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6. Eléonore


Expérience: nom dont les hommes baptisent leur erreur_ Oscar Wild

Je pouvais encore sentir mes mains tremblaient alors que j'essayais désespérément de mettre la clé dans la serrure de l'appartement. Après mainte essaies, la porte céda et je pus enfin rentrer à l'intérieur. La baby-sitter qui s'occupait de Kyle me salua, prit son manteau et sortit sans plus de cérémonie. Au début, je lui proposais toujours de rester boire un chocolat chaud mais à chaque fois, elle déclinait en me fixant de son regard hautain. Elle n'était pas forcément belle, la trentaine, elle nous rendait service pour arrondir ses fins de mois et je l'avais déjà vu voler des céréales, du café.... Mais mon père disait que ce n'était pas grave, que l'on ne la payait pas assez et qu'elle méritait bien quelque extras...

Mon petit frère proclamait souvent que ce n'était qu'une vipère mais ni papa ni moi n'avions trouvé d'autre femme capable de le garder deux heures pour 10 dollars.

Je m'en voulais de ne pas arriver avant pour le garder mais, contrairement à l'année passé, j'avais des cours de rattrapages en sciences. C'était la seule matière qui me causait ne serait-ce qu'un peu de difficulté et je devais m'entraîner avant de couler, définitivement.

Kyle apparut et me prit dans ses bras alors que je le portais jusqu'au fauteuil.

-Tu me cries pas pour mes devoirs ?
-Thania t'a forcé à les commencer, non ? Et puis je n'ai pas le courage pour t'aider aujourd'hui.
-Je vais te préparer le goûter, comme un grand !
-Tu es un grand, mon chéri, dis-je en le regardant, attendrie.

Je restais allongée alors qu'il s'en allait en sautillant vers la cuisine. Je craignais qu'il ne se coupe mais il grandissait et mon père me disait souvent que je devais arrêter de le materner.

Je ne me plaignais pas de notre train de vie. Chacun avait fini par trouver sa place et tout le monde y mettait du sien pour que papa ne soit pas débordé.

Kyle revint quelque minutes plus tard, deux oranges épluchées dans un assiette.

-Merci mon ange.
-J'ai pensé que tu n'aimerais pas que je prenne des couteaux...
-Tu as raison, un bonhomme comme toi ne doit pas utiliser d'objets tranchants. Allez, va faire tes devoirs !

Je le regardai s'éloigner en mangeant un quartier du fruit.
Jason avait été si...gentil. Cela m'avait prise au dépourvu. Je pouvais repousser le Jason arrogant, le séducteur, le blagueur.... Mais je n'avais pas suffisamment d'amis pour me permettre de le repousser lorsqu'il était si..... Gentil.

Grâce à lui, je n'avais pas mangé seule. En réalité, j'avais même passé un bon moment. J'adorais Kinaé, vraiment, mais elle limitait ses conversations aux garçons, aux poeples et aux concerts des stars.

Jason.... Je pouvais facilement débattre avec lui, défendre mes opinions. Je parierais même que toute cette drague et ce manque de sérieux ne servait qu'à cacher un esprit de compétition énorme et un esprit futé. Je l'avais vu dans ses yeux, qu'il était un gagnant. Je savais qu'il ferait en sorte de ne pas perdre.

Mon père rentra au moment au je bouclais ma dissertation de philosophie. Je ne devais la rendre que dans deux semaines mais j'aimais me mettre à l'avance. Il me fit une bise sur le front et prit son petit bonhomme dans les bras tandis que je mettais la casserole sur le feu et finissait la vaisselle du petit déjeuné.

Il arriva derrière moi et rangea les quelques couteaux et tasses qu'on avait sali.

En fouillant les placards, je compris que notre chère baby-sitter avait décidé d'emprunté notre paquet de riz ainsi que deux briques de lait.

-Laisse tomber, Élie...
-Mais papa, c'est du vol !

Il me fit un sourire fatigué et je n'eu pas le courage d'insister. A quoi cela servirait, de tout façon ?
Kyle arriva au moment où je mettais la table et mon père touillait d'une main lasse dans les pâtes.

Je n'avais jamais trop compris dans quoi il travaillait, seulement qu'il commençait à quatre heures du matin et finissait à 19h00 du soir sans compter les heures supplémentaires qu'il était obligé de faire en fin de mois.

***

Je couchais Kyle en l'embrassant sur le front, les deux joues et le menton avant d'aller dans mon lit, à côté du sien.

Je repensais à Jason en me demandant pourquoi, Diable, il changeait d'attitude ainsi ! Mais étais-je vraiment obligée de tout analyser ? Je devrais profiter du moment présent ! Et si Jason faisait parti de ma vie pendant deux semaines et bien soit, j'aurais eu un ami pendant ce temps. C'était ce que j'avais fait pour Kanaé et cela avait plutôt bien marché, non ? Elle était comme même une amie sur qui je pouvais compter. Et Jason n'était pas si mauvais dans le fond, il avait réussi à me faire rire.

Je savais que je devais me lâcher, que c'était ridicule d'être à ce point timide et nerveuse mais c'était plus fort que moi : dès que je me retrouvais devant une personne, que je savais qu'elle me jugeait.... Mes mains deviennent moites et ma voix déraillait...

Je me tournais en entendant des gémissements. Kyle faisait un cauchemar, encore.

-Maman... Maman s'il te plait... Maman... Maman !

Je me levais précipitamment et m'accroupis à côté de son lit en essayant de le réveiller.

-Élie ?
-Chuut, mon chéri. Tu as refais ce cauchemar ?
-C'est pas un cauchemar, Élie, c'est...
-Je sais. Viens, je t'invite dans mon lit.

Je le pris dans mes bras et l'installais dans mon lit en le bordant avec ma couette avant de m'y glisser à mon tour.
Il lui arrivait encore de faire ce genre de rêve, moins qu'avant mais tout de même assez souvent pour que je m'inquiète. Je le comprenais tout à fait : moi non plus je ne parvenais pas à oublier.

On dit que tout le monde a vécu quelque chose dans sa vie qui la changeait d'une manière ou d'une autre.
Pour certain, c'était une maladie qu'il avait su combattre. D'autre, une addiction dont ils s'étaient débarrassés. Il y en avait même que ce n'était qu'une simple rencontre qui avait fait basculer leur quotidien.

Mais pour la majorité des personnes, c'était la perte d'un être cher qui les bouleversait au point que, peut importe le nombre d'année qui s'était écoulé, ils ne pourraient plus jamais redevenir les mêmes.

Mon père avait changé. Kyle avait changé. J'avais changé.

C'était mon rôle désormais de veiller sur mon petit frère, de le protéger lorsqu'il avait des problèmes à l'école, de le réconforter quand il avait du chagrin, de le rassurer lorsqu'il faisait un cauchemar... C'était à moi de le conseiller et de l'aider au mieux jusqu'à ce qu'il devienne un homme.

La différence, c'est que je n'avais plus personne qui pouvait faire ces choses pour moi maintenant.

J'étais seule. Et j'en avais conscience chaque fois qu'il avait besoin de moi, chaque fois qu'il avait besoin d'une mère.

****Changement de PDV****

-Allô, Kinaé ?
-Hé Frérot ! Comment sa va, pas trop d'agitation à Seattle ? Est-ce qu'il pleut aussi souvent qu'on le dis?
-Coucou Miss ! Non, il pleut un peu moins souvent qu'à la télévision!
-Pourquoi m'appelais-tu, Tyler ?
-Et bien... Je crois que je vais revenir dans l'Utah.
-Sérieux ?! Maman est au courant ?!
-Oui, j'arrive dans quelque semaines...

Tyler raccrocha quelque minutes plus tard et son regard se posa sur la photo qui demeurait au dessus de son lit, peu importe le lieu, peu importe le nombre de temps qui s'était écoulé. Ce simple bout de papier résumait la majorité de ses moments de bonheur, avec ses deux meilleurs amis.

Cette fille et ce garçon avaient un an de moins que lui, c'était Léo qui lui avait présenté celle qui deviendrait sa meilleure amie après qu'ils aient fait connaissance à leur club de foot.

Tout les trois, ils étaient inséparables....... Enfin, le destin les avait séparés. Et il avait décidé de tirer un trait en s'éloignant définitivement. Du jour au lendemain, il avait quitté L'Utah, sa famille, ses amis, pour Seattle où il avait étudié dans un pensionnat réputé, réservé aux surdoués. Cela faisait des années que ses parents voulait l'y envoyé alors ils n'avaient pas bronché lorsqu'il avait voulu partir, même s'ils se doutaient que la raison n'était pas sage.

Fuir pour oublier ne sert à rien.

Et même après ces trois ans passé à Seattle pour y arriver, ces deux visages le hantaient. Comment avait-il même eu l'espoir d'effacer tout ces souvenirs en s'éloignant ainsi ? C'était tout bonnement impossible. Ils étaient comme sa famille et, même après des années, il pourrait la reconnaître.

Après tout, des yeux vairons, ce n'est pas commun.... N'est-ce pas ?

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