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// ... Chapitre vingt-huit ... //

"Fuel to Fire" - Agnes Obel


Je ne l'ai pas vu...

.

Je n'ai pas pu l'atteindre.

.

Si je n'étais pas tombée, j'aurais pu le protéger...

.

Nous avions marché pendant une journée, une journée de silence... Un jour sans nous faire remarquer. Les elfes étaient dans un état second, le visage fermé. Même Armetiel ne disait pas un mot, lui pourtant si ouvert et bavard. La frontière Nord que nous visions était plus proche de la dernière. Nous allions passer la nuit dans les arbres et rejoindre notre poste à la lisière de la forêt demain matin avant que le soleil soit à son zénith.

Estel fumait sa pipe au bord de la plateforme en surveillant le sol d'un air soucieux. Glorfindel était avec lui et tous deux bavardaient doucement dans ce silence de mort.

- Vous ne l'aviez pas vu depuis longtemps, c'est ça ? me demande Haldir en s'approchant.

- Une trentaine d'années oui... je réponds avec un sourire.

- Vous avez dû le trouver changé ?

- Infiniment...

- Vous n'êtes pas une elfe, vous faites partie de la race humaine, je suppose. Cela doit vous faire bizarre de les voir vieillir ?

Je ne voulais pas y penser... Aragorn était de la lignée des grands rois, possédant le don de longévité, il était encore jeune, mais un jour... J'ai regardé Haldir en croisant les bras, inspire et finalement reste silencieuse en regardant le sol..

- Je suis désolé... Je ne voulais pas vous brusquer. Vous êtes encore une jeune immortelle.

Une jeune immortelle... J'ai quatre-vingt-trois ans... Mes parents devaient être morts et mes amis s'en approchaient.

- Estel a encore de nombreuses années devant lui. Il deviendra l'homme que je suivrais, je lui offrirai ma vie et me battrai à ses côtés.

- On entend dire qu'il a quitté cette voie Madame.

- Vous verrez, le mal ne se réveille pas sans que l'espoir n'accoure.

Il m'a regardé en souriant. J'appréciai beaucoup Haldir, derrière ces airs de gardien de Lórien froid et fier, se cachait un elfe bon et doux.

- Ce doit-être dur pour vous de voir le mal fouler vos terres de nouveau ?

- Vous n'avez pas idée... Mais le temps des elfes est révolu, les hommes prendront notre place sur la terre du milieu.

- Je trouve ça bien triste.

- Parce que vous êtes jeune Maliha.

Je n'ai pas répondu, essayant de trouver le sens de sa phrase... Ne voulait-on pas vivre ? La vie n'est-elle pas une bénédiction ?

- Vous verrez vous aussi, passer l'âge des quatre mille ans, on est fatigué.

Ce chiffre était impensable... À peine imaginable.

- Mes deux frères sont déjà sur le départ pour les Havres Gris.

- Vous avez deux frères ?

- Oui madame, Orophin et Rumil.

- Je ne savais pas...

- Vous ne bavardez pas trop.

- Je... Je ne suis pas chez moi, alors bon, et puis...

- Votre nature nous importe peu.

J'ai encore souri.

- Quand vos frères partiront-ils ?

- Probablement à la fin de la prochaine guerre, tout comme moi.

- La prochaine guerre ?

- Cela ne devrait pas vous surprendre, la sortie des orcs, cette ombre noire au Mordor, une guerre approche. Les mages bleus vous ont amené pour ça.

C'était vrai... Le mal était toujours là, mais une guerre ? Nous nous sommes quittés après un échange sur divers autres sujets et j'ai rejoint Aragorn et Glorfindel. L'elfe était contre le tronc d'une branche et discutait encore avec Aragorn. Je m'étais assise à côté de lui, puis contre lui, alors qu'il ouvrait un bras pour me permettre de me mettre à l'aise. J'ai entouré ma cape autour de moi et écoutais les voix douces des hommes que j'aimais le plus.

- Je pense que c'est un bon plan, la discrétion des elfes n'est plus à prouver, dit Aragorn.

- Ce n'est pas notre discrétion qui m'inquiète, mais les orcs. Holorïn avait l'air de dire que leurs flèches possédaient un poison puissant. De plus, ils n'ont pas pu le réaliser seuls, c'est impossible, quelqu'un est derrière tout ça.

- Où veux-tu en venir ,Glorfindel ? dit Aragorn en soufflant la fumée de sa pipe.

- Le poison ne doit pas être la seule aide que cette personne fournit, si tu veux mon avis, je dirais que leur méthode d'attaque et de combat est différente aussi. J'ai un mauvais pressentiment.

Glorfindel fronça les sourcils en regardant le sol anxieux. Aragorn n'a rien ajouté, mais je voyais clairement qu'il réfléchissait. J'ai caressé la joue de l'elfe au-dessus de moi d'un geste rassurant.

- Ne t'inquiète pas Glorfindel. Ce ne sont que des orcs et je suis là. Tout ira bien.

Il resta un moment à me regarder et acquiesça en posant sa tête contre la mienne. Les bras chauds de Glorfindel me rassuraient, l'hiver était glacial et les batailles qui s'annonçaient l'étaient tout autant. Je m'étais endormie dans les bras de mon ami en quelques secondes à peine...

oOo

- Oh Legolas, Armetiel, venez donc fumer de l'herbe à pipe tant qu'il y en a, lança Aragorn.

- Je ne comprendrais jamais votre amour pour cette chose mon ami, répondit Legolas.

- En vingt ans à mes côtés vous n'avez pas essayé une seule fois Legolas.

- Comme je le comprends, oh ! Maliha dort ? demanda Armetiel.

- Oui, ne vous en faites pas, son sommeil est profond, nous pouvons discuter.

L'elfe a légèrement relevé la cape autour de lui pour dévoiler le visage endormi de la femme dans ses bras.

- Elle a l'air d'une étoile comme ça. Si paisible.

- Dans mes souvenirs, Maliha a toujours eu un sommeil facile avec Glorfindel à proximité, dit Estel avec un sourire.

- Je vois cela, répond Armetiel en regardant la femme endormie.

Derrière eux, Legolas était imperturbable, mais son cœur n'était que colère. Voir les bras de l'elfe autour d'elle et la voir si apaisée lui donnait la nausée. Sa raison lui disait que c'était de la voir souiller un elfe, mais son cœur qu'il aimerait être à sa place.

- Vous êtes trop proche d'elle, seigneur Glorfindel, dit-il.

- Pourquoi ne le serais-je pas ?

- La déception en sera que plus grande, il répondit entre ses dents.

- Pardonnez mon langage, mais je trouve vos paroles excessives, lança Glorfindel sévèrement.

- Excessive ? Ai-je mal entendu ?

- Legolas, apprenez à la connaître et je suis certain que votre âme s'apaisera. Maliha est une sœur pour moi, et je peux vous garantir que son cœur est bon.

- Vous avez déjà tenu ce discours Aragorn et je vous ai répondu.

- S'il vous...

Mais Glorfindel le coupa d'un signe de main.

- Legolas Thranduilion je vous demanderai en ma présence de vous montrer respectueux envers elle. Il n'est pas une remarque que vous lui ayez épargnée sans en connaître les conséquences. À partir de maintenant, je me montrerai plus ferme.

- Ma foi, soyez-le.

L'elfe s'est retourné sans rien ajouter et Glorfindel a soupiré de mécontentement. La situation devenait tendue sans raison valable et il détestait ça.

oOo

Glorfindel m'avait réveillé bien avant que le soleil se lève, l'air était glacial et les bras de l'elfe me manquaient déjà... Il m'a tendu du pain elfique et un fruit.

- Prends des forces, la journée va être longue et la nuit avec. Prépare-toi, laisse ton sac ici, ne prends que le nécessaire.

- D'accord, merci.

Il m'avait souri avant de se retirer. J'ai mangé ce que l'elfe m'a donné et m'avance vers mon sac pour sortir de quoi me laver et attacher mes cheveux. Une fois propre, j'ai passé mon legging noir et un pull col roulé bleu marine à manche longue moulant en fine laine. J'ai souri en touchant la matière si douce et chaude, les elfes sont des magiciens... Mis mes bottes, accroché les chargeurs à mes cuisses et à ma ceinture, enfilé mon bustier court et enfin le harnais de cuir tenant Nordeline et mes deux armes. J'ai pris mon compagnon et le place sur mon poignet pour qu'il prenne une forme plus adéquate au transport. Il fondit et s'enroula autour de lui pour former un large bracelet serré et froid. Je me suis levée pour essayer de coiffer mes cheveux tenant le lien entre mes dents.

- Montre-moi tes cheveux, me dit Glorfindel.

J'ai tendu le lien à l'elfe tout en continuant de fixer mes manchettes. Les tresses des elfes ne lâchaient jamais et c'était un détail à ne pas négliger. Jamais, quand Arwen ou Glorfindel me faisaient une tresse haute, un cheveux passait devant mes yeux.

- Respire, reste calme et concentrée, nous ne savons pas quand ils arriveront, mais quand le moment viendra ne te laisse pas gagner par l'ombre et la colère. Ne fonce pas dans le tas, surveille tes flancs et tes arrières et par-dessus tout Maliha, repose toi aussi sur nous, tu n'es pas seule.

- Glorfindel...

- Tu as le droit de nous protéger, mais pas de sacrifier ta vie en faisant ce que tu ne peux pas faire. Tu as des limites à ne pas franchir toi aussi. Ne la laisse pas te prendre Maliha...

Je m'étais retournée pour me perdre dans ses yeux bleus. Mon cœur aurait dû lui être offert à lui... Tout aurait été beaucoup plus simple. Glorfindel était loin, profondément ancré dans mon cœur et mon âme, mais ce n'était rien de plus... Rien d'autre qu'une amitié démesurée et une confiance aveugle.

- Je ferais attention, dis-je en prenant son visage.

Je m'étais suis mise sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue, il s'est tendu et un sourire malicieux est apparu sur mon visage.

- Ne me dis pas qu'un simp...

- Seigneur Glorfindel ?

Glorfindel s'est retourné, pour montrer la dernière personne que je désirais voir...

- Si vous êtes prêt, nous y allons.

- Allons-y Maliha.

J'ai eu droit au regard le plus sombre et assassin que j'avais jamais vu. Glorfindel est parti et Legolas lui a laissé la place, mais il est resté là à regarder le sol puis moi. Sa mâchoire était crispée et ses mains serrées laissaient apparaître les os blancs.

- Impossible. Quelle personne pourrait aimer une créature telle que vous ?

Il était parti... Depuis quand, aucune idée... Combien de temps étais-je restée à me répéter la phrase qu'il avait dite ? Je ne savais pas et j'ai continué de regarder l'endroit qu'il avait quitté depuis longtemps sans pouvoir m'en détacher. J'ai renvoyé ma tristesse, l'ai lâchement planqué quelque part où elle ne me fera pas souffrir et partie.

J'ai rejoint le groupe d'elfe qui s'était regroupé autour d'une table. Haldir avait les bras croisés et affichait un sourire en me voyant arriver. Sourire que je n'ai pas pu rendre en voyant Legolas sur sa droite.

- Nous formerons deux groupes, commença Haldir. Un à la lisière de la forêt principale sur les plateformes frontières et l'autre de l'autre côté de la plaine, caché dans les rochers et les quelques arbres qui s'y trouvent. Ce groupe sera le plus exposé quand ils arriveront. Je propose donc que les plus expérimentés aux combats rapprochés y soient dirigés par le seigneur Glorfindel, Maliha, seigneur Aragorn vous ferez également partie de ce groupe. Je serais responsable de l'équipe côté Lórien, seigneur Legolas vous serez avec moi, vos talents d'archer nous seront indispensables. Nous attaquerons en premier, l'ennemi mettra longtemps avant de connaître notre position et les plateformes frontières nous permettront de nous déplacer rapidement afin de les berner. Le deuxième groupe les prendra à revers quand ils seront concentrés de notre côté. Notre groupe formera alors une assistance d'archerie en hauteur pour le groupe en bas. Armetiel, tu es un bon archer, mais tu iras dans le groupe de l'autre côté pour les soutenir depuis la plateforme des quatre arbres. Ils devraient passer dans la nuit comme toujours, nous sommes à quelques heures de la frontière, une fois là-bas, nous prendrons position jusqu'à la tombée de la nuit. Attention, les espions sont partout, nous resterons à couvert même durant la journée... Des questions ?

Ma foi, c'était plutôt clair. Nous avons rangé nos affaires et sommes partis au soleil levant. J'ai marché aux côtés de Glorfindel et Aragorn comme depuis le début. Je me sentais légère sans mon sac mais aussi démunie. Par soucis féminins, j'avais pris une brosse à dents et un petit savon que j'avais placé dans la petite poche à ma ceinture. "A la guerre comme à la guerre", il y a des limites et je ne suis pas une elfe. Si ça se trouve, les orcs ne seront pas là cette nuit mais la nuit prochaine... Alors bon, mon monde est au vingt-deuxième siècle à l'heure actuelle, je devais m'en montrer digne...

Comme l'avait dit Haldir nous avons atteint la frontière vers midi. Tout était calme et les oiseaux chantaient. Le soleil était haut dans le ciel et le brouillard s'évaporait lentement.

- Bien, dit Haldir. Formons les groupes, ceux côtés plaine allez-y, Armetiel, envoie un signal une fois que vous serez en position. Bon courage à tous.

Glorfindel pose une main sur mon épaule et la serre d'une manière rassurante.

- Allons-y.

Nous avons traversé la plaine d'herbes hautes à petite foulée. J'ai regardé tout autour de moi à l'instant où mes pieds ont foulé le sol de la plaine, je me suis sentie tourmentée. Nous avons atteint les rochers et les arbres qui se trouvaient là. Armetiel est monté sur la plateforme cachée par les branches et je me suis positionnée aux côtés de mes deux amis derrière le rocher principal. La flèche d'Armetiel a traversé la plaine dans un sifflement clair, permettant aux autres de comprendre que nous étions en position. Je voyais à environ trois cents mètres la lisière de la forêt et tout était calme. Le temps passe, le soleil baisse et le froid commence à revenir. La nuit tomba finalement et mon anxiété monta... J'avais un mauvais pressentiment, très mauvais.

- Glorfindel, ça ne va pas. Il y a un truc qui cloche.

- Calme toi Maliha, respire.

Je ne savais pas quelle heure il était, j'ai légèrement poussé ma manchette pour regarder le bracelet, deux heures dix du matin...

- Veux-tu quelque chose Maliha ? me demande Aragorn en buvant.

- Un café, c'est ça qu'il me faut.

- Un quoi ?

- Laisse tomber, non merci Aragorn tout va bien, dis-je en souriant.

- Il commence à geler, couvrez-vous vous deux, nous conseilla Glorfindel en nous tendant des capes.

J'ai placé la cape sur mes épaules après l'avoir remercié. Comment allaient les autres de l'autre côté ? Quatre heures du matin... J'ai baillé, la nuit commençait à être longue...

J'ai ouvert un oeil sur un ciel bleu avec des nuages blancs, j'étais toujours emmitouflée dans la cape et au même endroit, sauf que je m'étais endormie comme une merde visiblement.

- Eh bien, te voilà réveillée.

Aragorn était devant moi à manger du Lambas en souriant. Il m'a envoyé un morceau en riant. Je me suis levée pour détendre mes muscles et marcher un peu. J'ai levé les yeux vers la plateforme pour voir Armetiel assis à regarder au loin son arc à la main. Comment font-ils pour être toujours si concentrés ?

- S'il vous plaît, je veux un café.

La journée s'est déroulée de la même manière, heureusement que j'ai pris le minimum de survie, je savais que ça se passerait comme ça... Attendre et attendre encore dans le froid derrière un rocher... Glorfindel nettoyait sa lame encore et encore alors que je prenais le soleil sur un rocher en écoutant de la musique. Le soleil était chaud, c'était agréable d'être en dehors de la forêt. Je profitais de chaque rayon avec un grand plaisir.

- On te croirait au bord du lac en plein été Maliha.

- Si seulement tu savais ce que c'était, elfe pudique que tu es, dis-je en voyant mon elfe préféré à mes côtés.

- Le bronzage, c'est ça ?

- Exactement, j'ai passé tellement de temps sous les arbres de Lórien que je ne me souvenais plus du bonheur que ça procurait.

- Profites-en, va.

- J'y compte bien.

La journée s'était terminée comme ça, lentement entre quelques bouchées de pain et de fruits. La nuit est tombée très vite et je m'étais remise à ma place quand les premières étoiles ont scintillé dans le ciel, et les heures ont défilé. J'ai senti la fatigue arriver vers deux heures du matin, mais j'ai sursauté en voyant une flèche se planter à mes pieds. J'ai levé les yeux pour voir Armetiel nous faire signe d'en haut.

Mon cœur a tambouriné dans ma poitrine et je me suis retournée pour regarder le fond de la plaine.

- Ils sont là... murmure Glorfindel à côté de moi.

- Ils sont plus nombreux que prévu... ajouta Armetiel d'en haut.

- Combien en voyez-vous ?

- Une cinquantaine.

- Ça ira.

Je voyais clairement les torches au fond et leurs lents mouvements. *

- C'est bizarre, lance Aragorn une oreille sur un rocher. J'ai l'impression qu'ils sont le double.

- Armetiel es-tu certain de leur nombre ?

- Oui Glorfindel, je les vois clairement.

- Je dois me tromper alors, répondit le rôdeur.

- Ils sont à deux cents mètres, préparez-vous.

J'ai sorti Nordeline de mon dos sans un bruit et collé le rocher devant moi. Tout était silencieux, mais j'ai commencé à entendre les pas lourds et les grognements de la garnison. L'équipe en face devait donner le départ de cette bataille, alors nous avons patiemment attendu le signal. J'ai regardé la garnison une fois qu'elle était sur nous. Ils étaient équipés pour le combat, boucliers, lances et poigne de fer à la main. Bizarre pour une simple garnison. Quelque chose n'allait pas, mais je n'ai pas eu le temps de réfléchir, les premières flèches ont commencé à pleuvoir de l'autre côté. Les hurlements des orcs ont empli mes oreilles, c'était là, le départ d'une nuit de folie.

Armetiel regardait le combat en préparant sa flèche. C'est lui qui devait donner le départ. Dès l'instant où les orcs s'avanceront vers la lisière de la forêt, ce sera notre tour. J'ai serré la lame dans ma main ne lâchant pas des yeux l'elfe sur la plateforme. Ma respiration était tranquille, ma concentration totale, la musique résonnant dans mes oreilles.

L'elfe banda son arc et tira sa première flèche. Mes jambes ont bougé, je suis passée de l'autre côté du rocher d'un saut souple et couru vers la garnison sans me poser de questions. Je voyais les flèches d'Armetiel qui passaient au-dessus de moi. Un orc tourna son visage, mais sa tête tomba à mes pieds.

oOo

L'équipe côté plateforme avait vu la première flèche abattre un orc sur l'arrière. La garnison était déjà presque sur eux, mais aucun des orcs n'était archer alors ils avaient l'avantage. Ils ont vu la Titan sortir des rochers et courir vers la garnison à vive allure. Elle est rentrée dans les flancs sans aucune résistance et a commencé à tout décapiter autour d'elle. Ses mouvements étaient rapides et précis. La lame luisait sous les reflets de la Lune et ils n'avaient que cette lueur pour se donner une idée des mouvements qu'elle faisait.

Un grand cercle vide s'était formé autour d'elle, les orcs l'entouraient de loin pour serrer sur elle un étau. Elle récupéra une arme sous son bras et les tua un par un, sans que personne ne comprenne comment cela était possible. Elle fut rejointe par Aragorn, Glorfindel et les autres, qui avaient été pour l'instant en soutien d'archerie comme les autres. Dans quelques minutes, les orcs seraient tous anéantis et cette bataille, terminée.

Legolas regardait la femme étendre un large mouvement de lame autour d'elle. Ces gestes le perdait dans la confusion, la main droite sur la lame, l'autre avec l'arme inconnue. Elle pratiquait un art qu'il n'avait jamais vu. Ce jeu de jambes si puissant, ses coups rapides et la lame qui semblait la porter comme il avait déjà vu auparavant. En plus de trente années, il pouvait voir que sa dextérité avait beaucoup évolué.

Il tua un orc qui arrivait derrière elle in extrémis, mais un autre arrivait déjà. Ces yeux se sont agrandis de terreur. Il était sur elle, lance dehors, en direction de son flanc. Il a hurlé son nom en encochant une flèche, mais c'était trop tard. La pointe transperçait déjà sa peau. Elle n'a même pas grogné. Arancha la lance en se retournant et la retire avant de s'avancer vers l'orc. Elle a tendu son bras, le bruit sourd de son arme s'est déclenché et la créature est tombée à terre.

Il n'en croyait pas ses yeux, elle continuait comme si de rien n'était, comme si la blessure avait disparu. Il se souvient plus tard de cette capacité unique de guérison instantanée... À cet instant, il était partagé entre soulagement et dégoût.

Il l'a regardée faire, se blessant encore et encore de tous les côtés. Protégeant les autres sans faire attention à ses arrières. Il voyait les flèches d'Armetiel la couvrir, mais toutes n'atteignirent pas la cible. Quelques minutes plus tard, le dernier orc était à terre et la lame du titan dans son ventre. La bataille était terminée. La femme a affiché un sourire ravi en voyant qu'aucune perte n'était à déplorer de leur côté. L'équipe plateforme était descendue des arbres pour les rejoindre, Armetiel fit de même, alors que le soleil allait se lever.

- La victoire est pour nous. Rassemblez les corps, nous allons les brûler ici même, le message sera clair, dit Haldir en rangeant ses lames.

oOo

Nous nous étions tous attelés à la tâche, le ciel était gris et menaçant de pluie. J'ai pris un orc pour le lancer sur le tas en formation et retournée vers un elfe pour récupérer un nouveau corps derrière lui. Il y a eu un choc, un simple choc, avant que je voie le visage de l'elfe devant moi tomber sous mes yeux.

J'ai relevé mon corps pour tomber en arrière et les flèches ont sifflé.

- Maliha ! hurle Armetiel qui tendait son arc.

Un archer était en face de nous. Un orc puissant, d'une taille démesurée. L'elfe semblait figé le regardant choqué. Je me précipitais vers lui aussi vite que mes jambes le pouvaient et sautai. L'orc décocha et la flèche atteignit mon dos. J'ai poussé un soupir de soulagement avant de m'écrouler sur le sol et levé les yeux vers Armetiel derrière moi, qui me regardait l'air hébété sans réussir à articuler un mot.

- Repliez-vous ! Nous sommes encerclés, c'est une embuscade ! crie Haldir dans mon dos.

J'ai serré la main sur le pommeau de Nordeline en regardant autour de moi, ils étaient partout.

- Maliha au contact ! hurle Glorfindel en me faisant signe d'avancer. Nous te couvrons.

Sans réfléchir, je m'étais lancée dans la plaine direction les rochers. J'ai senti les herbes fouetter mes jambes. Les flèches sifflaient dans mes oreilles, se mélangeant aux grognements des orcs. Une ligne de quatre se forma devant moi, d'un bruit sourd ils déposaient leur lourd bouclier dans l'espoir de m'arrêter. Mais c'était peine perdue... En hurlant de rage, j'ai levé la lame pour fendre leur défense.

Glorfindel a crié un ordre, mais mes sens étaient concentrés. J'ai eu seulement le temps de tourner la tête pour voir les orcs sortir de la forêt et prendre position de l'autre côté. Nous étions encerclés, faits comme des rats... Dans une volonté de reprendre position sur les plateformes, Glorfindel et les autres leur ont fait face.

Je devais les aider, abandonner ma position et les mener en lieu sûr. Un par un je les ai délogés, mais un visage hideux m'a fait face avec surprise alors que j'étais sur un autre. Je l'ai vu sourire de ses dents noires et pourries. D'une éclaboussure, une flèche transperce son crâne.

- Maliha revenez vers la Lórien, vous allez vous faire tuer si vous restez là-bas ! cria Haldir.

J'ai traversé la plaine sous une pluie de flèches. Les orcs m'ont pris en chasse et j'ai aperçu Legolas devant moi, tapis derrière une souche pour me couvrir. Les orcs sont arrivés sur ma gauche et j'ai dû interrompre ma course pour les affronter à l'arme de poing, tirant toutes les balles du chargeur. Avant que je ne puisse recharger, une flèche s'est plantée dans mon épaule en me projetant en arrière. Au sol, j'ai juste eu le temps de recharger une arme et de me rouler pour briser la flèche. N'ayant pas le temps de la retirer proprement, j'ai juste serré les dents le temps de me débarrasser d'eux une fois debout.

- Les arbres Maliha !! hurla Glorfindel.

Du bout des doigts, j'ai atteint la flèche pour la sortir dans un grognement avant de me précipiter à mon tour sous les arbres. J'entendais les lourds pas des orcs à ma suite, j'avais beau en tuer, la pluie de flèches ne semblait pas diminuer. À bout de souffle je me suis cachée derrière un arbre pour me laisser le temps de retrouver mes esprits et de recharger pour la troisième fois. L'adrénaline se diffusait dans mes veines et mon cœur battait dans mes tempes.

Il savait largement l'avantage, leur position était parfaite, nous empêchant de retourner dans les arbres. Ils avaient réussi d'une manière inconnue, à nous isoler loin des talans. Certes, certains d'entre nous y étaient parvenus, Haldir entre autres et Armetiel. Concentrée, j'ai essayé de faire un point rapide de la situation. Sur la droite était posté Legolas, qui m'avait couvert. À ma gauche, Aragorn avec Glorfindel derrière un gros rocher. Le reste de la garnison était derrière eux, donc une seule conclusion me vint à l'esprit, Legolas était en mauvaise posture, face à la plaine et donc aux orcs...

Il était à découvert et mon sang s'est glacé en voyant déjà les orcs arriver sur lui. Je les ai regardés prendre position en face de lui derrière les premiers arbres. Je n'avais pas le choix... J'ai serré la lame entre mes mains en me jetant dans l'arène. Ça n'a pas pris longtemps, la première flèche se plante dans mon mollet en m'arrachant un cri de douleur. J'ai simplement arraché le morceau de bois sans ménagement, mais une seconde s'est logée dans mon bras en arrêtant mon geste. Le sang chaud passe dans ma botte.

- À couvert ! Maliha, range-toi tu vas te faire tuer ! hurla Glorfindel derrière moi.

À peine avait-il fini sa phrase qu'ils se sont fait déloger lui et Estel. Ils ont couru vers un autre rocher, mais un orc est sorti de derrière un arbre. Mon sang n'a fait qu'un tour à la vue de son arc tendu dans leur direction. Je me suis levée d'un bond pour courir à en perdre haleine à travers les branches pour les atteindre. Glorfindel l'a vu et j'ai crié. J'y étais presque. La flèche est partie dans un sifflement, j'ai sauté en avant pour la prendre et m'étaler de tout mon long dans les feuilles sur le sol.

J'étais à genoux, observant maintenant Legolas reculer. Les orcs en face étaient trop nombreux et j'ai eu peine à le rejoindre en retirant la flèche.

- Rejoignez Aragorn, je vous couvre, dis-je en lui prenant le bras une fois à ses côtés.

Il m'avait fait un signe de tête avant de partir. Je l'ai couvert comme j'ai pu, mais deux d'entre eux ont réussi à passer. Il a sorti les deux lames et s'est battu à mes côtés. Nous nous croisions dans des gestes comme répétés depuis des années. Quand je me déplaçais, il comblait le vide que je laissais. Quand il faisait un pas sur le côté, je me décalais pour protéger son flanc. Glorfindel et Aragon nous couvraient des archers postés autour de nous, mais nous étions encerclés. D'un mouvement souple, j'ai roulé sur le dos de l'elfe pour changer de position tout en prenant Nordeline. Tranchant une tête et fauchant les jambes d'un autre me baissant pour lui laisser la visée de sa flèche vers le suivant.

- Repliez-vous ! On vous couvre !

On a levé le nez pour voir Haldir et les autres dans les branches. Legolas m'a regardé et nous avons couru vers les rochers devant nous. Nous y étions presque et les yeux d'Aragorn en face de moi, me priaient d'accélérer. Une flèche partie sur la droite en me laissant à peine le temps de dépasser l'elfe pour la prendre à sa place. Mes jambes ont lâché sous la douleur. Elle était beaucoup plus longue, faite pour engendrer plus de dégâts...

Legolas s'est penché et m'a relevé d'un geste pressé.. Je n'ai pas vu la seconde flèche. Elle était passée sous mes yeux comme un film au ralenti.

Dans un souffle j'ai tendu la main, mais c'était trop tard... Beaucoup trop tard. Je crois que j'aurai pu y distinguer le bois noir et même la pointe brillante. Mes yeux se sont écarquillés de terreur. Car elle s'est plantée dans son épaule d'un bruit sec.

Son corps a été projeté vers l'arrière sous la violence de l'impact... Ses jambes ont flanché et avant que je ne suisse faire quoi que ce soit, il s'est écroulé.

J'ai mis du temps à rassembler mes idées et à chasser la phrase qui tournait en boucle dans ma tête. Pas lui, je vous en prie, pas lui, c'est impossible. Et finalement, c'est sorti.

- Legolas ! j'ai hurlé à pleins poumons.

Son visage n'a exprimé que douleur. J'ai arraché la flèche dans mon dos avant de regarder celle dans l'épaule de Legolas. Le sang commençait déjà à envahir sa tunique.

Je me suis levée et l'ai pris par l'épaule, faisant de mon corps un bouclier. Les flèches transperçaient la terre et j'ai hurlé de douleur quand deux sont venues se planter de nouveau dans mon dos. J'ai réussi à nous mener derrière un arbre, juste à côté du rocher tant espéré.

Mais nous n'avions aucun répit. Il a attrapé fermement mon épaule, tenant mon corps assis devant lui, alors que je crachais du sang sur le sol dans une toux incontrôlable. Dans un hurlement de douleur, je les ai encore arrachés, mais c'était trop.... Mes yeux ont croisé ceux de l'elfe devant moi et il n'était que souffrance.

- Maliha, Legolas ! hurla Aragorn.

J'ai regardé la flèche dans son épaule. Le sang commençait déjà à imbiber sa tunique. Dans une inutilité totale, j'ai placé mes mains autour de la flèche pour limiter l'hémorragie, mais Legolas se saisit de l'une d'entre elles, me forçant à le regarder dans les yeux.

- Il faut se mettre à couvert... il a murmuré.

Avec un regard perdu, j'ai attrapé les yeux de Glorfindel. Il me fit un signe de tête rapide en serrant son arc et j'ai passé son bras sur mes épaules en attendant qu'il le bande. C'était le moment. J'ai couru en soutenant l'elfe, pour franchir les quelques mètres qui nous séparaient. C'était les mètres les plus durs de ma vie et Legolas s'est écroulé contre la roche en suffoquant une fois arrivé.

Il y avait du sang, tellement de sang ! Ce n'était pas normal, Legolas était un elfe et cette flèche ne devrait pas le mettre dans cet état. Je l'ai regardé attentivement, elle était énorme, identique à celle qui m'avait atteinte juste avant. Pourquoi utilisaient-ils de telles flèches ?... Les larmes remplissent mes yeux. J'ai senti la main de Glorfindel sur mon épaule et les émotions ont cessé de tourner comme par magie.

Mon esprit était redevenu un peu plus clair, sentant l'âme bienveillante de l'elfe à côté de moi m'envoyait des signes rassurants. Mes gestes sont devenus automatiques et réfléchis. Mon corps commençait à cicatriser et mon sang avait cessé de couler. Mais je savais très bien que le poison est dans mes veines et que je sentirais bientôt ses effets.

"Empêcher le sang de coaguler dans la zone, ralentir l'hémorragie le plus possible". En théorie, il ne faudrait pas retirer la flèche, mais si elle était empoisonnée, il fallait le faire. J'ai déraciné la flèche d'un coup sec de son épaule sans attendre. Il a hurlé en agrippant mon bras. Je ne me suis pas arrêté, passant mes doigts dans le tissu troué pour le déchirer avec force, je devais regarder la plaie.

- Comment c'est ? demanda Legolas à Aragorn.

- La flèche est empoisonnée, dit durement l'homme à côté de moi qui regardait la flèche. Il faut vous ramener de toute urgence à Caras Galadhon.

- Combien de temps ? il grogna.

- Maliha court vite, vous y serez en quelques heures, dit Glorfindel en rangeant son arc pour regarder la flèche à son tour.

Le sang sortait de sa plaie par vague et j'ai plaqué ma main sans ménagement. La sienne tienne toujours mon bras en le serrant sous la douleur.

- Je tiendrais, dit-il.

- Glorfindel il y a trop de sang... dis-je en le voyant couler entre mes doigts.

Mon cœur souffrait le martyre. Je le sentais s'enfoncer dans la peur et la panique. Des larmes incontrôlables dévalaient sur mes joues et Legolas me regardait de ses yeux de plus en plus vitreux.

- Mon Dieu, je t'en supplie... Je suis désolée, je ne l'ai pas vu... J'aurais pourtant dû la voir.

Ma voix était implorante et les larmes brouillaient ma vue. Je voyais toujours son visage se tordre de douleur sous la pression de mes mains. Le poison... Combien de temps pour un elfe ? Combien de temps tiendra-t-il au juste ?

- Maliha, tu dois l'emmener maintenant ! me crie Aragorn en se levant pour prendre position à l'arrière et tuer un orc.

- Il y a encore des ennemis, Glorfindel, Aragorn vous....

- Maliha. Nous y arriverons, tu es celle qui court le plus vite ici ! Tu es également blessée, si tu restes ici, tu y resteras, il te faut un contre poison !

J'ai regardé l'elfe qui me tenait à nouveau l'épaule, puis mes mains recouvertes de sang sur la plaie de Legolas. J'ai pesé le pour et le contre en vitesse, mais Glorfindel et Aragorn étaient les personnes les plus habiles au combat que je connaissais. Je savais pertinemment qu'ils s'en sortiraient sans moi... Et je serai paralysée dans quelques heures...

- Promets-moi de tenir, dis-je alors en regardant l'elfe. Je ne veux pas te perdre...

Glorfindel m'a répondu avec un sourire en caressant ma joue.

- Je te le promets.

Rares étaient les démonstrations d'affection chez Glorfindel, mais celle-ci me réchauffa jusque dans mes os... J'ai esquissé un sourire avant de revenir à mes mains ensanglantées.

- Très bien, il faut arrêter cette hémorragie avant de partir, ou du moins la diminuer, sinon il va se vider de son sang, dis-je en reprenant mes esprits.

Aragorn avait déchiré une longue partie de sa tunique en revenant que j'ai placée sur la plaie et bandé son épaule avec la longueur restante. Glorfindel me regardait faire sans rien dire. Legolas ne se débattait même pas sous mes doigts qui parcouraient la blessure. Je suis restée admirative face au sang-froid des elfes... Il a juste les sourcils froncés en contenant sa douleur. Il n'a pas protesté non plus quand on lui a dit qu'il serait placé sur mon dos. J'attendais qu'il dise qu'il préférait marcher, mais il était visiblement assez lucide pour se rendre compte de la gravité de sa blessure.

- Aragorn, penses-tu que je tiendrais jusqu'à Caras Galadhon ? demanda Legolas.

On l'a regardé sans savoir quoi dire.

- Aragorn, Maliha a reçu cinq flèches et j'en passe certainement... il inspira. Pensez-vous qu'elle est capable de parcourir cette distance avec moi ?

- Quoi ? j'ai murmuré stupéfaite.

- Je ne veux pas vous obliger à parcourir cette distance en étant un fardeau si cela met votre propre vie en danger.

- Legolas...

Glorfindel a froncé les sourcils avant de me lancer un regard en attendant la réponse.

- Maliha ? me demanda Aragorn.

- Le poison ne fera effet que dans quelques heures, je tiendrai, quoi qu'il m'en coûte.

Legolas m'a regardé pour jauger mes paroles puis a fait signe de la tête qu'il acceptait. Glorfindel a aidé l'elfe doucement à monter sur mon dos, puis je me suis levée. Il était plutôt léger, encore un avantage des elfes j'imagine.

- Cours aussi vite que tu le peux et ne te retourne pas. Je sais que tu y arriveras, dit Glorfindel en reprenant son arc pour nous couvrir.

- Empêche-le de s'endormir, le poison va commencer par le paralyser puis l'étourdir, tu dois être attentive... ajouta Aragorn. Sois prudente.

J'ai fait un signe de tête et commencé à courir à travers les arbres. 


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