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// ... Chapitre six ... //

"Let go" - Ark Patrol

Un an, un an est passé. Nous sommes le 18 Avril de l'année 2933 du troisième Âge. Je commence à avoir mes habitudes, je prends mes marques petit à petit. Les elfes sont un peuple vraiment exceptionnel, leur bonté est infinie, bien que certains restent réservés et froids.

Je discute beaucoup plus sereinement avec Glorfindel, c'est devenu un ami proche aujourd'hui, ainsi que Arwen bien sûr. Les deux fils d'Elrond partent très souvent en campagne, c'est le cas depuis trois mois, Elladan est un elfe simple et très abordable, tout le contraire de son frère. Toujours très froids avec moi sans que j'en connaisse la raison. Glorfindel a insisté en me disant que je ne pouvais pas m'entendre avec tout le monde et que Elrohir finirai certainement par m'apprécier comme le reste de la communauté.

Je ne le pense pas, il arrive que certains elfes disent "nous n'attendons de vous que vous restiez juste à votre place, pas comme vos prédécesseurs", j'ai eu beau en parler, personne ne m'a répondu sur la réaction de ces elfes.

J'ai décidé de mettre ça dans un coin de ma tête, j'ai fait des recherches sur le passé des anciens titans à mes heures perdues, oui j'ai trouvé leurs grande aventure, des notes sur leurs implication dans les batailles, mais rien, il n'y a rien dans la bibliothèque de Fondcombe sur la suite. Pourquoi ? Aucune idée, c'est comme si leur vie s'était arrêté aux grande guerre, il n'y a aucune fin, aucune information sur la suite de leurs histoires.

J'ai fini par abandonner, tant pis, si un jour je sors de Fondcombe peut-être que je trouverai quelque chose...

Je passe donc le plus clair de mon temps avec Glorfindel à continuer l'entraînement, en une année j'ai progressé, la musculation en profondeur m'a beaucoup aidé à maîtriser ma force, chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout...

Mon corps a changé, j'ai minci, beaucoup minci même, mon ventre est devenue plat, très bonne chose, mes cuisses se sont affinées, mes bras pareil, j'ai vu mon corps se transformer à une vitesse fulgurante, en même temps à s'entraîner tous les jours il ne pouvait qu'y avoir des résultats. Mes muscles se sont développés, tout mon corps a commencé à s'endurcir, devenir plus ferme qu'il ne l'a jamais été.

Et ma peau, ma peau qui était terne et fatiguée est aujourd'hui revigorée et lisse. Les joues roses, alors oui mes taches de rousseur sont légèrement ressorties mais mon teint est lumineux comme jamais.

Je suis devenue une femme que je n'avais jamais vu, je suis contente, mais le changement est radical. Mon endurance et mes sens se sont améliorés, la musculation en profondeur à fait des merveilles, j'arrive à mieux contrôler ma force. Je suis finalement parvenue à bouger le fameux bloc, une grande victoire personnelle.

Mais le plus dur est encore à faire, la méditation c'était pas trop ça au début, j'avais beau essayer de me concentrer rien n'y faisait, je n'arrivais toujours pas à rester en place, à ne pas penser, c'était impossible. Glorfindel finissait toujours par s'énerver en me voyant me gratter, bouger, ruminer, me plaindre d'avoir mal aux jambes à force de rester les jambes croisées sans rien faire. Il m'était même arrivé de finir par fredonner une chanson avant de partir en fou rire.

FlashBack

Les jours ont défilé et mes nuits étaient de plus en plus horribles, des rêves tous plus compliqués ou sans queue ni tête, des rêves qui ne disaient rien dans des environnements complètement décalés. Je me réveille le matin épuisée... Glorfindel m'avait prévenue, mais jours après jour la méditation était impossible...

- Si tu n'arrives pas à méditer Maliha tu finira par te perdre dans tes émotions, il faut que tu réussisses à faire le vide et à reposer tes émotions.

- Je sais Glorfindel, mais c'est trop compliqué. C'est impossible de ne rien penser...

- Je ne te demande pas de ne pas penser, je te demande de les ordonner.

- Les ordonner ? je le regarde, dubitative.

- N'essaye pas de ne pas penser Maliha, tu dois les laisser passer sans qu'elles t'influencent. Tu dois entendre tout ce qu'il y a autour de toi et ne faire "qu'un" avec eux, avec l'environnement.

Je me suis placée à la gauche de Glorfindel, face à la grande cascade. "Les laisser passer". Bon essayons de les laisser passer alors. J'ai fermé les yeux, mes émotions ont fusé comme d'habitude. "Les laisser passer". Alors je suis passée à la suivante, puis encore à la suivante. J'ai entendu le vent dans les feuilles, j'ai entendu l'eau s'écraser sur les rochers... Mes idées se sont calmées, elles ont de moins en moins fusé et j'ai entendu ma respiration, les pulsations de mon cœur, j'ai senti mon sang, la chaleur du soleil sur mon visage, la fraîcheur du vent dans mon cou.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée comme ça, mais je me suis sentie apaisée, tellement sereine. Quand j'ai ouvert les yeux le soleil était bas dans le ciel, Glorfindel n'étais plus là...

Je me suis levée et j'ai regagné les rues de Fondcombe, j'étais calme, tellement calme.

- Oh Maliha ?

Je me suis retournée pour voir Glorfindel le sourire aux lèvres.

- Mais où étais-tu ? Je demande en croisant les bras.

- Et bien j'ai médité pendant une heure, puis je t'ai appelé mais tu n'as pas réagit, je t'ai dit que je partais mais tu es restée sans bouger. Je suis revenue une heure plus tard et tu étais toujours dans la même position. Tu as réussi on dirait, comment te sens-tu ?

Je suis restée un peu groggy à ses mots "trois heures", je suis restée trois heures à méditer. Comment je me sens ? Très bien non ?

- Et bien, je dois avouer que je me sens calme... Mes idées ne se bousculent pas, enfin beaucoup moins.

- Je suis heureux de l'entendre. Il faudra l'appliquer au combat maintenant.

Fin du FlashBack

Le souvenir me fait sourire, depuis Glorfindel à appliqué la même méthode pour le combat, comme il l'avait dit. C'est ainsi que j'ai pu bouger le bloc, j'ai pu recentrer ma force, j'ai beaucoup mieux maîtrisé mes mouvements et contre toute attente j'ai sentie une confiance en moi se développer, car j'avais enfin l'impression de maîtriser ce nouveau corps.

"Il vous faut réapprendre votre corps et ne faire qu'un avec lui".

Je comprends maintenant les mots d'Elrond à mon arrivée. Ma personnalité est toujours explosive et mes colères sont "hard"... Je me suis fâchée une fois avec Glorfindel, une seule fois lors d'un de nos entraînements.

FlashBack

- Concentre-toi. Me dit l'elfe en reprenant sa position.

"tsss, concentre-toi, concentre-toi, il n'a que ce mot à la bouche, tous les jours c'est la même chose".

Je me suis replacée convenablement en face de lui, serrant les dents et la main sur le bâton entre mes doigts. Je me suis précipitée sur lui en poussant un grognement de colère, il a réussi à parer mon coup, encore, alors je suis revenue à la charge, essayant de passer sous son bras gauche et de lui faucher les jambes... Échec encore, il a frappé mon épaule de son bâton durement.

- J'en ai ma claque! j'ai hurlé en jetant le bâton loin, très loin.

- Maliha...

- Quoi ? Tu sais que tu me fais mal à chaque fois que tu me frappes Glorfindel ?

- Je sais.

- Et c'est parce que je suis un "titan" que tu t'autorise à me faire mal ?

- Tu ne serais pas un titan je ferai la même chose.

- Si un jour Glorfindel j'arrive à te toucher, tu peux me croire tu vas le sentir !

- Ne laisse pas la colère te submerger Maliha.

- Tu... Tu me soûles avec tes grands discours sages là ! Maîtrise si, maîtrise ça, contient toi, blabla ! Oh, je peux vivre un peu ?

- Maliha...

- Quoi ? Il y a des jours Glorfindel ou j'ai juste envi de mettre les choses au clair, je suis loin d'être une enfant tu sais! Pour moi vous les elfes êtes des enfants, vous ne savez rien de l'univer autour de vous et tu me fais la morale ?

- Tu es en train de me traiter d'enfant Maliha ? il fronce les sourcils.

- Oui Glorfindel sur certaines choses, pour moi tu as l'air d'un enfant !

- J'aimerais bien savoir quoi ? Il croise les bras après avoir reposé son propre bâton.

La colère explose en moi, jusqu'à ce jour j'avais toujours ravalé ma colère et mes opinions, les elfes m'avaient accueilli sans rien me demander hormis d'honorer mon contrat dans le futur. Mais ma patience à des limites, ils semblent tous savoir sur tout, immortel qui vive avec des idées fantasques, ça suffit !

- Un exemple, facile, le sexe Glorfindel, à la simple formulation de ce mot vous rougissez comme si c'était un blasphéme ! Alors qu'il n'y a pas plus naturel que de ressentir du désir ! Vous êtes pudique sur tout ce qui tient à l'amour et à l'intimité entre deux personnes, alors que c'est l'acte le plus agréable que je connaisse. Et vos histoires "d'étoile" et de "la soleil", votre adoration des étoiles est beaucoup trop extravagante, sais-tu ce qu'est une étoile Glorfindel ? Si je te dis ce qu'est réellement une étoile tu arrêteras de leur porter une adoration déraisonnable dans la minute qui suit. Vous vous pensez de grands esprits mais vous ne comprenez rien au monde qui vous entoure, qu'allez-vous me sortir bientôt, que Arda est plate ?! Il y a tellement de choses que je voudrais vous dire Glorfindel, des choses dont vous n'avez même pas idée ! Certaines de vos croyances sont totalement dénuées de logique ! Vous vivez dans votre délire, j'en peux plus !

- Avez-vous fini ?

Sa voix était glaciale, un frisson m'a parcouru le dos.

- Et si je vous dis non ? J'ai répondu avec la même froideur.

- Avez-vous la moindre idée de l'étendue de vos paroles ?

- Et avez-vous la moindre idée de ce que ça fait ? De vivre au moyen-âge alors que vous êtes né dans un monde où les étoiles ne sont juste que des boules de gaz en fusion dans un univers infiniment grand dans une expansion perpétuelle ? Que vous apprenez-ça à l'âge de douze ans dans une école élémentaire ? Que votre civilisation à déjà marché sur la lune et sur d'autres planètes de votre système solaire ? Savez-vous ce qu'est un trou noir Glorfindel ? savez-vous ce qu'est un atôme ? Savez-vous ce qu'est un électron, l'électricité, une voiture, un avion, un ordinateur, le nucléaire ?! Le savez-vous ?! j'ai hurlé.

Il ne dit rien...

- Et bien quand vous saurez de quoi je parle vous comprendrez ma détresse Glorfindel ! Vous comprendrez à quel point c'est dur de vivre dans un monde qui ne comprend pas la moitié de ce que vous dites ! Que vos habitudes depuis trente ans sont réduites en fumé, que l'on vous demande de réapprendre à vivre et à vous comporter différemment ? Alors il y a un moment où je pète un câble, tu comprends ? Alors les "concentre-toi Maliha" c'est assez ! Je voudrais parfois être moi-même ! Être celle qui est née sur Terre juste un instant sans que l'on me fasse comprendre que je suis trop comme ci et pas assez comme ça, être moi et arrêter de ME CONTENIR !

J'étais à bout, les larmes ont coulé, des larmes de colère. L'elfe me regarde sur la défensive mais je sens dans ses yeux qu'il a compris. Son regard s'est adouci en rencontrant les miens. Et je suis tombée à genoux en prenant mon visage entre mes mains, mes larmes ont doublé, triplé... Mes sanglots ont explosé sans que je ne puisse les retenir...

J'ai à peine remarqué quand Glorfindel a entouré ses bras autour de moi et m'a murmuré en elfique qu'il avait compris.

- Je n'ai pas idée de ce que tu as perdu Maliha et je n'arrive pas à le comprendre et à l'imaginer. Mais si tu avais dit cela plus tôt, si tu m'ouvrais plus ton cœur sur ton passé je pourrais voir plus clair dans ton âme et t'aider à trouver un chemin stable à ta nouvelle vie.

J'ai enfoui mon visage dans son cou et enroulé mes bras autour de lui. Combien de temps j'ai pleuré ? Aucune idée, mais pour la première fois mon ancienne vie me manquait, ou du moins pour la première fois je me l'étais avouée.

Fin du FlashBack

Glorfindel... Un ami des plus fidèles, un ami qui est devenu tellement pour moi. Même si une culture entière nous sépare, son esprit reste plus ouvert que n'importe quel elfe que je connais. Alors je lui ai dit, je lui ai tout dit...

FlashBack

- J'aimerais te montrer quelque chose, Glorfindel., j'ai dit timidement un soir à la bibliothèque.

Il a levé le nez de son livre.

- Ce serait un plaisir. avec un grand sourire.

Nous sommes allés dans ma chambre et j'ai sorti mon ordinateur ainsi que mon compagnon et les ai serrés contre moi.

- Je vais te montrer mon monde.

Ses yeux se sont illuminés alors qu'il s'est assis sur le grand tapis de ma chambre. Je me suis placé à côté de lui en tailleur et lui ai montré l'ordinateur.

- Ceci est un ordinateur, dans mon ancien monde, c'était mon outil de travail. Mon travail consistait à concevoir des armes, comme tu le sais déjà. Mais cela ne veut pas dire que j'étais forgeron, pas du tout. L'ordinateur me permet de dessiner, de créer une image presque réelle de l'arme que j'ai en tête.

Il me regarde expliquer sans rien dire. J'ai ouvert l'ordinateur qui s'est allumé instantanément sur la page d'accueil.

- C'est un peu comme ton compagnon?

- Oui, en étant beaucoup plus puissant, et on peut faire beaucoup plus de choses aussi.

J'ai ouvert l'application de modélisation et l'ordinateur a fondu pour se transformer en une grande tablette. Glorfindel s'est levé d'un seul coup complètement paniqué.

- Ne t'inquiète pas, c'est tout à fait normal. L'ordinateur que tu vois ici est en fait composé de millions de petits objets qui fusionnent ensemble pour en former un seul et unique. Quand tu veux accomplir une tâche particulière il va se modifier et prendre la forme la plus adéquate pour réaliser la tâche. Tu comprends ?

- Je vois... Plutôt pratique je dois dire.

- Très oui.

J'ai récupéré le stylet et lui ai montré sur quel projet je travaillais quand je suis partie. Glorfindel a été d'abord choqué, puis indécis, puis inquiet... Il est passé par tous les sentiments possibles et imaginables. Une simple arme à feu de poing lui a fait un choc, les images en mouvement sur l'écran le fascinait, mais en comprenant le système de l'arme il était dubitatif. Après plusieurs minutes d'explications laborieuses du fonctionnement de chaque pièce et l'effet combiné de l'ensemble des réactions, il a vite compris l'avantage de posséder une telle arme.

- Efficacité, rapidité... Il a murmuré.

- Exact.

- Avez-vous des armes plus puissantes que celle-ci ?

- Cette arme est une des plus simples au monde...

Nous avons passé les fusils, les armes de jet et les armes à longue portée...

- Écoute... Cette arme a été notre malheur... Nous avons fait l'erreur de la créer et des milliers de gens en sont morts. Beaucoup regrettent qu'elle soit sortie des laboratoires.

Quand il a compris ce que pouvait infliger une arme nucléaire, son humeur a changé, quand il a compris ce que signifiait le mot "guerre" pour moi, il n'a pas dit un mot, juste affiché ce regard froid. Quand il a vu les photos et les vidéos de ce que pouvait infliger une simple arme à feu et à quelle cadence elle pouvait tuer, son regard sur moi à changé.

- Comprends-tu maintenant pourquoi je ne veux pas créer d'arme identique à cette simple arme de poing ici Glorfindel ? Comprends-tu pourquoi je ne veux pas faire intervenir la technologie et mon passé sur votre avenir ?

Il m'a lancé un regard désolé avant d'approuver.

- Je comprends oui. Mais je sais aussi qu'Elrond a eu raison de te dire que cette "technologie" appartient à toi seule, et que si tu désir t'en servir "toi", tu en as le droit, elle est ton passé et fait partie de toi.

- Je sais...

- Nous devrions aller aux forges, parler à Lindir, lui montrer ton arme de poing, il sera peut-être capable de la fabriquer. Penses-y Maliha, si tu peux te la procurer, elle peut sauver des vies sur ton chemin, tu devrais y penser sérieusement mon amie.

Nous avons continué sur la "Terre" en elle-même, je lui ai montré des photos de ma maison, de ma voiture, de mon chat, de ma famille, de mes amis. Mais aussi des photos du paysage... J'ai eu honte, très honte, mais je savais qu'un jour je serai obligé de lui avouer, qu'un jour je n'aurai plus la force de ne pas être honnête envers ce que je suis... Et ce que "nous" sommes, je reste une "terrienne"...

- Nous avons détruit notre monde... Pas encore totalement, mais dans un futur proche il ne restera plus rien qu'une vaste étendue de sable et d'eau chaude sans plus aucun signe de vie. Nous avons détruit la nature, nous nous sommes développés trop vite... Nous avons épuisé toutes les ressources de la planète en deux mille ans... Deux mille ans, ce n'est rien pour toi n'est-ce pas, dans la vie d'un elfe ce n'est rien, nous ça nous a suffi à détruire un écosystème entier... Exploitation des énergie fossile, déforestations, pollution, surexploitation animal, plus de forêts uniquement des champs cultivables à perte de vue. Nous avons empoisonné la terre pour faire pousser plus vite les céréales... Et l'énergie à fini par faire bouillonner tout ça, plus notre technologie avançait plus elle était gourmande... Nous avons réagi en concevant ce type d'appareil, rendant les ordinateurs et les compagnons autonomes, qu'ils ne se rechargent plus par un fil mais par autre chose, mais c'était trop tard... Ils ont interdit l'exploitation des énergies fossiles trop tard, supprimer les voitures thermiques trop tard, supprimer le plastique trop tard... Et nous avons eu soif... C'est là qu'a débuté la guerre de l'eau, la guerre entre les classes, les riches et les pauvres. La Terre à été divisée, tu as de l'argent tu bois, tu n'a rien, tu meures...

Glorfindel était affligé... J'ai dû expliquer la plupart des termes que j'employais mais au final il était affligé... Après de longues heures à expliquer le pourquoi du comment, de lui parler de la vraie nature du genre humain dans mon monde, j'ai lu du dégoût dans ses yeux...

- Je sais ce que tu penses de moi maintenant, et tu auras surement raison... Mais je ne pouvais rien faire... J'étais dans le système, moi aussi je devais boire, moi aussi je devais vivre et tenir... Mais...

- Pourquoi as-tu accepté le contrat ? Pour vivre ? Pour te sauver ?

J'ai soupiré.

- Et bien, un des mages bleus est venu me voir une fois alors que je regardais la forêt. Il m'a dit que je disposais de l'éternité, que j'étais là pour protéger les peuples du mal, mais qu'en tant qu'immortelle je pourrais suivre les hommes dans leur développement, que je pourrais peut-être les pousser à ne pas commettre les mêmes erreurs que nous. C'est pour cela que j'ai accepté, je me suis dit que cette fois-ci je pourrais peut-être faire quelques choses et que je ne laisserai pas passer ma chance d'au moins essayer.

- Je vois.

Il s'est levé et je l'ai regardé se diriger vers la porte.

- J'ai connu les deux autres titans et quand je leur ai posé cette même questions ils ont répondu "qui cracherai devant l'immortalité et une force surhumaine ?". Aujourd'hui je suis heureux de former un titan tel que toi. Et j'en suis fière Maliha.

Fin du FlashBack

Depuis ce jour Elrond m'a permis de retrouver mes habitudes pendant un jour ou deux de chaque mois, j'avais quartier libre, libre d'écouter de la musique dans ma chambre et lors d'un entraînement, libre de porter les vêtements que je souhaite, libre de dessiner et de faire tout ce dont j'avais enviE. Ce rituel me permet de ne pas oublier celle que je suis, de ne pas oublier mes origines et ma culture. Les elfes ont mis beaucoup de temps à s'habituer et à "tolérer" cette pratique, les vêtements passaient encore, mais la musique était difficile pour eux. En même temps, j'ai dû faire saigner des oreilles entre Allie X, The geek X VrV et Purple Disco Machine... Mais c'était MA journée et à force d'écouter la harpe et la flûte, un bon synthétiseur ça fait du bien. J'avais tout de même mon compagnon avec des écouteurs, je pouvais profiter de la musique lors des entraînements et de la course mais rien à voir avec une musique dans l'air ambiant. Ils ont fini par s'habituer à la musique de temps en temps, mais pas aux jupes, ni aux débardeurs et ni aux talons...

Et les jours ont défilé, les uns après les autres, doucement et sereinement, sans que je ne les sente passer. L'entraînement de Glorfindel est dur, mais malgré les douleurs et les échecs je me suis améliorée, à mon rythme. D'abord à main nue, j'ai répété inlassablement les mêmes mouvements pendant des jours et des jours. Toujours les mêmes, à une vitesse incroyablement lente. Chaque semaine Glorfindel ajoutait un mouvement à la série, chaque semaine je devais tout enchaîner du début à la fin. J'avais fini par rêver des mouvements...

Puis un jour il s'est placé en face de moi.

- Frappe-moi, dit l'elfe.

Je m'étais placée comme à notre habitude, attendant qu'il se place à mes côtés pour effectuer la série. Je l'ai regardé avec de grands yeux cherchant à comprendre.

- Quoi ?

- Frappe-moi.

Je me suis mise face à lui, prenant une position quelconque... Et j'ai attendu, je ne savais absolument pas quoi faire. Comment aller chercher l'affrontement au juste ?

- Je ne sais pas comment faire Glorfindel...

Il est resté sans rien dire avant de foncer sur moi... J'ai pris une énorme baffe... J'ai rien compris, je me suis retrouvée à terre la joue bouillante de douleur... Je me suis relevée furieuse de n'avoir pas réagi, furieuse contre moi-même. J'ai couru vers lui sans réfléchir, il a paré mon bras. J'ai vu son autre main revenir vers moi, j'ai réussi à l'arrêter sans que je m'en rende compte.

- Durci ton bras quand tu bloques.

Il a continué et j'ai miraculeusement suivi ses mouvements... Après plusieurs minutes j'ai regardé mes mains sans comprendre. J'ai enchaîné les mouvements que j'avais répété des jours durant. Tous mes mouvements étaient "logiques", je bougeais sans réfléchir une seconde.

- Ce n'est qu'en répétant que l'instinct est libéré. Ton esprit connaît les mouvements et comme marcher maintenant tu sais te battre. C'est long, c'est épuisant et fastidieux mais c'est ce qu'il faut pour te créer un instinct.

- Je vois...

Et on a continué comme ça, au bâton, à l'épée. Apprendre des mouvements, les répéter pendant des semaines entières et les appliquer. Petit à petit le niveau à augmenté, les mouvements devenaient de plus en plus durs, Glorfindel à diminuer la durée d'assimilation des mouvements et j'ai dû faire des entraînement seule pour pouvoir tenir le rythme qu'il m'imposait. Mais j'ai tenu, mois après mois, j'ai tenu et les résultats sont venus.

FlashBack

Je suis encore très loin du niveau de Glorfindel bien entendu. Mais j'ai remarqué plusieurs choses ces derniers temps, premièrement, je me retiens, c'est indéniable je pourrais frapper beaucoup plus fort. Deuxièmement, je ne sens presque pas les armes dans mes mains. J'ai tendance à vouloir utiliser ma force, constamment, quelque part c'est logique, quand on se bat, on abat sa force par les coups. Le problème, c'est que les épées elfiques sont très légères, extrêmement légères, je les sens à peine dans ma main, alors quand je me bats c'est comme si ma main était vide, je ne sens rien du tout.

Troisièmement, à quoi sert d'avoir une force surhumaine si on ne peut pas l'utiliser en combattant ? C'est quand même malheureux de devoir se battre sans exploiter le plus grand de mes atouts, la force...

Alors je me suis entraînée seule, j'ai commencé à faire des expériences en prenant le même modèle d'assimilation que Glorfindel. J'ai d'abord sauté, encore et encore, regardant où mes jambes pouvaient m'emmener. Puis j'ai fait une pirouette arrière et je l'ai répétée, encore et encore. Puis sur le côté, à droite à gauche, devant... J'ai enchaîné les pirouettes les unes après les autres en y ajoutant les mouvements de Glorfindel, le bâton et enfin l'épée... Le seul problème c'est que ça prend beaucoup d'énergie, et ne pas sentir son arme c'est trompeur dans les mouvements rapides, j'ai souvent été déstabilisée, perdu mon équilibre...

Le poids... J'ai fini par trouver une épée d'homme au fond de la remise du bâtiment d'entraînement, une grande épée, longue, rouillée mais lourde... Bien loin de l'acier des elfes.

Mes mouvements sont devenus plus rapides, j'ai commencé à me servir du poids de l'épée, à l'intégrer à mes gestes, à m'en servir dans mes déplacements... J'avais trouvé ce que je cherchais.

Un matin, Glorfindel m'a tendu mon épée habituelle, mais je l'ai refusé, reposant la lourde lame rouillée sur épaule. Il m'a regardée bizarrement.

- Que comptes-tu faire avec cette épave Maliha?

- Tu verras bien.

J'ai souri en prenant position et il a vite compris... J'ai commencé à me battre comme je le sentais... Parer ses coups, tourner, sauter et frapper. Sauter en vrille et abattre la lame sur lui après avoir accumuler la force lors de la vrille. Tourner la lame dans ma main et enchaîner les mouvements de plus en plus rapidement, je laissais juste la lame faire, lui donnant simplement une direction, influençant juste sa vitesse avec ma force, lui permettant de fluidifier mes gestes, de bouger plus facilement...

Après plusieurs minutes Glorfindel respirait vite, je voyais la sueur sur son front mais le mien était sec pour une fois.

- Je vois... il a commencé. C'est le poids de cette vieillerie qui t'aide à bouger comme tu le fais.

- Exact.

- Tu tires parti de son pire défaut... il soupire puis affiche un air espiègle. En même temps j'aurai dû m'en douter, tu n'as pas besoin d'avoir une lame légère, la tenir et la manier ne t'épuise pas contrairement à n'importe qui. Tu as besoin d'une arme proportionnelle à ta force, et pas proportionnelle à ton gabarit... Je n'y avais pas pensé, mais maintenant que j'ai vu ça, je comprends pourquoi tu t'es entraînée seule, si tu veux mélanger force et combat je vais avoir du mal à tenir.

- Tu peux toujours m'apprendre plus d'enchaînement, de mouvement m'aider à exploiter mes capacités. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre. J'ai enchaîné les gestes que nous avions appris jusqu'à maintenant, mais il doit y en avoir beaucoup d'autres ?

- C'est exact. Très bien, partons sur cette idée.

Fin du FlashBack

C'est ainsi que Nordeline fut forgée, grande, large et longue, semblable à celle des hommes et non aux elfes, une épée à deux mains. Un mètre trente de tranchant pour trente-cinq centimètres de manche, et une largeur de lame de vingt centimètres sous la garde.

De quoi découper n'importe quoi d'un seul coup.

FlashBack

Le manche est tressé de tissus argent et de cuir sur toute sa longueur et finit en un cercle d'acier gravé de motifs en arabesque. Le centre de la lame est finement gravée en elfique sur la longueur : Pour la protection du peuple libre, je vaincrai. Telle est la tâche des fils et filles d'Illuviné.

C'était un cadeau inestimable, mes yeux se sont écarquillés de bonheur, admirant la beauté argentée de l'objet, un pur chef d'œuvre. J'ai pris Glorfindel dans mes bras, c'est la première fois que j'ai enlacé l'elfe. Il a paru surpris mais s'est laissé faire en me rendant mon étreinte.

- Merci Glorfindel, merci infiniment, elle est magnifique.

Il n'a rien dit et m'a juste tendu le pommeau argenté. J'ai approché une main tremblante et l'ai saisi. Elle était lourde, très lourde même et très grande. J'ai effectué quelques mouvements, l'équilibre est parfait, la grande taille du manche permet à la fois de la manier à une ou deux mains. Le diamètre parfait pour une bonne accroche dans la paume.

- Quand est prévu le prochain entraînement Glorfindel ?

Il a souri.

Fin du FlashBack

Après un an, me voilà apte au combat, apte à tenir une arme. J'ai encore tellement de choses à apprendre. Glorfindel a arrêté de croiser le fer avec moi, mais m'apprend toujours des mouvements et des enchaînements, toujours plus complexes. Il assiste à ma pratique quand j'essaie de les associer à ma manière de combattre et c'est un très bon guide.

Aujourd'hui après une bonne journée d'entraînement j'ai décidé d'aller voir les couturières, Glorfindel a décidé de bientôt me permettre de l'accompagner surveiller les frontières. Je vais enfin pouvoir sortir d'ici et commencer à rentrer dans le vif du sujet, à être utile. Et qui dit sortie à l'extérieur dit armure ! Arwen a sauté de joie à l'annonce de ma demande et les couturières aussi d'ailleurs... Elles ont passé des heures à mesurer, proposer, dessiner encore et encore, jusqu'à arriver à un résultat, sur le papier, qui me tarde de voir en vrai je dois dire.

C'est donc toute joyeuse que je me dirige en ce moment même dans le talan où toutes les rumeurs de la Terre du milieu se retrouvent indéniablement analysées autour d'une tasse de thé. J'ai passé la porte après une annonce rapide et j'ai trouvé Arwen une tasse de thé à la main à papoter avec ses dames.

- Oh Maliha vous avez bien fait de passer mon amie, m'indique Arwen quand j'ai franchi le seuil du talan.

- Ah ?

- Nous avons fini votre armure ma chère, enchérie sans plus attendre Vairëla en secouant une étoffe de soie. Venez par-là que l'on essaie.

Je me suis avancée pour me placer au centre de la pièce et ai commencé à enlever mes chaussures.

- Savez-vous que le roi Thranduil a encore envoyé une invitation pour un grand banquet à Mirkwood ? Lance Sunniva.

- Le roi Thranduil donne toujours de somptueuses réceptions, ce n'est pas une nouveauté. Rétorque Vairëla d'un ton froid comme à son habitude.

- Peut-être mais c'est le seul seigneur qui en fait autant.

- Il veut sans doute trouver une jeune elfe pour son fils, il a deux millénaires il serait temps, elle ajoute.

J'écoute à moitié mais cette phrase m'intrigue.

- Je pensais que les elfes ne se mariaient que par amour ?

- Oui ma chère mais pour un elfe tel que le Prince Legolas cette normalité serait un privilège. Après le décès de son épouse, le roi Thranduil souhaite sûrement partir pour le grand voyage et savoir son fils marié le rassurera probablement. Continue Vairëla en enlevant ma veste.

- Je ne pense pas que Thranduil aille jusqu'au mariage arrangé pour son fils, lui-même à eu un mariage d'amour, lance Arwen.

- Je serai en tout cas bien curieuse de voir l'elfe qui aura l'honneur d'être au bras du Prince Legolas, je dois reconnaître que c'est l'elfe le plus beau que je n'ai jamais vu, fini Sunniva en sortant une grande boîte en bois.

J'ai ri un moment en me retrouvant en sous vêtement sans aucune pudeur. Mais ses dames sont habituées maintenant.

- Je pensais que votre cœur appartenait à Glorfindel Sunniva? Auriez-vous changé d'avis? J'ai demandé d'un air taquin.

- Oh grand dieu non, le prince est d'une beauté remarquable mais je dois bien l'avouer inaccessible, de plus on dit qu'il est aussi froid que son père, et puis plutôt mourir sans amour que de vivre dans cette sombre forêt de Mirkwood ! Oh non, je préfère ce cher Glorfindel à la fleur d'or.

Elle finit sa tirade avec le rose aux joues.

- Qu'a-t-il de si exceptionnel ce prince pour être inaccessible ?

- C'est un Sindar, un elfe de sang pur, grand, d'une carrure imposante et forte pour un elfe, ses traits sont parfaits et lisses, son regard glacial... Il fait tomber bien des coeurs croyez moi ! lance gentiment Sunniva.

- Ma... ma cousine est revenue de Vertbois le Grand il y a deux ans, elle m'a dit que le prince était très beau et très aimable, mais également qu'il n'était pas souvent dans la cité, qu'il était capitaine de la garde frontière et qu'il était rarement au rassemblement organisé par son père, quand il y participe, il ne danse quasiement jamais... enchaine timidement Oilosse.

Elles ont encore discuté de longues minutes, le pauvre prince en à pris pour son grade, entre Vairëla qui disait que les elfes de Mirkwood resterai éternellement enfermés dans leur forteresse et Sunniva exaspérée que cet elfe soit sans coeur, il y en avait pour tous les goûts..

Vairëla a fini par sortir de la boîte tendue par sa seconde la tenue en question entre deux phrases assassines.

- Bon alors ma chère, trêve de plaisanteries, nous vous avons fait une armure en cuir et acier fin. En vue de vos compétences physiques nous avons pensé qu'il serait probablement mieux de privilégier vos mouvements plutôt que la protection.

- C'est parfait en effet.

Elle sortit un legging noir tout simple, puis un long kimono en voile blanc, presque transparent à manche trois-quarts. J'ai enfilé le legging et pris le kimono qu'elle m'a tendu après avoir répondu à Arwen sur le type de soie utilisée. Il était plutôt long, mais asymétrique, l'arrière jusqu'au genoux et le devant courait à mi-cuisse, j'ai entouré mon corps chevauchant les deux extrémités et enserré ma taille de la large ceinture blanche du même tissu en attendant la suite.

- Nous avons choisi un vert foncé, plus pratique pour passer inaperçu vous en conviendrez.

Elle a déplié le deuxième kimono beaucoup plus épais, il est magnifique. Un vert foncé profond en coton, les manches, beaucoup plus courtes que le premier, m'arrivent au coude et leur extrémitées sont finement brodées de fils d'argent. Les broderies sont présentes sur les bordures basses ainsi que sur le col qui remonte sur mon cou d'une bande de dix centimètres.

- Il est magnifique...

- Oui, nous avons suivi l'exemple de vos croquis pour cette coupe et Oilossë a réalisé les broderies, a ajouté Vairëla.

- Elles sont superbes, merci infiniment.

- Avec grand plaisir madame, m'a répondu timidement Oilossë.

J'enfile la couche supplémentaire sur la première, les manches plus larges laissent dépasser le blanc du kimono endessous, la perfection des elfes... Celui-ci est également asymétrique mais couvre la totalité du premier à l'arrière et à l'avant, on ne voit plus que le voile blanc si je bouge les jambes. Il se fixe au centre et non en entourant le corps, il moule mes formes mais pourtant laisse libre mes mouvements. Malgré l'épaisseur, il n'est pas lourd et tombe de façon fluide.

Sunniva à ensuite sortir un bustier de cuir foncé. J'arque un sourcil en voyant tomber des bandes de cuir un peu partout.

- Il vous faut vous familiariser avec la façon de le placer et de le fixer.

Elle est venue en face de moi, et m'a demandé de baisser la tête, elle m'a aidé à l'enfiler, passant mes bras à l'intérieur puis ma tête, complexe... Finalement le cuir passe au-dessus de mes épaules et fait remonter la bordure du kimono le long de mon cou pour le protéger, descend en deux bandes sur mes seins pour se rejoindre au centre par une bande beaucoup plus large. Chaque côté de ma poitrine est protégé par une fine tôle d'acier, elle prend les deux bandes tombantes derrière mon dos et entoure ma taille en serrant, réalise un nœud à l'arrière après un tour, les bandes restantes restent tombantes derrière moi.

Je me sens ficelée comme un rôti, elle passe ensuite un fourreau derrière mon dos avant de le fixer en le croisant entre les seins avec des lanières restantes.

- Comment vous sentez-vous ? fini par demander Vairëla.

Je descends de l'estrade et commence à marcher après avoir enfilé mes bottes. C'est plutôt léger, je bouge mes bras, le tissu suit bien les mouvements, même si ça reste encombrant c'est plutôt agréable à porter.

Le tissu vous protégera du froid et de la chaleur, cette soie est l'une des meilleures que l'on puisse vous offrir, elle s'adaptera à votre environnement et à vos mouvements.

- C'est parfait, je me sens bien. J'ai souris. Merci beaucoup.

- Bien ! elle claqua des mains. On peut passer à la tenue de soirée mesdames.

- Hein ?! Une tenue de soirée ?

Je me suis retournée vers Arwen qui m'affiche un sourire gêné.

- Oui, il y a une réception ce soir, alors je leur ai demandé de te préparer quelque chose, mais ce n'est pas grand-chose Maliha.

- On fête quelque chose en particulier ? Je demande.

- Mithrandir est de retour pour quelques semaines, annonce Arwen.

- Je me demande quel malheur il a encore amené avec lui, ajoute Vairëla.

- Ne soyez pas si pessimiste.

- Mais je dis cela preuve à l'appuis, avez-vous déjà vu le magicien gris venir sans une idée derrière la tête ma chère ?

Elles ont continué ainsi tout en me passant ma robe, une jupe culotte bordeaux dont les extrémités sont brodées d'or en de jolies arabesques, qui tombe vingt centimètres sous les genoux. J'enfile ensuite un long kimono en tulle blanc, les manches larges arrivent au niveau du coude, il se place au-dessus de la jupe culotte, les rebords sont également brodés.

Puis viens le dernier kimono, manche courte, noir aux surpiqures dorées, finement brodé de bordeaux en élégantes étoiles mélangées de perles. Il laisse juste dépasser les broderies du blanc. Une large ceinture en soie rouge avec un liseré d'or vient serrer le tout. Arwen a effectué un joli nœud dans mon dos.

- Vous avez vraiment un style bien à vous, mais j'avoue que cela vous va très bien. Contemplez-vous. En me montrant un miroir derrière moi.

- Cela nous change des tenues habituelles, et c'est agréable, note Oilossë.

Je m'observe, cet ensemble est vraiment magnifique, tout ce que j'aime. Jamais je n'aurai pensé pouvoir porter ce genre de choses... Bien des choses ont changées, certaines en agréable, d'autres non.

Je regarde mon visage en cœur, j'ai quand même maigri avec tous ces entraînements, et la nourriture elfique est très saine il faut dire. Mes pommettes sont donc plus saillantes mais c'est homogène, plus gracieux qu'avant.

J'ai également repris des couleurs, mon teint est quand même beaucoup moins gris qu'à mon arrivée, mes légères taches de rousseurs sont toujours là sous mes yeux et sur mon nez fin et retroussé. Mes lèvres sont devenues plus rosées et pulpeuses, plus de lèvres sèches, rugueuses et gercées comme avant.

Le vert de mes yeux ressort et ils semblent briller, mes longs cheveux châtains tombent en vague jusqu'au bas de mon dos. Eux aussi ont changé, leurs extrémités sont devenues blondes et des reflets dorés sont apparus de-ci de-là.

Je me retourne et sourit à Arwen doucement, en inclinant la tête.

- C'est un travail remarquable, j'aime beaucoup.

- Ravie que cela vous plaise, disent les couturières.

Je ris de bon cœur en voyant leur soulagement.

- Vous porterez ça ce soir alors ? Me lance Arwen

- C'est un honneur.

Le reste de la journée s'est passée sans encombre, je suis restée dans mes appartements avec un peu de musique. J'ai passé aussi beaucoup de temps aux forges ces derniers mois. Regardant les techniques elfiques de forgeage.

Lindir est l'elfe responsable de la forge et je dois dire que lui et son équipe sont quand même très doués. Les alliages d'acier sont très performants, solides et légers. J'ai fait quelques tests de leur procédé de moulage, ça pourra bientôt me servir j'espère. J'ai déjà dessiné quelques plans de moule pour potentiellement fabriquer une arme simple.

Glorfindel m'a encouragé dans cette tâche pendant de longues semaines, nous regardions souvent les plans ensemble. Je passais de longues heures à lui expliquer comment je pensais m'y prendre et finalement un jour il est venu avec Lindir. L'elfe a d'abord été dubitatif devant mon ordinateur. Hormis Glorfindel, personne n'avait vu les objets avec lesquels j'étais venue. Bientôt nous étions dans les forges avec Lindir et son équipe devant l'écran à décortiquer l'objet en image de synthèse. Nous avons dû limiter fortement le nombre de pièces et les simplifier au maximum. Lindir était doué mais pas magicien...

Il a dessiné les plans à partir du modèle 3D de l'ordinateur, après plusieurs semaines il était capable de naviguer dans la map, connaissait les fonctions les plus importantes pour lui permettre de contempler l'objet en détail. Il trouvait remarquable de pouvoir voir l'objet avant même sa création, de pouvoir voir à l'avance les défauts, d'anticiper les complications. Il a réalisé les moules pour les pièces, mais également la pièce pour emboutir la tôle qui formera les balles.

Une grande question est venue à mon esprit en discutant des balles avec Glorfindel. Comment avoir de la poudre ?

La poudre noire habituelle n'est pas très compliquée à avoir, du soufre, du salpêtre... Mais il y a trop d'inconvénient à l'utilisation, la fumée et elle n'aime pas l'humidité... Il faut que j'en parle à Gandalf ce soir et à Elrond par la même occasion, il y a peut-être un substitut ici qu'ils connaissent. J'ai entendu dire que Gandalf faisait des feux d'artifices très sympas.

Je me perds un peu dans mes pensées et remarque que le soleil commence à faiblir. Je m'active donc et mets ma nouvelle tenue. L'air était tellement doux, le vent balançait doucement les branches. Nous étions au printemps, les nuits et les matins étaient encore frais, mais le soleil réchauffait la peau la journée. Je sentais parfois mes joues se tendre sous les rayons pendant la méditation.

Arwen est arrivée pour m'accompagner au banquet.

Glorfindel me fait un signe de tête et un large sourire en me complimentant sur ma tenue. Gandalf vient à notre rencontre.

- Comment allez-vous Maliha ? Cette première année sur Arda vous a-t-elle enchanté ?

- Je commence à prendre mes marques.

- Et votre entraînement se passe comment ?

- Et bien, je suppose que je progresse, enfin je l'espère ? j'ai tourné mon regard vers Glorfindel.

- Oui, Maliha a énormément progressé, je la pense prête à venir avec moi surveiller les frontières dans les prochaines semaines. Il y a des choses que l'on apprend que sur le terrain.

- Oui en effet, bien que cela soit malheureux c'est la vérité... finit Gandalf pensivement.

Nous nous installons à table en continuant nos discussions, ça me fait très plaisir de voir Gandalf, il est de bonne compagnie et ses paroles sont sages et réconfortantes. Le repas passe sans encombre, vers la fin de la soirée, il ne reste plus que Gandalf, Glorfindel, Elrond, Arwen et moi à table, il faut dire qu'il est tard, la nuit est déjà bien avancée.

- Je dois vous informer de quelque chose d'important, j'ai été informé par vos fils seigneur Elrond, d'une nouvelle particulièrement alarmante.

- Je n'ai reçu aucun message de leur part ces derniers temps. Êtes-vous certain que cette information est si importante pour qu'ils ne m'en aient pas fait part ?

- Et bien, cette information m'a été donnée la semaine dernière, ils ont préféré me la confier sachant que je me dirigeais vers Fondcombe.

Son ton est devenu grave et Elrond fronça les sourcils.

- Ne sont-ils pas au Nord ?

- Il me faut vous annoncer la mort d'Arathorn, chef des Dunedains du Nord. Il chassait les orques du Nord avec vos deux fils. Seigneur Elrond, son fils Aragorn descendant direct d'Isildur par Arathorn, est aujourd'hui gardé par sa mère et vos fils. Ils demandent de l'aide pour les rapatrier ici à Fondcombe.

Elrond paru perturbé. Je connais la grande lignée des Dunedains, une lignée de grands rois et d'hommes dotés d'une longue vie.

- Je vous en prie, nous devons protéger cet enfant, il est le dernier héritier du trône du Gondor. Sa mère ne veut pas le laisser au Nord, c'est beaucoup trop dangereux... Elle vous conjure de protéger son fils, de le protéger de l'obscurité grandissante.

Elrond fronça les sourcils au-delà du possible. La situation était grave visiblement, même si je ne connais pas toute l'histoire, si cet enfant est le futur roi du gondor, il est logique qu'il sera une cible future pour certain... Le Gondor n'a plus de roi, la descendance d'Isildur à faillit, et la venue de cet enfant pourrait compliquer certaines choses...

- C'est une situation très délicate Gandalf... repris Elrond. Que pensez-vous que nous puissions faire ?

- Donnez asil à cet enfant, il doit-être protégé coute que coute. Il arrivera un jour où il accomplira de grandes choses, je le sens.

- Quel âge a-t-il ? demande l'elfe.

- Deux ans.

- Pourquoi doit-il être arraché de sa mère à un si jeune âge ? dis-je

- Dame Gilraen a beaucoup à faire au Nord, mais elle veut avant tout protéger son fils. Sans Arathorn cet enfant est en danger.

- Je vois... je murmure.

- Bien, nous accueillerons l'enfant et sa mère, avant de prendre une telle décision je souhaite m'entretenir avec Gilraen. Tout d'abord nous devons les mettre en sécurité tous les deux. Glorfindel, Maliha, vous partez demain matin aux premières lueurs de l'aube pour les escorter.

- Bien mon seigneur, répondit Glorfindel.

- A cette heure ils doivent être aux alentours de Bree en ayant pris la route il y a de ça cinq jours. Dis Gandalf

- Maliha, prépare tes affaires, il nous faudra quatre jours pour atteindre Bree.

- Bien Glorfindel.

Je fus un peu choquée par toute cette hâte, moi qui voulais partir me battre, c'est fait, je partais demain matin. L'appréhension s'empara de moi soudain, mais aussi l'adrénaline de l'aventure. Je sens la main de Glorfindel se poser sur la mienne, je lève les yeux vers lui, son regard est plein de compassion et se veut rassurant.

- Tout se passera bien, la distance n'est pas grande. Le danger n'est pas fréquent dans cette partie de la terre du milieu, il murmure à mon oreille.

Je lui réponds par un sourire rassurant.

- Quand il faut y aller, il faut y aller je suppose. J'ai signé pour ça de toute façon.

Gandalf nous conta la tragédie, le pauvre homme était mort d'une flèche dans l'œil pendant un combat avec les Orques. C'est légèrement chancelante que je suis sortie accompagnée de Glorfindel, de la grande salle.

- Tu as toute ma confiance Maliha, tu es devenue forte, tu accompliras demain ta raison d'être, tu sais te battre et bientôt tu seras plus forte que moi, crois en toi Maliha.

Je ne répondis pas, je le regardais juste dans les yeux, cherchant du réconfort et la véracité de ses mots. Je sais que Glorfindel ne me mentirait pas sur un tel sujet. Les entraînements sont durs, et l'elfe ne m'a jamais laissé rien passer... alors je suppose que si pour lui je suis prête, alors c'est que je le suis réellement.

De toute façon, à quel moment sommes-nous prêts à affronter la mort et à tuer ?

- Très bien, dis-je finalement en tournant les talons pour regagner mes appartements.

Je suis restée assise sur mon lit de longues minutes avant de réaliser qu'il fallait que je prépare mon sac de voyage. Que dois-je prendre au juste ? Des vêtements, oui certes, mais combien ? Je n'ai qu'une seule armure. Mon regard se pose sur l'armure en question posée sur mon bureau avec Nordeline qui scintille sous le feu de la cheminée. J'ai touché le cuir de la tenue et le pommeau de l'épée, qui aurait cru qu'un jour j'allais me battre de cette façon ? Et me battre tout court ?

Pendant plusieurs minutes, mon regard a navigué entre l'épée et le compagnon.. "Lucy, tu as tant changé. Quelle genre de femme es-tu maintenant ?" J'ai l'impression d'être un être informe, qui ne fait partie de rien. Avec un pied dans le futur et un pied dans le passé. Un être hybride qui montre des plans sur un ordinateur à des elfes dans une forge, à courir avec des écouteurs sans pour autant avoir des vêtements adaptés, à scanner les alentour avec un drone alors qu'une chose aussi simple qu'une brosse à dent n'existe pas, à tenir un compagnon alors que même l'électricité est une chose impossible à concevoir ici...

À dessiner des armes, alors que dans ma main il y a une épée... J'ai soupiré en réalisant que je ne me sentais à ma place nulle part.

J'ai très peu dormi cette nuit-là, trop occupée à me poser des questions sur demain, et aussi sur les jours à venir. Maintenant que Glorfindel avait décrété que j'étais "prête", ma vie allait radicalement changer. Je le sentais au plus profond de moi, à partir de ce jour j'allais changer mentalement, j'allais directement côtoyer les épreuves pour quoi j'avais été envoyé, et j'avais peur. Peur de l'avenir de mort qui m'attendait, car c'est bien cela que le contrat stipulait. Protéger les peuples libres et pour ça j'allais devoir me battre. J'ai atteint la période la plus sombre de ma vie, celle ou je vais devoir tuer.

Le lendemain matin, Glorfindel est venu me chercher dans ma chambre. J'étais pâle comme un linge. J'ai enfilé la tenue que j'avais eu hier et placé Nordeline entre mes épaules. Je tremblais malgré moi de peur, j'ai regardé l'elfe, qui lui aussi portait une tenue de combat que je n'avais jamais vu, j'ai soupiré en détournant les yeux.

- Ne sois pas apeurée, je sais que cet instant est dur car tu ne sais pas à quoi t'attendre. Mais crois-moi tu en es capable, tu as ma parole Maliha.

- Si tu le dis... j'ai dit amer en fuyant son regard.

- Oui je le dis ! il a ri en me laissant passer avant de fermer la porte.

Nous nous sommes avancés dans la courre en silence, deux chevaux nous attendaient. J'ai reconnu immédiatement Liméas. J'ai joyeusement flatté son encolure avant de fixer mon sac et mon arme sur ses flancs.

- Revenez vite, sains et saufs tous les deux.

- Je me suis tournée pour croiser les regards de Gandalf et d' Elrond, tous deux préoccupés et soucieux.

- Nous serons vite de retour avec l'enfant et sa mère mon seigneur, lance Glorfindel en montant sur son cheval.

J'ai fait de même, puis Gandalf s'est approché de moi en me tenant le mollet.

- Ce sera dur pour vous, mais sachez que personne ne reste innocent toute sa vie.

Je n'ai pas compris ce qu'il voulait dire à cet instant. Alors j'ai juste souri avant de suivre l'elfe sur le pont au-dessus de la rivière.

oOo

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