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// ... Chapitre cinq ... //

"Pale Sun Rose" - FDVM

J'ai dormi d'une nuit sans rêve, sans me réveiller une seule fois, faut dire que cette literie est un véritable prodige. J'ai pris un bain chaud, comment dire...

Pas de savon, juste des huiles, deux pierres et un gant en coton... Curieux, j'ai juste pris le gant...

Après ça je me suis habillée en vitesse, un pantalon gris clair d'équitation et une chemise blanche étaient posés sur la chaise du bureau, ainsi qu'une paire de botte haute en cuire noir.

Je fini de lacer les bottes jusqu'en dessous du genou quand on frappe à ma porte. Je me précipite pour tomber sur Glorfindel qui m'accueille avec un chaleureux sourire.

- Etes-vous prête, Maliha ?

- Oui je viens de finir à l'instant.

- Parfait.

Il m'entraîna dans les ruelles d'Imladris, les paysages étaient tous plus beaux les uns que les autres. La cité de jour brillait d'un blanc étincelant ; je peux sentir la paix qui règne dans cet endroit. Les pavés blancs, les courbures des piliers, le bois clair des charpentes, les rideaux de voiles blanc et bleu clair aux fenêtres battant doucement au vent, tous était magnifique.

Nous avons croisé beaucoup d'elfe sur la route, tous se sont inclinés devant Glorfindel, mais pas devant moi. Leurs regards étaient pleins de questions, et chez certain même on pouvait y lire du dédain ou du mépris.

- Ne vous en faites pas Maliha, certains elfes sont retissant au premier abord à la race humaine. Mais il s'habitueront vite à votre présence. Nous n'avons pas l'habitude de recevoir des membres de votre race.

- Je ne m'en fais pas ne vous inquiétez pas, je crois que de toute façon c'est autant bizarre pour eux que ça l'est pour moi...

Il rit un instant, un rire clair et élégant, le genre de rire qui vous fait chaud au coeur, c'est la première fois que je l'entend rire, enfin je crois.

Nous continuons notre route pour atteindre une grande pièce au fond d'un couloir, les cuisines visiblement. Plusieurs elfes sont là, à travailler quand Glorfindel les salue, je fais de même en les regardant s'activer à droite puis à gauche avec une rapidité impressionnante.

Un des elfes tend un plateau à Glorfindel qui me fait signe de le suivre plus loin dans une pièce adjacente.

Il pose le plateau sur une petite table en terrasse, l'air est frais mais c'est agréable de manger dehors. Le soleil a dépassé les montagnes et tape contre mon visage. La chaleur est douce, l'air pur. Je ne me suis pas sentis aussi bien depuis tellement longtemps, je n'ai plus cette impression de saleté dans l'air qui me colle à la peau...

- Tout va bien ?

Glorfindel me regarde bizarrement.

- Oh, oui j'étais juste dans mes pensées, tout est tellement beau ici... Tellement pur, je n'ai pas l'habitude...

- Votre comportement et vos mots me font croire que votre monde est vraiment différent du nôtre.

Toujours cette honte, ce mal-être qui m'envahit...

- Oui, ils sont très différents, je finis par répondre avec hésitation.

- Un jour, Maliha, j'aimerai que vous me m'expliquiez pourquoi vous gardez le silence sur votre monde.

- Je fais ça pour ne pas avoir honte devant vous.

L'elfe fronce les sourcils avant de boire une gorgée de thé sans rien ajouter de plus. Je soupire de soulagement en faisant autant.

- Elrond m'a informé que quelqu'un se joindra à notre discussion de ce matin.

- Ah ? Et qui ?

- C'est un magicien lui aussi. Le magicien gris, nous l'appelons nous les elfes "Mithrandir", mais il est plus connu sous le nom de Gandalf le Gris.

- Un magicien...

- Mithrandir est plus impliqué dans les affaires de la terre du milieu que les deux mages bleus qui vous ont appelé. Il est une sorte de guide pour l'ensemble des races.

- Je vois...

Nous avons fini en silence, j'appréhende un peu la discussion qui m'attend. J'ai peur de ne pas être à la hauteur de leurs demandes... Et si je n'arrivais pas à me battre? Si ma force n'était pas assez grande? Une masse s'alourdit sur mes épaules, je la sens grandir à chacun de mes pas vers le lieu de la "réunion"... J'aurai peut-être dû ne pas accepter, je ne suis pas un guerrier, je ne suis qu'une ingénieure qui conçoit des armes sans rien savoir de la guerre. Je ne suis rien, une personne parmi tant d'autres...

- Maliha ?

L'elfe me regarde avec étonnement.

- Je peux sentir vos pensées obscures d'ici. Ne vous en faites pas trop, vous avez du temps.

- Du temps ?

- Pour vous préparer à cette nouvelle vie. De plus, je serai toujours derrière vous, ne désespérez pas.

La clairvoyance des elfes... Je lui souris du coin des lèvres avant de lui faire un signe de tête.

Nous arrivons devant une porte et je pousse un long soupire d'encouragement.

- Allons-y.

Nous rentrons dans la pièce, une grande bibliothèque, chaque recoin est recouvert de livre, jusqu'au plafond. Il y a un grand bureau au centre, je reconnais le seigneur Elrond assis devant celui-ci et une grande personne aux longs cheveux gris qui se tient devant lui.

- Ah Glorfindel, Maliha, nous vous attendions.

Elrond s'est levé pour nous saluer, le magicien se retourne à son tour et me dévisage sans rien dire. Ses traits sont doux et à la fois remplis de sagesse. Ses cheveux gris dégringolent autour de son visage ainsi qu'une grande barbe. Je comprends instantanément pourquoi on l'appelle Gandalf le gris, tout chez lui est gris, mais un gris doux et rassurant.

- Ah alors c'est vous Maliha?

Il s'approche de moi et me scrute les mains sur les hanches. Il reste comme ça plusieurs secondes sans rien dire, détaillant chaque parcelle de mon visage.

- Je vous pensais plus grande, finit-il par dire avec un air rieur.

J'arque un sourcil sous le choc... Glorfindel rit doucement à côté de moi en posant une main sur mon épaule.

- Maliha je vous présente Gandalf le gris.

- Enchanté madame. Il me dit finalement en se redressant.

- Tout le plaisir est pour moi... Je murmure.

- Bien, nous pouvons commencer. Déclara Elrond. Maliha, je suppose que les mages bleus vous ont expliqué en détail la raison de votre venue ici et quelle est votre mission ?

- Oui en effet.

- Très bien. Ils vous ont également appris l'histoire de notre monde ?

- Oui, mais ils m'ont dit que je devais en apprendre plus avec vous...

- Oui, je continuerai cette formation avec vous, ainsi que celle des langues, vous ne pouvez pas rester à Imladris sans parler couramment l'elfique.

- Je le pense aussi.

- Savez-vous vous battre madame ? demande soudainement Gandalf en prenant une pipe entre ses mains.

- Non pas du tout...

Il me regarde dubitatif en plaçant du tabac dans sa pipe et tourne son regard vers Elrond en affichant un air dubitatif.

- Je suis désolée, je me dois d'ajouter.

- Ne le soyez pas madame, cela est normal, vous êtes ici pour cela, dit Elrond.

Un soupir de soulagement me traverse.

- Glorfindel a pour mission de vous former au combat.

Je me tourne vers le concerné qui hoche la tête en croisant mon regard.

- Mais également à maîtriser votre force, continue Elrond, il vous faut réapprendre à connaître votre corps, à ne faire qu'un avec lui.

- Nous ne savons rien du monde auquel nous vous avons arraché, ce qui veut dire que nous ne savons pas non plus si vous êtes familière avec notre façon de combattre.

Comment formuler une phrase qui ne les blessera pas ? Voilà la question qui tambourine dans mon esprit après la question du magicien....

- De ce que j'ai pu voir lors de ma venue ici nous sommes... Je suis désolée par avance de ce que je vais dire... Mais nous avons depuis bien longtemps quitté l'arc et l'épée...

- Ne soyez pas désolée madame. Dit gravement le magicien en allumant sa pipe. Nous savons pertinemment que nos deux mondes sont différents.

- Vous ne m'avez pas confié grand-chose sur votre monde. Alors nous ne pouvons pas comprendre ce que vous dites... Vous m'avez montré certaines choses mais rien en rapport à votre façon de faire la guerre, rétorque Glorfindel.

Je vois... Il doit m'en vouloir de ne rien lui avoir dit visiblement... De toute façon, ils ne comprendraient certainement rien de ce que je leur raconterai...

- Son monde est sans doute beaucoup plus évolué que le nôtre, mon cher elfe, mais Glorfindel à raison, si vous ne nous dites rien....

- Je vous arrête, je pense qu'il est impossible d'envisager que vous pourriez fabriquer, et même imaginer les armes de mon monde. Et de plus, je pense que c'est une très mauvaise idée.

- Pourquoi ? demande Glorfindel en croisant les bras.

- Parce qu'elles sont d'une extrême complexité, et qu'elles feraient plus de mal que de bien. Vous devez comprendre que vous en êtes loin, très loin. Notre technologie est supérieure à la vôtre, il vous faudra plusieurs siècle pour l'atteindre et encore je pense que je suis gentille sur l'échelle temporelle... Et par-dessus tout je ne veux pas vous influencer... Nos armes ont apporté beaucoup de morts et de chagrin, il y a eu des milliers de morts innocentes à cause d'elles... J'ai quitté ce monde et je ne veux pas le ramener ici. Le fond de ma pensée est qu'il y a certaines choses que nous avons construites qui n'auraient jamais dû l'être... Beaucoup de regrets sur le progrès étaient d'actualité quand je suis partie, nous n'aurions jamais dû progresser autant et si vite... Arda doit rester telle qu'elle est, vous ne devez pas commettre nos erreurs, alors non, hors de question... Je suis désolée.

Ils me regardent tous sans rien dire, Elrond affiche un air grave en se tournant vers Gandalf qui soupire.

- Maliha, nous ne vous demandons pas de changer nos méthodes. Votre discours est sage et je comprends ce que vous essayez de dire. Mais vous n'êtes pas d'ici, votre passé fait partie de vous, cette technologie dont vous nous parlez, fait partie de vous. Si vous avez la chance de pouvoir vous la procurer ici pour votre utilisation seule, vous en avez le droit, c'est la votre.

Je comprends ce que Elrond veut dire, il est vrai que je suis ingénieure mécanique en armement, que mon savoir est le mien, que la technologie utilisée dans mon passé est la mienne. Je soupire avant de reprendre.

- Je suis ingénieure en mécanique dans mon monde, mon travail consistait à concevoir des armes légères, des armes de poings. Si vous me jurez de ne jamais me demander de partager ce savoir alors je réfléchirai. Mais dans tous les cas, il me semble que vos méthodes de fabrication sont bien loin de ce dont j'aurai besoin.

- Les Elfes sont les meilleurs forgerons de ce monde madame, me coupe Elrond.

- Je n'en doute pas un seul instant et je ne veux en aucun cas vous blesser en disant cela, mais êtes-vous capable de former des pièces très précises ? Je ne veux pas paraître condescendante... Je veux juste que vous compreniez que cela me semble impossible.

Ils se dévisagent quelques instants.

- Nous verrons cela plus tard, dit Glorfindel, pour le moment il vous faut savoir vous battre et voir ce dont vous êtes capable avec nos méthodes de combat. C'est de celle-ci dont vous aurez besoin dans un premier temps.

- Oui cela me semble bien en effet, dit calmement Gandalf. Car certaines choses commencent à bouger maître Elrond, chez les nains surtout.

- Etes-vous sûr de cela Mithrandir ou alors désirez-vous qu'il se passe quelque chose ?

Le dit Gandalf ne répond pas, une brillance malicieuse au fond des yeux.

- Le dragon Smaug roupille parmi l'or des nains d'Erebor depuis trop longtemps, voilà ce que j'en dis. Dit-il dans un nuage de fumée, visiblement piqué par la remarque.

- Je vois, réplique Elrond.

- Il ne faut donc pas tarder à former Maliha, je pressens un grand danger qui approche, ajoute le magicien.

- Alors nous ne tarderons pas, dit impatiemment Glorfindel, j'entrainerai Maliha dès demain.

Je me tourne vers lui vivement, légèrement surprise.

- Et puis-je savoir comment cela va t'il se passer ? je demande dubitative.

- Nous commencerons probablement par nous rendre compte de vos capacités, puis une mise à niveau physique, donc, course à pied pour l'endurance, puis musculation en profondeur. Je dois aussi prendre en compte votre état mental, il vous faudra apprendre à contrôler vos nouvelles émotions, nous ferons donc des exercices de méditation. Nous continuerons par la suite avec la formation à l'épée, sabre, arc et lance, tout en perfectionnant le combat rapproché car celui-ci sera votre principal atout Maliha.

Je ne trouve pas à redire, je suis encore sous le choc que ma formation au combat commence si tôt... Après tout, il faut bien se lancer à un moment... Et cette histoire d'émotion m'inquiète beaucoup, j'ai très bien senti qu'un changement avait opéré en moi ces derniers jours, j'ai toujours eu un tempérament de feu et laissé cours à mes émotions, elles sont pour moi de grandes alliées. Aujourd'hui j'essaie juste de les taire, pareil que pour ma force, j'essaie d'enfouir tout ça sous une couche de calme qui n'existe pourtant pas... Glorfindel à raison, il me faut savoir me contrôler, je n'ai pas le choix et j'espère que j'y parviendrai...

- Je peux vous poser une question ? je demande.

- Oui bien entendu, me répond Elrond.

- Qu'attendez-vous de moi ?

Ils me regardent tous dubitatif.

- Je m'explique, j'ai bien compris que je devais protéger les peuples libres, mais concrètement comment je dois m'y prendre ? Je suppose qu'avec la force que j'ai ici je serai probablement en première ligne lors des grandes batailles... Toujours "sélectionnée" lors des missions...

Tous me regardent sans rien dire...

- Nous n'allons pas vous mentir mais, c'est le but en effet, dit Gandalf. vous ne vous rendez pas encore compte de votre force madame, mais vos prédécesseurs en étaient dotés, et croyez-moi, leur force de combat représentait à elle seule une armée. Vous allez prendre conscience de vos capacités et je vous assure que rester en arrière vous sera impossible et même désagréable.

Une idée prend forme dans mon esprit, une idée qui m'effraie, une idée qui me rend triste.

- Dois-je comprendre que je suis une arme ? Je demande doucement.

Glorfindel soupire en fermant les yeux. Aucun ne pris la parole pour me répondre... La peur grandit en moi, descendant au creux de mon ventre et me tord les tripes. Je suis devenue une arme... Je ne sais pas comment je dois le prendre, je ne sais pas pourquoi cette idée me rend si triste... Si, je le sais au fond de moi... On me demande de me battre, de protéger ses peuples au péril de ma vie, me plaçant en première ligne sans poser de questions, juste parce que mes capacités me le permettent... La tristesse puis l'amertume...

- Nous ne vous considérerons jamais comme une arme Maliha, fini par dire Elrond.

- ça en a pourtant bien l'air... J'ai accepté le contrat, je sais à quoi m'attendre, mais je ne peux pas vous cacher cette idée m'effraie.

- Maliha, une fois que vous aurez fini votre apprentissage il est probable que vous ne souhaitiez pas rester en arrière. De plus, vous apprendrez à connaître ce monde et à l'aimer, je suis certain que vous ressentirez le désir de le protéger. Mais sortez cette idée de votre tête, personne ne vous considérera comme un outil, jamais, termine Glorfindel.

Je regarde un instant l'elfe et fini par pousser un soupire en acquiesçant de la tête. Je n'arrive tout de même pas au fond de moi à sortir cette image de mon cœur. Mais attendons de voir si les dires de Glorfindel sont justes, seul l'avenir me le dira.

- Pour tout le reste, je continuerai de vous former aux langues et à l'histoire d'Arda, comme les deux mages ont commencés, fini Elrond. En attendant le début de votre entraînement, vous avez quartier libre pour le reste de la journée. Je vous propose de rester en compagnie de ma fille Arwen, pour finir de parfaitement vous installer et également de terminer votre visite de Fondcombe, votre nouvelle maison.

- Très bien, dis-je.

Nous sommes sortis après les paroles d'usage, je ne sais pas trop comment me sentir, je suis perdue. Il y a tellement de poids sur mes épaules, encore plus après cette entrevue. Mais aussi un goût amer, le goût de ne plus avoir de libre arbitre, le goût d'être devenue un objet, une arme.

- Je sentirai vos tourments à des miles à la ronde Maliha.

Tsss.

- S'il vous plaît sortez cette idée de votre tête, vous trouverez votre place, je vous le garantis, il est trop tôt pour vous faire une opinion de tout ça.

- Vous avez sans doute raison Glorfindel. Si nous devons rester l'un avec l'autre pendant un bout de temps, je vous propose de nous tutoyer, si cela vous convient ?

- Je n'ai pas l'habitude de tutoyer quelqu'un, je dois même dire que sur la terre du milieu, le tutoiement est très rare.

- ça veut dire que vous refusez ? je le regarde déçu.

- Non j'accepte, il est vrai que nous allons partager beaucoup de choses ensemble et que nos rapport vont être "étroits"...

Glorfindel me lance un grand sourire que je lui rends. Je le suis en silence mais le sourire aux lèvres, pour la première fois que je suis ici, je sens enfin mes pieds fouler le sol et la terre que je chérirai à présent.

- Arwen viendra te chercher dans quelques heures, nous nous verrons sans doute ce soir.

oOo

Je suis rentrée dans ma chambre après avoir salué Glorfindel et me suis dirigée droit vers la terrasse, je suis restée quelques minutes à contempler ce spectacle de lumière, le sourire aux lèvres. On n'est pas si mal ici, l'air pur, la nature prédominante, l'inconnue partout, la technologie.... loin. Mes épaules semblent légères, ma tête vide de problèmes sans importance, toutes mes charges, mes obligations, mes doutes... Tout s'est envolé, évaporé, je touche enfin du doigt une certaine liberté, la vraie liberté. Libéré d'un système inhumain et rigide, libéré d'une voie toute tracée, libéré du moule de la société. Malgré mes doutes sur mon but ici et la possible idée que ma seule tâche soit d'être une arme, je me sens légère, oui je serais peut-être une arme, mais au moins j'aurai une utilité, une vrai utilité...

Le son d'une main frappant à la porte me sort de mes pensées.

- J'arrive, dis-je doucement.

Arwen me lance un magnifique sourire quand j'ouvre la porte, cette femme est vraiment sublîme, "l'étoile du soir" m'avait dit Glorfindel, il est bien vrai qu'elle est aussi belle qu'une étoile en cet instant. Des yeux bleus magnifiques, une chevelure brune qui cascade le long de son dos en ondulant, un visage ovale délicat. Absolument magnifique, si j'étais un homme je ne pourrais sans doute pas résister.

- Bonjour Maliha, mon père m'a dit que vous n'aviez rien de prévu aujourd'hui et que vous ne commencerez l'entraînement que demain. Etes-vous bien installée ?

- Oh oui parfaitement, merci.

- Je vous propose de faire un tour de la cité avec moi, nous passerons ensuite voir les couturières, je suppose que vous n'avez pas beaucoup de vêtements ?

Je ris en approuvant cette remarque.

- C'est tout à fait vrai.

- Bien allons nous promener.

Je suis sortie à sa suite dans les rues de Fondcombe. Je n'avais pas pensé que la cité pouvait être aussi grande, il y a encore une partie contre les flancs de la montagne que je n'avais pas vu. Arwen m'a montré les jardins, les bibliothèques, les parties communes. Tous les espaces sont ouverts, à ma grande surprise, il n'y a pas de "maison" à proprement parler, Arwen parle de "talan" un espace ouvert sans délimitation particulière.

- Connaissez-vous la culture elfique Maliha ?

- Pas du tout je suis navrée, je sais juste les grandes lignes sur les elfes, l'immortalité, certaines fêtes de l'année, les différents clans, mais rien sur la culture.

- Alors je vais vous expliquer rapidement comment nous fonctionnons ici.

Elle m'a parlé des heures durant, mais j'ai appris énormément de choses, par exemple que les elfes vivent en communauté étroite, chaque choses sont partagée à l'ensemble de la communauté, bien sûr il y a un "talan" pour une famille, mais beaucoup de lieux communs, les cuisines sont un premier exemple, il y a une cuisine par quartier, Arwen m'a bien précisé que les elfes ne mangent pas à heure fixe comme les hommes.

- Nous mangeons quand nous en sentons uniquement le besoin. Nous nous rassemblons à table que pour les grands événements ou les dîners officiels comme hier soir. Alors si vous avez faim, rendez-vous dans la cuisine attribuée à votre quartier, le cuisinier se fera une joie de vous servir. Il y aura toujours des fruits secs dans vos quartiers ainsi que du thé.

Cette façon de vivre est vraiment étrange, mais je pense que manger uniquement lorsque que l'on en ressent le besoin est une bonne chose en soi. Elle m'expliqua ensuite que mes quartiers (ma chambre) est une pièce à part car typiquement "humaine".

- Les elfes ne dorment pas, ou dans des cas bien spécifiques, nous dormons à proprement parler lorsque notre corps y est obligé, quand on est blessé par exemple. Mais en temps normal nous méditons, donc ne soyez pas surprise de ne pas voir de lit dans le talan d'un elfe.

- Les elfes sont vraiment une race à part n'est-ce pas ?

- Les elfes sont une race très ancienne en effet.

- Les premiers nés ? Je demande en me tournant vers elle.

- Exact. L'immortalité est la principale caractéristique des elfes, mais pas que. Je ne sais pas ce que vous à dit Glorfindel mais il y a beaucoup de choses à savoir sur les elfes. Nous ne craignons pas la maladie, pas le froid, pas la fatigue en condition normale.

- Oh et bien j'aurai aimé être elfe ! dis-je avec admiration.

- Il y a aussi des choses plus contraignantes, nous craignons les endroits clos, nous pouvons mourir d'un enfermement, nous n'aimons pas aller sous terre, nous mourrons d'un cœur brisé.

- Un cœur brisé ?

Comment peut-on mourir d'un cœur brisé au juste ?

- Et bien, les elfes n'aiment qu'une fois, l'amour est un cadeau éternel pour un elfe. Lorsque notre moitié meurt, notre coeur ne peut souvent pas le supporter. Il en est de même pour un enfant.

- Je vois, alors je suppose que l'amour est un concept très précieux pour un elfe?

- C'est exact, je sais que les hommes ont une vision différente, ils peuvent se remettre d'un amour perdu.

- Oui c'est clair...

- Avez-vous déjà aimé Maliha ? Vous pouvez ne pas répondre bien entendu.

- Oh, cette question n'est pas vraiment "intime" pour moi, oui j'ai aimé et plusieurs fois.

- Plusieurs fois ?

Elle me regarde comme si j'avais dit une chose interdite.

- Oui, enfin, chez moi, l'amour est un idéal...

- Un idéal ?

- Ça n'a pas vraiment de sens, le mariage est devenu rare, l'union entre deux personnes n'existe plus. Voilà pourquoi pour moi c'est un idéal.

- Votre vision de l'amour est vraiment triste je dois dire...

- Oui c'est vrai, nous cherchons plus le "plaisir" que l'amour pour vous dire la vérité.

Elle n'a rien ajouté, je suppose que cette discussion est devenue trop intime pour Arwen, car elle affiche un air gêné.

- Je ne voulais pas vous gêner Arwen, comme je vous l'ai dit, chez moi ce genre de choses sont très courantes et nous ne sommes pas pudiques sur le sujet. Je dois bien avouer qu'en agissant ainsi nous avons perdu la magie de l'amour et toutes les valeurs qui vont avec. C'est un peu triste comme vous dites.

- Je ne juge pas votre manière de vivre Maliha. Vous venez d'un monde bien différent du nôtre alors je suppose que votre façon de vivre en est de même.

- C'est exact, je sourie.

Nous avons continué notre balade en bavardant de tout et de rien. Elle m'a expliqué la façon de vivre des elfes et a éclairci le mystère des pierres présentes sur le bord de ma baignoire. Une pierre d'argile à utiliser une fois toutes les deux semaines pour bien nettoyer la peau en profondeur, la deuxième à tremper dans le bain, elle se dissout pour former un bain rempli de minéraux bon pour la peau. Puis appliquer les huiles en sortant du bain pour l'adoucir, la fortifier et l'hydrater. Tout un rituel...

- Mon père m'a dit que vous possédez le don de clairvoyance des elfes?

- C'est exact bien que je ne sache pas encore bien l'utiliser...

- Je dois vous prévenir de certaines choses à ce sujet. Les elfes sont très pudiques ce qui signifie que nous n'utilisons rarement ce don sur nos semblables. Nous n'avons pas l'habitude de montrer notre âme. Glorfindel m'a indiqué qu'il vous avait dévoilé la sienne, vous devez comprendre que c'était exceptionnel et que d'habitude il est courant que nous fassions ce genre de choses uniquement lors d'occasions spéciales...

- Spéciales ?

- Quand deux elfes se font la cour par exemple. Quand nous souhaitons connaître l'élu de notre cœur plus intimement. Avec la dernière conversation que nous avons eu, je suppose que vous comprendrez l'importance de cet acte.

- Je crois comprendre en effet. ça veut dire que Glorfindel à fait un gros effort en me montrant son âme c'est ça ?

- Oui en effet. Ne montrez pas votre âme, cet acte doit être exclusif envers un elfe. Un humain ne verra rien de votre âme, en revanche il vous sera facile de lire en eux.

- Pouvez-vous lire mon âme, Arwen ? Je suis humaine après tout.

- Non je ne peux pas. Vous êtes humaine mais votre âme est cachée au fond de votre cœur, par contre vous avez comme la race des hommes un visage très expressif. Il est donc facile de lire en vous de cette manière.

J'ai ri et elle aussi avant d'ajouter que c'était la pure vérité. Nous avons divagué sur les différentes expressions humaines, j'ai pu lui montrer plusieurs exemples car elle m'a confié qu'elle avait encore du mal à toutes les connaître. Nous avons beaucoup ris avant d'atteindre le talan des couturières d'Imladris.

Nous sommes entrées dans le talan doucement, c'était un très grand atelier, il y a trois femmes elfes attelées à leur travail qui nous ont accueillis chaleureusement. Elles discutaient vivement avec Arwen en elfique, j'ai pu décoder certaines phrases mais j'ai vite perdu ma concentration en admirant les tissus exposés ci et là sur les plans de travail. Des tissus sublimes aux couleurs inconnues à mes yeux.

Elles ont commencé à discuter en langues commune, Arwen à dû leur indiquer que je ne comprenais pas vraiment. S'en est suivi des discussions de commérages qui me firent sourire, voilà une chose commune à toutes races et toutes époques visiblement.

- Je suis navrée Dame Arwen que ce soit vous et non le seigneur Glorfindel qui vous présentiez ici avec le titan... J'aurai bien accueilli le seigneur à la fleur d'or ! lance une couturière sur la droite.

- Oh nous savons pertinemment que vous l'auriez accueilli de la plus charmante façon mon amie, réplique une autre.

- Valars faites que ce seigneur trouve bientôt l'amour pour me permettre de ne plus entendre vos espérances, lance une elfe au fond.

Elle semblait plus âgée, même si les elfes n'ont pas d'âge, celle-ci semble plus mûre et mature que les deux autres. La dernière n'ajoute rien mais ses oreilles rouges en disait long.

- Mesdames, je vous présente Maliha, fille d'Illuviné. Elle est arrivée hier dans la soirée et à bien besoin de vos talents pour lui faire une garde robe digne de ce nom.

- Maliha je vous présente, Dame Vairëla responsable de cet atelier, sa collaboratrice, Dame Sunniva (à droite) et la jeune apprentie Dame Oilossë (la timide). Mesdames, nous avons besoin de faire une garde robe complète à Maliha, puis-je compter sur vos talents ?

- Je suis ravie d'entendre ça ! Pour une fois qu'un titan se présente en étant une femme ! Lance Vairëla.

- On nous a dit que vous veniez d'un autre monde, est-ce vrai madame ? demande Sunniva.

- Oui en effet, je sourie.

- Alors nous pouvons espérer avoir des commandes innovantes !

S'ensuivent des discussions de chiffons, elles ont pris mes mesures, en haut en large et en travers. M'ont posé des questions sur la mode de chez moi, mais n'ont rien compris à ce que j'ai pu dire... J'ai dû leur faire plusieurs dessins, des kimonos, des robes, des pantalons, des chemises, tout ce qui sortait de mon esprit. Elles m'ont montré des tissus tous plus beaux les uns que les autres. Nous avons passé des heures à essayer des robes, je dois avouer que le style elfique ne me fait pas vraiment rêver. En revanche, j'ai plus appris de potins en deux heures que je n'en aient entendu en un an. Je n'aurai jamais pensé que les elfes pouvaient être si bavards. Sunniva est complètement sous le charme de Glorfindel, elle a parlé de lui comme d'un dieu...

Nous sommes sortis de là à la fin de l'après-midi, j'étais rincée, après une dizaine de commandes et des discussions sur tous les elfes de cette cité nous sommes rentrées tranquillement en discutant de tout et de rien. Je commence à vraiment apprécier Arwen, bien que ses propos soit toujours dans la retenue, ses paroles sont vraies et sincères.

- J'ai été ravie de passer cette après-midi avec vous Maliha.

- Tout le plaisir était pour moi Arwen, j'ai passé un agréable moment, je dois avouer que ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de conversation féminine.

- Sachez qu'il est très agréable de parler avec vous, je serai ravis de pouvoir partager encore des moments comme celui-ci. A partir de demain vous serez probablement très prise mais si je serai ravie de recommencer.

- Pareillement Arwen, je vous promet de trouver le temps.

J'ai passé le reste de l'après-midi et toute la soirée à lire et à grignoter le sourire aux lèvres. J'ai oublié mon nouvel environnement, oublié le contrat, oublié que je vivais avec des êtres complètement différents de moi...

oOo

Après plusieurs lignes de lecture j'ai ouvert ma porte sur Glorfindel.

- Comment s'est passé ta journée Maliha ?

- Parfaitement bien, Arwen est une personne absolument géniale et tellement agréable.

- Je suis heureux de l'apprendre. Je suis passé pour te dire que nous commencerons vers huit heures demain matin, si cela te convient.

- C'est parfait.

- N'hésite pas à te rendre aux cuisines si tu as faim.

- Ne t'inquiète pas pour moi Glorfindel, mais je pense que je vais me coucher tôt pour être en forme demain.

- Et bien à demain alors, passe une bonne nuit.

oOo

J'ai encore dormi une nuit sans rêves et plutôt calme. Je sens que je vais me plaire ici et vivre en communauté m'avait manqué. L'avenir me semble bien engagé, malgré les inconnus devant moi, je sais déjà que je suis bien entourée.

- Prête ?

Je me retourne vivement avec ma tartine dans la bouche et remarque Glorfindel.

- Oh, bonjour Glorfindel, oui je fini cette tartine et mon thé.

Glorfindel a commencé à courir, vite, très vite, j'ai eu peine à le suivre dès les premières minutes. Mes muscles ont chauffé, mes poumons ont été douloureux, mais bien vite je me suis rendue compte que la chaleur n'a pas continué, elle est restée présente mais n'a pas augmenté, le souffle n'a pas manqué et la douleur est partie. Petit à petit, moi la fille qui n'apprécie en générale pas le sport, ou plutôt qui n'avait jamais le temps, toujours fatiguée après une grosse journée de travail, je me suis sentie bien, mon souffle à trouvé un rythme, mes jambes ont trouvé le leur et finalement je me suis rendue compte que je suivais l'elfe à sa propre allure.

J'ai souri en continuant de le suivre à travers les bois, j'ai respiré l'air frais du bois, des odeurs que je ne connaissais pas, la mousse, le bruit des brindilles écrasées sous mes pieds, les oiseaux, les insectes autour de nous... Je me suis sentie tellement bien que j'ai couru plus vite encore, jusqu'à dépasser l'elfe qui m'a regardé avec un air surpris.

J'ai couru encore plus vite, pour voir jusqu'où mes jambes pouvaient m'emmener, plutôt jusqu'où mes nouvelles jambes pouvaient m'emmener. Glorfindel me suivait sans peine, je sentais le sang pulser dans mes veines, mon cœur battre de façon régulière. On a continué comme ça pendant longtemps jusqu'à revenir de l'autre côté du bâtiment.

J'ai regardé mon ami avec un grand sourire.

- Tu te débrouilles bien, à voir si tu tiendrais sur des miles et des miles mais ton rythme est bon Maliha.

- Merci Glorfindel.

- Bien nous allons faire quelques étirements pour vous éviter la douleur humaine du lendemain.

Il m'a entraîné sur la dalle de marbre, les deux elfes avaient disparu. J'ai le souffle coupé en voyant la vue devant moi. Dos à la montagne je voyais maintenant la cascade dégringoler de la montagne, plonger dans un gouffre sans fin, comment suis-je passée à côté de ça avant d'arriver ici ?

- Maliha ?

Je me suis retournée sur l'elfe en souriant comme une enfant.

- Oui pardon je t'écoute.

Suis chacun de mes mouvements, surtout libère ton esprit, prends le temps de respirer.

Il se place face à la cascade, tourne la tête et me fait signe de me placer à sa gauche. Je m'exécute en silence. Il prend une grande inspiration.

- Vide ton esprit, fais attention uniquement à ce qui t'entoure, ne fait qu'un avec ton environnement.

Il joint ses mains devant lui, inspire et les écarte doucement pour placer un bras devant lui et l'autre en arrière, toujours le buste droit, il étire une jambe derrière lui, tendu et plie l'autre.

Je le suis docilement en essayant de garder une respiration longue et calme. Nous enchaînons plusieurs mouvements ainsi doucement, en fait, c'est comme le yoga... Ou du moins cela y ressemble beaucoup.

Je ris intérieurement, si j'avais pensé que je ferai du yoga avec un elfe un jour...

- Ton esprit manque de discipline Maliha. Concentre-toi.

- Mes excuses.

J'ai continué à le suivre, à contrôler mes respirations mais mes pensées fusent dans tous les sens, je suis incapable de me concentrer sur les mouvements, quand ce n'est pas une araignée qui attire mon attention ce sont mes vêtements qui me rappellent qu'ils manquent d'élasticité...

Nous continuons pendant encore une bonne heure ainsi. J'ai les muscles qui chauffent, musculation en profondeur, je comprends, avec la vitesse lente et l'amplitude des mouvements, je peux sentir que mes muscles travaillent énormément, beaucoup plus que lors de la course bizarrement.

- Bien, je pense que nous allons nous arrêter là pour la concentration.

J'ai encore souri comme une enfant en voyant son regard dur. Je n'ai jamais été douée pour me concentrer, avant même d'avoir la nouvelle compétence de libération des émotions j'avais du mal alors maintenant...

- Je vois clairement ce que veut dire ton sourire Maliha, mais il faudra que tu arrives à te concentrer il en va de ta santé mentale. Tu dois maîtriser tes émotions sinon lors des combats tu te disperseras...

- J'y parviendrai Glorfindel, je ne peux pas être bonne en tout, tout de suite sinon tu n'aurais plus de travail mon ami.

- Bien amie, on va voir maintenant le niveau de ta force.

Je reste quand même sur la défensive à cette phrase, même s'il a voulu faire de l'humour la perspective d'apercevoir mes limites me fait peur...

A quel point mon corps a-t-il changé ?

J'ai eu quelques avant-goût avant d'être ici, mais ma préoccupation première était d'étouffer cette force pour pouvoir effectuer des tâches simples, telles que, boire, tenir ma cuillère. Glorfindel se place devant moi, un air concentré sur le visage

- Bien, il y a ici, en se retournant, cinq blocs carrés de pierre.

Je me tourne et remarque les cinq blocs encastrés dans la roche de la montagne, tous parfaitement rangés à l'intérieur de cavité et je ne les aurais sans doute pas remarqué s'il ne les avaient pas désignés.

Cinq cubes de pierres rongés par la mousse, rangés en ligne, ils ont en leur centre un insert de fer, avec une chaîne proportionnellement grande par rapport à la masse du bloc je suppose. Le dernier est énorme, s'il compte me demander de les bouger les uns après les autres je pense que je peux lui dire que déjà le premier va être à la limite du possible.

- Le but est de déplacer les blocs jusqu'au centre de l'arène.

- Je t'arrête Glorfindel, c'est impossible... Le premier à la limite et encore...

- Ne soyez pas si défaitiste Maliha, essayez et vous verrez.

On se retourne pour découvrir Gandalf un air farceur sur le visage, à sa droite se tiens Elrond, droit comme un piquet les bras croisés.

- Le premier fait une tonne, puis cinq tonnes, dix tonnes, vingt-cinq tonnes et enfin cinquante tonnes.

Ma parole, ils sont fous, se rendent-ils compte que la dernière représente le poids d'un avion ?

Je reste muette, incapable même d'imaginer un tel poids, comment même la chaine peut-elle tenir sous cette traction, s'il est encore plus impossible d'imaginer pouvoir la sortir de cette roche.

- Es-tu certain Glorfindel... dis-je. C'est impossible.

- On ne peut rien savoir sans avoir essayé ma chère, dit Gandalf en remuant d'impatience.

- Très bien.

Je prends mon courage à deux mains en reprenant mon souffle, je m'avance vers le premier, toise un peu le bloc en baissant la tête. Une tonne...

C'est impossible...

Je prends la chaîne entre mes mains tout en secouant la tête d'incompréhension, je sais déjà quel résultat va donner cette expérience, personne ne peut bouger un bloc d'une tonne à mains nues... Personne.

J'ai tiré d'un seul coup, de toutes mes forces pour éviter de paraître idiote, pour montrer que j'avais au moins essayé honnêtement.

Et je suis tombée en arrière, arrachant la cavité qui retenait le bloc au passage, la pierre à volé au-dessus de moi avant de s'écraser dans un bruit grave et sec dans la dalle de marbre.

Impossible... C'est juste impossible...

Je suis restée figée, complètement perdue, la poussière est retombée avec quelques petites pierres en découvrant le trou béant et élargie du logement du bloc. J'ai tourné la tête pour le voir encastré dans le sol

- Impossible hein ?

Je me retourne vers Gandalf, il se dandine d'avant en arrière les mains derrière le dos en affichant un sourire espiègle.

- Faites plus attention, sinon Maître Elrond vous fera changer ce sol.

- Je... Toutes mes excuses, je ne m'attendais pas à....

- Réussir, fini Glorfindel en me tendant la main.

Je me lève en le prenant et regarde encore le bloc encastré derrière moi.

- Continue. Me dit l'elfe en désignant le deuxième bloc.

J'ai regardé le bloc de cinq tonnes, maintenant ce n'était pas la peur d'échouer mais celle de ne pas pouvoir "maîtriser" qui me tiraille.

- Essaye de ne mettre dans tes bras uniquement la force nécessaire, prend le temps de le sentir.

J'acquiesce en prenant la chaîne dans mes mains, tire légèrement sur la chaîne, elle bouge tout de suite. Je m'arrête en soufflant.

- Je n'ai pas le temps de doser.... Elle vient tout de suite.

- Plus calmement alors, me dit Glorfindel. Prends ton temps.

Je me concentre et tire moins fort, elle commence à bouger mais je ne sais pas exactement quelle force je place dans mes bras, la sensation est à peine perceptible... Je la déplace doucement vers le centre.

- Très bien, l'as-tu senti ?

- Pas vraiment non, j'ai su mettre la force qu'il faut mais je dois dire que je force pas vraiment donc je ne sais pas...

- Tu le sentiras peut-être avec la troisième.

Je me dirige vers les dix tonnes, prend la chaîne, c'est déjà un peu plus dur, j'arrive à sentir qu'il me faut forcer. Place le bloc au centre, Glorfindel me fait signe de continuer encore.

Les vingt tonnes, ça commence à chauffer, il faut que je force quand même pour la glisser. Mais j'arrive quand même à la déplacer en plaçant la chaîne sur mon épaule, le sol craque légèrement sous mes pieds quand j'arrive au centre.

- Essai de bien concentrer ta force dans tes bras.

Les cinquante tonnes maintenant, le bloc est immense, je tourne le dos à la pierre et place la chaîne sur mon épaule.

- Le précèdent titan n'est pas arrivé à la déplacer, lance Elrond au deux autres.

Génial, ça veut dire quoi ça ? Je ne suis pas très friande des défis, surtout dans un cas comme celui-ci, ou je ne maîtrise rien, pas même mon propre corps.

Je commence à tirer, c'est vraiment très lourd pour le coup. Je force à mort mais rien ne vient. Mes doigts glissent sur la chaîne. Glorfindel me fait signe de m'arrêter et me tend une paire de gants.

Je retente ma chance, j'ai tiré et encore tiré, elle a fini par bouger de quelques centimètres. Alors j'ai tiré plus fort, j'ai grogné sous la sueur qui coulait de mon front, le sol à encore craqué et finalement j'ai juste fini par enfoncer mes pieds dans le marbre. J'ai lâché la chaîne de stupeur et suis tombée à genoux.

- C'est impossible...

- Tu ne concentres pas ta force là où il faut Maliha.

J'ai regardé mes pieds, le marbre brisé...

- Nos exercices de concentration te permettront de sentir la force que tu as en toi et de la concentrer.

J'ai repris mon souffle difficilement et fait signe à Glorfindel que j'avais compris.

- Ne t'inquiète pas, avec de l'entraînement je suis certain que tu arriveras à la tirer comme les autres.

J'ai sourit en me relevant, j'ai lancé un regard gêné à Elrond en regardant l'état global du sol en marbre blanc...

- Nous arrangerons ça, mon enfant ! Ne vous inquiétez pas ! crie Gandalf en reprenant son bâton.

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