// ... Chapitre trente-sept ... //
"Red Sun" - Big Wild
Il fallait vraiment serrer...
Je grinçai des dents en tirant l'une des trois brides de la ceinture. Elle était là pour soutenir mon dos, englober le haut de ma taille et une partie de ma poitrine, épousant les formes de ma poitrine dans une armature solide, parce que si je devais courir, autant soulager mes muscles. Fixer le lourd fourreau de Laureline dans mes reins et soupirer une fois la tâche terminée. J'ai replacé le kimono qui tombait sur mes cuisses, le passant correctement sous Laureline. J'étais bien, confortable dans le pull blanc tout doux et protégé par le kimono épais doublé d'une fine fourrure. Il montait sous mes oreilles, protégeant mon cou du froid.
Il faisait encore nuit... L'hiver avait pris possession des lieux et seuls les Valars savaient à quel point je n'aimai pas le froid. Mais nous allions descendre le long des montagnes et même si cela serait une épreuve pour moi, je ne pouvais que sourire en pensant que j'allais pouvoir poser mes yeux sur la neige à profusion. C'était tellement beau et imaginaire pour moi la neige. J'ai laissé la cape dans mon sac en regardant le ciel depuis le balcon, pas un seul nuage, la journée allait être agréable...
J'ai fermé la porte sans me retourner. Pourquoi le devrais-je ? Mon retour serait suivi par un nouveau départ, un départ pour une nouvelle vie ailleurs. Si je revenais bien entendu. J'ai parcouru les rues silencieuses, les elfes allaient dans la même direction que moi, mais leurs pas étaient inaudibles comme d'habitude. L'air froid s'engouffra dans mes cheveux en arrivant devant les escaliers de la terrasse. Ils étaient déjà presque tous là, j'ai croisé les yeux de l'elfe qui me dévisageait en descendant les marches, mais lui fit néanmoins un signe de tête respectueux, qu'il ne me rendit pas...
J'ai salué Boromir qui m'a répondu par un sourire chaleureux. Gandalf qui soupirait, les hobbits qui perdaient leurs yeux sur la lame dans mon dos, Gimli qui pestait déjà contre Legolas qui ne me voyait déjà plus...
- Maliha, ton sac, me demanda Aragorn, tenant le poney par la bride.
- Bonjour Estel, dis-je en lui tendant.
- Bonjour, comment était ta nuit ?
- Agitée...
- Tout comme la mienne...
Son visage était fatigué, ses yeux tristes et son teint pâle. Quelque chose était probablement arrivé.
- Estel, tout va bien ?
- Non, et je ne veux pas en parler.
J'ai froncé les sourcils, prête à engager le conflit, mais Elrond arriva à cet instant. Mon regard croisa les yeux d'Arwen à côté de lui, elle aussi avait un visage triste au-delà des mots. N'ayant pas vraiment besoin de plus de réflexion, j'ai dévisagé Aragorn d'un regard dur, qui baissa automatiquement les yeux. Il crachera le morceau tôt ou tard...
Glorfindel était venue à côté de moi et... me prit dans ses bras sans que je n'eu le temps de dire ouf. Surprenant soit disant passant...
- Fait attention Maliha, prends le temps de méditer, ne la laisse pas te prendre et reviens moi...
Il avait déballé ses paroles en quelques secondes, comme on déroulait une check list... J'ai serré mes bras autour de lui, rempli mes narines de son odeur en fermant les yeux.
- Attends-moi Glorfindel, si je reviens, c'est que tu auras eu raison de me faire confiance... Si je ne reviens pas c'est, soyons honnête, c'est que je serais morte dignement. Je ne reproduirai pas ce qu'ils ont fait, tu as ma parole.
Il quitta mes bras et caressa ma joue en affichant un doux sourire.
- Quel que soit l'avenir, tu es mon premier ami sur cette terre Glorfindel et ça je ne l'oublierai jamais.
- Je ne t'oublierai jamais non plus Maliha, mais je suis certain de te revoir.
- Alors nous verrons... inch'Allah comme on dit chez moi.
- Quoi ?
- Si Dieu le veut Glorfindel, si Dieu le veut...dis-je en m'éloignant de lui pour aller vers Arwen.
Elrond me fit un salut que je lui rendis en m'avançant vers l'étoile du soir.
- Tes yeux sont bien tristes Arwen.
- Ce n'est rien, la tristesse de vous voir partir...
- Nous nous reverrons, je l'espère.
- Je l'espère aussi, sois prudente Maliha.
- Je le serai. Ne perds jamais espoir, dis-je en la quittant. Arwen, je prendrai soin de lui, tu as ma parole.
Aragorn me lança un sourire inquiet quand je revins à ses côtés.
- Vous voici donc tous les dix sur le grand départ de notre destinée à tous. Rien ne vous tient enraciné à cette mission. Vous êtes libres de vous arrêter où vous le souhaitez et aucune rigueur ne vous en sera tenue.
J'ai vu Glorfindel se tenir fièrement à côté de lui et m'adresser un signe de tête.
- Maliha, fille d'Illuviné, puisse vos forces protéger cette compagnie, mais tout comme eux, rien ne vous oblige à aller au-delà de ce que vous souhaitez.
- Oui, mon Seigneur, je ferai de mon mieux, dis-je en faisant un signe de main bancal.
- Que la grâce des Valars vous accompagne tous et vous ouvre les chemins de la lumière.
Il y eut un faible silence.
- La communauté attend le porteur de l'anneau, lance Gandalf en choquant son bâton sur le sol.
Frodon marcha doucement vers lui et la communauté suivit doucement. Un dernier regard à Glorfindel, et le signe d'adieu que je lui rends. Le même à Arwen et à Elrond avant que je ne suive Estel et le poney à l'arrière du groupe.
oOo
Nous avions pris la même route que pour aller en Lórien. J'ai admiré les montagnes et leurs manteaux blancs. C'était tellement beau et imaginaire... Tout le monde était silencieux, même les hobbits, Frodon marchait avec Gandalf, Boromir derrière eux, Gimli, Legolas et enfin Estel et moi qui fermions la marche.
- Vas-tu me parler ? je demandai à l'homme discrètement.
- Pas encore Maliha... Laisse moi un peu de répit...
- Très bien, tu sais que tu peux toujours compter sur moi Aragorn.
- Je sais Maliha... dit-il en baissant la tête.
Je l'ai abandonné pour remonter vers l'avant en trottinant, passant Legolas et le nain.
- Déjà si pressée Madame ? lança Gimli.
- Maliha Gimli, Maliha ! dis-je sans ralentir.
J'ai rejoint Gandalf et Frodon.
- Oh, Maliha ?
- Je voulais passer un peu de temps avec vous, dis-je souriant.
- Vous paraissez enjoué Dame Maliha, constate Frodon avec un sourire.
- Oui, j'aime voir les montagnes, elles me rendent toujours heureuse.
- Et pourquoi donc? demanda le hobbit, surprit.
- Chez-moi la neige n'existe plus... Alors c'est toujours un agréable moment quand je peux contempler les monts enneigés.
Nous avions parlé longtemps avec Frodon, principalement de mon monde. Il était très curieux, alors je lui décrivis les déserts brûlants, les grandes plaines, les plus hautes montagnes, et ce qu'étaient autrefois l'Arctique et l'Antarctique... Essayant de décrire les images que j'avais vues dans les magazines et les livres d'histoire...
- Vous parlez comme si ce temps était passé depuis longtemps ?
Laissant mes yeux se poser sur le sol enherbé, je ne voulais pas encore raconter ça... Je voulais seulement décrire mon monde comme il devrait être... Alors j'ai changé de sujet et ai commencé à parler des coutumes bizarres des hobbits. Bien entendu, je les connaissais déjà depuis longtemps, ayant passé beaucoup de temps avec Bilbon, mais Frodon avait une manière différente de raconter, quelque chose de beaucoup plus moderne.
La première journée est passée vite, nous nous étions arrêtés pour manger et repartir jusqu'au couché du soleil. Les hobbits étaient épuisés. Aragorn et Legolas ont pris la première nuit de garde. J'ai eu beaucoup de mal à m'endormir avec les ronflements perpétuels du nain, mais la nuit dernière avait été courte...
Le lendemain et les jours suivants ont été maussades, il pleuvait et le vent était glacial. Je serrais la cape autour de moi, même si mes vêtements étaient chauds, le vent s'engouffrait dans mon cou et la capuche de fourrure dégoulinante de pluie n'arrangeait pas les choses. La marche était compliquée et éprouvante pour les hobbits, je les voyais peiner et souvent trébucher sur la pierre mouillée. Heureusement, en longeant les montagnes, nous passions par deux rivières, l'eau était glaciale, mais j'ai pu au moins en profiter pour me laver et prendre soin de moi. Je sais pertinemment que les voyages étaient durs, mais je bénissai les rivières de soulager mon mal...
Ce soir-là, après une semaine de marche, j'étais rentrée au camp les cheveux lavés et propres, mais complètement gelée... Heureusement, le feu était là pour me réchauffer, ça n'avait pas empêché Estel de se moquer avec un rire délicat.
- Au lieu de rire, pourrais-tu faire mes tresses ? demandais-je en lui tendant le peigne.
- Je ne suis pas la meilleure personne pour ça tu sais Maliha.
Je l'ai regardé, passant encore le tissu dans mes cheveux avec l'espoir de les sécher.
- Je peux le faire si vous le souhaitez ? proposa Sam timidement.
Je l'ai regardé incrédule triturer ses mains.
- J'ai... J'ai de nombreuses cousines et... Je sais faire les tresses que vous aviez Madame.
- Et bien Sam, me voilà bien étonné ! lança Merry.
- Je souhaite juste me rendre utile !
- Ça va, ça va, personne ne dit que tu souhaites faire la cour à Dame Maliha, rétorqua Pippin en riant.
- Pardon ?!
- Volontier Sam, dis-je pour couper court à la discussion.
Il envoya un regard noir à l'autre hobbit en se levant pour passer derrière moi.
- Votre peigne Madame ?
- Pas de "Madame" avec moi Sam, dis-je en lui tendant.
Je le sentais passer le peigne délicatement dans mes cheveux courts. Il était très prudent, ce qui était agréable. La soirée était tranquille, j'entendais la pluie derrière nous et le vent s'engouffrer dans les rochers, mais le feu réchauffait mon cœur. Estel fumait tranquillement, de même que Gimli, Pippin et Gandalf. Legolas regardait l'horizon comme à son habitude, Boromir affutait son épée en chantonnant. Nous avions tous pris nos habitudes, comme si nous voyagions depuis des semaines.
- Bilbon nous a dit que vous aviez été appelé par les Valars et que vous viviez dans un monde bien différent du nôtre, commença Pippin d'un coup en rompant le silence.
- Je crois que beaucoup de personnes lui ont déjà posé des questions Pippin, rétorqua Frodon.
- Oui, mais je n'étais pas là pour entendre sa réponse !
J'ai ri doucement, visiblement c'était reparti pour une tour.
- C'est bon Frodon, cela ne me gêne pas vraiment.
- Ah, tu vois !
Il soupira de résignation.
- Posez votre question Pippin, dis-je.
- Est-il différent d'ici ?
- À une époque c'était pas bien différent non, mais c'était il y a bien longtemps. Mon monde a progressé très vite.
- Progressé ?
- Notre technologie est très supérieure à la vôtre.
- Et je suppose que vous voulez parler de la chose à votre poignet ? lança le nain en lâchant une bouffée de fumée dans l'air.
- En effet.
- Y a-t-il certaines choses qui vous manquent ? demanda Merry lui aussi intéressé.
Je levai les yeux, cherchant dans mon esprit la réponse en affichant un fin sourire aux souvenirs qui m'envahissaient. Boromir s'était arrêté et Legolas était venue s'asseoir à côté de lui... J'ai bien compris que beaucoup se posait des questions sur mon cas...
- Ma famille, mes amis aussi bien entendu, mon travail parfois, mon appartement, mon chat...
- Que faisiez-vous ? demanda Pippin d'un coup très excité en me coupant la parole.
- J'étais ingénieure mécanique d'armement.
- Vous fabriquez des armes ? lança Boromir.
- Non, je les créais. Enfin je veux dire, je devais inventer, dessiner si vous voulez et m'assurer que cela marcherait une fois fabriqué.
Ils étaient tous silencieux.
- Maliha dessine sur une grande plaque de verre. C'est elle qui a dessiné la lame qu'elle porte. Cette plaque de verre donne presque vie à l'objet, elle montre sa création aux forgerons et ils disent s'ils peuvent le faire ou non.
- Oh je vois, alors vous dessinez des épées ! s'exclama Pippin.
- Ici oui... Chez moi, pas vraiment, c'étaient des armes plus sophistiquées.
- Maliha ne peut pas trop parler de ces choses là Monsieur Touque, l'écart entre nos deux mondes est trop grand.
- Oh... dit le hobbit déçu.
- Si votre façon de vivre est si différente, il y a beaucoup d'autres choses qui doivent vous manquer hormis votre famille et vos amis, non ? demanda Boromir.
- Ah ça ! Je vous le fais pas dire !
Sam a terminé mes tresses et s'asseya à côté de moi.
- Racontez-nous, dit-il.
- La nourriture par exemple, la nourriture ça doit être une des choses qui me manque le plus. Le café, mon Dieu le café...
- Café ? demanda Frodon.
- Le café a les mêmes effets qu'un thé, mais je trouve le café beaucoup plus efficace tout de même. On le fabrique avec les graines d'une plante qui vient d'un pays lointain ou il fait très chaud. On torréfie les graines avant de les moudre finement. On fait infuser ça dans de l'eau chaude, ça donne un liquide marron très foncé. Ça a un goût très fort, corsé et puissant qui me manque beaucoup. Ça et aussi la nourriture des autres pays. Chez moi, il est très facile de se déplacer, nous avons des moyens très rapide pour parcourir des milliers de kilomètres en quelques heures. Mon monde est très riche culturellement, il y a plus de sept milles langue vous savez, des centaines de croyances et de divinités différentes ce qui donne des millions de choses à découvrir. Et chaque culture à une façon bien à elle de cuisiner... Les sushi, les ramens, un bon tajine, les galettes, les épices, certains légumes, la pâtisserie... Non, en vérité il y a beaucoup trop de choses qui me manquent... Je voyageais beaucoup, j'adorais me perdre dans des jungles, découvrir des temples, des châteaux antiques, les pyramides, passer des heures dans les musées à comprendre les civilisations éteintes... Mais aussi des choses simples, comme aller au cinéma, au théâtre, aller aux courses automobiles, la plongée, aller voir un concert, écouter des vinyles chez moi avec un bon verre de vin, les festivals, conduire, sauter en parachute...
Je me perdais dans les souvenirs, laissant défiler les images dans ma tête et en convertissant en mots... Regardant le feu, j'ai laissé ma voix s'éteindre doucement, remplit soudainement par un sentiment de nostalgie. J'ai dû détourner les yeux quelques instants, sentant les larmes monter dans ma gorge. Je n'étais pas tombée dans mes souvenirs depuis longtemps...
- Pardonnez-nous Maliha... Nous n'avions pas l'intention de vous attrister, murmura Pippin.
- Non, non, c'est juste que je n'avais pas pensé à ça depuis longtemps, dis-je en souriant. Je suis heureuse de garder ces souvenirs et peut-être qu'un jour je vivrais la même chose ici... Je suis immortelle après tout...
- Étiez-vous mariée ?
- Pippin ! lança Estel.
J'ai senti mon ventre faire un tour à la question, avant de reprendre mon sang froid.
- Ça va Estel, ça va, je suis assez à l'aise avec le sujet. Non Pippin, je ne suis pas mariée.
- Avez-vous trouvé l'amour ici ? J'ai remarqué que vous êtes assez proche de cet elfe... Heu...
- Glorfindel, dis-je. Non, le Seigneur Glorfindel est simplement un ami très cher, il est le premier elfe que j'ai rencontré ici lors de mon arrivée. Il m'a été d'une aide et d'une écoute inestimable.
- Avez-vous trouvé l'amour alors ? demanda doucement Sam le sourire aux lèvres.
J'étais à mon aise avec la question de Pippin, mais celle-ci... J'avais essayer de la noyer plus tôt, mais j'avais perdu... J'ai senti la partie de mon cœur silencieuse battre au fond de moi. Pourquoi devrais-je nier, ou même la cacher. Signifier que l'on aimait ne voulait pas dire qui ? Pourtant...
- Non Sam, du moins je ne sais pas, peut-être... Et vous?
Il rougit d'un coup en ne disant rien.
- Allez Sam, tout le monde sait que tu en pinces pour Rosie ! dit vivement Merry.
- Quoi c'est pas vrai ?! rétorqua Pippin.
J'entendis Frodon rire avec Gandalf.
- Rosie, dis-je. Voyez-vous ça.
- Rose Chaumine, on l'appelle Rosie, c'est une hobbit très prisée, précisa Merry.
- Et comment est cette Rosie ? je demandai en prenant ma pipe à mon tour.
- Vous verrez ça, de belles boucles blondes, un sourire magnifique, elle fait des tartes à tomber et quand elle danse... murmura Sam.
- Sam ne l'a jamais invitée à danser, dit Frodon
- Beaucoup trop timide, ajouta Merry avec un signe de tête.
J'ai ri en les voyant tous se chamailler. La soirée s'était terminée ainsi, dans la bonne humeur. Mon "peut-être" était passé inaperçu et cela me comblait... J'étais restée de veille avec Estel et déjà les ronflements bruyants de Gimli avaient envahi la plaine. Legolas s'était isolé pour méditer, faisant sa nuit à sa façon. Le son des gouttes étaient plus rapide et le vent encore intensifié.
- La marche sera dure demain... dit Estel.
- Oui... J'espère que cela ne va pas trop épuiser les hobbits...
Je soupirai en voyant bien qu'il cherchait ses mots en regardant dans la nuit.
- Tu m'en a parlé une fois... Un amour à sens unique, n'est-ce pas ?
- Estel...
- Tu as joué les entremetteuses avec mon propre amour, ne crois pas que je vais te laisser filer.
J'ai soupiré en prenant une bouffée de fumée.
- Oui, et cet amour est impossible.
- C'est un mortel ?
- Non...
- Alors pourquoi celui-ci est impossible Maliha, si c'est un elfe, je ne vois pas pourquoi tu n'aurais pas ta chance.
Fallait-il vraiment avouer...
- Impossible et à sens unique Estel...
- Le sais-tu seulement ? Lui as tu avoué tes sentiments?
- Non, je n'en ai pas besoin...
- Mais comment peux-tu être sûr, c'est pas comme si...
J'ai vu ses yeux s'agrandir en le dévisageant d'un air blasé.
- Tu as été rapide pour comprendre on dirait...
Il ne rajouta rien, me regardant juste avec le visage tendu.
- Je suis désolé...
- Ça va Estel, ça fait des années maintenant, je m'y suis faite. C'est la vie...
- Arwen...
- Oui, elle le sait et rabâche que je ne devrais pas perdre espoir, mais tu le connais mieux que personne, non ? Toi tu le vois comme moi hein : à quel point sa haine et son dégoût son puissant et éternel.
- Oui, il murmura dans le vent.
Il y eut un long silence tendu, on fumait juste tous les deux en regardant la pluie. J'ai senti le poids du secret lâcher un peu plus mes épaules. Aragorn était comme un frère pour moi.
- Es-tu prêt à me le dire Estel ?
Il soupira en fronçant les sourcils, mais après un nouvel échange silencieux, il dû remarquer que je ne comptais pas lâcher l'affaire cette fois-ci.
- J'ai eu une entrevue avec Elrond avant notre départ... Maliha, Arwen prendra le dernier bateau pour Valinor.
- Quoi ?
- Il ne veut pas la laisser ici... Il dit qu'il n'y a plus d'espoir, que là-bas son amour restera vivace.
- C'est n'importe quoi.
- Maliha, notre réussite est si mince, si ta fille avait le choix d'en réchapper, ne ferais-tu pas la même chose ?
- Estel, c'est à Arwen de faire ce choix, pas à Elrond, même si c'est son père. Qu'as-tu dit à Arwen ?
- Que ce n'était qu'un rêve.
Hein...
- Tu l'as laissé partir ? Tu lui a demandé de partir ?
- Je n'avais pas le choix, Maliha, je ne supporterai pas de mourir en sachant qu'elle a tout quitté pour moi.
- Encore une fois, ce n'est pas toi d'en décider !
- Elle va naviguer Maliha....
J'ai senti la colère remplir mes veines... Comment pouvait-on décider d'un destin à la place de quelqu'un d'autre ? Cette idée m'était tellement familière...
- Alors, tu n'es pas si différent de lui.
Il ne dit rien en soupirant.
- Vous jugez sans savoir ce que l'on a dans le cœur. Décidez des décisions que nous devons prendre à notre place. Quand apprendrez-vous que nous n'avons pas besoin de vous pour avoir des envies et connaître nos limites ?
- Maliha, je t'en prie...
- As-tu vraiment perdu espoir Estel ?
- Non... Je veux juste la voir heureuse et toi aussi.
- Elle ne sera heureuse qu'à tes côtés Estel. Ne le vois-tu pas ? L'amour quel a pour toi ?
- Si, Maliha et le même coule dans mes veines.
- Elle ne partira pas Aragorn, c'est mal la connaître, dis-je durement en le dévisageant.
Nous n'avions pas échangé un mot de plus, ou simplement mentionné la route du lendemain. Arwen ne m'avait rien dit, sans doute parce qu'elle ne partira pas de toute façon. Si j'étais à sa place... Non, je ne partirai pas, impossible, impensable...
Le soleil s'était levé sous un ciel gris et pluvieux... J'ai marché en fin de file et Aragorn me tenait compagnie. Je n'étais pas en colère contre lui, il voulait seulement la protéger, et je pouvais lire la douleur d'une telle décision. Si les Valars les regardaient, puissent-ils les aider...
La semaine a défilé comme l'autre, sous la pluie et le vent... Je commençais à en avoir marre de cette pluie glaciale, mes vêtements étaient humides et malgré le tissu elfique, c'était inconfortable. L'humeur des hobbits étaient de plus en plus maussades et silencieuse et Frodon avait de plus en plus de mal à dormir. Lors de mes soirées de veille, je le voyais tourner et tourner sur sa couverture. Il se réveillait parfois en respirant fort. Gandalf disait que l'anneau le pesait de plus en plus et que cela n'allait certainement pas s'arranger en s'approchant du Mordor.
Sam ne le lâchait pas d'une semelle, toujours à s'inquiéter de lui. Gimli râlait encore et encore, que nous aurions dû passer par la Moria, mais chaque fois Gandalf l'envoyait paître... Boromir, lui, était proche de Merry et Pippin et les entraînait à l'épée lors des pauses de midi. Legolas passait son temps à regarder l'horizon et à se disputer avec le nain pour des banalités, cela amenait souvent la communauté à rire de bon cœur. Au moins nous avions ça...
- Arrêtons-nous ici pour la nuit, lança Gandalf en indiquant un abri dans la roche.
- Avec cette pluie, nous pouvons bien faire un feu et les vents sont forts, dit Estel en posant son sac trempé.
Sam prépara le repas en silence, pestant de temps en temps que le pain était mou et les légumes humides. Estel était venue s'asseoir à côté de moi et poussa un soupir en récupérant sa pipe. J'ai parcouru la communauté du regard, tous étaient fatigués et lasse du vent et de la pluie. J'ai cherché Legolas des yeux, mais il n'était pas là et me retournai pour le voir sous un petit arbre à regarder l'horizon les bras croisés. Comme il l'avait dit, nous n'avions pas échangé un seul mot en deux semaines...
- Que croit-il pouvoir voir dans cette purée... ? je murmurai.
- Il est inquiet, répondit Estel en allumant le tabac.
- Inquiet ?
- Il pense que nous sommes surveillés et je crois qu'il a raison, Legolas se trompe rarement.
- C'est un elfe, il le ressent de toute façon... dis-je en prenant l'assiette que me tendait Sam.
J'ai regardé l'assiette de Legolas, posa la mienne et la saisie sans réfléchir. Je me disais simplement qu'un effort serait de mise, pour une fois. Un petit effort pour faire passer un peu mieux la cohabitation, ne ferait certainement pas de mal... Je ne comptais pas l'éviter pendant deux mois de toute façon.
Protégeant l'assiette avec ma cape des gouttes d'eau qui martelaient le sol bruyamment, je m'approchai. Il tourna son visage, faisant comprendre qu'il m'avait entendu et me place à côté de lui.
- Légumes et viande séchées, dis-je lui tendant l'assiette qu'il prit sans un mot. Aragorn dit que vous êtes inquiet, mon Seigneur.
Il me foudroya du regard alors que je lui donnais la fourchette et mon cœur loupa un battement de tristesse.
- Je souhaitais juste savoir s'il y a de quoi s'alarmer, dis-je en fronçant les sourcils.
Il récupéra l'objet rapidement et je partie sans attendre de réponse, comprenant parfaitement que j'avais encore eu l'erreur de me croire en terrain neutre...
- Pas pour l'instant.
Je me retournai au son de la voix claire, le regardant toujours à observer l'horizon comme si de rien n'était.
- Pardon ?
- Vous avez demandé si nous étions en danger, je vous réponds, pas pour l'instant.
- Je vois... Je veillerai avec vous cette nuit dans ce cas.
Je n'ai pas attendu de réponse en revenant au camp, soupira de lassitude et mangea à mon tour en silence. Estel me lança un regard interrogatif suffisamment souligné pour me forcer à m'expliquer.
- Toujours aussi aimable... Selon lui "pas de danger pour l'instant", je reste de veille ce soir Estel, repose toi cette nuit.
- Vous n'avez pas l'air de bien vous entendre avec l'elfe ? lança Sam.
J'ai soupiré en posant mon assiette, décidément...
- Nous avons quelques... différent en effet.
- De toute façon les elfes sont des créatures incompréhensibles, je me demande comment vous avez fait pour vivre toutes ces années avec eux... Vous auriez dû vivre dans les mines Maliha, enchaina le nain en mâchant son pain la bouche ouverte.
Class...
- Je suis immortelle... Alors je suppose que vivre avec les elfes était plus pratique, Gimli...
- Et vous êtes en froid seulement avec le seigneur Legolas ? approfondit Frodon.
J'ai senti la panique prendre mon ventre, attendis quelques secondes en hésitant. Devrais-je simplement le dire maintenant ? Tout serait sans doute beaucoup plus simple...
- Il faut dire que Maliha était avec les nains lors de leur traversée de la forêt noire durant de leur périple jusqu'à Erebor, les elfes n'aiment pas que l'on pénètre dans sur leurs terres, me sauva presque Gandalf.
Je lui envoya un regard de remerciement.
- Sa colère semble beaucoup plus importante qu'un simple désaccord diplomatique, insista néanmoins Boromir.
- Il y a... je commençais. Il y a de vieilles tensions, entre mon prédécesseur et les elfes de la Forêt Noire, les elfes n'oublient pas facilement.
- Comment voudriez-vous que l'on oublie les victimes mortes de sa main ?
Mon sang se glaça. J'ai vu son bras passer à côté de moi alors qu'il déposait l'assiette maintenant vide. Le moment était donc finalement arrivé et j'en étais complètement figée...
- Si vous voulez tout savoir Frodon, et je pense qu'il serait bon que vous sachiez qui est à vos côtés, vous êtes ici accompagné d'un membre de la race qui a assassiné la moitié de notre armée lors de la dernière Grande Guerre au lieu de la protéger. Armée qui comprenait mon grand-père et ma mère, tous deux morts de la main d'Eriador fil d'Illuviné. Notre route passera certainement par les marais des morts, vous pourrez alors contempler son œuvre, et vous la vôtre Maliha.
- Legolas ceci n'est pas l'œuvre de Maliha, vous ne pouvez pas l'accuser seulement pour ce qu'elle est, me défendit Aragorn.
- Comment est-ce arrivé ? demanda Frodon, visiblement paniqué.
- Les titans sont dotés d'une force incommensurable, trop de pouvoir les mène simplement à la folie.
- Vous ne savez rien... je murmurai en détournant les yeux au le sol.
- J'en connais juste les conséquences et cela me suffit amplement. Par deux fois vos ancêtres sont venus, et par deux fois leur force les ont poussés au massacre. Le niez-vous ?
- Je ne nie rien Legolas...
Je me levai, incapable de rester plus longtemps. honteuse et n'ayant pas la force d'affronter ça plus longtemps.
- J'essaie juste de vivre avec et de faire en sorte de ne pas reproduire les mêmes erreurs... dis-je finalement avant de passer la capuche sur ma tête.
- Maliha... murmura Aragorn en me tendant la main.
- Je vais faire un tour dans les environs.
Je me perdis au milieu des rochers, sous la pluie battante et le vent qui sifflait à n'en plus pouvoir. Je n'ai même pas réfléchi à vrai dire, pourquoi le ferais-je de toute façon ? Ce qui devait-être dit avait été dit, au moins maintenant, plus de secrets, mais Frodon ne me regarderait plus comme avant. Il aurait certainement peur de l'influence que l'anneau pourrait avoir sur moi. Qu'importe, j'avais demandé à Legolas de faire ce qui devrait être fait si le pire venait à arriver.
Après quelques heures à tourner autour du camp sur plusieurs kilomètres, une sensation s'incrustait dans mon esprit. Ce n'était pas un danger, mais plutôt une gêne... Je me sentais observée et plus le temps défilait et plus la sensation était présente. Je rentrai tranquillement au camp après un bon cercle de surveillance, il ne restait du feu que de timides flammes bleutées et tout le monde était profondément endormi. J'ai souri en voyant les hobbits les uns contre les autres, Frodon avait l'air paisible et calme pour une fois.
J'ai trouvé Legolas sous le même arbre que tout à l'heure et je me dirigeai vers lui résignée... Il n'a pas bougé alors que je me plaçais à côté de lui.
- Je l'ai sentie en allant un peu plus vers le sud...
Il ne dit rien, continuant à regarder droit devant lui, les bras croisés.
- Je ne pense pas que ce soit dangereux, mais je me suis sentie observée.
Pas de réaction... J'ai soupiré en croisant les bras pour regarder dans la même direction que lui. Nous étions restés comme ça, lui et moi à regarder la nuit avec inquiétude, sans un mot, sans un regard, sans rien d'autre que l'ignorance et la rancune... Le sentiment s'intensifiait heures après heures et même au lever du soleil, je pouvais encore le sentir. Heureusement, la pluie avait cessé et le soleil a fini par percer les nuages qui passaient à grande vitesse au-dessus de nous.
Estel était venu nous rejoindre à petite foulée.
- Maliha, Legolas, comment était la nuit ?
- Calme, mais Estel je pense qu'il y a quelque chose, dis-je.
Il regarda Legolas.
- Nous sommes surveillés, dit-il pour ses premier mots...
- Orcs ?
- Non, autre chose, lança L'elfe en descendant du rocher. Il faut bouger mon ami.
- Nous partirons après avoir mangé un peu.
Legolas lui fit un signe de respect avant de partir vers le groupe et le rôdeur se tourna vers moi avec un sourire triste. Je lui montrai dignement le dos en regardant le lever du soleil.
- Ne t'en fais pas trop Maliha... dit-il en posant une main sur mon épaule. Et je ne crois pas que Frodon te juge pour quelque chose que tu n'as pas fait...
Je soupirai en regardant mes pieds.
- Ça n'a pas d'importance de toute façon Estel, je suis juste là pour vous protéger.
- Maliha.
- Ça va, je te dis, je suis heureuse comme ça, ne t'inquiète pas pour moi d'accord.
Je lui fait un sourire en rejoignant à mon tour le camp.
J'ai mangé un bout de pain, évitant le regard des autres. La nuit avait été fatigante et je n'avais aucune envie de me prendre la tête avec des histoires pareilles. Legolas disait que nous étions surveillés... Donc, il y a beaucoup plus important qu'une querelle inutile qui datait d'un âge.
oOo
Nous avions repris la route sous les nuages rapides et le vent doux. Le soleil réchauffait un peu mon cœur. Restant à l'arrière surveillant les environs avec Legolas, je me sentais observée de plus en plus et m'arrêtai souvent pour regarder l'horizon à la recherche de je ne savais quoi, mais pourtant, c'était là, j'en étais certaine. Legolas était aussi tendu que moi. Il partait parfois des heures explorer les environs et revenait en indiquant d'un signe de tête qu'il n'avait rien vu.
- Toujours rien, je suppose ? lança le nain en le voyant revenir une fois de plus.
- Non Gimli, rien, répond l'elfe dans le vent frais.
- Pfff, de bons yeux qu'ils disent.
- Les miens portent déjà un peu plus haut que les vôtres, rétorqua l'elfe en levant un sourcil.
- Balivernes !
- Calme Gimli ! je me pencha alors à son oreille en souriant. Ce n'est pas la taille qui compte.
Le nain explosa de rire dont l'écho emplissait bientôt toute la vallée et Legolas nous dévisagea en fronçant les sourcils.
- Ah, je vous aime bien jeune fille ! Une force brute, du caractère et un bon sens de l'humour, vous feriez une bonne femme naine !
Non je ne savais pas comment prendre ça, qu'importe, rire faisait du bien.
- Houla, ne vous engagez pas trop maître nain, elle mettrait une belle pagaille dans vos mines ! cria Estel en bout de file.
Nous étions maintenant au pied des montagnes, de leurs sommets duveteux, elles nous regardaient avec défi. Il devait être seize heures quand nous nous étions finalement arrêtés pour manger. Je commençais vraiment à être fatiguée, mais Gandalf disait que nous devrions continuer à marcher durant la nuit pour éviter d'être vu. J'ai mâché mon bout de viande en regardant le soleil décliner à l'horizon. Legolas était perché sur un rocher comme à son habitude, mais il tenait son arc contre sa poitrine. Mes nerfs se tendirent et j'ai perdu mes yeux à gauche, puis à droite, sentant les frissons passer dans mon dos.
Je n'ai pas vraiment réfléchi en arrivant à côté de l'elfe soucieuse et perdue.
- Legolas, il y a quelque chose... dis-je en avalant ma salive.
- Je sais.
Les autres bavardaient tranquillement en finissant de se reposer pour la marche nocturne. Estel regardait les hobbits faire les zouaves avec Boromir. Frodon était avec Gandalf qui fumait sa pipe et Gimli affutait sa hache.
- Je vais voir, dis-je en partant vers l'avant.
Mais Legolas arrêta mon bras d'un geste sec.
- Ne bougez pas, dit-il en plissant les yeux. Regardez.
Il pointa l'horizon et j'ai distingué une masse noire au loin. Je n'ai pas des yeux d'elfes, et je ne voyais qu'un nuage plus noir que les autres. La main de l'elfe serra encore mon bras comme dans un avertissement silencieux.
- Legolas ? j'entendis Estel derrière.
- C'est juste un petit nuage, lança le nain.
- Rapide quand même et contre le vent qui plus est, dit Boromir en reprenant son souffle.
Il serrait encore les doigts, me faisant presque mal.
- Des crébains, des espions de Saroumane ! dit-il finalement en hurlant.
- Cachez-vous ! hurla Gandalf en se levant d'un bon.
J'ai distingué les oiseaux, mais je n'eu pas eu le temps de regarder plus, l'elfe m'entraînait déjà avec lui pour descendre du rocher, s'arrêtant en regardant autour de lui.
- Là ! dis-je en désignant un buisson contre un grand rocher.
Il me lâcha et je le suivis vers l'arbuste, s'engouffra et je fis de même derrière lui. Nous nous retrouvions côte à côte à regarder le ciel à travers les branches denses. Épaule contre épaule, je sentais des frissons encore parcourir mon dos, alors que les cris commençaient à envahir l'espace autour de nous. C'était des créatures noires, des corbeaux squelettiques déplumés, des bêtes comme sortie des enfers... Ils étaient arrivés sur notre position et commencèrent à tourner autour de nous. Je me baissais instinctivement plus bas en posant accidentellement ma main sur la cuisse de l'elfe à ma gauche. Réalisant mon geste, je me reculais brusquement avant de le sentir me retenir fortement quand je partis en arrière.
- Ne bougez pas, dit-il dans un murmure rauque, alors que ma main était de nouveau sur sa cuisse et mon visage à quelques centimètres du sien.
J'ai détourné les yeux, regardant encore les oiseaux noirs qui hurlaient en tournant au-dessus du camp.
- Nous ont-ils vu ? je murmurai.
- Peut-être pas, mais ils ont vu le feu...
- Tsss, nous ne pourrons pas passer par le sud...
Ils s'éloignaient dans la direction par laquelle ils étaient venus... Tout devint silencieux autour de nous et l'air pesant en sentant le tissu du pantalon de Legolas sous ma main. J'ai vu Gandalf sortir et j'ai fait un bond en avant pour me dépêtrer de cette situation, poussant un soupir de soulagement.
- Maliha, une carte s'il vous plaît, demanda vivement le magicien en ajustant son chapeau.
- Le passage par le sud doit-être surveillé, dit Aragorn.
- Oui, très certainement.
- C'est ce que nous craignions, lance Estel en venant vers nous, rejoint par Legolas.
- Je peux lancer un drone pour aller voir, proposais-je.
- Cela prendrait trop de temps, dit Estel.
J'ai affiché la carte via le compagnon, nous étions encore loin du sud... Très loin en effet...
- C'est le col ? demanda Gandalf.
- Oui.
- Alors nous prendrons par le Caradhras, dit-il en s'éloignant.
J'ai rangé l'objet qui dégoulinait autour de mon poignet avant de contempler les montagnes. L'ascension serait longue, et rude...
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