La semaine était enfin terminée et le week-end pouvait commencer. Les quatre jeunes avaient donc profité que tous soient en congé pour partir en montagne ce jour-là. Jilian se préparait dans sa chambre, son frère jumeau en hautparleur. Elle lui avait très peu parlé depuis quelques jours et ce dernier lui manquait énormément . Et, alors qu'elle s'attachait les cheveux en une queue haute, Arthur se plaignait de leur frère ainé.

- Il n'est toujours pas rentré ? S'enquit Jilian.

- Non...soupira son frère. Cela fait trois jours et il n'a même plus le kot qu'oncle Jaime lui avait payé.

Michael avait toujours été l'électron libre de la famille. Le jeune homme de 24 ans faisait jusqu'ici des études de commerce à Paris et avait bénéficié de l'aide plus que généreuse de leur oncle paternel. Mais il en avait décidé autrement, puisque depuis quelques jours, il avait quitté l'université sans totalement se désinscrire, vendu son kot et retourné dans la maison familiale pour disparaitre à nouveau. Arthur, qui vivait encore chez son père, était seul à devoir gérer, et cela fit culpabiliser Jilian qui s'en voulait de le laisser seul ainsi.

1 Il finira bien par réapparaitre, c'est toujours ainsi qu'il vit.

- Tu as raison ! S'il réapparait, je te le dirai. Pour l'instant, va profiter de ton tour en montagne, même si tu es une très mauvaise grimpeuse !

Jilian qui mettait son mini-short sortit de la salle de bain, dans laquelle il séchait, avant de crier à la protestation.

- Amuses-toi bien Jil', je dois y aller, mon cours va reprendre.

- D'accord. Adios Amigo !

Sur ce, Arthur raccrocha et Jilian enfila ses chaussures de marches, qu'elle avait heureusement emmené avec elle. La jeune femme rejoint ensuite les trois autres, déjà présent devant la jeep blanche de Mateo. Ce dernier était d'ailleurs posé contre tandis que Paolindra montrait quelque chose à Tom sur une carte, surement le chemin qu'il allait faire aujourd'hui.

- Ah ! Voilà, Jilian ! S'exclama Mateo.

La jeune fille reçue alors l'attention des trois ainsi que leur sourire. Celui de Tom était plus réservé mais semblait plus sincère. Jilian les salua puis monta dans la voiture, les imitant.

- Attention les gars, parce que Pao' nous a préparé un trajet...qui tue !

L'italienne qui était côté passager se retourna pour regarder les deux continentaux avant de leur sourire.

- Ils sont bien équipés, ca devrait aller !

Sur ce, la blonde se remit correctement tandis que Tom souffla à l'oreille de Jilian.

- Toi aussi tu sens qu'on aura peu de moments de répit ?

- Estimons-nous heureux de devoir manger à midi, le rejoint-elle.

- Nous aurons une pause tu crois ?

- Ou alors, elle nous fera manger en marchant !

Tom et Jilian s'échangèrent un regard avant de rire discrètement et de garder leur sourire amusé, et légèrement moqueur, sur le visage. Mateo commença à monter jusqu'au sommet lorsqu'un parking se dessina à leur droite, mais ce dernier emprunta une petite route qui se rétrécissait de plus en plus.

- Tu es sûr qu'on peut aller là ? Posa alors Tom qui voyait des panneaux indiquant diverses chutes de rochers, des interdictions de toutes sortes.

- Y a un endroit pour se garer plus haut. La plupart des voitures ne peuvent pas y arriver. Fais-moi confiance.

En effet, un petit parking, de quelques places seulement se trouvait à la fin du chemin. Seulement une voiture y était garée tandis que Mateo se parka à son tour. Une fois cela fait, les quatre marcheurs se mirent directement en route. La montée du début fut relativement simple, il suffisait simplement de suivre un chemin qui tournoyait. La difficulté arriva lorsque Paolindra emprunta un petit sentier plus raide qui menait dans la forêt qui habillait la montagne. Certains chemins étaient si pentus et les cailloux si grands, qu'ils durent s'aider mutuellement entre eux, ou en s'accrochant à des arbres ou pierres.

Mateo et son copine étant généralement devant, Tom marchait souvent à côté de Jilian et l'aidait par moment à gravir les obstacles en lui tendant sa main. La jeune femme lui souriait de gratitude et acceptait volontiers son aide. Là, elle fut devant les autres et devait monter un escalier en pierre, où la moitié d'une chaussure ne passait même pas. Un oiseau s'envolant dans les airs au-dessus d'elle la fit quelque peu perdre l'équilibre. Elle sentit alors une main se poser sur le bas de son dos afin de la remettre droite.

- Merci, souffla Jilian à l'intention de Tom en se retournant légèrement.

Elle finit bien vite son ascension et attendit les autres. Paolindra arriva essoufflée et proposa de faire une pause, au soulagement de tous. Jilian sortit sa bouteille d'eau et but une gorgée qui lui fit plus de bien que prévu. Malgré le fait que la chaleur avait légèrement diminué et que la forêt offrait souvent des zones d'ombres, l'eau la rafraîchit de façon agréable.

- Alors, dites-nous, comment vous êtes-vous rencontrés ? Posa Tom assit sur une pierre tandis que les deux filles étaient assises sur des racines et Mateo, accroupis par terre à refaire son lacet.

- Au restaurant, répondit Paolindra. J'étais en retard pour rencontrer mon maître de formation.

- Je me souviens que tu étais arrivée sans chaussure, ajouta Mateo.

Le jeune italien se leva pour se poster à côté de sa chère et tendre, puis posa sa main sur son épaule.

- C'est vrai ! Rit cette dernière. J'étais tellement intimidée par ce mâle qui faisait tomber toutes les filles que je n'avais même pas remarqué.

- Et pourtant, je n'avais dieu que pour toi !

Sur ce, Mateo se pencha pour l'embrasser sous le regard presque rêveur de Jilian. Tom, quant à lui les regarda, quelque peu attendri avant de tourner son regard vers Jilian. Il regarda un moment cette dernière sans craindre que quelqu'un le surprenne. Elle était belle ainsi, à la lumière du soleil qui se reflétait dans ses cheveux et son air serein mais rêveur qui faisait briller ses yeux. Lorsque Jilian se retourna pour le regarder à son tour, il ne détourna pas les yeux et lui sourit faiblement.

- Et toi alors, Peter ? Posa Mateo.

- Pardon ?

- Est-ce-qu'une anglaise t'attend en Angleterre ?

Paolindra se redressa, visiblement intéressée de la réponse. Jilian, elle aussi, se surprit à vouloir entendre la réponse mais avec une toute autre sensation que son amie italienne. Étrangement, elle appréhendait comme désirait la réponse.

- Hum non, répondit le jeune acteur. J'ai bien ma mère qui m'attend oui...et peut-être ma chienne, ajouta-t-il en plaisantant faisant sourire la galerie.

- Ne t'en fais pas ! Tu trouveras surement une italienne ! Beau comme tu es, hein, Jilian ?

Jilian qui observait Tom sursauta légèrement avant de se retourner vers l'italien.

- Ça ne fait aucun doute, répondit-elle d'un sourire absent.

- Bon aller ! Je propose qu'on redescende à la voiture, on a assez marché ! Se leva Paolindra.

En effet, cela n'en avait peut-être pas l'air, mais les quatre amis avaient marché toute la journée, s'arrêtant que rarement. Lors de la pause dîner, ils avaient écouté de la musique tout en discutant de leur vie respective, en apprenant plus sur chacun. Tom avait su habilement éviter les questions sur sa profession ou ses études pour éviter de mentir. Seule Jilian, dans le secret, l'avait perçue et avait été impressionné par ses talents d'improvisations. Maintenant, même le soleil commençait à descendre et le chemin du retour était presqu'aussi long que celui de l'allée. Tout cela avait pris des proportions que ni Jilian ni Tom n'auraient pu imaginer. Et ils étaient loin de leur surprise puisque quand ils arrivèrent enfin à la voiture, une autre surprise les attendait.

- Aller, retour casa ! Fit Mateo en mettant le moteur.

Les trois autres firent un cri de joie et la voiture démarra. Seulement, cette dernière ne fit même pas un demi-kilomètre qu'elle s'arrêta.

- Qu'est-ce-qu'il se passe ? Posa Jilian.

- Hum...vous voulez savoir un truc marrant ? Lui répondit Mateo en grimaçant et se massant la nuque après avoir regardé son écran.

- Quoi ?

- Je n'ai plus d'essence...et...hum... le service de remorquage du village est en vacances.

- Que va-t-on faire alors ? Lui posa Paolindra.

Mateo se retourna vers les deux autres passagers qui attendaient également sa réponse.

- On va dormir à l'auberge du sommet, répondit-il déclenchant un soupire de mécontentement et d'épuisement des trois autres.

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Chapitre un peu plus long! C'est rare que j'en écrive des aussi longs, j'espère que cela ne vous aura pas gêné ;)

Source photo: moi