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// ... Chapitre vingt-deux ... //

"All of us" - Fakear

Nous sommes partis quelques semaines plus tard après avoir reçu la réponse de Myrimir. Elle avait affirmé pouvoir fabriquer la lame que je souhaitais, même si cela lui paraissait difficile, elle acceptait le défi. Je ne sais pas combien de temps j'allais rester en Lórien, mais la perspective d'enfin découvrir Caras Galadhon m'enchantait et surtout, j'allais revoir Arwen. Elle me manquait tellement.

Glorfindel a volontiers accepté de venir avec nous. Il n'avait pas vu la Lórien depuis presque trois cents ans et les arbres lui manquaient.

Nous avons voyagé sans nous hâter, profitant des paysages. Je laissais le drone cartographier cette partie de la terre du milieu que je ne connaissais pas. Nous étions chargés. Lindir avait apporté certains outils indispensables selon lui et quelque poudre dont l'utilité m'échappe. Personnellement, j'avais bien sûr pris soin de prendre mon ordinateur et contre toute attente, malgré mon désaccord, j'ai accepté de suivre les conseils de Glorfindel et d'emporter Nordeline. Moi qui m'étais jurée de ne plus la brandir, la voilà derrière mon dos, comme neuve, réparée par Lindir avant notre départ.

J'avais protesté, durant des jours et des semaines, mais j'ai fini par céder. Il m'avait persuadé en disant que la route serait peut-être dangereuse et que pour l'instant, c'était la seule arme qui me convenait. Pas faux, me direz-vous... Alors, j'ai suivi la voix de la raison. En gros, j'ai pris sur moi.

J'avais parcouru Arda pendant un an et elle m'étonnait encore. Les montagnes étaient telles que je les avais laissées, sauf peut-être leur manteau blanc diminué par l'été. C'est la première fois que j'allais vers le Nord et découvrir de nouveaux paysages m'a ravie. Liméas semblait aussi heureuse que moi de redécouvrir le monde. Nous avons traversé un col pour franchir la barrière montagneuse et une fois au sommet, j'ai pu contempler vert dans toute sa splendeur. J'avais déjà été témoin d'une telle vue sur le dos de l'aigle pour fuir les wargs. Jamais je ne m'en lasserai, impossible...

Plusieurs fois, Glorfindel m'avait vue partir au grand galop une fois de l'autre versant des Monts Brumeux. Je me sentais tellement libre. J'étais restée enfermée à Imladris pendant des mois à maudire ma venue ici à cause de la guerre. Maintenant, en sentant le vent dans mes cheveux, j'ai réalisé à quel point l'aventure m'avait manquée.

C'est en arrivant à la lisière de la Lórien que j'ai constaté que je ne savais rien... Pire encore, que je n'étais rien... Non, je n'étais pas prête, pas prête du tout. Rien n'était comparable à la majesté des arbres devant moi. Ils sont immenses, leurs troncs d'un diamètre imaginaire et les branches d'un nombre incalculable. Je suis restée sans voix devant eux pendant de longues minutes avant que Glorfindel me dise que j'allais probablement avaler des mouches...

- Mais enfin, vous avez vu la taille de ces arbres ?! ça fait quoi, pff j'en sais rien, trente, quarante mètres de haut ? Même ceux de la forêt Noire ne sont pas comparables et déjà, j'ai été impressionnée.

- Il t'en faut beaucoup Maliha...

- Tu viendrais du même monde que moi, tu comprendrais...

- Sans aucun doute.

Il sourit avant de mettre une tape amicale sur la croupe de mon cheval.

- Allez, avançons.

Nous sommes entrés dans la forêt, les chants d'oiseaux résonnent autour de moi dans une musique lancinante et douce. Plus nous avancions et plus les arbres devenaient larges et plus grands encore.

- Lindir, Maliha, arrêtez-vous, lance Glorfindel en interrompant la progression après une heure de route.

- Glorfindel ?

Il lève le nez vers les arbres, cherchant quelque chose, puis se retourne avec un large sourire.

- Je sais que vous êtes là, Haldir, gardien des bois de Lothlórien.

J'ai suivi le regard de mon ami vers les cimes, mais sans rien voir. Les oiseaux chantaient toujours à tue-tête.

- Quel bon vent vous amène mon ami ?

Il était là, devant nous, sans que je ne sache comment il avait fait pour passer inaperçus. Il était blond, grand, large d'épaules et avait de beaux yeux bleus soulignés par une mâchoire carrée. Il se dégageait de cet elfe une autorité naturelle qui imposait le respect.

- Haldir, que je suis heureux de vous voir, cela fait des centaines d'années maintenant.

Glorfindel mit pied à terre pour rejoindre ledit Haldir et lui faire le signe de salut des elfes.

- Il y a en effet bien longtemps que les arbres de Lothlórien n'avaient eu la chance de vous croiser. La Dame m'a fait part de votre venue, je vous guiderai à travers les bois.

- Et je vous en remercie, je vous présente Lindir forgeron de Fondcombe et Maliha fille d'Illuviné.

Il m'a regardé avec des yeux perçants avant de me saluer rapidement. J'ai fait de même en plaçant une main sur mon cœur.

- Soyez les bienvenus en Lothlórien, allons-y.

Nous avons continué à travers les bois, l'air devenait de plus en plus frais, nous étions en plein cœur de l'été et l'air du bois apportait une fraîcheur bienvenue. Je me suis sentie apaisée en suivant les deux elfes qui discutaient des dernières nouvelles.

- Les orcs essaient de franchir la lisière du bois depuis l'année dernière. Je suis inquiet Glorfindel, je pressens une ombre grandissante.

- Nous la ressentons tous mon ami, voilà maintenant plus de soixante années que les deux Mages Bleus ont appelé Maliha et depuis l'ombre ne fait que grandir.

- On m'a dit que vous aviez combattu lors de la bataille des champs d'Erebor madame ?

J'ai détourné mon attention de la contemplation des arbres pour lui répondre.

- En effet... j'ai simplement répondu surprise.

- On raconte que vous vous êtes tenues entre l'armée de Pied-d'Acier et de Thranduil lui-même.

J'ai détourné les yeux en me remémorant cette partie sombre de mon passé.

- Oui, c'était il y a longtemps maintenant.

- Pour nous, c'est comme si c'était hier madame.

- Je veux bien vous croire, mais j'essaie juste de ne pas trop y penser personnellement. Et pardonnez-moi, mais "Maliha" suffira, je ne suis pas une Dame, Seigneur Haldir.

- Pareillement, je ne suis pas un Seigneur.

Il avait un sens de la répartie plutôt bien trempé pour un elfe, avec ce petit air supérieur que je n'avais vu que sur le visage d'Elrohir et les elfes de la Forêt Noire. Nous avons avancé doucement, tenant nos chevaux par la bride. Plus nous avançons et plus les arbres grandissent, ils semblent blanchir, comme si leurs contours luisaient. Les branches nous recouvrent comme un épais manteau protecteur. Leurs feuilles semblent avoir été dorées d'argent, les rayons du soleil qui les atteignent s'y reflètent comme sur un bijou, illuminant la forêt de ses reflets. La Terre du Milieu regorge de merveilles et cette forêt en fait partie. Jamais je n'avais vu pareil spectacle.

oOo

Plus nous nous enfonçons, plus les troncs deviennent grands et larges. Je suis sans mots, pas même une autre impression que celle d'être dans un conte de fée. Jamais je n'aurais pu imaginer un tel spectacle. Les feuilles paraissaient émettre une mélodie dans le vent en dansant dans un prisme de lumière.

Après plusieurs heures de marche, nous sommes arrivés devant une grande rangée d'arbres. Ils étaient d'une beauté à couper le souffle. Les uns à côté des autres dans un serré. Leurs branches s'entremêlent pour former une barrière végétale d'au moins trente mètres de haut. En face de nous une porte blanche et majestueuse, je dis blanche, mais en réalité, je n'arrivais pas à en distinguer la couleur. Je voyais les gravures en arabesque sculptées, mais de la façon dont je me plaçais le blanc agissait comme du cristal et des reflets doux de toutes les couleurs apparaissaient.

- Ouvrez les portes ! lance une voix en hauteur.

Mon souffle s'est coupé, la grande porte s'est ouverte sur un spectacle saisissant. Je n'avais jamais vu une telle beauté architecturale. Je n'arrivais pas à voir la fin des arbres, les troncs presque blancs étaient de plusieurs mètres de diamètre et de hauts escaliers s'y s'enroulaient dans des spirales majestueuses. Et que dire des bâtiments au milieu des branches ? Il n'y avait pas de toit à proprement parler, ou peut-être que si, mais sans aucun mur. Juste des colonnes blanches qui dégringolent dans le vide. Cette architecture donnait un aperçu de ce qu'aurait été l'art nouveau, s'il n'avait pas été soumis aux lois de la physique. Un délice pour les yeux. La pierre semblait lisse, presque douce et de la lumière paraissait en émaner. Les ponts passaient d'un arbre à l'autre sans pour autant gâcher cet ensemble féerique. Le bois blanc paraissait naturellement former les bâtiments. J'ai compris la grâce des elfes à cet instant, ainsi que leur pureté et à quel point l'humain pouvait être primaire. Je suis restée de longues secondes à dévorer la beauté des lieux.

- Maliha ? murmure Glorfindel à côté de moi.

- Oh, pardonne moi, c'est tellement beau. Je n'ai jamais vu une chose pareille. C'est, comment dire, fantastique.

- La Lórien est le berceau du monde elfique. Tu as devant tes yeux la plus grande cité elfique de la Terre du Milieu et aussi la plus vieille. Sache que très peu d'hommes ont eu la chance de voir cette cité, c'est un grand privilège pour toi.

- Et je m'en rends parfaitement compte... Je suis tellement heureuse de voir quelque chose d'aussi beau...

Haldir a confié nos chevaux à un écuyer avant de nous mener à l'escalier de l'arbre principal. À aucun moment je n'ai compris la manière dont les marches d'escaliers tenaient à l'arbre... La façon dont le palais somptueux vers lequel nous nous dirigions pouvait bien tenir m'échappe complètement. En même temps ce lieu était tellement magique... Tout chez les elfes n'était que magie... Nous sommes finalement arrivés en haut pour nous avancer sur une grande salle au sol blanc. Mes yeux se sont posés sur Arwen qui traversait la salle à grands pas pour venir à notre rencontre avec un sourire aux lèvres.

- Arwen... j'ai murmuré entre mes lèvres dans un souffle en franchissant les quelques mètres qui me séparaient d'elle.

- Maliha, cela fait si longtemps.

Je l'ai prise dans mes bras pour la serrer fort et elle a répondu à l'étreinte en passant une main dans mes cheveux.

- Tu m'as tant manqué mon amie.

- Toi aussi tu m'as manqué Maliha, les lettres ne suffisaient plus. Comment s'est passé votre voyage ?

- Sans encombre, nous avons fait bonne route.

Une vive lumière apparut derrière elle et j'ai reconnu Dame Galadriel, restée inchangée à mon souvenir. Elle tenait le bras de son mari, je suppose, que je n'avais jamais rencontré, Celeborn. Elle a affiché un sourire en croisant mes yeux et j'ai fait une révérence une fois devant elle.

- C'est un grand honneur de vous revoir, dit Glorfindel en s'inclinant à son tour.

- Cela fait trop longtemps que vous n'étiez pas venu dans notre région Glorfindel de la Fleur d'Or, nous sommes très heureux de vous accueillir. Vous également Lindir de forgeron de Fondcombe, je sais que Myrimir vous attendait avec impatience.

- Il s'est tourné vers moi en affichant un air mi-figue mi-raisin, la dame continuait de me sourire, envoyant un regard apaisant.

- Nous n'avons pas l'habitude de voir la race des hommes dans notre cité, mais vous êtes la bienvenue Maliha, fille d'Illuviné. Nous sommes honorés de pouvoir vous aider dans votre tâche.

- Vous portez en effet une lourde tâche Maliha et si notre aide peut vous apporter un quelconque soulagement, vous nous en voyez ravis. Nous vous sommes redevables pour l'éternité.

- Je ne vous remercierais jamais assez pour votre aide, c'est un grand honneur pour moi d'être ici.

- Un talan vous a été préparé. Comme je vous le disais nous n'avons pas l'habitude d'accueillir la race des hommes ici, j'espère que celui-ci vous conviendra, annonce la Dame d'une voix apaisante.

- Je sais par avance qu'il me conviendra, merci beaucoup pour cette attention.

- Il y a une chose que je souhaiterais vous demander, continu Celeborn. Nous avons eu récemment plusieurs attaques de nos frontières, nous sollicitons donc votre aide pour renforcer leur protection. Accepteriez-vous de nous aider ?

- C'est un grand honneur pour moi et j'accepte bien évidemment. Il est de mon devoir de protéger les peuples libres, mon devoir mais aussi ma volonté.

- Les elfes de Lórien se souviendront éternellement de votre aide, nous vous en remercions.

Il a été dit que je participerai aux patrouilles avec Haldir et la garde de Lórien. Glorfindel a également proposé son aide qui a été vivement acceptée. J'ai eu droit de m'entraîner suivant mes besoins, ainsi que de me déplacer librement dans la cité le temps de mon séjour.

Je dois avouer qu'au premier abord les elfes de Lothlórien étaient très impressionnants, en même temps quand on sait qui ils sont, il est difficile de ne pas être impressionné. Rien que de plonger dans les yeux de la Dame on pouvait y lire le savoir infini qu'ils portaient. Il était impossible de leur donner un âge, ils étaient comme suspendus dans le temps. Tout s'effrite, tout se transforme, mais pas eux. Rien ne pourrait les effacer, comme la pluie, l'air, l'eau ou le soleil, l'éternel sous toutes ses formes, un tout infini qui vous donne le vertige.

Je ne me suis pas sentie écrasée, ni plus petite face à eux. C'est comme regarder une œuvre d'art, tant d'émotions, tant de messages cachés dans leurs yeux. Il n'y a pas de place pour se trouver ou non inférieur à eux, juste le pouvoir de s'imprégner et de vouloir comprendre ce qu'ils sont.

Je suis restée longtemps dans mes pensées après notre échange, essayant de retrouver mes émotions comme je pouvais. À chaque fois que je voyais Dame Galadriel je me sentais apaisée et en sécurité, mais aussi intriguée et perdue.

Arwen m'a conduite à ma nouvelle demeure, j'étais lasse du voyage, mais la retrouver me marquait au visage d'un sourire impérissable. Elle m'a conduite à travers les ponts de la cité, chaque arbre étaient reliés les uns aux autres par une multitude de balcons et de ponts. C'est ainsi que j'ai compris que Caras Galadhon était en vérité une ville suspendue, les elfes vivaient au milieu des arbres. Les différents talan étaient disposés de-ci de-là entre les branches géantes baignant dans une lumière blanche vaporeuse. Le soleil peinait à pénétrer la cime des arbres encore épaisse au-dessus de nous. Les feuilles étaient d'une couleur argentée et semblaient scintiller quand les rayons se posaient finalement dessus. Elles étaient délicatement ovales révélant dans le vent le vert et l'argent comme pour danser. L'air était frais et boisé, on entendait juste le vent dans les feuilles et les murmures des elfes. J'ai inspiré une grande bouffée d'air pour savourer cet instant. Je me sentais bien, il n'y avait pas d'autre mot, car c'était bien la première fois de ma vie que celui-ci était enfin vrai.

- Cet endroit est magique. J'ai murmuré en marchant aux côtés d'Arwen sur une terrasse.

- Il est vrai que Caras Galadhon est une cité à part. Il n'y a pas de temps, pas de ténèbres.

- C'est ça et puis regarde autour de nous... C'est fantastique... Même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais pas pu imaginer une chose pareille.

- La magie des elfes est puissante.

- Et c'est à cet instant que je m'en rends réellement compte.

Nous avons encore continué à nous balader en savourant le paysage. Elle m'a montré la grande cuisine en me signifiant de faire comme à Fondcombe. La grande salle d'entraînement ainsi que les écuries, l'armurerie et les forges.

Nous nous sommes avancés pour voir les elfes au travail. J'ai aperçu au fond du grand talan une elfe blonde tenir une épée fine et brillante entre ses mains. Elle était grande et longiligne, regardant la lame d'un œil expert. Elle l'a tendu devant elle avant de la soupeser d'un doigt. Sa longue tresse dansait derrière son dos suivant ses mouvements. Elle a fini par ranger la lame en se tournant vers nous.

- Oh, je suppose que c'est vous ! dit-elle avec enthousiasme en déposant la lame sur l'établi en bois.

Elle récupère un chiffon et s'essuie vivement les mains en s'approchant de nous.

- Dame Myrimir je vous présente Maliha fille d'Illuviné.

- Enchantée de vous connaître, dit-elle une main sur le cœur.

- Pareillement.

- Je suis très heureuse d'avoir enfin un défi de taille grâce à vous, peu sont les demandes si particulières. Mais votre projet m'a particulièrement emballé et dire que je vais forger la lame d'un titan ! C'est un immense honneur madame.

Elle parlait à une vitesse fulgurante, d'une petite voix fluide et féminine pour un forgeron. Un doux sourire se formait sur son visage et l'excitation se lisait dans ses yeux verts.

- Je peux vous dire que ça ne va pas être une mince affaire. Je connais beaucoup moins les contraintes par rapport à Lindir. Je peux vous dire que j'utiliserai l'acier le plus dur que j'ai en ma possession, et s'il faut, je formerai un nouvel alliage ! On m'a dit que vous n'étiez pas regardante sur le poids de la lame, alors cela ne posera pas de problème.

J'ai tourné mes yeux pour croiser le bleu d'Arwen d'un air complice. Oui, cette elfe était particulièrement bavarde... L'étoile du soir a caché un petit rire discret.

- J'ai cru comprendre en effet que vous étiez le forgeron de tous les défis, dis-je en souriant.

- J'ignore si c'est vraiment le cas, mais j'aime la difficulté. S'il y a une solution pour forger votre lame, je la trouverai, soyez en sûre.

- Je vous fais entièrement confiance.

- Lindir m'a dit que vous aviez des outils particuliers pour travailler ?

- Ah, oui en effet mais vous vous habituerez croyez-moi, il n'y a rien de compliqué.

- Il me tarde de commencer ce projet avec vous Dame Maliha.

- Juste Maliha... Je ne suis pas une Dame vous savez.

- Très bien, alors juste Maliha.

Nous avons encore bavardé un peu avant de repartir vers ma nouvelle demeure. Cette Myrimir m'avait fait grande impression, il paraissait facile de communiquer avec elle, pétillante et extravertie pour une elfe.

- C'est une très jeune elfe d'à peine plusieurs centaines d'années. Elle s'est tout de suite intéressée à l'art de forger. Son père était lui aussi forgeron, elle a pris la forge lors de son départ pour les terres immortelles. Myrimir dit qu'elle est avec lui lorsqu'elle forge, qu'elle sent encore son âme dans les lieux. C'est devenue une des meilleures forgeronnes de la terre du milieu. Lindir a beaucoup de respect envers elle et son travail. Je n'y connais pas grand-chose, mais visiblement elle a trouvé de nouveaux procédés et alliages utilisés maintenant partout.

- J'avoue que c'est très impressionnant.

- Tu apprendras à la connaître et elle a un côté qui me fait penser à toi.

J'ai souri en regardant mon amie enjouée. Elle m'avait tellement manqué... Nos discussions complices, son doux sourire, juste regarder ensemble le paysage, savourer la paix. Nous avons encore traversé des ponts, puis monté des escaliers avant de tomber sur ce qui semblait être le cœur de la cité. Le nombre de talan était plus dense qu'ailleurs et j'arrivais à apercevoir au loin le palais de la Dame de Lothlórien.

- Ici c'est la grande salle de réception. La Lothlórien est connue pour ses danses jusqu'au petit jour. Nous sommes, je dois avouer, beaucoup plus sages à Fondcombe. Mais l'air hors du temps de Caras Galadhon pousse l'esprit à la liberté, tu pourras mettre plus souvent en pratique ton apprentissage avec Glorfindel ici.

- Si j'y suis obligée...

- Ne commence pas, sache que depuis que tu as annoncé ton arrivée il y a de ça quelques mois maintenant, j'ai eu le temps de te préparer pas mal de choses, des robes en l'occurrence et plusieurs tenues d'entraînement.

- Crois-tu que cela m'étonne...?

- Maliha, je croyais que tu serais plus mûre, à bientôt quatre-vingts ans il serait peut-être temps ?

Je l'ai regardé surprise, avant de rire aux éclats.

- Je crois que ta vision de la maturité est bien loin de la mienne Arwen ! On peut avoir quatre-vingts ans et être encore un enfant dans sa tête tu sais ? Je me demande même si ce n'est pas mieux quelques fois...

- Reste telle que tu es Maliha.

Elle m'a arrêté en disant ses mots avant de me prendre le bras.

- Tu m'as beaucoup manqué, tu sais.

- Tu m'as manqué aussi Arwen, plus que tu ne le penses. Et merci pour ses attentions, je n'en demandais pas autant, mais tu as toujours pris soin de moi, merci encore.

Nous avons continué encore et encore à grimper pour finalement nous tenir face à une porte. C'était peut-être la seule porte présente dans la cité. Tout était ouvert et aéré ici, en même temps, les elfes ne dorment pas. Le talan était légèrement à l'écart, dans un coin de branche, rattaché à un petit pont et un escalier. Il y avait une grande terrasse tout autour avec une rambarde de bois tressée. Il était ovale sur un seul niveau, parsemé de colonnes blanches dévoilant de grandes fenêtres aux courbes sinueuses. Le tout était un mélange entre humain et elfe, réalisé avec très bon goût. Arwen a ouvert doucement la porte pour me laisser entrer.

Je me suis sentie instantanément bien, les grandes fenêtres laissaient entrer la lumière. Sur la gauche, un lit de bois blanc semblait avoir poussé à même le plancher. Les pieds grimpants au-dessus du sommier, enroulant leurs branches en de délicates arabesques et ainsi former un cadre en baldaquin.

Sur la droite, au centre de la pièce un grand divan face à une petite cheminée, plus loin un large paravent finement décoré devait probablement cacher la salle de bain. Il y a deux grandes portes fenêtres de chaque côté de la cheminée qui donnaient sur la terrasse. Une commode et une penderie sur le mur de l'entrée et une grande bibliothèque. J'ai soupiré d'aise en me retournant vers Arwen pour lui montrer mon enthousiasme.

- Il te plaît ?

- C'est superbe tu veux dire non ! C'est beaucoup trop...

- Ils l'ont aménagé pour toi il y a quelques mois.

- C'est beaucoup trop d'attention...

Et tu mérites ces attentions Maliha, ta venue est une bénédiction des Valars, tu sembles l'oublier trop souvent.

- Je n'ai rien rajouté en m'asseyant sur le lit. J'allais me plaire ici, je le sentais. Arwen est restée avec moi une bonne heure en prenant mon bain. Nous avions tellement de choses à nous dire.

- Alors as-tu trouvé un bel elfe pendant ton séjour ici ? dis-je d'un air taquin.

- Maliha... Non je n'ai rien trouvé de cela.

- Ils sont pourtant pas mal du tout, un air un peu supérieur à mon goût, mais sinon c'est plutôt passable.

- Un air trop supérieur ?! Je rêve, tu es sans doute amoureuse de l'elfe le plus froid qui existe en terre du milieu, après son père bien entendu et tu me dis ça ?

- Je ne suis pas amoureuse Arwen.

- Que tu dis, tu ne t'en rends pas encore compte, voilà tout.

- Je viens d'arriver... On peut reporter cette conversation ?

- Très bien... souffle-t-elle en me tendant une serviette. "Comment va Estel ?"

- Un soupir sort de mes poumons en pensant au doux visage d'Aragorn.

- Je n'ai pas eu de nouvelles depuis cinq ans maintenant, je m'inquiète...

- Ne t'en fais pas trop, c'est un homme du Nord. Le voyage est dans ses veines, il reviendra crois-moi.

- Mais quand ? Dans encore dix ans ? Il a quarante-quatre ans Arwen. Quand il reviendra je ne le reconnaîtrais même pas... Le temps passe beaucoup trop vite. S'il n'était pas de la lignée des Dúnedains...

- Maliha, tu as le temps de le revoir. Il lui reste beaucoup, beaucoup d'années à vivre. Mon père a toujours dit qu'Estel deviendrait un grand homme, fais-lui confiance, il va bien, j'en suis certaine.

- Je l'espère... Crois-tu qu'ils les aient trouvés ?

- Je l'espère, c'est son peuple.

- Aux dernières nouvelles, il est devenu un rôdeur, donc c'est qu'il a dû trouver ses racines. Peut-être que fouler et parcourir la terre le fera changer d'avis sur son avenir...

- Espérons, fini-t-elle. Et toi ? Comment te sens-tu ?

- Comment ça ?

- Je ne t'ai pas vu depuis très longtemps Maliha. la dernière fois, tu étais plongé dans l'ombre...

- Arwen... Je vais beaucoup mieux, c'était il y a longtemps maintenant.

- J'ai eu très peur pour toi, tu sais.

- Ne t'inquiète pas, c'est passé maintenant, dis-je d'un sourire.

oOo

J'ai passé le reste de la journée à déballer mes affaires et me reposer et rejoint Glorfindel aux cuisines pour grignoter un morceau vers la fin d'après-midi. Il était avec Haldir à discuter autour d'un plateau de fruits et d'un thé. Leur conversation semblait sérieuse, je voyais l'elfe froncer les sourcils en frottant son visage.

- Il y a une mauvaise nouvelle dans l'air ?

- Maliha, comment es-tu installé ? me demande Glorfindel.

- Je n'aurais pas pu rêver mieux. C'est absolument parfait.

- Heureux de vous l'entendre dire. Votre venue à fait un gros remue-ménage pendant quelques mois, enchaîne Haldir.

- Ah... Pardonnez moi...

- Il n'y a aucune raison de vous faire pardonner, il est bon de bousculer un peu les habitudes. Et pour répondre à votre première question, oui les nouvelles sont mauvaises.

- Oh...

- Haldir me faisait part de leurs problèmes aux frontières, dit Glorfindel.

- En effet, nous rencontrons de plus en plus souvent des patrouilles orcs dans les parages. Qu'il y en ait une ou deux passe encore, mais ces temps-ci c'est plusieurs fois par mois. Nous connaissions leurs chemins habituels, mais aujourd'hui ils passent partout, de plus en plus à l'intérieur des bois et par des chemins qu'ils n'ont pas l'habitude de pratiquer.

- C'est très inquiétant en effet, conclu mon ami.

Je voyais bien dans les yeux d'Haldir que le problème était sérieux, ses lèvres se plissent, ses yeux deviennent sombres et regardent le sol. Un air triste passe dans ses yeux avant de continuer.

- Il y a pire, chaque patrouille double en effectif, ce n'est plus seulement un passage, mais bientôt une invasion, dit l'elfe le visage sombre.

- Que prévoyez-vous ? je demande en mangeant un raisin en vitesse.

- Nous avons prévu une grande patrouille dans trois jours en deux équipes, une ira au sud et l'autre au nord.

- Quelle est celle qui a le plus de chance d'être attaquée ? je continue, mangeant un autre fruit.

- Nous comptons juste faire de la surveillance au sud, ils n'ont pas encore vraiment tenté ce chemin, mais ils commencent à être vu de plus en plus souvent. Le nord est le point central de leurs attaques, ils semblent descendre le long des montagnes depuis le mont Gundabad.

- Quelle est leur destination ? demande Glorfindel.

- C'est assez flou, mais le Mordor semble le seul objectif...

- Ils essaient de créer une route à travers les bois... Mais la Lórien n'est pas une route directe, je ne comprends pas, dis-je en regardant la carte sur mon compagnon.

- En effet, mais le fait est qu'ils sont là et qu'ils sont chaque fois plus nombreux.

- Très bien, j'accompagnerai la garnison du nord. Nous devons leur faire comprendre que ce chemin leur est impossible.

- Vous venez à peine d'arriver Maliha.

- Qu'importe, les orcs ne se soucient pas de mon repos il me semble et je ne les laisserai pas marcher en Lórien, je pense que vous êtes d'accord avec moi sur ce point.

- En effet, mais vous êtes aussi une invitée de la Dame.

- Je vous arrête Haldir, j'ai demandé l'aide de la Lórien pour une arme, je crois que vous offrir la mienne en retour est normale. De plus même si j'étais une simple invitée, je ne serais pas resté les bras croisés.

- Comme vous voudrez, votre aide est sans doute la plus précieuse que nous ayons en cet instant. Je vous en suis reconnaissant.

Glorfindel fit part de son envie de nous accompagner également et finalement il a été décidé qu'il viendrait également. J'ai passé le reste de ma journée à flâner avec Arwen dans Caras Galadhon avant que nous regagnions ma chambre pour me préparer à sombrer dans la nuit d'un sommeil bien mérité. Nous avons encore discuté, rattrapé le temps perdu, partagé nos voyages, les dernières nouvelles du monde et les petits ragots qui circulaient par-ci par-là.

oOo

Je me suis levée au petit matin le lendemain, décidant d'aller méditer dans la salle d'entraînement. Je me suis assise en tailleur face au terrain de tire à l'arc en contrebas et laissé mes yeux se fermer pour ne plus rien ressentir. J'ai senti mon âme au fond de moi, le bleu dansait doucement en poussière autour d'une lumière blanche, puis le noir de la tour. Elle était là, la noirceur dans mon cœur, le cadeau empoisonné de Sauron. En essayant de la ressentir je comprenais qu'elle était une partie de moi, une partie sombre, un trou béant où l'on pouvait s'engouffrer, se cacher.

J'ai plissé les yeux en voyant que je n'avais aucun moyen de la sortir de mon cœur. C'était juste là et ça attendait de pouvoir engloutir mon âme. Paradoxalement, aucun danger ne semblait en émaner, c'était juste un trou noir, une façon d'éteindre la lumière. La haine, la colère et la tristesse étaient son moteur, elle étouffait ces sentiments, c'était le seul moyen pour les apaiser. J'avais déjà senti la manière dont elle engloutissait mon âme pour la faire taire, comme une bactérie, un champignon qui envahit tout et qui étouffe la lumière.

- Maliha.

J'ai ouvert les yeux, abandonnant l'étude de cette entité noire endormie pour croiser le regard de Glorfindel.

- Tu ne devrais pas faire ça, il a murmuré en se positionnant en face de moi jambes croisées.

- Je voulais juste l'observer.

- L'observer c'est lui donner de l'importance.

- Il faut bien que j'en apprenne plus, elle est en moi Glorfindel.

Il soupire.

- Fais attention... Ne t'en sers jamais.

- Oui.

- L'air de Caras Galadhon pourra t'aider.

- Je sais, Arwen m'a déjà parlé du bien fait d'être ici.

- J'aurais peut-être dû t'envoyer ici quand...

- Non, laisses tomber.

- Je voulais te parler d'un autre sujet depuis cette période-là. Tu as déjà détourné la conversation une fois, mais il faut que je te dise certaines choses.

Je l'ai regardé d'un air interrogateur en arquant un sourcil.

- Dis-moi ?

- Je voudrais parler de l'état de ton cœur.

- Hein ?

J'ai tourné les yeux vers lui avec un air coupable. Pourquoi tout le monde m'emmerde avec ça, hein ? Ne pouvaient-ils pas juste me laisser en paix ? J'ai fermé les yeux pour contenir l'énervement qui grandissait, visiblement la méditation ne pouvait rien pour moi aujourd'hui.

- Je l'ai senti à ton arrivée, il y a quelque chose qui a changé. Je ne veux pas te forcer à en parler, mais je sens qu'une partie de ton cœur s'est réveillée. Une partie qui est bien loin de la tristesse des combats.

Ah oui, cette conversation là.

- Écoute Glorfindel, Arwen me bassine suffisamment sur ce sujet... Crois-moi il vaut mieux que cela reste entre elle et moi.

Je soupire en regardant l'horizon avant de revenir à ses yeux. Il était grave et très sérieux, pourquoi, aucune idée... J'ai soupiré encore une fois.

- Je ne sais pas comment l'expliquer, c'est comme si jusqu'à présent mon cœur avait toujours été coupé en deux. Maintenant, je sens qu'il est entier, d'une certaine façon. C'est complètement con...

- Non... Pas du tout. Ton amour s'est réveillé.

- Arrêtez avec cette histoire d'amour réveillé. Je ne sais même pas si c'est ça, laissez-moi un peu en paix avec ça !

- Tu sais très bien ce que c'est Maliha.

- Tss...

Encore un soupir.

- Je ne pensais pas que tu réagirais à l'amour comme les elfes.

- Que veux-tu dire, je ne suis pas une elfe, je crois que ça se voit, dis-je en caressant mes oreilles rondes.

Il rit quelques secondes avant de s'expliquer.

- On dit que les elfes ont deux cœurs, un pour eux et un pour l'autre. Quand un elfe rencontre l'amour de sa vie, la seconde partie s'éveille et elle ne battra que pour cette personne.

Je ne suis pas une elfe bordel, quand comprendront-ils ça !

- Faut-il que je le répète Glorfindel ?

- Maliha, regarde la vérité en face, depuis combien d'années ressens-tu ça ?

- J'en sais rien...

- Arrête de croire que tu vas pouvoir y échapper. Tu...

- Je ne veux pas croire que j'ai autant changé que ça ! je l'ai coupé. Avant j'avais la maîtrise de mes sentiments. J'avais le choix tu comprends ? Là, tu veux me dire que mon cœur a choisi et que voilà, c'est terminé ? Que c'est lui et personne d'autre ? C'est une attirance à sens unique et même avec cette certitude mon coeur ne changera pas d'avis ? Enfin ! C'est n'importe quoi ! Mon avenir est foutu parce que j'ai choisi un mec comme ça en un clin d'œil ! Et Incha'Allah, on attend que les Valars fassent en sorte que ce soit réciproque, mais en attendant ma fille, tu ne ressentiras plus aucune attirance pour une autre personne ! Non, non, non, je refuse de ne plus avoir cette maîtrise de mon avenir !

Non, je ne voulais pas l'admettre. Si je le faisais, alors cela voudrait dire que j'avais complètement abandonné mon ancienne vie. Que moi, la jeune femme sans attache, qui aime le plaisir de la chaire de temps en temps. Le plaisir de la rencontre, le plaisir de se sentir séduite et de séduire en retour. Le plaisir de découvrir, de partager un instant intime sans lendemain, sans obligation, c'était terminé... Certes ici cette façon de vivre était mal vue, même insultante. Mais c'était moi, mes origines, j'ai aimé plusieurs fois et je suis heureuse de chaque expérience que j'ai vécue.

- C'est pourtant le cas... Tu ressentiras de l'attirance, mais ton "amour" ne changera jamais. Je suis désolé. Je voulais te parler de ça et aussi d'autre chose, mais...

- Balance, vu que c'est l'instant "Avenir Merdique", va jusqu'au bout.

- Je voudrais juste savoir qui c'est.

J'ai senti mes joues rougir sous les yeux de Glorfindel. J'avais l'impression de n'être sûr de rien. Tout était allé trop vite, mais pourtant au fond de moi je savais que mon ami avait raison...

- Je...

- Dis-moi juste si c'est un homme ou un elfe.

Je lâche un soupir. De toute façon je suppose qu'il arrivera à ses fins, alors autant lui donner ce qu'il veut.

- Un elfe...

- Je vois, un elfe de la Forêt Noire alors.

- Ça pourrait très bien être un elfe de Fondcombe !

- Ne me prends pas pour un idiot Maliha.

Glorfindel a affiché un regard sombre en détournant les yeux. Je ne comprends pas bien pourquoi il affiche cet air, mais je préfère ne pas continuer sur cette voie, mon cœur bat déjà suffisamment vite.

- Crois-tu que je ressentirai ça pour toujours ?

- Oui, ça ne partira jamais.

- Glorfindel, je ne le reverrai peut-être jamais. Et puis mes sentiments sont, je pense, loin d'être réciproque.

- Tu n'en sais rien Maliha.

- Ha, ha, je suis dans la merde...

- Pourquoi?

- Parce que c'est impossible... Il est... Impossible.

Il s'est avancé devant moi pour me dévisager d'un air encore plus sombre.

- Maliha, qui c'est ?

- Tu me fais peur Glorfindel. Pourquoi tiens-tu tant à le savoir ?

- Je dois le savoir.

J'ai continué à le regarder, essayant de déchiffrer les traits tirés de son visage. Mais s'il y avait vraiment quelque chose de grave, il me le dirait, Glorfindel ne veut que mon bien. À cet instant, l'agacement que je ressentais il y a quelques secondes s'est évaporé pour laisser place à l'anxiété. J'ai avalé difficilement ma salive, puis avoué.

- Legolas, fils de Thranduil.

Il n'a rien dit, ses yeux sont tombés sur le sol de la salle avant qu'il ne pousse un soupire en se levant.

- Glorfindel ?

Un long silence, l'elfe parcourait la salle en long et en large avec un air soucieux. Chacun de ses pas fait bondir mon cœur, je crains le pire. Il s'est finalement arrêté pour s'agenouiller de nouveau en face de moi avec son air sombre.

- Écoute Maliha, il y a une chose que je dois...

- Seigneur Glorfindel, Dame Maliha ?

Un elfe s'est présenté devant nous.

- Oui?

- Haldir vous fait mander pour l'organisation de la patrouille de demain.

Glorfindel a soupiré en lançant un regard agacé. Je l'ai vu hésiter, posant les yeux sur moi, son esprit était tourmenté.

- On en parlera plus tard.

oOo

L'elfe s'est levé pour regarder une dernière fois Maliha avec une pointe de tristesse. Alors c'était bien ce qu'il pensait, c'était bien lui... Pourquoi les Valars ont-ils choisi ce destin tragique à son amie ? Pourquoi Maliha devait-elle souffrir autant ? Sa tâche était déjà si grande alors pourquoi l'accabler d'avantage ?

Il devait parler à Arwen. Il devait trouver conseil pour savoir s'il devait le lui dire ou non. S'il devait avouer l'horreur qui mettrait à coup sûr le cœur de la Titan dans les ténèbres. Lui dire où conserver le secret ? Son esprit était déjà en train de se torturer. Il aimait Maliha comme sa propre fille, sa meilleure amie, une douceur immense émanait de son âme et de son cœur, alors pourquoi devait-elle mériter ça ? Par vengeance de ses prédécesseurs, pour la punir du passé ? Devait-il croire que les Valars avaient choisi cet amour parce qu'il devait apaiser les peines ?

Glorfindel ne savait pas quoi penser, mais la discussion la plus dure qu'il avait mis tant d'années à repousser, devrait un jour être faite.

oOo

J'espère que ce chapitre vous plaira :) et à bientôt

La bise

Nota: artiste Maxime BiBi

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