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7. Eléonore

Je rentrais dans la coure et m'éloignais déjà vers la bibliothèque lorsqu'une main saisit mon poignet et me fit retourner.

-Tu ne me dis pas bonjour ?

-Jason ? Euh...si, évidemment.

Je m'approchais furtivement de lui et embrassais sa joue.

C'était complètement idiot mais je ne pouvais plus le regarder dans les yeux. Et si ma joue était rêche ? Et si je l'avais raté et que je l'aurais embrassé sur les lèvres ?! Mon dieu, je n'aurais plus su où me mettre!

Pourtant, il me souriait, inconscient de mes pensées... Il portait sa veste en cuir, comme d'habitude ainsi qu'un t-shirt en dessous, en plein mois d'octobre. Son jeans serrait étroitement ses jambes.

J'avais toujours été de ce genre de personne qui trouvait que les jeans moulants, c'était réservé aux filles.

Un sourire étira mes lèvres à cet instant et je sentis ma pression artérielle redescendre. Je me calmais.

-Comment vas-tu aujourd'hui?

-Et bien... Pareil qu'hier, pas grand chose n'a pu changer en l'espace de 24 heures.

-Tu as un humour tellement spécial, Rouquette... Ça me plait !

-Tu es vraiment obligé de me surnommer comme ça ? Rouquette ?

-Je dois y aller ! On mange ensemble ce midi, lâcha-t-il en s'éloignant sans tenir compte de ma dernière remarque.

Je le laissais partir en me demandant, diable, pourquoi était-il mon ami ? C'était un populaire, la crème de la crème. Cependant, il m'avait dit bonjour ce matin, quitté laisser tomber ses amis. Et je pouvais encore sentir le regard des autres.

***

Je partis à mon premier cours en étant en retard. J'avais voulu à tout prix finir le chapitre du livre que je lisais et la sonnerie m'avait prise de cours. En arrivant dans la classe, je jetais un regard circulaire avant de me rendre compte que la seule place disponible, c'était celle juste derrière Vanessa.

Je m'installais en essayant de ne pas soupirer : pas besoin de m'attirer plus de foudre que je n'en avais déjà.

Le cours débuta et je prenais des notes, comme d'habitude. J'avais remarqué que Jason se trouvait au fond, à sa place quotidienne. Il fronçait les sourcils et sa tête allait de la reine du lycée à moi.

-Mademoiselle Coop ! Mon cours ne vous intéresse donc pas?

-Je, Je...Si.

-Je sais bien que je suis moins agréable à regarder que Monsieur Parker mais tout de même !

Je sentis mon visage devenir écarlate alors que mes yeux se baissaient au sol. Avait-il vraiment dire cela ? Je pouvais presque voir le petit sourire effronté que Jason arborait lorsqu'il était fier de lui.

Le cours reprit mais Vanessa décida que c'était le moment choisi pour cracher son venin.

-Tu as entendu Clarisse ? Il paraît que Jasou devient "l'ami" de la Muette.

-Oui, je les ai vu manger ensemble hier.

-Je ne sais pas ce qu'il lui trouve, elle n'a aucune personnalité, aucune émotion... C'est un vrai glaçon !

-Une vrai reine des glaces !

-Sainte Pucelle, répondit-elle en éclatant de rire.

Je recroquevillai dans ma chaise et essayais d'ignorer leurs remarques. Je n'en avais rien à faire après tout, non ? Je ne devais pas me préoccuper du regard des autres. Leurs jugements ne devraient pas compter autant pour moi...

Alors pourquoi est-ce que ce n'était pas le cas?

J'arrivais à faire semblant de ne pas entendre les commentaires sur ma silhouette cure-dent, sur mes cheveux carottes ou sur mes yeux de sorcières.

-Mais tu veux que je te dise un scoop ?

Elle acquiesça en silence et Son Altesse Royale des Garces se tourna vers moi, prenant bien soin de fixer ses yeux aux miens.

-La seule raison pour laquelle Jason s'intéresse à elle, c'est parce qu'il a fait un pari avec Brian. Il a dit quoi déjà? Qu'il les aimait fraîche ? Brian lui a donné un mois pour arriver à la mettre dans son lit et il a rétorqué qu'une semaine suffirait. Il faut qu'elle se rentre dans la tête que personne ne sera jamais attiré par elle. Sa place est parmi les tocards et restera parmi les tocards.

Elle se retourna en entendant la sonnerie, pile à cet instant.

Je ramassais à la va-vite mes affaires et sortit de la salle en courant, essayant de retenir les larmes qui voulaient dégringoler sur mon visage.

Mais si je me lâchais, tout le monde me regarderait encore plus.

Et chacun se mettrait à imaginer des choses plus horribles les unes que les autres pour expliquer la raison de ces pleurs. Et je voulais vraiment éviter que des rumeurs ne se propagent.

Le cours de math fut un véritable supplice. Je l'ai passé, le visage plongé dans ma feuille, la tête entourée de mon coude et tournée vers la fenêtre.

Jason essaya de me parler. Pendant tout le cours , il tenta de me faire rire avec des blagues ou même simplement des sourires ou des grimaces.

Mais jamais je ne l'ai regardé.

J'aurais dû me douter. J'aurais dû savoir qu'il ne pouvait pas s'intéresser à moi pour ce que j'étais, parce que je semblais "sympas".

Je n'était pas sympas. J'étais timide.

Alors il avait parié... Il avait cru que je ne m'en rendrais pas compte ? Que je l'aurais laissé se servir de moi pour grossir son égo de séducteur ?

Midi arriva et je devais aller au self. Jason m'attendais à une table, seul. Il arrivait presque à me faire de la peine. Vraiment. Je crois que ce garçon avait un don pour paraître à la fois rebelle et tendre. Je le regardais de loin, hésitante. Une personne normale aurait déboulée devant lui pour lui taper le scandale du siècle. Mais je n'aurais jamais osé faire une telle chose.

Un pari....

J'avais cru, pendant un bref instant, qu'on aurait pu devenir amis. Mais c'était trop beau.

Kinaé sauta sur mon dos, me prenant par surprise.

-Elinoue ? Tu sais ce que j'ai appris hier ?! Mon frère revient habiter chez nous !

-Tu as un frère ?

-Oui, un beau gosse, il est irrésistible ! Je vais te le présenter, il est tellement réservé ! Ton mec idéal ! Vous iriez si bien ensemble ! Peut-être qu'il arriverait à te décoincer le balai ?

-Je...

-Bon, je vais manger avec Justin ! Bisou, lâcha-t-elle en claquant une bise sonore sur ma joue.

Je la regardais partir, libre comme l'air. Elle ne savait jamais tenir en place plus de deux minute. C'était une merveilleuse amie, vraiment. Elle n'était peut-être pas souvent avec moi, peut-être même qu'on la trouvait superficielle.

Mais lorsque j'avais sombré, elle avait été là pour moi. Alors je pouvais pardonner son manque d'intérêt. Je la comprenais, aussi. Qui voudrais traîner avec une fille comme moi? Même Jason ne m'avait parlé que grâce à un pari.

Je refoulais une nouvelle crise de larme et partit rapidement me cacher dans les gradins du gymnase.

-Éléonore, attends !

Je ne pris même pas la peine de me retourner et continuais mon chemin.

Lorsque je fus sûre qu'il ne poursuivait pas, je m'arrêtais pour manger mon sandwich. Seule.

Je ne le connaissais que depuis une dizaine de jours, on ne s'était parlé que trois fois. Alors pourquoi me sentais-je à ce point trahie ? Ce n'était même pas mon ami !

***

En rentrant chez moi, je ne pris même pas la peine de jeter un regard à la baby-sitter et au sac de course qu'elle n'avait pas en arrivant ce matin. Je pris Kyle dans mes bras, nichai ma tête dans son cou et inspirai son odeur.

Mes devoirs étaient si.....long. Lorsque j'eus terminé, je mis cuire des pâtes et sortis des tranches de jambon. Je sentais que Kyle me regardait, sans pour autant me parler. Il était comme.... Indécis. Peut-être n'osait-il pas me questionner?

Mon père arriva et Kyle partit lui murmurer quelque chose à l'oreille avant que tout deux me regardent. Je le sentais mal. Vraiment, vraiment mal.

D'un seul coup mes deux hommes bondirent et me plaquèrent dans le canapé en me chatouillant.

C'était quelque chose d'insupportable pour moi, je n'arrivais plus à retenir mes éclats de rire.

Et c'était assez rare que mon père rigole pour que je retrouve ma bonne humeur.

-Ça ne va pas la chérie ?

-Si, pourquoi ?

-Pâtes jambon.

C'était le plat que je faisais lorsque j'avais le cafard. C'était quelque chose de simple à cuisiner et rapide pour que je puisse m'isoler après. Seulement avant aujourd'hui, je n'avais jamais compris que mon père avait fait le rapprochement.

-C'est rien....

-Des problèmes à l'école ? Des.... Des problèmes de garçons ?

-Non! Non, ne t'en fais pas.

-Parce que sinon, je vais leur régler leur compte ! Tu n'as pas oublié qu'avant, j'étais joueur de rugby ? Tu vas plus les reconnaître ! Ils seront comme Lady Gaga, tu sais, avec sa robe de viande !

Mon père était l'une des personnes les plus gentils que je connaissais. Généreux, sympathique, aimant... Mais il n'était pas vraiment qualifié pour battre mes "petits-copains". Le fameux rugby dont il parlait, c'était un stage qu'il avait fait pendant les vacances et au cour duquel il s'était cassé la clavicule au bout de deux jours et n'avait donc pas pu continuer.

Mais cela ne l'empêcherait pas de prendre un jour de congé pour aller choper Jason à la sortie. Et alors, je ne savais pas lequel des deux seraient le plus amoché....

Kyle hochait la tête en silence, approuvant les dires de mon père. Lui aussi voudrait probablement accompagné papa. Il adorait se battre mais quel garçon de huit ans n'aimaient pas ça ?

Parfois, j'aurais tout donné pour avoir une sœur qui pourrait me soutenir. Mais non, Kyle estimait que j'étais sa princesse et qu'il devait me protéger.

-Dis-moi ce qui ne va pas Chérie...

-C'est juste.... Il me manque, tu sais ?

Je regrettais mes mots immédiatement après les avoir prononcé. Je ne voulais pas parler de Jason ou de Vanessa mais ce n'était sûrement pas une excuse honnête. Ce n'était pas un mensonge. Ils me manquaient, elle me manquait mais, en voyant l'expression de souffrance de papa, je me mis à culpabiliser.

-Je sais ma Chérie... Va te coucher, je m'occupe de Kyle.

-Non, laisse. Je ne pourrais pas dormir sans lui de toute façon, avouais-je en baillant.

Il hocha la tête et nous embrassa le front.

-Laisse la vaisselle dans ce cas, je vais la faire.

-Je peux la faire demain matin !

-Éléonore Cassidy Coop ! Ton père peut encore faire quelque tâches ménagères ! Tu me traites toujours comme si je n'étais qu'un vieillard rabougri ! J'ai 45ans, deux jambes et deux bras en état de marche alors tu me laisses cette foutu vaisselle!

Je pris la main de Kyle et serrait mon père, m'entourant de ses bras protecteurs. Avant de partir dormir, je l'entendis dire faiblement :

-Tu n'es pas elle, Eléonore. Tu es jeune, tu dois penser à toi. Ta mère n'aurait pas aimé que tu mettes ta vie en second plan pour nous.

Je ne répondis rien. Qu'aurais-je pu répondre ? J'aimais m'occuper de Kyle. J'aimais dormir avec lui. Ça ne me dérangeait pas de faire quelque corvées: c'était le minimum que je puisse faire pour soulager mon père.

Mais je savais aussi que lui, ne croirait pas ces mots....

Je ne fus pas surpris lorsque Kyle me rejoint dans mon lit. Comme un grand, il prit la tête pour la déposer sur son torse minuscule. Il était comme ça mon bonhomme, à faire de son mieux pour s'occuper de moi. Mais ce n'était pas à lui de le faire. C'était moi qui était censé remplacer sa mère.

Et, pour la deuxième fois de ma journée, je me sentis coupable.

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