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Chapitre 40 La déroute


Complètement paniqué, Thys vit sa sœur franchir aisément la protection en l'entraînant par la main. Elle se jeta sur Deprador tandis que son frère surpris par la manœuvre s'encoubla dans ses propres longues jambes et mit genou à terre devant le Niemens, lui-même ahuri du geste insensé de ses proies.

Plus vive qu'une Milvuit, Mélia planta ses petites dents bien aiguisées dans la chair dure de l'avant-bras du Niemens avant que celui-ci ne se remette de sa surprise. Thys eut le réflexe de saisir Mélanie par la taille. Le corps de la petite fille était tout mou comme s'il n'était plus habité. Puis le garçon se jeta en arrière, entraînant la petite Donnador dans un rouler bouler jusqu'au canapé où Nadine et Orine les agrippèrent. Ils avaient traversé la protection d'air densifiée sans mal comme si leur empreinte énergétique était une clef.

Quand le Dux fut en état de réagir, Mélia avait laissé la trace profonde de sa mâchoire sur son bras et la chair boursoufflait déjà. Alors que ses compères restèrent médusés, le Dux Deprador dont la rage allongeait encore sa face chevaline se précipita vers la jeune Ether qui dérapait sur le carrelage pour rejoindre son abri. Il était à deux doigts de l'attraper, mais le tempo de Mélia était extrêmement bien calculé, car à cet instant précis Téodor Lux et Rinata Tournelle firent irruption dans le salon.

On aurait dit une envolée de deux danseurs ninjas. Ils étaient auréolés de la pâleur lunaire et leur ombre mangeait les murs blancs du salon. Les Indésiratas se resserrèrent en une sorte de formation de combat, dérivée des légions romaines : Le Dux, mains projetées vers l'avant, prenait la tête du groupe épaulé par Jason Le Tallec à sa droite et Alan à sa gauche. Tous deux serraient la mâchoire, prêts à broyer de l'acier d'un coup de dent. Daniel se tenait derrière et même s'il était le plus jeune, il semblait le plus déterminé. Le face-à-face s'éternisa quelques longues secondes où les sourcils tressaillaient et les veines saillaient. On sentait l'énergie crépiter de toute part comme un lion affamé en cage, en attente du cuissot dodu d'une antilope.

Daniel impatient et tendu fut le premier à agir, il projeta ses bras vers le plafond et claqua ses mains l'une contre l'autre, sollicitant les vibrations de la matière. Aussitôt le sol trembla et les murs se fissurèrent, mais l'action imparfaite n'atteignit pas la chair des deux Maîtres Arcans qui facilement renvoyèrent sur l'inconscient la puissance de son attaque. Daniel sentit son corps trembler et ses os, un à un, se fissurèrent. Il hurla. Jason Le Tallec intervint vite, parant l'énergie destructrice alors que Dux Deprador se concentrait pour infiltrer sournoisement le cerveau de Rinata. Celle-ci luttait en s'auréolant d'un filtre neutre contre les influx électriques, mais le Dux sut trouver la faille et insinua son venin à travers la bouche de la grande Ether. Aussitôt, les nerfs dentaires s'enflammèrent et les gencives se mirent à saigner. Rinata luttait, incapable de stopper la douleur qui lui atteignait maintenant le palais et grattait la voute pour la percer. La bouche en sang, la vieille femme rejoignit ses mains qu'elle porta à la poitrine pour diriger une contre-attaque sur le Niemens. Téodor Lux, dans le même temps, déséquilibra Alan en aspirant l'air qui l'environnait et projetant ainsi un tourbillon fou sur le jeune Péragore. Celui-ci fit alors une envolée contre le mur. Son crâne percuta le buffet et sa jambe craqua.

Dux Deprador hésita à secourir son compagnon, il aurait préféré poursuivre son œuvre destructrice sur Rinata dont les yeux injectés de sang ne pétillaient plus autant. Mais sur une injonction de Jason Le Tallec, il saisit Alan inconscient et rejoignit le riche homme d'affaires qui portait Daniel gémissant. Il y eut des regards pleins de promesses de mort. Puis, en un seul geste, les Indésiratas s'enfuirent par la porte du couloir. Leur attitude surprit les deux grands Ethers, mais ils ne cherchèrent pas à les poursuivre. Rinata se précipita vers ses petits-enfants et fut arrêtée par le barrage d'air qui lui coupa le souffle. Dans le même temps, Téodor rejoignit en deux petites enjambées les corps de ses amis. Il s'arrêta d'abord auprès de Solène et hurla :

— Non, non, non, non !

Son regard d'habitude si perçant se voila d'un film opaque et sombre et il se prit la tête dans les mains.

— Téodor ?

En entendant le cri, Rinata avait renoncé à rejoindre les naufragés du canapé par ailleurs bien protégés pour retrouver son acolyte qui se tordait dans la peine.

— Ils l'ont tué, Rinata, ils l'ont tué ! Une femme si douce, si juste ! Elle était puissante, elle était bonne ! Non, ce n'est pas possible. C'était mon amie. Je l'ai formée et elle a largement dépassé mes espérances. Il y a quelques heures, on riait ensemble à cette table. On était en fête ! Elle avait des projets, non !

Et le petit homme sanglota sans honte. Rinata Tournelle, d'une main tremblante toucha le corps encore chaud de son amie et serra les dents pour ne pas laisser elle aussi éclater son chagrin. Solène s'était endormie pour toujours et son corps montrait la souffrance qu'elle avait endurée dans ses dernières minutes. Ses doigts crispés étaient dirigés vainement vers le canapé et sur son visage déchiré on lisait une infinie tristesse. D'un geste tremblant, la vieille Ether abaissa les paupières de Solène.

Les deux éthers ne purent s'appesantir sur la dépouille de la grande Solène, car il y avait aussi le corps de Térence Plomb qui les angoissait dans l'angle du salon. C'est d'un pas incertain qu'ils rejoignirent l'agenceur de L'Ethérie. Les yeux clos, le poil brûlé, le sang filtrant à travers les lèvres entrouvertes, le jeune homme avait perdu toute son élégance. Téodor posa ses doigts sur le cou brûlé de Térence et ce fut le silence. Chacun retenait sa respiration. Les réfugiés du canapé n'avaient osé sortir de leur abri, mais n'avaient loupé aucun détail de la scène qui se jouait devant eux. Mélanie recroquevillée comme un fœtus avait convulsé lors des cris de Téodor, maintenant elle était inerte.

Rinata guettait le visage du Maître Arcan. Le tic-tac régulier de l'horloge en était douloureux. Soudain Téodor s'affaira, il plaça ses deux paumes sur le torse de Térence.

— Il bat, son cœur bat, il est encore avec nous ! Je m'en occupe ! Non, viens aussi Rinata, aide-moi !

Et les deux Ethers, agenouillés auprès du jeune homme, s'accordèrent par leur silence et leur immobilisme. L'attente fut longue, pourtant personne n'eut l'idée de rompre le calme établi ni d'esquisser le moindre geste. Le salon entier était figé dans une sorte de torpeur où chaque battement de cœur était une appréhension. Enfin, Térence gémit et son premier geste fut de porter sa main au menton où quelques poils noircis trônaient en vestige de ce qui fut la plus belle barbichette de l'Ethérie. Ses doigts s'attardèrent sur les poils drus puis il porta les deux mains à son front et ferma les yeux dans un soupir.

— Les enfants ? Solène ? demanda-t-il faiblement à Téodor sans pour autant essayer de se redresser.

— Ne bouge pas encore ! Silence ! Nous devons réparer les dégâts de ton corps.

Rinata et le Maître Lux replacèrent leur paume sur le torse du blessé et évitèrent le regard embué de Térence Plomb. Derrière le canapé, Nadine s'était redressée.

— Ils sont bien tous partis ? lui demanda Orine d'une voix étranglée.

— Oui, oui, je vais chercher un calmant pour Mélanie, elle m'inquiète ! Surveille-la, s'il te plaît.

— Sois prudente !

Orine était complètement paniquée et débordée avec les trois petits dont elle avait la charge. Lise s'était réveillée et réclamait un biberon. Elle pleurait sa colère devant l'inaction de sa mère. Loris, se serrait toujours contre sa maman comme s'il avait voulu retrouver le ventre réconfortant qui l'avait enfanté. Orine ne pouvait esquisser un geste sans qu'il ne se resserre contre son chemisier trempé de larmes et de morve.

Quant à Mélanie, elle était tantôt assise, toute droite, les yeux fous, à se dandiner d'avant en arrière, tantôt elle pleurait en donnant des coups de tête dans le mur sans paraître ressentir de douleur physique. Thys et Mélia l'entourèrent et la serrèrent fortement entre eux. Ils ne savaient comment réconforter la petite, mais ils lui donnaient toute la chaleur humaine qu'ils pouvaient. Tantine revint vite et fit avaler trois comprimés à Mélanie.

— Une forte dose pour les circonstances, commenta-t-elle pour elle-même, c'est ce que m'avait prescrit le docteur Cornelleau quand Mexan est mort et que je ne dormais plus !

Elle stoppa son flot de paroles d'un coup se rendant compte que comparer la perte de son chien avec le désespoir de Mélanie était totalement déplacé. Alors, pour une fois, elle sut se taire et libéra ses neveux en prenant Mélanie sur ses genoux. Elle caressa la tête de l'enfant et lui chanta un air doux que personne ne reconnut, mais qui sembla assoupir la petite Donnador.

Thys regarda sa sœur. Elle était pâle et ses yeux luisaient dans la pénombre de la pièce. La pupille avait repris sa taille normale, mais son iris bleu vert paraissait éclairé de l'intérieur.

— Ne me refais plus jamais ça ! lui dit-il.

— Quoi ?

— Le coup du « prêt ? » et du « Go ! », j'ai cru que j'allais mourir, que tu allais mourir !

— Désolée, je ne pouvais pas, je n'avais pas le temps, mais je savais que...

— Mélia, stop !

— Quoi ?

— Merci ! Merci ! Tu as fait ce qu'il fallait, j'aurais juste aimé comprendre un peu avant ce qui m'attendait...

Elle lui adressa un petit sourire triste et passa affectueusement sa main dans sa chevelure pour dégager l'œil vert de son frère encore caché par sa mèche rebelle. Comment en étaient-ils arrivés là ? Il y a à peine quelques semaines, ils étaient deux enfants préoccupés par leurs sensations étranges. Jamais ils n'auraient pu imaginer qu'ils allaient être traqués et attaqués à cause de ces mêmes sensations. Jamais Mélia n'aurait cru être guérie de sa maladie pour tomber dans une autre horreur, la marginalisant tout autant !

Tout à coup, le salon retrouva sa vie. Les Ethers qui avaient combattu à l'extérieur entraient les uns à la suite des autres dans la pièce sens dessus dessous. Et tous avaient la même allure exténuée, les vêtements de fêtes dépenaillés et la mine consternée en voyant Térence allongé sur le sol. Thys et Mélia les comptaient et à chaque entrée, ils poussaient un soupir de soulagement. Ils étaient tous là !

Non, où était Charles Ano, le grand-père ? Chacun avait sa question sur le bout des lèvres et personne n'avait vraiment envie d'entendre la réponse. Ce qui donna lieu à un chahut incompréhensible.

— Où est grand-père ? clamèrent en chœur les jumeaux.

— Que s'est-il passé, ici ? demanda Anthony à bout de souffle en se tenant les côtes.

— Mon Dieu, Solène, elle est... elle est morte ? demanda Anastasia, la seule qui avait gardé sa prestance à la fin des combats et qui venait de perdre en deux secondes tout son rayonnement.

— Térence a l'air mal en point ! Que s'est-il passé ? Qui a réussi à s'infiltrer ici ? s'alarma Sylvie sans lâcher ses enfants du regard.

— Comment vont mes petits ? Oh ! Mes petits ! se rassura Paul en étreignant en une fois sa femme et ses deux enfants sortis de leur cachette, comme un gros paquet de Noël. Ce qui ne fut pas du goût de la petite Lise qui hurla une nouvelle fois son mécontentement devant l'agitation ambiante et le manque de biberon.

— Que va devenir Mélanie ? La pauvre petite ! se désolait Rinata.

— Où est grand-père ? s'alarma une nouvelle fois Thys, en montant d'une octave.

— Où est mon grand-père ? répéta Mélia, déjà en train de pleurer.

— Oui, où est mon père ? s'inquiéta enfin Anthony.

Le message porta et tous se turent d'un coup. Ils regardèrent dans toutes les directions comme si Charles Ano jouait à cache-cache. Il y eut même des coups d'œil sous la table, tellement la détresse était grande et la lucidité perdue.

— Qui l'a vu durant la bataille ? s'informa Maître Lux visiblement accablé.

— J'ai combattu quelques instants à ses côtés, mais il se débrouillait comme un chef contre deux jeunes Indésiratas alors je suis allée prêter main-forte à Anthony et Paul ! confia Anastasia confuse.

— Qui d'autre a repéré Charles ?

Chacun attendait une réponse positive et encourageante de son voisin, mais la salle resta plongée dans un mutisme navrant.

— Il faut le retrouver, il agonise peut-être dehors ! s'énerva Anthony, dont la voix déraillait complètement.


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