéresser à ce genre d'ouvrage.

– Tu ne lui fais pas confiance, déclara simplement Levias.

– Non, plaqua Kerian, et tu ne devrais pas non plus.

Abandonnant son livre, Levias scruta alors les traits du Sueben. Son visage long et ses traits fins lui donnaient un air jeune que seule démentait la blancheur de son chignon négligé. Ça et l'air si sérieux qui ne le quittait jamais, réduisant ses yeux à deux gouffres noirs comme la nuit.

Ces yeux n'ont rien de Sueben, pensa Levias. Mais il mit cette remarque de côté.

De toute évidence, Kerian avait conscience que l'Inquisiteur s'intéressait de trop près à quelques Novices triés sur le volet, et ce, depuis quelques jours. Mais contrairement à ce qu'il pouvait penser, Levias n'était pas dupe.

Ce qui l'intriguait, en revanche, c'était l'attention presque égale que lui portait Kerian. Il le gardait à l'œil depuis son retour, comme s'il attendait quelque chose de sa part.

– Et pourquoi lui ferais-je moins confiance qu'à toi ? répondit-il du tac-au-tac, scrutant la réaction de son aîné. Après tout, j'ai plus de points communs avec lui qu'avec toi...

– Bien vu, se rendit ce dernier. Mais sans parler de nos croyances, je doute que nos intentions à ton égard soient les mêmes.

– Et quelles sont-elles ?

Kerian marqua une pause, le regard perdu dans le vague. Sans doute essayait-il de lire en lui grâce à sa Capacité. Mais il ne verrait rien de plus qu'il ne savait déjà. Il finit par répondre :

– Quoi que tu sembles penser, je ne veux que ton bien. La vérité, c'est que je m'inquiète pour toi. Avec cette ombre qui plane sur la Citadelle...

– Écoute, Kerian, coupa Levias. À tes yeux, je ne suis peut-être qu'un gamin, mais je suis bel et bien adulte et capable de me débrouiller seul. Que ce soit pour cette ombre ou pour Echtach, ils ne me poseront pas de problèmes. Je te le garanti.

Levias n'avait dit que la vérité, mais devant l'air pincé de Kerian, il se sentit obligé d'ajouter :

« Sans vouloir t'offenser, bien sûr. Mais comprend-moi... »

Ce dernier se détendit alors, mais resta sombre.

– Non, tu as raison et c'est moi qui m'excuse. C'est vrai que tu n'es plus un gamin et que même si techniquement nous sommes des Proches, je suis pour toi un étranger. Seulement... tu me fais parfois tellement penser à Tarkin que c'est difficile de ne pas agir envers toi comme je l'aurais fait avec lui.

À ces mots, ce fut au tour de Levias de se crisper et il espéra que le Sueben ne le remarque pas. Déjà avant son départ pour les Terres Tankenes, on n'avait cessé de le comparer à ce Tarkin à qui il ressemblait tant et il avait espéré que cela aurait pris fin à son retour. Mais les habitudes étaient coriaces, encore plus chez les Manipulateurs, et il avait entendu ce genre de phrase tellement de fois en quelques jours qu'il ne les comptait déjà plus.

– Et comment est-il, ce Tarkin dont tout le monde ne cesse de parler ? lâcha-t-il dans un soupir exaspéré. Je n'ai jamais eu le plaisir de le rencontrer...

– C'est un Tanken originaire du Royaume de Neverie, répondit Kerian dans un sourire. Il est très brillant. C'était le meilleur élève de son âge et parmi les plus jeunes à pouvoir passer Maître.

À ces mots, Levias ne put empêcher un sourire de se dessiner sur ses propres traits.

– En effet, concéda-t-il, il semblerait que nous ayons quelques points communs. Mais j'imagine qu'il est arrivé quelque chose ? Vue la façon dont tu essayes de me protéger...

– Exact, se rembrunit le Sueben. Il a dû faire des choix difficiles qui l'ont brisé.

– Quel genre de choix ? s'étonna Levias.

– Rester ici, épouser la femme qu'il aimait, passer Maître et avoir une carrière toute tracée au sein de l'Ordre. Ou partir en mission pour Idriel.

– Je vois. Et j'imagine qu'il a choisi de partir, vu que je ne l'ai jamais vu ici.

– En effet. Cela fait une cinquantaine d'années qu'il est dans les Marches Vardakes à essayer de changer les mentalités sur le sort des Braels. Mais là où je veux en venir, c'est que d'être face à ce genre de décision n'est jamais aisé. Que choisir entre agir pour soi ou pour le bien commun ? Car chacun des chemins proposés est légitime, seulement, assumer d'en emprunter un plus qu'un autre peut être difficile.

– Et quel rapport avec moi ?

– Je connais Echtach et je sais ce qu'il cherche. Vu ton... parcours, je n'aimerais pas qu'il te pousse à faire un choix difficile qui pourrait te nuire.

Les yeux noirs du Sueben le transperçaient, mais Levias soutint son regard malgré le malaise qui l'avait saisi devant l'hésitation de son aîné. Que savait-il ? Qu'avait-il découvert ?

– Au risque de me répéter, répondit-il finalement, ne t'inquiètes pas pour moi. Je sais exactement où se situe ma loyauté et je suis prêt à assumer les conséquences de mes choix, qu'ils plaisent ou non à Echtach.

Kerian le fixa encore quelques instants avant de conclure :

– Tu m'en vois rassuré. Je ne t'embêterai donc plus à ce sujet.

Puis il se leva et commença à s'éloigner, mais Levias ne put s'empêcher de lui demander :

– Qu'est-il advenu de cette femme ? Celle que Tarkin a laissé ?

Kerian se retourna :

– J'imagine qu'elle en a épousé un autre et a fondé sa propre famille...

Ce sur quoi il le laissa à son livre, mais Levias n'avait plus le cœur à la lecture. Il fallait qu'il voie son ami et conseiller de toujours.

Attendant que Kerian soit hors de vue, il se leva finalement, son livre sous le bras et prit le chemin du temple Arkhan où se trouvait le passage vers la ville le plus proche. Une fois hors des limites de la Citadelle, ses pas le conduisirent vers un quartier animé dans lequel se trouvait l'auberge de L'Anse Cassée. Il y avait ses habitudes depuis qu'il était arrivé à Therebia et il savait qu'il y trouverait celui qu'il cherchait.

– Salut Levias ! lança le tenancier dès qu'il eut poussé la porte de l'établissement. J'avais entendu dire que t'étais revenu y a des semaines et c'est que maintenant que tu te pointes ?

– J'avais beaucoup à faire, se justifia l'arrivant.

– C'est ça ! En tout cas, maintenant, y a pas erreur, tu ressembles vraiment à un Manipulateur, avec tes cheveux blancs et tout !

L'homme derrière le comptoir avait lancé sa tirade en pointant la tête de Levias dont la chevelure était encore d'un brun clair avant son départ mais qui était à présent immaculée. Les conséquences d'une utilisation trop poussée de son Aptitude...

– Ma place est libre ? demanda l'intéressé, balayant la remarque du même coup.

– Tu connais le chemin ! confirma l'autre.

Et sans hésiter, Levias se dirigea vers le fond de l'établissement où se trouvaient des petites alcôves privatives. À cette heure, l'auberge était encore peu fréquentée, mais au moins son entretien resterait-il discret.

Il s'installa donc et patienta quelques minutes qui s'étirèrent tant qu'il en perdit le compte. Perdu dans ses pensées à ressasser la discussion qu'il avait eue avec Kerian, il sursauta finalement quand il réalisa qu'un jeune homme était maintenant assis en face de lui à l'observer. Cheveux couleur de paille et coupés courts, une cape noire de bonne facture sur le dos, il ne devait pas avoir plus d'une trentaine d'année. Un grand sourire étira alors ses lèvres quand Levias le vit enfin.

– Skatha'k ! s'écria ce dernier. Te voilà ! J'ai cru devoir revenir un autre jour !

– Je n'aurais manqué cet entretien pour rien au monde, répondit le dénommé Skatha'k. Alors ? Quelles nouvelles depuis les Terres Tankenes ? Dis-moi ce qui t'amène ?

Levias lui résuma donc la situation : son audience disciplinaire, l'intérêt d'Echtach, la surveillance de Kerian, les entretiens avec Idriel...

– Je vois que reprendre ta place au sein de l'Ordre n'a pas été sans son lot de complications.

– Complications dont je me serais bien passé ! souffla Levias. Je ne vois pas en quoi apprendre le Kenora m'aidera.

– On ne sait jamais ! lança Skatha'k, malicieusement.

– Vraiment ? gronda Levias. Idriel est l'un des derniers représentants de son peuple ! Cette langue sera bientôt aussi morte que les habitants d'Ogarrhyon.

– Tsss, ne le prends pas si mal, voyons. Le principal est que tes plans pour passer Maître soient toujours d'actualité. Te rapprocher de cet Echtach est sans doute une bonne chose. S'il est vrai qu'il tient le Conseil Restreint dans sa main, il te permettra d'évoluer rapidement au sein de l'Ordre. Mais Kerian a raison sur une chose : prend garde à lui. Il est peut-être plus malin que ce qu'il laisse paraitre.

– Ne t'en fais pas pour moi, je sais exactement ce que veut Echtach : renverser l'Arkhanör.

– Voilà précisément pourquoi je te mets en garde. Passer Maître n'est que le début, je te rappelle. Ton réel objectif est de prendre place au Conseil Restreint et il n'est pas question qu'Echtach t'en empêche en supprimant ta Branche. Car s'il le faisait, que se passerait-il ? Tu redeviendrais Trim ? Mais quelle place aurais-tu dans cette Branche qui est la sienne ?

– Si j'ai besoin de lui pour m'ouvrir quelques portes, je ne compte pas le laisser se mettre en travers de mon chemin, et me rapprocher de lui me permettra aussi de déjouer ses plans plus facilement.

– Très bien, capitula Skatha'k. Si tu as les choses en main, dans ce cas, pourquoi vouloir me voir ?

– C'est à cause de Kerian. Depuis mon retour, il me surveille constamment, comme s'il attendait quelque chose de moi. À tel point que j'en viens à me demander s'il n'a pas découvert qui je suis vraiment.

En effet, il avait retourné le problème dans son esprit des centaines de fois en attendant son ami et il en était toujours arrivé à la même conclusion.

Skatha'k scruta Levias quelques secondes sans rien dire, ses yeux clairs ne lui laissant aucun répit.

– Comment aurait-il pu découvrir notre secret ? demanda-t-il finalement. Te serais-tu confié à quelqu'un ?

– Non, personne ! s'empressa de confirmer Levias. Jamais ! Mais Kerian semble avoir certaines Capacités allant au-delà de ce qu'un Sueben soit capable d'accomplir. Il semble savoir et découvrir des choses que personne d'autre ne soupçonne. Il ne cesse de parler d'une ombre planant sur la Citadelle...

– Mais s'il avait vraiment découvert ce secret, coupa alors Skatha'k, ne serait-il pas une des rares personnes à pouvoir te soutenir ?

– En théorie, oui, j'imagine, répondit Levias. Mais il...

– Alors ne crains rien, conclut son ami, implacable. Pour le moment, il est certainement ton meilleur allié. Prouve-lui qu'il peut avoir confiance en toi et tout ira bien.

– J'y veillerai, céda Levias.

– Bien. Et maintenant, reprit l'autre. As-tu trouvé ce que je t'ai demandé ?

– Concernant cette histoire de parasite ?

– De possession, précisa-t-il.

– C'est la même chose...

– Alors ?

– J'ai trouvé des informations intéressantes dans ce livre de runes galnokes, répondit finalement Levias en mettant l'ouvrage sur la table.

« Même si pour le moment, je n'ai rien lu précisément concernant la possession, je pense que la magie galnoke pourra t'être utile. Il existe plusieurs runes pour tenir des personnes à l'écart, pour sceller des ouvertures, pour maintenir des objets en l'état... Dès que j'en saurais plus, je reviendrai te voir. »

– Je te fais confiance. Mais rappelle-toi : si grimper les échelons de l'Ordre est une chose, tu auras besoin de moi pour leur ouvrir les yeux le moment venu. Je ne pourrai pas t'aider tant que ce... parasite fera des siennes.

– Je ne te décevrai pas.

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