// ... Chapitre seize ... //
"Drama" - Christine
J'ignore par quel miracle j'ai trouvé un cheval, mais il était là, à m'attendre comme par magie à la fin du ponton. Si ça n'en était pas d'ailleurs, comme si quelqu'un avait déjà prévu tout ça... Je ne me pose pas plus de questions et monte en selle.
J'ai commencé à galoper dans la nuit, regardant de temps en temps le chemin à suivre sur mon compagnon. Par chance, j'avais eu la merveilleuse idée de prendre en photo les différentes cartes d'Arda en long, en large et en travers, pour les retranscrire dans une carte virtuelle complète.
Alors, c'était plutôt simple. Descendre vers le sud en longeant Celduin (la rivière vive), jusqu'à qu'elle se détourne de la forêt noire. Puis longer la forêt en question jusqu'à la brèche Est. À partir de là, on traverse la forêt noire direction Sud-ouest et en théorie, je devrais tomber sur Dol Guldur facilement.
Pitié que j'arrive à temps, faite que j'arrive à temps, il le faut...
Je talonne encore le cheval, mais combien de temps tiendra-t-il à ce rythme ? Ce n'est clairement pas la porte à côté...
Pas une pause, pas un instant de répit, j'ai galopé la nuit entière et à la fin de journée, j'étais arrivée à la brèche. J'ai continué en réduisant l'allure dans la forêt Noire. Les arbres semblent morts autour de moi, une épaisse couverture de nuages cache les dernières lueurs du soleil et l'air est suffocant. Lourd, pire qu'à ma première traversée avec les nains. Je n'entends que le souffle de l'étalon et sers un peu plus les rênes rendues humides par ses efforts entre mes doigts.
- Allez, on y est presque, dis-je en flattant son encolure.
Nous nous enfonçons dans la forêt morte. Après une heure encore, j'aperçois la tour noire en ruine de mon rêve et mon sang se glace. Alors c'était ça, l'obscurité... Je m'approche d'un pont et mets pied à terre. Le silence, tout n'est que silence, pesant de mort...
J'ai traversé le pont en dégainant Nordeline. Il n'y avait rien, mais la peur me tiraillait et je sentais des sueurs froides dégouliner dans mon dos. Mes pas sont hésitants face à ces ruines menaçantes. J'ai serré la lame dans ma paume pour me donner le courage d'avancer et monte lentement les escaliers, les sens aux aguets. Je me suis retournée à maintes reprises, me sentant observé comme jamais auparavant, chaque pierre semblait me regarder avec l'envie de me dévorer... Le vent sifflait un murmure sinistre, mon souffle se perd, mon cœur bat la chamade et j'ai avalé ma salive douloureusement avant de continuer. Je ralentis le pas, guettant chaque bruit, chaque coin de mur, à chaque instant. Regarde chaque recoin, serrant mes phalanges sur le pommeau de ma lame,qui semble être mon seul espoir de survie et avance encore et encore, comptant les pas ou je suis encore en vie.
- Je vais te prendre cet anneau magicien, avec ou sans ton accord.
Gandalf ! Je cours et monte les dernières marches quatre à quatre oubliant la peur. Car je dois faire vite et monte pour atteindre finalement une plateforme de roche lisse entourée de piliers en ruine. Il est là, affalé par terre, un orc lui tient le bras sur un plateau de pierre, prêt à lui trancher la main.
- Non ! j'hurle dans un souffle.
Je me suis précipitée, levant ma lame et trancha la tête de l'orc d'un mouvement rapide. Il gisait par terre sans sa tête. J'ai repris mon souffle en regardant autour de moi, vérifiant qu'il n'y en a aucun autre. M'approche du magicien qui était maintenant à terre et le prend contre moi.
- Gandalf, Gandalf, réveillez-vous, je vous en prie, il faut partir.
Il ne fait rien, ne bouge plus, son visage est livide et blanc comme la mort. Mon cœur panique, c'est impossible, il ne peut pas mourir... Je le berce contre moi, retenant mes larmes, mais je suis arrivée peut-être trop tard... Pourquoi ? Les ténèbres semblent nous entourer, les piliers se resserrent sur nous.
- Gandalf je vous en prie, réveillez-vous... Ne nous laissez pas...
Je sens le désespoir se répandre dans mes veines. La tristesse me submerge et les larmes finissent par couler sur mes joues. Je ne n'aurai pas dû le laisser partir seul, j'aurai dû le convaincre de rester... Valars, qu'ais-je fait ?
- Maliha...
Je me suis tournée pour voir Dame Galadriel s'approcher de nous. Une aura blanche l'entourait et elle était resplendissante, marchant dans le vent tel un ange. La pierre grince sous ses pieds nus, la poussière sinistre semble la fuir et le vent la fait danser autour d'elle, tandis qu'elle s'approche avec un visage bienveillant.
- Il ne se réveille pas... dis-je.
- Mithrandir...
Elle s'accroupit et je lui tends des bras le magicien inconscient. L'elfe le récupère en lui murmurant des mots que je n'arrive pas à comprendre. Mon cœur s'était un peu calmé maintenant qu'elle était là.
- Que comptes-tu faire elfe... Il a déjà atteint les ténèbres...
Je me suis levée sous la voix glaciale et me place devant Galadriel prête à en découdre. Il n'y a rien, mais je sens le danger grandir et serre la lame de courage en la portant devant mes yeux à l'horizontale. Des orcs arrivent sur les côtés, nous entourent silencieusement. Je les vois dans le reflet de ma lame. Le premier arrive par-derrière, d'un geste sûr, je lui coupe le bras, le contourne rapidement et plante ma lame jusqu'à la garde dans son dos. Le second le rejoint sans tarder sur la droite, une pirouette fluide, mortelle lui lacère l'épaule, les gouttes de sang éclaboussant mon visage. J'arrive à les tenir éloignés de Galadriel, mais il en arrive toujours plus. Les uns après les autres je les tue avec concentration, il me faut tenir. Gardant le rythme, bientôt tous les orcs sont à terre, sans vie, me permettant de reprendre mon souffle en regardant autour de moi.
- Vous n'êtes rien face aux ténèbres...
La voix me glace le sang... Des formes apparaissent devant moi. Elles sont d'abord floues, mais prennent progressivement forme comme des fantômes... Ce sont des armures sans vie. Neuf spectres flottant au-dessus de la pierre grise, ils sont immenses et leurs armes le sont tout autant.
Ils m'entourent, en silence, prenant une posture d'attaque que j'ai trouvée presque élégante et respectueuse... Ils n'étaient pas réels, juste des contours, comme un dessin que l'on n'aurait pas terminé, des esquisses... J'arrivais même à voir à travers eux, c'était insensé... Je me sens tressaillir mais place Nordeline sous mon regard, déterminée.
Mais je ne sais pas comment peut-on tuer des morts... Le spectre au centre s'avance en levant son arme, je le pare, mais au moment du contact un éclair blanc jaillit. Une force projette Nordeline en arrière, comme deux aimants qui se repoussent. Alors dans ce cas, frappons plus fort...
J'enchaîne les coups tous plus fort les uns que les autres, mais rien à faire, il ne bronche pas. Ses attaques sont nettes et précises, c'est un tout autre niveau... Le deuxième puis le troisième s'approchent. S'ils m'attaquent tous simultanément, je suis finie... J'ai peine à les contenir, leur force est comme surhumaine. Leur rapidité est impressionnante, je ne tiendrai pas longtemps. Leurs coups tétanisent mes muscles, l'écho des chocs entre nos lames fait vibrer mes os, mais je ne peux pas abandonner...
Je tourne le regard rapidement derrière moi, la dame passe une main sur le visage du magicien, je l'ai vu ouvrir les yeux difficilement. Gandalf... Mon cœur se nourrit de cet espoir et un nouveau courage empli mes veines.
Je me détourne, faisant à nouveau face aux spectres et frappe d'une nouvelle force. Je les protégerai, je réussirai quoi qu'il m'en coûte ! J'ai lâché toute ma colère, toute ma force dans les coups, Nordeline étincelle contre les lames imaginaires.
J'hurle de rage et continue de parer leurs coups de plus en plus rapides, enchaînant les pirouettes pour échapper à leurs attaques groupées. J'en agrippe un par-derrière et l'écrase au sol, il se fracasse. Son armure éclate en morceau contre la pierre, mais il se dissout en une brume épaisse pour réapparaître quelques secondes plus tard à ma gauche. J'en frappe un autre dans le ventre d'un pied. Il s'encastre dans un mur, mais comme l'autre, se transforme en brume pour se reconstituer derrière moi.
- 'Chier... je grogne entre mes dents.
- Maliha...
Je me suis figée. Lève les yeux, ils sont là, tous les neufs, enserrant leurs épées devant leurs masques de fer. Derrière eux, une masse noire se forme. C'est celle de mon rêve, la brume épaisse et sombre... Je sens la panique prendre mon ventre et mon cœur s'affole. À cet instant, plus aucun souvenir heureux ni aucune joie ne me parvient. Mon courage se dissout dans le vent glacial, mes mains tremblent et bientôt, c'est tout mon corps qui fait de même. Les spectres s'approchent, marchant doucement vers moi en m'écrasant de leur puissance.
Je me tourne en effectuant un mouvement de lame essayant de les chasser, mais mon bras est beaucoup trop lourd sous l'impression de n'être qu'une créature de tristesse...
Kili qui hurle à la mort, le regard noir de Thranduil, le visage dur de Legolas et sa lame dans mon épaule...
- Quoi ? Je cligne des yeux pour effacer les images de mon esprit perturbé.
Tu vas errer, seule, à regarder les ceux que tu aimes mourir les uns après les autres.
Aragorn...
Tu verras les elfes te mépriser pour ce que tu es.
Le passé ignoble, un mythe maudit.
Que croyais-tu ?
Ils avancent encore, tendant les bras vers moi. La brume noire grossit derrière eux pour bientôt passer au-dessus de moi. Elle m'écrase de sa noirceur et la voix résonne dans ma tête...
Que tu avais un quelconque intérêt dans le cœur de cet elfe ? Qu'il avait, pendant un instant, ressenti de l'attachement pour toi ? Maliha, humaine, ta race est aveuglée par l'avidité et la puissance. Tu le sais, n'est-ce pas ?
Une larme coule le long de ma joue, j'étais paniquée sous les sentiments que me renvoyait mon cœur. J'avais l'impression que la vie m'abandonnait. Une forme rougeoyante apparaît, un œil de feu immense. Sa pupille d'un noir béant, un trou noir qui aspire la vie...
Ma main tremblante lâche Nordeline. Mes genoux flanchent et je tombe à terre... Mon souffle ne sort plus, prisonnier de ma cage thoracique.
Tu les laisseras tous mourir... Tu n'es pas assez forte... Comment pourras-tu les sauver si tu laisses les sentiments t'envahir ? Tu le sais, n'est-ce pas ? Ne souhaites-tu pas honorer ton contrat ? Ne souhaites-tu pas pouvoir les protéger ?
- Si ...
Alors tu deviendras celle que tu dois être...
J'ai fermé les yeux quand la brume noire m'a entourée. Elle transperce ma peau, passant dans chaque fibre, dans chaque cellule de mon corps.
Puis le vide...
Le calme... Les ténèbres m'entourent... J'ai senti un nouveau poids dans mon cœur. J'ai senti ce vide apaisant tout au creux de mon être... Une aura noire et rassurante, loin de l'inconstance des sentiments, juste du "rien"... Mon âme semble s'effacer, happée par la brume noire de mon cœur. Je l'ai laissé se faire engloutir par l'obscurité et mes yeux ont brûlé.
Je t'offre le pouvoir de libérer ta force.
Je te donne le pouvoir de ne rien ressentir, ni la douleur, ni la peur, ou la tristesse...
Les sentiments me quittent, mais je sens mon âme hurler. Agripper mon esprit pour ne pas être engloutie par ce néant au fond de moi...
D'un souffle, la peur n'est plus là. La joie dégouline, le peu de bonheur que j'avais réussi à emmagasiner en moi, s'évapore... Le flux de mon âme part dans mon souffle, entraînant avec lui les émotions de mes souvenirs. La chaleur d'Arwen, d'Estel et de Glorfindel s'éloigne et fond. La douleur de la lame de l'elfe est balayée et je me sens bien. Enfin je suis nue, nue d'émotion. Sans tristesse, sans amour, sans rien...
Il y a que l'image de l'œil devant mes yeux.
Je suis vide.
Deviens l'être sans âme que tu devrais être... Tu ne vis que pour te battre, tu ne vis que pour le sang, que pour abattre la mort...
Et voici l'arène où assouvir ta soif...
Maliha s'est levée, ses yeux étaient d'un rouge profond. Son visage lisse et sans expression. Elle a regardé les spectres les uns après les autres, se demandant si c'était l'ennemi qu'elle devait abattre.
- Maliha...
La titan s'est tournée comme un mort-vivant le ferait. Basculant lâchement son visage sur le côté, pour regarder le nouveau venu. Une lumière l'a aveuglé, la forçant à plisser les yeux. L'inconnu s'est approché en hurlant toujours son nom puis un ordre. Sa voix vibrait dans son corps et l'ombre dans son cœur s'effrite. Elle tomba à genoux, ne comprenant pas pourquoi son corps semblait réagir aux ordres de l'être lumineux en face d'elle. Il s'est approché encore, parlant une langue dont elle s'est souvenue.
On a touché mon bras, puis le serre. Une chaleur s'est répandue petit à petit et a réveillé mon âme enfermée. Je lève la tête lentement, sortant de ma léthargie noire en me sentant secouée. La brume s'estompe... Je plisse les yeux face à tant de lumière tout à coup. Mon âme sort du vide et je sens mon cœur battre dans mes tempes. Je suis de nouveau vivante... Moi et mes sentiments de terreur.
- Maliha, lève-toi... !
On me tire vers le haut du bras pour me lever. J'arrive à bouger une jambe, puis la seconde et me hisse vers le haut. Je suffoque encore et regarde la personne lumineuse à mes côtés.
- Seigneur Elrond... je murmure reconnaissant son visage.
Je n'ai jamais été aussi rassurée de voir quelqu'un qu'à cet instant. L'aura lumineuse de l'elfe chasse les ténèbres de mon cœur et le rempli de courage.
- Il faut que tu sois forte, ne sombre pas dans les ténèbres, ne lui offre pas ce cadeau ! Bats-toi !
J'ai baissé la tête en signe d'approbation et reprends Nordeline. J'ai quitté l'elfe en passant un peu plus sur la gauche. Galadriel est toujours là, au centre, tenant Gandalf dans ses bras et nous regarde. Saroumane est là lui aussi à la droite d'Elrond.
- Vous auriez dû rester chez les morts, clame Elrond en levant son sabre et l'abattant sur l'un d'entre eux.
Nordeline contre moi, j'ai tranché le dos de la créature. Un éclat blanc m'illumine le visage avant de sentir de nouveau la force repousser ma lame. Je continue, repoussant le deuxième d'un coup de pied violent qui le projette contre une arcade. Il se relève, revenant à une vitesse folle. Pare son coup et tente, sans succès, de lui couper la tête, quand je le vois se « téléporter » sur ma gauche.
Qu'importe la force ou la puissance de mes coups, ils reviennent toujours. Ils se détruisent sous le choc de mon poing pour se reformer ensuite. J'enchaîne des pirouettes circulaires, tranchant leurs membres le plus vite possible, les achevant au sol, mais rien ne peut les tuer.
- Gandalf !
Je me retourne, attirée par le cri, pour voir un homme sur un traîneau tiré par des... Des lapins ? Faisons comme si je n'avais rien vu... Arda et ses bizarreries...
Je continue ma tâche, coupant la tête de mon spectre pour la troisième fois. Il disparaît dans un éclat, mais revient à la charge quelques secondes plus tard. Il n'est pas assez rapide et je lui plante Nordeline dans le ventre par derrière.
- Maliha, prenez Gandalf et partez avec Radagast ! me lance Elrond.
Je fais un signe de tête entendu et me dirige vers Galadriel qui tient toujours le magicien dans ses bras.
- Il est faible, me dit-elle en me le confiant. Vous devez partir !
Je l'ai récupéré doucement, son nez coule de sang et plusieurs cicatrices récentes traversent son visage habituellement si paisible. Ses yeux regardent dans le vide et je devine qu'il a totalement perdu ses repères.
- Montez vite ! m'indique Radagast.
- Il ne doit pas rester là, ajoute l'elfe.
- Alors, pressons !
Je me place sur le traîneau, le magicien dans mes bras, il me regarde d'un air calme et tend le bras vers Galadriel pour lui saisir faiblement la main.
- Accompagnez-moi Madame... dit-il dans un murmure.
Je ne comprends pas ce qu'il se passe entre eux à cet instant. Elle a le regard suppliant, lui, serre son emprise sur son bras. Plusieurs secondes défilent, j'arrivais sans mal à lire le regret dans les yeux de l'elfe et mon cœur se tord.
- Partez ! hurle-t-elle avant de le lâcher fermement.
Radagast hurle l'ordre et nous partons... J'ai serré Gandalf contre moi en le voyant regarder la dame disparaître derrière les pierres noires. Nous sortons des ruines de Dol Guldur et passons à travers les arbres de la forêt Noire. Gandalf bouge puis se redresse doucement. Il me regarde un instant, débordant de questions.
- Maliha ?
- Oui c'est moi, Dame Galadriel m'a demandé de venir vous sauver, avec les autres visiblement, je souris.
- Oh, je vois...
Il se redresse difficilement, je le tiens par le bras quand Radagast arrête notre progression après le pont.
- Regardez... dit-il, pointant le doigt vers la tour.
Je me suis retournée retourne pour voir une lumière jaune flamboyante traverser le ciel en prenant direction au Sud-est. Je n'arrive pas à distinguer la forme à travers les nuages, mais la peur me prend.
- Gandalf... ?
- C'est Sauron...
- Quoi ? je réponds en le dévisageant.
- Mais Gandalf... rétorque Radagast.
- Il est mort, non ? Lors de la dernière Grande Guerre !
- Son esprit a survécu... Et il vient de se réfugier au Mordor... Mais un problème après l'autre. Il y a une armée, sous les ordres d'Azog. Il prévoit d'attaquer la montagne.
- Thorin...
Gandalf nous expliqua en détail son séjour et ce qu'il avait pu apprendre sur cette armée, mais surtout qu'ils étaient partis hier dans la journée pour marcher sur Erebor...
- Une horde d'orcs de la Moria... il avait dit.
Alors, il allait y avoir bel et bien une guerre et ma gorge devint sèche tout à coup. La guerre, ce principe m'était si lointain... Je ne sais pas ce qu'est une guerre, au plus profond de moi je sens la peur grandir. Je n'ai l'habitude que de tuer quelques orcs, mais de là à combattre face à une armée...
Je suis restée dans mes pensées tout au long du voyage, jusqu'à ce que Radagast s'arrête finalement devant une petite maison de bois et de paille.
Gandalf saute le premier à terre.
- Il nous faut des chevaux. il lance. Je dois prévenir Erebor. Allons-y Maliha.
- Attendez !
Nous nous retournons vers le magicien brun.
- Prenez-le... dit-il en tendant son bâton à Gandalf.
Gandalf le récupère et le regarde doucement.
- Si ce que vous dites est vrai, alors il vous sera plus utile qu'à moi... Et pour vous, dit-il en se tournant vers moi.
- Moi ? j'arque un sourcil.
- Oui enlevez votre cuir et votre veste.
Je regarde Gandalf, ne comprenant pas, mais celui-ci me fait signe de le faire. J'enlève ma veste en cuir et mon premier kimono vert. Il fait froid, je serre mes bras autour de moi, resserrant le dernier long kimono blanc autour de moi.
- Écartez les bras madame.
- Mais qu'allez vous faire, bon dieu ?
- Chut, je me concentre, dit-il en fermant les yeux.
J'écarte les bras en soupirant, l'entendant marmotter vaguement des trucs. Un bruit de branche m'interpelle et j'ai regardé mes pieds. Des racines m'entourent les chevilles et montent le long de mes jambes. Elles finissent par arriver à ma taille puis derrière mes épaules et deviennent plus fines. S'enroulent les unes aux autres dans un fin tressage qui forme un bustier élégant. Descendant jusqu'à mes hanches et m'entourent les épaules pour former un petit col depuis mon dos. Après un autre tressage, elles rejoignent les racines de ma poitrine et se tressent entre elles pour maintenir le tout.
Aussi souple que le cuir et résistante qu'une maille d'acier. Elles vous protégeront, faites-moi confiance. Vous étiez dans un état pitoyable... dit-il d'un air malicieux.
Le tressage était si joli, si élégant. J'ai souri face à la remarque, il est vrai que mes vêtements avaient « morflés » durant le voyage.
- Merci, dis-je en ramassant ma veste et le fourreau de Nordeline.
- Allons-y maintenant.
- Ah, je vous mets en garde Gandalf ! Il est parfois un peu capricieux, il suffit de tournicoter un peu le crystal !
Je regarde Gandalf, celui-ci regarde le fameux bâton dubitatif.
- Espérons qu'il fonctionne...
- Cela vaudrait mieux en effet, je ris doucement.
Je retrouve mon cheval et Gandalf en prend un attaché derrière la maison. Nous montons en selle et prenons le chemin d'Erebor au grand galop.
oOo
Sur la route, Gandalf me demanda de le mettre au parfum des dernières nouvelles.
- Alors vous avez rencontré le seigneur Thranduil. Que vous a-t-il dit ? me demande Gandalf.
- Rien de particulier, hormis qu'il me déteste pour je ne sais quelle raison... Enfin, il a dit qu'il détestait mon prédécesseur et ma race en général.
- Thranduil déteste tout ce qui ne se rapproche pas d'un elfe alors soyez rassurée, c'est plutôt un cas général, ne le prenez pas pour vous.
- Soyez sans crainte, je m'en fous royalement. Sinon j'ai été bien traité, mais ces elfes sont totalement différents de ceux que j'avais l'habitude de côtoyer à Fondcombe... Son fils, Legolas, a poursuivi la troupe d'orc qui était à notre recherche et a combattu le capitaine de celle-ci, celui qui a blessé Kili.
- Un grand orc défiguré ?
- Exact.
- Bolg, le frère d'Azog.... Legolas, vous dites ?
- Oui, je le pensais différent de son père, mais lorsque nous nous sommes quittés à Esgaroth... J'ai bien vu qu'il était pareil, exactement les mêmes...
- Legolas est beaucoup plus calme et raisonné, ne mélangez pas tout Maliha.
Je le regarde affichant un air triste au souvenir amer qui me remonte en mémoire.
- Il m'a embrochée l'épaule Gandalf, donc je les mets dans le même panier, croyez-moi. Je venais de lui sauver la vie... Il est aussi orgueilleux que son père...
Il ne répondit pas, arque juste un sourcil en continuant juste à galoper. Nous atteignons Esgaroth après plusieurs heures. Une épaisse couche de fumée surplombe la ville, elle émane encore des maisons, enfin ce qu'il en reste...
- Gandalf, le dragon ...
- Oui je vois... Quel désastre, il murmure.
Nous nous dirigeons vers la berge en face du ponton et croisons des hommes qui rassemblent des affaires trempées sur des charrettes. Après plusieurs minutes de discussion, nous apprenons que Smaug est mort. Abattu par Bard, mais le prix à payer a été immense. Esgaroth est complètement détruite. Les hommes se sont réfugiés à Dale. Ils avaient tout perdu, comme l'avait prédit le batelier.
oOo
Nous continuons à galoper jusqu'aux portes (enfin, ce qui semblait avoir été un jour des portes...) de la cité de Dale. Gandalf ne ralentit pas et rentre au grand galop, pressé.
- Écartez-vous ! Faite place ! hurle-t-il.
Je le suis au galop et j'ai remarqué des elfes... Une armée entière d'elfes.
Que font-ils ici ? Nous mettons pied à terre rapidement et je ne peux que contempler cette marée d'armures scintillantes.
- Gandalf que font les elfes ici ? je demande.
- Je suppose que Thranduil va essayer de récupérer Erebor...
- Mais... je commence.
- Non ! Vous ! Chapeau pointu.
Nous nous retournons vivement. L'homme qui crie comme un putois nous regarde avec de grands airs.
- Oui vous ! Nous ne voulons pas de vagabond, de mendiant si de gueux ici. Nous avons suffisamment d'ennuis comme ça.
Gandalf grogne, j'arque un sourcil en s'avançant vers lui.
- Demi-tour et à cheval.
- Tu te prends pour qui toi ? je demande, reconnaissant Alfrid.
- Ne perdez pas votre temps avec lui madame. Qui commande ici ? coupe Gandalf
- Qui êtes-vous ?
Bard s'avance.
- Oh Bard... dis-je
- Maliha ?
- Je suis Gandalf le gris, le roi Thranduil est ici ?
- Oui, dit-il.
- Conduisez-nous à lui dans ce cas.
Hum... Le roi Thranduil... S'il y avait bien une personne que je ne voulais pas revoir, c'était bien lui... Bard nous conduit vers une grande tente, il a l'air fatigué et à bout de nerf. J'ai posé une main sur son épaule rassurante avant de le suivre.
- Comment vont les enfants ? je lui demande.
- Tout le monde va bien, l'elfe a pris soin de les amener sur le rivage avant que le dragon ne détruise totalement la ville.
Alors je suis rassurée. Je savais que Tauriel prendrait soin d'eux. Je suis navré de les avoir laissés, mais j'ai dû partir...
- Ne vous en faites pas, ils sont sains et saufs c'est tout ce qu'il compte.
Nous rentrons dans la tente. Thranduil est assis, sirotant un verre de vin tranquillement, fidèle à lui-même, passible et froid.
Gandalf rentre le premier, j'hésite, mais je le suis après plusieurs secondes de réflexion.
- Encore vous... dit-il en se levant.
Je me fige, mon sang se glace. Gandalf se retourne vers moi et ferme les yeux en soupirant.
- Maliha est ici pour nous aider Roi Thranduil, c'est ça tâche.
- Je n'en ai que faire.
- Ça présence est plus que nécessaire et vous le savez, surtout avec ce qui se prépare.
- Ah et il se prépare quoi ? demande-t-il arrêtant de me dévisager avec dégoût.
Mais je lui ai fait quoi ? Sérieusement, c'est quoi son problème ?
- Il va falloir que vous passiez outre vos petits griefs avec les nains et avec le Titan ici présent.
Bard me regarde de haut en bas, médusé. Je lui fais un sourire en coin en haussant les épaules.
- La guerre est proche, la fausse de Dol Guldur a été vidée, vous êtes tous en danger de mort.
- De quoi parlez-vous ? demande Bard.
- Je vois que vous ne connaissez pas les magiciens, ils sont comme le tonner d'hiver qui gronde au loin, porté par un vent furieux et dont le fracas nous alarme. Mais parfois, un orage, n'est qu'un orage et rien d'autre.
Je me prends l'arête du nez. Si un jour j'ai l'occasion de lui refaire le portrait, je n'y réfléchirai pas à deux fois. Toujours en train de critiquer, comme s'il savait tout sur tout... Comment voulez-vous que les choses avancent avec ce genre de personnes ?
- Non pas cette fois. Des armées d'orcs sont en marche, ce sont des soldats, ils ont été formés pour la guerre. Notre ennemi mobilise toutes ses troupes, insiste Gandalf.
- Pourquoi dévoilerait-il son jeu ?
Nous sortons de la tente en suivant Gandalf.
- Nous lui avons forcé la main. Au moment même où la compagnie de Thorin Écu-de-chêne s'est lancée à la reconquête de sa terre.
Tout s'éclaire dans mon esprit.
- Les nains n'étaient pas censés atteindre Erebor, j'ajoute. Azog a donc ordonné à Bolg de nous pourchasser et de nous tuer.
- Oui Maliha et son maître cherche à s'emparer de la montagne. Pas pour le trésor qu'elle abrite, mais pour sa situation, c'est une position stratégique ! La porte d'accès à la reconquête des terres d'Angmar au nord. S'il venait à renaître, Fondcombe, la Lorien, la Conté tomberait, même le Gondor...
- Les armées d'orcs dont vous parlez, où sont-elles ?
Gandalf ne répond pas et s'assoit sur les marches devant le paysage d'Erebor.
- C'est bien ce que je pensais, crache le roi en se détournant.
Je le regarde s'éloigner, Bard m'affiche un regard désolé en se détournant aussi. Je prends le bras du magicien qui affiche un regard triste.
- Ne perdons pas espoir, dis-je au magicien.
- Oh, oui, prions pour que Thranduil garde son armée ici, jusqu'à qu'ils arrivent.
- Espérons... Dites-moi Gandalf, pourquoi Thranduil me déteste-t-il autant ?
- Vous n'avez pas à le savoir, cela ne vous concerne aucunement.
- Si cela ne me concerne pas, pourquoi me parle-t-il ainsi ?
- Maliha, cela concerne votre prédécesseur, aucunement vous. N'insistez pas, je ne vous le dirai pas... Sachez juste que vous n'avez rien à vous reprocher mon enfant.
- Très bien... je soupire.
- Bon. Allons essayer de faire entendre raison à cet elfe borné.
Je le regarde et le suis en retournant dans la tente. S'ensuit un dialogue unilatéral. Gandalf s'acharnait.
- Depuis quand mes conseils comptent-t-ils si peu ?
- Je crois surtout que vous essayez de sauver vos amis nains... J'admire votre loyauté envers eux, mais cela ne me détournera pas de ma route. Vous avez provoqué cela Mithrandir, alors vous me pardonnerez si j'y mets un terme.
Il se lève, glacial et se dirige d'un pas assuré vers la sortie de la tente.
- Les archers sont-ils en place ? demande-t-il à son capitaine.
- Oui mon seigneur.
- Voici mes ordres : si quoi que ce soit bouge sur cette montagne, tuez-le.
Son commandant partit prestement.
- Les nains n'ont plus de temps.
Je me précipite vers lui, mais Gandalf me prend le bras.
- Ne faites rien de stupide... il me murmure.
- Mais Gandalf il faut l'en empêcher... Bard ! Approuves-tu ces décisions ?
Gandalf me lâche quand je me dirige vers Bard le regard implorant. Ils sont tous pareil alors ?! Tous avides de richesse ?! Je n'ai pas quitté un monde rongé par des pourris, pour me retrouver en face de leur reflet ! Non, c'est impossible...
- L'or est-il si important pour toi ? Voudrais-tu que les nains meurent pour que tu puisses en avoir ?!
- Maliha, Thorin nous a promis une partie des richesses d'Erebor en échange de lui permettre d'accéder à la montagne. Tu étais là, tu as tout entendu... Aujourd'hui il refuse de tenir cette promesse... Nous sommes aux abois, sans toit, le dragon a détruit nos vies, nous n'avons plus rien... Sans cet or nous ne pourrons jamais reconstruire ! Comprends-tu cela ?
- Ce n'est pas une raison pour les tuer et provoquer une guerre ! Tu le sais très bien, n'y a-t-il pas eu assez de morts ?!
- Calme-toi, ça n'ira pas jusque-là... Ils ne gagneront pas cette bataille.
- Bard... Comment peux-tu envisager...
- Ça ne les arrêtera pas ! crie une voix que je n'avais pas entendue depuis bien longtemps.
Je me suis retournée heureuse de le voir.
- Bilbon...
- Les nains ne se rendront pas... Ils se battront jusqu'à la mort pour défendre leurs biens.
- Bilbon Sacquet... clame Gandalf en allant vers lui.
- Si je ne m'abuse c'est le semi-homme qui a volé les clés de mes cachots sous les yeux de mes gardes... constate Thranduil en se rasseyant sur son fauteuil.
- Garde ivres mort surtout... je marmonne.
- Heu... Oui. J'en suis navré... Je suis venue vous donner ceci...
Il s'approche de la petite table et sort un objet rangé dans un linge. Le déplie doucement pour montrer une pierre magnifique. Elle semble scintiller de l'intérieur. Les couleurs, changeantes, passent du bleu, au vert, au rouge dans une aura blanchâtre étincelante.
- Le cœur de la montagne... murmure Thranduil en s'approchant. Le joyau du roi.
- Ça vaut la rançon d'un roi... dit Bard en s'approchant à son tour. Comment peut-elle être à vous ?
- J'ai considéré que c'était mon quatorzième du trésor, expliqua-t-il.
- Pourquoi feriez-vous cela ? Vous ne nous devez rien...
Ça me paraît pourtant logique... Je tourne mon regard vers Gandalf et lui fait un fin sourire qu'il me rend.
- Je ne le fais pas pour vous. Je sais que les nains peuvent être obstinés, borné et difficile... Ils sont méfiants et cachotiers. Ils ont les pires manières que l'on puisse imaginer, mais ils sont aussi, courageux, gentils et d'une loyauté sans faille. J'ai de l'affection pour eux et si je le peux, je les sauverais.
- Bilbon... je murmure attendrie par ses paroles.
- Pour Thorin, cette pierre compte plus que tout. Je pense qu'en échange de sa restitution il vous donnera ce qu'il vous est dû. Il n'y aura alors plus lieu de se battre.
Bard et Thranduil se regardent sans rien dire, semblant réfléchir.
- Venez, dit Gandalf à Bilbon en l'amenant hors de la tente. Laissons-les réfléchir à tout ça.
Je les ai suivis, quittant des yeux les deux hommes regardant la pierre comme si la lune s'était décrochée du ciel et s'était posée sur cette table.
- Reposez-vous cette nuit. Demain vous devrez partir, dit Gandalf.
- Quoi ? demande le semi-homme.
- Vous éloigner d'ici le plus possible.
- Je ne veux pas partir.
- Quoi ?
- Vous m'avez choisi comme quatorzième je ne vais pas quitter la compagnie des nains maintenant.
- Il n'y a plus de compagnie, plus maintenant...
- Pensez à ce que fera Thorin en apprenant que vous avez donné la pierre, dis-je.
- Je n'ai pas peur de Thorin ! réplique le Hobbit.
- Et bien vous devriez ! insiste le magicien. Ne sous-estimez pas le pouvoir maléfique de l'or. L'or qu'un grand serpent a longtemps couvé. Le mal du dragon envahit le cœur de tous ceux qui s'approchent de cette montagne. De presque tous...
Bilbon ne répond pas, comprenant le message silencieux. Après quelque instant, Gandalf regarde autour de lui et trouve finalement ce qu'il cherche.
- Vous là-bas ! dit-il d'un doigt vers l'homme qui passe.
Alfrid... Je constate déjà épuisée...
- Trouvez un lit pour la dame et le hobbit. Et donnez-leur quelque chose de chaud à manger. Ils le méritent.
Bilbon se détourne je vais pour le suivre, mais Gandalf me prend le bras.
- Garder un œil sur lui... S'il essaie de s'en aller, prévenez-moi, d'accord ?
Je le regarde surprise, mais accepte.
- Je n'y manquerai pas.
- Reposez-vous, demain...
- Je sais... Demain sera pire qu'aujourd'hui et pire que tout ce que je peux imaginer.
- Ayez foi en vous Maliha, ne vous torturez pas l'esprit, reposez-vous.
- Je vais essayer...
Je lui souris une dernière fois avant de rejoindre Bilbon et Alfrid qui m'attendent. Il nous conduisit dans une petite tente avec deux lits de camps. Sorti tout aussi vite qu'il était rentré et j'ai soupiré en délaçant Nordeline de mon dos.
- Ais-je fait le bon choix ? murmure Bilbon.
- Bien entendu... N'en doutez pas. Thorin ne le sait pas encore, mais c'est un grand service que vous lui donnez.
- Il a changé...
- Changé ?
Bilbon affiche un air sombre.
- Ce n'est plus le même nain... Il cherche cette pierre inlassablement, accusant même les autres de lui avoir volé. Il n'est plus lui-même, passe des heures entières dans l'or, à le prendre et le faire couler entre ces doigts, dit-il d'un geste.
- Le mal du dragon, je murmure.
- Oui... Thorin est un nain de parole, mais aujourd'hui il ne l'a pas tenue. Il a perdu son honneur...
Je m'approche et m'agenouille devant lui.
- Nous le ferons revenir à la raison, Gandalf est avec nous. Il ne laissera pas Thorin sombrer dans la folie.
- Je l'espère... Laissez-moi repartir avec les nains, ma place est avec eux... Je dois surveiller les agissements de Thorin et essayer de le convaincre de céder. Je sais que Gandalf me surveille, mais s'il vous plaît, laissez-moi une chance de réussir.
- Vous êtes en danger avec Thorin, surtout après nous avoir donné ce qui compte le plus à ses yeux...
- Il ne me fera aucun mal, j'en suis certain...
Je soupire et plonge mes yeux dans ceux du Hobbit. Il est déterminé. Je sais qu'il fera tout pour sauver Thorin, pour les aider tous. Et aussi qu'il est capable de raisonner n'importe qui. Il est courageux, malin et juste derrière ses allures de pantouflard. Il est possible qu'il réussisse. J'ai soupiré encore en lui donnant finalement un signe d'approbation de la tête.
- Si vous voyez que ça s'échauffe revenez. N'insistez pas et surtout ne risquez pas votre vie Bilbon.
- Vous avez ma parole...
Il est sorti de la tente en courant. Bilbon à un grand cœur, il peut réellement influencer Thorin et le pousser à suivre la bonne voie. Je me couche épuisée, quelle journée encore... Demain sera probablement bien pire. La guerre... Cette pensée me panique et je soupire à nouveau d'inquiétude. La peur se cache dans mon ventre, mais la fatigue prend le dessus et j'arrive tout de même à trouver rapidement le sommeil.
oOo
La bise ! :)
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