Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 8


« Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. »

Winston Churchill


La maison était belle, bien loin des clichés tournant autour de la sorcellerie. Un ameublement moderne, un éclairage simple, tout était fait pour que la normalité soit en rivalité avec une pointe d'élégance due à une féminité très peu dissimulée. Cela me donnait l'impression par moment que la maison avait été construite et aménagée lors d'un combat entre un homme et une femme.

L'utile y avait sa place, bien évidemment, mais les décorations, brillantes, semblaient chères et bien moins nécessaires. Le luxe face au rustique.

Non vraiment, bien que la maison ait été d'une banalité incontestée, les paradoxes subtils avaient pris leur place ici.

Oanelle ne m'avait pas accompagné, et je ne lui en voulais absolument pas. Loin de là. Elle avait préféré retourner auprès de sa meute dans l'espoir de les distraire pour me laisser le temps de fuir avec la sorcière Ruth Durand. Finalement, nous étions parvenues à sortir de la forêt pour nous diriger vers un village non loin. La sorcière m'avait emmené jusque chez elle.

Assise sur un canapé au confort divin, je la vis revenir avec un service à thé. Je n'attendis pas plus longtemps.

— Madame Durand, vous avez déclaré avoir été envoyée par ma mère. Ma mère est morte.

— Oui, la pauvre. C'est une telle tragédie. Elle était la meilleure sorcière que je connaissais, capable de réaliser des sortilèges et de maléfices qui ne sont pas à la portée de tous.

Tout en me servant une tasse, que je pris sans pour autant en avoir envie, elle s'installa sur un fauteuil non loin, toujours munie de ce sourire bien mystérieux, mais aussi d'un regard faussement compatissant pour ma défunte mère.

— Si vous étiez une amie de ma mère...

— Je ne suis pas une amie de ta mère. J'ai seulement déclaré qu'elle m'avait envoyée.

— Alors qui êtes-vous ?

Elle but une gorgée, remuant la cuillère dans sa tasse de porcelaine. Mais le silence ne semblait pas prêt à s'en aller.

— Un biscuit peut-être ? Ils contiennent beaucoup de sucre.

— La dernière fois qu'un inconnu m'a offert quelque chose de sucré, je suis devenue une sorcière. Si je prends ces gâteaux, qui me dit que ce ne sera pas pire ?

Alors la sorcière s'empara d'un biscuit, croquant à pleine dent. D'un haussement d'épaules, je suivis le mouvement et en pris un aussi.

Une abeille s'approcha, se posant sur la femme dont je ne savais toujours rien.

Je pris ma première gorgée de thé. C'était... parfumé. Une odeur agréable qui me fit sourire. J'avais l'impression que tous mes muscles se détendaient. Et lorsque ma tasse m'échappa des mains pour se briser en mille morceaux au sol, je me contentai d'un « Oups » pour toute excuse, continuant de sourire stupidement à la sorcière. Elle continuait de remuer sa cuillère.

— Je... Je crois que...

Je clignai des yeux, le battement de mes cils devenant lent. Très lent. Trop lent.

Et mon sourire demeurait bien présent. Rien d'étonnant au vu de ce qu'il m'arrivait. Et je me mis à rire.

— Vous m'avez droguée.

— Je me réjouis que cela t'amuse, Hella.

— Ce qui... Ce qui m'amuse... c'est que...

Inspirant profondément et luttant contre la fatigue imposée, je plongeai mon regard dans celui de la sorcière Ruth.

— Je vais vous tuer.

Menace qui ne trouva pas d'exécution lorsque je me sentis me déconnecter de la réalité.

Un simple clignement des yeux et je passais du salon de la sorcière Ruth au domaine de mon Mani. La vieille maison au loin, sur la colline, était enveloppée par le rouge de la Pleine Lune. Ruth se trouvait devant la porte, essayant d'entrer.

— Sors d'ici immédiatement !

Elle se tourna vers moi, visiblement surprise.

— Il est si facile d'entrer sur le domaine des Laga que je n'aurai jamais cru que la demeure serait aussi bien protégée.

— Que fais-tu ici ?

— Ce qu'elle fait toujours. Elle fouine, intervint alors un nouvel individu.

Un homme venait de faire son apparition. Il possédait une élégance que j'aurai qualifiée de snob. Un costume semblant avoir été créé sur mesure, il s'appuyait à un parapluie.

— Darling, tu es incorrigible, déclara-t-il d'un sourire à Ruth.

— Sweety, pourquoi m'avoir suivie ?

— Un gentilhomme semble vouloir s'inviter.

— Oh, quelle grossièreté.

Il lui tendit la main et elle le suivit. Tous les deux partirent de mon domaine, m'y laissant alors seule. Je voulus moi aussi sortir, mais quelque chose m'en empêchait. Une brume étrange enveloppait les lieux, me poussant à me réfugier dans la maison. L'odeur du thé que j'avais bu flottait dans l'air.

— Je suis certaine que sa maudite boisson m'empêche de me réveiller. Je déteste de plus en plus la magie.


***


Si cette maudite sorcière pensait qu'on pouvait lui échapper aussi facilement...

Hunter était un loup-garou, un pisteur, un traqueur. Un prédateur. Et lorsqu'il avait une proie en tête, jamais celle-ci ne lui échappait. Lorsque les loups-garous étaient en chasse, ils ne perdaient jamais. L'odeur de la femelle envahissait les lieux, le guidant dans sa traque.

Bien sûr, Oanelle l'avait supplié d'épargner la sorcière Hella. Hunter n'avait pas eu l'intention de la tuer. Pas dans l'immédiat. Il avait besoin d'elle, de ses connaissances.

De ce qu'il avait pu en tirer, elle était une sorcière toute nouvelle. Pas d'identité, pas de racine, ni de magie. Mais ce qu'il avait senti lorsqu'il avait effleuré sa marque n'était pas l'énergie d'une sorcière lambda, et encore moins celle d'une sorcière nouvellement née. La puissance mystique qui l'avait électrisé...

Une fois. Il ne l'avait ressenti qu'une seule fois.

Hunter était vieux, l'avantage d'être immortel puisqu'il était un loup-garou. Et dans son jeune âge, il avait vécu durant une période où la sorcellerie et la magie étaient abusées. Mais il se souviendrait toujours de cette femme. Vivant dans des pays de l'Est, entourée par le froid et la peur, elle portait avec elle une réputation très peu enviable. Une sorcière qui avait trouvé le moyen de vivre plus longtemps.

Beaucoup de noms vinrent lui offrir des contes et de terrifiantes histoires. Mais Hunter la connaissait sous celui de Mama Laga.

La trace magique qu'il avait sentie sur Hella ressemblait à cette femme que l'on décrivait comme une vieille femme. Elle avait possédé une telle beauté pourtant...

Il savait que les sorcières appartenaient à des familles avant d'appartenir à des convents. Hella était-elle une Laga ? Une famille qui transportait de nombreux secrets avec ses mystères et ses crimes inavouables. Une famille que les autres sorcières tentaient souvent de détruire pour voler leurs reliques et leur savoir. Dans une telle ambiance hostile, comment cela se faisait-il qu'Hella ait été ainsi sans défense ?

La kidnapper avait été facile, et elle ne possédait aucun pouvoir.

Lorsqu'il créait un loup-garou, Hunter s'occupait de ce nouveau-né lui-même durant des semaines. Il ne le laissait pas seul dans les épreuves que faisait subir la transformation. Alors que celui ou celle qui a fait ça à la jeune femme l'ait également laissée seule et sans défense...

Non vraiment, c'était étrange. Et il voulait savoir de quoi il en retournait.

Apercevant un village au loin, il s'arrêta, humant l'odeur. Elle était là, dans cette maison étrange. Cette dernière possédait des styles si différents. Anglais et français ensemble, avec quelques pointes d'exotismes.

La main posée sur un arbre, caché du village, il serra les dents, reprenant sa forme de loup.

Être un loup comportait autant d'inconvénients que d'avantages. Il était plus fort, plus rapide et ses sens, déjà plus développés que chez les humains, l'étaient d'autant plus. Et son instinct... Indispensable. Ce même instinct qui pouvait s'avérer être encombrant. Comme en cet instant alors que l'odeur de la sorcière semblait... plaire à son loup. Il ne comprenait pas.

Traversant la ville tout en faisant l'effort de ne pas être vu, il attrapa des vêtements sur une ligne, s'habillant pour aller jusque devant la maison qui l'intéressait. Il était pieds nus, cela ne le dérangeait pas. Mais un sentiment étrange l'animait. De la colère.

Quelque chose n'allait pas.

Il ouvrit ses oreilles, entendant le bruit de trois cœurs dans la maison. Il reconnut celui d'Hella. Puis un bruit de fracas retentit à l'intérieur, suivi d'une phrase de menace venant de la jeune sorcière. Sans hésitation, il enfonça la porte de son pied, faisant alors face à un homme d'une quarantaine d'années. Ne lui laissant pas la chance de comprendre ce qui arrivait, il s'empara d'un pot de fleurs pour le balancer sur l'individu qui s'accroupit juste à temps.

— Darling, il serait temps de venir m'aider. Je ne suis pas un sorcier.

Une rousse apparue et Hunter sauta sur elle, se métamorphosant en un gros loup au pelage sombre. Ses griffes blessèrent la femme à la hanche et l'homme vint la soutenir pour l'empêcher de tomber.

— Jette-lui un sort.

— C'est un Alpha, ma magie ne l'atteindra pas.

Hella était allongée sur un canapé, inconsciente. Cette image ne sembla pas satisfaire le loup qui grognait pour mettre en garde. Non, pour montrer son désir. Celui de détruire. Il était en colère.

— Sweety, je crois que c'est le moment où tu sors ton fusil.

— Darling, tu as lavé toutes mes armes au savon. Tout ce que j'ai c'est un petit couteau... Et d'autres arrivent. Je pense que nous devrions partir.

Un claquement de doigts suffit à la rousse pour disparaitre avec l'homme tandis que quelques membres de sa meute entraient. En le voyant, ils lui tendirent des vêtements. Hunter ne fut pas mécontent de reprendre forme humaine. Son loup l'énervait un peu par moment.

S'approchant de la sorcière inconsciente, il se passa une main sur le visage. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ? Si les sorcières commençaient à s'agresser entre elles maintenant...

Quoique, cela avait toujours été ainsi à dire vrai. Mais contre une gamine qui n'était une sorcière que depuis quelques jours ? Il s'agissait d'une chose bien moins fréquente. Seulement si Hella était bien une Laga, il y aurait fort à parier que ce genre de choses pourraient se reproduire encore à l'avenir.

Il la souleva dans ses bras, la chevelure blonde et bouclée de cette dernière venant lui caresser le bras tandis que sa tête basculait lentement en arrière. Ses lèvres s'étaient entrouvertes dans ce mouvement de pivot. Hunter se tournant vers les siens.

— Nous rentrons.


***


La douleur.

D'où venait-elle ? Pourquoi était-elle là ? Je n'étais pourtant pas blessée, n'est-ce pas ?

Une main se posait contre mon épaule, tapotant doucement comme pour me féliciter. Avais-je réussi ? L'avais-je vraiment fait ?

Les bois, plongées dans une nuit sans lune, n'auraient su me donner de réponse précise.

— Je suis fière de toi.

— Je ne vois rien.

— Je sais, mais tu vas t'y habituer. Souviens-toi Hella. Si tu veux pouvoir survivre dans la vie, tu dois savoir t'adapter à toutes les situations.

Mais quelque chose n'allait pas. Pourquoi est-ce que cela serait... normal ?

— Hella, tu as fait du bon travail. Maman est fière de toi.

— J'entends... des murmures.

L'ambiance changeait aux alentours. La forêt semblait devenir vivante. Les arbres étaient-ils en train de parler entre eux ? J'avais pu lire quelque part que la végétation se transmettait des informations par le biais des racines. Étaient-ils en train de se transmettre les évènements qui venaient de se produire ici ?

« Je n'ai pas honte ». Non, j'avais seulement...

Une main me tendit un bonbon. De la fraise. Je préférais la violette.

— Des gâteaux sont dans la voiture. Tu en prendras le temps que l'on rentre pour manger des pâtisseries.

Mes paupières s'ouvraient par un heureux miracle. Elles me semblaient si lourdes...

Avais-je fait un rêve ?

Tournant ma tête, le mobilier de la pièce me paraissait différent de celui de ma chambre universitaire. Ah, je me trouvais chez ma grand-mère. Pourtant certains détails de la chambre...

« J'ai besoin de chocolat », pensai-je en me prenant en pitié alors que je ne reconnaissais plus ma propre chambre. Mais plus les secondes passaient alors que j'observais les lieux et plus il m'apparaissait évident que je n'étais pas chez moi.

Puis les évènements de la veille me revinrent en mémoire. Cette putain de rouquine m'avait droguée alors que je venais de m'enfuir de la gueule des loups-garous.

Franchement, si l'idée d'être une sorcière m'avait paru être quelque chose d'amusant et de génial, aujourd'hui j'en venais à regretter ma petite vie d'humaine étudiante bien tranquille où la magie était aussi réelle que les vampires et les loups-garous. En somme, une vie où rien de tout cela n'existait. Surtout que j'étais une Laga, une famille de sorciers puissants, et que je n'avais pourtant pas encore eu l'occasion d'utiliser mes pouvoirs de sorcières. Chouette la vie de balais magique et de chapeau pointu.

— Bon, plus important. Où est-ce que je suis maintenant ?

Soulevant les draps mauves du lit, je tentais de me lever. Mes jambes ne furent pas d'accord. L'instant d'après, je tombais à terre en poussant un cri maladroit alors que mes mains protégèrent ma tête du sol. Mes jambes tremblaient, et mes mains ne tardèrent pas à en faire de même.

Pourquoi ne parvenais-je pas à bouger mes jambes ?

— Ta tasse était empoisonnée par un mélange de plantes et de magie, commença à m'expliquer une voix qui ne m'était pas inconnue. Laisse-toi encore un peu de temps.

Hunter, l'Alpha d'une meute pourrie. Super. Génial. Trop top.

— Je suppose que c'est le moment où tu me dis « Mais tu n'auras pas le temps de retrouver l'usage de tes jambes parce que je vais te manger avant » ?

— Non, c'est le moment où je te remets au lit et où tu te rendors bien gentiment en prenant soin de ne plus tomber par terre avec une lourdeur qui ferait trembler ma demeure une seconde fois.

Et cet enfoiré qui critiquait ouvertement mon poids s'approcha de moi pour me soulever du sol comme si je n'avais été qu'une petite plume. Mais au lieu de me poser gentiment sur le lit, il me lâcha au-dessus, me laissant rebondir sur le matelas.

— Mais ça va pas, espèce de... louveteau !

Oui, bon. Trouver une insulte qui pourrait vexer un loup-garou n'était pas forcément des plus évidents.

— Tu essaies de m'énerver, sorcière-sans-pouvoir ?

— Connard.

Et cela l'amusait en plus ! Cet enfoiré, si je le pouvais je lui ferais...

— Qu'est-ce que... ? commençai-je alors que quelque chose d'étrange me prenait.

Mon ventre se mettait à gargouiller. J'avais faim. Vraiment faim. Alors mon regard se posa sur l'homme qui avait croisé les bras.

— Je veux des gâteaux, des bonbons, des pâtisseries.

— Tu es une prisonnière, Hella. Alors si tu veux quelque chose, tu dois m'offrir autre chose en retour.

— Je ne me prostitue pas.

— Ton corps ne m'intéresse pas, Sorcière.

Il s'approcha de nouveau de moi, se saisissant de ma cheville pour m'attirer au bord du lit afin que la distance qui nous séparait se fasse plus courte. Il voulait m'intimider, j'en avais bien conscience. Mais là, dans l'immédiat, je n'étais obsédée que par l'image de fondant au chocolat et de sucettes à la violette.

— Tu es de la descendance Laga, n'est-ce pas ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro