Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

// ... Chapitre vingt ... //

"Haunted" - Birocratic


Les jours défilaient, les uns après les autres et ma peine se diluait avec eux. Petit à petit, j'ai repris goût au quotidien. À la douceur de Fondcombe, le calme de ses habitants, l'air frais du matin. Même l'air sévère de Glorfindel me faisait sourire.

Gandalf a rapporté Nordeline que j'avais laissé au pied du roi Thranduil. J'ai passé des heures à la regarder sans pour autant la prendre entre mes mains. La lame était émoussée. C'était pourtant une lame forgée par les elfes, résistante à n'importe quelle épreuve. Une année entre mes mains avait suffi pour la mettre dans cet état.

Elle était pour moi le reflet de mon âme, usée et couverte de rayures en si peu de temps. Lindir m'a juré qu'il pourrait la rendre comme au premier jour, mais j'ai refusé. J'avais besoin de la voir comme ça, contempler ce que j'avais fait. J'étais une autre personne aujourd'hui et Nordeline me permettait d'admirer mon reflet...

Je dois aller de l'avant et laisser derrière moi la douleur. Devenir une autre personne que l'aveugle que j'étais avant et surtout, assumer. Maintenant, je sais à quoi m'attendre, je ne suis pas préparée, personne ne le peut, c'est impossible. Mais, à présent, je connais les enjeux et la mort.

J'arrive à sentir son ombre dans mon cœur, la force qui m'habite me fait peur autant qu'elle me rassure. Je sais que j'ai succombé une fois, laissant cette partie de moi prendre les commandes de mon corps, pour cacher les images horribles qui aurait pu encore plus me traumatiser... Mon cœur était comme hanté par l'obscurité, par une autre "moi", une moi capable de voir et de déverser tout ce sang, sans aucune émotion...

Que dois-je faire au juste ? La cacher, en parler ? Un nuage noir plane au-dessus de moi, je le sais très bien... S'il n'y avait que ça... Mais, il y a aussi autre chose, une chose que je n'arrive pas à oublier malgré les années qui passent.

Arwen est retournée en Lórien il y a des années maintenant et sa présence me manque. Elle est devenue pour moi comme une sœur, ma meilleure amie. Celle à qui je pouvais confier tous mes secrets, toutes mes peurs.

oOo

Flash Back

- Ton cœur est encore sombre Maliha.

- Tu pars dans une semaine alors que tu viens à peine de revenir Arwen...

- Je suis revenue parce que tu avais besoin de moi.

- J'aurai toujours besoin de toi.

- Maliha.

J'ai regardé les yeux de la belle elfe en face de moi. Elle affichait un doux sourire. Sourire qui m'a toujours rassuré. Elle m'avait tant manqué pendant son absence, elle était ma seule confidente, ne me jugeant jamais.

- Arwen, je dois te parler de quelque chose.

- Je t'écoute.

- Et bien... Il s'est passé quelque chose pendant ma mission avec les nains... Quelque chose auquel je ne m'attendais pas.

- Explique-moi.

J'ai soupiré sentant le rouge me monter aux joues alors que les souvenirs m'envahissaient petit à petit.

- J'ai fait une rencontre à Mirkwood.

- Oh.

Elle fit apparaître un fin sourire en buvant son thé. L'air était doux en ce mois de juillet. L'eau coulait doucement dans le lit de la rivière et les insectes dansants au-dessus en silence. J'ai pris une grande inspiration en regardant les rochers, essayant de contenir les souvenirs qui remontent le long de mon dos.

- J'ai rencontré un elfe et je ne sais pas pourquoi... Je l'ai rarement vu pourtant, mais... Je ne sais pas, c'est bizarre...

Les mots restaient coincés dans ma gorge. Je n'arrivais pas réellement à définir mes sentiments. Même envers moi-même, alors les expliquer...

- Il ne t'a pas laissé indifférente, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Et ?

- Et... Je ne sais pas. Je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Ça reste là en permanence. Je dois bien avouer qu'après plusieurs années, que ce soit complètement inhabituel. Je ne comprends pas pourquoi il ne sort pas de mon esprit.

J'ai froncé les sourcils en revenant à la contemplation de l'eau claire. C'était absurde...

- As-tu des sentiments pour cet elfe ?

La question m'a heurté de plein fouet et je l'ai dévisagée. Des sentiments ? Vraiment ? Serait-ce ça ? Pour que mon cœur batte si vite et que mes mains deviennent moites au simple souvenir de ses yeux...

- Je ne sais pas... Je ne comprends pas vraiment ce que je ressens. Je sais qu'il m'a attiré, mais pas de manière habituelle. Ça n'a rien à voir.

- C'est-à-dire ?

- Je ne sais pas, c'est fort, ça me colle. J'ai l'impression que c'est là en permanence. J'ai déjà été amoureuse Arwen, si c'est ta question, mais ça, c'est autre chose. C'est complètement différent du verbe "aimer" tel que je le connais...

Elle affiche un air sévère en posant sa tasse de thé sur la table en bois.

- Qui est cet elfe ?

J'ai hésité en la regardant.

- Qu'importe, je finirai par m'en débarrasser un jour ou l'autre. Il doit y avoir une raison quelconque. Peut-être que c'est parce que c'est la première fois que quelqu'un m'attire ici et que je suis juste incapable de contrôler mes sentiments...

- Maliha c'était il y a cinq ans maintenant et visiblement tu ne l'as pas oublié. Que te dis ton cœur ?

Je soupire encore en passant une main sur mon visage. Mon regard se pose sur le parquet de la terrasse avant de poser ma tête dans une main.

- Tss, c'est absurde Arwen... J'ai peur...

- Pourquoi as-tu peur ?

- Parce que je ne le reverrai peut-être jamais. J'ai peur qu'il n'y ait personne d'autre que l'image de cet elfe dans ma tête. C'est comme si c'était gravé au fer rouge Arwen. Comme si je n'avais pas le choix...

- Je vois, ton amour s'est réveillé.

- Quoi ? Non ! Arwen, je ne sais pas ce que je ressens, tu comprends ? Et puis, ce n'est pas réciproque...

J'avais plus peur encore maintenant...

- Comment ça ?

- Il ne peut pas, il ne semble pas m'apprécier, alors...

- Maliha arrête de tourner autour du pot, qui est-ce ?

Encore un soupir et je capitule.

- Legolas GreenLeaf.

Elle pose sa tasse et me regarde sévèrement avant de reprendre.

- Oh, alors tu l'as rencontré.

- Oui...

- Et pourquoi ce prince ne semble pas t'apprécier ?

- Il m'a poignardé à l'épaule. Arwen, c'était purement et simplement de l'orgueil.

Elle me questionna encore et encore pendant des heures. Je lui ai raconté chaque détail, chaque instant passé avec lui. Notre première rencontre, son père, notre discussion, la fuite, la blessure, la guerre et nos adieux silencieux. Plus mon histoire défilait et plus je la voyais baisser les yeux de réflexion avec un air sombre sur le visage.

- J'avoue ne pas comprendre son comportement, mais il semble néanmoins que tu ne le laisses pas indifférent.

- N'importe quoi... j'ai murmuré en passant encore une main sur mon visage.

- Le fils de Thranduil ne se lance pas dans une conversation étroite avec n'importe qui Maliha. Je l'ai rencontré à maintes reprises et nous avons échangé bien moins en plusieurs centaines d'années. Alors je peux t'affirmer que tu ne le laisses pas indifférent.

J'ai soupiré d'exaspération. Rien dans son comportement m'avait paru anormal ou permettant d'entrevoir une quelconque attirance. C'était même le contraire, et cet orgueil...

- Et sa lame alors ? Tu vas me dire qu'il a fait ça par courtoisie ? Je t'en prie...

- Peut-être qu'il voulait simplement t'arrêter.

- M'arrêter ? j'ai ri jaune.

- Tu m'as dit qu'il ne connaissait pas les titans, donc il ne sait pas que tu es immortelle Maliha. Il ne sait pas non plus que tu guéris très vite. Il a peut-être voulu te blesser justement pour que tu ne puisses pas continuer le combat.

- Tu vas chercher ça loin Arwen... Beaucoup trop loin pour que ce soit crédible.

- Il est comme son père, impulsif et froid... Cela ne m'étonnerait pas en réalité.

Je l'ai regardé incrédule avant de rire en posant ma tasse de thé brusquement dans la soucoupe.

- C'est quand même tiré par les cheveux. Il aurait pu simplement me le dire non ?

- Ne te l'a-t-il pas dit du tout ?

Je cherche dans ma mémoire avant de retrouver les images.

- Si... Si plusieurs fois même.

- Alors tu vois... J'ai peut-être raison.

Je ris encore en la voyant lever un sourcil.

- Mouai... Bref tout ça pour dire que je ne sais pas quoi faire, ni quoi penser...

- Tu le reverras Maliha et quand ce jour viendra ton cœur t'en dira certainement plus. Je crois même que tu sais déjà ce qu'il veut te dire, mais que tu n'oses pas voir la vérité en face.

- Arwen si c'est le cas, je suis perdue.

- Tu ne sais rien de ses sentiments mon amie.

- Ce que je sais, c'est que c'est un elfe, partant de là : la chose est impossible.

- Tu te dénigres beaucoup trop. Regarde toi, tu es belle, intelligente, certes ton caractère est peu conventionnel, voir explosif, mais tu as des atouts non négligeables.

- Oui et je suis une machine à tuer...

- Maliha...

Et c'est pourtant vrai... J'étais l'incarnation d'Attila le Hun, une belle image de l'homme.

Fin du Flash Back

oOo

Mon cœur a longtemps serré ma poitrine au souvenir de ses yeux. Le sentiment n'a pas grandi, mais pas diminué non plus. Je sentais cette partie de celui-ci battre douloureusement en silence. Petit à petit il s'est calmé, moins douloureux, mais toujours présent... Quand je regardais le ciel et les arbres. Quand je regardais les longs arcs dans la salle d'entrainement, je pensais à Legolas.

Je voyais mes cheveux blanchir, perdre leur couleur, année après année, mais ce sentiment ne décolorait pas lui. J'avais lu une phrase un jour dans un livre que j'adorais, "Quels que soient nos luttes, nos triomphes, la façon dont ils nous affectent, ils ne tardent pas à se fondre en lavis, à s'estomper, comme de l'encre diluée sur du papier", pourtant il ne partait pas et le temps ne faisait rien d'autre que montrer ma perte.

Puis Arwen est partie et je suis restée seule dans mes souvenirs. La méditation était bénéfique et chaque année, je devenais plus calme. L'ombre au fond de mon cœur toujours présente, mais lointaine.

J'ai encore essayé d'obtenir des informations sur mes prédécesseurs, mais je me heurtais à un mur et j'avais l'impression que tous les elfes ici gardaient précieusement leurs secrets. Je suis certaine qu'il y en a un...

- Je ne comprends pas pourquoi vous vous obstinez à en savoir plus sur ces hommes Maliha. Le passé est le passé. De plus vous n'avez aucun lien de sang entre vous, peste Vairëla.

- Je m'interroge. Vous n'étiez pas là devant le roi Thranduil à ne pas comprendre la moitié de ces reproches. Je cherche juste à comprendre cette réaction.

- Oh, alors vous êtes finalement passée par Mirkwood ?!

Allez, j'avais vendu la mèche que je refusais d'aborder sauf avec Arwen...Mes souvenirs de Mirkwood étaient à la fois les plus douloureux et les plus merveilleux depuis mon arrivée ici... À la simple allusion de Mirkwood, je voyais une paire d'yeux bleu-gris s'infiltrer dans ma mémoire. Ils me tordaient le cœur autant qu'ils le faisaient bondir.

- Pourquoi ne jamais nous l'avoir dit ? demande Sunniva.

- C'est un détail.

- Un détail des plus croustillant vous voulez dire, alors l'avez-vous vu ?

- Qui ?

Elle leva les yeux au ciel en soupirant.

- Et bien le prince de Mirkwood à votre avis ! elle avait lancé un morceau de tissu sur la table et levé les yeux au ciel.

- Oh... Oui, je l'ai rencontré, j'ai murmuré en prenant une gorgée de thé.

- Et ?

- Et... Vous aviez raison, c'est un très bel elfe, mais purement et simplement inaccessible. Et son caractère est impossible....

- Lui avez-vous parlé ?

- Oui, mais brièvement.

- Vous avez de la chance !

- Je ne sais pas si j'appellerai ça de la chance. Bref, n'essayez pas de changer de sujet, je cherche des réponses moi et je n'ai pas le temps avec ce genre de choses.

J'ai menti, mais je n'avais pas le choix. Il était ancré en moi de toute façon et passer du temps à parler de lui me soulevait le cœur. Il a fallu beaucoup de détails, que je m'efforçais de donner avec le plus d'assurances possible, pour assouvir ces trois dames intéressées. Bien que les souvenirs soient douloureux et qu'elles passaient leur temps à me demander à chaque fois plus de détails, il était agréable de passer les voir. Entre les essayages de leurs nouvelles fantaisies et les ragots de la terre du milieu, on était servi pour un bon moment. Je dois avouer qu'elles sont pour beaucoup dans l'amélioration de mon état. Elles ont le don de vous faire rire, de vous faire oublier. Ce que l'on attend toutes d'un moment entre femmes.

Les jours étaient longs, je n'ai pas pu reprendre l'entraînement d'un seul coup. J'en étais incapable et Glorfindel l'avait compris. J'avais besoin de respirer, de vivre autre chose, alors je me suis concentré sur Aragorn. Il a quatorze ans aujourd'hui, le temps passe à une vitesse remarquable sans m'en apercevoir. Je sens son âme d'enfant le quitter petit à petit. Il devient colérique et refuse l'autorité de est devenu un jeune adolescent, avec toutes les caractéristiques de cet âge... Beaucoup de choses m'inquiètent à son sujet, comme le fait de vivre avec les elfes par exemple... J'ai mis beaucoup de temps moi-même à m'adapter à leur façon de vivre, alors j'ose à peine imaginer ce que cela doit être pour un ado en puissance.

oOo

Flash Back

- Maliha ?

- Oui Aragorn ?

- As-tu déjà aimé ?

Je me suis sentie bête face à la question, mais je savais qu'elle viendrait un jour ou l'autre. Et quelque chose me dit que cette conversation allait être longue, très longue...

- Oui Aragorn plusieurs fois.

- Plusieurs fois ?!

Il a fait apparaître un air choqué sur son visage.

- Je ne viens pas d'ici, ça tu le sais,et je suis humaine, tout comme toi. Nous ne sommes pas des elfes, nous pouvons aimer plusieurs fois. Nous n'avons pas un partenaire dédié pour l'éternité, ou alors c'est très rare, du moins chez moi... Enfin, je suppose qu'ici, c'est quand même la norme. Mais nous ne mourrons pas d'un amour perdu comme les elfes et nous pouvons aimer quelqu'un, puis l'oublier. Tout est possible en amour Aragorn.

- Je vois... Comment ça fait ?

- Un silence... J'arque un sourcil.

- Je veux dire, comment on sait que l'on aime quelqu'un ?

Il avait les joues rouges de gêne, mais je sentais qu'il avait besoin de parler. J'avais raison, la conversation ne faisait que commencer. Il faut dire que les sentiments sont presque tabou ici. Il est de mon devoir d'informer Aragorn, étant la seule représentante de la race des hommes avec lui.

- Et bien... Quand tu es en présence d'une personne qui te plaît, déjà ton cœur bat plus vite, tu es mal à l'aise, tu as chaud, tu la trouves simplement belle à regarder. Ensuite, tu veux passer le plus de temps possible avec elle, lui parler, l'admirer et quand elle n'est pas là, elle te manque...

- Et comment on sait si c'est de l'amour ? Elle me plait d'accord, mais comment savoir si je l'aime ?

J'ai poussé un soupire en regardant le sol quelques instants... La question résonnait dans mon esprit et mon cœur s'est serré dans ma poitrine.

- C'est quand ça devient insupportable.

Il m'a regardé avec des yeux remplis de questions.

- Quand tu ne vois pas la personne en question, tu en es malade... Le manque est insupportable et quand tu la vois, tu as juste envie de te jeter dans ses bras pour la serrer contre toi. Ton cœur s'emballe, tu perds tes moyens. Tu souhaites respirer le même air qu'elle, devenir sa raison de vivre parce qu'elle l'est pour toi, tout lui donner, te donner en entier et pour toujours... Je suppose que c'est ça l'amour.

- Je vois...

Il a fait un pas en arrière en croisant les bras avant de détourner son visage rouge écarlate. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire devant ce visage d'ado penaud.

- Comment on s'y prend pour savoir si... Si les sentiments sont réciproques ?

- Hum... Et bien, même si cela ne s'applique pas aux elfes, si tu la vois rougir, si elle recherche ta compagnie, passe de long moment avec toi, accepte de danser plusieurs fois avec toi et surtout si tu la fais rire. Ça, c'est très important, si tu la vois rire c'est une très bonne chose.

- Et si ce n'est pas réciproque ?

- Elle t'évitera, ou même te le dira si elle voit que tu insistes. Les femmes sont généralement assez simples. On ne perd pas notre temps, enfin je suppose... Du moins je suis ce genre de femme.

Il semble réfléchir.

- Et après ? Tu lui fais la cour, c'est réciproque, mais après ?

Là, c'est moi qui suis devenue rouge écarlate... Je voyais très bien où il voulait en venir. Je n'avais pas de gêne particulière pour parler de ça avec mes amis avant, mais là devant cet ado perdu sans aucune expérience, dans une cité elfique où chaque chose est sacrée, c'est une autre histoire... J'avais depuis longtemps caché cette partie de moi.

- Oh, euh... Et bien, je suppose qu'Elrond te dirait le mariage.

Il fronce les sourcils...

- Je sais ça Maliha... Je voudrais juste savoir comment... Je sais que tu n'es pas d'ici, que tu vivais dans un monde plus libéré sur le sujet, Glorfindel me l'a dit... Alors, je me suis dit que tu pourrais m'en parler... Mais, je ne veux pas te gêner, alors si tu ne veux pas...

- Non non, tu as quinze ans Aragorn, tu es en âge de savoir, comme tu es en âge d'aimer pour la première fois... J'étais pareille à ton âge... Bon...

Je devais sans doute être la personne idéale pour parler de ça, c'est certain même et je veux même dire, heureusement que je suis là... C'est pas Glorfindel qui aborderait le sujet du "sexe" et encore moins Elrond. Je ne sais pas comment font les elfes de ce point de vue là...

Nous sommes restés longtemps sur le balcon de ma chambre à bavarder sur le sujet. J'ai essayé d'être la plus juste possible. Lui transmettre que c'était avant tout un acte à deux, que en aucun cas il ne devait succomber à son désir sans le consentement de sa partenaire. Le respect, la douceur et surtout l'amour. Dans les gestes, dans les mots... Je voulais lui transmettre le meilleur que j'avais connu. Pas seulement le plaisir de la chair, mais aussi le bonheur de le faire avec celle ou celui que l'on aime. Il est resté concentré tout au long de mes explications. Parfois rougissant, mais il se détendait en voyant que je n'avais aucune gêne à parler. Je devais bien dire que les débuts ont été difficiles, cependant plus la conversation avançait et plus je me sentais redevenir la femme libérée que j'étais autrefois.

- Tu sembles bien connaitre le sujet... dit-il d'un air taquin.

J'ai ri, avant de lui sourire.

- En effet... Dans mon monde, ce sujet n'est pas tabou. Il est même très souvent abordé. Pour nous faire l'amour et "baiser" ou faire l'acte pour le plaisir si tu préfères, sont deux choses très différentes. L'amour, c'est connaître et pour se connaitre il faut parler, c'est primordial. Tu apprendras avec le temps à aimer certaines choses et d'autres moins. Tu apprendras aussi la même chose chez ta partenaire. Il faut que tu sois attentif à ses désirs et aux tiens, trouver l'équilibre.

- Je vois.

- Ai-je répondu à tes questions ?

- Beaucoup plus en détail que ce à quoi je m'attendais... Merci beaucoup Maliha.

- Il n'y a pas de quoi, tu peux compter sur moi Aragorn, je serai toujours là pour toi.

- Que les Valars bénisse ta présence... Je me voyais mal poser ces questions à Glorfindel.

- Il aurait fait un arrêt cardiaque...

- Pour sûr.

J'ai ri encore à sa remarque, mais je sais que vivre ici quand on est adolescent avec toutes les hormones en ébullition, ne devait pas être évident tous les jours.

Fin du Flash Back

oOo

Tout changeait chez lui, sa voix, son allure. Il grandissait plus vite que je ne l'imaginais et quelque part cela me faisait peur. J'avais peur du moment où nous ne pourrions plus le retenir. Sa force était bien développée et son talent pour le combat irréfutable. Il était excellent à l'épée et un très bon élève, mais on pouvait sentir son envie de conquérir le monde.

- Je ne sais plus quoi faire... murmure l'elfe en tranchant une tranche de pain entre ses mains.

- C'est un adolescent Glorfindel, c'est normal et je peux dire d'avance que ça va empirer.

- Pardon ? Comment peux-tu savoir ça ?

- Je suis humaine, quelle question. À cet âge les jeunes se découvrent, leur mentalité change, c'est un passage vers l'adulte, une période très difficile... Il se transforme en homme.

- Valars... Je bénis le ciel que tu sois là.

Je ris avant de répondre voyant mon ami perdu.

- Il y a certaines choses que tu vas devoir lui dire Glorfindel, des choses sur lesquelles je ne peux pas t'aider...

- Et quoi donc ?

Glorfindel m'a lancé un regard plein de gêne avant de finir sa tasse de thé en détournant ses yeux.

- Sa famille... Il sait très bien que le clan des Dúnedains est au Nord, il va certainement vouloir en savoir plus sur ses origines...

- Nous lui avons déjà enseigné tout ce qu'il voulait savoir Maliha, nous ne lui avons rien caché.

- Je sais, mais j'ai le sentiment qu'il voudra y aller. Il va vouloir partir Glorfindel.

- Nous ne pourrons pas l'empêcher de partir s'il le souhaite.

- C'est certain, mais cette idée me fait peur.

- Maliha... Aragorn grandit, tu ne peux rien contre cela.

- Hum...

oOo

Aragorn s'est enfermé sur lui-même pendant un moment, rechignant à étudier, répondant même à Elrond de temps à autre. J'arrivais à distinguer l'homme qu'il deviendrait dans quelques années. Un bel homme au regard doux. Mais, il se sentait à l'étroit ici et cela influençait son comportement. Plus nous lui dressons de barrières, plus il se renferme dans ses convictions de vouloir partir.

- Maliha ?

- Oui Aragorn ?

- Penses-tu que je puisse accompagner Glorfindel aux frontières cette fois-ci ?

- C'est beaucoup trop dangereux, on en a déjà parlé.

- Mais Maliha je sais me battre.

- Oui, ici, aux entraînements.

- Si je ne croise pas le vrai danger, je ne pourrai jamais réellement me battre et tu le sais très bien.

- Aragorn...

- Arrête de me voir comme un enfant !

- Tu es un enfant ! Tu es trop jeune pour tuer. Tu n'as que quinze ans et tu veux déjà avoir du sang sur les mains ?

Il affiche une bouille mauvaise.

- Mais...

- Demande à quelqu'un d'autre, moi je passe mon tour mon grand.

- Tu ne pourras pas m'empêcher d'y aller un jour.

- Et ce jour n'est pas arrivé. Crois-moi, il vaut mieux le repousser aussi longtemps que tu le peux.

- Ne me fais pas payer tes regrets Maliha, je ne suis pas toi.

Mon sang n'a fait qu'un tour... Et la colère s'est infiltrée dans mes veines.

- Pardon ?

- Tu crois que je ne le sais pas ? J'arrive à voir les traces que la dernière guerre a laissées sur toi. Je t'entends hurler la nuit et tu n'as pas touché ton épée depuis des années.

Je me suis retournée pour lui faire face et le prendre par le col de colère.

- Tu ne sais rien Aragorn, tu ne sais pas ce que ça fait d'arracher la vie. Et aussi longtemps que je pourrai le faire, je t'en préserverai ! Arrête de te croire intrépide et prêt à affronter ça. Tu ne sais rien ! Tu ferais mieux de profiter de la vie tant qu'elle ne t'a pas montré ses pires aspects.

Je me suis détournée de lui sans un mot de plus... Il est vrai que je n'avais pas touché à mon épée depuis au moins dix ans... Chaque fois je regardais Nordeline avec la boule au ventre, et chaque fois je me disais "plus tard"... La lune était haute dans le ciel quand j'ai atteint la vaste salle d'entraînement face à la cascade. Les larmes coulaient sur mes joues. Les mots d'Aragorn m'avaient finalement atteint plus que je ne le pensais. J'ai croisé les bras en soupirant face à ma faiblesse mentale.

- Maliha ?

Je me suis retournée vite avant de dévisager Aragorn qui s'approchait de moi. J'ai détourné les yeux en lui renvoyant un visage plein de reproches.

- Je suis désolé.

J'ai soupiré en revenant à ma contemplation nocturne.

- Je n'aurai pas dû dire ça...

- Non tu n'aurais pas dû en effet...

- Pardonne moi...

Un silence, puis un soupir.

- Je veux juste te protéger Estel.

- Et je veux protéger les peuples libres, tout comme toi...

- Comme moi...

- As-tu oublié le but de ton serment ?

Quoi ? Je me suis perdue dans ses yeux encore une fois. J'y voyais la détermination. Celle que je devais afficher avant la guerre. Avant d'avoir du sang sur les mains.

- Bien sûr que non, j'ai répondu.

- Alors, réalisons le ensemble. Je ne souhaite pas devenir celui que chacun croit voir en moi, mais protéger ce monde oui, tout comme toi, et ramener la paix.

À cet instant, je n'ai pas vu le jeune garçon que j'aimais tant, mais un homme. Un homme courageux avec le port de tête d'un roi. Cette image restera éternellement gravée dans ma mémoire. Le premier jour où j'ai vu la grandeur de cet homme. Avec toute la détermination et la bonté dans ses yeux.

Quand avais-je abandonné mon but ? J'avais un jeune homme devant moi qui disait vouloir se battre. Cette détermination en lui semblait ne pouvoir s'éteindre.J'ai eu honte. Honte d'avoir presque abandonné... Je dois me battre. S'il y avait un espoir de gagner, un espoir de le voir roi, je dois me battre et l'aider à accomplir son destin.

Mon cœur a repris un nouveau souffle cette nuit-là. J'ai su que le sang sur mes mains pouvait avoir un sens...

oOo

Je ne me suis pas entraînée à me battre en premier lieu. Glorfindel voulait que je médite, jour après jour il me répétait « tu dois comprendre tes sentiments et les accepter », je suis certaine que vous pouvez entendre le ton sévère de l'elfe prononcer ces mots...

- Concentre-toi sur ce que tu ressens. Ne fuis pas tes sentiments, laisse-les entrer dans ton cœur et regarde-les uns par un.

- Je vais bien Glorfindel, je me défends.

- Oui, aujourd'hui tu vas bien. Parce que ton cœur n'est confronté à rien du tout !

Je suis restée clouée sur place sous les yeux glaçants de l'elfe.

- Je ne veux plus jamais te voir dans cet état Maliha. Les Valars t'ont fait don de clairvoyance, mais tu es incapable de le contrôler. Incapable de faire face à tes émotions ! Que se passera-t-il si tu ne reviens pas des ténèbres la prochaine fois ? Nous ne pouvons pas te protéger de toi-même !

- Je...

- Tu dois arriver à les affronter et à les comprendre !

- Je les comprends Glorfindel... Crois-moi je les comprends...

- Maliha... Je sais que tu n'es plus la même et que quelque chose de bon fait battre ton cœur, mais aussi qu'il y a l'obscurité. Je peux sentir cette part noire dans ton âme...

J'ai hoqueté de ne pensais pas que Glorfindel puisse sentir ça.

- Depuis quand ?

- Quand tu es rentrée.

- Et tu ne m'as rien dit...

- Je voulais que tu m'en parle par toi-même.

J'ai soupiré en regardant les armes rangées contre le mur de la salle d'entraînement.

- C'est arrivé quand je suis allée aider Gandalf... Je l'ai vu Glorfindel... J'ai vu Sauron et il m'a parlé.

- Que t'a-t-il dit ?

- Qu'il m'offrait le pouvoir de ne plus ressentir, pas même la peur. Qu'il m'offrait la possibilité de ne plus voir le sang, de devenir un être sans âme...

Le visage de Glorfindel est devenu livide. Rares étaient les fois où je pouvais lire les émotions sur son visage, mais celle-ci, je l'ai comprise en seulement quelques secondes. La peur... J'ai froncé les sourcils en la lisant dans ses yeux, alors je lui faisais peur maintenant...

- Je vois.

- Tu as peur de moi... N'est-ce pas ?

Il a regardé le sol avant de revenir à mes yeux.

- J'ai peur pour toi. Ce cadeau est empoisonné Maliha...

- Je le sais. Tu n'as pas besoin de me le dire, il vient de Sauron après tout.

- L'as-tu utilisé ?

J'ai inspiré en continuant de le regarder, mais je savais déjà qu'elle serait ma réponse.

- Non.

- Très bien. Tu n'as pas besoin de ça Maliha. Ta force, c'est la tienne et c'est toi qui décides de comment l'utiliser, en pleine conscience. Ne succombe jamais à ce pouvoir, il te consumerait.

- Tu sembles bien informé.

- Le seigneur des ténèbres donne beaucoup de choses, Maliha. Sous toutes les formes et le résultat est toujours le même.

J'ai cru voir passer la gêne dans ses yeux, alors je n'ai pas insisté, si je le faisais, je me vendrais. Non, je n'étais pas fière d'avoir menti à Glorfindel. Lui qui m'a donné beaucoup, mais je ne voulais pas lui faire de peine ou même le décevoir. Je n'utiliserai plus ce pouvoir un point c'est tout et pour ce faire, je devais travailler dur.

Les années ont encore défilé. Estel avait maintenant dix-sept ans et il est devenu un ado impossible à tenir. Son envie d'aventure commençait à le ronger et à nous ronger.

J'avais peur de le voir vieillir, peur de le voir rentrer dans le monde adulte et pourtant plus le temps passe et plus ses traits deviennent matures. Aujourd'hui, c'est devenu un jeune homme remarquable et beau. Il me dépasse d'un peu moins d'une tête et ses épaules sont devenues larges. Bien qu'il soit encore un adolescent, on devinait l'homme qu'il serait dans quelques années.

Fini le temps des jeux, fini le temps de l'insouciance. Nos rapports avaient changé. Nos conversations enfantines s'en étaient allées pour laisser place à des échanges plus sérieux entre deux adultes.

- Je ne rêve que d'une seule chose, c'est de découvrir le monde, dit-il.

- Estel, tu es encore trop jeune pour partir à l'aventure.

- Tu ne m'empêcheras pas de partir Maliha, nous avons déjà eu cette discussion.

J'ai arrêté mon geste avant de plonger dans ses yeux bleus. Son ton était intransigeant, sans aucune possibilité de négociation. Je savais qu'il partirait, il l'a toujours dit.

- Et tu comptes aller où exactement ?

- Au Nord. J'aimerai voir mon pays natal. Puis explorer juste le monde. Je me sens comme étouffé ici, j'ai besoin d'air.

Cette phrase m'a tordu le cœur, mais il était temps...

- Aragorn...

- Maliha, tu es une sœur pour moi et cela ne changera jamais, mais tu dois comprendre que j'en ai besoin.

- Je comprends... C'est juste que c'est trop tôt...

- Il sera toujours trop tôt pour toi.

J'ai rigolé, mais il avait raison. Pour moi, il sera toujours le petit garçon que j'ai serré dans mes bras et ramené à Imladris.

- Oui c'est vrai. Je vois encore en toi l'enfant que j'ai tant aimé.

- Je sais que tu ne veux que me protéger, mais tu ne pourras pas le faire éternellement.

- Oh, ça tu n'en sais rien du tout petit frère, je suis immortelle après tout.

Il a réussi à me faire reprendre l'entraînement et j'ai pu croiser le fer avec lui pour la première fois. C'est là que j'ai su qu'il était prêt. Ces gestes étaient parfaits et ses parades surprenantes... Plus le temps avançait et plus Glorfindel et moi constations que nous n'avions plus vraiment de choses à lui apprendre.

Le terrain et le monde extérieur feraient le reste, lui apprendrait à avoir son propre style, sa propre façon de combattre et d'appréhender ses peurs. Il lui manquait que l'expérience et le jour tant redouté est arrivé malgré moi, malgré mes conseils, malgré mon assentiment de sœur protectrice.

Il est parti quelques mois plus tard, prévoyant de rejoindre les fils d'Elrond au Nord. De découvrir sa nation et son sang, puis de parcourir le monde comme il l'avait dit. Il voulait y aller seul, de ses propres moyens... De vivre une vie de rôdeur, parcourir la terre du milieu et s'en imprégner. Je n'ai pas pu retenir mes larmes en le prenant dans mes bras quand il était à côté de son cheval devant le pont de Fondcombe.

Tout le monde était là pour bénir son départ. Il portait une tenue faite pour les longs voyages et de nombreux sacs étaient accrochés à son cheval. Il tenait fermement son épée contre lui en affichant un sourire triomphant.

- Revient vite... Fais attention, dis-je en le serrant un peu plus contre moi.

- Ne t'inquiète pas pour moi.

- Je serai toujours inquiète pour toi.

- Prends soin de toi Maliha et essayes de penser un peu à toi pendant mon absence.

- Je l'ai regardé passer le pont sur son cheval, je suis restée jusqu'à ne plus le voir. Glorfindel a posé une main sur mon épaule.

- J'ai l'impression que tout le monde me quitte... Je n'ai pas vu Arwen depuis des années et voilà qu'Estel part à son tour...

- Hé, je suis toujours là moi ! dit-il d'un air penaud.

J'ai tapé fort son épaule en riant et retire mes larmes d'un geste pressé.

- Que tu es con parfois...

oOo

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro