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Chapitre 30 quatre cobras en colère


Liquéfiée, Mélia n'essayait même pas de se dégager ! Sa grand-mère avait pourtant tenté de la prévenir ! Elle ne devait faire confiance à personne. Les Indesiratas avaient parlé d'un couple qui devait les rejoindre ! Et elle, elle s'était jetée dans leurs bras !

— Et bien ma belle ! Tu as l'air aussi sidéré que ta grand-mère, quand elle s'est rendu compte que j'étais une Nigrefac, se moqua Millie. Elle aussi s'est jetée vers moi, pour me protéger soi-disant d'hommes et de femmes nuisibles ! Et hop ! Je l'ai cueillie comme ça ! Alors que les autres imbéciles essayaient de la déloger depuis une bonne heure !

— Pourquoi ? osa Mélia. Pourquoi vous faites ça ?

— Tiens, c'est exactement ce que m'a demandé cette pauvre cloche de Rinata ! Elle croyait me connaître alors que l'on ne s'était pas vue depuis des années ! Les gens changent, se transforment, rencontrent l'Amour ! Hein, mon Didi ?

— Moui, ma Mimie d'amour !

Le petit homme lui envoya une brassée de bisous alors qu'il resserrait son emprise sur le bras de Mélia. Ce geste réveilla la combativité de la jeune Ether qui se mit à se trémousser et à donner des coups de pied dans tous les sens.

— Aïe ! La garce, en plein dans mes bijoux de famille ! couina Drid en serrant les dents.

— Oh ! Non ! Tu ne vas pas casser mon Didi toi ! Tu vas voir, je vais te calmer, le temps de voir les autres rappliquer !

Alors Millie Johnson ou plutôt Millie Mansar, comme l'avait compris trop tard Mélia, se plaça face à la jeune fille pendant que son mari la ceinturait. La Nigrefac prit trois inspirations et arrondit ses lèvres sur un « o » moqueur. Mélia paniqua quand elle comprit que la Nigrefac lui aspirait l'air contenu dans ses poumons. En quelques secondes, elle fut vidée de son oxygène alors que le bout de femme se gaussait en exhibant une poitrine gonflée de l'air volé. Comme un poisson sorti de son eau, Mélia roulait des yeux terrifiés, ouvrait et fermait la bouche sans bruit tandis que ses jambes la lâchaient.

Enfin, Millie cessa son supplice et Mélia respira à grand bruit !

— Alors, ça calme, hein ! Et j'ai encore plein de petits jeux comme ça en réserve si tu t'ennuies en attendant les autres ! Tu veux ?

— Réponds, fillette, quand ma dame te cause, sinon c'est moi qui vais te faire une démonstration de mes talents ! s'énerva Drid. Et sache que je suis plus vieux dans le métier donc plus performant quoique ma Millie m'épate de jour en jour !

— Oh ! Merci mon Didi ! C'est vrai que je performe, je trouve ! Alors Mélia, faut-il encore que je m'entraîne sur toi ou tu te tiens tranquille ?

— Tranquille ! souffla la jeune fille à bout de souffle.

— Bien ! Tiens, je crois les apercevoir là-bas au fond ! Regarde-moi ça ! Ça fait une belle troupe !

En effet, un groupe en formation en V, tel un vol d'oies sauvages, venait à leur rencontre. Au centre, le Dux, couvert d'un long manteau gris dont les pans s'écartaient comme lors des duels de westerns. À sa droite, Jason Le Tallec, droit et altier, accompagné de ses trois fils. À sa gauche, Luc Porrexi, Laëtitia Yessel en combinaison moulante rouge, et sans doute, le fameux Teti, un jeune homme mince et athlétique.

Les Mansar exhibaient fièrement Mélia devant eux. Et là-bas, Dux fut le premier à réagir avec un cri de victoire. Mélia ne voyait pas d'échappatoire. Ils étaient trop nombreux, trop forts. Sa grand-mère allait mourir et les Indésiratas arracheraient son Ingéni. Qu'en feraient-ils ? Elle s'en moquait.

C'est alors que Drid émit un drôle de gargouillis et lâcha Mélia. Millie se plia en deux en hurlant. Interloquée, Mélia ne profita pas de l'aubaine pour s'échapper. Elle fixait ses tortionnaires qui se tortillaient au sol, de manière incompréhensible. Alors deux personnes surgirent de derrière les blocs de grès et saisirent chacune une main de la jeune fille qui se laissa tracter et n'opposa aucune résistance. Elle fut traînée ainsi sur une dizaine de mètres. Leur cavalcade s'arrêta derrière un haut mur.

— Ça va, sœurette ? s'inquiéta le garçon en réajustant la mèche qui lui cachait son œil vert pétillant de malice. Elle a l'air complètement sonnée, dit-il en s'adressant cette fois à la petite rousse qui l'accompagnait.

— Thys ? Mélanie ? s'étrangla Mélia. Mais qu'est-ce que vous faites là ? Vous n'êtes pas là ! Vous n'êtes pas en Bolivie !

— Merci pour l'accueil ! Ça fait quatre heures que nous sommes en territoire bolivien et j'ai un énorme mal de crâne alors arrête de hurler, s'il te plaît !

— Je n'y crois pas ! Ce n'est pas possible ! Vous m'avez sauvée.

— Momentanément sauvée ! Et si vous continuez à discuter, on va se retrouver tous les trois dans les griffes des Indésiratas ! fit remarquer Mélanie aux aguets.

La petite avait pris énormément de maturité depuis le décès de sa mère. Élève modèle lors de son cycle des apprentissages, la benjamine des Prudens avait toujours eu le sens des priorités.

— Mélanie ! Thys ! C'est incroyable, répéta Mélia en état de choc.

— Allez, Mèl, ressaisis-toi, car il va y avoir du grabuge ! Nous sommes moins nombreux qu'eux ! Téodor et Anastasia ont immobilisé les deux qui te tenaient, mais il reste tous les autres ! Le Maître Arcan nous a dit de t'emmener vers le nœud tellurique qu'il a repéré pour rejoindre l'Ethérie. Viens ! Suis-nous !

— Mais ils vont se faire massacre tous les deux !

— Ils ne sont pas seuls, Térence Plomb, Damien et Blandine les accompagnent. Allez, viens ! Téodor m'a indiqué une ouverture pour l'Ethérie, c'est vers la porte de la Lune. On a fait du repérage avant.

— Non Thys ! Il faut aller chercher Mamina ! On ne peut pas la laisser là !

— Mais... Tu sais où elle est ?

— Oui, j'y suis allée lors d'un bond spatio-temporel ! Elle est dans une maison aux murs bleus, à côté d'une église.

— Mais ça peut être n'importe où, ça !

— Non, c'est dans le village là-bas, je l'ai survolé. Je le sais ! s'impatienta Mélia.

— Ah ! Bon... Alors, allons-y ! décida Thys après quelques secondes de silence durant lesquelles il imagina la colère de Téodor s'il ne suivait pas les plans que celui-ci lui avait dictés et rabâchés avant de l'envoyer dans cette mission. Mélanie, tu rejoins l'Ethérie et tu diras à...

— Non, je viens avec vous ! se révolta la petite fille, je veux venger ma maman.

Thys n'eut pas l'occasion de protester. Des cris furieux et des sortes de détonations accompagnées d'étincelles fusèrent de tous côtés. Le combat était engagé et sa violence ne faisait aucun doute. Mélia reconnut la voix plaintive de Daniel et entendit les cris de Blandine.

— Oh ! Par les âmes des Ethers ! Ils s'entretuent ! il faut qu'on...

— Mèl, on va chercher Mamina. C'est maintenant ou jamais ! l'incita Thys en la tirant par le bras. Laisse-les, ils se débrouillent, ils ont Téodor.

Le trio se mit à courir en baissant la tête et en zigzaguant pour éviter d'être visé par l'action néfaste d'un Indésirata. Mais rapidement, des douleurs les assaillirent. Mélia avait l'impression que tout son corps gonflait et que sa peau allait se déchirer, Thys se sentait étirer de la tête au pied alors que Mélanie ressentait des arcs électriques entre ses oreilles.

— Je me charge d'eux. Faites-vous une protection, bon sang ! leur cria Térence Plomb caché derrière un gigantesque monolithe.

Quelle bêtise, ils avaient oublié une des rares choses dont ils étaient capables, se protéger ! Ils s'adossèrent à une statue stoïque et réussirent après deux ou trois tentatives à se parer chacun d'un airbag d'air pour neutraliser les ondes invasives. Sur un signe de tête, ils reprirent leur course.

Ils virent Anastasia Tix en difficulté face aux Milvuits Laëtitia Yessel, Luc Porrexi et Teti. Térence Plomb, le nez en sang et une oreille déchirée alla lui porter main forte. Téodor avait gravi les marches de l'Akapana et s'érigeait en statue vengeresse au sommet. Il diffusait ainsi des ondes sonores qui venaient perturber l'équilibre du clan Le Tallec.

Mais Dux Deprador déploya ses bras comme un albatros pour envoyer un rayon d'énergie électrique qui s'infiltra dans chaque terminaison nerveuse du grand Arcan et l'électrisa. Blandine et Damien tentèrent timidement d'intervenir sur les atomes des colonnes de grès rouges qui entouraient le Dux. Mais la pierre se fendilla sans provoquer un éboulement, si bien que le Niemens se retourna contre les deux Prudens. Blandine hurla et Damien devint blanc comme vidé de son sang.

Heureusement, Téodor avait retrouvé ses esprits et reprenait le combat, ses quatre mèches blanches tendues comme des cobras prêts à mordre.

C'est au milieu de ces affrontements que se faufilèrent les jumeaux et Mélanie. Téodor bien occupé, arqua les sourcils et retroussa ses babines quand il les vit passer en contrebas.

— Hé ! Les enfants ! hurla-t-il. Vous allez où ? Ce n'est pas par-là ! Filez au nœud ! Thys, par les Éthers, qu'est-ce que tu fiches ?

Thys lui adressa un vague sourire gêné et continua sa route, entraîné par Mélia. Le Maître vociféra et dut reprendre sa lutte contre les Indesiratas en surnombre. Pourtant ses jappements de reproche atteignirent longtemps les jeunes Ethers en fuite.

— Si on survit à tout ça, je crois que je vais prendre une bonne engueulade ! fit remarquer Thys.

L'euphémisme arracha un sourire sur le visage tendu de ses deux compagnes. Ils sortirent du parc de Tiahuanaco sans encombre et atteignirent le village à bout de souffle. Ils s'accordèrent une brève halte sous une sorte de porche d'entrée à l'abri des regards.

— Bon alors, comment se fait-il que vous soyez là ? demanda finalement Mélia toujours interloquée par l'apparition providentielle de son frère et et de la petite troupe d'Ostendes.

— C'est grâce à Téodor ! Ça lui a pris, hier matin. Il y avait des places libres sur un vol. Il a embarqué tout le monde, Prudens et Maîtres Arcans. Il ne pouvait pas rester sans agir.

— On devenait tous fous en Ethérie de vous savoir en danger ! Et il fallait attendre les transes de Thys pour avoir des nouvelles ! commenta Mélanie.

— Et bien, on peut dire que vous êtes arrivés au bon moment !

— Mouais, au fait, Mélia ! T'es bizarrement habillée quand même ! hasarda Mélanie en lorgnant le gilet qui ne cachait que le haut des cuisses de sa copine.

— Oh ! C'est un moyen de défense, se justifia la jeune fille en rougissant.

Un vieux Bolivien, tout sec, les bouscula pour passer sous le porche avec son vélo. Il baragouina son mécontentement et cracha par terre. Les enfants se firent plus discrets et reprirent leur route. Très vite, Mélia reconnut les lieux et mena sans hésitation la troupe vers une maison bleue engoncée entre deux autres aux couleurs vives.

— C'est là ! pointa Mélia fébrilement. C'est là qu'ils retiennent Mamina !

— Bon, Mélanie, tu montes la garde devant la porte ! décida Thys. Tu viens nous prévenir si les Indésiratas arrivent. Mèl, on y va !

La porte était verrouillée. Thys tenta de la défoncer d'un coup de pied, mais ne réussit qu'à se faire mal. Il sautilla sur place en soufflant.

— Porte-moi pour atteindre le bord du balcon ! suggéra Mélia. Je sais que la fenêtre est ouverte !

— Bonne idée ! Mais c'est trop dangereux pour toi !

— Tu crois que c'est moi qui vais te porter, idiot ! Allez !

Le ton était décidé et sans appel. Thys s'exécuta. Mélia était légère et agile comme un chat. Elle attrapa le bas du balcon, leva une jambe à hauteur de tête, puis l'autre. Elle se trouva en position de cochon suspendu et se hissa à la force des abdominaux. La fenêtre était toujours ouverte ! Elle entra.

Pas un bruit, les Indesiratas devaient tous se trouver sur le champ de bataille. Elle descendit ouvrir à son frère. Mélanie se posta à quelques mètres de l'entrée pour voir arriver d'éventuels ennemis. Les jumeaux prirent immédiatement les escaliers du sous-sol. Très vite, ils atteignirent la pièce dans laquelle était enfermée Rinata, mais la porte était verrouillée par un gros cadenas.

— Mamina, on arrive ! On va te sortir de là ! hurla Mélia.

— Chut ! T'es folle ou quoi ! Et s'il y a quelqu'un dans la maison !

Mais Mélia n'écouta pas son frère, trop inquiète de l'absence de réponse de sa grand-mère.

— Mamina ! Mamina ! Réponds !

— Arrête Mélia ! Il faut trouver un moyen d'ouvrir ! Tu sais où est la clef ?

— Non ! Défonce la porte ! Vite !

Thys avait encore une douleur dans la jambe droite à la suite de son essai infructueux sur la porte d'entrée, mais fièrement il renouvela l'expérience d'un coup d'épaule cette fois ! Et le revoilà qui sautillait de souffrance en soufflant comme un bœuf alors que la porte restait stoïque.

— Arrête de bouger comme ça ! Cherche une idée ! s'agaça sa sœur.

Et l'idée jaillit sous la forme d'une sorte de marteau entreposé avec tout un attirail de jardinage au fond du couloir, sur un râtelier. Thys se saisit de l'outil et flanqua de grands coups sonores sur le cadenas. Après une vingtaine de chocs, le cadenas tenait toujours bon.

— Mélia, essaie d'intervenir sur la matière pendant que je donne des coups !

— Oh ! Mais je ne sais pas faire !

— Si ! Comme Téodor nous a appris ! Agis sur les atomes !

Et la jeune fille, sans conviction, plongea dans une méditation rythmée par des coups de marteau. Elle eut beaucoup de mal à lâcher-prise, pourtant elle parvint enfin à visualiser la ferraille qui composait le cadenas. Elle s'immisça dans les atomes et entreprit de les désolidariser avec douceur. Mais elle perçut peu de changement et se sentit maîtresse d'école devant une classe en furie qui n'écoutait rien. Pourtant, elle persévéra et il lui sembla que les atomes se dissociaient et que quelques ions erraient seuls.

À cet instant, Thys en sueur poussa un cri de victoire. Le cadenas avait cédé ! Sans concertation, ils pénétrèrent dans la cave. Une forte odeur de moisissure leur frappa les narines.

— Mamina !

Le corps de Rinata Tournelle gisait toujours dans le même coin. Mais aucun mouvement n'était perceptible ! Pour cause, la vieille femme avait été saucissonnée avec une grosse corde et bâillonnée d'un foulard crasseux. Au bord de l'asphyxie, elle roulait des yeux hagards. Les jumeaux la libérèrent en un clin d'œil. La Maître Arcan les embrassa et les serra mollement contre elle. Elle eut du mal à se lever. Thys la hissa et elle s'appuya sur les épaules ses petits enfants !

— Ne traînons pas, mes nounours en guimauve ! Je ne sais pas comment vous avez fait, mais ça me semble curieux qu'il n'y ait pas d'Indesiratas dans les parages, dit-elle d'une petite voix à peine audible.

— Mais il y en a, ma chère ! gloussa Millie Johnson dans leur dos.

La Nigrefac se dressait au sommet de l'escalier et les toisait l'air mauvais.

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