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// ... Chapitre quinze ... //

"Bitch" - Allie X


Faites le guet, faites le guet... Bande d'ingrats et en plus, il caille, non mais sérieusement...

Les nains sont partis à l'intérieur de l'armurerie depuis maintenant cinq minutes et moi, je fais le guet dehors. Les rues sont calmes, vraiment trop calmes, mais en même temps si tout pouvait se passer comme prévu pour une fois, ce serait bien.

- Fuyons !

Et merde...

Je me précipite de l'autre côté du bâtiment discrètement pour voir les nains face aux gardes. Et voilà... On fait quoi maintenant ? Je ne peux pas intervenir, comme toujours, ils trouvent toujours le moyen de se mettre dans les pires situations... La loi de Murphy a été écrite pour eux...

Je reste cachée à la vue des gardes et repars vers la maison en vitesse. Il pourra sans doute me fournir de l'aide... Du moins s'il accepte... Je monte les marches quatre par quatre et frappe à la porte après un moment d'hésitation.

- Que voulez-vous encore ?

Je le regarde, surprise de sa colère, mais c'était légitime, les nains sont partis comme des voleurs...

- Ils se sont fait prendre...

- Tsss et que voulez-vous que ça me fasse ?

- Bard je vous en prie...

- Vous pensez que je n'ai pas compris leurs agissements ? Vous me croyez bête à ce point-là ?

- Non, je ne crois pas...

- Je ne pense pas que les aider à reprendre leur royaume est une bonne chose... Où pensez-vous que le dragon frappera s'il se réveille ?

Encore ce dragon, toujours ce foutu dragon... Dans ce cas...

- Je m'occuperai de ce dragon s'il se pointe, si ça ne va pas.

- Quoi ?

- Écoutez, nous n'avons pas le temps, Bard, s'il vous plaît...

Il semble réfléchir deux minutes et sort de la maison.

- Très bien, suivez-moi.

Je le suis doucement à travers les rues sombres, la neige commence à tomber et un frisson parcourt mon dos me faisant m'arrêter de stupeur. Je suis restée figée en regardant autour de moi, cherchant, je ne sais pas vraiment quoi... Une présence ? C'était comme dans un rêve, comme si une ombre me suivait ou m'observait dans un coin, attendant le bon moment pour sortir...

- Qu'avez-vous ? me demanda-t-il en prenant mon bras.

- Rien, juste une mauvaise impression.

- Vous auriez dû l'avoir avant.

Je soupire et recommence à le suivre. Cette sensation... Ce n'est pas la première fois que je la ressens. Je n'ai pas le temps de réfléchir plus avant, quand nous débouchons sur une place remplie de monde. Tous les habitants de LacVille étaient rassemblés, beuglant sûr je ne sais qui. Il y a un homme sur l'estrade, le maître sans aucun doute, en vue de ses vêtements, mais sûrement pas par rapport à sa coupe, son bide, son visage hideux...

Mon regard attrape alors ceux qui leur font face. Ils sont tous là, devant lui. Thorin... J'arrive à me faufiler encore un peu, pour arriver à leur niveau, laissant Bard derrière à ses contemplations.

- Ce temps reviendra. Je rallumerai les grandes forges des nains et ferai déborder les richesses des grandes salles d'Erebor !

Bard a fini par me rejoindre et je le vois se tendre, son visage se déforme de colère. Je ne peux pas prendre parti, je le sais très bien et je suis bien contente à cet instant.

- Bard... dis-je pour le rassurer, mais c'est trop tard.

- La mort ! Voilà ce que vous nous apporterez, dit-il d'un coup.

Bard pose une main sur mon épaule en essayant de passer après avoir prononcé cette phrase.

- Bard, non... je murmure sans qu'il ne m'entende.

Il arrive finalement à passer et se place au centre à côté de Thorin qui le regarde avec mépris... La situation avait atteint le point de non-retour.

- Le feu et les ravages du dragon. Si vous réveillez cette bête, elle nous exterminera.

- Vous pouvez écouter ce défaitiste, mais je vous promets ceci, si nous réussissons, chacun aura sa part du trésor sous la montagne...

Un autre frisson me parcourait pendant ses mots.

- Vous aurez assez d'or pour rebâtir Esgaroth dix fois et bien plus encore ! hurle Thorin.

Les villageois explosèrent de joie à cette annonce. C'est fou comment l'or peut aveugler les hommes du danger, quel que soit le prix à payer. Bard a raison, si le dragon s'éveille, j'aurai probablement du travail... Un dragon, mon Dieu... J'ai pris l'arrête de mon nez en essayant de réfléchir à la manière de tuer un dragon, l'idée me paraissait impossible.

- Vous tous ! Écoutez-moi ! Il faut m'écouter ! Avez-vous oublié la fin de Dale ? Ceux qui ont péri dans cette tempête de feu ?

Les villageois firent « non » de la tête, se souvenant des morts causées par le dragon et je pouvais lire la douleur dans leurs yeux.

- Au nom de quoi ? De l'ambition forcenée d'un roi, si rongé de cupidité que son désir l'aveuglait !

- Allons, allons, commence le maître d'Esgaroth. Évitons, nous tous ici les jugements trop hâtifs. N'oublions pas que c'est Girion, seigneur de Dale, votre ancêtre, qui a échoué à tuer la bête.

Quoi... ? Bard, fils de Girion ? Mon Dieu alors c'était pour ça. Son père est mort du feu de Smaug, il est donc légitime, logique même, qu'il voit la quête des nains d'un mauvais œil. D'un côté, il n'a pas tort, la cupidité n'a jamais apporté le repos et la paix...

Je ne peux rien dire, pas le soutenir, je ne suis là que pour protéger, pas prendre parti, mais ce devoir à un goût amer à cet instant. Si les nains accèdent bel et bien à cette montagne, finissent par réveiller ce dragon, je n'aurais pas d'autre choix que de protéger Esgaroth, réparer leur erreur... Je le ferai, tel est mon devoir...

- Chacun de nous connaît cette histoire. Il a tiré flèche sur flèche et toutes ont manqué la cible, enchaîne Alfrid....

Si je pouvais lui arracher sa langue, j'y prendrais plaisir...

- Rien ne vous autorise à entrer dans la montagne, lance Bard à Thorin.

- Tout m'y autorise... rétorque le nain.

Il se détourne de lui et fait face au maître.

- Je m'adresse au maître des hommes du lac. Voulez-vous voir s'accomplir la prophétie ? Voulez-vous avoir votre part des immenses richesses de notre peuple ? Qu'en dites-vous ?

Bien sûr qu'il va accepter, quelle question...

- Ce que j'en dis... Bienvenue !

Je m'approche de Bard tristement en lui posant la main sur l'épaule.

- Je suis désolée, dis-je

Il m'a rendu un regard triste de capitulation et j'ignorais quoi dire. Il essayait juste de protéger son peuple...

oOo

Le maître nous a invités dans sa grande et riche demeure. Il fut promis aux nains un bateau, des armures et des armes, pour les aider dans leur quête. Je suis restée en retrait, pas que je ne sois pas heureuse pour eux, loin de là, ils avaient enfin la chance de pouvoir atteindre leur but. Mais tout ça me paraissait amer. Notre hôte était l'homme le plus cupide que je n'avais jamais rencontré jusqu'ici et ça, je ne le supportais pas.

Beaucoup de questions sans réponse restaient dans mon esprit, les orcs, où étaient-ils ? Gandalf ou êtes-vous ? J'ai besoin de vous... J'ai fermé les yeux pour contenir une peur grandissante dans mon cœur, une peur de l'obscurité, une peur que je ne comprends pas... Longtemps Glorfindel m'avait préparé aux signes de la clairvoyance, mais je n'étais pas certaine que ce soit ça.

- Vous paraissez loin de nous Maliha, n'êtes-vous pas heureuse ? me demande Balin, un verre de vin à la main.

- Si, si je suis heureuse, Balin, vous vous rapprochez du but, alors bien sûr que je suis heureuse.

- Alors, qu'est-ce qui vous tracasse ? enchérit Thorin.

- J'ai un mauvais pressentiment, c'est tout.

- Oubliez ça ! Demain, nous serons à Erebor et tout s'éclaircira ! crie Thorin en buvant une coupe.

- Et si ce dragon montre son nez, vous pourrez aisément le tailler en pièce !

- Hummm, sans doute, dis-je dans un sourire triste.

Je n'avais guère d'entrain à me saouler avec eux, mes pensées vagabondaient ailleurs et la fatigue me prenait aux fils des heures. Je n'avais pas eu une nuit de sommeil complète depuis des jours après tout. Nous avions passé la journée à préparer le voyage et à chercher une stratégie pour le dragon. La conclusion était donc la suivante, je m'en occuperai et de toute façon, je l'aurais fait sans hésitation. Le visage de Gandalf remplit mon esprit et il m'a de nouveau manqué... Cette quête prenait un tournant complètement différent de ce à quoi je m'attendais et sans lui, mon principal repère s'était envolé.

Je me suis couchée lourdement dans un lit non loin des autres et suis tombée dans le sommeil, bercée par les chansons des nains, les rires et le bruit des verres qui s'entrechoquent.

oOo

Une forteresse menaçante se dessinait au loin, une tour noire en ruine dans une brume épaisse. Je pouvais entendre les corbeaux dans les branches des arbres morts. Puis un pont non loin tout aussi noir et froid.

Un piège... me murmurait une voix lointaine.

Les couloirs sombres, la pierre humide, froide mélangée à l'acier et le courant d'air glacial. Le vent faisait hurler les barreaux d'acier accrochés à la roche des anciens bâtiments dans des hurlements de haine et de colère.

- L'abomination dissimulée ici, je lui ordonne de sortir. Je lui ordonne de se manifester !

Une vague blanche fouette mon visage, humidifiant mes yeux flous et j'ai reconnu Gandalf...

La pierre murmure plus fort dans sa colère toujours plus grande et ma peur plus présente me prend les veines.

- L'abomination dissimulée ici, je lui ordonne de sortir. Je lui ordonne de se manifester !

Une deuxième vague me prit le visage, je m'écroule sur les ronces, mais me relève vite en haletant. Un cri hante le vent et me prend aux tripes, le danger gronde en moi... Gandalf ! Je cours aussi vite que je peux suivant les cris et les grognements.

- Tu es arrivé trop tard, magicien...

- Gandalf !

- Où est ton maître ? Où est-il ?!

Mon Dieu Gandalf. Je cours à en perdre les jambes, mais je n'avance pas, rien ne bouge autour de moi et tombe à genoux dans les ronces, complètement épuisée... Qu'importe les mouvements, qu'importe la vitesse ou la force, je ne parviens pas à avancer.

- Il est partout...

Un éclair blanc m'aveugle et me retrouve toujours à genou, mais au bord d'un ravin. Devant moi se tient Gandalf, bâton à la main sur un pont.

- Gandalf ! mais aucun son ne sort de ma bouche.

J'ai beau hurler à la mort, essayer de me relever, mais je ne peux pas bouger, pas parler, je ne peux rien faire que contempler la scène qui me tord encore le ventre. J'entends mon souffle sifflant sortir paniqué de ma bouche, les larmes menacent mes yeux grands ouverts sur la scène.

- Aucune lumière magicien... Ne peut vaincre les ténèbres...

Une voix morte, glaciale, pas rauque, pas forte, juste un murmure cadavérique, aigu, qui fait couler mes larmes sous un ordre silencieux. Le son de cette voix les font tomber, comme si la gravité se soumettait aux mots, comme si celle-ci ne pouvait être que la mort accablante qui se montrait, et que tous devait ployer devant elle...

Je ne savais qu'une seule chose : devant ce brouillard noir, je devais pleurer. Pleurer car tout espoir était maintenant mort. Une forme brumeuse est apparue, mon sang se glace, tout mon être gèle à la vue de cette chose que je ne comprends pas...

La lumière jaillit du bâton de Gandalf, repoussant le mal qui grandissait encore. La brume noire essaie de rentrer dans son champ de lumière et celle-ci faiblit, mais se reprend sous des gémissements abominables. Il réussit à repousser le monstre de brume qui se retire finalement dans la roche.

Mon cœur panique devant la suite, une image rougeoyante apparut, un homme fait de flammes. Mon cœur s'est déchiré, impuissante face à cette chose, tout espoir s'est évaporé... La mort était devant lui, l'obscurité sous sa forme la plus obscure. Au plus profond de moi, la terreur de n'être rien grandissait... Il marche vers Gandalf, qui essaie de l'arrêter, mais son bâton part en cendre entre ses doigts, comme s'il n'était rien d'autre qu'un simple bout de bois.

- Gandalf ! je hurle de désespoir.

Le magicien est plaqué contre le mur derrière lui et mes larmes ne s'arrêtent plus... Le désespoir dans mon cœur est accablant, il le serre dans un étau d'une douleur dans ma poitrine alors que je compris.

Je compris quel était son nom...

Sauron...

- Gandalf ! je hurle en me redressant dans le lit.

oOo

Je tremble, regardant autour de moi pour retrouver son visage, mais c'est un cauchemar, c'était un cauchemar... Regarde mes mains qui tremblent encore, je suis en sueur... Les images me reviennent les unes après les autres, la peur encore là, dans mes veines alors que je regardais autour de moi, comme pour trouver un repère rassurant.

*Maliha...*

Je me tourne vivement mais personne, cherche encore, me retournant dans tous les sens, essayant de faire taire ma respiration rapide et d'écouter les sons autour de moi. Mais il n'y a rien, je suis seule dans ma chambre. Je suis pourtant certaine de ne pas être folle, j'avais bien entendu une voix.

Je sursaute en entendant quelqu'un frapper à la porte.

- Oui ? dis-je en soupirant.

La porte s'ouvre doucement sur Balin.

- Nous y allons mon amie, me dit-il.

- J'arrive tout de suite.

Il referme la porte. Je suis restée encore un moment à me reprendre, laissant mes peurs de côté. Je m'habille et rejoins les nains dehors. Ils sont vêtus d'armures clinquantes, beaucoup trop grandes d'ailleurs, et d'armes lourdes. Ils sont tellement recouverts d'acier, que je peine à les reconnaître. Le ciel est bleu, mais il fait toujours aussi froid, j'enroule la cape de Bard autour de moi avant de les suivre en silence. Je me suis perdue dans mes pensées, ce rêve avait été tellement réel... J'ai regardé en arrière, même si le magicien avait dit nous attendre à Erebor, quelque chose en moi semblait me retenir ici...

Nous marchons tranquillement vers le bateau qui nous attend en bas sous les acclamations et les trompettes de la ville. Mon cœur se serre, me disant qu'il n'y a rien à fêter. Je cherche des yeux Bard, mais aucun signe de lui. Soupire et aide les nains à embarquer.

- Pas toi.

Cette phrase m'interpelle, Thorin prend Kili par le bras.

- Il nous faut nous hâter et tu nous ralentiras.

- Quoi ? Thorin, je viens avec vous, lance Kili.

Thorin à raison, Kili est de plus en plus pâle, je ne sais pas comment il fait pour tenir, mais bientôt, il va s'effondrer.

- Je veux voir la porte s'ouvrir ! Et découvrir la salle de nos pères.

- Kili, reste ici, repose-toi, tu nous rejoindras une fois guéri.

Le pauvre Kili fait un pas en arrière, le visage plein de tristesse. J'ai réfléchi à toute vitesse, regardant encore autour de moi.

- Je reste avec lui, dis-je.

- Quoi ? Nous avons besoin de vous.

Thorin me regarde surpris.

- Je pense qu'à ce stade du voyage, vous n'avez plus besoin de moi.

- Mais... et le dragon ? me demande Bilbon.

- Si Smaug se réveille, soit il reste avec vous et dans ce cas, c'est votre responsabilité... Mais s'il vient jusqu'ici, comme Bard le pressent... Alors, je devrais rester là... De plus, une troupe d'orc nous poursuivait, s'ils ont contourné le lac ils ne vont pas tarder à arriver dans cette ville, et ma tâche est de protéger les peuples libres, pas de réparer leurs boulettes.

Mon choix était fait et je pense avoir fait le bon, de plus... Gandalf, quelque chose me dit qu'il ne sera pas au point de rendez-vous et que je vais devoir mettre ça au clair.

- Très bien dans ce cas, prenez soin de Kili.

- Pas de problème, je veillerai sur lui.

- Je reste aussi, il faut soigner sa blessure, lance Oin.

J'aperçois Fili essayer de remonter sur le quai, mais il est arrêté par Thorin fermement.

- Fili...

- Quand tu seras roi, tu comprendras... lance Thorin. Je ne compromettrai pas cette quête pour un nain.

Fili sort du bateau d'un bon pour rejoindre son frère, mais Thorin le retient encore avant qu'il ne s'avance vers son frère.

- Fili ne fait pas l'idiot.

- Ma place est auprès de mon frère.

Fili vient se placer à mes côtés en me lançant un sourire.

- Bonne chance Thorin, que les Valars vous protègent tous, dis-je en lui faisant un signe de la main.

- Prenez soin d'eux Maliha.

Ils partirent doucement sous les acclamations des villageois. Vais-je le regretter ? Aucune idée, mais quelque chose me dit que je dois rester ici. J'ai observé le bateau voguer dans la passe d'un soupir.

- Vous aussi, vous avez raté le bateau ?

Bofur... J'esquisse un sourire en regardant la mine déconfite.

- Kili !

Je me retourne sous le cri de Fili, pour voir Kili tomber à la renverse dans les bras de son frère. Je me suis précipitée pour le maintenir, mais il sombre déjà dans l'ombre.

- Kili, Kili, répondez-moi ! je crie.

Aucune réponse, il a sombré, fais chier... Je le prends doucement et commence à partir, le nain aux creux de mes bras. Bard...

- Où allez-vous ? demande Bofur.

- Trouver de l'aide.

Nous remontons la ville, passons dans les rues désertes. Kili ne bouge pas, sa respiration est si faible que je panique. Son corps devient froid d'un coup.

- Kili ! Vous m'entendez ?

Aucune réponse, je monte les marches quatre à quatre pour arriver devant la maison de Bard. Bofur toc à la porte et le batelier sort.

- Non... J'ai eu mon compte de nains, allez-vous-en.

J'arrive à passer mon pied pour bloquer la porte avant qu'il ne la referme.

- Bard... je commence.

- S'il vous plait, personne ne nous aidera, Kili va mal, lance Bofur.

Bard regarde le nain dans mes bras. Ses yeux accrochent les miens et il semble y lire l'urgence.

- Très bien, rentrez.

oOo

J'ai passé toute la journée à soigner Kili, onguent, après onguent, mais rien n'y faisait, rien, j'étais impuissante. La blessure est devenue beaucoup trop importante et les herbes de Sigrid n'agissaient plus, je voyais mon impuissance grandir et la fièvre de l'infection arriver. Je suis restée là, à faire des choses inutiles, tant de force et pourtant je regardais mon ami mourir sans rien pouvoir faire... Il reste une chose à faire, une seule.

- Va chercher de l'athelas ! je crie à Bofur.

- Mais Maliha, nous sommes sur une ville flottante, où veux-tu que je trouve ça ?

- Je m'en fous, retourne chaque pierre, chaque planche s'il le faut, mais il me faut cette plante ok ? Sinon, il va mourir !

- La feuille des rois ? demande Bard.

- Oui !

- C'est de la mauvaise herbe, on en donne aux porcs.

- Aux porcs... dit Bofur hébété.

- Cours bordel ! je râle.

Bofur me regarde apeuré et cours hors de la maison. Une fois parti, je m'attèle à faire bouillir encore des linges avec Sigrid quand soudain la maison se met à trembler. La poussière dégouline des poutres et les verres tombent à la renverse des étagères. Oh non... Je me tourne vers Bard.

- Bard ? ça vient de la montagne... dis-je.

- Le dragon... il murmure.

Il me regarde perdu, la résignation dans ses traits.

- Ok, laissez-nous ici, partez avec vos enfants, dis-je d'un geste de la main.

Il a fait un pas vers moi avant de prendre mon bras durement.

- Pour aller où ? il répond tristement. On n'a nulle part où aller.

- On va mourir papa ? demande la plus jeune.

- Non ma chérie.

- Le dragon va nous tuer... finit-elle les larmes aux yeux.

- Je m'occuperai de ce foutu dragon s'il vient ici... dis-je, essorant un linge.

- Et comment comptez-vous faire au juste, hein ? s'impatiente-t-il.

- Je suis un titan.

Il m'a regardé de haut en bas, la bouche ouverte de surprise, alors que j'accrochais un linge bouillant sur le bord de la chaise. Je l'ai défiée du regard.

- Je m'occuperai de ce dragon Bard, c'est ma tâche.

- Je ne vous laisserai pas le faire seule.

Bard se retourne et agrippe une barre en fer au-dessus de la table, l'arrache et la serre dans sa main. Une flèche, énorme, noire et forgée.

- Que pensez-vous faire avec ça ? je demande.

- Protégez mes filles pour le moment, c'est tout... J'ai quelque chose à régler avec ce dragon.

- Votre honneur ? je demande amèrement.

- Oui... Et s'il vous plaît, n'interférez que si j'échoue...

Je soupire en le regardant, ses yeux étaient déterminés alors j'ai décidé de lui faire confiance. Je lui fais un signe de tête avant de le voir partir la flèche à la main avec son fils. Je soupire, regardant les deux filles devant moi.

- Restez près de moi d'accord ?

- Oui Maliha.

Une sensation froide me parcourt la colonne.

*Maliha...*

Je me retourne vivement dans un hoquet de surprise. Encore cette voix...

- Quoi ? Qu'y a-il ? me demande Oin.

- Rien, rien, une mauvaise impression, encore.

Il y eu un bruit sourd, la maison grince. Des bruits de pas sur le toit font tomber la poussière restante et j'ai retenu mon souffle. J'ai regardé les poutres, lâchant mon linge pour trouver Nordeline. La porte s'est ouverte en trombe sur Bain, revenant finalement en pestant que son père lui a demandé de rentrer.

- Chut ! je lance d'un geste.

Je marche doucement vers la source des bruits et sort la lame de son fourreau doucement.

- Tilda, Bain, allez avec Oin. Fili, avec moi, je murmure.

Fili se place à côté de moi, regardant ensemble la poussière tomber à chacun de leur pas. Cherche autour de moi, mais ne voit pas Sigrid, mon cœur s'affole. Où est donc cette fille, bordel ? Un hurlement me tord de peur et je vois Sigrid entrer en trombe dans la maison.

- Sigrid !

Elle essaie de refermer la porte, mais en vain, une main d'orc lui barre la route. Je me précipite, ouvre et balance un coup de pied qui le projette dans le lac. Un autre traverse le plafond, puis un second par une fenêtre.

- À terre, cachez-vous avec Kili ! je hurle.

Je tranche la tête de celui qui est sur la table et abat la lame sur l'épaule du deuxième en me tournant. Fili envoie un banc sur un autre qui tombe à la renverse par terre. J'ai levé la lame et l'ai tué au sol. La douleur froide passe dans mon flanc droit avant que je ne puisse retirer Nordeline du cadavre. J'ai serré les dents en me levant pour faire face à l'orc qui perd son sourire instantanément. Prends son visage entre mes mains et lui tourne la tête d'un coup sec. Il s'écroule dans la mare de sang de son voisin d'un bruit sourd. J'arrache Nordeline du sol et tourne la lame au-dessus de moi, projetant le sang noir sur les murs, décapite le suivant d'un tour mortel et arrache un bout de plâtre au passage.

Une présence passe sur ma gauche, voyant son ombre projetée sur le mur du coin de l'œil. Finis mon mouvement, ramène Nordeline sous mes yeux et tourne sur moi-même, prête à le découper. Mon geste s'est figé, plongeant dans un bleu glacial que je reconnais instantanément.

Legolas... Il est là, sur la table, derrière l'orc en question. D'un mouvement ample, je lui coupe la tête. L'elfe bande son arc, sa flèche frôle ma joue, me retourne, surprise en entendant le choc dans la chaire derrière moi et voit l'orc tomber en arrière, la flèche entre les deux yeux.

- Soyez attentive... il murmure en descendant de la table souplement.

Il s'approche et pose ses doigts sur mon épaule. Nous restons quelques secondes à nous regarder l'un l'autre, elles ne me semblent pas assez longues, et elles ne le seront jamais assez... Il baisse les yeux sur mon flanc et fronce les sourcils. Affiche une mine sombre en revenant sur mon visage et mon cœur bondit quand je le vois lever une main vers mon flanc.

- Vous êtes...

Kili hurle d'un coup, me poussant à abréger l'échange, paniquée... Il est en mauvaise posture, mais j'aperçois Tauriel qui lance une de ses dagues dans la tête d'un orc d'un geste désespéré. Un autre agrippe mon bras, je prends appuis contre le torse de Legolas d'une main et lui envoie un coup de pied de colère. Il traverse le salon et pulvérise une vitre en tombant dans le vide.

- Sale con... je murmure dans ma langue maternelle en me redressant.

Je rengaine Nordeline, la place me manque, je suis trop à l'étroit ici. Elle est trop longue pour la taille de la pièce et risque de toucher les autres par mégarde, alors je finirai aux mains. Je passe devant Legolas et commence à enchainer les coups que j'avais tant répétés avec Glorfindel, légers, fluides, précis et mortels avec souplesse. J'entends les os se briser sous mes poings, ceux qui ne sont pas morts sous ma force, Legolas les achèvent de ses dagues. J'ai regardé autour de moi en appuyant mon dos contre celui de l'elfe pour reprendre mon souffle. Le silence s'est fait dans la pièce mais je guettais le moindre bruit, le moindre mouvement, mains levées.

- Vous les avez tous tués ? demande le fils de Bard en regardant la pièce désormais sans bruit.

- Il y en a d'autres, je réponds en m'avançant vers Sigrid qui se relève.

- Vous avez une de ses forces ! lance Bain. Comment avez-vous fait pour l'envoyer par la fenêtre ?!

Je m'approche de lui, retire la poussière de sa veste et lui sourit tendrement.

- Ça, c'est un secret, lui dis-je en ébouriffant ses cheveux.

- Tauriel.

Legolas marcha à travers la pièce en lui faisant signe de sortir. Il me paraissait froid à cet instant, ses traits tirés et son visage lisse, sans expression. J'ai regardé Tauriel qui semblait hésiter sous ce regard inquisiteur.

- On va le perdre ! lance Oin prenant Kili.

- Merde... je murmure entre mes dents.

Je m'approche à mon tour et regarde l'état de Kili, en effet ce n'est pas bon du tout... Il hurlait en se tordant de douleur, trempé par la fièvre. Je l'ai pris dans mes bras pour le poser sur la table afin d'avoir plus de place. Retiré les linges de sa jambe et fermé les yeux en voyant l'état de la blessure. L'infection est exponentielle, le poison rongeait sa jambe de plus en plus vite.

- Mais que fait Bofur, bordel... Sigrid de l'eau claire vite... Il faut que je nettoie ça...

C'est en récupérant le pichet que m'a tendu Sigrid que j'ai vu Tauriel devant la porte, implorant Legolas du regard. L'elfe s'est détourné après m'avoir regardé rapidement. Elle reste figée, ne sachant pas quoi faire, suivre l'ordre ou suivre son cœur. Je le sens et arrive à le lire dans ses yeux, la peur de l'abandonner.

Pour moi le cœur est la raison, il nous montre la vérité de nos sentiments et guide le choix à faire, simplement parce qu'il ne sait pas mentir...

- Il y en a d'autres dehors ! Ils arrivent ! crie Bain en regardant par la fenêtre.

Que faire ? Je regarde encore l'elfe qui semble paniquée. Après une longue réflexion, je me suis approchée d'elle et lui pose une main sur l'épaule, croisant alors ses prunelles vert foncé perdu.

- Restez avec Kili, je lui ai dit avec un sourire. Je m'occupe du reste, ok ? Il a plus besoin de vous que de moi, Bofur est parti chercher...

- Je l'ai !

- Athelas... je souris.

Je me détourne, Tauriel récupère la plante dans ses mains et me fait un signe de remerciement avant que je ne parte.

- Prenez soin d'eux, protégez les enfants Tauriel, coûte que coûte !

- Vous avez ma parole.

Je sais que j'ai fait le bon choix, Tauriel les protégera et sauvera Kili, parce que l'amour se lit dans ses yeux.

oOo

J'ai couru sur les pontons en bois, appelant les orcs autour et entame de rattraper Legolas. Il est là, loin devant moi, à sauter d'une rue à l'autre, poursuivit de tous les côtés. J'ai sauté sur un pont et tranche un orc retardataire. Je me rapproche vite, mais pas assez en remarquant que Legolas est maintenant encerclé. Je suis beaucoup trop loin pour lui venir en aide et mon cœur loupe un battement. Il se défend comme il peut, mais les orcs vont vite avoir l'avantage...

Un orc l'approche dans son angle mort, mais je suis trop loin ! Mon cœur panique, mes jambes sont folles, de la sueur froide dégringole dans mon dos. D'un mouvement irréfléchi, j'ai lancé Nordeline de toutes mes forces. Elle a fendu l'air, puis d'un son clair et net, transperce la tête devant les yeux écarquillés de l'elfe enfin retourné. Il est resté comme ça un moment, à regarder Nordeline recouverte d'un sang noir épais en travers le la tête. D'un geste souple, il a retiré la lame avant que celui-ci ne tombe l'eau. Son bras s'est affaissé un instant sous son poids, il a regardé la lame dans sa main en fronçant les sourcils. Après une course interminable, j'arrive en face de lui en sautant souplement.

- Elle est trop lourde pour vous, je lui indique en tendant la main.

Il lève les yeux et me tend le pommeau, récupère la lame et la place dans mon dos. Il plisse instantanément les yeux, perdu.

- Vous ne devriez pas être ici, me dit-il sévère.

- Et où voudriez-vous que je sois ? je réplique sèchement.

- Loin d'ici... Une femme n'a pas sa place au combat et vous avez été blessée, n'en rajoutez pas.

- Un merci aurait suffi, vous savez...

Je pensais qu'il avait déjà compris qui j'étais, ou que son père le lui avait dit, mais visiblement non...

- Rentrez chez vous.

Je n'ai pas eu le temps de répondre qu'il repartait déjà en courant poursuivre les orcs un peu plus loin. Je suis restée immobile, troublée par ses mots que je ne comprenais qu'à moitié. Il se fout de moi ? Je râle encore en reprenant moi aussi la course à sa suite.

Je vois encore quelques orcs et m'en débarrasse d'un geste pressé. Une fois terminé, je me retourne, mais il n'est plus dans mon champ de vision et mon sang s'affole dans le silence de l'instant. Un bruit de combat m'interpelle sur la gauche quelques secondes plus tard. Avance prudemment et tombe finalement sur l'elfe. Trois orcs sont autour de lui, dont l'archer responsable de l'état de Kili. Il arrive à se débarrasser des deux sur sa droite et commence à affronter le capitaine seul. J'ai décidé de rester loin de ce combat, le voyant avoir l'avantage. Je risquerais de le gêner plus qu'autre chose si j'intervenais et déjà l'un d'eux est derrière moi.

Je l'ai décapité d'un geste rapide et revient à l'affrontement. L'orc arrive à coincer la lame de son adversaire d'un bras contre son côté et l'elfe n'arrive pas à la retirer. Il se lève de toute sa hauteur, attrape son bras et projette Legolas contre un pilier.

L'orc le récupère encore une fois, ne lui laissant pas le temps de réagir et le balance sur un nouveau pilier de l'autre côté. Il cède sous l'impact violent et j'ai entendu Legolas pousser un cri de douleur.

Il va se faire tuer...

Legolas se reprend dans une respiration, assène des coups précis sur l'orc qui le projette en avant à son tour. Il arrive à le maintenir et lui enfonce la tête à plusieurs reprises dans le pilier, mais la force lui manque. L'orc le pousse violemment et l'enserre dans ses bras par derrière. Ma gorge se serre, la panique prend mon cœur.

L'elfe gémit de colère et de douleur sous la pression des étaux autour de lui. J'ai fait un pas en avant, serrant ma lame dans ma main, prête à bondir. Il arrive à se dégager, mais se prend un revers de bras brutal qui le renvoie contre le mur. Legolas titube, essayant de se maintenir contre le mur ou toute autre chose, mais c'est trop tard. L'orc prend déjà son arme.

N'écoutant que mon instinct, j'ai couru vers eux à en perdre haleine, submergée par la peur qui s'infiltrait dans mon cœur.

Legolas peine à se relever, complètement désarçonné et le vois se tenir un instant s'arrêter pour reprendre son souffle. J'ai vu un filet de sang couler sur ses lèvres, sa main aller à lui pour le regarder d'un air perdu. Mais l'orc ne lui laisse aucun répit. Il lève la lame au-dessus de sa tête et Legolas dos à lui et au bord de l'effondrement ne réagit pas..

- Non !

Je me suis jetée à terre. Poussant l'elfe contre le mur de bois et contre la lame rouillée avec Nordeline sur l'avant-bras. J'ai senti toute sa force en me redressant difficilement sur un genou. J'ai réussi à coincer l'arme contre la garde, évitant de justesse de prendre la sienne dans mon cou, mais pas dans la chair de mon épaule. Il me faut tenir, ne pas m'attarder sur la douleur, alors j'ai serré les dents.

Il essaie de prendre ma gorge d'un geste brusque et sauvage, mais j'agrippe son poignet de ma main libre. Ses yeux médisants crient déjà victoire quand il me force à lâcher prise et derrière moi, j'entends l'elfe se relever péniblement. Ça suffit... Alors, j'ai poussé le bras du monstre pour sortir sa lame de mon épaule et me suis remise sur pied. Il me regarde surpris et grogne en affichant des dents horribles.

- Tu ne le toucheras plus. dis-je en langue noire.

Il a bouilli de rage, me voyant le repousser si facilement d'une seule main.

J'étais submergée par la colère, ses yeux et son visage me mettaient hors de moi. D'un grognement de rage, j'ai lancé mon pied dans son ventre d'une telle force, qu'il a atterri plusieurs mètres plus loin. Il s'est relevé incrédule et me fixe en hurlant de colère.

- Essaie encore si tu le souhaites, le menaçais-je en tendant la pointe de Nordeline vers lui.

Il plisse les yeux un instant en se relevant d'un soupir rauque fumant, hésite, mais finalement se détourne sans demander son reste.

J'ai relâché ma respiration, soulagée que cette scène se termine enfin en rangeant Nordeline entre mes épaules. Me retourne vers l'elfe, il titube encore, se dirigeant dans la direction où s'est enfui l'orc...

- Attendez...

Je m'approche de lui et le soutien par le bras le temps qu'il reprenne ses esprits. Il s'est stabilisé sur mon épaule et reprend son souffle. Le sang coule encore de son nez qu'il retire d'un coup de manche sèchement. Il se pose un instant sur le mur du bout des doigts et me regarde, semblant vouloir dire quelque chose, mais ses yeux s'arrêtent sur mon épaule. Non, je n'ai pas compris son regard. Froid, oui comme tous les autres, mais maintenant, il y a aussi de la colère... Sa mâchoire se serre alors qu'il me repousse pour continuer sa route.

- Legolas ? je demande le voyant perdu dans ses pensées. Faites une pause, il s'est retiré, vous devez v....

Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase. J'ai simplement senti sa main contre mon épaule, me pousser violemment et le mur percuter mon dos. Sa force était grande à cet instant, si grande qu'elle me clouait contre la paroi de bois... avant que je ne croise ses yeux, avant que je ne vois sa main ou la lame brillante... elle était dans mon épaule.

C'était allé si vite. Un geste d'une précision froide.

La douleur semble déjà froisser mon visage. Le sang chaud coule sous mon kimono et envahit ma peau telle une infection. La douleur est aiguë et si précise qu'elle me tord. J'ai posé une main tremblante sur la sienne pour la retirer, mais j'ai fait l'erreur de croiser ses yeux avant... Ils étaient gris, d'un gris profond. Masquant le bleu habituel que je lui connaissais. Je ne comprenais pas, relâchant simplement les muscles de mon bras qui tombe sur ma hanche. La colère, le doute, tout passe dans ce regard jusqu'à y lire la peur...

Je ne comprends rien...

Sa main est bel et bien sur la lame qui est dans mon épaule, non ?

Pourquoi souhaiterait-il me tuer ?

Il respire rapidement, semblant reprendre contenance. Pose son autre main contre le mur à côté de ma joue comme pour se retenir de tomber. Reprenant moi aussi mes esprits, j'ai de nouveau posé ma main sur son bras. Il ferma les yeux, mais ne lâcha pas pour autant.

- Vous ais-je demandé de l'aide ? il me murmure finalement.

Mes yeux se sont écarquillés... Alors c'était juste ça ? De l'orgueil... ?

- Votre place n'est pas ici.

Ma voix refusait de répondre... Il s'est écarté, retirant sa main de la lame et partit sans se retourner.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté là. La lame dans mon épaule, figée...

Mon cœur ce mélange des raisons que j'ignore... J'ai laissé mon regard naviguer sans regarder...

C'était de l'orgueil... Vraiment ? Un elfe pouvait-il réellement considérer les hommes avec si peu d'importance ? Avais-je si peu d'importance à ses yeux ? Qu'avais-je fait ?

Mon cœur sombre dans la détresse. Je n'avais jamais, ou pas depuis bien longtemps, ressenti ça. Ce sentiment d'insignifiance aux yeux de quelqu'un...

J'ai finalement pris la dague et l'arrache de mon épaule d'un geste mécanique, la contemple, perdue et à bout de souffle.

Une cicatrice de plus, me dis-je, en sentant mon corps réparer la plaie. Je suis restée là, sans bouger, pendant plusieurs minutes à regarder la lame de Legolas dans ma main. Je l'ai trouvé belle, avec ses gravures magnifiques qui parcouraient l'acier froid.

Que dois-je faire maintenant ? Rejoindre les nains ? Poursuivre les orcs ? Le dragon...

Je me laisse glisser le long du mur et finit assise par terre complètement perdue. Je n'ai aucune idée de ce que je dois faire.

*Maliha...*

Je lève les yeux. Encore cette voix...

*Maliha, nous avons besoin de vous...*

Elle est dans ma tête...

*Gandalf est en grand danger, il vous faut aller à Dol Guldur, il vous faut le sauver.*

Gandalf...

Je me lève et tente de reprendre mes esprits en plaçant la dague de l'elfe à ma ceinture. Marche quelques pas essayant de reprendre courage et commencer à courir. Dol Guldur, je dois me rendre à Dol Guldur, alors j'y vais.

Tant que j'aurai un but, je ne serai pas inutile.

oOo

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