// ... Chapitre cinquante-neuf ... //
"Little By Little" - Shapeshifter X The Upbeats (CROIX REMIX)
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Le coupé dévalait la route blanche serpentant le long de la montagne sans faire aucun bruit.
Le soleil réchauffait ma peau, passant entre les branches qui défilaient à grande allure. Le grand écran du tableau de bord indiquait 18h32, le soleil était encore haut dans le ciel et il faisait vingt-cinq degrés en ce mardi de septembre. La douce musique classique berçait mes oreilles me poussant à étirer un sourire. Ces moments-là étaient les meilleurs, une vue magnifique, un soleil radieux, un air pur et froid qui s'engouffrait par la vitre, l'odeur des sapins et de la mousse humide, un air de musique douce et l'homme que j'aimais conduisant à mes côtés.
Rien n'avait changé, hormis le temps qui défilait beaucoup trop vite à mon goût. L'écran afficha un message, que j'ai passé de mon côté pour le ramener de mon côté sans déranger le conducteur.
« J'ai réussi grand-mère, je l'ai ! »
- Oh, ton petit-fils à obtenue son diplôme
- Félicite-le, c'est formidable.
J'écrivis rapidement le message sur l'écran annexe et l'envoya. « Grand-mère », cela fait des générations d'hommes que j'étais grand-mère, mais nous nous étions arrêtés au terme de simple grand parent... L'immortalité, cette immortalité qui n'avait pour moi que des inconvénients et de la tristesse, était aujourd'hui la puissance de notre grande famille. Et celle de tous les elfes qui étaient restés avec nous sur la terre du milieu, nous aidant dans notre tâche.
Nous avons guidé l'humanité au fil des âges, leur inspirant de protéger et de respecter la nature. En transmettant un message de protection à travers le monde, nous avions réussi à conserver la nature et à vivre avec elle. Il existe toujours un compromis pour respecter la terre et tous les êtres vivants qu'elle habitait. Nous étions un tout.
Le coupé était rentré dans l'allée et arriva devant la magnifique maison de bois aux lignes épurées et longilignes. Nous avons sorti les sacs de toile remplie de victuailles prise au marché du coffre avant de rentrer avec le sourire.
Une fois les courses à leur place, je m'étais dirigée vers la grande terrasse face à la forêt du domaine. Mon âme sœur était là, mon partenaire de toujours, mon amour éternel, assis en tailleur en observant les arbres comme à son habitude.
Aucunes rides, rien n'avait changé hormis ses cheveux attachés en une queue de cheval élégante, ses vêtements, un chino beige et une chemise blanche aux manches retroussées sur ses bras. Malgré les années, son cœur n'avait jamais changé, avec toutes les épreuves, les guerres, les doutes, les découragements, jamais il n'avait abandonné. Nous avions vu tellement de vies défiler, nos amis mourir de l'âge, mais leur descendance demeurait sous notre protection et encore aujourd'hui nous les voyons grandir.
- Lucy ? dit-il en sortant de mes songes.
- Legolas ? j'ai souri en rencontrant ses yeux.
- Que dirais-tu d'un petit thé, puis d'un bain ?
Il s'était levé et s'avançait doucement vers moi le regard plein de malice.
- Toi, moi, nue dans l'eau chaude, sous l'immensité des étoiles ?
- Tu as toujours eu le plaisir des choses simples, et tu veux que je te dise ?
- Hum ? demanda-t-il en déposant ses lèvres sur mon nez en entourant la taille de ses bras chauds.
- Il n'y a pas un instant où je m'en lasse. Tu es mon bonheur, ma lumière, ma source, et l'éternité ne l'effacera jamais.
Il embrassa mon cou et passa une main sous ma tunique. J'ai retiré le lien d'argent qui enfermait ses cheveux pour y perdre mes doigts et répondre à ses lèvres avec envi.
- Le thé attendra. dit-il durement en retirant mon haut.
Nous fîmes l'amour jusqu'à tard dans la nuit, sous une lune magnifique. En six âges passés sur Arda à ses côtés, jamais je ne m'étais rassasiée au plaisir que me procuraient les caresses de Legolas. Il était ma vie, la moitié de mon âme. Qui aurait cru qu'un jour j'aimerais quelqu'un pour l'éternité ? Il était mon monde, mon univers et voir nos enfants grandir m'avait comblé d'une joie infinie.
Après le couronnement d'Aragorn, Legolas avait demandé ma main puis nous avions fondé le royaume en Itillien. Combattu les derniers orcs et libérée la Moria avec Gimli. Il était resté notre plus fidèle ami et nous lui rendions souvent visite. Bien entendu Estel et Arwen étaient tous deux présents, Aragorn a été le roi le plus grand et le plus juste que nous ayons connu.
Perdre Aragorn, Arwen puis Gimli avait été notre plus grande épreuve, notre plus grande perte. Nous avions accompagné Glorfindel et les autres au dernier bateau et mes larmes avait eu du mal à sécher... Il nous avait fallu plusieurs centaines d'années pour nous en remettre. Je n'aurai pas pu sans lui. Aujourd'hui Eldarion, béni des Valars de la lumière des elfes, avait épousé notre fille. Nous étions comblés... Voir les générations défiler devant mes yeux, était un mélange de tristesse, mais aussi de bonheur. Je les voyais s'étendre devant nous, nous qui restions les mêmes...
- Penses-tu avoir atteint le bonheur promis par les Valars ?
Mon regard s'était tourné vers lui en arrêtant le mouvement le la cuillère en bois dans la poêle. Il était torse nu, portant juste un pantalon fluide de soie noire. Il entoura ses bras autour de mes hanches en embrassant mon cou. Ça faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas posée cette question, elle qui me pesait tellement par le passé.
- Eh bien, je pense oui, mais pas de la façon dont je l'imaginais. Ma vision du bonheur à changé.
- Quel est-il alors ?
Je m'étais retournée et il posa ses mains sur le plan de travail en me faisant face, le sourire aux lèvres.
- J'ai appris que le bonheur était un choix... Le choix de s'accepter tel que l'on est pour pouvoir savourer chaque instant de notre vie dans ce flot constant. Le bonheur n'est pas un but, c' est mon cœur qui bat, le tiens que j'entends et de m'en extasier. Aussi humble, puéril, ou même stupide, que cette définition soit.
Il s'était approché de moi pour retirer la larme qui coulait le long de ma joue et m'embrassa tout en me serrant contre lui. Un flot de sentiments m'avaient alors submergée. J'avais lâché la cuillère et passé mes mains le long de ses épaules. Il avait agrippé tendrement mes cuisses pour me déposer sur le plan de travail et enfin coller complètement son corps contre le mien. Il m'enlaçait comme jamais et j'ai poussé un soupir de bonheur.
- Lucy Green-Wood, béni soit les Valars de vous avoir mené dans mes bras.
- Béni soit ce foutu contrat...
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"L'enfer, c'est les autres."
L'image qu'ils nous renvoient de nous même et les attentes que l'on pourrait y lire.
Le bonheur commence en s'acceptant, avec nos forces et nos faiblesses, et ainsi commencer à vivre avec leurs jugements et le regard qu'ils posent sur nous, qu'ils soient bons ou mauvais. Ils deviennent alors un soutien et ce dessine alors l'amitié et même l'amour.
Le paradis, c'est "nous".
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Merci à tous ceux qui ont pris le temps de lire ces 59 chapitres... Merci pour vos commentaires, votre jugement et votre intérêt pour Titan. C'était grandissant, motivant et rassurant, vous n'avez pas idée... Lire un commentaire, c'est le cœur qui bat, des émotions dans tous les sens, un genre de "Youhou !!!" mélangé avec un "Oh My God !!!" C'est se sentir écouté quoi, bref que du bonheur (que le commentaire soit bon ou mauvais d'ailleurs). Merci aux lecteurs fidèles, merci vraiment, c'était un plaisir de vous lire et très touchant, sincèrement... Merci, merci !
Des bisous,
La Bise
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