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// ... Chapitre cinquante-quatre... //

"Hideaway" - Geowulf


Personne n'avait vraiment dormi cette nuit-là. Nous attendions tous que le roi se lève pour prendre une quelconque décision, mais une chose était certaine, je devais aller à Minas Tirith.

- Ne vous inquiétez pas trop Maliha, vous irez à Minas Tirith, en temps voulu, m'avait dit Gandalf.

- Si la guerre est là-bas alors c'est mon devoir d'y aller et le plus vite possible.

- Vous avez encore une carte à jouer ici.

- Et laquelle ? dis-je en croisant les bras.

- Les hommes vous suivront.

Je vois, alors j'étais un prétexte maintenant... Intéressant. Plus le temps passait et plus je me sentais mal. La nuit dernière était remplie de souvenirs que je voulais oublier le plus vite possible. Partir pour Minas Tirith aurait été ma chance... Du moins celle de fuir.

- Gandalf... Eriador est avec eux.

Il me regardait avec surprise.

- Je vois... dit-il simplement.

- Vous ne pourrez rien contre lui, je dois être là, dis-je en croisant les bras.

- Nous devons convaincre le Rohan d'entrer en guerre au côté du Gondor. Pour le reste je vais y réfléchir, ne vous inquiétez pas Maliha et puis je vous fait confiance.

Je restais dans ma chambre, assise sur le lit à refaire cette soirée en long, en large et en travers. Comment autant de choses pouvaient-elles se passer en si peu de temps ? Je touchais un instant mes lèvres, repensant à l'image la plus dérangeante de toutes. Jamais je ne pourrais le regarder en face maintenant. En même temps, jusqu'où me prendra-t-il pour une conne, sérieusement. Complètement perdu dans mes pensées, j'ai à peine entendu que l'on frappait à la porte.

- Maliha ?

Je reconnus la voix franchement d'Estel.

- Oui... dis-je en passant une main sur mon visage.

Il ouvrit la porte pour la refermer derrière lui calmement.

- Le roi est debout, nous allons parler de la vision de Pippin, souhaites-tu te joindre à nous?

- Oui j'arrive... je murmurais.

- Tout va bien Maliha ?

- Oui, oui, ça va... Je suis juste un peu fatiguée.

- Tu n'as pas dormi du tout c'est ça ?

- Oui exactement, je ferai une sieste cet après-midi.

- Y a-t-il autre chose dont tu souhaites parler ?

Je le regardais un instant... Oui, il y avait beaucoup de choses dont je souhaitais parler, le nier ne servait à rien, mais il était beaucoup trop tôt pour ça. Je devais d'abord faire le tri dans mes idées et dans mes émotions avant de tout déballer.

- Pas maintenant, mais plus tard peut-être, dis-je.

- Bien, n'hésite pas.

Je lui adressais un faible sourire avant de me lever pour le suivre dans les couloirs. Tous étaient devant le trône du roi, Gandalf, Eowyn, Eomer, Gimli et bien entendu Legolas. Nos regards se croisèrent un instant, mais j'avais vite détourné les yeux. Merry et Pippin étaient à une table regardant les hommes avec désespoir. Je pouvais lire la tristesse et la peur dans les yeux du pauvre Pippin, il fallait dire qu'il n'en avait pas loupé une... Je me plaçais aux côtés d'Estel derrière les autres, assises sur un banc.

- Le semi-homme à regarder dans une pierre de vision cette nuit et ce qu'il y a lu m'effraie au plus haut point, commença Gandalf.

- Une pierre de vision ? demanda Théoden.

- Oui, un Palantir, retrouvé dans les décombres de l'Isengard.

- Je vois et qu'est-ce que ce hobbit y a vu ?

- Tout nous porte à croire que Minas Tirith sera bientôt attaquée, cette bataille sera décisive contre notre ennemi, vous devez prêter main forte au Gondor.

J'arquais un sourcil en pensant qu'il ne perdait pas son temps.

- Pourquoi devrions-nous y aller au juste ? Avez-vous vu le Gondor nous aider ? Moi pas, dit-il d'une voix grave en se détournant.

J'eus l'impression de me retrouver des décennies en arrière. Devant Bard et le roi Thranduil... Le sujet n'était certes pas le même, mais le comportement identique. Les hommes et leur fierté... En même temps, il avait un peu raison.

- Cette bataille pourrait bien sceller le destin du monde, lança Estel.

- Mes hommes sortent à peine d'une bataille qui a été dure à gagner, vous le savez très bien, et vous voulez que je les renvoie à la mort ?

- Nous n'avons pas le choix, répondit Aragorn.

Le roi se détourna, semblant réfléchir un instant. Oui je savais pertinemment qu'il pensait à ses hommes. Qu'il avait été seul dans cette guerre, mais le Mordor fera face au Gondor et comme Gandalf l'avait dit, ce serait un carnage. Le Gondor avait besoin du Rohan. De tous les hommes que j'avais connus, les Rohirrim étaient sans doute les plus courageux. Se dresser derrière leur mur à trois cents contre dix-mille. Que j'eu été là ou non, ils l'auraient fait. C'était une bravoure que je n'avais encore jamais vue.

- J'irai à Minas Tirith avec Pippin le Hobbit. Le seigneur des ténèbres sait qu'il est ici et il le prend pour quelqu'un d'autre. S'il reste en vos murs, vous et votre peuple seraient en danger. De plus, je dois prévenir l'intendant de la bataille qui approche.

- Faites donc.

- Mon seigneur, si le Gondor envoie les signaux d'alarme, répondrez-vous ? demanda le magicien.

Il y eu un long silence, nous étions tous accrochés à ses lèvres.

- Je dois réfléchir, dit-il en se détournant pour sortir de la grande salle.

Eomer nous envoya un regard compatissant en le suivant. On s'est tous regardé en chien de faïence attendant que le vent siffle. Gandalf s'est retourné en serrant le bâton entre ses doigts. La contrariété se lisait dans ses yeux et peut-être même de la panique.

- Bien, dit-il, Maître Meriadoc, on y va.

- Vous allez vraiment partir pour Minas Tirith ? demanda Aragorn en se levant.

- Je n'ai pas le choix, il faut faire quelque chose, et vous, dit-il en désignant Pippin, vous allez m'aidez.

Le pauvre Pippin se leva complètement désarçonné. Je voyais Merry lui parler doucement pour le rassurer, mais celui-ci affichait un visage fermé et affolé.

- Gandalf, je dois venir avec vous, dis-je en m'approchant de lui.

- Non Maliha, pas encore. Comme je vous l'ai dit, attendez.

Cela m'énervait au plus haut point, mais bon... Gandalf nous avait toujours guidé et ses conseillers avait été toujours avisé et mûrement réfléchis.

- Suivez-moi jusqu'aux écuries, dit-il.

Et nous l'avions fait, Legolas tenait son paquetage à côté de moi. Nous avions suivi, marchant côte à côte sans nous jeter un seul regard. Cette situation me mettait mal à l'aise, mais en même temps je n'avais rien à me reprocher, n'est-ce pas ? Avant de rentrer dans les écuries, je sentis Pippin tirer un pan de ma cape.

- Vous nous rejoindrez, n'est-ce pas ? me demanda-t-il

- Bien entendu Pippin, ne vous inquiétez pas.

- Bien, bien... Veillez sur Merry en mon absence, il fait le fort, mais je sais très bien que c'est un froussard.

- Je n'y manquerai pas, partez sans crainte mon ami, j'ai répondu en posant une main sur son épaule.

Il s'éloigna un instant avant de se retourner.

- Ah et... Je ne devrais pas vous dire ça, mais si jamais nous ne nous revoyons pas...

- Nous nous reverrons Pippin.

- Quand bien même... Vous devriez le lui dire Maliha... Lui dire clairement.

Je l'ai regardé avec des yeux ronds sans vraiment comprendre.

- Hein ?

- Il y a certaines choses qu'il est difficile de faire, ou même d'avouer, mais rien n'est clair si les choses ne sont pas dites. Du moins c'est comme ça que nous fonctionnons, nous les Hobbits. Nous ne laissons pas de place aux "non-dit"... Dites-le lui, Maliha. Vous verrez, ça soulage.

J'étais sidérée en le regardant partir après une tappe sur le bras tout sourire. J'avais toujours trouvé les hobbits simples comme il disait. Mais quelque part, ce qu'il venait de me dire à l'instant m'avait retournée, parce que c'était vrai. Pourquoi retourner une situation dans tous les sens, à en perdre même le fils, alors qu'il était si simple de dire les choses telles qu'elles étaient ?

Non je n'avais rien à attendre de Legolas. Rien du tout, mais je me devais d'être clair envers lui. Après toutes ses années, il le méritait non ? Si je devais partir seule pour Minas Tirith dans quelque jours, alors Pippin avait raison. Je devais être en paix avec moi-même.

Gandalf était déjà monté sur Gris Poil quand nous sommes arrivés et Estel posa le hobbit devant lui. Je le vis discuter avec Merry un moment avant que le magicien ne s'avance vers nous du haut de son cheval..

- Attendez notre signal, d'ici là, essayez de faire entendre raison à Théoden, demanda-t-il.

- Vous avez ma parole, dit Estel.

- Si vous n'avez aucune nouvelle dans cinq jours, prenez la route, ajouta-t-il en me regardant. Souvenez-vous, vous pouvez rentrer chez vous à tout moment comme l'a indiqué Elrond lors de notre départ tous ensemble. Rien ne vous oblige à continuer sur cette voie.

- Nous le savons, ne vous inquiétez pas Mithrandir.

Le cheval partit au grand galop. Estel me mit une tape dans le dos pour me faire signe de le suivre pour sortir. Longtemps mon regard resta posé sur le cheval qui parcourait la plaine, avant qu'il ne disparaisse totalement derrière une colline. Cinq jours... Alors j'avais cinq jours à attendre.

- J'espère que mon oncle prendra la bonne décision.

Je me retournais pour voir Eowyn à côté de moi.

- Moi aussi... Mais dans tous les cas nous nous irons, le Gondor aura besoin de nous, dit-je d'un faible sourire.

- J'espère me battre à vos côtés Maliha.

- Et moi aux vôtres Eowyn.

oOo

Les jours ont été longs à Meduseld, je passais mon temps à éviter Legolas la plupart du temps. Même si je ressemblais à une enfant, je n'étais pas prête à lui parler, pas encore... J'allais souvent courir pour me vider la tête ou m'entraîner avec Estel et les hommes. Bien que mes entraînements étaient d'habitude solitaire, beaucoup restaient pour regarder les passes avec intérêt. J'en étais gêné au début, mais petit à petit je m'étais habituée. Ils m'ont posé de nombreuses questions sur ma lame et sur mon style de combat. J'eus même le privilège d'échanger quelques coups avec Eomer, qui était, sois disant passant, plutôt très doué. Le style des Rohirrim était beaucoup plus lourd et robuste que celui d'Estel et leur force plutôt impressionnante pour de simple homme.

J'avais tissé des liens avec Eomer. C'était un homme dur et froid au premier abord, mais petit à petit on décelait une certaine sensibilité et même de la douceur.

- N'avez-vous jamais souhaité vivre parmi les hommes ? me demanda-t-il ce soir-là.

- J'aimerai, mais c'est impossible malheureusement...

- Pourquoi ?

- Je suis immortelle... Ma place est aux côtés des elfes, même si cela est difficile parfois.

Nous étions tous les deux attablés sur la table du fond. Aragorn était partie se coucher depuis longtemps et Gimli avait le visage posé à même la table à côté de nous. Je n'avais pas vu Legolas de la journée, depuis un moment c'était ainsi, il partait le matin pour ne revenir que pour le repas ou tard dans la nuit.

- Je vois, une situation complexe en effet... dit-il en prenant une gorgée de bière.

- Hum, comme vous dites. Les elfes ne sont pas comme nous... Même si je suis immortelle, je suis avant tout humaine. J'ai une façon de vivre beaucoup plus... Plus...

- Vivante ?

- Oui on peut dire ça... je ris un instant.

- Vous avez l'air de ne pas trop vous entendre avec l'elfe qui vous accompagne... Bien que parfois si, je ne comprend pas vraiment votre relation...

- Oh... C'est une longue histoire...

- Il était mortifié de votre état après la bataille. Mais maintenant il vous évite comme la peste.

- Il est souvent comme ça, je ne le comprends pas moi-même vous savez... je murmurais.

- En revanche, j'apprécie beaucoup le seigneur nain! dit-il en le désignant du doigt avec un léger rire. C'est un brave et quelle descente !

- Ah ça vous pouvez le dire en effet ! L'avez-vous entendu ronfler ?

- Oh que oui, même de mes quartiers !

Nous avions rit un long moment jusqu'à ce que j'entende la porte claquer derrière moi. Legolas entra dans la grande salle à grand pas. Il avait les joues rougies du vent glacial de l'extérieur et les cheveux légèrement emmêlés, ce qui était plutôt rare. Nos regards se sont croisés, mais je me suis vite détournée, gênée. La situation ne s'améliorait absolument pas, nous ne nous parlions même plus... Un instant j'ai pensé au lien toujours dans mon sac. Je laissais simplement mes cheveux lâchés et en désordre depuis. Avec le départ de Sam et Frodon, c'était lui me faisait ma tresse, mais après nos échanges avec la bataille de Helm, je n'avais pas ressortie le présent de Galadriel. J'avais assimilé ce lien à lui, pourquoi le cacher... Je me refusais à le porter depuis cette altercation, mais peut-être que si j'essayais...

oOo

Le lendemain je m'étais enfin dit qu'essayer de faire un pas vers lui serait peut-être mieux pour tout le monde. Je sortais tout juste du bain et je m'étais enfoncée dans les couloirs le lien entre les doigts. Mon cœur battait la chamade. Si je tentais une approche, ne serait-ce que pour rétablir la communication entre nous comme elle l'avait été avant cette nuit catastrophique et même tout le reste, cela suffirait. Il me serait plus facile de lui avouer mes sentiments par la suite... Je m'étais pointée dans la cuisine très tôt ce matin-là. Il était droit comme un piquet à boire son thé d'un air impassible.

- Bonjour Legolas, dis-je le plus simplement possible en faisant un signe de respect.

- Bonjour, me répondit-il d'un ton plat.

J'ai posé le lien en évidence sur la table avant de prendre l'eau encore chaude à côté de lui pour me verser une tasse. Un effort Maliha, un effort... Me disais-je en serrant la tasse entre mes doigts.

- Où étais-tu hier ? Nous ne t'avons pas vu de la journée, je demandais pour combler le vide.

- Cela ne vous regarde pas.

J'étais complètement choquée. Venait-il vraiment de me... vouvoyer ? Je le dévisageais un instant, figée, la tasse fumante dans la main, mais comme à son habitude son visage était froid et renfermé.

- Pourquoi me vouvoies-tu ? je demandais vivement sans réfléchir à bout de nerfs.

Il me jeta un regard glacial que je n'avais pas vu depuis longtemps.

- Je crois que je n'aurai jamais dû cesser de le faire.

S'il voulait vraiment jouer à ça, alors très bien... J'avais tenté de faire un effort, mais pour rien finalement. Il n'avait sans doute pas supporté que je lui résiste. Vraiment ?! Maintenant j'étais en colère. Après toutes ces années ma patience avait beaucoup moins de limites... Je m'assis brusquement en claquant presque la main sur la table.

- Comme vous voudrez... dis-je vivement en ne me contrôlant plus. Je suppose que vous demander de me tresser les cheveux est de trop ?

- Vous supposez bien, il posa sa tasse violemment sur la table avant de partir sans se retourner.

L'encadrement de la porte vide, me semblait d'un seul coup le centre de mon monde... Le désespoir m'avait prit malgré moi. Je ne savais absolument pas quoi faire. J'avais envi de hurler, de pleurer, de lui balancer n'importe quoi en travers de sa figure parfaite... Je serrais l'arête de mon nez, poussant un faible gémissement de colère. J'étais juste fatiguée... Fatiguée de réfléchir, fatiguée de me poser toutes ces questions débiles, fatiguée de ressentir tant de sentiments. C'était peine perdue... Le lien d'argent dans ma main, brillait de mille feux et je fis une tresse rapide et sans aucun doute insultante pour la qualité d'un tel cadeau..

Le reste de la journée passa rapidement sans que je ne le revoit et c'était tant mieux. Il avait pris l'habitude maintenant, de rester en solitaire pendant toute la journée et de réapparaître seulement le soir venu. Aragorn regardait ses aller et venues avec contrariété et parfois me faisait un signe de tête pour me questionner. Je lui répondais à la négative, d'un j'en sais rien, complétement idiot, mais je n'avais pas envie d'en parler. Pas encore, pas tant que nous étions enfermés ici à attendre quelque chose dont nous ne savions rien.

oOo

Mon but était de l'éviter, et ce, aussi longtemps que possible. La scène de ce matin revenait en boucle dans ma tête. Elle, et ses yeux surpris... Lui tresser les cheveux et puis quoi encore... Après m'avoir repoussé de la pire façon qui soit, elle me demandait de lui tresser les cheveux. N'avions-nous pas passé la même nuit ? Pensait-elle que mes sentiments n'étaient que passagers et sans importance ? Je lui avais avoué, en lui murmurant qu'elle possédait mon cœur à son oreille et sa "réponse" avait été glaçante. Je n'aurai jamais dû lui ouvrir mon coeur, c'était une terrible erreur. Peut-être même la pire de ma vie.

Je passais le plus clair de mon temps dehors à parcourir les plaines sans aucun but que celui d'oublier cette nuit de cauchemars. Il n'y a que le soir que je rentrais et la dernière fois c'était pour la voir discuter avec Eomer autour d'un verre. Elle et lui, à se sourire comme deux amants. J'allais peut-être un peu trop loin... Connaissant sa situation, l'amour avec un humain lui était interdit.

- Bon, vas-tu enfin me dire ce qui se passe ?

Gimli et son éternel pipe.

- Sur quel sujet ?

- Tu sais très bien sur quel sujet, grande, cheveux blancs, yeux verts... T'en faut-il encore ? dit-il excédé.

- Tu n'as qu'à le lui demander, dis-je en continuant ma contemplation des étoiles.

- Je ne vais pas aller demander ça.

Il était vrai que Gimli n'était pas très intime avec elle, comme je pouvais l'être avec lui, ou elle avec Estel.

- Il s'est passé une chose qui n'aurait jamais dû se produire. C'était une terrible erreur, mais il y a au moins une chose de positive, c'est que j'ai eu une réponse.

- Une réponse à quoi ?

- Je lui ai avoué mes sentiments.

Je l'entendis toussoter légèrement à mes paroles.

- Pardon ?

- Je le lui ai dit Gimli.

- Que t'a-t-elle répondu ? demanda-t-il rapidement.

- Rien du tout.

- Rien du tout, mais enfin dans une conversation il...

- Nous avons échangé... je commençais en faisant un geste de la main avant de m'arrêter en ne trouvant pas les mots. Mais je devais les prononcer, sans quoi je ne m'en sortirai jamais. "Nous nous sommes embrassés et je le lui ai dit..."

J'étais terriblement gêné. Parler de ce genre de choses n'était pas dans mes habitudes. C'était un sujet tabou pour les elfes en général. Mais si je prenais mon courage à deux mains, alors peut-être allais-je finir par accepter... J'ai fait taire l'espoir en moi d'un regard de colère vers le sol en croisant les bras.

- T'as-t-elle répondu ?

- Je viens de te dire que non...

- Je ne parlais pas de tes mots...

Visiblement il était aussi gêné que moi. Car il n'osait même pas me regarder, mais parler avec lui m'était plus facile qu'avec Estel.

- Oui, du moins au début...

- Et bien voilà c'est réglé.

- Réglé de quoi ? dis-je sur le bord de l'énervement.

Cette conversation était à la limite de la décence et je n'avais pas envie de plonger dans les suppositions avec lui.

- Si elle a répondu cela ne veut dire qu'une chose, on est d'accord ? dit-il d'un geste de la main.

- Cela pouvait être aussi bien une envie passagère, Gimli... Elle est humaine.

- Quand l'as-tu vu avoir ce genre de comportement ?

Je l'ai regardé complètement surpris à la remarque. Il était vrai que Maliha n'avais jamais eu un comportement identique avec les membres de mon sexe, mais en y réfléchissant il y avait eu certain signe dernièrement.

- Pas plus tard qu'hier soir, discutant avec Eomer.

- Il parlait de mon ronflement, je ne vois pas en quoi ça ressemble à de la cour ou encore à "embrasser". Tu vas beaucoup trop loin l'ami, elle a le même comportement avec Aragorn ou même avec les hobbits.

Ce qu'il disait, était vrai....

- Alors pourquoi s'enfuir ?

Il m'a regardé surpris et sembla réfléchir pendant de longues secondes.

- Hum, je vois... Et vous dites le lui avoir dit c'est ça ?

- Oui.

- Peut-être n'a-t-elle pas entendu, tout simplement.

- Ne sois pas idiot...

- Tu sais Legolas, tu la rabaisse et l'insulte depuis des années, si j'ai bien compris l'historique. Et ensuite tu l'embrasse en lui offrant ton cœur. Penses-tu vraiment qu'elle aurait raison à y croire ? Après tout ça ? Tu as été trop dur avec elle mon ami, pour moi elle s'est enfuie, pour la simple et bonne raison qu'elle devait avoir peur.

Sa longue expiration de fumée fondit dans la nuit après un soupir. Peur... Lui ferais-je peur ? Impossible... Elle savait très bien ce que mes mots voulaient dire. Quand un elfe dit "mon coeur vous appartient", c'était un fait avéré, il était impossible de revenir dessus. Pour moi la signification de sa fuite était simplement qu'elle ne pouvait pas retourner mes sentiments. Je n'avais plus qu'a essayé de l'oublier définitivement.

- Peut-être devrais-tu être plus clair Legolas et le lui dire vraiment, lança le nain.

- J'ai été clair.

- Bien, bien, restez comme ça alors ! dit-il en partant tout en ronchonnant dans sa barbe.

La discussion m'avait troublé au plus haut point. Je n'avais jamais été aussi familier avec Gimli, ni avec personne d'autre d'ailleurs. Peut-être avec Estel en Lorien, mais je n'avait pas été aussi direct pourtant. Avais-je changé depuis mon départ de Mirkwood ? Peut-être bien en effet... Et jusqu'à quel point. Mes rapport à Mirkwood ont toujours été courtois et maîtrisés. Depuis mon départ les émotions me saisissaient sans cesse. Modifiant ma façon de voir les choses même, je ne m'étais jamais senti aussi vivant que lors de ces derniers mois. Même si certains instants avaient été douloureux, j'étais changé à jamais.

Je rentrais de nouveau dans la grande salle pour voir la jeune femme netoyer la grande lame énergiquement. Elle était de dos et j'ai un instant regardé la tresse faite "à la va-vite" en fronçant les sourcils. Elle n'était vraiment pas douée...

oOo

C'était le matin et le soleil n'était pas encore à l'horizon. Je m'attablais comme à mon habitude depuis maintenant une semaine, avec une tasse de thé. Je ne tenais plus en place ici... Comme un lion en cage, je regardais chaque recoin du château d'or en attendant je ne sais quoi. Gandalf devait être arrivé avec Pippin à Minas Tirith depuis longtemps maintenant. Aragorn avait longtemps parlé avec Théoden, mais celui-ci restait silencieux et nous attendions juste le signal pour partir, seuls.

Je n'avais envie que d'une chose, partir d'ici le plus vite possible pour me changer les idées. Rester cloîtrée entre quatre murs avec le regard glaçant de Legolas à proximité devenait de plus en plus insupportable pour moi. La colère me prenait le sang à chaque fois que nos regards se croisaient.

- Les feux d'alarme de Minas Tirith !

Estel était entré en trombe dans la grande salle en ne fermant même pas les portes derrière lui. Il a couru jusqu'au trône où était assis Théoden discutant avec Eomer.

- Les feux d'alarme brûlent, le Gondor appel à l'aide ! dit-il encore en s'arrêtant devant le roi.

J'avais sans doute la bouche ouverte en regardant Théoden se lever la mine grave. Gimli était tout comme moi assis à mes côtés et Legolas contre le pilier regardant aussi l'homme réfléchir.

- Mon seigneur ? demanda Estel.

- Le Rohan répondra ! Préparez les hommes, indiqua-t-il à Eomer. Nous partons demain aux premières lueurs de l'aube.

Dire que j'étais heureuse était un euphémisme. J'e regardais cet homme se grandir et le fin sourire parcourir son visage en disant ces mots. Eomer était descendu de l'estrade pour prendre Aragorn à l'épaule.

- Cette fois-ci nous combattrons ensemble alors, dit-il.

Estel répondit à son geste et je n'ai pas pu le regarder autrement que comme un roi à cet instant. Depuis notre départ de Fondcombe je ne pouvais m'empêcher de le voir changé. Il courait maintenant vers le destin qu'il avait toujours refusé, sans même s'en rendre compte.

Les préparatifs furent longs et fastidieux, comme pour notre départ pour le gouffre, nous avions chargé tout ce que nous pouvions. Nous irions à Dunharrow d'abord, Théoden avait envoyé Hama et d'autres de ses capitaines pour quérir le plus d'hommes possible en vue de la bataille et tous devaient nous rejoindre là bas.

- Alors nous voilà repartis pour une bataille, dit Merry à côté de moi.

- Oui... Mais Merry peut-être n'est-ce pas un endroit pour vous, dis-je en posant une main sur son épaule.

Le pauvre Hobbit semblait perdu depuis plusieurs heures à nous regarder empaqueter toute la cité.

- Pippin est déjà là bas, je ne pourrais jamais l'abandonner Maliha. Et puis, moi aussi je sais me battre, dit-il plein de courage.

- Vous avez bien changé vous savez.

- Oui c'est vrai. Je sais aussi que Frodon et Sam se donnent à fond où qu'ils soient tous les deux. Pippin le savait aussi, alors tout comme eux, nous avions notre propre mission à accomplir et si nous pouvions les aider, nous le ferions.

- Vous avez raison, dis-je d'un sourire.

Je serais toujours impressionnée par les Hobbits. J'avais failli à ma promesse d'accompagner Frodon, mais le mal qu'il transportait avec lui était bien trop puissant pour nous. En voyant le Palantir entre les mains d'Estel, je l'avais compris. Il avait eu raison de partir seul, même si Sam l'avait suivi, il avait fait le bon choix, j'en étais persuadée.

Je m'occupais de ranger les armes avec Eomer et de les charger dans les charrettes devant le château. En revenant à l'intérieur, je vis Eowyn effectuer quelques passes son épée en main. Elle était plutôt douée pour une femme, nette et précises dans ses gestes. Son jeu de jambes était bon, très bon même. Elle m'avait dit qu'Eomer lui avait enseigné l'art du combat, me disant que les femmes du Rohan devaient savoir se battre tout comme les hommes.

Du coin de l'œil je l'ai vu discuter avec Aragorn, qui devait sans doute lui faire la morale comme à son habitude. Je voyais le regard d'Eowyn sur lui depuis un moment déjà, mais je ne devais pas m'en mêler. Je savais le cœur d'Estel accroché à Arwen depuis longtemps et je ne pense pas que cela changera. Parler avec lui sur le sujet d'Eowyn était inutile. Déjà ça ne me regardait pas et s'il avait été affecté par la situation, il m'en aurait certainement parlé de lui-même.

Les yeux d'Eowyn furent peinés en le voyant partir. La lame le long de son corps comme si elle avait capitulé. Un amour non réciproque, et même impossible... Le goût de l'amertume passa dans ma bouche et détournais les yeux en voyant ma propre image. Legolas était dehors pour préparer les chevaux avec Gimli. Depuis mes paroles débiles dans la cuisine, je n'avais pas osé lui parler. Oui, mon comportement était "débile"... Je ne savais pas ce qu'il pensait au fond de lui et avais émis cette idée grotesque sans vraiment réfléchir aux conséquences. Mais au moins j'avais pu contempler le gouffre qui s'était formé entre nous. Il me vouvoyait... Pour moi c'était la brèche ultime, car cela voulait dire que toutes les promesses qu'il avait pu me faire jusqu'ici étaient mortes et enterrées.

oOo

Nous étions partit aux premières lueurs de l'aube comme l'avait demandé Théoden. Nous avions trois jours de chevauchée pour arriver à Dunharrow et ceux-ci s'annonçaient être long. J'étais aux côtés d'Estel qui semblait plus grave que d'habitude, mais je n'avais aucune envie de faire la conversation en sentant le regard de l'elfe dans mon cou. Il bavardait avec Gimli et cela m'énervais au plus au point. D'un geste de colère je fis une embardée pour galoper plus avant et rejoindre Eowyn plus haut.

Arrivée à sa hauteur et je me sentis mieux, elle m'adressa un sourire et un salut de la main.

- Vous ne restez pas à l'arrière ? me demanda-t-elle.

- Non, non, ils sont tous perdus dans leur pensée, ce n'est pas très gaie.

- ah ah, je vois.

- Jusqu'où vous nous suivez Eowyn ? j'ai demandé pour entamer la conversation.

- Jusqu'à Dunharrow, c'est mon devoir de vous suivre jusque là, bien que j'aimerai également participer à la bataille, dit-elle en baissant les yeux.

- Je vous ai vu faire quelques passes hier, vous êtes plutôt douée vous savez.

- Oui, mais mon oncle m'interdira de participer à cette bataille, pour lui les femmes n'ont rien à y faire, comme il me l'a dit la dernière fois au gouffre.

La colère passa sur ses traits fins. Sa place ne devait pas être facile en effet et je ne savais pas si je le supporterais moi-même. J'ai hésité un instant, ne sachant pas ce que je devais lui dire ou non. Mais après tout...

- Vous avez le droit de choisir Eowyn. Je comprends que votre oncle veuille vous protéger, mais cela reste un choix personnel. Bien que, si vous veniez à mourir lors d'un combat, le peuple du Rohan perdrait sa princesse. Votre situation est délicate c'est clair, mais comme je le disais, c'est votre choix.

- Je ne resterais pas sans rien faire, pas cette fois-ci. Je vous ai dit un jour que nous combattions ensemble Maliha et ce moment est arrivé.

- Et je serai de tout coeur avec vous Eowyn, dis-je.

Un silence passa. Il n'y avait pas vraiment de silence gênant avec Eowyn, comme avec Arwen. C'était des silences compréhensifs que toutes les femmes appréciaient entre elles, je suppose.

- J'ai cru remarquer que vos rapports avec le seigneur elfe s'étaient dégradés ?

- Oui, on s'est disputé, dis-je simplement.

- Je vois...

- On se dispute souvent avec Legolas, mais je crois que cette fois-ci, nous n'avons plus rien à nous dire.

Elle me regardait avec un air peiné sur le visage. J'étais triste de cette situation, au-delà du possible, mais mon orgueil était beaucoup trop grand pour l'instant.

- Vous savez les hommes, humains ou elfes, si on ne leur dit pas clairement les choses, ils ne comprennent pas.

Je l'ai regardé indécise... Pourquoi elle me disait-elle ça, mais ses paroles sonnaient juste, comme celles de Pippin avant elle. Oui, j'étais partie sans rien dire d'autre qu'un "tais toi". Le souvenir me glaçait le sang... En y repensant, je n'y étais pas allée de main morte...

- Vous avez sans doute raison, je murmurais.

Nous restâmes comme ça, à discuter de tout et de rien. Elle était particulièrement inquiète pour la prochaine bataille. Et moi également... Eriador serait certainement là et je devrais faire ce qu'il faut. L'idée ne me plaisait pas vraiment. Pas parce que j'avais peur de l'affronter, mais plutôt parce que j'avais peur de laisser aller mon ombre. Estel avait eut la même vision que moi et ça me travaillait beaucoup plus que je ne voulais l'admettre. Depuis la bataille de Helm, quelque chose avait changé en moi. Les nombreuses discussions, que ce soit avec Legolas ou avec Estel, me montraient que ma place n'était plus la même parmi eux... La venue d'Eriador n'avait pas arrangé les choses. Il était mon "parent", le seul qui comprenait vraiment qui j'étais et ça c'était très important pour moi.

Ma façon d'aborder mon ombre avait changé, toutes mes convictions se mélangeaient sans que je n'en trouve une issue. Ses mots tournaient en boucle dans ma tête depuis notre rencontre et je n'arrivait pas à déterminer s'il avait tort, ou raison... Les Valars m'avaient promis le bonheur, mais où était-il au juste ? J'en étais loin, beaucoup trop loin... J'avais essayé de ne pas y penser vraiment, mais une fois devant lui, quel comportement aurais-je au juste ? Ces mots avaient été tellement justes qu'ils me faisaient frémir et réfléchir malgré moi.

oOo

Le premier jour s'était écoulé et ce n'est qu'à la tombée de la nuit que j'ai rejoint Estel et les autres. Il m'adressa un large sourire en me faisant signe de venir à côté de lui. Gimli fumait en somnolant et je me demandais si ce nain ne passait pas son temps à dormir.

- Où étais-tu, je t'ai à peine vu ? me dit-il.

- J'étais avec Eowyn.

- Je vois un moment entre femme alors..

- Exactement.

Il sourit un instant en reprenant sa pipe semblant chercher ses mots. Je voyais bien qu'il voulait aborder ce sujet en le voyant regarder à droite, puis à gauche, comme pour vérifier que nous étions bien seuls.

- Maliha, voudrais-tu me dire ce qu'il s'est passé la nuit des festivités ?

- Hum... Tu ne vas pas lâcher l'affaire hein ?

- En effet.

- Je vois. Eh bien, il s'est passé quelque chose qu'il n'aurait pas dû se passer. Je crois que j'aurai dû t'écouter et ne pas boire autant.

- Je te l'avais dit c'est vrai, dit-il en riant pour détendre l'atmosphère.

- Je ne devrais pas avoir à te parler de ça Estel. Je devrais probablement lui dire ce que je ressens et mettre cette situation au clair.

- C'est une sage décision.

- J'ai laissé ça trop longtemps de côté... J'aurai certainement dû t'écouter et le faire bien avant ça. Je le lui dirais avant d'arriver à Minas Tirith, cette bataille scellera nos destins, c'est le moment ou jamais.

- C'est une sage décision. Je suis de tout cœur avec toi, dit-il.

oOo

Malgré mes nouvelles résolutions, je ne lui adressais pas la parole durant la journée qui suivit. Je passais simplement mon temps avec les hommes à surveiller les alentours en partant en patrouille avec eux. Mais cela m'avait permis de trouver les mots, du moins je suppose. Ils avaient fait le camp en haut d'une montagne et après avoir gravi les lacet le desservant, je trouvais les hommes agités sans savoir pourquoi. Je croisais un instant Eomer qui me fit un signe de la main.

- Maliha, comment était la patrouille de surveillance ? me demanda-t-il.

- Rien en vue, nous sommes tranquilles pour cette nuit. Et vous ?

- Bien, installer le camp n'a pas été de tout repos, les hommes sont fatigués. Ah, le seigneur Aragorn vous cherche. Des parents à vous sont arrivés ce soir.

- Des parents à moi ? je le regardais curieuse.

- Oui, ils vous attendent dans la tente du seigneur Aragorn, m'indiqua-t-il du doigt.

- Très bien, merci beaucoup.

Je regardais au loin la toile tendue en fronçant les sourcils. Des parents, il avait dit... Quand je rentrais finalement, je vis deux elfes que je reconnue immédiatement.

- Elladan, Elrohir, dis-je tout bas.

Les concernés se retournèrent pour me regarder.

- Maliha, je suis heureux de te voir, lança Elladan en s'approchant de moi.

- Moi aussi, mais que faites-vous là ? j'e demandais en finissant mon signe de main.

- Nous sommes venues pour confier une tâche à Estel, dit Elrohir en répondant à moitié à mon geste.

- Et offrir notre aide pour la futur bataille avec les amitiés de Galadriel, dame de Lorien, termina Elladan.

Tous les deux étaient en face d'Estel qui tenait entre ses mains une longue épée dans son fourreau. Il m'adressa un sourire triste.

- Comment va Arwen ? ai-je demandé sans réfléchir.

Les deux baissèrent les yeux au sol avant de me répondre.

- Alors tu savais ? dit durement Elrohir.

- Je n'ai pas eu à lui demander, j'aurai fait la même chose. Le courage n'est pas qu'un signe masculin tu sais. je répondis sur le même ton.

- Elle s'efface, dit-il finalement. Nous sommes venus sous ordre de notre père. Sa vie ne tient qu'à un fil.

- Par les Valars...

Mon regard passa un instant sur Estel dont les yeux étaient toujours perdus sur la lame entre ses mains.

- Nous vous laissons discuter, lança Elladan. Estel, il faut faire vite...

- Bien...

- Maliha, nous te verrons après, dit-il en faisant signe à Elrohir de sortir.

Il y eut un long silence et Estel ne bougeait pas d'un poil.

- Tu avais raison... dit-il enfin alors que je m'approchais. Elle n'est pas partie.

- Bien sûr que non... Elle ne t'aurait pas abandonné.

Je voyais bien qu'il hésitait à parler. Elladan et Elrohir ne s'étaient pas déplacés uniquement pour lui offrir une lame ou parler du sort d'Arwen, il y avait autre chose. Une chose qu'il redoutait de me dire.

- C'est Anduril... dit-il en me montrant la lame argentée. Elle a été forgée avec les morceaux de Narsil.

Je le voyais chercher ses, puis après un long soupire...

- Maliha, je dois prendre un autre chemin...

- Un autre chemin de quoi ? j'ai demandé sur la défensive.

- Je dois aller sur le chemin des morts. Elladan et Elrohir ont rapporté de terrible nouvelles, l'ennemi viendra de partout Maliha, je dois me rendre au sud et protéger le flanc du Gondor. Rallier ceux qui ont renié leur promesse il y a longtemps.

- Tu n'y arriveras pas Aragorn, pas tout seul, j'ai murmuré.

- Si, avec leur aide, nous aurons plus de chance de vaincre l'armée de Sauron.

- Je vois... De qui parle-t-on au sujet ?

- Ce sont des hommes des montagnes. Il y a longtemps, ils avaient prêté serment à Elendil, mais ils ont eu peur et n'ont jamais répondu à son appel. Je dois leur faire respecter ce serment aujourd'hui Maliha. Nous ne gagnerons pas sans eux.

- Et tu crois qu'ils vont t'écouter ?

- Je ne leur donne pas le choix.

Il brandit la lame devant lui et je compris. Il avait finalement fini par accepter qui il était. La flamme dans ses yeux s"embrasait. Il n'était plus le petit garçon, plus le rôdeur, il était maintenant un roi.

- Tu as bien grandi tu sais, dis-je en m'approchant. Je ne pourrais pas te suivre Estel... Mon devoir est de combattre avec les Rohirrims.

- Je sais Maliha, je connais ton devoir et je compte sur toi. Ils ont besoin de toi pour tenir jusqu'à mon retour.

- Gimli et Legolas ne te laisseront pas, tu le sais ça ? dis-je avec un sourire.

- Je me doute. J'irai leur parler.

- Quand partiras-tu ?

- Demain matin, aux premières lueurs de l'aube. Elladan et Elrohir ne sont pas venues seuls. Ils ont pris trois cents hommes avec eux, vous devez tenir jusqu'à mon arrivée.

- Je te le jure.

Tout allait beaucoup trop vite pour moi. J'allais quitter Estel maintenant, mais je ne sais pas si j'en aurai la force. Je baissais les yeux un instant, mais il prit mon épaule.

- Je comprends ton choix Maliha et Gandalf te l'a dit lui-même. Je reviendrai, je t'en donne ma parole.

Je ne voulais pas répondre, car ma décision ne tenait qu'à un fil. Gimli et Legolas l'accompagneraient et cela me rassurait. Ils ne le laisseraient pas y aller seul, c'était une certitude.

- Qu'ont dit Elladan et Elrohir au sujet d'Arwen.

- Qu'Elrond est très inquiet. Il pense que son destin est lié à l'anneau... Maliha...

Je lisais la peur dans ses yeux comme je l'avais rarement vu.

- Paix Estel, elle tiendra si nous nous tenons. Je ne peux pas te dire si nous allons ou non réussir, mais je sais que nous ferons tout notre possible.

- Oui...

- Cela suffit Estel, c'est tout ce qui importe.

Je pris son visage entre mes mains pour lui afficher un grand sourire rassurant.

- Allez, allons rejoindre les autres, dis-je avec une tappe sur le bras.

Nous sortîmes de la tente. Je vis un instant Elladan discuter avec Legolas. Un sourire heureux se dessinait sur son visage du plaisir de parler avec un de ses semblables. Estel me fit signe de le suivre, ce que je fis.

Il parla longuement et comme je m'en doutais Gimli et Legolas le suivraientt et ce, même sans son accord. J'étais restée en retrait en observant la conversation de loin sans dire un mot. Lorsque Legolas posa les yeux sur moi, je partis... Son regard avait montré une question silencieuse à laquelle je ne voulais pas me justifier, mais surtout parce que le moment était venu.

Il allait partir et même si l'espoir planait en moi, la réalité était que nous allions peut-être nous séparer pour ne pas nous revoir. C'était maintenant, où jamais.

oOo

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