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// ... Chapitre vingt-trois ... //

"Almost Familiar" - Pretty Lights


Je me suis réveillée doucement, les rayons du soleil perçaient à travers l'épais feuillage des Mellyrn. L'air était tellement doux et frais. Les voilages dansaient dans la légère brise et j'entendais le bruissement des feuilles comme dans un bruit de mer. Je me suis sentie bien à cet instant, entourée dans les draps et étiré tout mon corps de bien-être.

Je n'ai pas vraiment eu le temps de profiter comme je l'aurais souhaité, j'ai pris un bain avant de voir les vêtements qu'Arwen avait dû me poser dans la nuit. Oui, elle faisait souvent ça, poser des choses dans ma chambre quand je dormais. Je m'étais habituée à vivre avec des personnes qui ne dorment pas et surtout qui ne vivent sans aucun murs ou presque...

Il y avait un legging crème, une tunique verte à manches très courtes et un col haut avec une large ceinture assortie, un bustier de cuir souple semblable à celui que j'avais l'habitude de porter lors des combats et une paire de bottes marron. J'ai enfilé le tout avant de placer Nordeline entre mes épaules, fait une longue tresse de mes cheveux gris et soupiré en voyant qu'ils devenaient de plus en plus blancs... C'était une catastrophe, j'étais grisonnante à souhait, plus blanche que brune.

J'ai grogné en posant les mitaines de cuir, pensant que bientôt je serai aussi blanche que la neige. Fermé la porte en allant aux cuisines afin de boire un thé et grignoter quelque chose avant de partir pour rejoindre Haldir et Glorfindel.

- Bien dormi ?

Je me suis retournée en posant ma tasse et mon fruit sur la table pour voir Glorfindel. Depuis hier ses traits étaient fermés sans que je ne sache pourquoi... Ses yeux froids, tristes même...

- Parfaitement bien oui et je crois que tu devrais faire de même, tu as une mine à effrayer à un nain Glorfindel.

Il fit un rapide sourire en coin.

- Haldir nous attend en bas avec le reste de la garde. J'espère que tu n'as pas le vertige.

- Pourquoi ça ?

- Les elfes de Lothlorien circulent par les arbres Maliha.

- Oh je vois... Non, pas que je sache. Mais je ne suis pas aussi adroite que les elfes.

- Nous verrons.

Silence... Il a mangé sans grande conviction son fruit avant de boire une gorgée de son thé en regardant le sol en pleine réflexion.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

Il a croisé mon regard et s'est détourné tout aussi rapidement. Quelque chose le pesait, je le voyais bien.

- Rien, nous en parlerons plus tard.

- Donc, il y a bien quelque chose.

- Ce n'est pas le moment Maliha...

- Ok, ok, si tu le prends comme ça.

Je me suis levée, irritée par cette phrase merdique à deux balles. Les elfes sont trop compliqués pour moi parfois. Ne peuvent-ils pas juste dire leurs problèmes et basta ? Non, on tourne autour du pot et laisse le problème tel quel pendant dix ans et ce n'est pas une façon de parler...

Nous avons fini en vitesse en ne disant pas un mot de plus, j'étais irritée, très même que mon ami ne se confie pas à moi. Bref, je suis descendue pour rejoindre la garde qui s'était déjà formée en bas.

- Ah vous voilà, bien, bon pour commencer je vais faire les présentations, à tous je vous présente Maliha fille d'Illuviné la Titan désignée de cet âge et le seigneur Glorfindel de la fleur d'Or que l'on ne présente plus. Maliha je vous présente Armetiel mon second, Lucielle grande archère, Ascenti également archer et Colorïn un des plus grands épéistes de Lórien.

- Je suis enchanté de faire votre connaissance Maliha, votre présence nous donne espoir, dit Armetiel .

- C'est un grand honneur pour moi d'être ici, j'espère de tout cœur vous apporter l'aide nécessaire.

- Bien, reprend Haldir. Nous allons nous rendre au nord de la forêt, notre but est de faire comprendre aux orcs que leur passage ici est impossible. Je crois que toutes les personnes présentes ici seront d'accord avec moi pour dire que la Lórien doit être préservée coûte que coûte. Le but est d'être discret, de nous approcher sans qu'ils ne sentent notre présence et de frapper les premiers avec l'effet de surprise. La dernière patrouille...

Il s'arrête en prononçant le début de la phrase dans un soupir. Son regard en disait long, j'en comprends que la dernière patrouille a eu beaucoup de pertes juste en voyant passer la tristesse dans ses yeux.

- La dernière patrouille n'a pas eu la chance d'avoir Maliha dans ses rangs et nous a rapporté que le passage par le chemin du Nord était de plus en plus fréquenté... Nous devons réussir et tenir. Les éloigner de nos terres par tous les moyens.

Il a continué son discours sur une approche tactique, il était prévu d'atteindre la lisière de la forêt après deux jours de marche. La Lórien était visiblement grande, plus que je ne l'aurais pensé... Une fois arrivé au terme de notre voyage, nous installerons le camp dans les talan de surveillance déjà mis en place par l'équipe précédente. D'après Haldir, les orcs ne passaient que le nuit, évitant ainsi la lumière du soleil et d'être vu, par la même occasion. Nous resterons sur place jusqu'à ce que les orcs se montrent et passeront à l'attaque.

- Le premier jour est passé très vite, les elfes suivaient doucement le sentier qu'eux seuls pouvaient voir... Je restais en retrait, les observant les uns les autres sans rien dire. Parfois Glorfindel restait auprès de moi.

- Ne t'en fais pas pour moi Glorfindel, je sais qu'il y a certaines personnes ici que tu n'as pas vu depuis des centaines d'années.

- Te voir essayer de leur parler ferait de moi un ami heureux Maliha.

- Je sais qu'il est très dur pour un elfe de parler à un étranger. Je n'irai pas vers eux s'ils ne viennent pas vers moi.

- Comme tu veux.

oOo

Le soir du premier jour, nous avons atteint un talan intermédiaire pour manger le repas du soir. Je ne savais pas vraiment comment m'y prendre, mais la fatigue commençait à me gagner et les elfes ne dorment pas. Vais-je tout simplement leur dire que je dois dormir avant de repartir ? J'ai poussé un soupir lasse en prenant une bouchée de lambas. Ou alors je ne dormirais tout simplement pas, cela fait longtemps, mais je l'ai déjà fait mainte fois de toute façon.

- Nous ne repartirons qu'à l'aube, nous devons épargner nos forces. Si les orcs sont de passage la première nuit de notre arrivée, nous devrons nous battre. Alors tâchez de dormir cette nuit Maliha.

J'ai levé les yeux vers Haldir qui me regardait avec un regard amusé et presque dédaigneux.

- Très bien, dis-je simplement.

- Dormez-vous toutes les nuits Maliha ? demande l'elfe sur ma gauche, Armetiel je crois.

- Et bien oui, comme toutes les personnes de la race des hommes. Mais je suis parfaitement capable de ne pas dormir une nuit.

- Je ne comprendrai jamais votre besoin de dormir.

- Je suppose que c'est pareil que si vous ne méditez pas pendant plus d'une semaine, dis-je avant de finir mon pain.

- Pardonnez mes questions madame, mais je n'ai jamais croisé personne de la race des hommes avant vous.

- Je ne suis pas une dame et je ne suis plus vraiment de la race des hommes... Il ne me reste que la désignation de mon origine, j'en ai bien peur.

Mon regard s'est perdu dans la cime noire des arbres autour de nous avant de croiser les yeux Glorfindel.

- Une part humaine reste toujours en toi Maliha.

- Les mauvais côtés, je suppose, j'ai ri doucement.

Les elfes ont accompagné doucement mon rire. Ils m'ont posé beaucoup de questions cette nuit-là. Glorfindel croisait parfois mon regard dans un semblant de "tu vois, ce n'était pas si difficile".

Je me suis levée une fois le repas terminé pour regarder les étoiles, la vue depuis les arbres était magnifique. La Lune était haute dans le ciel et un vent chaud passait entre les branches. J'ai soupiré en regardant le paysage sous la pleine lune en espérant que ma civilisation soit toujours vivante quelque part.

- Vous paraissez soucieuse.

Je me suis retournée pour croiser les yeux bleus d'Armetiel .

- Oh non pas spécialement, j'admirais juste le paysage.

- La Lune est claire et pleine ce soir. Elle fait ressortir vos cheveux blancs.

J'ai ri à la remarque.

- C'était un compliment madame.

- Pardonnez-moi, j'ai beaucoup de mal à accepter ce blanc, à vrai dire...

- Pourquoi donc, il fait ressortir vos yeux.

- Merci Armetiel . C'est juste que chez les hommes, c'est un signe de vieillesse, il est plutôt courant d'essayer de les cacher, alors...

- Vous ne devriez pas les voir ainsi, cela vous va très bien, sachez-le.

- Merci...

Je lui ai adressé un fin sourire en coin en croisant son regard bleu pâle. Armetiel a la même carrure que Glorfindel, grand et large avec de longs cheveux blonds. Un visage doux, ovale et un nez bien droit. Après toutes ses années passées avec les elfes, je pouvais deviner qu'il était plutôt jeune, son regard était plein de malice et de curiosité.

- Je n'ai jamais rencontré d'être de la race des hommes avant vous. Bien que vous ne soyez pas humaine à proprement parler. Mais il y a quelque chose dans vos yeux, je ne serai pas vraiment l'expliquer mais, il y a une étincelle de vie que je ne vois pas chez les elfes.

- Les hommes vivent au jour le jour en sachant que la mort est pour bientôt. Chaque seconde de vie est précieuse, je suppose que ça provoque ce que vous voyez. Cela m'étonne que vous le voyiez en moi...

- Sans doute, mais je suis très heureux de vous avoir dans cette patrouille. Vos talents sont légendaires. On dit que vous guérissez rapidement, est-ce vrai ?

- Oui, je guéris en quelques secondes.

Il a reculé d'un pas en affichant un air impressionné.

- Alors, vous êtes invincible ?

- Non... Chaque fois que je suis blessée, ma réaction est comme tout le monde, je saigne. Plus je suis blessée, plus je perds de sang et mon sang se renouvelle à une vitesse normale. Ce qui veut dire que je m'affaiblis et donc que je peux mourir. Je suis également sensible aux poisons et ma vie s'arrête également si l'on me coupe la tête.

Il a froncé les sourcils à ma dernière remarque avant de détourner les yeux et de mordre sa lèvre inférieure.

- Je vois, dit-il finalement. Et, je suppose que la douleur est la même pour tout le monde ?

- Effectivement... À chaque membre cassé, chaque entaille, chaque chute, chaque coup d'épée, je ressens la douleur comme tout le monde, avec la même intensité. Sauf que je survis.

Il pose une main sur mon épaule et affiche un air triste.

- Ne vous en faites pas, je suis habituée.

- Aucune femme ne devrait être habituée à souffrir madame. Je n'ose imaginer la souffrance que vous avez dues subir jusqu'ici.

Je ne savais pas vraiment quoi dire, il est vrai que c'est la première fois que l'on me fait une remarque comme celle-ci. La première fois que je lis dans les yeux d'un elfe la compassion et la tristesse pour ma douleur. Même Glorfindel n'affiche pas ce genre de sentiment pour ma condition. Être Titan signifie souffrir, ça je l'ai appris à mes dépens, autant mentalement que physiquement.

- Vous devriez aller vous coucher Maliha, la route sera longue demain et il vous faut des forces.

- Vous avez raison, je vais y aller.

Je me suis retournée en lui offrant un sourire de bonne nuit et un signe de main.

- Que votre nuit soit calme Maliha.

- Que la vôtre soit dénuée de danger Armetiel .

J'ai dormi d'un sommeil agité, ma conversation avec Armetiel m'a rappelé la douleur de la dernière guerre, le sang, les hurlements, les corps...

C'est le visage fermé que j'ai suivi les elfes le lendemain matin. Le soleil a parcouru sa route sans que je ne m'en aperçoive. La pause midi a été brève et ce n'est pas pour m'en déplaire.

Dans le milieu de l'après-midi, Haldir a arrêté notre progression pour faire un point. Visiblement, il ne restait que quelques heures de route avant d'arriver au poste de garde-frontière.

- Nous allons continuer par les arbres à partir de maintenant. Si nous restons sur le sentier, nous risquons l'embuscade. Maliha vous sentez-vous de nous accompagner en haut ?

Tous m'ont regardé, j'ai fait un pas en arrière surprise par la demande de l'elfe.

- Oh et bien, essayons, nous verrons bien. Mais je ne risque rien seule au sol. Donc si je n'arrive pas à suivre, je descendrai.

- En effet, il vaudra mieux que vous ne freiniez pas la progression. De plus, je doute que vous soyez aussi discrète que les elfes.

J'ai arqué un sourcil en croisant les bras. Encore ce regard dédaigneux... Ma parole, il est croisé avec un elfe de Mirkwood...

- Il est vrai que la discrétion n'est pas le point fort de Maliha, mais elle ne nous freinera pas Haldir.

- Merci Glorfindel... j'ai murmuré dans ma barbe.

- Allons-y.

Ils ont tous grimpé aux arbres avec une facilité impressionnante. J'ai juste sauté fort pour me retrouver sur une branche sous le regard médusé du capitaine blond au mauvais caractère.

Ok, j'avais réussi à grimper dans un arbre facilement, toutefois, se déplacer de branche en branches était une autre affaire. Les elfes à côté de moi semblaient se mouvoir avec la fluidité du vent. Moi, je subissais. Certes avec l'entraînement j'ai acquis une souplesse remarquable, mais pas au point de pouvoir circuler de cette façon... Au bout d'une heure, je me suis avouée vaincue et j'ai docilement dit à Haldir que je les suivais depuis le sol. J'ai eu droit à un sourire narquois d'un genre "je le savais" et d'un autre en coin sans grand effort de discrétion... Je suis certaine depuis cet instant que les elfes de la Lorien sont des parents de ceux de Mirkwood....

J'ai donc continué seule ma route depuis le sol et c'était assez impressionnant, car même s'ils étaient juste au-dessus de moi, je ne les entendais pas du tout.

Nous sommes finalement arrivés au soleil couchant au poste du garde-frontière. Un talan dans le dernier grand Mallorn de la forêt. Comme hier, nous nous sommes installés en silence et un coin m'a été attribué pour que je puisse dormir. J'ai grignoté du Lembas avant de me mettre face à la plaine pour commencer la surveillance.

- Les environs sont calmes Maliha, vous pouvez aller vous reposer si vous le souhaitez, lance Haldir derrière moi.

J'hésitais entre l'envoyer bouler, ou lui répondre que oui, en effet, sa présence m'avait suffisamment épuisé pour dormir un siècle.

- Non, je vais rester un peu, j'aime bien regarder le paysage, la Lune est encore claire ce soir en plus, dis-je d'un air blasé.

Il n'a rien ajouté avant de s'éloigner. Je suis restée perdue dans mes pensées un long moment sur la plus haute plateforme du talan. Et le meilleur dans tout ça, c'est que j'étais seule. Aragorn... Regardes-tu la Lune en ce moment ? Où es-tu ? Quel genre d'homme es-tu devenu ? Un sourire s'est dessiné sur mon visage en imaginant l'adolescent qui avait quitté Fondcombe vingt-six ans auparavant. Je suis persuadée qu'il est devenu très bel homme, la carrure large, ses grands yeux bleus...

Legolas... Je me suis fait violence pour le sortir de mon esprit aussi vite qu'il y était rentré en secouant la tête vivement.

- Tout va bien ?

J'ai sursauté pour voir Armetiel s'avancer vers moi sans un bruit.

- Oui, tout va bien, c'est plutôt calme, je dois dire.

Le calme avant la tempête sans doute, il me répond doucement en croisant les bras.

Son regard était perdu au loin, et j'ai cru voir un instant le doute et la peur dans ses yeux. Et quelque chose en moi m'a poussé à prononcer ces mots.

- Armetiel je peux vous jurer que je ferai tout pour tous vous protéger.

Pourquoi j'avais dit cela, je ne sais pas vraiment, mais en voyant son regard, ces yeux perdus sur la Lune semblant chercher une issue dans la nuit m'avait poussé à les dire. Un fin sourire est apparu sur ses lèvres alors qu'il me regardait presque tendrement.

- Vous êtes-vous déjà demandé qui pourrait vous protéger, vous ?

Ma jambe s'est reculée de lui d'un pas en arrière. Cette question était pour moi maintenant comme un souvenir lointain. Qui pourrait prendre soin de moi aujourd'hui ? J'aurais bien entendu répondu Glorfindel, mais soyons logiques, il m'a tout appris, m'a façonné à son image d'une certaine façon, mais pendant un combat, une guerre, qui pourrait me protéger ?

Mes lèvres se sont entrouvertes, ne sachant quoi répondre. J'ai regardé le sol, cherchant un repère dans cette réflexion, qui au fond, me faisait peur depuis longtemps. Qui ? Tel était la question...

- Personne...

J'avais murmuré le mot dans ma barbe par honte... Ou par tristesse, je ne sais pas trop. J'étais aujourd'hui en haut de "la chaîne alimentaire". Personne ne pourrait vraiment me tuer, et donc personne ne veille sur moi... Je me suis sentie seule d'un coup et un frisson est monté le long de ma colonne vertébrale.

Armetiel a posé une main sur mon épaule en se rapprochant de moi.

- Je ne sais pas encore vraiment qui vous êtes Maliha, mais je vous confie ma vie, alors confiez-moi la vôtre d'accord ?

C'était peut-être un jeune elfe, mais à cet instant j'ai su qu'il serait spécial dans mon cœur. Comme l'elfe avec le plus d'humanité que j'ai connue en plus de soixante-dix années ici. Nous n'avons pas parlé plus que ces quelques phrases avant que je n'aille me coucher. Le peu que nous avions échangé m'avait chamboulée plus que je n'aurais osé l'admettre. Glorfindel prenait soin de moi, Arwen prenait soin de moi, Elrond, Gandalf, tous avait pris soin de moi, mais au milieu de la mort, au milieu du sang, des combats, des cris, j'étais seule, seule à les protéger.

J'ai juré oui et j'honorerai mon contrat, car c'est mon choix. Mais je sens encore mon cœur souffrir de la dernière guerre, souffrir de devoir me tenir seule face à la mort, de devoir faire face sans me dire que peut-être quelqu'un m'attends, quelqu'un avec qui j'aurai un avenir. Quelqu'un qui voudrait me protéger, non cela n'existe pas...

A quoi bon ses réflexions égoïstes... J'ai eu le choix non? Je me suis endormie sur cette question sans vraiment me la poser. Je n'ai jamais été égoïste, du moins je l'espère, ou un peu comme tout le monde qui vit avec soi-même pendant trop longtemps. Je n'ai pas eu honte de me poser ces questions, car chaque être humain souhaite sûrement tenir une place dans le cœur d'un autre, sinon pourquoi aurions-nous inventé le mot "ami" ou même "amour"?

Je dois dire qu'avec l'âge mon esprit a atteint une certaine maturité... Ou est-ce qu'il s'est juste rendu compte que s'il abandonne personne ne serait là pour le retenir ? Mes yeux se sont fermés avant que les ténèbres m'engloutissent pour un sommeil sans rêves.

C'est une main pressée qui m'en a sorti. Mes yeux étaient brumeux et ensommeillés alors que l'on hurlait dans mes oreilles.

- Maliha vous devez vous réveiller !

Quoi ? Mon cerveau se réveille doucement, j'entends le son de la voix au-dessus de moi comme dans un bocal.

- Nous sommes attaqués ! Maliha par les Valars, levez-vous !

Attaqué ? Quoi ? Mon sang se glace alors que je vois flou, il fait encore noir. Je bouge un bras, puis une jambe. Tombe à la renverse en essayant de me lever, mais mes muscles sont complètement endormis. J'arrive à me lever et tombe contre un arbre en essayant de trouver Nordeline. Le son des arcs et du métal parvient à mes oreilles, me voilà complètement réveillée à présent.

- Glorfindel ? je me tourne vers l'elfe mais c'est Armetiel qui se tient devant moi.

- Le seigneur Glorfindel est en bas avec le capitaine Haldir, ils empêchent les orcs de rentrer dans la forêt, le reste de la compagnie essaie de scinder l'ennemi en deux légèrement plus à gauche de notre position. Mais ils sont beaucoup trop nombreux.

J'agrippe Nordeline fermement avant de me retourner, les yeux plein de peur.

- Pourquoi ne pas m'avoir réveillée plus tôt !

- Mais Maliha ils viennent d'arriver ! Le capitaine à donné ses ordres et le seigneur Glorfindel m'a demandé de vous réveiller avant de partir.

- Je vois, très bien allons-y.

L'elfe à commencé à descendre par une fine corde accrochée au talan mais je n'ai pas le temps pour faire dans la finesse, j'entendais maintenant le bruit de l'acier. Ils combattent au corps-à-corps. J'ai sauté du talan pour tomber lourdement au sol genoux à terre. L'elfe m'a rejoint quelques secondes plus tard.

- Où ?

- Le seigneur Glorfindel est en face de nous à la lisière de la forêt avec le capitaine. Le groupe d'archers est parti par les arbres longeant la lisière pour abattre les ennemis en hauteur et ralentir leur progression.

- Je vois. Je vais devant.

J'étais sur le point de partir en courant, mais sa main m'arrête.

- Faites attention, vous êtes peut-être immortelle Madame, mais cela ne veut pas dire que votre esprit l'est.

J'ai froncé les sourcils en plongeant mes yeux dans les siens, sa main a glissé le long de mon bras me faisant éprouver un instant de déjà-vu très peu agréable. J'ai reculé pour me dégager doucement en affichant un sourire.

- Je sais Armetiel. Faites attention.

J'ai dégainé Nordeline en courant vers la lisière du bois, laissant derrière moi le fourreau trop encombrant. Les branches fouettaient mon visage, mes muscles se sont tendus et j'ai sauté hors des arbres pour voir la mort devant moi. Sur ma gauche Glorfindel épée dehors qui peinait devant plusieurs orcs. À ma droite, Haldir dans la même posture, sabre en main. D'un grand mouvement circulaire, j'ai abattu la lame sur le premier orc devant moi avant d'enchainer les coups sans plus réfléchir.

Le naturel est revenu au grand galop, j'ai bien vite retrouvé mon style de combat. La Lune faisait luire le sang sur Nordeline, j'ai presque trouvé cela beau sur le moment. Je crois que je devais être au milieu de l'arène maintenant. Les membres coupés et le sang autour de moi s'additionnent comme les pommes tombent du pommier... Ma respiration était calme, comme dans tous mes combats et mes mains savaient très bien ce qu'elles avaient à faire.

Un orc a bandé son arc devant moi, mais il visait quelqu'un d'autre, j'ai tourné la tête pour voir Haldir derrière moi tuer les orcs qui passaient sur mes flancs. Il a lancé une première flèche que j'ai parée sans broncher. J'ai eu le temps de me reculer et de passer devant Haldir pour en parer une nouvelle, mais un autre à pris la relève et ma main n'a pas eu le temps de bouger, j'ai dû prendre la flèche en levant le bras devant le visage de l'elfe. Je n'ai pas pu réprimer une grimace quand mon bras est tombé le long de mon corps. Les deux orcs sont tombés à terre de deux flèches dans la gorge. J'ai planté Nordeline pour libérer ma main droite et retirer la flèche dans un grognement. Malgré ma guérison rapide, la douleur est toujours la même, cinglante.

- Maliha ?

- Tout va bien.

J'ai examiné la pointe, mais aucune trace de poison visiblement. Ils n'avaient sans doute pas prévu de tomber sur nous. Rares étaient les flèches nues.

Haldir a posé une main sur mon épaule avant que je ne me relève.

- C'est fini, j'ai cicatrisé alors ne me regardez pas comme ça, dis-je avec un sourire.

- Mais Madame...

- Faites attention à vous.

J'ai coupé court la conversation avant de repartir vers l'avant, continuer à tuer le reste de la garnison. Je voyais sur ma gauche Glorfindel tenant son long sabre d'argent, j'ai toujours trouvé sa façon de combattre incroyable, chacun de ses gestes était d'une élégance à couper le souffle. Mon style était lui beaucoup plus brute, mais plus je combattais, plus je sentais que mon potentiel n'était pas au maximum. J'avais envie d'en faire plus encore en regardant Nordeline du coin de l'œil. Quelque chose manquait, une fois cette bataille terminée, une fois que nous serions rentrés à Caras Galadhon, j'irai voir Myrimir.

Emportée par un élan d'énergie que j'ai continué à faire couler le sang, leur nombre diminuait et après une heure de combat, nous en sommes enfin venus à bout. J'ai planté Nordeline à mes pieds en reprenant mon souffle, tenant le dernier orc par le col. J'ai plongé mes yeux dans les siens.

- Regarde-moi bien Orc et retient ce que je vais te dire. Tu vas dire à ton maître que le passage par la Lórien est fermé. Je suis Maliha fille d'Illuviné et je suis maintenant gardienne de cette frontière. Aucun d'entre vous ne passera plus jamais la lisière de cette forêt sans se retrouver la tête détachée des épaules. Va et transporte le message.

Je l'ai poussé vers l'arrière et l'ai regardé repartir en courant vers le nord. Le soleil commençait à teinter le ciel d'un rose pâle et c'était le silence absolut. J'ai toujours été impressionnée par le silence après une bataille, ce silence de mort. La citation était "le calme avant la tempête", pour moi il y avait aussi "le silence après le déluge".

Comme dans mon souvenir l'herbe était piétinée et souillée de sang, comme dans mon souvenir l'odeur de la mort planait déjà dans l'air et les mouches commençaient déjà à se poser sur les corps sous les premiers rayons du soleil levant. Dans quelques heures, la vue de cette plaine sera infecte... La terre encore imbibée de sang, j'ai soupiré lasse de voir mes mains tachées de noire et de rouge avant de fermer les yeux pour contenir mon dégoût. Mes vêtements étaient encore déchirés sous les bras et les côtés. J'allais vraiment devoir parler à Arwen de mes tenues... Le tissu des elfes était confortable, il n'a rien à dire, mais il suivait difficilement mes mouvements.

- Maliha ?

Je n'ai même pas sursauté avant de poser les yeux sur mon ami. Il avait une mine affreuse, ses vêtements sont recouverts de sang noir, mais lui, son visage, sa peau et ses cheveux restent toujours impeccables.

- Es-tu blessé ? je lui demande en posant ma main délicatement sur son bras.

- Non je vais bien. Et vous de votre côté ?

- Tout va bien aussi...

- Ouf...

- Tu es pâle mon amie.

Glorfindel a froncé les sourcils en tenant ma main sur son bras. J'ai soupiré en baissant les yeux sur nos mains l'une sur l'autre. Je sentais la chaleur de l'elfe se propager sur ma peau et la réchauffer. J'ai émis un sourire en trouvant cela réconfortant.

- Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas battue contre autant d'ennemis et je crois que cela ne me manquait pas le moins du monde...

- Fais le vide dans ton esprit. Essai de respirer lentement et cal...

- Je sais Glorfindel, je sais. Tu n'as pas besoin de t'en faire d'accord ?

Il a serré ma main avant de la lâcher en faisant un signe de tête en approbation.

- Allons rejoindre Haldir et les autres, dit-il finalement.

- Très bien, j'arrive.

Je l'ai regardé partir avant de me retourner pour attraper un morceau de tissu déchiré au sol et de nettoyer ma lame rapidement. Je l'ai rangé derrière mes omoplates après avoir récupéré le fourreau que Glorfindel m'avait tendu et de me détourner du sinistre spectacle. Ils étaient tous rassemblés quand je suis arrivée, Haldir m'a regardé d'un air que je ne lui connaissais pas, avec gentillesse.

- Je vous dois la vie, dit-il.

- Vous ne me devez rien Haldir, pour moi c'est comme une piqûre d'insecte, alors pas besoin d'en faire un fromage d'accord ?

- Je n'ai pas vraiment compris le sens de la fin de votre phrase, mais qu'importe ce que vous dites, je vous dois la vie Maliha et je m'en souviendrai.

- Alors merci pour ça, dis-je en lui adressant un sourire.

oOo

Nous sommes restés la journée dans le talan pour nous reposer et nous changer avant de repartir le lendemain matin aux premières lueurs de l'aube. Le voyage de retour m'a semblé plus rapide que l'aller, certainement parce que les elfes m'adressaient plus souvent la parole. Je voyais Glorfindel afficher un petit sourire du coin de l'œil alors que je discutais avec Haldir. J'ai vu une autre facette de lui, quelque part au fond de ses yeux, on pouvait sentir une douceur infinie, bien cachée derrière son titre de capitaine. Le genre de personne à avoir un mental d'acier, mais également une grande compassion.

Toutes les qualités d'un bon leader.

Il m'a raconté un peu son histoire, il est lié à une elfe beaucoup plus jeune que lui et prévoit d'avoir un enfant durant les prochaines années quand la guerre sera terminée. Ils avaient trouvé un talan légèrement excentré de la ville, perché tout en haut des arbres. Il n'aimait pas les grands rassemblements et la foule en général, mais plutôt le calme et la quiétude du bruit des feuilles dans le vent.

Nous sommes rentrés le cœur léger à Caras Galadhon, nous avions réussi à repousser l'ennemi sans aucune perte et cela n'avait pas de prix pour Haldir et les autres. Arwen avait affiché une mine déconfite en voyant l'état de mes vêtements.

- Au lieu de me faire des reproches pourrais-tu pas me trouver un tissu plus "élastique" ? Quelque chose qui puisse suivre mes mouvements ?

- Tu as bon dos tiens... dit-elle en croisant les bras.

- Je suis désolée mon amie.

Elle a soupiré une dernière fois sous mes yeux tristes.

- Tu as de la chance, les elfes de Lórien sont de très bonnes couturières, je devrais pouvoir te trouver quelque chose de plus "élastique" comme tu dis.

- Oh merci Arwen ! Quelques pulls col roulé feront parfaitement l'affaire, l'hiver approche.

Elle m'en a fait faire une dizaine, de plusieurs tissus différents, une laine très fine et extensible, qui moulait parfaitement mon corps en me tenant chaud. Une laine douce et soyeuse aux couleurs magnifiques. Un gris souris, un bleu nuit, noir, blanc duveteux et très chaud, vert foncé très fin, bleu canard, la laine était sublime.

Je l'ai remercié du fond du cœur en voyant le travail réalisé, bientôt, je ne mettrai plus que les pulls de la Lórien.

Je ne suis pas repartie aux frontières, visiblement le message avait été transmis et le passage des orcs avait grandement diminué. J'ai enfin pu commencer mon travail avec Myrimir.

J'ai passé beaucoup de temps avec elle et Lindir devant les dessins à retoucher certaines parties qui, selon eux, ne pouvait en aucun cas être réalisé. J'en apprenais tous les jours, cette femme était un génie, si j'avais eu des personnes aussi compétentes autour de moi sur Terre, beaucoup de mes problèmes auraient pu se résoudre.

Progressivement, le choix du métal, les méthodes, les chaînes et le système d'entraînement était réglé. De longs mois se sont déroulés et le premier hiver en Lórien a défilé. Au printemps, nous avons essayé de forger la lame en elle-même, mais nous sommes allés d'échec en échec. Finalement trois ans plus tard, nous avions trouvé l'alliage parfait, autant pour la dureté que la maniabilité à chaud. Myrimir mettait toute sa volonté dans cette lame, elle n'a jamais abandonné durant ses trois années, elle, mais également Lindir et tous les elfes travaillant dans la forge de Caras Galadhon.

J'ai réussi à m'intégrer durant ces quatre années, Haldir est devenu un bon ami je suppose. J'ai eu la joie de rencontrer l'élu de son cœur, Reliane, une elfe aux yeux verts et doux. Ils formaient le couple parfait à tout point de vue, les regards qu'ils échangeaient en disait long sur leur amour. Avec elle, il devenait la douceur même, elle posait discrètement la main dans son dos lorsqu'il s'emportait. Embrassait sa tempe tendrement quand les souvenirs du passé étaient trop douloureux. J'aurai tellement souhaité vivre ce genre d'amour dans ma vie. Un amour à toute épreuve, si précieux et si vrai...

Armetiel est également devenu quelqu'un de proche, mais d'une autre manière. C'était un elfe extraverti avec un esprit jeune. On passait beaucoup de temps à nous entraîner et à courir ensemble à travers les bois. Il avait dit avoir été impressionné par ma façon de combattre, que j'avais mon propre style et que cela m'allait bien. Il n'avait jamais vu la guerre et sa principale activité était de défendre les frontières. Je pouvais voir son désir de vivre de Grandes Guerres, un vrai combat comme il disait. À travers lui, je voyais Aragorn dans son jeune âge. C'était quand même relativement bizarre, car il était sage dans ses propos, mais son côté "fou-fou" le prenait de temps en temps, me faisant exploser de rire.

Le printemps est arrivé et avec lui une lettre d'Estel. Elle était dans un état lamentable, complètement froissée et tâchée. Il avait dû écrire ça sur un genoux au milieu d'un orage, pas possible autrement... L'encre était diluée et certain passage raturé à la va vite.

Ma chère Maliha,

Cette lettre va te sembler courte ma grande amie et sœur, mais je n'ai eu que très peu de temps pour l'écrire. D'ailleurs le messager que nous avons croisé attend que je la termine avant même de l'avoir commencée.

Je vais donc être bref, ton sourire chaleureux me manque. J'espère que tu te sens bien en Lórien et tu y auras trouvé ce que tu cherchais.

Nous sommes quant à nous fatigués, cela fait maintenant trente années que je n'ai pas trouvé le véritable repos et nous avons décidé de venir nous reposer en Lórien quelque temps. J'espère t'y revoir pour te raconter mes aventures et rattraper nos longues années de séparation. Nous allons entamer la route d'ici peu et devrions arriver à Caras Galadhon avant l'hiver.

À toi, ma très chère sœur et avec ma plus grande affection.

Estel.

J'ai sauté de joie. Couru à travers les arbres et les ponts pour trouver Glorfindel et lui annoncer la nouvelle. Il était là, seul à contempler les arbres soucieux, mais qu'importe, cela faisait maintenant des années qu'il avait cet air-là sur le visage de toute façon.

- Glorfindel ! Glorfindel Estel vient en Lórien ! Je lui ai tendu la lettre, mais il n'a fait que la regarder avant d'afficher une mine grave. As-tu entendu ?

- Oui Maliha j'ai entendu, dit-il. Une lettre d'Elrond est parvenue à Galadriel pour lui demander l'autorisation de cette venue. Elle a répondu favorablement donc Estel, Elladan et Elrohir seront là dans l'hiver.

- C'est une si bonne nouvelle, dis-je en serrant la lettre sur mon cœur.

- Legolas les accompagne.

Je n'ai pas entendu dans un premier temps, trop excitée par la joie qui prenait mon coeur. Mais son nom m'a glacée.

- Quoi ? j'ai murmuré.

Ses yeux se sont de nouveau perdus sur les arbres alors qu'il évitait mon regard.

- Viens, suis-moi.

- Glorfindel ?

Mais il est parti sans rien dire de plus. Mon cœur battait la chamade. Autant parce que Legolas viendrait en Lórien, que le visage de mon ami qui maintenant serrait les poings en marchant. Il m'a entraîné dans son propre talan avant de rabattre le rideau et de gagner son balcon.

- Tu m'as bien entendu, Legolas sera avec eux. Visiblement, il a parcouru un long chemin avec Estel et les a aidés dans leur combat au Nord.

- Je sais très bien gérer mes sentiments Glorfindel, alors pourquoi cette scène ?

J'ai croisé mes bras avec un regard dur. Pour qui me prenait-il au juste? J'ai quatre-vingt-trois ans, je ne suis plus une enfant.

- Je le sais Maliha, mais il ne s'agit pas de ça, enfin pas complètement.

- Arrête Glorfindel, dis-je durement.

Il m'a regardé, étonné par le ton que j'ai employé.

- Ça fait quoi, quatre ans que tu te tortures l'esprit Glorfindel. Crois-tu que je ne l'ai pas vu ? Alors maintenant ça suffit.

- Maliha.

- Tu savais qu'il viendrait depuis le début, n'est-ce pas ?

- Oui, je le savais, Elrohir m'a envoyé des nouvelles.

- Et tu ne m'as rien dit ?

- Maliha, je sais très bien que tu maîtrises tes sentiments, je n'ai pas besoin de te le demander. Là n'est pas le problème.

- Alors dit-le ! j'ai hurlé. Quatre ans que tu te morfonds et que tu ne veux rien me dire. Alors dis-le une bonne fois pour toute.

Il m'a regardé avec tristesse. Une douleur surgit dans ses yeux m'obligeant à faire un pas en arrière et à regretter d'avoir crié.

- Très bien... dit-il.

oOo

Le vent commençait à être chaud. L'été était déjà bien entamé et nous avions parcouru la moitié de notre voyage.

- Il nous reste plusieurs mois de marche avant d'atteindre la Lórien, j'espère que Maliha sera toujours là-bas, dit Aragorn derrière moi.

J'ai grincé des dents en entendant ce nom. Je n'avais guère envie de croiser à nouveau ses yeux et son visage. Mais les arbres de la Lórien me manquent, cinq-cent ans que je ne les avais pas vus. J'ai fermé les yeux pour me souvenir de la couleur des feuilles, de l'odeur du bois si particulier, mais je n'ai trouvé que les yeux de Maliha dans mon esprit. Je me suis fait violence en grognant silencieusement.

Je l'avais trouvé belle, cette créature mortelle, cette erreur. La seule erreur que les Valars avaient créée. Toutes ses années, j'ai entouré son souvenir de haine et de dégoût. Maintenant chaque fois que son prénom parvient à mes oreilles, la vue de sa tête roulant par terre me fait sourire.

Elrohir était largement de mon avis. Cette femme n'aurait jamais dû exister.


oOo

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