Le costume que j'avais choisis était toujours aussi belle. Je l'enfilai, ajoutant un collant noir et des bottines de la même couleur. Je me maquillai, plus que d'habitude. Après avoir raté trois fois mon trait de liner, je me dirigeai vers le miroir. La dite robe était plus courte que ce que je pensais, m'arrivant au dessus du genou. Je défis doucement mon chignon, tandis que mes cheveux tombèrent sur mes épaules, naturellement bouclés. Leur côté brun allait étonnamment bien avec mes lèvres, maintenant rouge vives. Je plaçai finalement le masque blanc sur mes yeux. Le trait de liner que j'avais mis un quart d'heure à dessiner se voyant à peine, à mon plus grand malheur.

- Et bah !

Je me tournai brusquement, et tombai sur Lee, un sac en carton dans la main. Elle entra dans la pièce, poussant la porte avec son pied, tandis qu'elle me détailla de la tête au pied.

- Dis donc, c'est pas de la rigolade, t'as géré.

Je la remerciai maladroitement.

- Bon, ça commence quand, ton truc ?

- Hum, je regardai ma montre, dans vingt minutes.

- Alors dans trente minutes pour toi. Une entrée en scène digne de ce nom est imposée, répliqua-t-elle d'un air sérieux.

- Et je fais quoi pendant ces trente minutes ?

Elle leva son sachet.

- J'en ai pris deux.

Je ris, en enlevant mon masque.

- Même pas en rêve, je n'aime pas la bière.

Elle se leva et s'avança vers moi.

- T'as déjà goûté, au moins ?

Je mentis en acquiesçant.

- Très bien, mais tu rate quelque chose. J'aurais essayé.

Elle posa le sachet en carton sur sa table de nuit et s'affala sur son lit.

- J'ai un Uno, si tu veux.

Elle tourna lentement la tête vers moi.

- Un Uno, sérieusement ? Tu penses vraiment que je vais faire un Uno ?

Je ne répondis pas.

- Bah t'as totalement raison. Apporte ton Uno.

Je ris à sa réaction et sortis le fameux jeu. On s'installa sur le sol, et tandis que Lee ouvrit une des bières, je distribuai le jeu.

Les trente minutes passées, Lee me laissa finalement partir. J'avais une boule au ventre qui ne cessait d'enfler, et mes cheveux ne cessaient de chatouiller mon cou, ce qui était très désagréable. Mais ma voisine m'avait interdit de les rattacher. Alors je tiendrais ma promesse. Je traversai l'auberge, jusqu'à la salle indiquée. On pouvait entendre la musique de l'extérieur. Je poussai doucement la porte, et la soirée commença.