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15. Eléonore

Je saisis les deux valises que mon père portait et le laissais dire au revoir à Kyle. Kinaé m'avait téléphoné hier en disant que, puisqu'aucune de nous deux n'avait le permis, on devrait prendre le train. J'avais alors demandé si son frère ne pouvait pas nous conduire mais elle m'avait répondu qu'il ne voulait pas que je le vois avant d'être arrivée au chalet....

Sur quel genre d'individus allais-je tomber? Il était clair que je n'attendais rien de lui, pas de relation fusionnel, pas de romance passionnée. Ce n'était pas parce que Kinaé n'arrêtait pas de m'en faire des éloges que je le voyais comme un Dieu mais disons que.... Je m'attendais à un gars qui saurait me comprendre et me mettre à l'aise. Mais s'il attendait que je sois séquestrée dans un chalet loin de tout civilisation pour me rencontrer, c'est qu'il n'était pas vraiment quelqu'un de fréquentable. Et si c'était un criminel avec un bracelet qui ne pouvait pas sortir de son domicile? Ou s'il attendait que je saute dans la gueule du loup pour m'agresser et me tuer dans d'horribles souffrances?

Je sentis la main de Kyle prendre la mienne alors qu'il trainait son baguage aussi grand que lui. Il faut dire qu'il avait fait des pieds et des mains pour que je prenne ses jouets préférés. Il était plus excité qu'une puce et je ne pouvais que le comprendre. Je ne savais pas comment se déroulerait ses vacances et, depuis 3ans, je n'avais plus quitté l'Utah. Ça me paraissait loin, le tour des États-Unis ou encore les quelques séjours en Europe.... Maman avait toujours aimé visiter le monde et mon père avait mis un point d'honneur à réaliser ses désirs.

Kinaé nous rejoignit dans le train avec deux énormes valises et me sauta dans les bras. Le train démarra et j'essayais d'occuper mon petit frère pour les deux prochaines heures.

Lorsque nous arrivâmes à la gare, un taxi vint nous prendre et nous conduit jusqu'à une petite maisonnette en bois situé à un point culminant d'une montagne. Une voiture était déjà garé devant et un nœud se forma dans mon ventre. C'était complètement stupide: j'allais juste rencontrer le frère de ma meilleure amie et passait quelque jours avec eux et Kyle. Rien de grave.

-Tu viens, Kyle? On va faire un bonhomme de neige, dit-elle en se penchant pour le regarder dans les yeux.

-Je viens avec vous.

-Hors de question. Toi, tu rentres dans cette baraque et tu défais ta valise.

-Je ne sortirais pas avec ton frère, Kin. Je te l'ai déjà dit.

-Entre et tais-toi, lâcha-t-elle en s'éloignant avec mon petit frère.

J'allais protesté lorsqu'elle se retourna pour me jeter un regard. Était-elle complice d'un tueur à gage? Le stress grimpa en moi en me rendant que j'allais affronter un garçon de 18ans, sans aucun doute bourré d'hormone, seule et sans possibilité de prendre la fuite. Ma main tourna la poignée et j'entrai.

-Hé ho!», criais-je dans l'entrée en espérant qu'aucun ne me répondent. J'avais l'impression d'être débile à rester comme ça, à la porte.

Une silhouette descendit lentement l'escalier grinçant et, en le voyant, je crus m'évanouir. Il avait les yeux luisants, rongé par une culpabilité que je n'aurais jamais pu imaginer... Enfaite, je n'aurais jamais pu l'imaginer, lui....

Boum boum... Boum boum... Boum boum...

Ma main se posa contre ma poitrine dans un vain effort pour garder mon cœur à l'intérieur. Un sanglot remonta dans ma gorge mais je plaquais ma main contre ma bouche pour éviter qu'il ne sorte. Étais-je en train de rêver? Allais-je me réveiller dans quelque minutes dans ma chambre? Parce que ce que je voyais là ne pouvait pas être réel. Je l'avais rêvé trop de fois, je savais que je finissais toujours pas me réveiller en pleurs. Parce que ce n'était qu'un songe que je faisais lorsqu'ils me manquaient trop.

-Je sais que tu dois me détester. Mais j'aimerais que tu me laisse.... Que tu me laisse une chance de me rattraper.

-Ty-Tyler?

Il s'approcha jusqu'à se trouver devant moi et pourtant, j'avais l'impression que si je levais la main, j'allais passer à travers son corps, comme un fantôme. J'avais l'impression qu'il finirait par s'éloigner de moi, encore. Que je devrais remonter la pente seule, encore. J'avais peur de revivre exactement ce qui c'était passé. J'avais été forte, c'était la seule fois de ma vie où je pouvais me vanter de l'avoir vraiment été. Pour autant, je ne saurais pas capable de recommencer, à renaître de mes cendres.

Presque inconsciemment, je posais mes mains sur ses joues, retirant ainsi ma crainte qu'il ne soit pas vraiment là. Il appuya doucement sa tête sur mes mains. Il avait peur, réalisais-je. Il craignait que je le repousse.... Le sanglot franchit cette fois mes lèvres sans que je ne puisse le contrôler.

-Oh mon dieu, Tyler, m'exclamais-je.

Je n'hésitais qu'un cours instant avant de le serrer dans mes bras, aussi fort que je le pouvais. Et lorsqu'il me rendit mon étreinte avec autant de force que moi, je sus que je lui avais autant manqué que lui, m'avait manqué. Je sentis son menton se poser au sommet de crâne et ses bras m'entourèrent plus fort encore, au delà du possible. Ma tête se nicha contre sa chemise et mes mains la serrèrent, comme pour trouver un moyen de ne pas sombrer. Ses doigts se mêlèrent à mes cheveux, les caressant doucement.

-Tu ne peux pas savoir à quel point je suis désolé, Élie. Tellement, tellement désolé. Je n'aurais jamais dû te laisser. J'ai été lâche, vraiment, j'ai été un véritable con. J'espère que tu me pardonnes...

-Mais Tyler... Je ne t'en veux pas! Je ne t'en ai jamais voulu! Cela faisait des mois que tes parents souhaitaient te placer dans ce pensionnat. Ils y seraient arrivés tôt ou tard et c'était mieux ainsi.

-C'est faux. Tu dis ça pour que je me sentes mieux. Tu as toujours fait passer les sentiments des autres avant les tiens.

Il s'éloigna de moi et me regarda dans les yeux comme si ceux-ci allaient donner un réponse à ses questions. Enfin, je connaissais Tyler et je savais qu'il cherchait en réalité à se rassurer. Peut importe mes réponses. Il m'avait un jour dit qu'il tenait juste à regarder mes prunelle vairons pour se sentir mieux. Il avait même rigolé en rajoutant que j'étais sa "dose d'héroïne personnel". Je savais que ses iris brune m'apaisait au delà du possible. Il y avait toujours cette connexion entre nous, j'étais comblée de ne pas avoir perdu ça....

-Est-ce que j'ai gâché notre amitié en m'en allant?

-Tu n'as rien gâché du tout, Ty. Tu es et resteras toujours l'un des piliers de ma vie.

Il sourit et je sus alors que j'avais trouvé les mots juste. Je ne m'étais donc pas rouillée, avec le temps. Ou peut-être était-ce l'amitié qui ne s'usait pas....

-Qu'est-ce que tes cheveux ont poussé.... Frnachement, tu les coupais toujours au niveau de tes épaules avant!

-C'est vrai mais j'ai promis à quelqu'un d'attendre un peu avant de les couper.

Jason m'avait harcelé de texto dans le train jusqu'à ce que je cède et lui promette qu'il me retrouvait à la fin des vacances avec mes cheveux longs.

-Tu viens? On va faire quelque courses pour nos bébés respectifs, déclara-t-il en me tendant la main que je pris immédiatement.

Le supermarché fut comme un rêve idyllique. Je remontais le temps à ses côtés. Trois ans. Là où je n'était pas timide, où j'avais mes deux meilleurs amis avec moi, où ma mère m'embrassait chaque soir.... J'était tout simplement ordinaire avec des parents ordinaires et une amitié hors du commun. Cette pensée me chagrina et Tyler m'interrogea du regard. Je me sentais coupable parce que, maintenant qu'il était avec moi, je ne pouvais plus ignorer que Lui, n'était pas là. Enfaite, j'avais été heureuse qu'il s'en aille. Je ne l'aurais jamais avoué à voix haute, évidemment. Mais comment essayer de s'en remettre alors qu'il aurait été là avec moi, tout les jours? Je n'y serais pas arrivé. Je le savais. J'arrivais déjà à peine à m'en sortir depuis trois ans, je n'aurais pas été capable de rester à ses côtés, j'aurais dû m'éloigner et je l'aurais perdu....

-Il me manque juste.

Le regard de Tyler s'assombrit et il ne décrocha plus un mot. J'aurais pu croire qu'il voulait mais c'était faux. Sa main, toujours dans la mienne, traçait de petit rond contre ma paume et je savais qu'il était juste occupé à réfléchir. Il monta dans la voiture et je le suivis. Je savais qu'il avait compris ma phrase, qu'il savait de qui je parlais. Un bonheur ne peut arriver seul. Mon meilleur ami revenait et entraînait avec lui un million de souvenirs que j'avais dû mettre de côté pour avancer. Je m'attendais à ce qu'il démarre mais il resta là, à fixer son pare-brise. Il ne réfléchissait plus, il cherchait ses mots pour parler d'un sujet qui était épineux pour nous deux. Le soleil s'était couché depuis une dizaine de minutes alors qu'il n'était que 17h, un inconvénient de l'hiver. Cela faisait à peine une heure que nous étions arrivés, une heure que j'avais retrouvé mon confident et j'avais l'impression de ne l'avoir jamais quitté.

-Je crois...Qu'il ne s'est pas passé un jour où je n'ai pas pensé à lui, déclara-t-il d'une voix rendue rauque par l'émotion.

-Notre partenaire. Le petit rusé de la bande. Notre Léo.

-J'ai cru que la douleur se diluerait avec le temps, que cela deviendrait.... Supportable.

-Moi aussi. Je n'ai jamais autant détesté l'idiot qui a inventé cette phrase. Le temps n'arrange rien, rien n'ira jamais mieux.

-C'est bizarre. Je me lève le matin et, par habitude, je regarde mon téléphone. Tu sais? Comme il m'appelait systématiquement à 6h pour me réveiller? Et pourtant, il ne m'a pas appelé. Et je réalise alors qu'il ne m'appellera plus jamais. C'est stupide parce que, même absent, il fait partie de ma vie. Et que, chaque matin, j'attends son coup de fil. Et ça me tue, chaque matin, de réaliser qu'il ne m'appellera plus.

-Je dors encore avec son t-shirt.

-C'est vrai? Il m'a raconté que tu lui piquais toujours ses t-shirt sans jamais lui rendre et qu'il avait fini par devoir en acheter des nouveaux régulièrement. Tu le porte encore?

-Et bien, il devient de plus en plus court et j'ai peur que la machine à laver ne le déchire en deux mais.... Et puis, c'est ridicule dans le fond. Il n'a même plus son odeur.

Le silence regagna l'habitacle. Aucun de nous n'avait pleuré mais nos voix étaient si... Rauque, remplie de mots, de pleurs et de chagrins refoulés. Mes doigts caressaient machinalement le demi-cœur autour de mon cou.

-Tu crois qu'on devrait arrêté de penser à lui? Il est partit après tout, ce n'est pas comme s'il reviendrait.

-Est-ce que tu peux seulement t'en empêché, Élie?

Mon regard resta vague pendant plusieurs minutes. J'avais tout fait pour éloigner les souvenirs de Léo de mon esprit, au quotidien, quitte à abandonner quelqu'une de mes habitudes. J'avais fait ce choix de mon plein grès, j'avais essayé d'effacer toute trace de lui dans ma vie. Et pourtant, il avait fait tellement de chose marquante dans ma vie. Il avait été ma vie. Je plongeais mes iris dans les siennes et vis alors ses yeux noisette noircis par la tristesse. Comme à l'enterrement de ma mère. Il se retenait de pleurer et je sus alors que qu'il avait changé. Peut-être avait-il juste grandi, mûri... Mais en aucun cas le Tyler d'avant n'aurait retenu ses larmes devant moi. Devant les autres, oui, mais jamais devant moi. J'avais toujours été sa privilégiée et j'étais assez égoïste pour ne pas vouloir céder ma place, même après trois ans d'absence.

-C'est bête. J'avais envie de venir te voir, vraiment. Tu ne t'imagines même pas le nombre de fois où je prenais le train, le taxi pendant les vacances pour te retrouver. Et je finissais interminablement par me dégonfler. J'avais juste peur de tout ce que cela entraînerait. De te voir, de te parler. De voir dans quel état je t'avais abandonné.

-Je crois.... Je crois que je suis heureuse que tu sois parti. Je n'aurais probablement pas pu m'en sortir en te voyant toi et pas Léo.

-Et maintenant? Veux-tu que je m'en aille?

-Pour rien au monde, murmurais-je, les yeux dans le vide pour retenir la moindre trace d'émotion. Je détestais pleurer devant les gens.

Tyler le savait, c'est pourquoi sa main quitta le volant pour se placer timidement sur ma cuisse. Je ne pensais même pas à des scénarios étranges comme avec Jason. Parce que Tyler était comme mon frère et que je savais qu'il ne verrait jamais plus loin que cela. Il n'aurait jamais de quiproquo entre nous. Et ça faisait du bien, de ne pas devoir analyser le moindre de ses gestes pour savoir ce qu'il pensait. De ne pas ressentir de gêne ou de malaise lorsqu'il s'approchait de moi. Sa main quitta mon jeans pour courir le long de mon épaule. Son bras entoura mes épaules et il essaya tant bien que mal de me presser contre lui, malgré le frein à main de la voiture et nos ceintures de sécurités.

-On aurait pu être heureux à trois. Nous aurions acheté un appart pour se mettre en collocation. On n'aurait pu manger que des conserves parce que, évidemment, le budget aurait été serré mais tant que l'on était ensemble, on s'en est toujours foutu du reste, pas vrai?

-C'est vrai.... Mais on pourrait être heureux à deux, me répondit-il.

Et il darda ses immenses pupilles chargées d'espoir sur moi. Qu'espérait-il? Que l'on redevienne aussi proche qu'avant? On était déjà sur la bonne voie. Ce ne serait pas facile mais je ferais tout pour retrouver notre complicité. Il dût gémi lorsque l'accoudoir de son siège lui rentra dans les cottes et la tension qui s'était emparé de nous retomba aussitôt.

Je lui souris et il démarra la voiture pour se rendre dans une petite supérette afin de terminer les courses. Je remarquais que Tyler avait toujours les même céréales préférées, la même hantise des légumes et surtout, le même humour avec moi. Ni lui ni moi semblait vraiment à l'aise sous le regard des autres, peut-être avions-nous les même cicatrices? Une pensée incongrue m'envahit. Il fallait que je le raconte à Jason. Mais pourquoi? Pourquoi devais-je lui dire tout ce qui se passait dans ma vie? Je sentais comme..... Un manque? Étais-je sérieusement en manque de lui?!

Son amitié. Son amitié me manquait. Parce que je devais parler de tout....ça, à quelqu'un. Et cela ne pouvait pas être Tyler ou Kinaé. Simplement parce qu'ils étaient concernés.

-On ferait mieux de rentrer.

-Tu as raison.... Je vais passer un coup de fil en rentrant.

-À ton père?

-Non... Non, à un ami.

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Coucou! Un chapitre que beaucoup attendait, je sais xD! Je l'avais promis dans l'après-midi mais ma prof d'anglais nous a collé du vocabulaire supplémentaire et ça m'a pris plus de temps que prévu ^^!

J'espère que les retrouvailles vous ont plu, c'est surtout les révélations dans la voiture qui sont intéressantes pour les petites détectives en herbes!

Gros bisous à toutes!

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