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19

Le lendemain matin, après une mauvaise et courte nuit qui n'avait fait que torturer davantage son esprit fatigué, Rosalie descendit dans la cuisine pour y prendre son petit-déjeuner comme elle avait l'habitude de le faire en chaque début de journée. Elle pénétra alors dans la pièce sans ses chaussons, les ayant égarés, et voyant que son père se trouvait déjà là, pensa qu'il allait lui faire une remarque sur le fait qu'elle était à pieds nus. C'est vrai, il lui faisait souvent la morale à ce propos, comme si le carrelage froid de la cuisine était capable de lui brûler la peau. D'accord, il était froid, surtout au sortir du lit, mais Rosalie n'y prêtait que trop rarement attention. Elle n'y voyait aucun problème.

Cependant, contrairement à ce qu'elle avait redouté jusqu'alors, son paternel ne lui fit aucune remarque. En fait, la mine tout aussi fatiguée que celle de l'adolescente, il buvait son café avec lenteur, comme s'il essayait de retarder le moment où il devrait partir travailler. Il portait en effet son habituel uniforme de shérif, d'une couleur issue d'un mélange entre le gris foncé et le marron. Et Rosalie savait pertinemment que cette tenue signifiait qu'il allait bientôt partir travailler.

L'adolescente le salua avec un grand sourire et s'installa en face de lui une fois avoir rempli son bol de céréales. Puis, encore fatiguée, ne put s'empêcher d'émettre un léger bâillement. Puis, très rapidement, Bradley Moore lança la discussion :

— Et tes chaussons, ils sont où ?

Bon sang ! Comment a-t-il deviné ?

— À mes pieds ? mentit Rosalie tout en sachant que c'était perdu d'avance.

— Je sais très bien que c'est faux. Ils sont en dessous du canapé.

Quoi ? En dessous du canapé ? Immédiatement, elle se dit que c'était l'œuvre de son petit frère.

— Argh, rouspéta-t-elle, encore Danny !

— Tu les laisses toujours traîner en même temps, lui fit remarquer son père.

Rosalie voulut soupirer, mais se retint. Son père avait raison et elle ne pouvait pas le contredire.

— Sinon, comment avance ton enquête ?

— Ça avance assez lentement pour l'instant, avoua-t-elle d'abord. C'est assez dur de trouver des indices ou bien des pistes à suivre... Je n'arrive pas à comprendre l'affaire.

Rosalie releva la tête pour ancrer ses yeux chocolat dans ceux de son père. Et ce faisant, elle se demanda si elle devait faire part de ses suppositions. Peut-être qu'il pouvait l'aider et l'aiguiller un peu.

— Tu sais ce que j'ai toujours pensé ?

L'adolescente secoua la tête. Non, elle ne savait pas.

— C'est que le fils – Michael, je crois ? – n'a pas disparu. Pour moi, il s'est enfui.

Elle y avait déjà songé aussi, mais c'était une hypothèse qu'elle avait rapidement écartée.

— Mais pourquoi il se serait enfui ?

Ça n'avait aucun sens.

— Pourquoi à ton avis ?

Parce qu'il était coupable et qu'il ne voulait pas être retrouvé...

— Il aurait tué ses deux parents ? suggéra Rosalie sans se détacher de son habituel scepticisme. Mais... comment ? Jonathan Roswell a été retrouvé pendu...

Les sourcils froncés, elle tentait de comprendre. Néanmoins, elle avait beaucoup de mal à croire en la théorie de son père. Elle n'arrivait pas à s'imaginer Michael, celui qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises, tuer sa mère et son père. Pour elle, il ne pouvait pas être le coupable. D'autant plus que Jonathan s'était suicidé. Ça n'était pas possible. Ça n'avait pas de sens. Mais si son père en était persuadé... peut-être que c'était vrai ?

— Oui, le suicide... C'est ce qui m'amène à la deuxième partie de ma théorie, continua son père. Peut-être que Jonathan a découvert le corps de sa femme et peut-être que ça l'a complètement retourné. Tu sais, découvrir le corps sans vie de quelqu'un peut changer la vie d'un homme – surtout s'il s'agit de quelqu'un qu'il aime. Alors, trop bouleversé, il a décidé de mettre fin à ses jours. Ce ne serait pas la première fois que ça arrive, tu sais.

— Mais pourquoi Michael aurait-il tué sa mère ? Ils semblent proches pourtant...

Sur ces mots, le shérif haussa un sourcil et interrogea Rosalie du regard. Oups. Elle avait parlé comme si elle les avait réellement connus. Pire, elle avait parlé au présent. Comme si Michael était encore là. Et même si c'était vrai, même si elle pouvait réellement parler de la famille Roswell au présent, Bradley ne devait pas savoir que sa fille avait le pouvoir de voyager dans le temps. Ainsi, l'adolescente se sentit obligée d'ajouter :

— C'est ce que j'ai cru lire dans les archives. Il y a étonnamment beaucoup d'articles à propos d'eux... Tu ne les connaissais pas, toi ? Tu avais quel âge quand c'est arrivé ?

Elle fit le calcul dans sa tête. Son père était né en juin 1974, ce qui signifiait...

— J'avais treize ans seulement. Je n'ai entendu parler des Roswell qu'en faisant construire la maison ici.

C'était il y a un peu plus de dix-sept ans, après la naissance de Rosalie.

— Quand je me suis intéressé à l'affaire, elle était déjà classée dans les « non résolues » et pas moyen d'en savoir plus que ça. À moins d'aller la déclassifier moi-même.

Sur ces mots, ses lèvres se courbèrent afin de former un léger rictus. Ce sourire en coin que l'adolescente connaissait si bien. Un sourire complice, en somme. Et puis, il tendit une pochette faite de papier beige à Rosalie, celle qu'il avait jusque-là gardée sous le coude.

— Tiens, lui dit-il.

L'adolescente hésita d'abord à la prendre, se demandant ce que ça pouvait bien être. Puis, lentement, son cerveau parût remettre les pièces du puzzle en place.

— Ne me dis pas que c'est le dossier de l'affaire Roswell ?! s'enquit-elle avec une pointe d'excitation dans la voix.

— Il est à toi durant tout le temps que prend ton enquête. Tout ce que je te demande, c'est de ne rien perdre et de ne pas le laisser traîner partout. Sinon, c'est moi qui vais avoir des ennuis au boulot. Et si j'ai des ennuis, t'en auras aussi.

— C'est génial ! T'es le meilleur papa du monde ! s'exclama Rosalie, extrêmement reconnaissante de tout ce que faisait son père pour l'aider.

Quand finalement Rosalie se leva pour remonter dans sa chambre, son père l'arrêta dans son élan :

— Au fait, pour tes chaussons, c'était moi.

L'adolescente ne put réprimer un sourire amusé : son père, quel farceur !

L'après-midi, Rosalie accompagna une nouvelle fois sa mère au manoir afin de continuer les rangements. Pour l'occasion, elle avait pris son sac en bandoulière afin de récupérer des choses si elle en éprouvait la nécessité. Et tandis qu'elle approchait des grilles, elle se mit à espérer se retrouver en 1987. Cependant, quelle ne fut pas sa déception lorsqu'elle se rendit compte qu'elle se trouvait encore dans le présent après avoir passé le portail et la porte d'entrée. Et à l'intérieur, rien ne se produisit non plus. Aucun vertige. Aucune décharge. Rien. Rosalie était déçue. Elle aurait voulu revoir Michael aujourd'hui, lui parler, apprendre à le connaître davantage. Si bien qu'elle réalisa qu'elle commençait déjà à s'attacher à lui. Non, Rosalie... Ce n'est pas le bon plan. Pas du tout... Tu n'as pas le droit de t'attacher à lui. Parce que ça ne durera pas et tu le sais très bien.

— Je vais m'occuper de l'étage, hein, maman ! la prévint l'adolescente avant de commencer à gravir les marches de l'escalier.

Elle se disait qu'il valait mieux être éloignée de sa mère et se trouver dans un autre coin de la propriété si jamais elle venait à atterrir en 1987 par mégarde – ce qu'elle ne souhaitait plus désormais qu'elle se trouvait à l'intérieur du manoir. En effet, elle se souvenait de la catastrophe de la première fois, quand Michael l'avait surprise dans la salle de musique, et ne voulait pas le moins du monde revivre une telle situation. Encore aujourd'hui, elle ne savait toujours pas trouver une explication rationnelle à délivrer au garçon à propos de cet incident. Tant pis, se dit-elle, il devra se contenter d'un mystère supplémentaire.

Quand elle arriva sur le palier du haut, elle n'hésita pas une seule seconde. Elle savait exactement où elle souhaitait aller. Ainsi, ses pieds la guidèrent directement vers la salle de musique. Là où tout avait commencé. Tout d'abord, elle s'était imaginé se rendre dans la chambre de Michael, mais au fond d'elle, elle savait qu'elle n'était pas prête. Pas encore. Alors elle préférait largement fouiller la pièce où se situait le piano. Parce qu'en effet, une chambre était un endroit personnel. C'était un refuge, celui de Michael. Et entrer dans cette pièce sans lui, c'était comme admettre qu'il n'était plus là. Qu'il était mort. Et ça, elle se refusait de le faire.

Quand Rosalie ouvrit la porte et qu'elle aperçut le piano – ce même piano devant lequel elle s'était installée, Michael à ses côtés –, elle se sentit nostalgique. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se sentit soudain triste. Peut-être que c'était dû au fait que désormais, il était lié à un souvenir qu'elle partageait avec le garçon. À ce jour, ce n'était plus un quelconque instrument. Non, c'était son piano à lui. Et ça semblait tout changer.

L'adolescente s'avança alors lentement vers l'instrument pour enlever définitivement le drap qui le recouvrait. Enfin mis à nu, elle l'admira quelques secondes avant de se décider à le nettoyer. Elle sortit donc de son sac tout le matériel nécessaire et se mit au travail.

C'était comme le faire revivre. 

*

On va enfin en apprendre davantage sur l'affaire Roswell ! 

Il faut dire merci au papounet de Rosalie ! 

Haha ! J'espère que vous aimez toujours ! Vous êtes fantastiques :D ♥

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