- Thomas...

- NON, Y A PAS DE THOMAS ! JE SUIS PAS VOTRE POTE, DONC VOUS M'APPELLEZ MR JENKINS ! EST-CE QUE JE VOUS APPELLE DUMBY MOI ?

- Mr Jenkins, vous allez trop loin ! Je vous invite à vous asseoir et à écouter ce que j'ai à vous dire, ou bien je vous donnerais deux mois de retenues pour manque de respect au directeur de Poudlard !

Thomas s'appuya contre l'armoire qui contenait la Pensine et souffla bruyamment pour essayer de se calmer. La surface ronde du bureau de Dumbledore lui donnait mal à la tête. Il finit par prendre place sur un des fauteuils en schintz devant le bureau du directeur.

- Bien, reprit ce dernier, tout d'abord, tu dois comprendre que ce sérum peut venir en aide à des centaines de personnes, notamment aux Cracmols. As-tu pensé aux Cracmols ? Grâce au NewMuggle, il pourrait enfin avoir des pouvoirs magiques comme les membres de leurs familles et s'intégrer pleinement au monde des sorciers. De plus, il faut que tu entende que pour une personne qui souffre, des centaines de personnes iront mieux !

Thomas n'était pas entièrement convaincu mais il devait admettre qu'il y avait une part de vérité dans le discours de Dumbledore.

- Ma vrai question, dit celui-ci, c'est de savoir si tu continue la mission pour nous. Tu es notre seul atout à Poudlard !

- Non c'est faux, rétorqua Thomas, il y a pleins de gens qui sont complices et qui pourraient vous aider ! Le professeur McGonagall par exemple. Il a bien fallu qu'elle participe indirectement à la mission quand elle est venue chez les Granger pour annoncer à Hermione qu'elle était une sorcière !

- Le professeur McGonagall ne possédait pas toutes les informations que tu connais actuellement, se justifia Dumbledore la voix la plus chevrotante que jamais

- EH BEN ELLE AURAIT DU LES AVOIR ! VOUS LUI AVEZ DEMANDÉ À MCGONAGALL, SI ELLE ÉTAIT D'ACCORD AVEC LA MISSION ? PEUT-ÊTRE QUE SI ELLE ÉTAIT AU COURANT, ELLE AURAIT REFUSÉ !

- Mr Jenkins ! Calmez-vous !

- Vous savez ce qu'on m'a dit, à moi ? Mes parents m'ont dit qu'elle était malade, Hermione ! Et que le Ministère avait développé une potion pour la guérir ! C'EST MA COUSINE, BORDEL !

- Mr Jenkins, ça suffit ! Vous devez comprendre que les choses se passeront comme cela, et pas autrement ! Ce n'est pas du haut de vos quinze ans et demi que vous allez changez les choses ! Je n'ai pas le temps de me battre avec vous, donc répondez à ma question : vous continuez la mission, oui ou non ?

Thomas réfléchit. Si il refusait, le Ministère de la Magie allait contrôler tout ses faits et gestes pour éviter qu'il ne répète le but de la mission à quelqu'un d'autre. Il faisait partie du secret maintenant, et il valait mieux qu'il soit de leur côté si il ne voulait pas d'ennuis.

- Oui, dit-il enfin à contrecoeur

- Parfait, conclut Dumbledore, on se donne donc rendez-vous la semaine prochaine à la même heure. Bonne fin de soirée, Thomas.

Le jeune brun sortit de la pièce en se retenant très fort de ne pas claquer la porte.

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- S'il vous plaît ! cria Olivier, son balai volant à la main, j'aimerais que les qualifications soient rapides et efficaces ! Je cherche aujourd'hui deux batteurs et trois poursuiveurs pour mon équipe !

Des exclamations retentirent de toute part. Thomas regardait le spectacle d'un air amusé depuis les gradins du stade de Quidditch. Il avait apporté des toasts à la marmelade pour Olivier et Alicia. Il espérait vraiment qu'Alicia soit prise au poste de poursuiveuse comme l'année passée.

- Donc je répète, reprit Olivier, je suis gardien et j'ai déjà trouvé mon attrapeur depuis hier, et j'en suis très satisfait ! Je ne tiens pas à perdre du temps. Ceux qui sont venus pour le poste de gardien ou attrapeur, je vous demanderais de partir !

Il y eut un silence pendant quelques instants puis une vingtaine d'élèves se dirigèrent vers le château en soupirant.

Alicia décolla en compagnie de ses deux acolytes de toujours, Angelina Johnson et Katie Bell. Thomas les regardait d'un air réjoui. Elles formaient un trio de choc, elles étaient imbattables.

En effet, c'est elles qui marquèrent le plus de point, et à la fin de la matinée, tous les candidats furent d'accord pour dire qu'elles étaient les meilleures et qu'elles méritaient leurs postes de poursuiveuses.

Olivier était aux anges. Il annonça une petite pause et pendant qu'il buvait directement à la baguette avec le sortilège Aguamenti, Thomas descendit des gradins à sa rencontre.

- Tiens, tes toasts à la marmelade, dit-il en lui donnant la nourriture, c'est qui l'attrapeur que t'a trouvé pour l'équipe ?

- C'est le petit Potter, répondit Olivier en croquant dans ses tartines, le professeur McGonagall me l'a présenté hier, il est vraiment très doué. Et avec les filles comme poursuiveuses, nos chances de gagner le tournoi augmentent considérablement !

Il s'arrêta de parler un instant et regarda son ami dans les yeux.

- Tu es sûr que tu ne veux pas tenter ta chance en tant que batteur ?

Thomas réfléchit. Il s'imaginait voler derrière Alicia pendant les matchs, donnant de grands coups de battes et envoyant des Cognards dans la figure de quiconque qui essayerait de l'empêcher de marquer un but. Ça pouvait être une bonne idée.

- Eh bien écoute..., commença-t-il

- Hey Oli ! s'exclamèrent deux voix joyeuses et unanimes

Les deux jeunes garçons se retournèrent et virent les jumeaux Weasley, battes en main, s'avancer vers eux. Thomas déglutit avec difficulté. Les jumeaux Weasley étaient de vraies bêtes sur le terrain. Leur frappe était telle qu'ils auraient été capable de décapiter la tête d'un humain les yeux fermés sans aucun objet tranchant.

- Tu sais quoi laisse tomber, dit-il à Olivier

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Hey les mecs ! s'écria Fred en tapant dans la main d'Olivier et Thomas, comment ça s'est passé les qualifications ce matin ? Les filles sont toujours aussi douées ?

- Ouais Fred ! répondit Olivier avec les yeux brillants, on les reprend cette année dans l'équipe !

Les trois garçons commencèrent à parler avec animosité de la prochaine saison de Quidditch qui les attendait, tandis que Thomas se sentait de plus en plus gêné au fur et à mesure que la conversation avançait. Il n'était vraiment pas dans son élément.

- Bon, moi je vais amener des toasts à Licia, grommela-t-il à voix basse en s'éloignant

- Attend, je t'accompagne ! s'écria soudain George

Thomas serra les dents et lui fit un sourire forcé. George Weasley lui était beaucoup moins sympathique depuis qu'il avait appris qu'il passerait la journée à Pré-Au-Lard tout seul avec la petite Spinnet.

Alicia était en grande discussion (encore) avec Katie Bell à l'entrée du stade de Quidditch. Lorsqu'elle vit Thomas s'approcher d'elle, elle courut vers lui et se jeta dans ses bras.

Ce geste d'affection recolla les morceaux cassés du cœur de Thomas en un instant. Une bouffée de joie s'empara de lui, il avait envie de rire aux éclats.

- Tiens, tes toasts Licia, dit-il en lui donnant la nourriture

- Oh, tu y a pensé, tu es adorable ! Merci beaucoup...

Les deux jeunes gens se regardaient dans les yeux, incapables de se concentrer sur autre chose.

- Hey, Licia, tu as magnifiquement bien volé aujourd'hui ! s'exclama soudain George pour ramener l'attention sur lui

Un silence se fit aussitôt et tout le monde le regarda. La totalité des élèves de Poudlard savait qu'il n'y avait que Thomas qui appelait Alicia "Licia". C'était son surnom à lui, depuis toujours. Comment George pouvait se permettre de se l'approprier ainsi ?

Alicia serra les dents. Entendre une autre personne que Thomas l'appeler Licia, c'était...bizarre et malaisant. Cependant elle appréciait beaucoup George, elle savait que les intentions de celui-ci n'étaient pas mauvaises, et elle ne voulait pas lui faire de peine.

- Merci beaucoup, répondit-elle en souriant

- De rien princesse, c'est la pure vérité ! D'ailleurs, je voulais te parler d'un truc à propos de la semaine prochaine...

Il posa son bras sur son épaule et la raccompagna au château sans même un regard en arrière.

Katie adressa à Thomas un sourire gêné avant de s'éclipser elle aussi. Ce dernier ressentit un besoin furieux de s'éloigner du monde de Poudlard pour se recentrer sur ses émotions et comprendre ce qu'il se passait dans sa tête.

Il se dirigea vers la Forêt Interdite et rentra à l'intérieur sans la moindre hésitation, le pas déterminé. C'était un trait classique du caractère de Thomas. C'était lorsqu'il était perdu et complètement déboussolé qu'il paraissait le plus confiant et sûr de lui-même. Qualité ou défaut, il n'arrivait jamais à juger.

Il avança à travers le bois sinueux remplis de bestioles magiques aux pouvoirs inconnus. Il ne s'arrêtait pas, cherchant à aller le plus loin possible.

Quand enfin il fut à bout de souffle, il s'appuya contre un arbre et poussa de grandes respirations. Il s'assit sur une bûche de bois et mis sa tête dans ses mains.

- PUTAIN DE MERDE ! cria-t-il soudain, si fort que deux chouettes s'envolèrent parmi les branchages

Rien n'allait chez lui en ce moment. Il avait terriblement mal à chaque fois qu'il voyait Alicia avec George, mais lui-même n'avait jamais été amoureux auparavant, et il ne savait pas comment s'y prendre, comment réagir. Et pendant le même temps, il voyait bien que quelque chose d'horrible et d'injuste se passait sous ses yeux, avec la mission du Ministère. Il voulait défendre sa cousine en tant que "grand frère protecteur", comme s'il agissait pour un lien familial, alors qu'en vérité, il connaissait Hermione depuis une semaine à peine. Et pire, il avait appris l'avant-veille qu'elle n'était pas biologiquement sa cousine.

Il balança la tête en arrière et ferma les yeux. Puis il se laissa tomber derrière la bûche, et se retrouva allongé dans l'herbe. Là, il s'endormit.

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Depuis combien de temps était-il là ? Une heure, un jour ? Il était venu ici en fin de matinée...et à présent le soleil déclinait. Il se redressa et fut pris d'un mal de tête horrible.

- Tom ! Tom !

Thomas plissa les yeux. Quelqu'un l'appelait. Il scruta l'obscurité des bois dans l'espoir d'apercevoir quelqu'un.

- Tom ! Tom...

Enfin, après quelques secondes, la silhouette d'Alicia se dessina. Thomas se mit debout aussitôt.

- Licia ! s'écria-t-il, c'est toi ?

- Oui, c'est moi Thomas...je suis vraiment désolée...je n'aurais jamais du faire ça...

- Faire quoi, Licia ? Qu'est-ce que tu as fait ?

- Accepter de sortir avec George...je ne l'aime pas. C'est un hypocrite. C'est toi que j'aime, Thomas...

- Moi aussi je t'aime, Licia ! Je t'ai toujours aimé ! Tu es tellement belle et intelligente, j'adore quand tu mordille ta lèvre inférieure, quand tu souris d'un petit air satisfait lorsque tu ne sais pas quoi dire, ton sourire, tes cheveux, ton odeur et...

- THOMAS !

La vue de Thomas se troubla, il avait vraiment mal à la tête...il tomba à terre et aperçut avant que ses paupières se ferment le visage affolé et inquiet de sa petite cousine Hermione Granger.

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Lorsque Thomas sortit de son coma, il se trouvait dans un lit tellement douillet qu'il ne voulait jamais en sortir. Il cligna des yeux plusieurs fois, et découvrit Olivier, Alicia, le professeur Dumbledore et Hermione autour de son lit, le scrutant d'un air inquiet.

- Bonjour Thomas, annonça le professeur Dumbledore, comment vous sentez-vous ?

- Ça pourrait aller mieux, répondit le concerné d'une voix pâteuse

- Bon. Je voulais simplement vous informer que le rendez-vous dans mon bureau jeudi tient toujours. Mais si vous n'êtes pas assez en forme pour vous y rendre, je comprendrais totalement.

- Merci professeur, grommela Thomas, c'est trop aimable.

Dumbledore lui adressa un sourire compatissant et sortit de l'infirmerie.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, exactement ? demanda Thomas à ses amis

- Après les qualifications de Quidditch, tu étais introuvable, expliqua Olivier, alors on a commencé à te chercher partout. Hermione t'a repéré dans la Forêt Interdite grâce à un sort de localisation. Elle y est allée toute seule sans prévenir personne de peur d'être punie et elle t'a ramené.

Thomas verrouilla son regard sur celui de sa cousine. Est-ce qu'elle avait raconté aux deux autres dans quel état elle l'avait retrouvé ? Et ce qu'il avait dit ?

La petite Granger comprit le questionnement de son cousin grâce à son cerveau entraîné et lui fit un petit signe discret pour lui garantir que non, elle n'avait rien dit.

Thomas fut soulagé. À présent, la solution lui apparaissait claire et nette : il fallait qu'il règle ses problèmes. Il n'irait pas mieux tant que tout ne serait pas arrangé. Son côté déterminé prenait le dessus.

- Tom, pourquoi as-tu fait ça ? dit soudain Alicia, tu nous a fait super peur !

- J'avais besoin de faire le vide dans ma tête...je vais mieux maintenant.

Après quelques vœux de rétablissement, Olivier et Alicia partirent, laissant les deux cousins seuls à seuls.

- Hermione...commença Thomas

- Elle est au courant, Alicia ? l'interrompit la petite rouge et or

- Non...

- Pourquoi ?

- Ce n'est pas simple à dire. Et puis j'ai peur...

- Peur de quoi ?

- Peur que ça marche pas entre nous, peur de gâcher notre amitié, peur de lui faire du mal...

- Mais si vous êtes tous les deux amoureux, qu'est-ce qu'il pourrait se passer de mal ?

- Hermione, tu poses trop de questions.

La petite Gryffondor fixa de ses yeux chocolats les pieds de Thomas masqués par les couvertures.

- Tu t'es fait des amis à Poudlard ? reprit ce dernier

- Oui toi, répondit Hermione naturellement

- Oui mais moi ce n'est pas pareil, je suis ton cous...ce n'est pas pareil. De ton âge, je veux dire ?

- Pas vraiment...

Et à sa plus grande surprise, la petite Granger fondit en larmes. Il s'empressa de la prendre dans ses bras pour la consoler.

- Je...j'en ai marre...je n'en peux plus, renifla-t-elle, j'ai essayé...mais ici....personne ne m'apprécie...pour ce que je suis...c'est trop dur...et puis...mes parents me manquent...beaucoup...des fois...je regrette....le temps où j'étais...moldue....

Thomas la consola du mieux qu'il pouvait. Lorsqu'Hermione sortit de l'infirmerie, il se félicita intérieurement de ne pas lui avoir dit maintenant toute la vérité. De toute évidence, elle traversait une mauvaise passe et était beaucoup trop faible. Ça n'allait pas être chose facile...