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Une demi-heure plus tard, elle décida de faire une pause et elle s'assit sur la banquette, les coudes posés sur le couvercle du piano. Ennuyée de faire la même chose, elle se dit qu'elle pourrait reprendre le nettoyage plus tard dans la journée. À la place, elle désirait fouiller la pièce et laisser errer sa curiosité. Elle voulait en fait se mettre quelque chose de croustillant sous la dent. Et ce n'était pas en ne faisant rien de concret que son enquête allait avancer. Par conséquent, elle tendit le bras vers l'étagère qui se trouvait accrochée au mur, juste au-dessus du piano, et elle attrapa tous les classeurs, cahiers et pochettes qui s'y trouvaient. Elle posa ensuite le tout à terre et une fois que cela fut fait, elle se demanda si tout cela appartenait à Michael. Elle sourit face à la véritable mine d'or qui s'offrait à elle. Par quoi allait-elle commencer ?
Elle sortit néanmoins de sa bulle quand elle entendit des bruits de pas soudains qui semblaient provenir des escaliers. Comme si quelqu'un montait rapidement les marches de marbre. Aussitôt, Rosalie se raidit. Est-ce que c'était sa mère ? Non, sa mère portait ses chaussures à talons préférées... le bruit aurait été bien différent. De plus, Kristen n'aurait très certainement pas couru. Alors, qui était-ce ?
L'adolescente prit alors son courage à deux mains - et Dieu seul sait qu'il en fallait énormément - avant de se lever et de se diriger vers la porte. Sa main serra fermement la poignée et, hésitante, l'abaissa doucement. La porte s'entrouvrit alors juste assez pour que Rosalie puisse voir ce qu'il se passait. Cependant, il n'y avait personne et sa mère se trouvait encore au rez-de-chaussée. Bizarre, se dit-elle.
Finalement, elle haussa les épaules avant de refermer la porte. Peut-être n'était-ce que son imagination ? Pourtant toujours sceptique, Rosalie retourna s'asseoir au milieu des affaires de Michael étalées sur le sol. Peut-être que c'était lui... Peut-être que le manoir était hanté ?
- Ah, non, Rosalie... tu deviens folle ! Les fantômes, ça n'existe pas ! murmura-t-elle pour elle-même.
Néanmoins, l'adolescente ne put s'empêcher de songer que les voyages dans le temps n'existaient pas non plus aux yeux du monde. Et si, jusqu'à preuve du contraire, c'était réel ; alors les fantômes pouvaient très bien exister sans qu'elle ne le sache.
Un peu nerveuse, elle essaya de retrouver ses esprits. Et pour ce faire, elle décida de se concentrer sur les affaires posées autour d'elle. Par quoi allait-elle commencer ?
D'abord le classeur intitulé « partitions », se dit-elle. C'est le seul qu'elle avait déjà feuilleté. Elle l'ouvrit donc, posa ses doigts sur la première page légèrement jaunie par le temps, et finit par la tourner. Sur la deuxième feuille était organisé un sommaire manuscrit, probablement écrit par Michael. Elle lut les titres qui y étaient nommés et ne put s'empêcher de ressentir de la fierté face au fait qu'elle les connaissait presque tous. L'adolescente devina alors qu'il s'agissait d'un classeur qui répertoriait toutes les reprises qu'il avait faites tout au long de sa courte vie. Parmi elles : Imagine, Let it be, Ain't no sunshine, Heaven, Total Eclipse of the heart, Every breath you take, Mad world... Il y en avait trop pour toutes les nommer. Il y avait aussi les classiques : Rêve d'amour, Clair de Lune, La valse de la Belle au bois dormant, La lettre à Élise, Moonlight Sonata...
Ensuite, elle prit un cahier au hasard. Quand elle l'ouvrit, elle lut le titre inscrit sur la première page : Compositions, Cahier 2. Aussitôt, elle chercha le premier. Et une fois qu'elle l'eut entre ses mains, elle commença à tourner les pages. Elle découvrit alors qu'il s'agissait d'un carnet à l'intérieur duquel il avait l'habitude d'écrire des chansons et des poèmes. Finalement, elle s'arrêta sur quelques phrases qu'il avait écrites, au hasard, semblait-il, au milieu du cahier :
« Intarissable, éternelle, la musique est un art intemporel qui ne meurt jamais.
Et si je vis essentiellement pour elle, alors je suis né pour ne jamais mourir. »
Alors tout s'expliquait. La citation qu'il avait choisie pour accompagner sa photo dans le yearbook de son lycée de l'année 1987 n'exprimait que son amour et sa dévotion pour la musique. Et rien d'autre. Rosalie sourit, se sentant soudain soulagée de savoir que cette citation ne cachait rien d'étrange. Finalement, ce n'était pas un indice, et encore moins une preuve d'une quelconque culpabilité. Au contraire, c'était une sorte d'héritage qu'il laissait derrière lui. Un souvenir aussi précieux qu'un trésor. Né pour ne jamais mourir... S'il savait à quel point il avait eu raison...
Rosalie soupira ensuite en se souvenant des mots de son père... Michael, le coupable ? Non, elle n'y croyait pas. Et plus le temps passait, plus elle en savait davantage à son propos, et plus elle se disait que ce n'était pas lui. Son père avait tort. Michael n'était pas un assassin. Il n'aurait jamais tué sa mère ou bien son père. Au contraire, à ses yeux, il n'était qu'une victime du « drame Roswell ».
Enfin, après avoir regardé succinctement l'intérieur du premier cahier, elle le rangea dans son sac afin de le garder avant de prendre le deuxième. C'est là qu'elle remarqua comme un bout de papier glacé qui dépassait d'une des feuilles de ce dernier à la manière d'un marque-page. Elle l'ouvrit donc à cet endroit précis et découvrit une photographie. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle se rendit compte qu'il s'agissait en fait d'une photo d'elle et de Michael. Une photo qui n'était pas censée exister, une photo qu'ils n'avaient pas encore prise.
Rosalie la détailla un instant, mais n'osa pas l'étudier de trop de peur d'influencer son propre comportement. Elle la retourna alors et s'aperçut qu'elle avait été datée au 1er juillet 1987. C'est à ce moment précis qu'elle réalisa que ce jour allait bientôt arriver. Dans un sourire, Rosalie glissa ensuite la photo à l'endroit où elle l'avait trouvée et s'aperçut que Michael l'avait mise au-dessus de sa composition intitulée « I'll be there » (Je serai là). Après avoir lu le texte, elle s'en trouva touchée. Parce que si cette photo existait, cela voulait dire que l'adolescente avait eu un impact assez important dans la vie du garçon. En d'autres mots, cela signifiait qu'elle comptait pour lui autant qu'il comptait pour elle. Si bien qu'une phrase avait été soulignée comme si elle lui était destinée :
« I'm so glad that I found you »
(Je suis si heureux de t'avoir rencontrée)
*
Heeeey ! Je suis hyper ravie de vous publier ce chapitre ! J'adore quand les liens entre Michael et Rosalie apparaissent forts et puissants ! (malgré les décennies qui les séparent en réalité haha)
J'espère que vous avez aimé ! Je vous publie la suite très bientôt !
Je vous embrasse ! ♥
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