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// ... Chapitre trente-neuf ... //

"Tataki" - Argy

C'était un noir d'encre, un de ceux qui vous collait... Comme s'il traversait votre peau, s'introduisant dans vos os et coulait dans vos veines d'un liquide glacial.

Les poils qui s'hérissaient, la bouche sèche, des sueurs froides... J'échangeais un regard inquiet avec Estel qui marchait, lui aussi, en silence à côté de moi. Il y avait une odeur de mort là-dedans... Une odeur pestilentielle de vieux sang pourri. J'avais comme l'impression de me trouver dans le roman "les montagnes hallucinées" que j'avais lu pendant mon adolescence, prisonnière d'un endroit qui n'était destiné à aucun homme...

On montait les escaliers dans le silence le plus total. Seuls les hobbits murmuraient quelques mots de temps en temps. Je perdais la notion du temps dans ce noir et ne désirais qu'une seule chose, nettoyer l'obscurité qui tachait ma peau. On était d'abord monté, puis descendu par des couloirs étroits pour finalement revenir sur du plat, le tout en plusieurs heures. Combien de marches ? Je n'en savais rien, combien de couloirs ? Moins encore, mais la chaleur était de plus en plus importante à mesure que l'on avançait.

Comment pouvait donc faire Gandalf pour se repérer dans ce labyrinthe. Il y avait des portes partout, des escaliers parcourant les parois à côté et au-dessus de nous. Il parlait souvent à Gimli, lui demandant son avis dans un murmure, mais le nain semblait aussi perdu que nous.

- Je n'ai jamais été aussi heureux d'avoir Gandalf à mes côtés, murmura Aragorn derrière moi.

- Je croyais que tu connaissais ces mines Estel ? dis-je d'un air taquin.

- Une partie oui, mais ces chemins me sont inconnus...

- Je ne doute pas de ton esprit d'aventurier.

- Si je pouvais me passer d'une comme celle-ci, je le ferai Maliha.

Je me retournais vivement en entendant un faible bruit de roche derrière nous. Les autres ne semblèrent pas le percevoir, mais Estel et moi restions là, à regarder l'obscurité comme si elle souhaitait nous engloutir à tout moment. On se regarda et l'homme fronça les sourcils...

- Crois-tu... ? demanda-t-il doucement.

- Je ne sais pas... J'ai toujours l'impression d'être observée, mais la sensation est plus faible que celle de l'extérieur.

- Quoi que cela puisse être, ça se tient éloigné.

- Oui.

Aragorn lâcha la garde de son épée pour me pousser à reprendre la marche avec lui. Legolas nous regardait d'un air perturbé, en tenant son arc. Visiblement nous n'étions pas les seuls à surveiller les alentours.

Après plusieurs heures, peut-être même la journée, nous avions mangé un morceau rapidement... Je disais ça, mais sans mon compagnon, dont le verre était partiellement fendu, seuls mes pieds pouvaient m'indiquer la notion du temps... Nous nous étions arrêtés pour passer notre première nuit dans la caverne. Il y avait un point d'eau, un petit lac souterrain, qui me faisait de l'œil. Un bain ne me ferait pas de mal après le froid, la pluie, le vent, le sang de ouargue séché sur ma peau, et que dire de cette odeur de vase qui persistait...

- Estel, je vais me baigner un peu, je ne peux pas rester comme ça... C'est contre mes principes... Féminin...

-Maliha... dit-il dans un soupir de gêne.

-Je ne serais pas longue et je ne risque rien.

-Je t'accompagne.

Je le regarda médusé un instant, avant de soupirer à mon tour en capitulant.

-Si tu le souhaites.

Je pris mon sac et Estel me suivit jusqu'au lac quelques mètres plus loin, hors de vue du reste de la compagnie. Il s'assit lâchement par terre, dos à moi, prenant sa pipe et son tabac en grognant d'enfin soulager ses jambes. Je retirais les vêtements sales et puants, sortit un petit sac en toile pour les séparer des propres, ainsi qu'un nouveau pull vert, un legging et des sous-vêtements tout neufs.

L'eau n'était pas aussi froide que je le pensais... Commençais à savonner mes cheveux le plus silencieusement possible, puis tout mon corps avec la plus grande joie. J'avais béni Arwen d'avoir préparé ce petit nécessaire pour femme.

- Peux-tu le sentir Maliha ?

Je relevais la tête à la phrase, surprise de l'entre dire une telle chose.

- Si tu parles l'odeur pestilentielle qui reste imprégnée sur ma peau et dont je n'arrive pas à me débarrasser... Ah ça oui, je la sens !

- Non, je parle de l'anneau...

Je soupire en arrêtant le frottement du savon sur mon avant-bras.

- Non Estel, je ne le sens pas... Du moins pas encore, je suppose, je te le dirai, tu le sais très bien.

- Je ne voulais pas dire ça Maliha...

- Alors quoi, tu le sens toi?

- Il me semble parfois... C'est une sensation bizarre, une envie soudaine quand je le vois briller à son cou. J'ai surpris Boromir à le regarder avec insistance. Je crois que son envie est plus importante que la mienne. Je ne suis pas serein Maliha, les doutes passe sur ma propre volonté...

- Ne prends pas ça pour la faiblesse de ton sang, je crois que l'anneau à une influence sur les hommes en général. Il est l'essence même du mal après tout. Pour Boromir c'est, de mon avie, beaucoup plus puissant, depuis le conseil il le désir Estel... ça se voit dans ses yeux, pas forcément dans les tiens...

- Je crois que nous devrions faire attention. Autant pour lui que pour moi.

- ça m'étonnerait beaucoup que Boromir soit ici pour l'anneau. Dans ton cas, tu en es conscient visiblement, donc c'est que tu sais déjà comment l'appréhender, rassurant si tu veux mon avis.

- C'est vrai... Je suis d'accord avec toi, mais l'anneau commence à avoir beaucoup d'influences sur Boromir.

- Hum, dis-je simplement en plongeant dans l'eau.

J'avais aussi remarqué que le Gondorien ne dormait plus aussi bien qu'avant. Pendant mes gardes, je le voyais chercher des yeux Frodon et ne pas le lâcher pendant de longues minutes une fois qu'il l'eut trouvé. ça ne m'alarmais plus que ça, mais le fait qu'Aragorn m'en parlait me prêtais à penser que cela pourrait devenir un problème.

Je sortis de l'eau et entrepris de me sécher avec ce que je pouvais... Enfiler les vêtements propres que j'avais préparés avec une joie retrouvée. Nul besoin de mon kimono, il faisait déjà assez chaud et il fallait bien avouer que l'odeur... Bref, non merci...

- Ta relation avec Legolas ne s'améliore pas, dit-il en se retournant vers moi.

- Tu veux vraiment parler de ça ? Les oreilles des elfes s'égarent facilement tu sais... j'avais répondu d'un air lasse.

- Il est beaucoup trop loin pour nous entendre Maliha, j'ai voyagé longtemps avec lui, tu sais.

Je restais silencieuse un moment en brossant mes cheveux humides, mais finis par m'asseoir à côté de lui après une réflexion.

- Je comprends parfaitement le regard qu'il pose sur moi Estel. Notre relation pourra peut-être s'améliorer durant cette quête, mais la haine dans ses yeux ne s'effacera jamais et son respect me restera interdit.

- Il n'avait pas le droit de t'humilier Maliha...

- M'humilier hein... C'est ça spécialité... Pourquoi ne le ferait-il pas ?... Ne le ferais-je pas, moi si j'étais à sa place ?... Aucune idée, peut-être pas... Il est vrai qu'il s'octroie beaucoup de droits en ce qui me concerne.

- Maliha...

Je pris mon tabac pour rejoindre son océan de fumée. Il semblait perdu dans ses pensées en fumant en silence. Aragorn faisait souvent ça, regarder devant lui sans parler, les yeux fixes, à réfléchir tranquillement à n'importe quoi. Sans doute avait-il besoin de faire le point avec lui-même... Je pensais un instant à sa relation avec Arwen, je savais qu'elle lui manquait terriblement. Souvent, je le voyais triturer le pendentif entre ses doigts en regardant le paysage d'un air pensif et mélancolique.

- Il y a une chose que je sais sur Legolas.

- Laquelle ? dis-je en lâchant une bouffée.

- Il n'aime pas le noir et bientôt cette mine va le rendre malade...

- Je pourrais sans doute en profiter pour me venger, je répondais, dans un sourire espiègle.

- Tu n'as aucune pitié.

- Moi ? Aucune, ajoutais-je sur le ton de la manigance. En vrai, je me doute que ce doit être compliqué pour lui, comme pour n'importe quel elfe... je terminais en soupirant.

Nous avions rejoint les autres qui mangeaient déjà le pain elfique à grandes bouchées. Sam fit mes tresses comme à son habitude, en chantant un petit air discrètement. Bientôt, la fatigue les rattrapa, mais personnellement, je n'avais aucune envie de m'endormir dans un endroit pareil.

- Comment ça nous n'aurons plus de lumière ? s'indigna Pippin.

- Il est vrai que dormir dans un tel endroit sans pouvoir surveiller les ombres me met mal à l'aise, avoua Frodon discrètement.

- Croyez-vous que je puisse faire de la magie en dormant ? rétorqua Gandalf en se couchant sur le côté.

- Maliha aurais-tu ta lumière ? me demanda Aragorn.

- A voir s'il fonctionne maintenant...

Je regardais le compagnon à mon poignet, l'écran était toujours fissuré sur un endroit, mais il répondait déjà bien au touché.

- Oui, je le peux, annonçais-je dans un sourire.

Je m'approchais des hobbits qui me regardaient avec curiosité. Le compagnon coula au creux de ma main pour se transformer en sphère lumineuse.

- Elle durera toute la nuit, dis-je en la posant sur la pierre à côté d'eux.

- Je ne savais pas que vous étiez capable de magie Maliha, dit Gimli en s'approchant.

- Ce n'est toujours pas de la magie Gimli, juste de la technologie, comme la dernière fois. Vous pouvez la prendre et la déplacer si vous le souhaitez.

- Merci, murmura Frodon.

- Avec plaisir Frodon, bonne nuit.

Je me retirais dans un coin, gardant le bracelet fin de la partie endommagée sur moi. Legolas était toujours debout, à regarder autour de lui chaque pierre et chaque grain de poussière qui passait dans l'air, d'un air toujours aussi perturbé. Il était tendu, je le savais, même sans les paroles d'Aragorn, j'avais suffisamment vécu avec les elfes pour connaître leur "mal-être" durant un enfermement prolongé, qui plus est dans une mine. Je ne pouvais pas imaginer ce qu'il pouvait ressentir en regardant l'obscurité devant lui, et quatre jours, c'était long...

oOo

J'ai très mal dormi, peut-être même pas du tout. Mon sommeil avait été entrecoupé de cauchemars et d'images sanglantes en tout genre comme d'habitude, mais elles étaient beaucoup plus nettes et meurtrières qu'auparavant. Je m'habituais à vivre et revivre les batailles passées, la tristesse et la mort, c'était maintenant le quotidien de mes nuits... Mais cette nuit, je m'étais réveillée à chacune d'entre elles, même les odeurs m'avaient semblées réelles. Je me demandais un instant si ce n'était pas le fait d'être à proximité de l'anneau, que finalement son emprise avait commencé. Peut-être pas, l'avenir me le dira sans doute...

On reprit la route, et ce qui semblait être des galeries taillées vulgairement dans la roche, étaient devenues plus droites et nettes. On entendait l'eau en bas qui coulait dans une faible rivière, mais aussi le ruissellement sur les parois et les gouttes qui s'en détachaient. La chaleur était encore plus forte et quelques vapeurs s'élevaient par-ci par-là. Je voyais Frodon s'arrêter pour regarder autour de lui, laissant passer les autres membres du groupe. Arrivée à sa hauteur, posais une main sur son épaule.

- Tout va bien Frodon ? je demandais en voyant ses yeux se perdre dans le noir.

- Je crois qu'il y a quelqu'un d'autre ici... dit-il en frissonant.

Je regardais dans la même direction, mais ne vis que le noir de la pierre...

- Je ne vois rien.

Il sembla hésiter un instant.

- Depuis... Depuis cette blessure, commence-t-il une main sur son épaule. J'ai l'impression d'avoir changé.

Nous avions repris la marche derrière les autres.

- Changé ?

- J'ai comme l'impression d'entendre mieux qu'avant, c'est déstabilisant à vrai dire... Cela doit vous paraître insensé, dit-il en chassant sa pensée d'un geste de la main.

- Vous savez, j'ai vu des choses bien plus insensées que ça, dis-je dans un sourire.

- Je peux entendre nos pas Maliha, mais il y en a qui ne nous appartiennent pas. C'est un pas doux et léger, j'ai pensé à une erreur au début, mais plus le temps passe et plus je les entends.

- En avez-vous parlé à Gandalf ?

- Non, je n'ai pas osé, si jamais je me trompais...

- Ne vous en faites pas Frodon, nous avons, nous aussi, l'impression que nous ne sommes pas seuls depuis un hier. C'est discret et lointain. Pas d'inquiétude nous surveillons l'arrière, pour l'instant ça ne s'approche pas, pas de raison de paniquer.

- D'accord, alors je ne m'étais pas trompé.

- Non, vous ne vous êtes pas trompé, vous êtes un bon gardien, le rassurais-je en tapant son épaule.

Je sentais bien qu'il avait besoin de parler. Le silence était pesant depuis notre départ de la porte et la pression s'accentuait à mesure que nous avancions. Il m'indiquait que sa vue aussi était beaucoup plus perçante et qu'il arrivait facilement à voir dans cette obscurité. Frodon était un hobbit discret, avec ses cheveux bruns légèrement bouclés et ses grands yeux bleus. Il était facile de lire son visage et l'inquiétude y persistait...

- Vous vous connaissez depuis longtemps avec Sam ? je demande.

- Nous sommes amis d'enfance depuis aussi longtemps que je m'en souviens. Je dois même avouer qu'il est mon meilleur ami, mais je ne lui ai jamais dit. Il est sans doute le plus courageux d'entre nous.

- Ah, je n'aurais pas dit ça...

- Il cache bien son jeu vous savez. Il a un caractère de feu, mais c'est sa timidité qui le dessert...

- Méfiez-vous de l'eau qui dort...

- Je ne connais pas ce dicton.

- C'est un dicton de chez moi, je répondais dans un sourire.

- En avez-vous d'autres?

- Hum, l'habit ne fait pas le moine ?

- Ce qui veut dire ?

- On pourrait dire, l'habit ne fait pas le magicien, je suppose.

Il ria un moment.

- Nous passions jusqu'à tard le soir à la taverne du coin, Sam, Merry, Pippin et moi. Je connaîs beaucoup de chansons et de dictions, mais les vôtres m'ont l'air plus qu'intéressants, je dois dire. J'aimerais bien un jour vous entendre chanter.

- Chanter ?! Ha, je ne crois pas que ce soit une bonne idée.

- Pourquoi ça ?

- Les chansons de mon monde ne sont pas vraiment... Appropriées, du moins celles que je connais... Et puis...

- Appropriées ? il me coupa.

- Et bien, nous sommes un peu plus... Ouvert sur certaines choses et nous ne passons pas par quatre chemins pour dire ce que nous pensons. On appelle un chat, un chat quoi... En gros...

- Vous me rendez encore plus curieux.

- Frodon, je suis une piètre chanteuse, croyez-moi...

Un air malicieux passa dans ses yeux... Dans le pire des cas, je laisserai le compagnon chanter pour moi... Hormis quelques soirées bien arrosées et chanter sous la douche, mon expérience en la matière était bien faible... Sauf ce jour-là sans doute.

C'était agréable de parler avec Frodon, même si au début, je ne savais pas vraiment comment l'aborder. Maintenant, et depuis le départ, notre relation s'était détendue pour finir dans une amitié saine et simple.

J'informais Estel de sa perception inquiétante et le rôdeur resta à l'arrière toute la journée. Et nous avions marché, marché encore et encore. Monter des escaliers, passer des paliers, des salles et des couloirs à n'en plus finir. Le noir me piquait les yeux, cette vision monochrome me donnait mal à la tête... Après plusieurs longues heures à déambuler dans les couloirs, j'entendis s'élever la voix faible de Legolas derrière moi.

- Il me semble que ce ne sont pas les elfes qui ont mis fin à cette alliance.

- Vous rigolez ma parole, vous et vos grands airs arrogants...

- Arrogant, voyez-vous ça ! Que dire de votre vulgarité !

J'esquissais un sourire.

- Je ne crains que bientôt la guerre soit déclarée... commence Boromir. Qu'en pensez-vous Maliha ?

- Oh, vous savez les elfes et les nains, c'est une bien longue histoire...

- Assez longue pour arriver jusqu'au Gondor...

Gimli et Legolas... Deux forces opposées se disputant pour tout et n'importe quoi... Ce n'était pas inhabituel de les entendre se chamailler gentiment, ce qui l'était moins par contre, c'était que Legolas hausse la voix et fronce si ouvertement les sourcils. Autre chose m'interpellais alors, le gris de ses yeux. Beaucoup plus pâle, comme un orage menaçant et ces cernes creuses et sombres qui marquaient presque ses joues.

Sa peau semblait beaucoup plus pâle qu'à l'accoutumée, mais à vrai dire, dans le noir, il était difficile d'en être certain. Mais pour le reste... Non, Legolas avait déjà bel et bien le mal d'être sous terre.

Quand nous avions fait une halte pour notre deuxième nuit, quand Estel s'avança vers lui. L'elfe ne parlait que très peu depuis notre entrée ici, sauf à Gimli pour le rabrouer, ou Estel pour lui indiquer des choses, mais si deux phrases sortaient de sa bouche dans une journée, c'était un miracle. Je les regardais bavarder un moment en défaisant mon sac. Legolas croisa les bras après une réplique, puis Estel passa une main amicale sur son épaule en lui murmurant à l'oreille. L'elfe semblait frustré et fit un signe négatif de la tête avant de replonger son regard dans le noir. Aragorn s'avança vers moi en prenant son sac.

- C'est Gollum qui nous suit Maliha, it-il en sortant sa cape.

- Gollum, ici ?

- Legolas l'a aperçu plusieurs fois et dit qu'il ne s'approchera pas tant que Frodon sera aussi bien entouré. Nous ne risquons rien.

- Je vois...

Estel plissa les yeux en arrêtant ses gestes.

- Il n'a pas médité depuis deux semaines... Je suis inquiet.

- ça fait beaucoup en effet, il devrait le faire ce soir.

- Il ne le souhaite pas... "Je ne lâcherai pas des yeux cette obscurité un seul instant et le silence m'est insupportable, il n'y a aucune vie ici", voilà ses mots.

- Il ne supporte pas alors.

- Non et je suis inquiet, il se fatigue inutilement.

- Je crois malheureusement qu'il n'a pas le choix...

- Que veux-tu dire?

- Les elfes sont influencés par l'environnement qui les entoure, si celui-ci n'est pas sain, ils ne peuvent survivre... La dure loi des elfes.

- Je ne sais pas comment l'aider...

Je le pouvais peut-être, me dis-je en regardant le compagnon scintiller à mon poignet quelques secondes.

- Je prendrais la garde avec lui cette nuit, dis-je.

- Qu'as-tu en tête ?

- Rien du tout...

- Garde tes mystères pour toi va, moi je veux dormir de toute façon.

Je regardais encore le dos de Legolas en reprenant ma tâche. Nous avions mangé en silence, Merry nous racontait des histoires, les rumeurs de la Conté qu'il disait, et mon Dieu que j'en avais ri... C'était un conteur exceptionnel, bougeant les mains quand ils parlaient, les mimiques de son visage trahissaient les situations toutes plus saugrenues les unes que les autres. Toute la compagnie sembla apprécier ce petit moment de réconfort, mais Legolas ne lâchait pourtant pas son arc, écoutant dans un demi sourire fatigué.

Ce fut au tour de Gimli et je devais avouer que les histoires étaient semblables à celles de mon monde. J'aimais bien le nain, c'était un personnage simple et attachant, un caractère bien trempé et rude sur les bords.

Après deux bonnes heures de camaraderies, ils allèrent tous se coucher et j'entrepris de surveiller la droite et Legolas la gauche, en fumant doucement dans le silence. Le petit drone silencieux se forma au creux de ma main avant de s'élancer au-dessus de moi. La légère lumière passait sur les rochers, lançant ainsi le départ la surveillance en silence.

Comment devrais-je l'aborder ? Plus les minutes défilaient, plus mon ventre se tordait. Deux heures plus tard, j'osais enfin tourner la tête. Gimli ronflait à en faire trembler la pierre et Gandalf lui donnait la réplique. Je me levais, époussetant mon habit comme pour retirer mon stress, avant de me diriger vers l'elfe en soupirant. Le drone me regarda comme pour me donner du courage en m'indiquant la route vers le dos stoïque en face de moi. D'habitude je n'étais pas forcément anxieuse à l'aborder, mais là... Après avoir fauché sa main et sentit ses doigts contre les miens, c'était une autre histoire. Notre relation était incompréhensible et j'en étais venue à me méfier, voir même à l'éviter le plus souvent possible.

Aller...

- Tout me semble calme, qu'en dîtes-vous ? je commençais, en triturant mes doigts derrière mon dos en arrivant à sa hauteur.

Il se tourna doucement et afficha un regard froid... ça commence bien...

- Estel a dû sans doute vous dire pour Gollum.

- Oui il me l'a dit...

Aller...

Aller...

- Il m'a aussi dit que vous n'aviez pas médité depuis deux semaines...

Pas de réponse.

- Vous devriez méditer Legolas, je peux surveiller toute seule cette nuit.

Pas de réponse...

- Legolas...

- Je n'ai pas besoin de vous pour me dire quoi faire, dit-il durement.

- Vous êtes exténué... j'insistais pourtant.

- En quoi cela vous...

- Passez-moi de votre sarcasme pour cette nuit, j'ai assez vécu avec les elfes pour savoir que vous avez atteint vos limites.

Il scruta mon visage, semblant y chercher quelque chose, ferma les yeux en serrant la mâchoire.

- Il ne reste que deux jours de marche, dit-il.

- Mais nous ne savons pas ce qu'il pourrait se passer, si jamais...

- Je ne peux pas méditer ici, Maliha, rétorqua-t-il.

Je ne répondis pas quand ses yeux trouvèrent les miens. Il était à fleur de peau... Les rides se creusant un peu plus ses cernes quand il plissait ses yeux gris impénétrables.

- Si vous le souhaitez, je pourrai vous aider...

- M'aider ? il arqua un sourcil.

- Oui.

- Vous ai-je déjà demandé de l'aide fille d'Illuviné ?

- Non, mais je vous la propose. Vous êtes fatigué... Pensez-vous que vous êtes en état de combattre si des orcs, des gobelins ou tout autres créatures venaient à attaquer ? Franchement, ne pouvez-vous pas faire l'impasse sur mon nom pour une fois et simplement accepter ?!

Il sembla hésiter un instant. Regardait dans le vide en face de lui, semblant débattre intérieurement et passa une main sur son visage fatigué.

- Très bien, dit-il en posant son arc.

Il s'assis sur la large pierre sur laquelle il était debout, pour se mettre en tailleur, prêt pour une méditation. Je m'approchais, plus que surprise, pour me mettre en face de lui, assise à mon tour. Le drone vola naturellement vers, éclairant l'espace sans bruit. Il le regarda dubitatif, avant de passer à mon poignet.

- Je vais vous confier une partie de mon compagnon, indiquais-je en désignant le bracelet de verre. Je garderai juste une petite partie pour contrôler le drone.

Une partie fond pour se transformer en petite plaque d'Origine.

- Votre main, je demandais d'un geste.

Il me fixa un instant ,puis posa sa main sur la mienne. Un frisson me traversa le bras, au contact de sa peau glacée ... Jamais je n'avais senti sa avant, venant lui ou d'un elfe en général, car en tant normal, celle-ci devait être brûlante Le verre fondit et glissa sur sa peau pour épouser la forme de son poignet en un fin bracelet. Il le regardait faire avec étonnement.

- Bien. Vous avez déjà vu mes écouteurs n'est-ce pas ?

- Vos ?

- Les billes blanches dans mes oreilles parfois, dis-je en les désignant.

- Oui.

- Vous allez les porter. Elles vont d'abord faire le vide et vous allez entendre votre respiration dans votre tête, comme quand on se bouche les oreilles. Ensuite, vous avez deux possibilités. Rester ainsi à ne rien entendre, ou y injecter des sons, des chansons principalement, mais je pensais vous faire écouter des bruits de la forêt, à vous de choisir.

Il me regarda dubitatif.

- Vous voulez dire que je pourrais entendre la forêt avec ces choses dans mes oreilles ?

- Oui, ou tout autre chose si vous le souhaitez, c'est la fonction des écouteurs.

- Je demande à voir, dit-il dans un sourire moqueur.

- Très bien, allons-y.

Je tapotais le bracelet et il monta le long de son bras. Il se tendit, lorsque le liquide métallique passa dans son cou, puis s'enfonça dans ses oreilles. D'un geste brusque, il voulut les retirer, mais je retenais son bras.

- Ne les touchez pas, vous allez vous habituer.

Il se raidi, mais se laissa faire. Le liquide se solidifia et les billes blanches apparurent dans ses oreilles délicates. L'espace d'un instant, j'ai trouvé ça beau et en même temps tellement bizarre... Voir la technologie dans les oreilles d'un elfe, c'était l'ancien, le sacré, qui se mélangeait à la modernité, le futur. Une bizarrerie hors du temps.

- Bien, maintenant, je vais faire le vide d'accord ? Vous allez entendre ma voix plus faiblement, mais seulement ma voix si je vous parle.

Il me fit un signe de tête. La commande s'actionna et il sursauta, certainement sa à cause de la voix qui devait remplir sa tête pour lui indiquer le vide. Il regardait autour de lui, semblant chercher quelque chose.

- Vous ne pouvez pas entendre autre chose que ma voix Legolas. Le compagnon ne sélectionne que l'essentiel.

Ces yeux s'écarquillèrent.

- J'ai comme l'impression de vous entendre dans ma tête...

- C'est parfaitement normal, les écouteurs vous envoient le son de ma voix, dis-je dans un sourire. Bien, je vais introduire le son, mais avant, il faut que je vous indique certaines choses.

Je pris de nouveau son poignet pour afficher une barre bleutée sur celle-ci. Je lui expliquais en long, en large et en travers, comment il devait régler le volume ou même arrêter. Chose qu'il comprit rapidement d'ailleurs, en même temps, c'était intuitif...

- Bien. "Compagnon peux-tu passer une bande de son extérieur type forêt pendant plusieurs heures s'il te plaît?".

Legolas se raidit et regarda autour de lui. Il essaya de se lever, mais je le retiens, lui faisant signe de s'apaiser.

- Écouter seulement les sons et essayez de vous détendre, si j'étais vous je fermerai les yeux pour méditer, cela sera plus simple pour vous.

Il hésita, puis bougea pour reprendre sa position initiale, me regardant avec méfiance, avant de fermer les yeux. Ses sourcils étaient toujours froncés, toujours aussi tendus. Je n'avais pas fait attention, mais ma main était toujours sur son poignet et la sienne la tenait fermement. Il se raidit sous mes doigts, les nerfs à vif, prêt à bondir. D'un geste mécanique, j'entrepris un léger va et vient du pousse pour l'encourager à lâcher prise. Ses traits lâchèrent enfin... Ses épaules s'abaissent, son front devient lisse et son souffle calme.

- Reposez-vous, je vous préviendrai quand les autres seront réveillés.

Ma main glissa sur la mienne à contre cœur, attardant un dernier regard sur son visage qui plongeait déjà en méditation. Il était beau, me dis-je, détaillant ses traits pour m'en nourrir. Cette peau crème si pâle, ses lèvres rosées fines et bien dessinées, son nez et ses sourcils droits et par-dessus tout. Celle qui m'attirait irrémédiablement, cette mâchoire délicate et virile. Elle renvoyait un tel charisme qu'il me faisait perdre pied... Je l'ai dévoré des yeux durant de longues secondes, et soupirais de tristesse à la pensé que le seul amour que je ressentirai lui était offert sur un plateau d'argent. Qu'il me tenait au creux de sa main sans même le savoir...

Je me levais enfin, pour fuir et regagner ma place initiale... Me détourner totalement et regarder le noir sans fin, sans bruit... Les heures défilaient et j'entendis les pas doux sur le sol. Ceux de Gollum sans doute, mais je n'arrivais pas à identifier leur provenance. Prenant Laureline en me levant, j'assemblais la lame et posa la pointe au sol en laissant reposer mes mains sur la poignée comme à mon habitude.

Je fouillais chaque ombre, chaque recoin, mais ne voyais rien, seul le drone se baladait calmement autour de nous, dans un petit son volatil... Plus aucun son ne me parvenait après plusieurs minutes, visiblement Gollum ne se montrera pas cette nuit non plus...

oOo

Estel se leva en premier, je le regardais faire en ayant aucune idée de l'heure qu'il pouvait bien être.

- Comment était la garde ?

- Calme... J'ai entendu Gollum, mais celui-ci à pris peur en voyant Laureline je crois, dis-je avec un petit sourire.

Il tourna son regard vers Legolas toujours assis.

- Je vais aller le réveiller... Enfin le réveiller, le sortir de sa méditation, dis-je en me levant difficilement.

- Oh, alors tu as réussi?

- Mon compagnon oui, je lui ai donné mes écouteurs pour la nuit. Dis-je en désignant mes oreilles. Chants d'oiseaux, eau qui coule, bruit de la forêt quoi.

- Je vois...

Un doux sourire passa sur son visage alors que je me détournais en levant les yeux au ciel.

- Il est rare que Legolas fasse confiance aussi facilement.

- Il était surtout désespéré...

- Peut-être oui...

Il n'avait pas bougé d'un pouce et d'un geste sûr, je passais doucement une main dans la sienne. Ses sourcils se froncèrent un instant et il soupira calmement. Le bleu me saisit en un instant, ce bleu si profond, clair et brillant... Mon souffle se perdit sur le bord de mes lèvres alors qu'il refermait sa main sur la mienne. Sa peau était tellement chaude qu'elle me brûlait.

Je savourais chacune des longues secondes qui me paraissaient être des heures, en pensant que j'aurais pu rester comme ça une éternité... Réalisant enfin le temps qui pourtant filait, je retirais doucement le bracelet comme pour retirer l'instant... Arrêter l'imaginaire qui n'existait que dans mon cœur.

- Estel est debout et les autres ne vont pas tarder à se réveiller. Avez-vous pu récupérer un peu ?

Il fronça les sourcils et serra ses doigts sur les miens, alors que le liquide descendait dans son cou avant de me répondre.

- Pas assez, mais ce sera largement suffisant pour deux jours, dit-il.

Après avoir récupéré l'intégralité du compagnon, je me levais pour rejoindre les autres sans plus de cérémonie. Partir sans rien ajouter et surtout, me tenir le plus loin possible de lui, mais il attrapa mon bras d'un geste ferme.

- Merci, dit-il, d'un signe de gratitude solennel.

- Avec plaisir Legolas, lui offrant le même. N'hésitez pas si vous souhaitez de nouveau méditer.

Un signe de tête plus tard, j'étais déjà partie. Croisant un instant le regard de Gandalf, qui arborait un petit sourire malicieux, je poussais un soupir blasé en rejoignant Estel qui se levait.

Nous avions encore marché... Heure après heure... Certains sentiers étaient escarpés en longeant ce qui devait être les zones d'extraction de minerai.

- La richesse des nains ne vient pas de l'or ou des joyaux, mais du Mithril. Bilbon avait une cotte de mailles en Mithril que Thorin lui avait offert, je ne lui ai jamais dit, mais sa valeur dépassait celle de la Conté entière. Ce métal est d'une valeur inestimable, d'ailleurs, le roi Thranduil a déclaré la guerre aux nains pour mettre la main sur les galeries d'Erebor.

- Mon père m'a raconté cette histoire, la bataille des cinq armées. Comme quoi les elfes sont bien cupides en réalité.

- Le roi Thranduil est cupide Gimli, tous les elfes ne sont pas comme lui, dis-je en posant la main sur son épaule.

- Vous ne savez rien de mon père et je vous interdis de prononcer son nom, ordonna Legolas.

La méditation lui avait redonné de l'énergie on dirait...

- Je prononce le nom de qui je souhaite... dis-je en me retournant. Et j'en sais suffisamment sur votre père pour l'affirmer, j'ai lu la cupidité dans ses yeux et le passé ne peux changer cette facette de sa personnalité.

Il pris fermement mon bras les yeux brûlant de colère.

- Un mot de plus et je vous coupe la tête, titan.

- Ça suffit vous deux ! cria Gandalf en brandissant son bâton. Legolas, Maliha n'a rien à voir avec votre famille et les drames qu'elle a pu vivre et Maliha, vous parlez d'un des plus grands Roi de cette terre alors, modérez vos propos !

Il me fusilla du regard sans ciller, mais aujourd'hui encore, comme la dernière fois, je ne baissais pas des yeux. Tôt le matin j'avais eu droit à un "merci", et maintenant, à une mise à mort... Toujours la même chose, toujours cette haine tapit derrière la bienveillance. Prête à bondir pour mieux me mettre à terre. D'un geste brusque, je m'arrachais de sa prise pour reprendre la marche derrière le magicien. Estel me lança un regard désolé que j'évitais pour avancer en silence non sans ruminer. Après plusieurs longues minutes, tournant en boucle les phrases qui m'auraient probablement servie à l'insulter, Gandalf s'arrêta.

- Je ne me souviens pas de cet endroit... murmura-t-il

- Sommes nous perdus? demande Pippin.

- Non, mais je suis fatigué, alors arrêtons-nous le temps que je réfléchisse, dit-il en posant son chapeau à terre.

Les hobbits se dirigèrent vers une petite salle à proximité du passage avant qu'il n'eut le temps de s'asseoir.

- Attendez ! dis-je allant vers eux. Je passerai en premier, on ne sait jamais.

C'était un poste de garde visiblement, petit et délabré avec un puits en son centre.

- Il serait plus convenable de dormir ici vous avez raison, dit le Gondorien en arrivant à côté de nous..

Et il en fut ainsi, tous regroupés dans la petite salle à attendre que cette avant dernière journée se termine.. Nous avions installé le camp en silence, la marche avait été dure aujourd'hui et les sentiers étroits, nous obligeant à passer en file indienne et à surveiller chacun de nos pas. L'obscurité me piquait plus les yeux que d'habitude, la lumière commençant à me manquer. Elle me rendait irritable et anxieuse...

Plouf...

Mon sang ne fit qu'un tour au son qui envahit la salle. Pippin se tenait là, devant un puits, regardant le fond, et son visage se décomposa en comprenant l'erreur grotesque qu'il venait de commettre.

- Je suis désolé... murmura-t-il en s'écartant.

- Touque stupide ! Croyez-vous que c'est un voyage découverte ? Jetez-vous dedans la prochaine fois, ainsi vous ne générez plus personne avec vos gestes insensés !

Mon coeur se calma un instant avec soulagement.

Tap-dan... Tom-tap ... Tom-tap...

Mais visiblement, cela était de courte durée...

- Ça c'est un bruit de marteau... Ou je ne suis pas un nain... chuchota Gimli.

Immobile, la main tremblante, je pris Laureline derrière mes reins, mais le silence reprit de nouveau ses droits.

- Oui et dans tous les cas ça vient de s'arrêter... dit Boromir.

- Pippin ne touchez plus à rien ! Espérons passer la nuit sans problèmes... lança Gandalf.

- Je surveillerai cette nuit, dis-je lâchant la lame.

- Non Maliha, je crois que c'est à Pippin de le faire, ce sera sa punition, dit le magicien.

- Je resterai avec lui, ajouta Boromir en installant sa couverture.

Le hobbit fit la moue. J'échangeais un regard perturbé avec Aragorn.

- Ne t'inquiète pas, tu seras la première informée en cas d'attaque, me rassure Aragorn en me tapant sur l'épaule.

- Très bien...

- Repose-toi, tu es à cran.

- Hum...

Je regardais Pippin sans trouver le sommeil, anxieuse, comme si j'attendais que le son étouffé du marteau ne reprenne. Après plusieurs minutes, il fût rejoint et c'était sur cette dernière image que je m'endormie.

oOo

Comme d'habitude, ma nuit avait été agitée. Une succession de rêves sombres à n'en plus finir et quand Estel m'a réveillée, je croyais m'être endormie seulement quelques minutes auparavant. Une fois nos affaires rangées, nous nous étions attroupés derrière Gandalf. Notre dernier jour de marche commençait face au même dilemme qu'hier, le chemin....

- Bon, nous allons prendre le chemin de droite, dit-il.

- Vous vous souvenez du chemin ? demanda Merry.

- Non mon cher, mais je n'aime pas la voie du milieu et à gauche l'odeur ne me dit rien qui vaille. Alors nous allons grimper un peu. Dans le doute Meriadoc il faut toujours faire confiance à son flair.

Le magicien me fit sourire et son rire doux passa dans le couloir qu'il descendait déjà. Après quelques minutes dans le noir, nous débouchions sur une route large, il était beaucoup plus facile de marcher. Bien que nous grimpions, les heures défilaient sans que nous voyions une possible sortie. Puis, après ce qui me semblait être une éternité, les murs qui nous entouraient jusqu'alors, avaient disparu.

- Ah visiblement, je ne me suis pas trompé de chemin, commença le magicien. Nous sommes dans les parties habitables de la mine, mais nous sommes beaucoup trop haut, il nous faut descendre un peu pour rejoindre la porte et à en juger par l'atmosphère qu'il règne ici nous devons être dans une grande salle. Risquons-nous à faire un peu de lumière mes amis.

Les ombres disparaissent, révélant ainsi des colonnes immenses et robustes. Mes yeux n'arrivaient pas à en deviner la fin... Et cette hauteur... L'air chaud passait dans mes cheveux, un air brûlant toujours avec cette même odeur de renfermé.

Marchant à travers les vastes colonnes, Gimli nous chanta une chanson de sa voix grave. Les hobbits étaient heureux et l'accompagnaient avec joie, un sourire passa sur mon visage en pensant que nous allions bientôt sortir de ce trou à rat. Sans aucune raison, le nain s'arrêta soudain. Puis couru entre les colonnes en courant pour atteindre une salle d'où sortait une lumière aveuglante.

- Gimli ! cria le magicien.

Nous l'avions suivi à contrecœur pour faire une macabre découverte. C'était une petite salle, remplie de cadavre et en son centre, dans la lumière aveuglante, était disposé un grand tombeau de marbre blanc. Gimli s'agenouilla devant en pleurant toutes les larmes de son corps.

Des inscriptions étaient gravées dans une langue que je ne connaissais pas, mais Gandalf s'approcha pour nous les traduire.

- Ici gît Balin, Seigneur de la Moria.

Mon cœur se tordait... Alors Balin était mort... Les souvenirs du sourire malicieux du nain me prirent et me poussèrent à baisser la tête en signe de respect.

- C'est ce que je craignais... murmura Gandalf en parcourant la pièce des yeux.

- Il faut avancer... dit doucement Legolas à Aragorn derrière moi. Ne pas nous attarder ici...

Gandalf récupéra un vieux livre des mains d'un ossement et le feuilleta attentivement. Je me retournais d'un coup, sentant comme une ombre passer derrière moi, mais il n'y avait que les feuilles volantes et la poussière passant dans la lumière de l'extérieur.

- Ils ont pris le pont et la deuxième salle, il lisait d'une voix grave. Nous avons barricadé les portes, mais cela ne les retiendra pas très longtemps. Une ombre s'avance dans le noir... Nous ne pouvons plus sortir...

Plus les paroles rentraient dans mes oreilles et plus l'ombre semblait grandir dans mon cœur. Cherchant encore des yeux une présence quelconque, je trouvais finalement celui de l'elfe. Il m'offrit un regard tendu avant que je ne me détourne de nouveau.

- Nous ne pouvons plus sortir, ils arrivent.

Les secondes passaient les unes après les autres, le claquement du livre entre les mains de Gandalf, me fit sursauter.

- Bien ne nous attardons pas ici...

Dooom, Dom, Dom

La voix de Gandalf se perdit dans le son du tambour.

Ma respiration se bloqua.

Dom, Dom, Dom, Dooom

Un échange de regards terrifié des hobbits.

Le mien avec Estel...

Les murs vibraient autour de nous... Et le cauchemar commença.

oOo

Nota: Merci Caro pour ce petit Fan-Art :) !!!!

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