Chapitre 16 - 1/2
« Un autre jour, un autre matin où rien ne m'effraie plus que l'Homme. Ni Dieu et ses Ténèbres, ni la Nature et ses cataclysmes ne sauraient me terrifier autant. »
Moi (paroles de Bakoly Kalanour)
Le mystère était total, mais surtout il possédait un son assez dérangeant. Le silence. Pesant, incitant à l'inquiétude, il régnait en maître tandis que les mains de Bakoly me parcouraient dans des gestes proches de ceux d'un médecin en train de m'ausculter.
Ses doigts finirent leur chemin près de ma poitrine, m'obligeant à me saisir de son poignet rapidement et avec force. Elle en parut surprise.
— Hella, laisse-la faire ce qu'elle a à faire, tenta de me rassurer ma grand-mère.
Elle devait avoir raison. Après tout, la potion de Hunter n'avait pas eu l'effet escompté, me plongeant dans un piège tendu par ce qui avait été une ruse de ma mère. Par Arachné, qui avait été son familier le plus proche, qui m'avait pompé mon énergie pour le donner à ma défunte mère.
Pourquoi ? Pour la ramener à la vie si j'avais bien compris.
Si c'était possible de ramener les gens à la vie ? Absolument pas.
Ce qui m'avait sauvé ? Ruth Durand, la sorcière qui m'avait auparavant droguée pour infiltrer mes rêves. Celle-ci même qui posait à présent sa main sur la mienne qui tenait encore Bakoly.
Après ce qu'il s'était passé chez Hunter, Ruth avait décidé de me ramener chez ma grand-mère qui, aussitôt, avait appelé les Sièges pour les prévenir d'une falsification de mon identité. Il n'avait fallu que quelques minutes pour que Bakoly apparaisse dans le salon par un genre de sort de téléportation, me donnant de nouveau envie d'apprendre la magie. Cela me permettrait d'éviter pour toujours les embouteillages.
Celle qui était toujours le Deuxième Siège en attendant la nomination d'un autre Siège dans le Convent avait commencé à m'examiner afin de voir s'il y avait des « dommages magiques ». J'attendais encore le diagnostic.
— Deuxième Siège, il est interdit de forcer la main sur un touché de marque, se mit à me défendre Ruth.
Chacun dans la pièce se mit à rougir, comme si ces paroles avaient quelque chose d'embarrassant.
— Très bien. Hella, ton énergie est instable. Il semblerait qu'un sortilège ait été utilisé sur toi.
— Pour maîtriser ma puissance. J'ai appris que...
— Une sorcière de naissance, je l'ai compris. Mais le sortilège sur toi ne maîtrisait pas ton énergie de sorcière, il la liait au lanceur de sort, que je suppose être ta mère du coup. Il est possible par ce biais que ta mère ne soit pas réellement morte.
— De quoi ?
— Si vous êtes ainsi liées, tu dois encore nourrir son énergie, ce qui maintient la sorcière en elle vivante. Elle doit être comme un fantôme reconstituant son corps. Lorsque le familier araignée t'a obligé à venir à elle, dans quel lieu vous trouviez-vous ?
— Je dirai... dans sa toile.
Bakoly parut bien embêté de ne pas en savoir plus. Qu'aurais-je pu lui dire ? Je ne connaissais pas les réponses à ses questions.
— Concernant ton énergie, elle est totalement instable. Ou plutôt, elle est comme un lion enfermé dans une cage en sable. Un simple coup de patte pourrait le libérer. La seule chose qui te permet de pouvoir à peu près l'utiliser sans risque est un effet secondaire de ton sortilège que je n'explique pas.
— Ce qui signifie ?
— Continue de manger des sucreries. Cela pourrait te sauver la vie.
Plus efficace que des médicaments : les sucreries ! Et à ça, je ne disais pas non.
— Sinon, concernant ton identité...
— Vous ne toucherez pas sa marque sans son autorisation, interdit Ruth.
Le sourire qu'elle offrait à Bakoly tout en lui disant cela était d'une arrogance qui me charmait totalement.
— Tantine...
Elle se posta derrière moi qui étais installée à une chaise, enveloppant ses bras autour de mes épaules.
— Ta très chère tante te protègera des individus louches, Hella, me promit-elle.
Bien qu'elle n'était pas ma tante, je commençai à me plaire dans ce jeu de famille non liée par le sang.
— Il me faut tout de même remplir ton identité pour qu'enfin ta marque prenne forme. Cela te permettra de contrôler ta magie, ton énergie.
— Celle qui est instable ?
— Exactement. Elle va sans aucun doute se stabiliser avec un peu de temps. Faire partie des Laga a été ta plus belle chance. Ils sont puissants, leur magie coulant en toi est un atout à ne pas prendre à la légère.
J'acquiesçai de la tête.
— Si tu ne souhaites pas que je te touche, je peux toujours te refaire passer tes tests.
— Je préfère ça.
Non pas qu'elle pose ses doigts sur moi me dérangeaient spécialement, mais je trouvais cela plus amusant de repasser les épreuves. Surtout qu'à présent qu'Arachné n'était plus là pour troubler mes tests, je pourrai être témoin de ce qui arrivait lorsque tout se passait bien.
***
Le cercle avait été tracé au sol, en prévision de l'épreuve des éléments. Ma grand-mère et Tantine achevaient les derniers détails dans ces dessins. Ou plutôt, ma grand-mère s'efforçait de tout faire à la perfection tandis que Ruth sirotait un thé, totalement sereine, installée sur un fauteuil confortable du salon. Mais en attendant, Bakoly allait me faire passer celle des familiers. Même si je connaissais le mien, je préférais garder la surprise afin de voir comment un familier était censé apparaitre.
Elle tendit une feuille. Le fabuleux texte invocateur.
— Te souviens-tu de ce que tu dois faire ?
Acquiesçant, je levai ma main au-dessus de ma tête, la tournant. Mais contrairement à la première fois où j'avais dû le faire, aujourd'hui quelque chose semblait se produire. Remontant tout mon corps, une étrange puissance vint jusqu'à ma main pour s'échapper du bout de mes doigts. Grâce à l'étrange don de mes yeux, je pus m'émerveiller de la splendide fontaine de filament magique m'envelopper doucement, sans agressivité.
— De la terre ou du feu, ne craignant ni vents et marées, approchez et venez à moi. De l'air ou de l'eau, aimant la fertilité des sols et son purificateur, approchez et venez à moi. Si les astres étaient vôtres, approchez et venez à moi.
Rien ne se produisit. Étrange...
J'avais pourtant bien un familier. Bakoly me proposa de recommencer, m'affirmant qu'il arrivait que les familiers soient lents ou peureux par moment. Mais au bout de la cinquième fois, c'en fut assez pour moi. Cessant de m'agiter, je déchirai la feuille, posant mes mains sur mes hanches.
— Hella, aurais-tu perdu la tête ? paniqua totalement ma grand-mère.
— Peut-être bien que oui ! Ce gars est en train de se moquer de moi !
— Ce... Ce gars ?
— Loki, tu t'es bien amusé !? hurlai-je dans le vent en appelant mon goupil de familier. Maintenant, montre-toi !
À ces mots, la porte d'entrée s'ouvrit, laissant entrer un rouquin complètement nu. Les oreilles basses, il posa son regard attendrissant sur moi.
— Je suis désolé Maîtresse. Mais sous forme originelle, je ne parvenais pas à entrer.
— Un familier n'a pas besoin de savoir ouvrir des portes pour apparaitre face à sa Maîtresse. Il arrive par magie. Je l'ai lu dans ce bouquin, pointai-je l'un des nombreux livres sur la commande de ma grand-mère.
Loki pesta avant de devenir un petit renard. Il s'avança vers moi qui le posais sur mes épaules.
— Alors tu avais déjà connaissance de la nature de ton familier. Vous avez même procédé à l'échange de vos noms, constatait Bakoly. En ce cas, passons aux éléments.
— Nous n'avons pas fini, lui interdit sèchement Ruth.
Ma grand-mère la fusilla du regard tandis que la rousse continuait de boire dans sa tasse. Alors Bakoly sortit un jeu de tarot, me le tendant. Les éléments ne seraient pas pour maintenant apparemment.
— Mélange.
Je m'exécutai et elle étala les cartes devant moi.
— Choisis une carte. À présent qu'Arachné n'est plus ici pour nous tromper, je n'aurai pas à user de ruse.
Loki frotta sa joue contre la mienne, tentant de me rassurer alors même que je n'étais pas stressée. Un peu pressée, je tendis ma main vers les cartes. Une seule suffirait, le hasard s'occuperait de choisir la bonne. Mais lorsque mes doigts en recueillir une, un évènement étrange se produisit.
— Qu'est-ce que... ?
Toutes les autres cartes s'enflammèrent sans prévenir, me poussant à me relever dans un sursaut de surprise. Bakoly demeurait calme, malgré le doute dans ses yeux et l'interrogation. Lorsque les flammes disparurent, ne laissant que la cendre, elle braqua son regard dans le mien, me pétrifiant sur place. Je lui donnai mes cartes.
— La Tour.
Puis une deuxième carte se décolla. De nouveau deux ?
— Et la Lune. L'araignée n'est donc pas parvenue à contourner leur révélation. Voyons ce qu'il en est de ton élément.
Sans plus de commentaire sur ce qui venait d'arriver, elle me guida jusqu'à l'épreuve suivante. Oserais-je demander pourquoi les autres cartes s'étaient enflammées ?
Je me plaçai au centre du cercle qui n'avait pas été fait la première fois qu'il m'avait fallu passer cette épreuve.
— Il t'aidera à te concentrer et à canaliser ta puissance pour que ton appel ne se disperse pas dans toutes les directions. À présent, tu sais ce que tu as à faire.
— Appeler tout l'Univers, je sais.
Loki sauta, disparaissant dans une fumée magique. Il devait avoir mieux à faire que de rester aux côtés de sa Maîtresse. Peu importait au final.
Mes paupières se fermèrent. Thérésa m'avait appris à me concentrer, à ne visualiser qu'une chose à la fois. Je sentais ma magie se former, venant du centre de ma poitrine, située là où se formait ma marque. Elle tourbillonnait, prenait de l'ampleur pour devenir mon aura. Elle me rappela alors Hunter. Il avait fait apparaitre son aura d'Alpha. S'agissait-il de mon « aura de sorcière » ? Surement. Pouvais-je également la disperser dans toute la pièce, plonger le lieu sous mon énergie ?
Un gémissement me força à rouvrir à demi les yeux. Toutes avaient reculé, mais seule Bakoly ne laissait aucune émotion transparaître sur son visage de poupée craquelé. Elle avait repris sa forme véritable de sorcière, ses yeux entièrement noirs me plongeant de nouveau dans cet enfer dont les cris d'agonies remontaient de nulle part tout autour d'elle, comme un avertissement.
Puis Ruth à son tour craqua, libérant ce que j'aurai appelé un fragment de sa véritable apparence. Ses yeux virèrent un instant dans une lumière violette, une lueur surnaturelle qui ressemblait à la face d'un miroir. Quant à ma grand-mère, elle eut une apparence plutôt inattendue. Elle était devenue une jolie jeune femme. Une couronne de feuilles sur la tête, des yeux verts brillants et des cheveux à la couleur semblable à la terre, je l'aurai volontiers prise pour une créature des forêts.
Pour autant, le plus impressionnant à mes yeux était tout autre. La pièce était envahie par une fumée magique. Une aura mauve, mon énergie. Elle s'était vraiment répandue partout autour de moi.
— Hella, tu dois te concentrer sur ton élément.
Mon élément...
Alors une pluie étrange s'abattit dehors, tel un déluge de mauvais présage. Mon énergie revenait à moi qui observais mes mains. Mon corps était bien là, je le voyais. Pourtant je ne parvenais pas à le percevoir réellement. Comme s'il était un genre d'illusion qui ne voudrait pas laisser le monde extérieur me voir tel que j'étais. C'était troublant.
Bakoly fit mine de s'approcher. Et soudain un cercle de feu apparut autour de moi, remplaçant celui tracé par ma grand-mère. Un vent violent ouvrit les fenêtres avec une brusquerie terrifiante, détruisant certaines vitres qui volaient en éclats tandis que quelque chose semblait se passer dehors. Bakoly se précipita jusqu'à une fenêtre.
— Des lierres sont en train de recouvrir la maison.
Sa main retira un collier qui devint... une baguette. Elle la sortit, la pointant vers le ciel. Une puissante magie s'en échappa, faisant cesser la tempête en quelques instants. Elle en profita pour écarter les lierres avant de porter à nouveau toute son attention sur moi. Le feu disparut d'un coup de baguette magique.
L'image que j'avais d'elle en cet instant était celle d'une Reine des Enfers. Et j'avais peur. Plus elle s'approcha, sans sourire sur le visage, plus je me sentais en danger, les cris de souffrance revenant à mes oreilles alors que sa véritable apparence n'avait pas disparu. Elle tendit sa main vers moi.
— Non ! hurlai-je à plein poumon.
Un son lourd retentit, comme une menace, une promesse terrifiante qui obligea Bakoly à reculer d'un pas. Les yeux grands écarquillés, elle regardait derrière moi. Un Triskèle venait d'apparaitre dans mon dos dans une grandeur démesurée. Le Deuxième Siège s'en approcha, le touchant sans hésitation. Le symbole tournant sur lui-même disparut, laissant Bakoly plongée dans la confusion.
— C'est impossible...
— Que se passe-t-il ? s'inquiéta ma grand-mère.
— Ton dieu s'est révélé, me déclara Bakoly. Mais il est totalement impossible que ce soit réel. Il n'est pas dans la liste. Il n'est même pas d'utilité dans la sorcellerie.
— De qui s'agit-il ?
Je voulais savoir. Et Bakoly me le révéla.
— Dagda, le Dieu Druide.
***
Comme son nom l'indiquait, le Dieu Druide était un dieu destiné aux druides. Les druides n'étaient pas des sorciers. C'était ce que m'avait tout du moins expliqué Strix lorsque j'étais retournée à l'université. Elle m'avait dit « Son frère, Ogme, est bien dans la liste, mais pas Devos Daga, enfin Dagda. Ce mec qui se trimbale les couilles à l'air parce qu'il a un trop gros baquet, il est destiné à venir en aide aux druides. En gros, c'est des vieux qui se pensent meilleurs que nous. Mais il n'y en a plus beaucoup, ils sont arrogants et préfèrent rester discrets ». Voici à peu près tout ce que j'en savais.
« Après les cours, j'essaierai d'en apprendre plus à la bibliothèque », me motivai-je en serrant les poings.
Après toutes ces merdes qui m'étaient tombées dessus ces derniers temps, j'allais enfin pouvoir me mettre sérieusement à user de mes super nouveaux pouvoirs. Et je dominerai le monde ! Enfin, façon de parler.
— Hella, est-ce que tout va bien ? me questionna une camarade.
— Ah euh... Oui.
Je ne savais plus exactement en quel cours je me trouvais, mais il fallait que je me concentre. Si je commençais à paraitre bizarre devant les autres, mon image deviendrait terrible.
« Mon image, mon image, mais qu'est-ce qu'on s'en fout de ma putain d'image ! »
Inspirant profondément, je me remis à prendre des notes.
Tout ça, c'était à cause de ma mère. Je m'étais enfin débarrassée d'elle, pourtant elle trouvait encore le moyen de pourrir ma vie. N'avait-elle pas fait suffisamment de son vivant ? Non, même dans la mort, c'était plus fort qu'elle.
— Hella, je ne voudrais pas t'alarmer, mais tes doigts virent au violet.
Thérésa m'offrit son plus beau sourire, pointant mes mains qui, en effet, changeaient de couleur. Je m'empressai de les placer sous la table.
— Laisse-moi deviner. Tu as enfin une identité complète.
— Comment l'as-tu deviné ?
— Ce qui est en train de t'arriver est une étape naturelle par laquelle passent toutes les créatures non humaines. Autrement dit, la métamorphose. Ton apparence de sorcière demande à apparaitre.
— Comment ? Attends, je fais quoi ? On est en plein cours.
Thérésa s'empressa de ranger nos affaires, m'obligeant à sortir de cours avec elle tout en s'excusant auprès du professeur. Elle me tira jusqu'aux toilettes les plus proches.
— Laisse-toi juste apparaitre. Je suis très curieuse de voir ta véritable apparence. Les sorcières en ont une unique de ce que j'en sais d'après les rumeurs.
— Désolé de te décevoir, mais mes mains sont redevenues normales.
Et je levai ces dernières pour lui prouver mes dires. Elle pesta.
— Fichtre, j'aurais tant aimé pouvoir voir ce spectacle de mes propres yeux.
— Tu sembles en savoir beaucoup sur mon espèce.
— Et toi si peu. On ne vous apprend rien à l'école des sorciers ?
— Rien du tout. Ils attendent que le pire soit arrivé pour m'expliquer.
— Oh, dans ce cas je serai ta prof.
— Gratuitement ?
— Il parait évident que non. La charité n'est jamais bonne pour les affaires. En échange, tu surveilleras l'arrivée de vampires dans la ville avec tes yeux de Supergirl. OK ?
— C'est tout ?
D'un haussement d'épaules, j'acceptai. Ou plutôt je voulus accepter, mais un grondement retentit dans les toilettes, menaçant Thérésa.
— Ah, ton pitbull est de retour, annonça la femme vampire en voyant Strix arriver.
— Qui est-ce que tu appelles le pitbull ?
— Oh, sans doute préférais-tu le taureau ? Avec un tel anneau au nez...
— Putain, je vais vraiment te tuer !
Et j'éclatai de rire, ce qui surprit les deux femmes.
— Je ne savais pas que vous vous entendiez si bien.
— T'es aveugle, Miss Doll.
— Bien sûr que non, Mercredi Addams.
— Tu as parfaitement raison, Hella, commença Thérésa en passant un doigt sous le menton de mon amie. J'aime cette vilaine sorcière avec un anneau dans le nez.
Il n'en fallut pas plus pour faire exploser Strix. Son aura se répandait dans toute la pièce. Sa main se posa sur la poitrine de Thérésa qui fut expulsée à l'autre bout par sa magie, son dos fissurant le mur. Elle essuya une larme de sang qui s'échappait de sa bouche.
— Intéressant.
Strix arracha son anneau, le sang vola. L'objet s'enveloppa dans la magie, devenant une baguette.
— Pour que tu en viennes à user de ton arme, je dois vraiment être une adversaire de taille.
— Je vais te buter.
J'aurais pu les arrêter. Mais franchement, je n'en avais pas la moindre envie. Voir un vampire et une sorcière s'affronter était une opportunité que je n'aurai pas toujours l'occasion de rencontrer. Et lorsque Strix balança son premier sort, esquivé de peu par Thérésa, des w.c. furent démolis. Le jet d'eau fut spectaculaire et je pus m'enfuir avant qu'elle ne me touche. Elle et les défécations humaines qui en sortaient.
Ce ne fut pas le cas de Strix et Thérésa qui sortirent, les pieds trainants. Strix avait la tête basse, Thérésa semblait amusée. Et toutes les deux étaient recouvertes de matières inconnues et d'une odeur bien loin des parfums fleuris provenant d'un fleuriste.
Des photographes amateurs prirent des photos dans les couloirs en riant aux éclats, tout comme moi qui avais également sorti mon portable pour filmer ça.
Les deux femmes se regardèrent un instant et Strix fini par sourire.
— Nous allons être les nouvelles stars d'Instagram.
— C'est de ta faute.
— Ce n'est pas moi qui ai expulsé une toilette.
Mon bras fut pris soudain en otage. Oanelle venait d'apparaitre, tout amusée par la situation. Son frère se tenait à une distance de sécurité.
— Que s'est-il passé ?
— Combat entre une sorcière et un vampire. Ça fait des dégâts.
Oanelle se mit à me tirer avec elle.
— Attends, qu'est-ce que tu fais ?
— Tu n'as pas faim ? Moi j'ai faim. Tu veux bien aller chez moi ? On va manger des pâtisseries.
Le mot d'alerte. Si j'avais pensé à arrêter les sucreries, les derniers évènements m'avaient conseillé leur consommation en excès. Aurait-ce été déraisonné d'accepter de suivre la louve et son frère jusqu'à leur territoire rempli d'une meute féroce ? Surement. Mais ne pas accepter était mauvais pour ma santé. Je sauvais des vies en mangeant des pâtisseries puisque cela stabilisait ma magie. Ou quelque chose dans le genre.
Donc, si on suivait ma logique, il n'y avait qu'une seule bonne réponse.
— Cela fait longtemps que nous n'avons pas passé du temps ensemble toutes les deux.
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