Chapitre 24: Expériences
Pendant que Mélia errait en plein cauchemar, les garçons de leur côté avaient bien rempli leur part du marché. Théo et Cid, après avoir subtilisé la barque de l'oncle de Kazuhisa, s'étaient aventurés aux abords de la ferme aquacole. Tous deux portaient une casquette qui cachait pour l'un sa tignasse brune récalcitrante et pour l'autre ses longs cheveux aux mèches blanches. Des lunettes de soleil leur mangeaient une bonne partie du visage. Ils firent un aller-retour devant le hangar en passant à moins d'une cinquantaine de mètres de l'entrée extérieure.
— Il y a cinq personnes qui tournent autour des bassins et je devine effectivement un passage au milieu qui pourrait nous amener au bâtiment principal, commenta Cid qui faisait mine de se badigeonner de crème solaire pendant que Théo pagayait.
— Tu vois l'entrée du hangar ?
— Mouais, c'est une immense porte de garage soulevée. Ça doit être fermé le soir. Je ne sais pas comment on va se faufiler là-dedans !
— Est-ce qu'il y a des fenêtres ?
— Ben non, c'est que de la tôle leur truc ! Merde, y en a un qui regarde par-là !
— Pagaie, bon sang ! Sois naturel !
Ils ne furent pas inquiétés. Et ils prirent même quelques discrètes photos avant de se décider à rentrer et à camoufler la barque dans une petite crique à cinq cents mètres de leur objectif.
Du côté de Kazuhisa la mission avait été bien plus périlleuse. Il s'agissait de récupérer l'équipement de plongée des Prudens sans éveiller les soupçons des Indésiratas qui surveillaient l'hôtel. Car effectivement, Kazuhisa repéra tout de suite « les démons de l'occident » comme il les appelait. Deux hommes moustachus faisaient le pied de grue dans le parking. Ils feignaient le déchargement de leur voiture en sortant valises et sacs d'un coffre qu'ils remplissaient ensuite pour pouvoir le décharger quelques minutes plus tard. Dans le hall de l'hôtel, une vieille femme blanche s'accrochait au bras de son petit mari et scrutait chaque nouvelle arrivée, tandis que son homme lisait le journal à l'envers. Kazuhisa avait emprunté la tenue de service d'un de ses proches et demandé à son amie Siki si elle voulait bien l'initier aux nettoyages des chambres.
Si elle avait trouvé la requête de Kazuhisa curieuse, Siki n'en avait rien dit et semblait plutôt satisfaite d'avoir de l'aide cette matinée pour le ménage. Arrivé au deuxième étage, Kazuhisa s'arrangea pour se faire attribuer les chambres 201, 202 et 203 qu'occupaient ses nouveaux compagnons. Il se méfia des quatre jeunes gens qui rôdaient dans le couloir. L'un nouait sa chaussure alors que les autres faisaient mine de l'attendre. Mais le laçage durait et les yeux des ados fouillaient le couloir. Kazuhisa se força à passer naturellement devant eux et ouvrit la première chambre avec le passe que lui avait fourni Siki. Il commença à refaire le lit pour donner le change si quelqu'un entrait, mais ses yeux cherchaient les tenues de plongée des Prudens. Il ne trouva rien de tel et allait ressortir quand son regard fut attiré par une couverture roulée en boule au pied d'une des chaises. Machinalement, il la déplia et découvrit une pierre cylindrique translucide aux reflets jaunes et violines gravée de signes inconnus. Il se douta que celle-ci avait une grande valeur et décida de l'emmener, camouflée dans son chariot de draps sales. Il s'obligea à nettoyer la salle de bain pour que Siki n'ait pas d'ennuis après son intervention et il quitta la pièce, pressé de visiter les autres chambres. Les ados étaient encore dans le couloir. Cette fois, un garçon blond au nez épaté ramassait un jeu de cartes qui était éparpillé sur la moquette alors que ses compagnons l'attendaient. Tous les regards sondèrent le petit japonais qui bravement usa plusieurs fois du « sumimassèn 1» pour se frayer un passage avec son chariot jusqu'à la deuxième chambre.
La porte refermée, il laissa échapper un soupir de soulagement et fouilla la pièce. Il trouva des valises avec des vêtements de filles, mais aucune combinaison. Désespéré, il aspira vite le sol et frotta le lavabo de la salle de bain. La troisième sera la bonne, décida-t-il pour se donner le courage d'affronter les Indésiratas qui devaient encore veiller dans le corridor.
Pas manqué, la bande des quatre jeunes squattait toujours le couloir, cette fois ils n'essayèrent même pas de se cacher et interpellèrent Kazuhisa.
— Alors le chintoq, ça brille dans les chambres ?
Kazuhisa fit mine de ne pas comprendre, sourit poliment et baissa la tête en poussant son chariot. Le garçon blond l'arrêta avec un vilain rictus et piqua les draps avec un petit poignard à divers endroits. Kazuhisa afficha un air atterré, mais n'esquissa pas la moindre attitude de colère.
— Je vérifie qu'il ne cache pas un Ostende là-dedans, expliqua le blond.
— T'es con, il va se plaindre aux proprios de l'hôtel et on va se faire remarquer ! Luc Porrexi a bien dit d'agir « en toute discrétion. »
— T'inquiètes, je lui fais de beaux sourires et je lui sors un billet et il va se taire le petit chinois.
— C'est pas un Chinois, c'est un Japonais. C'est pas vrai, t'es un sacré boulet !
— Bof ! C'est tout pareil et il comprend rien ! Regarde-le, il pige que dalle à ce qui se passe.
Kazuhisa serra son poing dans sa poche et garda son sourire poli, il ne devait pas se trahir. Il servit du « sumimassèn » à qui mieux mieux pour atteindre pacifiquement la troisième chambre. À l'intérieur, il laissa éclater sa rage et sa frustration en frappant dans les oreillers. Puis il se ressaisit et reprit sa quête de tenues de plongée, mais là encore il ne trouva rien ! Déçu d'avoir échoué dans sa mission, il renonça à faire le ménage et sortit rejoindre Siki. Les adolescents avaient déserté le couloir, mais Kazuhisa entendait leurs éclats de voix dans le hall.
— Tu as déjà fini ? demanda son amie sans le regarder, concentrée sur la perfection du miroir qu'elle frottait.
— Nan ! J'arrête, il te reste une chambre, la 203.
— Trop dur pour tes petites mains toutes douces ? se moqua la petite Japonaise.
— Ouais, désolé et puis les occidentaux sont insupportables.
— Ah ! Ça ! Je ne vais pas te contredire, mais parfois ils laissent de gros pourboires !
— Tu ne saurais pas où les clients entreposent leur gros matériel ! Comme des trucs de plongée, tu vois ?
— Dans la salle 002, les touristes déposent le bazar qui en général encombrerait trop les chambres, répondit-elle machinalement. Pourquoi ?
— Oh ! Pour rien ! se réjouit Kazuhisa. Heu ! Merci, Siki pour le petit stage, mais je crois pas que je reviendrai...
— Mauviette ! lança-t-elle tandis que le petit japonais regagnait les vestiaires avec le chariot.
Il fit glisser discrètement le cylindre dans son sac même si personne n'était là pour l'observer. Maintenant il devait trouver la salle 002. Il sourit en constatant qu'elle lui ouvrait tout grand sa porte en face. Il allait s'y engouffrer quand la bande d'adolescents l'apostropha :
— Alors le larbin t'as déjà fini ta journée ? demanda le blond.
Kazuhisa faillit répondre avant de se rappeler qu'il n'était pas censé comprendre leur langue. Encore une fois il sourit benoîtement pour les duper, mais la seule fille du groupe se focalisa sur son sac.
— T'as quoi là-dedans ? s'enquit-elle suspicieuse.
Le sourire de Kazuhisa se figea. Là il était foutu !
— Ouais, qu'est-ce que tu trimballes dans ton sac ? demanda le blond qui saisit l'objet de son interrogation.
Il l'ouvrit avant même que le petit japonais puisse esquisser un geste et il en sortit le cylindre. Les ados se regardèrent surpris.
— C'est ce que je pense que c'est ? lança le blond hébété.
— La vache, bonne pioche, s'excita la fille, mais c'est qui ce Jap, alors ? Il sent pas l'Ostende pourtant !
— Rien à foutre, on va lui casser la gueule quand même et on les ramène lui et le cylindre à Luc Porrexi. Là on va gagner du galon, les gars !
Kazuhisa n'eut pas le temps d'esquisser le premier coup de poing qu'il reçut en pleine poitrine. Il était déjà à genoux vaincu quand, il prit un deuxième coup dans la nuque. Sa vue se brouilla en même temps qu'il éprouva la terrible déception d'avoir échoué dans sa mission. La jeune fille se pencha vers lui et agita ses doigts sous son nez. Il sentit le sang s'échapper de ses narines à grands flots. Son adversaire riait et s'approcha davantage pour apprécier les dégâts. C'était sa chance, il la saisit ou plutôt, il saisit la petite aiguille qu'il avait dans la poche de son pantalon et piqua la jeune fille qui continuait à faire courir ses doigts dans tous les sens.
— Aïe ! C'était quoi ça ? dit-elle avant de s'effondrer.
— Venin de « habu » préparé par Ghiza.
Dans la foulée, il sauta sur ses pieds, esquissa quelques mouvements de Kyudo et projeta deux fines aiguilles sur les deux garçons les plus proches. Ils se cramponnèrent l'un à l'autre avant de s'affaler sur le sol. Il en restait un et Kazuhisa n'avait plus d'aiguille. Le blond au nez épaté agita sa main droite et le petit japonais s'immobilisa, plus aucun muscle ne répondait. Il était figé. C'est alors que Siki surgit dans le dos de l'Indésirata avec un balai qu'elle lui fracassa sur la tête. Il rejoignit ses compagnons au sol.
— Oh ! Kazuhisa ! Pourquoi t'ont-ils fait ça ? dit-elle en se précipitant sur son ami en sang.
— C'est rien. Je vais bien ! Rentre vite chez toi, ils ne t'ont pas vue, tu ne crains rien ! Je t'expliquerai plus tard ! Merci Siki !
La jeune fille hésita à obtempérer. Kazuhisa l'encouragea d'un geste. Elle soupira.
— D'accord ! Mais j'attends tes éclaircissements. Oh ! là ! là ! Qu'est-ce que va dire Monsieur Shiro ?
Elle s'éloigna en jetant des regards affolés de tous côtés. Kazuhisa s'empara du cylindre qui avait roulé à l'autre bout du couloir et pénétra dans le local 002. Bien alignées devant lui, une dizaine de tenues de plongée le saluaient. Il ne prit pas le temps de réfléchir et enfourna tout ce qu'il put dans son sac. Il saisit encore de deux bouteilles d'oxygène, de masques et de palmes qu'il entassa dans un coffre à roulettes. Il glissa le tout par la fenêtre qui donnait sur la cour extérieure en priant pour que personne ne se promène par là à cet instant. Puis il choisit de sortir lui aussi par la fenêtre, car avec son visage en sang, il ne passerait pas inaperçu devant les Indésiratas qui faisaient le guet.
Il rejoignit sa cachette en plus de deux heures tellement il était chargé et inquiet de se faire repérer. Il fut accueilli par Cid et Théo qui était rentré une demi-heure auparavant.
— Merde, mec! Qu'est-ce qui t'es arrivé ?
— J'ai rencontré vos amis et j'ai rapporté ça !
Il désigna fièrement son butin.
Mais son attention fut détournée par un cri plaintif.
— Elle gémit de plus en plus souvent, son corps est glacé, s'affolait Mélanie près du lit.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Kazuhisa.
— Mélia a fait un bond spatio-temporel, expliqua Cid que Mélanie venait de mettre au courant. Et elle ne réagit pas bien. Mélanie est inquiète. Elle dit qu'il y a un risque pour sa vie.
— Elle est toute froide. Je n'arrive plus à l'alimenter ! geignit la petite fille qui était devenue toute pâle.
— Il paraît que je suis un Ki, je peux peut-être t'aider, proposa Cid.
Il tendit la main à Mélanie. Elle s'y accrocha et son Ingéni libéra une lumière vert intense qui lui fit comme une auréole. Sa paume toujours posée sur le cœur de Mélia vibra et répercuta des ondes dans tout le corps inerte de la Clairvoyante. Aussitôt Mélia convulsa et elle prit une grande inspiration.
Elle ouvrit les yeux, ils étaient vides et lointains.
— Il faut que j'y retourne tout de suite, souffla-t-elle d'une voix atone qui effraya toute la bande.
Elle s'accrocha à la main de Cid qu'elle pressa à lui broyer les os et se détacha de son corps de chair qu'elle n'avait pas complètement réinvesti. En une fraction de seconde, elle regagna les sous-sols où sa trace énergétique était encore présente. C'était comme si elle s'était étirée d'un lieu à l'autre sans couper les ponts entre les deux mondes. Mais ces petites cabrioles lui coutaient beaucoup et elle se doutait que c'était dangereux pour Cid et pour elle.
Pourtant, il était important qu'elle en voie plus. Juste avant que Cid et Mélanie ne la ramènent dans son corps, elle venait de découvrir une pièce maudite. Elle y avait trouvé des rangées de bocaux dans lesquels flottaient des Ingénis tout sanguinolents, encore irrigués par de la chair et des veinules. Elle n'avait pas pu cependant atteindre le dernier box et elle voulait à tout prix savoir ce qu'il renfermait. Dès qu'elle traversa la paroi et contourna les étagères, elle eut une vue inoubliable sur l'horreur. La pièce devait à peine mesurer vingt mètres carrés, mais elle regorgeait de souffrance. Au centre, un siège sur lequel était harnaché un homme barbu, maigre et nu. Son corps était strié de lignes tracées au marqueur. Un trait noir partait du cœur et rejoignait le nombril puis obliquait vers le flanc droit pour entourer une petite fluorine bleue verte. L'Ingéni semblait vidé de toute énergie. L'homme était vivant, mais à bout. Il était tailladé de toute part et sa boite crânienne avait été incisée. Sur son cerveau à vif, des capteurs insérés le liaient à un ordinateur. Il n'avait pas la force de gémir et encore moins celle de percevoir Mélia.
« Il faut que je le ressource comme je l'ai fait pour Fanny », pensa la jeune fille complètement choquée.
C'est alors qu'elle aperçut les cages de verre. Il y en avait cinq. Chacune contenait un corps. Dans la première, un enfant pleurait. Il portait pour tout habit une tunique blanche qui s'arrêtait aux genoux, juste au-dessus de son Ingéni, un grenat. Il était attaché et des perfusions perçaient ses bras et ses jambes. Un liquide jaunâtre emplissait ses veines alors que du sang en sortait au compte-goutte et remplissait une fiole. Dans la seconde cage, une femme gigotait, elle aussi ligotée et en tunique. En plus des perfusions, elle supportait un casque qui lui envoyait toutes les dix secondes des secousses électriques. Dans la geôle suivante, une autre femme convulsait. Ses cheveux étaient rasés. De fines aiguilles plantées dans son crâne étaient reliées à une batterie branchée en continu. Le liquide qui emplissait son corps était cette fois vert et son sang était récolté en minces filets dans un bécher transparent. La quatrième prison de verre enfermait un vieillard. Dans la paume de sa main, une pierre de lune vibrait par intermittence au rythme des influx électriques que diffusait une dynamo raccordée à un ordinateur. L'homme était nu, sa tête serrée dans un étau. Un laser avait découpé un cercle dans sa boite crânienne. La dernière cage contenait une jeune fille maigre, mutilée de toute part. Sur son corps, des lignes tracées au marqueur entouraient une grosse opale.
Mélia était atterrée. C'était trop violent. Elle perdit le contrôle de ses émotions et son être éthérique se mit à tournoyer sur lui-même, puis elle fut projetée dans tous les sens comme un ballon de baudruche qui expulse l'air. Elle s'entortilla autour d'une tige de métal qui servait de support pour les perfusions. Dans une telle situation de confusion, elle ne perçut pas la présence qui fit irruption dans le laboratoire. Par contre, le nouveau venu, un homme d'une quarantaine d'années en blouse blanche, chaussé de grosses lunettes, flaira tout de suite l'intrusion. Sur le qui-vive, le nez en l'air, il frappa dans ses mains à une cadence infernale. Mélia aurait dû être dispersée molécule par molécule vu l'état dans lequel elle se trouvait déjà, mais elle dut son salut à la défaillance de Cid. Le garçon choisit ce moment précis pour s'écrouler, pompé jusqu'à la moelle de tout son Ki. La jeune fille fut aspirée et réintégra son enveloppe instantanément. Son esprit était perdu dans des limbes lointains et en réaction, son corps se mit à grelotter, et ses dents à s'entrechoquer. Il lui fallut plus de vingt minutes pour redevenir elle-même avec l'aide de Mélanie. Pendant ce temps, Kazuhisa et Théo avaient étendu Cid sur le lit.
— Ils font des expériences. Ils ont capturé des Ostendes, ils les torturent pour leur enlever leur Ingéni. C'est horrible. Il y a même un enfant ! Ils ont déjà toute une collection de gemmes, sanglota Mélia.
— Et Thys, Maître Lux et les autres ? s'inquiéta Mélanie.
— Non, eux, je ne sais pas, je n'étais pas au hangar. C'est Fanny Clivier qui m'a indiqué le laboratoire ! Oh ! par les Éthers Originels, c'est affreux.
Il fallut les bras de Théo pour la bercer, la main rassurante de Mélanie sur ses cheveux pour l'apaiser. Alors enfin, elle put raconter son voyage. Les autres étaient tous figés dans des grimaces horrifiées. Seul Cid n'était pas touché par le récit, il dormait à poings fermés. D'ailleurs de légers ronflements venaient briser le silence de consternation.
— J'ai peur qu'ils fassent la même chose à Thys, Damien, Blandine, Téodor et Mamina, confessa Mélia. Oh ! Par les Éthers originels, c'est ça, ils vont leur prendre leur Ingéni !
— Et Ghiza ? s'enquit fiévreusement Kazuhisa.
— Je ne sais pas... On doit faire quelque chose.
— J'ai les tenues de plongée et quelque chose d'autre qui est à vous, déclara le petit japonais d'une voix mystérieuse.
Il sortit de son sac le cylindre de Tiahuanaco. Mélia se jeta dessus.
— Oh ! Tu es un amour Kazuhisa ! Comment as-tu récupéré le cylindre ? Je ne savais pas que Mamina l'avait apporté !
Elle l'embrassa et remarqua seulement la boursouflure de sa joue et son œil bleui.
— Bon sang ! Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ?
Il raconta son face-à-face avec les jeunes Indésiratas non sans une pointe de fierté quand il évoqua ses passes de Kyudo.
— T'es vraiment un géant toi ! s'exclama Théo en regardant droit dans les yeux leur petit allié qui faisait bien deux têtes de moins que lui.
Puis Théo transmit au groupe le compte rendu de son équipée d'espionnage avec Cid.
Il fut décidé qu'il fallait agir dès cette nuit. Comme Cid dormait toujours profondément et qu'aucune sollicitation n'engendrait le moindre effet, ils durent se résoudre à ne pas l'inclure dans leurs plans.
Mélia et Théo seraient les plongeurs. Mélia parce qu'elle avait suivi des cours pour pouvoir inspecter les fonds marins de l'île et Théo, parce que c'était l'athlète de la bande. Il touchait à tout et avait déjà fait plusieurs stages de plongée. Mélanie et Kazuhisa surveilleraient les extérieurs du hangar, prêts à faire diversion.
— Si ça tourne mal, si l'on doit se séparer, on se retrouve à la cachette, proposa Théo qui avait pris le commandement des opérations.
Ils étaient parés et pas rassurés du tout. Leur expédition était dangereuse et l'issue totalement incertaine.
— Et s'ils sont blessés, comment on va les sortir de là-bas ? demanda Mélanie.
— Chaque chose en son temps, le tranquillisa Mélia. Bon, on est prêts ? J'ai laissé un mot d'explication à Cid au cas où il se réveillerait pendant notre absence. Mélanie, tu veux bien me garder Chinchou, il n'a pas trop aimé son expérience sous-marine d'hier.
Elle approcha son visage du chinchilla pour sentir le minuscule museau lui chatouiller la joue et tendit son doux animal à la petite Donnador qui l'enfouit délicatement dans la poche de son sac à dos. La bestiole émit un couinement de satisfaction.
Les quatre jeunes quittèrent leur abri avec l'espoir de revenir accompagnés de leurs compagnons. À cet instant, ils ne pouvaient imaginer ce que leur réservaient les heures à venir.
1 pardon en japonais
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