Les orages et les tempêtes italiens étaient réputés dans le pays. Alors, quand un touriste voyait du soleil et de la forte chaleur, il se réjouissait ou se plaignait sans significations derrière. Les italiens, eux, savaient que généralement, cela annonçait un bel orage. Le village de Kaleo avait échappé aux plus terribles maritimes qu'avaient connus l'Italie grâce à son renforcement dans la terre mais avait tout de même souffert durant certains. Aussi, quand Donatelo arriva avec la nouvelle d'un orage dans la semaine, ce fut l'un des rares moments où Rosita perdit son sourire et fit sortir ses rides d'inquiétude. La patronne s'absenta d'ailleurs toute la matinée, surement pour prendre des mesures avec les villages et villes voisines.

- Et, Mateo ! L'intercepta Jilian. Qu'est-ce-qu'il se passe ? Posa-t-elle ensuite, n'ayant pas suivis.

- Mon père a eu un avertissement d'un orage, voir d'une tempête imminente.

- Et c'est grave ?

Jilian ne s'y connaissait pas en orage ni en navigation, ni même si un orage était d'office destructeur. Mais à voir le regard du jeune italien, elle sut que sa question était plus rhétorique qu'autre chose.

- Nous avons une forte chaleur depuis quelques semaines...Je ne le sens pas, Jil'.

Cette dernière grimaça puis lorsque Mateo reprit son service et dégagea la vue qu'elle avait sur les côtés du port grâce aux grandes fenêtres, elle y remarqua monsieur Baglioni, un vieil octogénaire qui semblait à nouveau perdu. C'était un petit homme, de 86 ans qui n'avait plus trop toute sa tête et à qui il arrivait de se perdre dans le village alors qu'il y avait grandi. Cela peina quelque peu Jilian mais la jeune fille lui souriait toujours lorsqu'il venait au restaurant. Cette fois-ci, elle sortit elle-même afin d'aller l'aider à s'assoir.

- Bonjour monsieur Baglioni, le salua-t-elle doucement et en italien pour ne pas l'effrayer.

Le petit homme releva la tête et lui adressa un regard perdu mais se laissa faire lorsque Jilian l'aida à s'assoir sur le banc non loin d'eux ayant vu sur la mer.

- C'est vous Rosita ? Vous faites bien jeune aujourd'hui ! S'exclama-t-il.

- Non, monsieur, c'est Jilian. Du restaurant.

- Jilian ? Répéta-t-il une fois assit, sa cane en main. Oh oui, la jolie serveuse qui m'a servi hier ? Celle avec le joli accent ?

Jilian acquiesça en lui souriant, ne s'éloignant pas encore de lui.

- Dites, j'ai entendu dire qu'il y allait avoir un orage, c'est vrai ? Posa-t-il ensuite.

- Rien d'alarmant, je vous rassure, ne vous en faites pas, mentit-elle légèrement pour ne pas inquiéter le petit homme déjà visiblement troublé.

- Oh, bien, bien.

- Avez-vous besoin de quelque chose, monsieur Baglioni ?

- Non, non, ca va, répondit-il avec un signe de main. Ne vous occupez pas d'un vieux crouton comme moi, vivez, jeunesse.

Jilian rit face à ce ton d'humour puis fit demi-tour. La jeune brune croisa au passage le regard de Tom à qui elle rendit son sourire avant de se remettre au travail. Les deux jeunes gens avaient passé un peu plus de temps ensemble depuis quelques jours et s'étaient trouvés de nombreux points commun, comme le goût pour le voyage et l'aventure, le fait de simplement suivre sa vie ou encore le fait d'adorer les chiens. Tom lui avait parlé du sien, quant à Jilian, elle avait mentionné son travail de bénévole dans un refuge. Le jeune acteur lui avait révélé ses « talents » physiques et lui avait même dit qu'il lui apprendrait à surfer lors d'un de ses jours de congés. Cela, la française en douta mais elle avait apprécié la proposition.

Par ailleurs, il l'avait surpris. Non pas que Jilian avait les dizaines de stéréotypes que l'on pourrait imaginer sur les acteurs, mais parce qu'elle aurait pensé qu'il se renfermerait sur lui-même, pour vivre sa vie d'autonomie, tel un solitaire. Mais au contraire, elle l'avait vu à plusieurs reprises jouer au foot avec des gamins, aider une femme avec ses trois enfants à trouver son chemin, discuter quelques moments avec des clients, et ce n'étaient que les courts exemples qu'elle avait appréciés tout particulièrement.

Tom avait également été agréablement surpris par cette jeune femme dynamique et la tête remplie de rêve. Ils étaient jeunes, et pourtant, ils semblaient déjà avoir vécu tant de choses, bonnes, comme mauvaises. Le jeune anglais n'était pas de nature à se confier aussi ouvertement avec quelqu'un mais avec Jilian, elle semblait le comprendre étrangement bien. Quoiqu'il en soit, Tom avait trouvé à Kaleo des gens tout à fait charmants, avec qui il s'entendit tout de suite bien. Giovani en était un exemple, malgré le fait qu'il ait failli le clouer un clou dans la main. Il sourit donc à Jilian lorsqu'elle passa à côté du port pour retourner travailler. Le vieux marin en avait profité pour lui lancer un clin d'œil qui l'avait déstabilisé quelques secondes avant qu'il ne comprenne et ne lève les yeux au ciel.

Les cloches venaient de sonner cinq heures lorsque Jilian servit son énième client et que Mateo lui fit signe de le suivre. Ce dernier étant aussi en service, la jeune femme trouva cela intriguant puis inquiétant, en se souvenant de la menace de l'orage. Mais une fois la porte de service passée et la vue de Paolindra devant le restaurant, Jilian s'enleva cette idée de la tête.

- Hola, la salua la blonde aux cheveux court et au corps injustement bien sculpté.

- Salut.

- Désolé de t'avoir dérangé, mais on avait une proposition à te faire et comme je dois aller acheter mon sac et mes chaussures aujourd'hui, je devais te demander maintenant, parce qu'après, il sera trop tard et on ne t'aurait pas proposé, et je me serai senti coupable, car tu es une chouette fille et...

- Chérie, si tu allais à l'essentiel, l'interrompit gentiment Mateo.

S'il y avait bien une chose que Jilian avait constaté, dans les rares moments qu'elle avait passé avec l'italienne, c'était que cette dernière avait la fâcheuse à tourner autour du pot.

- Oui, pardon, s'excusa-t-elle d'un joli sourire. On part en montagne dans quelques jours, ca te dirait de nous accompagner ?

- En montagne ? Répéta stupidement Jilian.

- Marcher en montagne, ca te dit ?

Jilian adorait marcher, cela était un fait puisqu'elle passait tous ses week-ends ou jours de congés de sa mère à marcher avec elle. Ce qui la dérangeait plus, c'était de tenir la chandelle mais cela elle s'en accommoderait bien, après tout, elle l'avait déjà fait dans le passé.

- Bien sur, pourquoi pas, répondit-elle.

- Super ! S'enthousiasma Paolindra.

La jeune femme allait faire demi-tour lorsque Tom passa, précédemment Hadrien, plusieurs cordes sur le dos. Ces derniers se rendaient au village.

- Oh, Peter ! L'intercepta cette dernière. Un tour en montagne, ca te dit ?

- Ne te sens pas oublié, vieux, elle aime juste la compagnie, s'expliqua Mateo, amusé par l'attitude de sa petite amie.

- Jilian vient, accompagne-la, pour ne pas qu'elle tienne ...comment vous dites ? Tenir le flambeau ?

Tom eut très peu de temps pour réagir entre ces trois répliques. Le jeune homme regarda Jilian qui semblait également amusée mais avait un air d'impatience dans le regard.

- Si c'est pour éviter à Jilian des moments gênants...commença-t-il. Je viendrai, oui, tenez-moi au courant du jour !

Sur ce, le jeune acteur sourit au trois avant de s'encourir rattraper Hadrien. Jilian le suivit du regard, tandis que les deux tourtereaux étaient déjà partis, sans prévenir, ou ne les avait-elle tout simplement pas entendu. Le fait qu'il vienne avait ajouter un côté impatient à cette expédition en montagne. Le fait qu'ils seraient une journée entière, en pleine montagne, à quatre, leur permettrait de mieux se connaitre entre eux, sans que la pression du travail ne vienne interférer. De plus, la jeune fille avait vraiment envie de continuer à apprendre à le connaitre, lui.

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Nouveau chapitre !

Que pensez-vous des personnages jusqu'à présent. Tom et Jilian?

Par ailleurs, je tiens à m'excuser de ne pas publier régulièrement mais j'ai une bonne excuse (ou pas).
Pour qui aime l'univers Marvel, je publierai ce week-end ma nouvelle fiction Marvel, tournant autour de Spider-Man et Iron Man. J'espère vous y voir nombreux :*

Source photo: Moi