Moira se réveilla doucement. Un mal de tête lancinant lui brouillait les yeux si bien qu'elle ne vit pas tout de suite où elle se trouvait. A première vue on se serait vraiment cru dans un décor de conte de fées sauf que justement Moira détestait les conte de fées. Ce n'était pas un garçon manquée loin de là, comme toutes les filles elle aimait être présentable et l'idée de porter une robe ne la répugnait pas bien qu'elle n'en mette pour ainsi dire jamais elle en a quand même. Cependant elle n'aimait tout simplement pas les contes, sérieusement qui croit au mythe du prince charmant beau et riche qui sans même connaître la fille se marie avec elle ?! 

Papillonnant des yeux elle regarda autour d'elle et vit qu'elle était assise sur une pierre recouverte de mousse vert pomme. Les alentours n'étaient pas différents, elle ne distinguait que de la mousse et des arbres. Cependant elle ne pouvait occulter l'aura magique qui entourait ce lieu. Tout dégageait une sérénité qui calma quelque peu son mal de crâne puis le fit totalement disparaître. Soulagée de ne plus avoir de marteau-piqueur dans la tête elle se releva et épousseta ses vêtements.  

Elle s'habillait en général de façon assez simple. En ce moment elle portait un slim en jean bleu clair s'accordant avec son pull vert mousse en tricot chaud et des converses blanches qu'elle adorait. En parlant de son pull, elle se rendit soudainement compte de la chaleur de ces lieux. 

Le décor autour d'elle ne ressemblait en rien à une forêt tropicale mais la chaleur et l'humidité qui y régnaient devait être la même. Pour ne pas mourir de chaud, elle enleva son pull et se retrouva en débardeur.

Moira fronça les sourcils. Elle tentait de se rappeler comment elle était arrivée sur cette île, mais n'en avait aucun souvenirs. La dernière chose qu'avait vu Moira avant de se réveiller ici, c'était une lumière blanche aveuglante. Elle marchait sereinement dans les rues d'Aix-en-Provence, en rentrant de la fac où elle était en deuxième années de psychologie. Devenir psychologue avait toujours été un rêve pour Moira. D'aussi loin qu'elle se souvienne elle avait toujours voulu pratiquer ce métier. Afin de comprendre et d'aider une personnes et même plusieurs. Elle avait travaillé dur et obtenu une bourse. D'un autre côté la psychologie était aussi un choix purement égoïste se dit-elle, car cela lui permettait de ne plus penser à ses propres problèmes. Outre les problèmes d'argent elle désespérait de trouver un jour quelqu'un qui l'aime sincèrement. Elle n'avait jamais eu de copain, sa mère la détestait sans qu'elle sache pourquoi et ses camarades la méprisaient. Heureusement elle avait sa meilleure amie Roxane, son père et sa belle-mère qui eux l'aimaient. 

Sortant de ses pensées elle se fit la réflexion qu'il faudrait qu'elle bouge si elle ne voulait pas prendre racine. En effet une fausse brune aux yeux tantôt vert et bleu transformée en arbre en plein milieu d'une forêt pour le moins étrange, ça ferait sûrement tâche se dit-elle. Une chose qu'il fallait savoir à propos de Moira, c'est qu'elle n'a aucun talent pour les blagues, le sarcasme par contre ... Mais bref à chaque fois sa blague ne faisait pas rire, elle avait ce qu'on appelle un humour de merde. 

Décidant cette fois-ci de se mettre vraiment en route elle choisi une direction au hasard et la suivit. Tout le monde n'a pas été scout de France se dit-elle en roulant des yeux. 

Au bout d'une heure pendant laquelle elle ne fit que tourner en rond, elle explosa. Se tournant vers les arbres elle hurla :

- Mais bordel de merde ! C'est quoi cette forêt à la con ! Elle est hantée ou quoi ! Si y'a des esprit au lieu de m'emmerder menez moi vers d'autres personnes enfin si il y en a sur cette île de malheur finit-elle en marmonnant encore furieuse. 

Mais bien évidement seul le silence pesant des arbres lui répondit. Elle aperçue une montagne. Se disant qu'elle verrait mieux en hauteur, elle entrepris de prendre la même direction que la montagne. Elle estima qu'il lui faudrait sûrement une journée de marche pour y arriver. Sentant un regain d'énergie arriver elle se mit en marche rapidement.

Étrangement cette fois-ci elle ne tourna pas en rond. Elle ne trébucha pas sur une racine et aucune branches ne vint s'accrocher à son haut. On aurait presque pu dire que la terre elle-même lui disait qu'elle prenait la bonne direction. Ce qui soit dit en passant serait vraiment bizarre.     

Malheureusement elle ne put bientôt plus avancer, la nuit étant tomber. Elle trouva une petite clairière avec une rivière qui ne semblait pas polluée. 

- Cette île est vraiment pleine de surprise se surprit-elle à dire à voix haute.

Elle fit un feu grâce à un briquet qui se trouvait au fond de son sac à mains bien qu'elle ne fumait pas. Elle fit donc un petit feux de camp et se rapprocha pour se réchauffer. Les températures étaient devenues glacial pour cette fille du Sud. Elle remit donc son pull en se frottant les bras afin de se réchauffer. En chemin elle avait cueillie quelques baies qui lui semblaient comestibles bien qu'elle n'en était pas sûr. Haussant les épaules elle avala les baies et bailla. La longue marche l'avait épuisée, elle rajouta un peu de bois au feu, s'allongea sur les sol en essayant de trouver une position confortable et s'endormie. 

Elle fut réveiller le lendemain matin par la manière la plus désagréable qui soit. Elle ouvrit les yeux difficilement en jurant. On la secouait comme prunier ce qui était très désagréable. Elle essaya de se débarrasser de son agresseur en lui envoyant son poing à l'aveuglette.
Apparemment elle dût réussir son coup puisqu'elle put enfin se relever en époussetant ses vêtements plein de terre. Cherchant autour d'elle, Moira vit une silhouette qui se tordait par terre à quelques mètres d'elle. 

Elle put dire à sa carrure qu'il s'agissait d'un homme. Et apparemment elle avait toucher à ses bijoux de famille vu la manière dont il se tordait. Elle se pencha au-dessus de lui et demanda d'une voix ferme :

- Qui êtes-vous ? 

Elle le vit grimacer puis il se releva. Elle put enfin voir qu'il était jeune, il devait avoir deux ans de plus qu'elle. Il était blond comme les blés et avait des yeux vert mousse, en clair il était à tomber. Mais il ne semblait pas vouloir répondre à sa question. Alors même si il était à croquer Moira commença à s'énerver, elle cria une fois de plus. 

- Je repose ma question puisqu'il semblerait que vous n'entendez pas très bien à moins que vous ne soyez en fait que malpoli, qui êtes-vous ?

- Je ne suis pas malpoli mais comme vous pouvez le constater vous aviez toucher un endroit plutôt sensible rétorqua-t-il sèchement. 

- Si vous êtes malpoli ! Je peux savoir qui vous êtes et pourquoi vous m'avez réveiller de manière si horrible ?

Il soupira et se passa la main dans les cheveux avant de répondre d'une voix lasse :

- Sir Alexis Lys

- Sir me moquais-je. Il était tellement imbus de lui-même qu'il s'étais même attribuer un titre de noblesse comme si nous étions au moyen-âge. 

- Très bien "Sir" Alexis que faites-vous ici ?

Il releva la tête surpris puis il me fit un sourire malicieux en rétorquant :

- Il me semble avoir répondu à une de vos questions à vous de me dire qui vous êtes.

Je soufflais exaspérer qu'il passe son temps à éviter mes questions, et répondit :

- Je m'appelle Moira Beaumont.

Il parut surpris puis il me demanda :

- Quel est votre titre ?

- Mais bon sang on est pas au moyen-âge ! Il n'y a plus de titre depuis longtemps alors arrêter de me casser les pieds avec !

- Bon ne vous énervez pas... 

Il semblait mal  l'aise ce qui me rappela qui fallait que je lui demande quel était cet endroit et aussi pourquoi moi j'étais là.

- Au fait où sommes-nous ?

- Vous ne savez pas ? 

Son ton outré me mit en colère et je répliquais :

- A votre avis ? Si je vous le demande c'est que je l'ignore ! 

Il sourit comme si l'instant était comique puis dit d'une voix amusée :

- Bienvenue àTír na nÓg, Moira !