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// ... Chapitre treize ... //

"Far away place" (Tensnake Remix) - Xinobi

J'ai essayé de méditer, essayé de faire taire les questions qui envahissent mon esprit, mais rien n'y fait... J'espère que Gandalf va bien, son départ précipité ne me dit rien qui vaille. Que va-t-il découvrir ? L'avenir est-il si noir que ça ? Que va-t-il se passer ensuite ? Qui est à l'origine de toute cette noirceur qui semble planer au-dessus de nous ?

Il y a ça et aussi les paroles du roi Thranduil, pourquoi avait-il une telle haine dans les yeux ? Je vais devoir éclaircir le passé des titans en rentrant, me poser les bonnes questions, ou simplement les poser à Glorfindel...

Les titans ont toujours aidé les peuples libres, non ? Alors pourquoi cette haine dans ses yeux, pourquoi ce dégoût sur son visage ? Peut-être que l'on ne m'a pas tout dit, il doit y avoir une face cachée au si beau tableau des titans, un revers de la médaille... J'ai toujours cru que c'était trop beau pour être vrai, il doit y avoir quelque chose... On doit me cacher des choses, c'est certain.

Bilbon... Où êtes-vous... ? Je dois le retrouver, demain en partant je commencerai la recherche... J'espère qu'il tiendra la nuit... Valars, faites qu'il passe la nuit sans encombre... Je serre les mains sur mes jambes pliées en tailleur. Je n'arrive pas à me concentrer pour me calmer et trouver la paix de la méditation.

Il y a aussi son visage, ses yeux et sa démarche... Legolas.

- Legolas... je murmure entre mes lèvres.

Je me sens bizarre rien que de prononcer son nom à haute voix. Le son glisse sur ma langue à m'en faire frissonner. Pourquoi est-il resté ? Pourquoi est-il venu au juste ? N'importe quel garde aurait pu venir me dire ça, n'importe qui, mais non c'était lui... Je me souviens de la chaleur dans mon ventre, de ses bras fermes, de sa démarche royale, de ses muscles tendus sous le tissu... Je mords ma lèvre avant d'ouvrir les yeux pour me faire violence... En même temps Maliha depuis combien d'année n'as-tu pas... J'ai grogné dans le silence en serrant les mains, lâchant mon corps pour m'étaler sur le lit froid.

Bref, autant dire que ma nuit se résume à ces nombreuses questions, tournant encore et encore dans ma tête. Il m'est impossible de fermer l'œil ni de méditer, peut-être quelques minutes tout au plus.

Que dois-je faire ? Si je pars demain à l'aube, dois-je attendre que les nains soient libérés ? Je pourrais les aider à sortir de là pendant la nuit ? Mais si nous nous faisions prendre, Elrond me tuerait. Thranduil me fera exécuter, ça, pour le coup, j'en suis certaine, mauvaise idée.... S'ils restent ici enfermés, leur cause est perdue. Il faut absolument que Thorin et Thranduil arrivent à un accord. Je tapote rapidement mon ventre en repassant chaque question, chaque supposition en sentant la colère de l'impuissance me gagner. Mais, un caillou me sort alors de mes pensées.

Je le regarde dubitative me redressant dans le lit, quand un deuxième arrive quelques minutes en suivant. Me lève et me dirige vers le balcon avec prudence. La compagnie de nains est là, juste en bas avec Bilbon de surcroît. Je n'en crois pas mes yeux, celui-là est toujours là quand il faut et où il faut. J'arque un sourcil en les voyant déjà se disputer, peut-être devrais-je rester dans mon lit et pousse un soupire

- Bilbon ! je murmure fort.

- Chut ! Descendez vite ! Ne faites pas de bruit, dit-il.

Je rentre vivement, me rhabille, prends mes affaires en vitesse et saute du balcon pour atterrir avec les nains.

- Je suis contente de vous voir tous, je dis en souriant.

- Vous aviez une chambre ? J'y crois pas ! lance Bofur me pointant du doigt.

- Et bien oui... Après, vous n'êtes pas resté bien longtemps dans votre cachot si je comprends bien et certains ont dû passer du bon temps, je lui souris en tournant mon regard vers Kili.

Il se raidit d'un coup.

- Elle vous trouve plutôt grand pour un nain si vous voulez des précisions...

Je le vois rougir de gêne.

- Ne soyez pas timide, c'est une très belle elfe vous savez et vous êtes plutôt charmant, je pense que vous avez vos chances.

Je le voyais fondre de plus en plus et je dois avouer qu'il était rare de voir un nain avec un tel visage.

- Ah ça va hein... On fait ce que l'on peut pour passer le temps... Vous avez eu au moins un lit, me lance Kili.

- J'ai surtout pris une remontrance glaciale de notre hôte, oui ! je rétorque en fixant Nordeline dans mon dos.

- Je ne vous le fais pas dire, fini Thorin

- Alors, j'en déduis que la diplomatie n'a rien donné ? je lui demande.

- Je lui ai dit qu'il pouvait aller c...

- Oh et, c'est bon on a compris, coupe Balin. Si Bilbon n'avait pas été là, tu aurais regretté ses paroles Thorin.

Je trouve ça plutôt bien placé, je ris.

- Je savais que j'aurais dû lui dire... finit-il sombrement dans sa barbe.

- Allons-y, ne perdons pas de temps. Dit Bilbon

Nous le suivons en silence à travers les couloirs, évitant de nous faire voir alors que les gardes n'étaient pas bien nombreux par cette soirée de fêtes. Nous prenons un escalier, nous permettant de descendre dans les sous-sol de la cité elfique. Bilbon c'est exactement où l'on va, c'est quand même un comble. Comment est-il rentré ? Comment a-t-il pu visiter les galeries sans être vu une seule fois ? Il a réussi à s'en sortir avec les araignées, seul, à passer la porte sans être vu, ou éventuellement à rentrer par un autre accès, même si cette solution est peu probable. Et ne parlons pas du passage chez les gobelins... Un mystère, un mystère inquiétant et je ne sais pas vraiment pourquoi...

- Pourquoi descendons-nous ? Nous devrions remonter ! lance Bofur.

- Faites-moi confiance, s'impatiente Biblon.

Nous continuons notre descente et atterrissons dans les caves. Je ne sais pas du tout où veut en venir Bilbon... Il y a un truc qui cloche, je ne sais pas quoi, ni pourquoi, mais une ombre plane au-dessus de lui, que je ne saurais pas expliquer, je la sens, c'est tout. Le genre de sensation qui vous prend la colonne vertébrale d'un frisson désagréable... Juste une impression noire et malveillante qui s'intensifie au fil du temps. Bilbon est toujours le même, mais quelque chose me dit au fond de moi que ça ne durera pas. Je ne le connais pas plus que ça, à part fuir et enchaîner les problèmes, nous n'avons pas vraiment échangé... Mais je sens qu'il a un grand cœur, je serais triste de le voir changer, ça me semble pourtant indéniable et imminent.

- Elle m'a parlé.

Hein ? Je me tourne pour voir Kili à mes côtés qui passe une main dans ses cheveux.

- De quoi parlez-vous ?

- De l'elfe... Elle est venue me parler dans la nuit.

J'arque un sourcil avant d'afficher un sourire.

- Oh, je vois. Et qu'a donné cette discussion ?

- Justement, je voulais avoir votre avis. Vous êtes une femme... Vous vivez avec des elfes depuis de nombreuses années... Alors...

- A-t-elle ri ?

- Quoi ?

- Tauriel, a-t-elle ri ?

- Oui, enfin un peu...

- Sachez qu'il est très difficile de faire rire un elfe, ainsi si vous avez réussi cette prouesse en une seule nuit... C'est qu'elle n'est pas insensible à votre charme. Toutes les choses liées à l'expression des sentiments doivent rester cachées pour les elfes. Quand vous voyez de simples émotions passer sur leur visage c'est qu'ils vous tiennent en estime, qu'ils vous font confiance pour partager une relation plus intime et croyez-moi, c'est très difficile... Il m'a fallu plusieurs mois pour voir le sourire de Glorfindel et encore plus pour entendre son rire.

- Je vois...

- Alors si Tauriel vous a accordé un sourire, ou un rire discret, c'est que vous lui plaisez... C'est aussi valable pour les femmes vous savez, femme qui rit...

J'ai ri toute seule en silence en posant ma main sur son épaule. Il m'a rendu un doux sourire en rigolant à son tour sans savoir pourquoi.

- Je ne sais pas si je la reverrai un jour... Peut-être jamais...

- Vous ne savez pas de que l'avenir est fait Kili, ne dites jamais, jamais.

J'ai fait un clin d'œil alors que je prononçais les mêmes paroles que Glorfindel m'avait dites quelques années plus tôt. Je n'y avais pas cru une seconde et pourtant je les répétais comme si j'en étais convaincue. Un air sombre passe sur mon visage en repensant à cette conversation, mes yeux se sont attardés sur le nain et l'expression rougissante de son visage. Pourquoi pas après tout... Pourquoi je n'aurai pas le droit, moi aussi, de simplement trouver quelqu'un d'agréable un jour ?

- Mais c'est pas vrai, nous sommes dans les caves, vous deviez nous conduire dehors, pas plus loin dedans ! crie Bofur et trépignant.

- Fermez-la ! dis-je.

- Par ici ! lance Bilbon, ignorant les nains.

Nous arrivons dans une salle qui est effectivement une cave, une cave à vin d'ailleurs. Deux elfes sont complètement vautrés sur la grande table centrale. C'est moi ou...

- Combien de fois faudra-t-il leur dire que l'alcool c'est une affaire d'homme, lance Gloin.

- J'ai rarement vu des elfes dans un état pareil... dis-je.

- Il paraît que le vin du roi Thranduil est unique en son genre, très fort, avec une robe puissante, continua-t-il en marchant.

- On ne m'en a jamais parlé à Fondcombe.

- Poh, ce n'est pas fait pour les femmes.

- Vous seriez surpris par ma descente, maître nain.

- Ah ! j'en prends note alors !

Je rigole discrètement à la remarque et regarde de nouveau les deux elfes dormir, il y en a deux qui auront mal à la tête demain, ça c'est clair. S'il y a une chose que je ne pensais jamais voir dans ma vie, c'est un elfe saoul ! À bien y réfléchir, je n'ai jamais vraiment vu les elfes se donner à cette activité, même lors des soirées bien arrosées... Peut-être les elfes de Vert bois le grand étaient-ils plus détendus et fêtards que les autres. J'aurais peut-être dû vivre ici après tout... J'ai ri intérieurement en imaginant mon cher Glorfindel loin de la sobriété et je dois dire que cette idée me semblait folle.

Je reprends mon sérieux en remarquant que l'on s'est arrêté et surtout que nous sommes à la fin de cette cave, en gros un bon cul-de-sac... Bilbon se dirige vers un empilement de tonneaux au bout de la pièce. Mais que cherche-t-il au juste ?

- Montez dans les tonneaux. Vite ! murmure Bilbon.

- Vous êtes fou ! Ils vont nous trouver ! dit Dwalin.

- Non, non, non, je vous le promets, je vous en prie, faites-moi confiance.

Les nains discutent entre eux, perdant patience, je me tiens l'arrête du nez en évitant l'explosion de mon désarroi. Si Bilbon nous demande ça, c'est qu'il a forcément un plan derrière la tête. Pourquoi ne l'écoutent-ils jamais depuis le temps ? Et s'il y a bien une chose que j'ai comprise en si peu de temps, c'est qu'il ne faut pas rentrer dans leur jeu, ça ne sert strictement à rien... Il faut juste attendre qu'ils en viennent à la même conclusion que vous, mais pour ça... Il faut être patient, très, très patient, OU...

- Faites ce qu'il dit, lance finalement Thorin.

Leur donner un ordre... Heureusement que Thorin est là... Ils finissent donc tous à grimper à l'intérieur des tonneaux, bien entendu j'ai dû aider Bombur, car, comment dire... Compliqué...

Je grimpe à mon tour en essayant de trouver une position à peu près confortable et attend les instructions de Bilbon dubitative en penchant ma tête sur le côté hors de ma cachette.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demande Bofur en sortant sa tête, suivi par tous les autres.

- Mais vous avez bientôt fini de râler oui ? Sans déconner, laissez-le faire ! je clame, excédée.

Bilbon se dirige vers un levier et le pousse non sans mal. Le sol bascule alors et les tonneaux dévalent la pente. J'ai juste le temps de faire une connexion cerveau/main pour essayer de m'accrocher alors que nous partons en trombe dans la chute. Nous nous retrouvons dans l'eau d'une rivière glacée, sans vraiment que je comprenne le pourquoi du comment. Dire qu'elle était froide est un euphémisme, car c'est le mot glacial qui prenait mon corps. Les nains commencent déjà à suivre le courant quand je reprends mes esprits.

- Attendez ! je crie en me redressant. Bilbon n'est pas encore descendu !

Nous attendons une minute en voyant le sol pivoter à nouveau et Bilbon tomber à son tour dans l'eau, droit comme un piquet. Il finit par revenir à la surface en reprenant son souffle et je réussis à le tenir par le col pour qu'il agrippe un tonneau rapidement. Le pauvre hobbit avait l'air frigorifié.

- ça va aller ? je demande en le regardant.

- Oui, ça va, ça fait circuler le sang comme on dit.

- Bien joué Mr Sacquet ! lance Thorin

- Ce n'est rien, répond- il en grelottant encore.

J'ai tant bien que mal réussi à l'aider à se hisser dans un tonneau vide.

- Il faut y aller, ils se sont rendu compte de notre absence, dit-il en reprenant son souffle.

- Ok, ne perdons pas de temps dans ce cas, j'ai fini en poussant son tonneau.

- Allons-y ! crie Dwalin

Nous commençons à suivre le courant de la rivière glaciale pour sortir finalement du tunnel de la caverne.

- Attention ! hurle Thorin.

Je détourne les yeux vers Thorin pour constater l'arrivée d'une chute d'eau, qui à vu d'œil, a l'air plutôt périlleuse et la dévalons à toute vitesse. Le courant est fort, je suis ballotée dans tous les sens en buvant la tasse au passage, agrippant le bois.

Mais comment... Comment en suis-je arrivée là... Comment passe-t-on d'ingénieure, à titan dans un tonneau avec un groupe de nains à fuir des elfes ?! Sérieux, des fois j'en perdrais la tête...

Le courant diminue un peu et nous débouchons au milieu d'une petite plaine. Un cor d'elfe résonne alors dans les rochers et la panique me prend devant l'idée qu'il sera peut-être trop tard pour prendre de la distance avec eux. Si nous nous faisons prendre à nouveau, c'est foutu, Thranduil les laissera au trou pendant des années et moi... Je préfère ne pas y penser.

- Ils sont à nos trousses, nous devons aller plus vite ! je crie.

J'arrive à distinguer un pont, puis un barrage au fond, mais plusieurs elfes le gardent. L'un d'entre eux hurle un ordre que je n'arrive pas à comprendre et un autre abaisse un levier. Mon sang ne fait qu'un tour en voyant de lourdes grilles fermer le seul passage vers notre liberté.

- Non ! hurle Thorin en s'écrasant sur les barreaux de fer.

Les elfes dégainent leurs épées et attendent notre arrivée en position de combat. Que dois-je faire, les assommer ? Ouvrir les grilles de force peut-être ? Ça oui, je devrais y arriver.

J'ai juste entendu un sifflement, une flèche noire passe à côté de mon oreille et abat soudainement un elfe. Un deuxième fut projeté à son tour en arrière par la violence d'une autre, pour finir dans la rivière devant nous. Mes yeux s'écarquillent, je ne comprends pas, la vision des cadavres qui commencent à rougir l'eau autour de nous. Cherche de tous les côtés pour finalement les trouver sur la rive gauche, des orcs... Ils sont peu nombreux certes, mais nous n'avons pas d'arme. Le même frisson froid passe dans mon dos et je ne sais pas vraiment quoi faire, dépassée par la situation.

- Attention Orcs ! hurle Bofur.

- Maliha ! crie Thorin. Couvrez-nous !

Reprenant mes esprits, j'ai réussi à m'extraire du tonneau péniblement puis à nager vers la rive. Monte sur la berge en attrapant mes deux armes, priant que l'humidité n'ait pas atteint la poudre.

- Tuez les tous, lance le capitaine en langue noire sur la rive droite.

Je me concentre, vise et tire en expirant l'air dans mes poumons. L'adrénaline coule dans mes veines en les voyant arriver de tous les côtés. Je reste sur place et tire rapidement, essayant de prendre mon temps pour bien viser, mais mes mains tremblent de froid. Certains passent entre les balles et je finis par capituler en les rangeant sur mes cuisses pour extirper Nordeline de mon dos. L'heure du combat avait sonné.

Serrant la lame dans ma main fermement, j'ai tué le premier sur ma droite et passe à l'autre aisément sans aucune hésitation. J'ai réussi à trouver mon rythme et à faire le vide dans mon esprit. Du coin de l'œil, j'ai aperçu Kili sortir à son tour en récupérant une arme lancée par Dwalin avant de se diriger vers le levier.

J'ai continué de tuer tous ceux autour de moi le plus rapidement possible en m'éloignant un peu des nains, ils s'étaient dispersés, ce qui ne m'arrangeait pas du tout. Mon regard se pose sur le chef de la bande ennemie, ce n'est pas lui, Azog n'est pas là, visiblement remplacé par un géant défiguré qui bande déjà son arc. Je cherche à prendre une arme en urgence, mais c'est trop tard, la grande flèche noir part. Tout ce passe au ralenti, mon souffle se bloque dans mes poumons attendant la sentence.

- Kili !

Il s'effondre au sol, la flèche noire dans la cuisse. Je me précipite, mais d'autres orcs arrivent et me barrent la route. La frustration coule dans mes veines quand j'en égorge un en poussant un cri. Je me suis dit qu'ils avaient mis du temps, en voyant les cheveux roux passer dans mon champ de vision. C'est elle, Tauriel, se jetant sur le pont de la barrière pour défendre Kili, un soupir de soulagement passe et mon cœur se relâche. Elle effectue des mouvements souples en arrivant à sa hauteur, mais elle est rapidement encerclée.

- Tuer la femme elfe ! crie le capitaine.

Je me fraie un passage, tuant deux orcs sans douceur, quand j'entends une autre flèche passer à côté de mon oreille, il y eut un silence suivi d' un râle horrible derrière moi. Je me suis retournée, levant ma lame et vis l'orc s'écrouler lourdement sur le sol en crachant du sang, les yeux révulsés. Cherchant autour de moi, j'ai fini par apercevoir Legolas me regardant d'un air sévère. Je n'ai pas le temps de le détailler quand d'autres arrivent sur la droite. Saute et enchaîne plusieurs mouvements circulaires pour en venir à bout, projetant l'eau de mes vêtements dans un petit bruit de clapotis calme.

- Maliha ! j'entends Thorin.

Kili a réussi à baisser le levier malgré sa blessure, il est maintenant dans son embarcation et le groupe commence à dévaler la rivière rapidement entraîné par les rapides. La course commence... Les orcs, les elfes, ça en fait du monde à semer.

- Poursuivez-les ! crie l'orc.

J'ai couru à en perdre haleine, essayant de tenir le rythme de la compagnie, mais mes vêtements sont lourds et remplis d'eau. J'arrache ma cape d'un geste ferme et la jette à mes pieds avant de reprendre la course beaucoup à l'aise. Libéré de mes mouvements, j'abat les orcs derrière moi en sautant sur les rochers les uns après les autres pour passer d'une rive à l'autre avec souplesse.

- Poursuivez-les ! j'entends derrière nous.

Les elfes gagnent déjà du terrain, il nous faut accélérer. J'aperçois Legolas qui se rapproche de moi au pas de course, ses mouvements sont d'une fluidité impressionnante, rapides et précis, beaucoup plus que moi et cette dextérité est stupéfiante. Deux orcs le menacent sur les flancs, mais il est occupé devant. Mon cœur loupe un battement de peur et je saute d'un mouvement désespéré pour regagner sa rive, il s'arrête de surprise me voyant arriver devant lui, je pose une main sur son épaule pour passer derrière lui d'un mouvement fluide. Deux coups, net, sans hésitation. Une expression de surprise se lit dans ses yeux quand il les voit morts sans comprendre.

- Soyez attentif, dis-je en rangeant l'arme, le visage fermé.

Je n'ai pas attendu de réponse et reprends ma course, le cœur battant à tout rompre. Cherchant des yeux la suite, j'aperçois un orc s'agrippant au tonneau de Dwalin. Le courant les emporte vite et je vois le nain se débattre péniblement sans armes. J'ai pris de l'élan et saute vers la première branche en travers de la rivière, l'agrippe des mains, en prenant l'orc entre mes jambes dans le mouvement. Je l'ai vu passer au-dessus de moi, retire Nordeline de mes épaules quand mes pieds rencontrent la branche et fends l'orc au ventre.

Je n'ai pas pris le temps de respirer, replace la lame dans son fourreau et passe sur la rive droite en vitesse en bloquant la route de plusieurs elfes qui me fixent sans comprendre. Deux créatures sont à nouveau sur mon passage, d'un coup de pied l'un s'écrase contre le flanc de la montagne, d'un autre enchaîné d'une droite bien placée, le dernier finit avec lui.

Je prends Nordeline et saute sur l'autre rive, reprends le rythme, m'approche d'autres orcs et serre la lame d'acier dans ma main. Du coin de l'œil, je vois Legolas juste derrière moi. Je dois continuer ma course, lance Nordeline au-dessus de ma tête, prends une arme et tue deux orcs. Une respiration, récupère ma lame, plante la pointe dans le sol et me projette au-dessus d'un autre. J'arrive à me stabiliser derrière lui et lance un coup de pied magistral. Sa mâchoire éclate d'un son de craquement répugnant, se laisse tomber dans l'eau qui l'emporte violemment.

Une forme ronde et marron arrive sur ma gauche, j'ai juste le temps de m'arrêter pour voir passer le tonneau de Bombur, hurlant de peur à l'intérieur, par je ne sais quelle magie.

Excédée devant cette scène complètement hors propos, je finis par le poursuivre et le pousse sur l'autre rive d'un coup de pied, lui évitant de manger un rocher de justesse. Le reste n'est qu'un cirque et je me suis demandé comment un nain pareil pouvait avoir une telle idée. Les mouvements indescriptibles m'ont fait presque rire et j'ai repris la course en voyant qu'il s'en sortait très bien sans moi.

J'ai eu un instant de tranquillité sur un plusieurs mètres, avant de voir Legolas me rejoindre. Se regardant quelques secondes, je me suis demandée pourquoi ils étaient là. Que pouvaient bien représenter les nains pour eux ? Avant que je ne puisse me poser plus de questions et même entrevoir une seule réponse, un orc arrive sur moi. J'ai à peine eu le temps de sauter sur le côté pour agripper son col et dans une pirouette l'encastre dans le sol dans une nuée de poussière.

Nous avons continué de longer la rivière, elle gagnait en taille et en intensité de minutes en minutes. Une grande faille est apparue devant nous, suivie d'un énorme tronc d'arbre abattu, je pouvais facilement le passer mais pas l'elfe à côté de moi.

J'ai voulu le regarder une dernière fois en sautant, mais il s'est juste élancé dans un mouvement élégant à mes côtés pour retomber sur la tête d'un nain. J'ai esquissé un sourire en avouant qu'il était plutôt doué pendant que je continuais ma course sur une branche enchaînant les pirouettes pour tuer les quelques orcs devant moi. Il a tiré plusieurs flèches, passant d'une tête à une autre, sur deux jambes, puis sur une, avant de revenir sur la berge.

- D'accord, bien joué. Je murmure pour moi-même quand je rencontre son regard sûr.

Un faible sourire apparaît sur son visage et ses yeux pétillent de malice. Je me suis surprise à trouver que ça lui allait plutôt bien et même si ce n'était qu'un instant, mon cœur à bondi entre deux sauts. Je le sentais palpiter d'une manière totalement différente et là, dans l'action, courant à ses côtés, je me suis sentie vivante.

Nous avons commencé petit à petit à semer les orcs. Sautant sur la rive opposée, passer au-dessus de l'elfe pour retomber sur les épaules d'un orc et lui tire une balle dans la tête. Puis en trancher un autre, avant de poursuivre ma route plus rapide encore, comme libérée d'un point.

J'ai aperçu les nuages d'eau devant moi et le son rauque d'une chute d'eau. Arrêtant ma course, je me suis approchée doucement de la falaise pour voir l'immense colonne d'eau tomber à pic. La chute sera rude, je me suis dit en voyant arriver les nains terrorisés.

- Non, non, non ! hurle un instant Gloin en essayant de nager à contre-courant.

- Ne vous inquiétez pas, la chute ne sera pas longue ! je réponds en souriant.

J'ai commencé à les compter, un par un, à mesure qu'ils tombaient en hurlant.

- Maliha ! crie Bofur faisant de grands gestes.

- Vous êtes solide ! Tout va bien ! je lui crie.

- Ahhhh !

Son cri s'évapore dans la chute en me faisant sourire en continuant ma tâche.

Ils sont bien quatorze avec Bilbon. Après un soupir et un dernier regard en bas, j'ai pris ma respiration pour sauter à leur suite, mais une main m'a retenue le bras fermement. Les grands yeux bleu pâle de Legolas me regardaient, son souffle rapide et moi complètement déstabilisée par son geste brusque.

Avant que je ne puisse dire un seul mot, le temps a semblé s'arrêter. Il a arrêté de s'écouler à l'instant même où j'ai senti la chaleur de sa main envahir mon bras tout en sombrant dans le bleu de ses yeux.

Il le serre un peu plus et soupire en s'approchant d'un pas. Mes yeux n'ont pas quitté un seul instant son visage qui s'approche dans un dernier soupir. Mon cœur parait chanter en me perdant dans la pulsation vibrante de mes veines à chacun de ses pas vers moi. Quand avais-je ressenti ça pour la dernière fois ? A bien y réfléchir peut-être même jamais et j'avais envie de le sentir pleinement.

- Maliha ! j'entends soudain.

Le choc fut rude, brutal retour à la réalité, alors que le vrombissement de la cascade envahissait mes oreilles me sortant de ma contemplation. « Tu dois y aller Maliha ». Mais Legolas ne semble pas réagir pour autant, retenant encore mon mouvement pour me libérer. J'ai délicatement posé ma main sur la sienne pour lui signifier de me lâcher, mais j'ai regretté mon geste à la seconde qui suivit. Le contact a fait fondre mon cœur, car la chaleur de sa main était envahissante. Jamais je n'aurais cru possible que simple fait le toucher me procure une telle sensation. J'ai préféré fermer les yeux, contenir ce sentiment grandissant. Si jamais je les levais vers lui.... je serais perdu.

Il a desserré sa prise, quitté ma main pour la laisser glisser le long de mon bras. C'était un contact fin contre le tissu encore humide de ma manche, un contact qui électrise chaque cellule de ma peau. Arrivant finalement à ma main, il frôle mes doigts et je me suis perdue.

Je ne sais pas ce que je ressens, je n'en sais rien. Je sais juste qu'il se passe quelque chose en moi, quelque chose remue et semble vouloir exploser. Puis s'est produit une chose qui ne s'était produite qu'avec Glorfindel. Je la vois s'ouvrir et grandir dans mon esprit, sa lumière, sa chaleur, son adrénaline, lui tout entier, son âme... Elle envahit mon cœur et j'arrive à la voir clairement. Elle danse devant moi, une nuée de feuilles vertes, emportées par un vent imaginaire fait d'une poudre dorée et lumineuse, Valars, elle est si belle, si douce.

J'ai retenu mon souffle, n'osais pas bouger en savourant la rencontre de son âme. Un de ses doigts passe entre mon index et mon pouce. La vague me prend toute entière et me saisit le cœur, m'obligeant à ouvrir les yeux sur lui et à échapper mon âme comme pour lui répondre. Son visage regardant nos mains, les lèvres entrouvertes, je n'ai plus de souffle, plus d'air, plus de mots, juste le battement de mon cœur et les siens qui font vibrer ma poitrine. Nos doigts se mêlent en douceur, je lâche un soupir me noyant dans le bleu de ses yeux surpris dans les miens.

J'ai demandé aux Valars que ce moment ne finisse jamais. Que ce contact perdure pendant des heures, connaître cette âme dans les moindres détails, mais je devais partir...

Il me détaille encore, d'une expression indéchiffrable et fronce les sourcils quand je finis par fermer mon âme. Ses yeux deviennent plus durs, se rendant sans doute compte de la situation et de l'instant proche du non-sens. Rompt nos mains d'un geste lent et un vide glacial me prend. Sans la chaleur de son âme, sans ce lien, je me sens seule. Après un dernier regard, il s'est détourné avant de marcher vers le reste de la garnison qui se rapprochait au loin. J'étais là, au bord de cette falaise, ressentant pour la première fois le sentiment de la perte. Une perte inégalée...

Mon cœur se serre, ma poitrine souffre d'une douleur inconnue à chacun des pas qui l'éloigne de moi. J'avais tellement envie de le rattraper, de retrouver cette connexion. J'ai fait un pas en arrière en me faisant violence et me laisse tomber dans le vide sans un regard de plus. Je dois juste tomber et partir.

La vapeur d'eau frappe mon visage et me rafraîchit les idées. Le vide froid s'installe dans mon cœur, ça non plus, je ne connaissais pas... Une sensation de manque pour une personne que l'on a à peine vu un jour ? Est-ce seulement possible... ? Cette idée me panique, je ne sais pas vraiment quoi penser et puis de toute façon, je ne le reverrai sans doute jamais, alors Maliha, oublie... Même si l'idée me prend encore à la poitrine, il me faut l'oublier. L'attirance n'est rien, ce n'est qu'un sentiment qui passe et pourtant tout avait été tellement unique.

J'arrive au sol et plonge, l'eau froide m'entoure réveillent mes sens endoloris en me ramenant à la réalité d'un coup violent. J'aurais aimé rester au fond de cette eau glacée qui paralyse mes pensées, le temps de me retrouver entièrement, mais le temps presse...

J'ai fini par remonter, nager vers la berge et à me hisser sur la terre ferme aux côtés des nains qui essorent déjà leurs vêtements.

- Que faisiez-vous en haut ?

Je me retourne pour voir Balin les mains sur les hanches, trempé jusqu'aux os.

- Rien, rien, je vérifiais juste que les orcs et les elfes étaient loin... je lui réponds tristement.

- Et ?

- Et... Et c'est bon, nous sommes tranquilles pour un petit moment.

Il m'a tapé l'épaule en guise d'amitié et repart vers les autres. Un soupir sort de mes poumons avant de me lever. C'était une belle rencontre et je suis heureuse de l'avoir vécue... Je crois que je n'oublierai jamais, jamais je n'oublierai cette sensation dans mon cœur et cette idée me fait peur. Car je ne la maîtrise absolument pas...

oOo

Nota: merci pour vos commentaire :), c'est vraiment gentil. Et toujours merci à Caro !

La bise

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