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Chapitre 5 retour aux sources


Les semaines défilaient à une vitesse vertigineuse depuis leur retour de Tiahuanaco. La fin de l'année scolaire approchait et les jumeaux avaient la sensation de n'avoir pas vu passer leur année de quatrième. Il faut dire qu'entre leur voyage en Bolivie, leurs allers-retours en Ethérie et les diverses attaques qu'ils avaient essuyées, ils n'avaient pas eu le temps de s'ennuyer.

Il faisait chaud en ce début du mois de juin. Impossible d'aérer l'appartement de la rue Trévallon. Dans la pénombre des pièces aux volets clos, Mélia s'éventait avec son cahier d'anglais tandis que Thys regardait la télé, avachi sur le canapé de cuir. Il chassait continuellement les mouches qui raffolaient de sa peau moite.

Pas de collège aujourd'hui. Plusieurs cours avaient sauté pour permettre aux troisièmes de réviser leur brevet.

— Et si nous allions voir la maison ? demanda soudain Mélia. Il y a un bus qui part dans une demi-heure pour Noyer sur Ru.

— Tu plaisantes, on a l'interdiction d'y retourner ! Rappelle-toi, elle est soi-disant dans une zone à risque, ronchonna Thys.

— Personne ne peut nous interdire de prendre le frais dans le Bois de Dressons, non ? fit remarquer malicieusement Mélia. Et nous ne ferons qu'un petit crochet vers la demeure. Alors ?

— OK, ça me plaît ! J'appelle Théo. On rejoindra Cid chez lui.

Tandis que Thys se décollait du canapé auquel sa peau en sueur avait adhéré, Mélia prépara un goûter et des bouteilles d'eau bien fraîches pour leur petite escapade. La perspective de revoir la maison familiale leur mettait le cœur en fête et ils chantonnaient en quittant l'appartement.

Certes, ils savaient qu'ils agissaient contre les recommandations de leurs parents qui leur avaient interdit de retourner à la demeure Ano tant que l'affaire avec les Indesiratas n'était pas réglée. Mais ils avaient réussi à se persuader qu'ils ne jetteraient qu'un coup d'œil à la maison et profiteraient surtout de la fraîcheur du bois. Théo les attendait à la boulangerie. Il compléta le goûter que Mélia avait préparé par quatre gros croissants encore chauds et bien gras. Ce qui ne leur mit pas l'eau à la bouche, avec la chaleur du jour, ils auraient tous trois préféré emporter des sorbets glacés.

Arrivés chez Cid, ils burent plusieurs verres de limonades et se firent même payer une glace. Les deux petits frères de Cid, Max et Samuel, les supplièrent de les amener avec eux dans leur excursion, mais ils furent éconduits sans ménagement par les ados. Pourtant, les petits les suivirent discrètement sur une bonne partie du sentier de l'Aval-Pierres.

— Attendez, chut ! Y a quelqu'un, vous entendez ? s'alarma Mélia au bout de dix minutes de marche.

— T'inquiète, y a pas mal de cueilleurs de champignons en ce moment ! lui répondit Cid.

— Elle a peur du grand méchant loup, méchant loup, méchant loup ! chanta à tue-tête Théo qui n'était pas au courant des horribles rencontres qu'avaient faites ses camarades ces derniers temps.

Aussitôt des petits rires enfantins éclatèrent derrière les feuillages.

— Oh ! Non ! Max, Samuel, vous êtes de vraies plaies ! gémit Cid en reconnaissant le tee-shirt rouge d'un de ses petits frères, mal caché derrière un arbre.

Il fallut raccompagner les petits geignards à la maison. Et comme madame Martin n'était pas encore rentrée des courses, Cid les plaça sous la garde d'un bon dessin animé. Les quatre ados purent enfin reprendre leur route. Théo, que l'attitude de Mélia avait surpris, s'amusa à l'effrayer à de nombreuses reprises.

— Chut ! J'entends... j'entends l'ogre des bois !

— Arrête Théo ! s'agaça la jeune fille.

— Ecoutez, écoutez... il y a... oh ! il y a un vampire assoiffé de sang ! renchérit l'adolescent plein de taquinerie.

— T'as fini ! T'es bête comme tes pieds !

— Ah ! Aaaah ! Là ! Derrière le tronc, j'ai vu bouger !

— Laisse-la tranquille, intervint Thys qui comprenait bien le mal-être de sa sœur.

— Oh ! Vous êtes pas drôles ces temps-ci tous les deux, rouspéta Théo, et vous déteignez aussi sur Cid, je trouve.

Ils marchèrent un moment en silence pour laisser Théo ruminer sa mauvaise humeur. Heureusement, le garçon avait un caractère facile et il ne restait pas longtemps fâché. Cinq minutes plus tard, il retrouva son enthousiasme et s'enfuit avec la casquette de Cid qu'il venait de lui chaparder. Il voulut sauter au-dessus de la Vreste en mimant un soldat à l'attaque et il se prit le pied dans une ronce traitresse qui ne céda pas. Il se retrouva alors la tête dans l'eau, les jambes toujours ficelées dans les ronces.

— Ah ! Tu ne connais donc pas les pièges de mon domaine, s'amusa Cid en récupérant sa casquette.

— En garde manant, prends ça !

Et s'ensuivit une bataille d'eau à laquelle se joignit Thys avec ferveur. Quand, ils furent bien trempés, ils rejoignirent Mélia qui les attendait sur le talus. Alors qu'elle secouait la tête pour se moquer des garçons, elle se fit à son tour asperger par la casquette trempée de Cid.

Une demi-heure plus tard, déjà secs et de nouveau en sueur, ils atteignirent la ferme Foissart. Théo avait déjà sauté les fils barbelés et s'enfonçait dans les hautes herbes.

— Vous venez ?

— Qu'est-ce que tu veux faire là-bas ?

— J'en sais rien, explorer !

Thys était réticent. La ferme ne lui rappelait pas que de bons souvenirs. C'était pourtant là qu'il avait vu, pour la première fois après l'Appel, des formes qui évoluaient en Ethérie. Le phénomène était consternant et féérique. Mais c'est aussi aux abords de cette ferme qu'il avait ressenti les horribles douleurs d'une attaque d'Indésiratas. Téodor avait dû voler à son secours, alerté par Anastasia.

— Bon, vous bougez ? leur demanda Théo, décidément très en forme aujourd'hui.

La porte avait été arrachée. Des canettes de bière vides jonchaient le sol crasseux. De belles toiles d'araignées s'étiraient entre deux poutres.

— Berk ! C'est crado. On monte voir ce qui reste des chambres ?

Et déjà Théo cavalait dans les escaliers, suivi de près par Cid. Un chat miaula et sauta lestement par la fenêtre. Les jumeaux allaient suivre leurs copains quand un éclat lumineux éblouit Thys. Et il les vit comme la première fois. Des silhouettes colorées s'animaient autour d'une sorte de quartz fantôme. Une dizaine de taches vivantes semblaient se recueillir dans la cuisine.

Thys attrapa sa sœur par le bras. Il lui fallut quelques secondes avant de réussir à parler.

— Tu les vois ?

— Oui, qu'est-ce que c'est ? demanda Mélia en chuchotant.

— Je ne sais pas. Ils sont sans doute sur le plan éthérique. Mais qu'est-ce qu'ils font ?

— Aucune idée ! Téodor ne nous a pas parlé d'un rite à la ferme. Et je ne suis jamais allé me balader par là quand j'étais sur le plan Ethérique.

Cid et Théo qui avaient fini leur inspection de l'étage redescendaient avec leur trouvaille : un poste radio qui fonctionnait toujours à l'aide de piles.

— Vous avez vu les gars ce qu'on a trouvé ! Hé ! Qu'est-ce que vous regardez comme ça ?

— Heu ! Rien ! La table, elle a de la valeur, je crois ! improvisa Thys.

— Ils ne les voient pas ? chuchota Mélia à son frère.

— Qu'est-ce que l'on ne voit pas ? demanda Théo qui avait l'oreille fine.

Mélia et Thys restèrent sans voix. Cid s'était rapproché de la table pour l'examiner et les silhouettes l'avaient encerclé. Puis tour à tour, elles s'approchèrent du garçon et effleuraient sa tête. On avait l'impression que Cid se faisait butiner par tout un essaim de libellules. Le garçon restait stoïque. Il passa même négligemment une main dans sa tignasse brune sans repousser ses assaillants vaporeux.

— Cid, ça va ? demanda Mélia dont la voix chevrotait.

— Ben oui ! C'est moi qui devrais vous demander ça ! Elle n'a rien de spécial cette table. Hé ! Mais vous en faites une tête. On dirait que vous avez vu un fantôme.

Un peu effrayé par l'attitude de ses amis, Cid fit volte-face pour voir si un Indésirata n'était pas derrière lui. L'essaim suivi.

— Oh ! J'y crois pas. Ils ont réussi à te faire peur ! Pourtant leur technique est bien mauvaise. Une simple table ! ricana Théo. Bon, on y va ?

Ils quittèrent la ferme en laissant le poste que Mélia ne voulait pas emmener : « On ne va pas piller cette ferme comme les voyous du coin, quand même ! »

Dehors dans la cour, les jumeaux s'aperçurent que la plupart des formes étaient restées dans la ferme autour du quartz. Pourtant, quatre ou cinq grandes silhouettes avaient suivi Cid. À intervalle régulier, l'une d'entre elles auréolait la tête du garçon pendant quelques secondes puis cédait sa place. Mélia essaya de les chasser à grands gestes. Mais ses mouvements ne rencontrèrent que du vide.

— Qu'est-ce que tu fais Mèl ? s'étonna Cid.

— Je chasse une... guêpe qui veut se poser sur ta tête. Oh ! Elle revient ! Ne bouge pas ! Ah ! Elle est grosse celle-là. Elle ne veut pas déguerpir, c'est une coriace.

— Mais y a rien sur sa tête, vous allez arrêter de l'embêter ! gloussa Théo que la situation étonnait tout de même.

Cid se sentait mal. Il avait compris que Thys et Mélia ne voulaient pas se moquer de lui, mais qu'il se passait quelque chose d'étrange au vu de leur comportement et de leur regard angoissé. Il partageait avec eux le secret de leurs origines et les jumeaux lui avaient raconté toutes leurs péripéties, des plus cocasses aux plus terribles. Cependant Théo n'était au courant de rien et Cid ne pouvait pas interroger ses amis sur ce qui se passait vraiment, mais il avait compris que cela le concernait. Pourvu qu'il ne soit pas en danger. Il craignait une attaque d'Indésiratas, mais ne ressentait aucune douleur.

Ils marchèrent un bon kilomètre et Cid entrainait toujours dans son sillage quelques formes évanescentes qui semblaient se délecter au-dessus de son crâne. Thys et Mélia lui jetaient régulièrement des coups d'œil inquiets et de pâles sourires.

— Vous avez réussi à me le terroriser mon petit Cid, tous les deux ! Regardez comme il est pâle ! s'amusait à répéter Théo qui ne mesurait absolument pas l'angoisse qui habitait ses compagnons.

Quelques minutes plus tard, il ne restait qu'une diaphane silhouette qui papillonnait autour du jeune homme. Elle se lova sur son crâne quelques secondes puis s'éclipsa toute en légèreté dans une sorte de révérence.

— C'est bon, c'est fini, le rassura Mélia profitant d'une pause pipi de Théo.

— Il faudra m'expliquer, les jums ! J'étais mort de trouille moi avec la tête d'enterrement que vous tiriez.

— Ça va être dur à expliquer. On n'a pas compris grand-chose. Tu n'as rien senti d'étrange ?

— Ben non ! Pourquoi ?

— Pas de douleur, de chatouilles, de gratouilles ?

— Non, non ! Mais qu'est-ce que j'avais à la fin ?

Déjà Théo revenait et Cid sut qu'il n'aurait pas son explication avant un bon moment. Ils cheminèrent encore un quart d'heure l'esprit plus léger. Mélia s'amusa à se tresser une couronne de fleurs avec les grosses marguerites qui penchaient leur tête curieuse au bord du sentier. Peu à peu, le chemin s'élargissait et de gros hêtres touffus laissaient frémir leurs feuilles sur la caresse de la brise naissante.

— On arrive, lança Thys d'un ton désinvolte alors que son cœur tambourinait dans sa poitrine.

— Oh ! Ça fait du bien de revenir chez nous ! chevrota la voix de Mélia à ses côtés.

Pas de surprise. Une haute grille bloquait toujours le passage qui permettait d'accéder à la demeure familiale. On aurait dit que l'endroit cachait une base militaire tellement le lieu semblait protégé. Plusieurs grands panneaux : « entrée interdite », « danger » dissuadaient le visiteur de pénétrer l'enceinte.

— Waouh ! Mais le terrain est miné ou quoi ? fit remarquer Théo.

— Non, ils ont juste peur qu'une crue inonde le salon. Disproportionné, non ? râla Thys.

— Tu parles, ils ont trouvé un filon d'or et veulent l'exploiter tranquillement, plaisanta Théo en réajustant sa queue de cheval. Qu'est-ce qu'on fait ?

— On va voir, on est là pour ça non ! dit Cid qui d'habitude n'était pas si téméraire.

Ils parvinrent assez aisément à escalader la grille qui tanguait dangereusement sous leur poids. Théo, leste comme un singe, s'était hissé le premier en quelques prises. Perché au sommet sur la barre transversale, il avait attrapé les sacs puis aidé Cid et Mélia à franchir le dernier mètre.

Ils reprenaient leur souffle de l'autre côté, grisés par la transgression de l'interdit, quand Mélia les mit en garde :

— Chut, j'entends quelqu'un !

— Oh ! Non, tu ne vas pas recommencer, geignit Théo !

— Chut, je t'assure ! Écoute !

Malgré lui, Théo prêta l'oreille. Des bruits de voix et des graviers crissant sous les pas lui parvinrent.

— Ben mince alors, y a quelqu'un !

Les quatre jeunes se tapirent derrière les arbustes et avancèrent à quatre pattes.

— Waouh, j'aime ça ! On se croirait en plein film d'espionnage, jubilait Théo.

— La ferme ! lui intima Thys nerveux.

Théo maugréa encore quelques mots incompréhensibles et prit la tête de l'expédition en silence. Très vite, ils arrivèrent en vue de la grande maison. À l'orée du bois, derrière les troncs majestueux de grands chênes, ils avaient une perspective imprenable sur la cour. Le gravier était envahi par les mauvaises herbes. Les volets fermés de la demeure lui donnaient un air triste comme si elle pleurait la vie qui l'avait habitée toutes ces années.

— Ils sont là-bas !

Mélia pointait un doigt en direction de la table de jardin.

— Bon sang, mais qu'est-ce qu'ils foutent là ? s'étonna son frère. C'est qui ces types ?

Quatre hommes en costard s'étaient installés sur les chaises métalliques blanches. Une carte était posée sur la table. Ils étaient en grande discussion. Le ton montait. L'un d'eux semblait particulièrement agité. Il pointa du doigt la carte, puis d'un signe agacé désigna le jardin qui les entourait.

— Qu'est-ce qu'ils cherchent ? demanda Théo.

— Chut !

Un des hommes s'était levé. Le talkie-walkie qu'il portait à sa ceinture crépitait. Il écouta les instructions qu'on lui communiquait et aboya aussitôt des ordres à ses acolytes qui lui emboîtèrent le pas en direction du sentier. Les jeunes les suivirent des yeux puis décidèrent de se rapprocher de la table de jardin tout en restant à couvert derrière les arbres.

— Ce n'est pas dangereux ? s'inquiétait Cid.

Personne ne lui répondit. Ils étaient tous les quatre tendus, mais curieux de percer ce mystère. Que venaient faire ces hommes en costume ici ? Pourquoi étaient-ils équipés de talkies-walkies ? Que recherchaient-ils ?

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