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// ... Chapitre dix ... //


"Murder-death-kill" - 7L, Esoteric


L'air est glacial... Le vent souffle fort dans des rafales inimaginables. Gandalf nous entraîne dans les montagnes, poursuivant les nains mètre après mètre dans ce décor de fin du monde. Nous marchons depuis un jour maintenant pour les rattraper. Je serre la cape autour de moi et perd mes yeux sur le sol enneigé.

- Gandalf ! Il y a des traces ici, dans cette caverne. dis-je en les pointant du doigt.

Nous rentrons dans la caverne pour découvrir les paquetages des nains laissés à l'abandon.

- Pourquoi auraient-ils laissé leur paquetage comme ça ?

- Vous ne sentez pas ? me demande Gandalf en humant l'air.

Je renifle un peu l'air environnant, ça sent le renfermé mais sans plus.

- Non, rien de particulier.

- Ça sent le Gobelin ici, il se penche sur une fissure au sol. Un piège... Et bien, il semblerait que notre compagnie se soit fait prendre par les gobelins ma chère. Suivez-moi, je connais un passage pour nous y rendre sans être vu.

Des gobelins de mieux en mieux... Je suis Gandalf le long du chemin montagneux et nous finissons par prendre un passage étroit pour rentrer à l'intérieur de la montagne. Il fait un noir de plomb et bientôt l'obscurité nous entoure complétement. Gandalf souffle doucement sur son bâton, faisant apparaître une lueur blanche rassurante. L'air est pesant, une douce chaleur parait sortir des entrailles de la terre. Nous continuons notre périple, le passage débouche alors sur des escaliers longeant la paroi d'un gouffre sans fond. Descendons sans bruit le couloir toujours plus étroit, c'est un réseau de galerie gigantesque, il n'y a que ça, des couloirs et des escaliers.

Après une heure de marche j'entends au loin des tambours.

- Gandalf.... dis-je.

- Oui, j'espère que nous arriverons à temps. Pressons Maliha.

Nous activons le pas tout en restant discrets, la tension me prend le ventre, enfermée entre quatre murs toujours plus oppressant. Nous débouchons alors de notre galerie pour tomber sur une immense salle parsemée d'édifices de bois maladroitement construits. Des passerelles et des plateformes sont montées n'importe comment le long des parois jaillissant du sol sans fond comme de petites brindilles.

- Regardez là sur la plateforme, ils sont là, et ça, il me montre du doigt un énorme gobelin gras et répugnant, c'est le roi gobelin. Nous devons intervenir au plus vite.

La créature était horrible... J'avais déjà eu un avant goût avec les orcs, mais visiblement les gobelins étaient encore plus éloignés du genre humain. La couleur de sa peau, un jaune pâle verdatre et son corps gras me donnait la nausée. Comment dois-je combattre une telle créature au juste ? Son double menton bougeait comme un collier de graisse et un haut le cœur me prenait.

Mais il y a pire, pire que lui... Ils sont des centaines... Une masse glapissante et mal odorante.

- Et on fait comment ? Je demande dubitative. Avez-vous leur nombre ?

- Nous n'avons pas le choix, il nous faut profiter de l'avantage de la surprise, je ferais en sorte de créer une ouverture.

Je regarde la scène et écoute la chanson horrible du roi gobelin pendant que des machines de torture arrivent vers la compagnie de nains. De ma vie, je n'avais vu autant de créatures attroupées au même endroit... Si l'enfer existait, nous y étions... Ils étaient tous plus répugnants les uns que les autres et l'odeur de la caverne, amenée par les courants d'air chaud, déplaçait une odeur de transpiration mélangée à la moisissure, infâme.

Nous nous sommes approchés prudemment, de la je pouvais entendre clairement la voix nasillarde du roi gobelin et distinguer jusqu'aux boutons sur sa peau.

- Je connais cette épée ! crie soudain le roi gobelin. C'est le fendoir à gobelin ! La lame qui a tranché un millier de têtes ! Égorgez-les ! Frappez-les ! Tuez-les ! Tuez-les tous !

- Vite Maliha ! me glisse Gandalf en voyant les nains en très mauvaise posture.

Je dégaine Nordeline en arrivant sur la plateforme à la suite du magicien. Je sens l'adrénaline parcourir mes veines, je n'ai pas peur en cet instant, sûrement grâce au Magicien à mes côtés. Gandalf m'a toujours inspiré confiance, je ne le connais pourtant pas plus que ça mais, il y a quelque chose en lui qui me dit que je pourrais lui confier ma vie sans réfléchir.

Une vague de chaleur passe dans mes cheveux me faisant plisser le nez sous l'odeur, je serre les doigts autour de la garde de Nordeline et inspire un grand coup en poursuivant Gandalf qui s'élance vers l'attroupement.

- Coupe-lui la tête ! hurle le roi.

Gandalf frappe le sol de son bâton, illuminant ainsi la caverne d'une lumière éblouissante. L'onde de choc désarçonne les gobelins et les projettent hors de la plateforme dans un vent de folie. Le roi hurle en tombant à son tour. Nordeline brille dans les ténèbres alors que j'essaie d'ouvrir les yeux face à la poussière qui m'entoure. Puis ce fut le silence, de ceux qui ne présageaient rien de bon, nous nous avançons avec Gandalf vers la compagnie à terre.

- Saisissez-vous de vos armes, lance Gandalf, battez-vous, battez-vous !

Les gobelins commencent à se relever, mais peine à eux. Nous nous élançons alors dans la bataille. Dans un hurlement de courage j'en fauche un qui me regardait avec de grands yeux surpris.

- Maliha, en avant ! Relevez-les !

Je cours vers la compagnie, laissant Gandalf en arrière et coupe deux têtes au passage. Tends une main à Thorin qu'il saisit en me regardant incrédule. D'une main je l'ai relevé en découpant un gobelin sur mon flanc de l'autre.

- Allons-y ! je crie. Debout !

Il me regarde encore surpris, me retourne et continue à tuer les gobelins autour de moi. Les nains récupèrent leurs armes et commencent à combattre. Du coin de l'œil, je remarque que le roi commence à se remettre difficilement sur ses pieds, Thorin récupère Orcrist et le contre d'un geste inespéré, le désarçonnant dans un son stident. Il tombe de la plateforme lourdement et sombre dans le noir de la caverne.

- Suivez-moi ! Vite ! dit Gandalf. Fuyez ! Maliha, venez à mes côtés !

Je passe alors en courant devant les nains et rejoins Gandalf.

- En avant ouvrez la voie !

Je cours sur la première plateforme serrant la lame dans ma main. Le bois craque sous mes pieds, les cordes hurlent et le vent chaud fouette mon visage. Nous progressons le plus vite possible, les cris sont autour de nous, mais la voie est ouverte devant. Après des minutes qui me semblent des heures à traverser des plateformes de bois jonchées de trous, j'aperçois les gobelins. C'est une masse dégoulinante sur les flancs du gouffre, ils sont partout, un tsunami d'yeux jaune luisant dans l'obscurité.

Je n'en crois pas mes yeux, ils sont partout, rampant sur la pierre par millier comme des fourmis. Le premier arrive sur le flanc droit, mais Dwalin le taille en deux secondes.

Ils sont beaucoup trop nombreux et bientôt nous sommes obligés de nous arrêter pour leur faire face. Dwalin coupe une corde et fait d'une main courante une lance, d'un mouvement brusque, nous arrivons à les chasser par dizaine, c'est fantastique.

- On ne traine pas, gardons le rythme ! hurle Thorin.

Nous courons encore en essayant d'échapper à cette vague qui n'en finit plus, tuant tout ce qui tombe sur les lames. Je dois avouer que les nains savent très bien se battre et avec style, mais je ne sais pas si cela suffira, ils sont beaucoup trop nombreux... Mes yeux s'agrandissent en voyant une horde sauter à l'aide de corps pour nous rejoindre.

- Coupez les cordes ! ordonne Thorin

Une lame coupe ladite corde sur ma droite qui tient une haute plateforme. Elle tombe doucement, les gobelins s'enroulent autour. Nous continuons, mais c'est une impasse ! J'observe la plateforme et remarque que si je coupe une nouvelle corde, elle partira vers l'autre côté. Je m'exécute, pas vraiment certaine de mon coup, mais nous n'avons pas le choix...

- Montez ! Vite ! Je m'exclame.

Une fois tous dessus, je coupe le lien, la plateforme commence à partir, une partie de la compagnie arrive à sauter de l'autre côté. La plateforme repart dans l'autre sens, les gobelins sautent à leur tour, je les tue d'un grand mouvement de lame horizontale.

- Vite, sautez ! crie Gandalf.

Une fois de l'autre côté, suivant les ordres du magicien, Fili coupe la corde condamnant le pont à sombrer et recommençons à courir le long des paroies. Je tranche tout ce qu'il me passe sous la main, ils sont trop nombreux, il en arrive de partout encore et encore.

- On n'y arrivera pas Gandalf ! je hurle en regardant sur ma gauche la nuée qui arrive encore.

- Bien sûr que si !

Il lève son bâton et casse une partie de la roche au-dessus de nous, formant une énorme boule qui commence à dévaler, nous ouvrant la route en écrasant tout sur son passage. Nous progressons, couloir après couloir, passerelles après passerelle, les murs sont de plus en plus étroits, signe que peut-être, nous nous rapprochons de la sortie.

Le vent siffle encore dans mes oreilles, la chaleur fait suinter ma peau et mes mains sont déjà noires de sang et de poussière. L'adrénaline pulse encore dans mes tempes suivant à peine le rythme imposé par les nains.

Je hurle de frayeur en voyant le Roi Gobelin surgir des ténèbres devant nous. Nous toise de toute sa hauteur et de sa laideur, frappant le sol avec son horrible bâton. Ses grands yeux globuleux nous regardent tour à tour et un sourire indescriptible passe sur ses lèvres gercées.

- Vous pensiez pouvoir m'échapper ? dit-il.

Il abat son bâton sur Gandalf qui recule d'un pas sous le choc.

- Que va-t-il faire maintenant le magicien ?

Je me faufile entre les nains pour parvenir à atteindre Gandalf, je dois le tuer et vite. Mais avant que je ne puisse l'atteindre, Gandalf brandit son bâton qui lui percute le nez et lui taille le ventre d'un coup sec. Finalement, il n'a pas besoin de moi, je souris. Après un long silence et quelques souffles en suspens plus tard...

- Ça suffira, dit calmement le roi d'un hochement de tête.

Gandalf lève sa lame et lui assène un coup au cou, sa tête suit le mouvement et il finit par s'écrouler de toute sa matière grasse. Le sol craque, il s'affaisse et s'éventre sous nos pieds. Je m'accroche aux planches hurlant de peur, dévalant à toute vitesse le gouffre en, percutant la roche, les passerelles, les ponts et tout le reste. Je ferme les yeux en priant pour que ça s'arrête.

- Bordel, arrêtez-moi ça ! je crie à pleins poumons.

Les vibrations passent dans mes os, claquant mes dents à chaque impact, mais je ne peux pas ouvrir les yeux. Je ne veux pas voir la fin approcher à une vitesse que je sais affolante. J'entends les nains hurler autour de moi, une main tien mon bras fermement dans une douleur vivifiante. Puis un choc, une vibration puissante, je serre les dents encore pour ne pas me mordre la langue.

On ralentit, ouvre un œil et remarque que notre plateforme est compressée entre deux murs, mais ce n'est pas suffisant, car elle continue encore sur plusieurs mètres. Puis enfin, dans une vague de poussière, nous nous écrasons durement au sol.

C'est terminé, j'essaie péniblement de sortir de ma cachette pleine de poussière, toussant en envoyant valser les planches qui me retiennent et rejoins Gandalf qui se retourne vers nous lui aussi debout. Les nains sont encore dans le tas de bois fracassé quand je reprends mon souffle à côté du magicien époussetant mes bras et mes jambes dans une colonne de poussière puante.

- Bon, ça aurait pu être pire, lance Bofur en reprenant son souffle toujours prisonnier.

Je sursaute au bruit et contemple indécise le cadavre du roi aplatie sur le tas de bois et de nains qui maintenant gémissent de douleur. Je ne sais pas si c'est la peur ou l'adrénaline encore dans mes veines, mais un rire passe dans ma gorge en les entendant pester.

- Non mais c'est une blague ?! crie Dwalin.

Je ris encore en rentrant Nordeline entre mes omoplates, ce sont les nerfs, je crois. Gandalf me tapote l'épaule en affichant un sourire bienveillant.

- C'était moins une. dis-je en posant mes mains sur mes genoux.

- Vous pouvez le dire Maliha. il répond.

- Gandalf ! crie Kili.

Je lève les yeux et me décompose, devant nous, une marée entière de Gobelin arrive.

- Sortons d'ici dépêchez-vous ! hurle Gandalf.

Il relève Bifur d'un geste pressé. Je reste en arrière en attendant que tous les nains soient partis avant de commencer à mon tour mon chemin vers la sortie. Des couloirs de roches sombres encore et encore avant d'entrevoir une lumière devant nous. L'espoir envahi mon cœur quand je passe enfin mon corps dans la lumière de la lune. Je me suis arrêtée pour reprendre mon souffle en posant mes mains sur mes cuisses une nouvelle fois.

- Où est Biblon ? Où est notre hobbit ? Où est notre hobbit ?! demande Gandalf.

- Maudit semi-homme ! Il s'est perdu ?

Je regarde autour de moi, mais ne voit personne. Je ne me souviens pas l'avoir apperçus...

- Je le croyais avec Dori ! lance Dwalin énervé

- Ne m'accuse pas ! se défend le concerné.

- Quand l'avez-vous vu ? demande Gandalf.

- Il a filé quand nous avons été capturés, dit Nori.

- Que s'est-il passé ? Parlez ! demande le magicien inquiet.

- Je vais vous le dire, commence Thorin, Mr. Sacquet a saisi sa chance. Il ne pense qu'à son lit et à son âtre depuis qu'il a franchi son seuil. Nous ne reverrons pas notre hobbit. Il est déjà loin.

Je pensais déjà que Thorin était une personne dure, mais pas au point de juger quelqu'un de cette façon... C'est plutôt compréhensible de vouloir sauver sa peau dans ce genre de situation... Mais même si je ne connais pas le hobbit, je n'ai pas lu dans ses yeux les attraits de ce genre de personne. Tous se regardent les uns les autres, réfléchissant à la situation.

- Non.

Je me retourne vivement pour voir ledit hobbit sortir du bois.

- Faux, il est ici, dit-il.

- Bilbon Sacquet, rigole Gandalf. Je n'ai jamais été aussi ravi de voir quelqu'un.

- Bilbon, on n'y croyait plus, lance Kili.

- Comment avez-vous fui les gobelins ? demande son frère.

Il est vrai que c'est quand même relativement bizarre. Sauf s'il a pu se faufiler, quand bien même il soit petit c'est pas donné à tout le monde. Après tout, il est plutôt discret. Il ne répond pas et affiche un visage mystérieux, je fronce les sourcils.

- Quelle importance ? Il est de retour, conclut Gandalf bizarrement.

- C'est important ! Je veux savoir ! dit Thorin haussant le ton. Pourquoi êtes-vous revenu ?

- Je sais que vous doutez de moi depuis le début. Oui, je pense souvent à chez moi. Mes livres me manquent, mon fauteuil, mon jardin. J'y suis à ma place, c'est mon chez-moi. Je suis revenu parce que vous n'êtes nulle part chez vous. On vous a chassé, mais j'essaierais de vous aider à le retrouver.

C'était un discours magnifique, il fait chaud au cœur. Les nains retrouvent le sourire. Je sens qu'il me plait bien le hobbit, plus courageux qu'il n'en a l'air je dois avouer.

- Et vous ? Que faites-vous là ? me demande Thorin.

- Oh Maliha est venue pour vous protéger mes amis. Elle nous accompagnera jusqu'à la fin de notre voyage.

- Nous protéger ? lance Kili en rigolant. C'est une blague Gandalf ?

- Oh non mon cher Kili, bénissez les Valars qu'elle soit là.

- Gandalf à raison, enfin du moins, je l'espère... J'espère que vous êtes digne de porter votre nom madame, dit-il en me pointant du doigt.

Je ris doucement et lui souris.

- Je ferai de mon mieux pour vous aider à finir ce voyage sain et sauf. Vous avez ma parole.

- Je ne veux pas de votre parole, faite juste votre devoir.

- Ne sois pas si dur Thorin, réplique Balin. Vous êtes la bienvenue dans cette compagnie madame.

- Merci beaucoup Balin.

Un grand bruit retentit au loin, suivi d'un grognement.

- Par la peste... commence Thorin.

- Et le choléra... finit Gandalf. Fuyez. Fuyez !

- Gandalf, je reste à l'arrière pour les contenir le temps que vous fuyez !

- Ne tardez pas ! me dit-il. Ils ont l'air nombreux.

Je vois les nains courir le long de la colline, un premier Warg arrive sur moi à toute vitesse, je sors Nordeline, mais pas assez vite, il m'a prise par surprise. Ses dents s'enfoncent dans mon bras alors que j'essaie de protéger mon visage. N'arrivant pas à m'en défaire, il commence à me traîner dans sa course.

- Merde !

J'arrive à me hisser sur la selle, lève le bras qui tient ma lame et lui plante dans la tête. Il s'effondre en roulant sur les rochers, mon bras toujours dans la gueule, m'entraîne dans sa chute, percutant les pierres à chacune de ses roulades. Finalement, il s'arrête et je réussis enfin à sortir douloureusement mon bras, il ne m'a pas loupé, mon os est cassé en deux. Mes côtes ont énormément souffert et mon souffle est court. L'os de mon bras bouge et m'arrache un hurlement de douleur, tombe à genoux le tenant fermement contre moi pour étouffer la douleur qui gronde dans mon corps. L'os se replace et ma chair cicatrise autour de la plaie en un dessin difforme. Je ne me ferai jamais à ça, la douleur est insupportable, c'est presque cruel de voir son corps se reformer sous ses yeux, cela donne l'impression de ne plus être humain, simplement une créature indestructible.

Un cri retentit suivi de plusieurs autres, je me lève, oubliant la douleur comme je le peux et commence à courir entre les arbres. Arrive finalement à la source etle spectacle me glace le sang.

Ils sont tous dans les arbres, les Wargs en bas les guètes et essayent de les faire descendre. Je saute de ma position, brandit Nordeline et atterri sur un Warg plantant la lame dans sa tête, le sang éclabousse sur mon visage.

- Maliha ! Derrière vous ! crie Fili.

Je me retourne pour voir la quinzaine de Warg derrière moi, un cavalier s'approche sur un loup blanc.

- Azog ! lance Thorin de sa branche.

- La sentez-vous ? L'odeur de la peur. Je me souviens que votre père empestait la peur, Thorin fils de Thrain, dit le grand orc blanc en langue noire.

- Cela ne se peut pas, murmure le nain, les yeux grands ouverts.

- Celui-là, amenez-le-moi. Tuez les autres !

Les loups s'élancent vers les arbres. Je plante mes pieds dans le sol en attendant la vague puissante. Le premier arrive, je me décale, saute et lui plante Nordeline dans le dos, sort ma lame et découpe le flanc d'un autre qui passe sur ma droite. Les autres s'attaquent déjà aux arbres derrière moi. J'en tire un par la patte et le jette sur un deuxième, cours et les embroche un à un sans prendre le temps de respirer. J'entends les nains me prévenir, mais je suis submergée, je ne peux pas atteindre l'arbre, un autre loup vient me retenir. Les arbres vont céder, les loups croquent les branches séchées et les font finalement s'affaisser sous leurs assauts.

- Buvez leur sang, lance Azog qui ne bouge pas d'un poil, se délectant du spectacle.

Le premier arbre cède, je me précipite, tuant les loups autour de lui, mais c'est trop tard. Le deuxième tombe à son tour, entraînant les autres dans sa chute comme des dominos. Les nains sautent d'arbres en arbres pour essayer de sauver leur peau. Je ne vais pas y arriver, il y en a beaucoup trop, me dis-je en retirant Nordeline du corps d'un Warg mort. Je cours jusqu'à rattraper l'effet domino des arbres, empêchant le dernier de tomber sur l'autre en poussant son tronc d'un coup de pied sur le côté. Mais il ne reste qu'un seul arbre, celui le plus proche de la falaise. Les Wargs se précipitent sur moi avant que je ne puisse tourner la tête pour les affronter, mordant encore mon bras et une de mes jambes dans un claquement de dents. J'arrive à les tuer, mais la douleur est grande. La situation est désespérée, la peur envahit mon âme, la panique désordonne mes mouvements et bientôt les sueurs froides envahissent mon dos.

- Gandalf ! Je ne vais pas tenir longtemps ! je crie.

- Faites quelque chose ! lance Dwalin. La petite va mourir !

Non, je ne vais pas mourir, mais eux... Eux sont dans cet arbre, cet arbre sec qui ne semble ne plus avoir de racine... Une boule de feu jaillit de l'arbre suivi de nombreuses autres. Les loups s'éloignent, apeurés par les flammes qui dansent devant nous.

- Ça les tiendra suffisamment longtemps pour vous remettre de vos blessures, me lance le magicien.

Les Wargs battent en retraite et grognent, les nains crient victoire et moi aussi d'ailleurs. Un souffle d'espoir rentre dans mes poumons, la douleur commence à partir de ma jambe, mais le sol tremble, l'arbre bouge et menace de tomber. Il se déracine et commence à pencher dangereusement vers le vide. Je me précipite et le retient par une racine au dernier moment.

- Maliha, tenez bon je vous en prie ! hurle Dori.

- Je fais ce que je peux ! Arrêtez de gigoter !

Comment on va se sortir de là, je n'arriverai pas à faire remonter l'arbre en le tenant comme ça. Je ne sers presque à rien, je le sais, mais si je lâche, l'arbre partira et tout sera perdu... Mes mains sont moites, la sueur dégouline dans mon dos sous la chaleur des flammes autour de moi. Ils tomberont de cette falaise et j'aurai échoué... Thorin se lève et marche vers moi, je le vois sortir des flammes qui envahissent les branches, comme un mirage. Il brandit Orcrist en marchant le long du tronc.

- Thorin ! Que faites-vous ?! je crie de désespoir.

Mais ne il ne m'entend pas, passe simplement à côté de moi, l'épée et le boulier prêt à combattre. Son regard est noir de haine, que veux-t-il faire ? Il commence à courir vers le grand warg blanc. Je ne peux pas me tourner plus, il sort de mon champ de vision et je déteste ça, je ne vois plus rien, je ne peux pas le suivre, ni même le retenir, mes mains sont accrochées à cette foutue racine...

- Thorin c'est de la folie ! Merde... je grogne en agrippant la racine qui glisse entre mes mains.

Je ne peux pas voir ce qu'il se passe, mais quand je croise le regard des autres en face de moi, je comprends que le combat a commencé... J'entends le fracas des armes, le cri du nain derrière moi qui se donne du courage, puis...

- Non ! crie Balin.

Bilbon se lève lentement en regardant la scène avec des yeux horrifiés, ils ont tous des yeux horrifiés et perdus sous le spectacle. De grands cris proviennent du lieu du combat, mais je ne peux rien voir, je ne peux rien faire.

- Apporte-moi la tête du nain.

Je me retourne sous ses mots en langue noire, mon cœur s'affole et je lâche légèrement la racine par simple réflexe, mais je sens l'arbre tomber.

- Fait chier ! Merde ! Thorin . Non, ce n'est pas possible...

Je suffoque, des larmes de panique commencent à envahir mes yeux en hurlant contre moi-même serrant de nouveau la racine entre mes mains qui tremblent. Merde, que puis-je faire, lâcher et les laisser tomber, ou laisser Thorin se sacrifier... Non, je ne peux pas lâcher maintenant. Bilbon retire son épée de son fourreau et court le long du tronc.

- Non, non, non. Bilbon ! je hurle. Non ne faites pas ça !

Les larmes me piquent les yeux quand je le vois passer à côté de moi, évitant mon bras qui essaie de le retenir dans un mouvement de désespoir. L'arbre bouge de nouveau, m'obligeant à relâcher mon attention sur le hobbit. Je serre les dents...

- Allons-y ! lance Dwalin.

L'ensemble des nains court à leur tour le long du tronc, mais se retrouvent vite encerclés. J'entends un cri d'aigle au loin, un cri énorme qui fend l'air de sa puissance. Gandalf se lève et regarde au loin de sa branche. Un aigle passe au-dessus de moi, mais c'est à peine si j'ose croire ce que je vois. Le vent rafraîchit mes joues sur ma peau humide de larme et je la vois, une créature immense, d'une envergure impressionnante, aucun doute c'est bien un aigle. Un aigle d'une taille imaginaire tout droit sorti d'un livre pour enfant. Le reste passe au ralenti sous mes yeux, n'en croyant pas, il attrape un Wargs sur ma gauche de ses serres impressionnantes.

Il y en a d'autre, tournant autour de nous dans un bruissement d'ailes rapide, ils déciment les rangs warg en quelque passages, les frappant de surprise sur les flancs, les empoignant pour les lâcher dans le vide.

- Oui ! je crie sans en avoir conscience.

Les loups tombent un à un dans le vide, l'armée est décimée. Les aigles récupèrent les nains un par un et finalement Gandalf, je lâche la racine maintenant libre de ma tâche et l'arbre commence à tomber. Cours vers la falaise et m'arrête devant le vide.

- Maliha, sautez ! crie Gandalf en passant au-dessus de moi.

Je me suis reculée de quelques pas, le cœur palpitant à l'idée de ce que j'allais faire à cet instant. J'ai couru, puis je me suis jetée dans le vide, le vent dans mes cheveux, la gravité se tait un instant et là, à cet instant, je me suis sentie libre en étirant un sourire. Ce ne devait pas être le moment de faire de la philosophie, mais cette idée m'est venue naturellement.

La gravité m'a happée de nouveau et je suis descendue sans peur dans le vide avant de tomber lourdement sur un dos de plumes douces. J'ai soupiré de soulagement en regardant le feu et les Wargs loin derrière nous.

Le soleil se lève doucement, le paysage est merveilleux autour de moi, cette terre est vraiment sublime, les forêts parcourent les montagnes, les rivières serpentent autour d'elles. L'air est tellement pur, j'ai peine à croire que je suis sur le dos d'un aigle perdu dans un monde nouveau. Il tourne autour d'un pique en forme d'ours, il me semble et s'apprête à atterrir sur celui-ci.

Un premier dépose Thorin toujours inconscient, puis Gandalf. Je saute du mien et me dirige vers le Magicien qui passe une main sur le visage du nain. Il tousse faiblement, mais revient finalement à lui et je soupire de soulagement.

- Le semi-homme, dit-il.

- Tout va bien, lui répond Gandalf. Bilbon est là, sain et sauf.

Il se lève, aidé par les autres membres de la compagnie qui viennent d'arriver et toise le hobbit.

- Vous ! Qu'avez-vous fait ? demande le nain. Vous avez failli vous faire tuer. N'ai-je pas dit que vous seriez un fardeau ?

Hein ? C'est quoi ça encore ? Il ne s'arrête donc jamais. Je lève un sourcil.

- Que vous ne survivrez pas dans les terres sauvages ? Que vous n'étiez pas des nôtres ?

L'amertume se lit dans les yeux du hobbit, je fais un pas en avant mais Gandalf me tient le bras.

- Je ne me suis jamais autant trompé de toute ma vie, finit-il en enlaçant Bilbon dans ses bras.

Je ris de bon cœur avec les autres. Nous sommes tous sauf.

- Pardon d'avoir douté de vous.

- J'aurais douté de moi aussi, confie Bilbon. Je ne suis ni un héros, ni un guerrier. Ni même un cambrioleur.

Les aigles partent au-dessus de nos têtes.

- C'est bien ce que je pense ?

Je me retourne et regarde au loin, une montagne se dresse au loin, solitaire.

- Erebor.

- La montagne solitaire finit Gandalf. Le dernier royaume des nains de la Terre du milieu.

- Chez nous, lance Thorin

- Un corbeau ! dit Oin. Les oiseaux regagnent la montagne.

- Mon cher Oin, c'est une grive, réplique Gandalf.

- Mais voyons-y un présage. Un heureux présage.

- Vous avez raison, déclare Bilbon à Thorin. Je crois que le pire est derrière nous.

Je ne pense pas malheureusement, l'ombre est toujours dans mon cœur, même s'il est plus léger, la noirceur est toujours là. Nous verrons bien.


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