// ... Chapitre quatre ... //
"This world" - Zero 7
Il pleut et ça depuis deux jours sans interruption... Ma cape me couvre une grande partie du corps, mais mes pieds sont humides et glacés. Malgré la pluie et les désagréments qu'elle engendre je découvre des paysages tous plus grandioses les uns que les autres. Nous avons traversé la grande forêt au pied de la montagne, les arbres étaient majestueux, je n'ai jamais vu d'arbres aussi beaux, et d'ailleurs je n'avais jamais qualifié un arbre de « beau »... Mon nez se remplissait de ses odeurs naturelles, celles que j'aurais dû connaître depuis longtemps ou que j'avais tout simplement oubliées. L'odeur de la nature, celle des feuilles mouillées, celle de l'herbe, celle de l'écorce... Glorfindel semble amusé de me voir ainsi tout contempler.
Il n'est pas trop bavard, il ne dit que le nécessaire généralement, « bonjour, bien dormis, nous passons par-là aujourd'hui, il nous reste « tant » à parcourir, faisons une pause, simple, efficace.
Il faut dire que je ne parle pas non plus, et puis je ne suis ici que depuis 1 mois, et mon vocabulaire elfique n'est pas très riche. Glorfindel alterne avec la langue commune pour ne pas me peiner. Je vois qu'il essaye d'être le plus doux possible avec moi, il ne me brusque jamais, quand il voit que j'ai du mal à monter sur mon cheval, quand je râle la nuit en ne trouvant pas de position convenable pour dormir, il reste patient et compréhensif et je l'en remercie...
Je reste dans mes pensés la plupart du temps, je le regarde de temps en temps du coin de l'œil, essayant de le jauger, mais c'est peine perdu, il ne laisse rien transparaître hormis un sérieux impénétrable, un masque impénétrable que je n'arrive pas à lire.
- Faisons une pause, dit-il, la nuit commence à tomber, vous allez être fatiguée, il nous reste encore deux jours de voyage.
- Très bien.
Nous nous arrêtons sous un rocher bordant une falaise, l'eau dégouline le long des parois, je n'aime pas l'humidité, elle se faufile partout entre les vêtements, laisse une trace humide et froide sur la peau et la transperce jusqu'aux os.
- Avez-vous faim ?
- Oui un peu merci.
Il me tend un carré de pain, du « lembas » comme il l'avait appelé. Ce pain est vraiment magique, une seule bouchée et l'on est déjà rassasié.
- Puis-je vous poser une question ? Me demande-t-il d'un coup.
- Oui bien entendu.
- Que faisiez-vous dans votre monde, avez-vous un métier ?
Je le regarde les yeux grands ouverts, perturbée par la question, je reste silencieuse détournant les yeux. Mes pensées ne s'étaient pas attardées sur mon ancienne vie depuis longtemps, les images de mon appartement, de ma voiture et de mon travail me reviennent et une gêne s'installe. Il ne comprendrait pas, et quelque part j'ai honte de la nature de mon monde. Glorfindel est tellement naturel, tellement « innocent »...
- Je comprendrais si vous ne souhaitez pas en parler, votre monde doit vous manquer. Dit-il gêné visiblement en langue commune.
A vrai dire pour l'instant non... Cette fatalité me fouette le cœur, non il ne me manque pas, et c'est la vérité pour l'instant.
- Oh non ce n'est rien, j'étais « ingénieure ». Dis-je, prononçant le nom français d ' « ingénieure », avec un sourire triste.
Il me regarde bizarrement, il n'a rien compris...
- Inventeur si vous voulez. Je concevais des choses. Des objets, principalement des objets qui tuent d'ailleurs.
- Des arcs, flèches, épées ?
Je baisse la tête, hébétée.
- Non, je soupire, « les armes que nous utilisons sont entièrement en acier, elles restent petites et tiennent dans la main pour une facilité d'utilisation et une rapidité d'exécution plus rapide. On appelle ça un pistolet, un fusil... » Je m'arrête en voyant son regard dur.
- Votre monde à l'air très différent du nôtre.
- Oui, c'est complètement différent.
Je soupire, en voyant son regard dur, la honte monte encore et encore...
- Par exemple ? demande-t-il.
- Je ne pense pas que vous, vous puissiez imaginer, nous sommes, comment dire, très « en avance sur vous », après je ne sais pas si c'est une bonne chose ...
J'avais fini cette phrase dans un murmure à moi-même.
- En avance ?
- Notre technologie est bien supérieure à la vôtre, c'est... C'est ce que je veux dire.
- En quoi? Un air vexé passe dans ses yeux.
- Je suis désolée... En beaucoup de choses, rien que sur la façon de parler, de s'habiller, et, et l'avance technologique est considérable, vous en êtes encore loin, très loin...
- Prouvez-le moi.
- Vous le prouver ?
- Oui. Vous paraissez si sûr de vous.
- Je ne voulais pas vous blesser... Je baisse la tête.
- Vous ne l'avez pas fait, je suis juste curieux de voir comment vous pouvez être plus « avancer ».
Je l'ai vraiment blessé. Je réfléchis.
- Très bien.
Je me lève jusqu'à mon sac, regarde les objets en ma possession et finit par prendre mon compagnon. Et le lui tends. Il regarde le petit objet de verre avec curiosité, le tournant dans tous les sens, admirant la fine épaisseur, les chanfreins sur le contour, les gravures de commande tactile sur les côtés.
- C'est un magnifique bout de verre madame. Dit-il en souriant.
Je ris légèrement à cette remarque, c'est vrai à première vue c'est exactement ça.
- C'est un "compagnon" Glorfindel. Dis-je.
- Un compagnon...
- Ça nous sert à communiquer sur de très longues distances. Comment expliquer ça... Chacun d'entre nous avons un numéro de 10 chiffres qui nous a été attribué lors de l'achat d'un compagnon comme celui-ci. Quand vous voulez parler à une personne qui est très loin de vous, vous entrez le numéro correspondant à cette personne et le compagnon vous met en relation avec elle via le sien. Vous pouvez lui parler comme je vous parle quelque soit l'endroit où il est, même le voir si vous voulez. On peut également écrire des messages que le téléphone envoie sur celui de la personne choisie qui le lira sur son téléphone. On peut également prendre des « photos », une « vidéo », l'utiliser quand on est perdu, parler à plusieurs personnes en même temps. Le compagnon sert aussi dans les tâches quotidienne, vous lui poser des questions, sont utilisation est infini, mais si je vous explique tout il faudra une éternité...
Il reste un moment dubitatif à regarder avec curiosité et étonnement.
- Une photo...
- Une photo c'est, une capture d'image, vous pouvez capturer l'image d'un paysage, d'une personne, d'un objet, d'un moment particulier que vous ne voulez pas oublier. C'est une illustration, mais réelle, complètement différente d'un tableau ou d'un dessin... Vous comprenez ?
- Montrez moi.
Je lui prends l'objet qu'il me tend et l'allume, il reste un moment sur la défensive voyant l'écran s'allumer, éliminant la transparence du départ. Il se penche sur mon épaule doucement pour regarder mes doigts bouger sur l'écran. Je cherche dans les applications et remarque qu'il ne comprend pas mes gestes...
- Voici l'écran, il vous permet de choisir ce que vous voulez faire.
- Je fais défiler les volets des applications.
- Comment est-ce possible ? Comment faites vous pour avoir une image différente du reste de la réalité autour de nous ?
- Hum, ... C'est compliqué... Je ne sais pas trop, ce n'est pas mon métier. Je ne peux pas vous répondre avec certitude. Il y a des objets tout petits et par millier qui projettent chacun un point lumineux avec une couleur et l'ensemble forme cette image. Il y a ensuite d'autres objets qui sentent votre doigt et font bouger l'image en fonction de ce que vous voulez faire, l'ensemble est dirigé par un programme, un petit cerveau si vous voulez, qui dit au téléphone de faire telle action quand vous demandez quelque chose. Le tout fonctionne ensemble... C'est tout l'enjeu de la technologie, crée des outils comme celui-ci nous permettant de faire des actions du quotidien plus simplement.
Il me regarde. Je vois qu'il réfléchit.
- Je pense avoir compris, vous avez créé des outils qui vous aident, des outils très complexes.
- C'est ça.
- La « photo »...
- Ah, oui. J'actionne l'appareil photo et lui montre l'image.
Voici l'appareil photo, il capte la lumière et les forme autour de nous et les traite afin de reproduire l'image qu'elle produit sur l'écran. Ensuite il suffit de lui dire « je garde cette image » en appuyant sur le bouton.
Je mets le téléphone en mode selfi et Glorfindel sursaute en voyant nos visages. Il bouge en voyant son reflet faire de même. Je fais le signe victoire en souriant, appuis sur le bouton et l'image se fige.
- Voici une photo.
Il ne dit rien et reste à contempler la photo comme sous le choc. C'est peut-être trop pour lui...
- C'est impressionnant... Avez-vous des « photos » de votre monde ?
La question piège... Il ne perd pas le nord...
- Oui j'en ai des tas. Mais je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée
- Pourquoi ?
Je soupire.
- Mon monde est très loin de l'image du vôtre. Je vais être franche, je pense que le connaître vous fera plus de mal que de bien. J'ai appris beaucoup de choses sur Arda, des deux mages bleus et je peux vous assurer que nous sommes le dernier monde que vous avez envi de découvrir Glorfindel.
- Pourquoi êtes-vous si négative par rapport à votre propre monde ?
Son regard est aussi dur que ses mots. Je sais qu'il ne veut pas me faire de mal en me posant des questions, mais je sais que les réponses lui en feront à lui. Il me paraît si immaculé, si lumineux, pourquoi je lui montrerai un monde aussi gris et pollué ?
- Je peux seulement vous dire que nous avons fait beaucoup d'erreurs de parcours, nous avons gâché et détruit beaucoup de choses pour acquérir cette technologie. Et elle nous mène à notre propre perte... J'ai accepté le contrat car s'il y a un moyen, même infime, pour pousser votre développement hors du nôtre, je le saisirai. Nous ne sommes pas un exemple, c'est une évidence.
- C'est si grave que ça ?
Je ne comprends pas sa question, et je veux surtout terminer cette discussion le plus vite possible.
- Votre monde, a-t-il souffert autant que ça ? Vous paraissez bouleversée.
- Oui Glorfindel... Oui et nous ne pouvons pas revenir en arrière...
- Ne laissez pas la culpabilité gagner votre cœur Maliha.
Je ne sais pas quoi répondre, et je n'en ai pas vraiment envie...
- Allez-vous coucher, une grosse journée nous attend encore demain.
- Je me demandais, vous ne dormez pas ? Vous surveillez toujours les alentours, vous êtes debout quand je me couche et encore debout quelque soit l'heure à laquelle je me réveille...
- Les Elfes dorment très peu, environ une fois toutes les semaines, et ce n'est pas vraiment du sommeil mais plutôt une méditation.
- Oh, je vois. Bon alors, sur ce, bonne nuit Glorfindel.
- Bonne nuit Maliha.
Les nuits sont quand même froides, mais j'avoue que cette cape est vraiment chaude. La première nuit avait été une catastrophe, je n'avais pas réussi à trouver le sommeil malgré la fatigue de la première journée de chevauché. Mais on s'habitue à dormir par terre assez vite.
oOo
La nuit fut sans rêve, Glorfindel me réveilla à la première lueur du jour pour un petit déjeuner rapide avant de reprendre la route.
Les paysages sont à couper le souffle comme à leur habitude, vierges, verdoyants. Juste le bruit de la nature balayé d'un air pur sans pollution. C'est une terre magnifique, tout est juste parfait. Même la plus simple plaine est sublime...
Glorfindel me demande souvent pourquoi je reste à regarder le paysage comme ça, pendant de longues minutes. Il m'arrive parfois d'avoir le cœur serré en pensant au gâchis sur Terre, le gâchis de la surexploitation des terres, le gâchis des grandes villes, le gâchis de cet air empli de particules polluantes.
Arriveront-t-ils finalement à ne pas tuer notre planète ? Cette planète qui m'a donné naissance est maintenant bien loin de moi, et je regrette en voyant le paysage d'Arda d'avoir contribué à la destruction lente de la mienne. Il fallait bien vivre me dis-je, concevoir des armes, toutes aussi meurtrières les unes que les autres pour vivre. Les larmes coulent malgré moi devant ces terres vierges de technologie, immaculées, il s'étend là, devant moi le passé vierge de ma terre, gâché par notre avidité grandissante.
- Que vous arrive-t-il Maliha ?
- Rien.
- Je peux sentir votre chagrin et votre culpabilité comme si c'était mes propres émotions.
Je m'éloigne après lui avoir lancé un regard las pour remonter sur ma jument, Glorfindel me suit des yeux, le regard rempli de compassion.
oOo
Il a essayé plusieurs fois de me poser des questions sûrement pour comprendre mon mal-être, mais je ne veux pas parler de ça à un elfe, il ne comprendrait pas et n'accepterait sûrement pas le châtiment que nous avons fait subir à la nature. Je dois combattre ça toute seule, ma culpabilité ne regarde que moi...
La nuit venue, nous nous sommes arrêtés en silence, Glorfindel à allumé un feu et part chasser notre dîner. Je me retrouve seule face aux flammes, toujours plongée dans mes pensées sombres... Un craquement... Je n'ai pas réagi me disant juste que ce devait être l'elfe qui revenait. Un deuxième, je tourne mon regard vers les alentours attendant la venue de mon compagnon de voyage mais rien... Un troisième dans la direction opposée.
- Glorfindel ?
Je me lève et regarde autour de moi, rien, je ne vois rien, mon cœur accélère son rythme. Plus aucun oiseau ne chante, le vent même s'est arrêté, je sais au plus profond de moi qu'il y a un problème. Je prends vivement la vieille branche qu'a utilisée Glorfindel pour attiser le feu et la tiens fermement dans ma main.
Nouveau craquement derrière moi, je me retourne, mais c'est trop tard, je me retrouve projetée en arrière en recevant une claque incroyablement puissante. Je suis complètement désarçonnée, mon cœur bat la chamade, je relève la tête et vois une créature horrible... Pas très grande, le visage déformé, la peau grise, des yeux noirs, des dents affreuses sous un sourire vicieux, elle me parle dans une langue que je ne comprends pas, un langage granuleux et haché qui me fait frissonner.
Je n'ai pas le temps de prononcer un mot qu'elle se jette sur moi de nouveau, j'arrive à la pousser avec mes jambes et me relève rapidement lui faisant face, une autre créature sort sur ma droite et une autre sur ma gauche. Elles se parlent lâchant des rires horribles en me désignant...
- Glorfindel !!! Je hurle en paniquant.
La créature de droite court vers moi en brandissant une épée noire et rouillée, j'arrive à parer le coup mais ma minable branche éclate en morceaux... Je la regarde, impuissante, les créatures rigolent de plus belles et l'autre revient à la charge et je ne peux que me protéger le en levant l'avant bras... La douleur est horrible et se répand dans tout mon corps m'arrachant un hurlement. Dans un élan complètement fou de rage et de souffrance, j'arrive à lever ma jambe et envoi un grand coup de pied dans le ventre de la bête, elle hurle d'un cri strident, mais je n'y prête aucune attention tenant mon bras qui dégouline de sang.
La douleur s'intensifie encore m'arrachant de nouveau un cri, mon bras me brûle mais le sang ne coule plus, la douleur passe jusqu'à disparaître totalement... Je n'en crois pas mes yeux, la blessure béante n'est plus là, je n'ai plus rien, plus rien du tout... Je reste incrédule, complètement perdue.
- Maliha !
Je tourne mon regard et voit l'elfe surgir à mes côtés, tout se passe très vite, je le vois brandir une lame étincelante qui tranche la tête de la première créature d'un mouvement circulaire et élégant. Il la tourne encore pour se planter dans la gorge de l'autre par l'arrière, un pas sur le côté, Glorfindel tourne sur lui-même et balaye la tête du troisième d'une simplicité et d'une fluidité qui me coupe le souffle.
Je suis restée sans bouger de longues minutes à regarder Glorfindel sans pouvoir en détacher mes yeux. Son aura blanche l'englobait tout entier, sa lame brille encore sous la lune, je suis incapable de lâcher un mot, choquée par se qu'il vient de se passer, l'adrénaline disparaît peu à peu pour laisser place au choc et me prends les tripes, mes jambes tremblent de plus en plus.
- Maliha ?
L'elfe s'approche de moi après avoir rangé l'arme dans son dos, il pose une main sur mon bras et le prend délicatement. Je recule d'un pas, je ne veux pas qu'il me touche, je veux juste ne plus avoir se sang sur mes mains, ne plus voir les deux têtes tranchées devant moi et le sang noir partout autour de nous.
Mon ventre se tord de douleur, mon corps entier tremble... La nausée me prend et je fini par vomir ma peur en tombant à quatre pattes. Mon souffle est court, je n'arrive pas à respirer en voyant encore le sang sur mes mains. Je me relève en voyant l'elfe venir vers moi et recule jusqu'à buter contre un arbre, mes jambes flanchent encore et je fini par tomber à genoux...
Glorfindel s'approche doucement et me rejoint à genoux, plantant ses yeux dans les miens. Ses mains prennent les miennes, je sens sa chaleur se répandre au creux de mes paumes, la douceur de son âme plonger en moi, la nausée baisse, la peur aussi...
- Tout va bien Maliha, c'est terminé...
Il monte doucement la manche de ma chemise et regarde mon bras en retirant le sang à l'aide d'un linge propre. Je le regarde faire sans rien dire, essayant de retrouver mes esprits...
- Vous avez déjà cicatrisé comme prévu...
Je lève le regard de mon bras et me plonge dans les yeux bleus de Glorfindel, je ne sais pas si j'ai envi de pleurer ou de rire, je ne comprends pas ce que je ressens, mon regard tombe encore sur les créatures mortes autour de nous, ma gorge se serre, mon souffle se bloque encore, de peur, de rage, je ne sais pas...
- Je...
- Maliha respire doucement, regarde-moi.
Je lève de nouveau les yeux sur l'elfe, il lâche mon bras et pose ses mains sur mes épaules.
- Inspire...
Je m'exécute.
- Expire doucement... Prend le temps de respirer.
Je m'exécute encore. Il m'indique encore et encore de respirer calmement et petit à petit mon rythme cardiaque descend. Les idées se font plus claires dans ma tête et Glorfindel me fait un doux sourire.
- C'était quoi ? J'arrive enfin à dire.
- Des orcs...
- Alors c'est ça des orcs...
- C'était des éclaireurs, pardonnez-moi je n'aurai pas dû vous laisser si longtemps.
- Je n'ai rien... Tout va bien ... Je murmure en baissant les yeux.
Son regard est plus dur, ses sourcils sont froncés et sa poigne est beaucoup plus ferme sur mon épaule.
- Votre bras n'a plus rien, mais votre esprit n'était pas prêt à cela.
- Il fallait bien que ça arrive un jour de toute façon... Je ne pensais pas qu'ils étaient... Qu'ils étaient comme ça... Et... Tout est allé tellement vite...J'ai... J'ai cicatrisé rapidement... Je n'ai eu mal que quelques secondes... Alors ne vous en faites pas Glorfindel.
Je regarde mon bras où gît une cicatrice longue et rose, quelques minutes avant la peau était fendue et ruisselait de sang.
- Votre corps a fait du bon travail. Comment vous sentez-vous ?
- J'ai été submergée par une peur horrible, j'ai pu en repousser un mais ensuite j'étais figée, incapable de bouger sous la douleur et la peur...
- Je suis désolé...
- Vous n'y êtes pour rien Glorfindel, vous ne pouviez pas prévoir. J'aurai très bien pu essayer de me défendre, et pas de rester là sans rien faire comme une enfant tétanisée devant un film d'horreur...
- Ne vous blâmez pas, cette réaction était à prévoir, bien que je n'ai pas compris la fin de votre phrase. Il sourit.
Je ris de bon cœur sous ses airs rieurs...
- Nous ne pouvons pas rester ici, je crains qu'il va falloir poursuivre la route dans la nuit, nous nous arrêterons dans quelques heures. Pouvez-vous le faire ?
- Oui ne vous en faites pas.
oOo
Nous avons repris la route pendant une ou deux heures encore, pour trouver ensuite refuge à une ancienne tour de garde comme l'a expliqué Glorfindel. La nuit était déjà bien avancée mais le sommeil ne semblait pas venir. Les événements m'avaient beaucoup trop secoué pour que je trouve le sommeil, j'ai donc rejoins Glorfindel au coin du feu, il chantait en elfique une chanson très douce, sa voix est sublime, je n'ai rien compris de ses paroles, mais mon cœur était bercé et tellement bien en cet instant...
- Vous n'arrivez pas à trouver le sommeil ? Il finit par me demander après avoir terminé.
- Non... Je ne pense pas y arriver cette nuit...
Il s'est levé pour se placer à mes côtés posant une couverture sur mes épaules.
- Je vais vous aider, la route sera longue demain. Nous arriverons à Fondcombe à la tombée de la nuit, si nous galopons sans faire trop de pauses.
Il passe un bras autour de mes épaules et se rapproche de mon flanc. Je rougis de gêne mais ne dit rien en sentant la chaleur de l'elfe contre moi. Il murmura encore une nouvelle chanson mais les mots se sont vite perdus dans mon esprit, le sommeil est venu sans que je ne m'en rende compte. Quand j'ai ouvert les yeux j'étais sur ma couverture et le ciel commençait à s'illuminer du soleil montant. Une nuit sans rêve et sans interruption...
oOo
Le dernier jour de notre voyage est déjà bien entamé, nous avons fait une courte pause pour manger avant de repartir tout aussi rapidement à travers les plaines. Nous sommes entrés dans les entrailles de la montagne au grand galop par un sentier après avoir traversé une rivière au soleil couchant. C'est très étroit, les parois de chaque côté sont impressionnantes et la pierre acérée, chaque virage me font peur, je suis ses mouvements gracieux, mais peine à lui faire confiance alors que le vide nous entoure. Après avoir déambulé des heures à travers ces boyaux une lueur semble s'approcher, Glorfindel se trouve après s'être arrêté et me regarde un sourire sur le visage.
- Nous sommes arrivés Maliha. Dit-il.
Je passe la sortie et reste clouée du spectacle devant mes yeux, une cité brille dans la nuit, pas une lumière artificielle comme chez moi, une lumière brumeuse qui s'échappe des lanternes et qui flotte autour des bâtiments, une lumière bleutée et tellement douce. L'architecture à un air art nouveau, c'est juste splendide, j'aperçois des balcons et arches finement sculptées, les colonnes se fondent dans la montagne comme si elles en faisaient partie intégrante. Le bruit de la cascade passant devant la cité elfe donne des allures de fantaisie à la scène qui me semble surréaliste.
Les pierres sont d'une blancheur étincelantes, tout est très délicat, je me demande comment cela est juste réalisable, comment ces formes, ces arabesques, font-elles pour tenir ?
- Maliha ? Glorfindel me regarde perplexe.
Il est déjà plusieurs mètres devant moi quand je sors de ma contemplation.
- Désolée, c'est que c'est tellement... C'est magnifique... Je n'ai jamais vu une chose pareille de ma vie...
- C'est votre nouvelle demeure, vous vivrez ici désormais, à Imladris.
Nous passons un pont, il est tellement fin, je ne sais pas pourquoi il ne tombe pas, sa longueur me fait pâlir, même le peu de règle en « génie civil » me permettent de dire que c'est juste impossible... Mon ventre se tord un peu quand mon cheval entame la traversée sans une once d'anxiété...
Nous arrivons au centre d'une place juste après le pont des « miracles », Glorfindel met pied à terre, je fais de même regardant autour de moi.
Je suis complètement perdue, je ne sais pas où me mettre à vrai dire, je ne me sens pas à ma place, cette sensation tourne dans ma tête et s'aggrave de minute en minute. C'est beaucoup trop pur, beaucoup trop immaculé pour quelqu'un comme moi...
Le chant des oiseaux nocturne, le bruissement de la cascade, c'est tellement calme ici, il y règne une paix et un calme reposant. Totalement à l'opposé de mon appartement donnant sur rue...
- Soyez la bienvenue Maliha, Glorfindel.
Je suis prise d'un sursaut et effectue un pas en arrière au son grave de la voix. Un grand Elfe aux cheveux long et brun s'avance d'un pas lent et élégant, il porte une longue robe blanche ceinturée d'un cordon d'or, une cape bordeaux en velours tombe autour de lui et un diadème lui entoure la tête. Je trouvais Glorfindel, comment déjà ? Écrasant ? Alors celui-ci me réduirait en bouillie... Ses yeux, ses traits, ils sont tellement rigides et durs... La peur me tord les tripes.
- Je suis le seigneur Elrond de Fondcombe. Je suis très heureux de vous accueillir ici à Imladris Titan. Avez-vous fait un bon voyage ?
Je suis tétanisée, de la même façon que lorsque j'ai vu Glorfindel pour la première fois. Incapable de bouger, prise en étau par mes émotions.
- Oui, dans l'ensemble mon seigneur. Mais nous avons été attaqués hier au début de la nuit, des éclaireurs orcs, ils étaient trois. Répond Glorfindel.
- Cela fait bien longtemps qu'une troupe d'orcs n'a pas été vue sur nos terres... Réponds celui-ci surpris et tracassé.
- Oui et j'en suis inquiet, il faudrait envoyer une patrouille dans les prochains jours
- En effet, nous verrons ça. La fin de votre voyage n'a donc pas été de tout repos... Comment allez-vous madame ?
Glorfindel s'approche de moi et pose délicatement sa main sur mon épaule. Je sens la chaleur de sa main se répandre le long de mon dos et réchauffer mon cœur figé. Je ferme les yeux et pose un regard de remerciement dans ses yeux en me sentant redevenir moi-même.
- Tout va bien se passer Maliha, vous êtes en sécurité ici. Il murmure à mon oreille.
Je lui fais un signe de tête et tourne mon regard vers le seigneur des lieux qui vous fixe avec patience.
- Je vais parfaitement bien... Merci pour votre accueil... Pardonnez-moi je suis un peu perdue...
- Ne vous inquiétez pas, je comprends parfaitement votre situation, de plus avec cette attaque vous devez être encore plus perdue. Suivez-moi je vais vous montrer vos appartements.
- Je vous reverrai à l'heure du repas du soir Maliha. Me dit Glorfindel.
Quoi ? Il va me laisser là ? Je le regarde en panique total, on dirait une enfant le premier jour d'école, c'est navrant mais je ne peux pas faire autrement que de ressentir mon stress grandir à l 'idée.
Il me regarde en faisant paraître que tout va bien se passer. De toute façon il faut que je me lance, Glorfindel ne peut pas toujours me suivre, même s'il est mon seul repère il me faut affronter ma peur... Je vais vivre ici, je n'ai pas le choix et je suis adulte, ça suffit les enfantillages...
Je lui fais un signe entendu et le laisse s'éloigner après un échange de sourire.
- Je vous suis.
Nous commençons à arpenter les petites rues de la cité, des Elfes lèvent le nez sur mon passage et discutent entre eux. Je n'apprécie pas trop que l'on me dévisage, mais j'en fais de même je suppose...
- Soyez certaine que je suis heureux d'avoir appris que vous acceptiez votre mission. Vous savez, vous êtes la première femme à consentir au contrat. Comment vous acclimatez-vous à Arda madame ?
Je réfléchi un peu avant de répondre, tellement de choses ont bouleversé ma vie.
- Je... A vrai dire, je ne sais pas trop quoi penser encore... Il me faudra du temps pour m'acclimater et pour prendre mes repères. Je connais ma mission et ce pourquoi je suis ici bien sûr. Mais votre monde est tellement différent du mien, c'est compliqué pour moi...
- Je comprends, nous ferons au mieux pour que vous vous sentiez bien ici. Vous êtes venue pour nous aider alors nous prendrons soin de vous, soyez en certaine. Je serai là pour vous épauler, et nombreux seront vos alliés dans le futur.
- J'espère que je m'en montrerai digne, du moins je ferai tout ce que je peux... Je vous remercie encore pour votre accueil et pour votre hospitalité.
Nous continuons notre avancée, les rues sont toutes magnifiques, mais je suis déjà perdue.
Nous nous arrêtons devant une porte verte pâle, une lanterne brille au-dessus de l'entrée de cette lumière douce et rassurante.
- Voici vos quartiers. Il ouvre doucement la porte.
Il me fait signe de rentrer une fois avoir ouvert la porte, et je m'avance dans la pièce, elle est très grande, il y a un grand lit finement sculpté sur la droite, un grand tapis clair devant aux longues mèches de laine.
Sur la gauche, un grand bureau très long, des plumes, du papier et des crayons y sont rangés, la fenêtre juste au- dessus du plan de travail donne sur la petite rue, le tout encadrés de voilages blancs qui flottent au vent sous la lumière de la lune.
Il y a une coiffeuse juste après le bureau, un grand miroir ovale y est posé avec de nombreuses boîtes. En face de la porte d'entrée, un grand balcon, la rambarde est faite de vieux bois entremêlés, qui remontent le long des murs pour former une petite arche, où des feuilles vertes et des grappes de fleurs roses dégrindolent.
Une petite porte à gauche du lit attire mon attention, je me tourne vers l'elfe qui me fait signe que je peux m'avancer davantage, j'ouvre après avoir traversé la pièce, la salle de bain, et j'ai bien dit bain, car une grande baignoire y trône au centre. Les murs sont peints de feuillage clair, un évier avec encore un immense miroir, et une grande porte de bois vitrée qui donne sur le reste du balcon. La luminosité qui entre dans la pièce est impressionnante même la nuit.
Une odeur de chêne remplit la chambre, mon cœur s'apaise, je me sens bien ici. Je sors de la salle de bain et vois Elrond avec un autre Elfe qui pose mes bagages.
- J'aurai pu les prendre, excusez moi j'ai oublié...
- Aucun problème madame, me dit l'Elfe.
- Maliha je vous présente mon fils, Elladan.
Un grand brun, le visage allongé au trait rieur, il est peut-être l'elfe à l'expression la plus amicale que j'ai rencontré.
- Enchantée. Je réponds en posant ma main sur le cœur.
- De même madame, vous pouvez faire appel à moi ou à ma sœur Arwen si vous avez besoin de quelque chose. Me dit-il gentiment.
- Je vous remercie, merci beaucoup.
Il me salua de la même manière et sortit discrètement sans dire un mot de plus.
- Sur ce, commença Elrond, je vous laisse défaire vos bagages et vous reposer, ma fille Arwen viendra vous chercher dans une heure pour le souper, vous avez fait un voyage épuisant.
- Merci beaucoup.
Il sortit sans plus de cérémonie et le silence envahit la pièce. Je pousse un soupir de soulagement une fois la porte fermée et arpente encore une fois les différentes pièces.
Oui, cet endroit me plaît énormément, je sens que je vais être bien ici. Je m'assois doucement sur le lit et réfléchis sur tous les événements qui m'ont amené à me retrouver ici dans cette chambre magnifique.
Quand personne n'est autour de moi, le retour à la réalité est quand même encore très dur, je prends une claque juste en observant ce nouveau monde qui m'entoure et cherche des yeux une quelconque chose qui pourrait me ramener dans « ma » réalité, quelques choses qui pourrait me dire « c'est un rêve ». Même si cela fait plus d' un mois que je suis ici ce sentiment de « recherche d'équilibre » ou de « recherche de repère » me prend encore.
Il faut dire que la nuit dernière m'a montré que j'étais réellement très loin de chez moi... Des « orcs », j'avais vu des « orcs » et là j'avais su que c'était complètement la vérité. J'avais compris que mon monde avait changé et l'étendu de mon choix...
Je reste un moment à observer, à écouter les bruits qui ne me sont absolument pas familiers, l'eau qui coule et qui se broie contre les rochers, les oiseaux, dont le chant m'est inconnu, même le son du vent dans les feuilles est différent. Je commence à paniquer légèrement et me lève d'un bon, faisant dévier le lit sous le mouvement rapide. Et mon corps aussi a changé...
Je soupire et replace le lit d'un mouvement sans force du doigt... Prends mon sac, et entreprends de ranger mes affaires dans la commode à droite du lit, pour effectuer des mouvements familier histoire de me changer les idées, faire quelque chose dont j'ai l'habitude pour une fois...
On frappe à la porte.
- Oui ?
La porte s'ouvre doucement devant une jeune femme « sublime », belle brune au reflet gris, de grands yeux bleus profonds, grande, vêtu d'une longue robe pourpre, un visage parfait, des lèvres pulpeuses et roses, un teint parfait, des pommettes parfaites... Je n'ai jamais vu une femme aussi belle de toute ma vie.
- Je suis Arwen, fille du seigneur Elrond, je viens vous chercher pour le dîner Dame Maliha.
- Enchantée Dame Arwen, s'il vous plaît ne dites pas « dame », je suis loin d'en être une... Et je ne suis pas du tout habituée à ce terme, ça me gêne énormément... Maliha, simplement Maliha je vous en prie...
Je fini ma tirade dans un murmure de gêne, qu'elle remarque car elle me sourit doucement.
- Pas de problème, ne vous en faites pas, Maliha. Je comprends que tout ça ne doit pas être facile pour vous...
- Oui je... Il me faudra du temps c'est certain. Oh, heu, je vous suis, pardon...
Je sors à sa suite en vitesse et nous marchons lentement sous les lanternes. Je dénote tout à fait avec ce décor, j'ai l'impression d'être de trop, que je ne suis pas à ma place d'un coup, la sensation est horrible, j'ai envie de m'enfuir et de me cacher.
- Avez-vous fait bon voyage ? Demande Arwen, en essayant de faire la conversation poliment.
- Oui, enfin jusqu'à hier soir du moins, nous avons été attaqués, mais tout est rentré dans l'ordre facilement... Glorfindel est un très bon combattant et compagnon de route, hormis cela les paysages de votre terre sont splendides, j'ai été subjuguée tout au long du voyage.
- Vous me voyez navrée de cette mauvaise rencontre, les routes ne sont plus sûres par les temps qui courent... Glorfindel est en effet un grand guerrier de notre race, un des plus puissants d'ailleurs, c'est aussi quelqu'un de renfermé au départ, mais il a un très grand cœur.
- Oui, il ne parle pas souvent, mais sa présence est très chaleureuse.
- Je suis entièrement d'accord avec vous, vous l'avez bien cerné. Elle rit doucement.
Nous continuons de marcher en silence, puis arrivons sur une grande terrasse, face au pont. De grandes portes sont ouvertes sur une cour intérieure, plusieurs tables sont disposées de part et d'autre d'un bassin, le tout entouré d'arcades finement sculptées. Nous traversons la cour et arrivons dans une grande salle de réception je dirais.
Une longue table la traverse, quatre personnes sont déjà installées, je distingue le seigneur Elrond qui se lève à notre vue.
- Bienvenue Maliha fille d'Illuviné.
Tous se lèvent alors et nous saluent, mon sang se glace. Là, tout de suite, je ne sais pas du tout où me mettre.
- Bonsoir. Dis-je timidement, en essayant de garder contenance de ma gêne.
Je m'avance, je reconnais le fil d'Elrond, Elladan, son voisin doit être son frère car il lui ressemble comme deux gouttes d'eau.
- Votre place est à ma droite madame. Me dit Elrond. Je vous présente mon deuxième fils Elrohir.
- Enchantée de vous connaître madame.
- Tout le plaisir est pour moi. J'ai fini, une main sur le cœur.
Arwen se place à la gauche de son père. Il y a aussi Glorfindel qui est assis à côté de moi, tant mieux je me sentirai un peu moins perdu dans cette table, parfaite...
- Êtes-vous bien installé ? Me demande Glorfindel.
- Mieux que je n'aurais pu l'imaginer. Je lui souris timidement.
- Fort bien dans ce cas.
Le repas passe tranquillement, moins gênant que prévu je suppose. La nourriture est essentiellement d'origine végétale, délicieuse d'ailleurs. Glorfindel me fait la conversation de temps en temps. Je ne sais pas quel sujet aborder, je n'ai aucune idée de ce dont je pourrais leur parler.
- Dans quel genre de monde viviez-vous Maliha ?
Je lève le nez de mon assiette, l'Elfe au côté d'Elladan me regarde intensément. Encore cette question...
- Très différent de celui-ci, je dirais même en totale opposition. Je réponds rapidement mais poliment.
- C'est-à-dire ? Il précise avec un léger sourire en coin.
Je sens Glorfindel poser une main sur ma cuisse pour me rassurer.
- Et bien, je suppose que la plus grande différence est le milieu en lui-même.
Il ne dit rien, et semble ne pas comprendre, je ne veux absolument pas rentrer dans les détails...
- Par exemple, nous n'avons pas du tout ce côté « nature » qui vous entoure...
- Je ne comprends pas, la nature y est-elle différente ?
- Non, pas différente, mais plus, rare disons... Je commence à me sentir gênée.
Glorfindel serre sa main sur ma cuisse pour apaiser mon cœur. Le regard de l'elfe en face est interrogateur mais il y a aussi autre chose, comme du mépris, son ton y laisse paraître en tout cas. Je me campe un peu sur la réserve et ne cherche pas le conflit devant des questions si insistantes, je regarde mon assiette indiquant que les questions sont terminées en me concentrant sur la présence de Glorfindel, rassurante.
- Pourquoi est-elle rare ?
La colère explose, un coup de chaleur monte dans mes joues.
Il se moque de moi, avec son petit sourire en coin...
Je lui lance un regard un peu noir, que je regrette de suite en sentant Glorfindel serre encore ma cuisse plus fermement. Je sais, j'ai mauvais caractère et je suis susceptible malheureusement pour lui.
- Sans doute parce qu'elle n'a plus de secret pour nous, et également parce que notre technologie est évolué.
- En quoi votre technologie serait-elle supérieure à la nature ?
Il abuse là.
Glorfindel me fait un signe de tête et un regard appuyé.
- Elrohir. Dit d'un ton sec Elrond
Elrond lui verse un regard froid. Glorfindel enlève sa main en sentant ma colère redescendre à la voix du seigneur des lieux.
- Veuillez excusez ma curiosité insistante, votre monde demeure un mystère, à chaque venue d'un Titan, je ne cherche qu'à en savoir un peu plus
- Tout va bien, j'en ferai de même à votre place.
Je continue de manger calmement, mais je sens encore son regard sur moi, je vais avoir des ennuis avec ce Elrohir, je le sens, il est totalement différent de son frère ou de sa sœur, je le lis dans ses yeux gris. Le repas prit fin, la plupart des Elfes autour de la table étaient partis, il ne restait qu'Elrond, Arwen et Glorfindel. Le seigneur soupire après avoir déposé sa serviette sur la table et se tourne vers moi.
- Demain nous parlerons de votre avenir.
Je fis un signe entendu de la tête avant de finir ma tisane fumante. A la fin du repas, Glorfindel m'a raccompagné jusqu'à mes appartements en silence, la fatigue me prenait déjà, les deux derniers jours ont été éprouvants.
- Je viendrai vous chercher demain matin vers neuf heures pour le petit déjeuner. Me dit Glorfindel en me laissant devant la porte.
- Très bien, merci beaucoup.
- Reposez-vous, je vous souhaite une bonne nuit Maliha.
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