Y O U R S
🍋
_______________________
Sous ses doigts, le vieux loquet du volet grince bruyamment et il se fige. Tout son corps se crispe alors qu'il se tourne lentement vers ses deux amants, encore endormis dans le lit. Aucun mouvement ne semble signifier un réveil alors Jisung soupire entre ses dents, soulagé. Un peu plus confiant maintenant que le plus dur est passé, il repousse les volets vers l'extérieur, ouvrant sa vue à la ville en éveil.
Il est vraiment tôt. Il est même « putain de sacrément tôt » comme aurait dis Seungmin.
Le printemps est bien venu mais les oiseaux ne chantent pas, eux aussi, ils dorment. Il n'y a que le soleil montant qui l'accueille, le froid glacial qui meurtrit ses bras nus et les couvre de chair de poule, ainsi que le dégradé marine, orange et mauve qui tapisse le ciel. Lentement, Jisung le regarde absorber la fumée qu'il tire hors de ses lèvres dans un long souffle.
Accoudé à l'encadrement de sa fenêtre, Jisung consomme sa cigarette pensif. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il réalise qu'il aurait peut-être du aller fumer à travers la fenêtre du salon, ou celle de la cuisine. La fatigue du réveil lui a fait perdre sa logique, alors il n'a pas pensé qu'au delà du bruit, l'air frais du dehors et la lumière pouvait réveiller ses amants. C'était bien faute d'avoir fait attention...
Jisung, c'est le garçon le plus important mais il est aussi l'oublié. Ses sentiments à lui, on n'y a jamais fait attention plus que ça. Jisung, il aime et puis voilà. On se fiche de ce qu'il pense. On se fiche de savoir s'il est heureux que ses deux amants s'entendent bien. On se fiche de savoir si oui ou non, lui aussi, peut se permettre d'être jaloux lorsqu'il atteste de leur complicité née. On se fiche du garçon du toujours, parce que toujours c'est long, et qu'on ne veut pas penser au futur. On se fiche du garçon qui n'a plus rien à prouver. On se fiche du garçon qui est. On s'en fiche puisqu'il est heureux et qu'il a déjà tout.
On s'en fiche du garçon qui construit cette histoire et qui relie les pôles. Jisung, il aime et c'est tout.
Sauf que Jisung, il en a des choses à dire. Lui aussi, il a une histoire à raconter. Tout n'a pas été rose pour lui non plus, et avant qu'il ne décide sur un coup de tête d'acheter une guitare gravée et couverte de feutre et d'autocollants sur un site de vente en ligne, il n'avait plus de rêves. Oui, Jisung, il a été le garçon qui ne dormait plus. Il a été celui qui s'est jeté corps et âme, à travers et surtout à tord, dans un projet impossible. Celui qu'on a piétiné, dont on a bafoué l'espoir et sali l'ambition. Jisung, il avait quitté l'école pour être heureux.
Sauf qu'il a échoué.
Oui, Jisung, il est tombé. Comme beaucoup d'autre, il s'est cassé la gueule sur le chemin de la victoire, de la célébrité. Parce que Jisung est le garçon que l'on aime, mais il est aussi celui que l'on oublie.
Alors quand Chan lui a tendu la vieille guitare lettrée et qu'après un interminable échange sur tout et n'importe quoi, il a répondu « oui » quand son ainé lui a proposé de poursuivre leur conversation autour d'un verre, Jisung n'aurait jamais pu imaginer que ce simple mot de trois lettres allait lui faire changer de chemin.
Han Jisung, allait prendre un chemin différent vers son futur. Et cette fois, qu'importe s'il tombait. Puisqu'à ses côtés il y avait non pas une, mais deux personnes qui le soutenaient. Qu'importe le reste, qu'importe le tout, qu'importe son frère qui l'avait trainé dans la boue, qu'importe les peurs, qu'importe les échecs ; il se relèvera.
Alors le voilà, Jisung, des années plus tard. Jisung, celui qui a repris les cours. Il n'est plus seul, Jisung, et il sait où il va. Il sait ce qu'il veut désormais, et il dit ce qu'il pense. Tant pis Jisung, si on l'oublie. Il ne s'attend pas à ce que tout le monde l'aime, mais il a confiance en lui-même et c'est tout ce qui lui importe.
Face au lever de soleil du printemps, Jisung, l'éperdu amoureux de l'automne n'a plus peur.
Il fume sa clope en pensant au toujours et autour de sa taille, deux bras viennent s'entourer. Lentement, il écrase son mégot dans le pot de fleur mort sur le rebord de la fenêtre et il laisse son corps reposer contre le torse brûlant de son amant derrière lui.
Le visage de Chan s'enfouit dans son cou et il y murmure lentement, son souffle caressant l'épiderme du brun.
- Bonjour.
Sa voix est rauque et encore pleine de sommeil. Il a travaillé jusqu'à pas d'heure la veille alors ses yeux le brûlent. S'extirper du lit un samedi de si bon matin est une torture et il n'a qu'une envie : retourner sous les draps.
Un léger sourire aux lèvres, Jisung lui répond.
- Bonjour... Tu n'arrivais plus à dormir ?
Contre sa peau, Chan secoue la tête de gauche à droite.
- Tu m'as réveillé.
- Désolé.
Le blond prend une grande inspiration, pressant un peu plus son torse nu contre le dos de son amant. Ses paupières sont fermées et il baisse la tête, refusant d'exposer ses pupilles sensibles à la lumière matinale.
- Reviens te coucher... maugrée l'ainé, resserrant encore la prise sur ses bras.
Doucement, les pouces de Jisung caressent les mains nouées sur son estomac. Tout son corps est calé contre celui de l'ainé. Il se sent bien. Comme toujours, auprès de ses deux amours, il se sent chez lui. Dans son dos, il sent le blond s'agiter un peu. Sa respiration se fait étrangement forte et Jisung ne peut s'empêcher de rire en silence quand Chan inspire à pleins poumons contre sa peau, le nez enfoui dans le creux entre sa mâchoire et son oreille. Amoureusement, bien qu'un peu endormi, Chan vient embrasser son cou, descendant le long des trapèzes jusqu'au col de son t-shirt.
- Channie...
- Hum... grommelle le blond dans son oreille, se rapprochant encore, créant une friction délicieuse entre eux. J'ai envie de toi Ji'...
- C'est comme ça que tu veux retourner dormir ! rigole Jisung à voix basse. Allez, va au lit.
- Tu viens ? propose le blond d'une voix molle, plutôt mignonne d'ailleurs, collant étrangement au personnage.
Levant les yeux au ciel, le sourire du plus jeune ne trompe malheureusement pas.
- Ok mais seulement si tu dors alors. T'en as bien besoin...
- Oui oui...
Finalement, ils retournent tous les deux se coucher, Jisung n'oubliant pas de fermer la fenêtre au passage. Il n'a pu qu'entrebâiller le volet, le loquet a décidément besoin d'être huilé et il a trop peur de réveiller Minho.
Se rapprochant du plus jeune, Chan rabat draps et couvertures sur eux, prenant garde à ne pas réveiller le brun, étalé sur bien la moitié du matelas. Le lit n'est qu'un deux places mais Jisung ayant bataillé à l'achat pour qu'il soit en cent soixante dans la largeur, ils entrent aisément à trois. S'ils évitent de trop bouger dans leurs sommeils, évidemment. Alors avec Minho affalé de telle manière, Chan est obligé de se coller à Jisung pour ne pas tomber. Soupirant, son bras passe par-dessus les hanches du plus jeune et s'y cale confortablement. Après un bâillement, le corps de Jisung s'alourdit et il dérive. Il avait encore besoin de dormir finalement.
Pourtant, dans un petit sursaut, Jisung s'éveille lorsqu'il sent les doigts froids de son ainé s'immiscer sous le bas de son t-shirt. Les caresses du bout des doigts le chatouillent, ses abdominaux se contractent par réflexe et il soupire quand le brun se met à lui embrasser la nuque.
- Chan, chuchote le brun au bout d'un moment. Qu'est-ce que j'ai dis...
- Mais je n'arrive plus à dormir...
Il faut dire qu'à force de peu dormir, Chan en a pris l'habitude et son corps ne ressent plus la fatigue de la même manière. Il est si souvent fatigué qu'il n'a plus le besoin de dormir beaucoup.
- C'que t'es chiant, se moque le brun.
Pourtant, il ne fait rien pour arrêter son amant. Les caresses sur son ventre sont délicieusement agréables et il faut dire que cela fait un moment qu'il n'a rien fait de tel, avec aucun de ses amants.
Remontant jusqu'à l'oreille, les baisers de Chan se multiplient. Tendres et doux, Jisung soupire alors qu'inconsciemment, sa tête s'enfonce un peu dans son coussin pour laisser libre espace au blond. Ce dernier, sourire aux lèvres, vient lui mordiller le lobe de l'oreille. Sa main posée à plat sur son bas-ventre recule les hanches de Jisung contre lui. D'un grognement encore empreint de fatigue, Chan pousse son bassin contre les fesses de son amant, décrivant de petits cercles. Lentement, sa main glisse sur les muscles brûlants de son ventre et de la paume, il vient masser le membre en éveil du brun à travers son caleçon, lui soutirant un gémissement soupiré.
- Chan... Arrête, Minho dort à dix centimètres de moi, c'est super gênant.
Sa plainte s'étouffe dans sa gorge quand Chan vient lui mordre gentiment l'épaule, ses doigts osseux passent sous l'élastique de son sous-vêtement et s'enroulent autour du sexe à demi-dur de son amant.
- Regarde-le... Il n'est pas près de se réveiller : il dort comme un bien heureux !
Alors sans faire attention à l'étrangeté de la situation, Jisung se perd à observer Minho. Ses cheveux bruns sont éparpillés sur l'oreiller. Comme à son habitude, il dort sur le ventre et ses bras sont pliés de chaque côté de sa tête. Ses longs cils bruns frôlent ses hautes pommettes et ses lèvres rosées sont entre-ouvertes, expirant une respiration bruyante. Et puis le regard de Jisung se perd sur sa nuque, suivant le chemin de sa colonne jusqu'à son dos nu, la couverture dégageant la vue jusqu'au haut de ses reins.
Soudain, un gémissement un peu plus audible lui échappe. Jisung commence à avoir très chaud, son corps est brûlant, et les mouvements de vas-et-viens répétés sur son sexe rendent ses jambes fébriles.
- Ça t'excite de regarder Minho pas vrai... Que penses-tu qu'il dirait s'il se réveillait et qu'il nous voyait comme ça ? Tu aimerais ça ? Qu'on soit deux à prendre soin de toi ainsi...
Profonde, la voix de Chan provoque un millier de frissons courants sur son épiderme. Jisung ne répond que d'un soupir lorsque les mouvements pressés se font plus amples, plus lents aussi, mais Chan a bien senti son membre tressauter entre ses doigts. Le corps ne ment pas, et même si Jisung ne l'avouera pas à voix haute, il est considérablement excité par cette idée. Après tout, il a la chance d'avoir deux amants, ce serait mentir de dire qu'il n'a jamais imaginé les avoir ensemble dans son lit.
Dans son oreille, les soupirs de Chan se font plus nombreux et contre ses fesses, Jisung sent son sexe dur frotter entre leurs habits. Lentement, la main gauche de l'ainé vient délaisser son entre-jambe, remontant sur le torse qu'elle parcoure de haut en bas, massant les pectoraux un instant, pour finir par relever le t-shirt jusqu'au cou. Son autre bras, coincé sous le corps du brunet, n'est pas à même de faire grand chose alors Chan gigote un peu. Et les lèvres de Jisung s'entre-ouvrent lorsque la pulpe des doigts du blond malaxe hardiment ses tétons. Ses jambes se replient, poussant son bassin à la rencontre de celui de son ainé dont les mouvements s'enhardissent, se brutalisent, deviennent nécessaires.
Libérant un de ses bras, Jisung vient lécher la paume de sa main avant de la plonger dans le bas de pyjama du blond, entourant de ses doigts la verge déjà turgescente et humide de celui-ci. Son épaule est un peu tordue pour passer entre leurs deux corps mais il n'en a que faire. Être collé ainsi contre son ainé, il adore ça. Son épiderme le brûle et son t-shirt lui colle à la peau, mais il se refuse à s'éloigner de la chaleur de Chan.
- Vous auriez pu être un peu plus discrets...
Contre-tout attente, la voix ensommeillée de Minho résonne dans la chambre. Les paupières à demi-closes du plus jeune s'écarquillent et inconsciemment, sa main se resserre sur le sexe de leur ainé qui gémit bruyamment.
- Minho !
- Putain Ji' ... !
- Bonjour vous deux.
Appuyé sur son coude, le sourire de Minho est équivoque. Son menton repose dans sa main gauche et de la droite, il se frotte les yeux et arrange maladroitement ses cheveux en bataille pour mieux se réveiller.
Le visage de Jisung est écarlate et il s'empresse d'abaisser son t-shirt, poussant le bras de son ainé hors de son torse.
- Ne te cache pas Sungie, j'ai déjà tout vu.
Gonflant ses joues, le dit « Sungie » se meurt d'embarras. Amusé, l'autre brun l'attire au milieu du lit, le faisant reposer dans ses bras comme s'il ne pesait rien.
De son côté, Chan est si rouge que même ses oreilles et son cou se sont colorés. Il aurait presque envie que les draps l'avalent pour qu'il puisse disparaître. Surtout que même la surprise du réveil de Minho n'a pu diminuer l'excitation frémissante dans son pantalon. Elle en devient même douloureuse.
De peu, il retient un halètement lorsqu'il relève le visage vers les deux autres garçons. Son souffle se coupe et ses pupilles dilatées ne peuvent se détacher du couple. Être jaloux, il n'y a pas pensé. Sa jalousie envers Minho, voilà un bon moment qu'elle n'existe plus. Il ne sait pas quand elle a cessé de le torturer, mais à voir ainsi Jisung et le brun s'embrasser à pleine bouche devant lui, ce n'est pas de la jalousie qu'il ressent, mais bien de l'envie. Cela va au delà de ça, ses pensées se bousculent et ses mains descendent lentement le long de son torse. Intimement, il les regarde se dévorer les lèvres pendant qu'il se caresse.
L'un des bras de Minho supporte son corps tandis que sa main libre cajole la joue du plus jeune. Le surplombant, leurs jambes sont emmêlées, leurs bassins imbriqués l'un dans l'autre ondulent sur un rythme qui leur est propre, et leurs lèvres refusent de se détacher. Leurs baisers sont avides, empreints d'amour et de passion pure. La langue du plus âgé glisse dans la bouche du brun qui geint presque, arquant légèrement son dos.
Lorsqu'ils se détachent, leurs respirations sont lourdes. Le sourire de Minho s'agrandit et ingénu, il incline son visage vers la droite. Son regard s'accroche à celui de Chan dont les lèvres charnues qu'il mordille sans cesse échappent un gémissement. Les mouvements de poignet du blond se font bien plus prononcés et Minho s'embrase.
A ses yeux, Chan n'est plus tout le monde, alors il n'a pas peur.
Face à lui, il est capable de se montrer et de faire voir.
D'un coup puissant, Minho balance ses hanches, frottant son membre déjà éveillé avec celui de Jisung qui semble à deux doigts d'imploser. Jisung, il n'a rien raté de l'échange provocateur entre ses deux amants.
Oh Jisung, son coeur bat si fort qu'il a l'impression qu'il va s'arrêter.
Doucement, la main de Minho quitte son cou pour inviter le blond à se rapprocher. Et cette invitation, elle veut dire beaucoup. Elle veut dire tellement que Jisung tremble. Chan commence à ne plus pouvoir se contenir. Alors quand Minho pousse son visage jusqu'à ce qu'il embrasse le plus jeune, le blond ne peut retenir un léger grognement à l'afflux de sang entre ses jambes, et c'est presque brusquement qu'il tire sur le t-shirt de Jisung pour le retirer.
Les deux plus vieux se mettent à rire, attendris, lorsque la tête brune reste coincée dans le col, noyée par le tissu. Soupirant de soulagement, Jisung s'extirpe de son haut, offrant un sourire ironique et moqueur à ses amants. Pour le faire taire, les lèvres de Chan fondent à nouveau sur les siennes. Les mains de Minho parcourent sa peau dorée de long en large, chatouillant les côtes, appréciant les ondulations des abdos sous ses paumes.
Puis il descend son visage, son souffle frappe comme une déflagration et il vient embrasser et mordiller son ventre. Lorsque la langue de Minho passe du nombril jusqu'à l'élastique de son sous-vêtement, la respiration de Jisung se coupe. Sa bouche s'ouvre presque en grand sous celle de l'aîné et il retient un gémissement dans sa gorge.
- Min'... soupire-t-il avant que les doigts de Chan n'attrapent sa mâchoire pour l'embrasser plus profondément encore.
Pourtant, Minho se relève. Il tient l'élastique de son boxer et il fixe d'un oeil lubrique les deux amants qui s'embrassent à en perdre le souffle.
- Je peux ? demande-t-il lorsqu'ils se stoppent enfin.
La question s'adresse autant à Jisung qu'à Chan, c'est ce qui la rend importante et d'autant plus significative. Si Jisung s'empresse d'hocher la tête, ses hanches tressautant d'envie, les deux bruns fixent Chan. Non, il ne devrait pas avoir son mot à dire là-dedans, mais ni Jisung ni Minho n'ont envie de s'adonner à plus si leur ainé refuse. Après tout, tout le monde n'aime pas voir son amant s'abandonner dans les bras d'un autre...
Sauf que leur relation va plus loin que seulement ça, alors Chan se fiche du reste. Il se fiche de tout, il vit dans le présent. Chan acquiesce franchement, ses mains recouvrant le corps tanné et brûlant, qui s'arque, tremble et gémit quand Minho flatte son sexe de ses lèvres et de sa langue avant de l'engloutir. Du bout des doigts, Chan relève la tête du cou tendre qu'il marquait de violet pour repousser les quelques mèches rebelles collées au front de Jisung. Il a les joues écarlates et le blond trouve ce détail adorable.
Curieux, le regard de Chan plonge vers le bas. Là, ses yeux croisent ceux de Minho dont les paupières sont presque closes. Sa main droite procède à des vas-et-viens sur la base du sexe du plus jeune, massant parfois les bourses. Par réflexe, Chan salive sur les cuisses de Jisung qui sursautent et se contractent indépendamment. Pourtant, la vision de Minho et de ses lèvres fines retroussées autour du gland luisant, est un spectacle bien trop splendide, bien trop excitant pour pouvoir s'en détacher bien longtemps.
- Minho... S'il te plaît...
Jisung supplie quand les ongles de Minho griffonnent sur ses cuisses, créant de longues lignes rougissantes sur les muscles en tension.
- Chan, il est où le lubrifiant ici ?
- Dans la salle de bain. Attend, je vais le chercher.
- Non Hyung, refuse le brun, délaissant le membre tendu du plus jeune qui s'empresse de refermer les jambes pour se cacher. Tu devrais t'occuper de ce vilain garçon qui crève de sentir tes magnifiques lèvres autour de sa queue, hum...
La voix de Minho est sulfureuse, profonde et incroyablement délicieuse. Pourtant, les mots sont pécheurs et le sens bien impur. Tiens si Chan s'attendait à ce que le brun dégage une aura aussi dominante au lit. Se levant du lit, Minho claque bruyamment la cuisse de Jisung qui échappe un gémissement, son sexe pris d'un violent soubresaut.
Ce matin ne sera pas une nuit pécheresse. On ne pensera pas à assouvir quelques envies intrépides, quelques sous-entendus malsains ou quelques fantasmes inavoués. Il y en aura d'autres, des nuits comme cela.
Ce matin sera une nuit d'amour, et même s'il n'est pas réciproque en toutes parties, même si certains n'éprouvent que de l'amitié l'un envers l'autre, ce matin exprimera de beaux sentiments.
Minho sort de la chambre comme si l'appartement lui appartenait, et les deux amants se retrouvent à deux. Chan pouffe un peu, ébahi. Il s'apprête à faire une blague mais il se l'avale quand le regard lubrique de Jisung se tourne vers lui. Si Chan est surpris de l'attitude nouvelle de Minho, Jisung a tant l'habitude qu'une simple remarque du brun est capable de l'exciter au plus haut point.
Oh comme Minho avait raison ! Les lèvres de Chan, elles sont si magnifiques.
- Channie...
Lentement, les baisers du blond se glissent sur son corps, nombreux et répétés, humides, couvrant le corps brûlant de marques ça et là.
- Tu es si beau comme ça Ji'.
A genoux, le dos courbé vers l'intérieur, Chan multiplie ses baisers sur les cuisses et sur l'aine du plus jeune qui se tortille en soupirant de bonheur. Et quand les lèvres pulpeuses du blond s'attarde sur son membre, engloutissant sa longueur centimètre par centimètre, un puissant gémissement explose dans la chambre. La toison brune de l'aine chatouille le bout du nez du blond alors que sa gorge se resserre en but d'expulser l'intrus. Chan ne respire plus, et il a beau avoir une certaine habitude de ce genre de pratique, la douleur de se battre contre ses réflexes lui monte toujours les larmes aux yeux.
Pourtant, qu'il lui est agréable de sentir le brun trembler sous ses attentions.
Lentement, il poursuit ses actions, entamant un souple continu de vas-et-viens humides, brisés des gémissements du brun qui est à bout. Chan est si concentré qu'il n'a pas entendu Minho revenir. Il ne l'a pas vu poser lubrifiant et préservatifs sur le matelas. En revanche, il a bien deviné son corps se placer derrière lui. Cependant, il ne s'attendait certainement pas à sentir les mains du brun venir agripper ses fesses pour les masser contre ses paumes. Le gémissement d'une agréable surprise du blond fait trembler les deux garçons et c'est de peu que Chan se retient de refermer les dents sur le sexe de Jisung.
- Effectivement, aussi canon devant que derrière, soupire Minho dans son oreille.
La main droite du brun vient appuyer sur sa tête, empêchant à Chan de réagir en enfonçant le membre du plus jeune plus loin dans sa gorge, le poussant à poursuivre sa gâterie. Relâchant les boucles blondes, Minho s'affaire désormais à défaire le brun de son bas de pyjama.
Tout ceci devient bien trop long pour lui, et il a beau être étrange de toucher un autre homme que son amant, il mentirait s'il disait qu'il n'avait jamais eu envie de son ainé.
Satisfait, Minho libère Chan de ses habits. Ses mains caressent la peau blanche de long en large, flattant les quelques taches de rousseurs qu'il rencontre dans le creux des reins, sur les épaules et sur les fesses. Son regard perçant s'attache à celui vacillant de Jisung. Ses mains tremblantes s'accrochent désespérément aux cheveux blonds de Chan. Le plus jeune n'en peut vraiment plus. Alors quand il a vu le sourire narquois fleurir sur le visage de son ainé avant qu'il ne se penche, ouvrant la bouche pour venir lécher le dos pailleté, ses mains venant palper le ventre musclé et flatter le sexe tendu et dur à souhait du blond. Quand le gémissement puissant de Chan se répercuta en millier de frissons sur son membre, Jisung ne tînt plus.
- Avale, tonne Minho à voix basse, à la manière d'une attente plus que d'une injonction.
Tout devient si sensible que lorsque Jisung jouit au creux de sa gorge, que même si Chan s'étouffe et qu'il tousse sans fin, le blond ne peut s'empêcher de gémir.
Puis tout s'accélère puisqu'aucun d'entre eux ne tient plus. Ils en perdent le fil. Les soupirs s'élèvent, chacun se meurt de plaisir et se galvanise avec délice. Les doigts découvrent certains corps inconnus. D'autres se couvrent de ce gel inodore et s'enfoncent à la recherche de l'exaltation. Ces gestes répétés, dont ils avaient l'habitude. Ces gestes qui avaient été difficiles au début, mentalement, en raison de l'endroit, puis douloureux, physiquement cette fois. Ces gestes nécessaires et qui pour le plus jeune, avaient été source de certains de ses plus grands instants de bonheur.
Et si une fois. Une seule. Un unique doigt a franchi la barrière à la découverte du corps de l'inconnu, on ne l'en blâma pas. Et on n'empêcha pas non plus la libération puissante qu'elle engendra sur les draps.
Lentement, Jisung allonge Chan sur le dos sous les indications du brun qui s'affaire, lui, à enfiler un préservatif sur le sexe à nouveau dur de l'ainé. Son empressement palpable, il le guide entre ses fesses, poussant sur ses cuisses pour taquiner Chan qui n'attend plus que s'enfoncer dans son amant. Un sourire immense aux lèvres, Jisung joue. Entre ses genoux, sentir son ainé trembler le rend fébrile et ses mains veineuses qui retracent son corps l'incitent à réduire l'espace.
Chan, il rend hommage au corps de Jisung. Au corps parfait qu'il adule et adore.
Les mains posées sur son torse pour se maintenir, Jisung s'affaisse sur le bassin du blond. Délicieusement, il remue sur son membre. L'habitude et le plaisir prennent le pas sur tout le reste. C'est comme s'il se fichait de ce qu'il pouvait ressentir. A cet instant-là, son seul plaisir est de satisfaire son ainé.
- Il te l'avait dis, non ? murmure Jisung à son oreille alors qu'il agite ses hanches pour mieux le sentir entre ses chairs. Minho est toujours celui ordonne.
Bruyamment, la bouche de Chan laisse échapper ses soupirs. Leurs corps luisants se frottent et s'aiment. Leurs esprits se perdent dans le brouillard. Pressé, Chan aide Jisung dans ses mouvements, forçant sur ses talons et ses cuisses pour se relever, suivant un rythme tendu qui les rend fou.
Minho, il les observe et il n'en peut plus. Il prend plaisir à les voir ensemble, et il a de lui-même incité Chan à pénétrer leur amant. En premier en tous cas. Pourtant, Minho est le seul à n'avoir pas encore joui et ça commence à lui peser.
- Minho... gémit Jisung pour qu'il se rapproche d'eux.
En réponse, le brun flatte sa joue de son pouce. Il sourit quand il vient l'embrasser. Les dents s'y mêlent, leurs langues s'enlacent. Parfois, ils gardent leurs bouches ouvertes mais ne se séparent pas. Même quand les grognements de Jisung menacent d'alerter les voisins, Minho ne se recule pas.
Embrasser Jisung, il adore ça.
Pourtant, un coup de hanche plus sec du blond amène Jisung à balancer sa tête en arrière dans un cri. Amusé, Minho redirige son regard vers le bas. Là, Chan a le visage rouge et ses cheveux humides sont étalés sur les oreillers. Les muscles de son cou et de son torse se contractent à chacune de ses poussées, et ses lèvres déjà épaisses sont gonflées, laissant passer une respiration sifflante ainsi que des geignements puissants et plutôt aigus.
Pour se faire comprendre sans avoir à parler, les pupilles totalement dilatées du blond alternent entre le visage de Minho et son sexe, dont le bout humide dépasse du caleçon tant il est érigé.
Un léger rire résonne parmi les lourds soupirs et levant un sourcil, Minho descend son sous-vêtement pour découvrir son membre. Il observe avec amusement et hauteur les paupières de son ainé s'écarquiller devant sa taille. Chan salive. Minho en prend pour sa fierté.
- C'est ça que tu veux ?
Avalant difficilement sa salive, Chan hoche la tête, hésitant.
- Il va falloir que tu utilises des mots, Hyung... force Minho, ce sourire en coin qui fait sa signature, bien plus marqué.
Coupé par ses gémissements, Jisung commente, un air moqueur collé au visage.
- Ton sexe vient de grossir Chan...
- Ferme-la Ji', maugrée l'ainé, les joues rougies d'embarras désormais.
Oh, Chan a honte. Il se sent presque humilié. Pourtant, il a encore plus honte de dire que ce sentiment l'excite. Néanmoins, son corps parle pour lui, et face à son amant et l'amour de celui-ci, il ne peut plus rien cacher. Chacune de ses réactions sont significatives, et ce qui fait leur relation saine, est qu'il n'y a aucun jugement. Bien sûr, ils reparleront de tout ça plus tard, loin d'une situation comme celle-ci. Peut-être même qu'ils l'exprimeront sous les draps aussi, ou du moins, ils essaieront.
- Min'...
En attendant, ils s'acceptent comme ils sont, et les réactions de Chan les amusent autant qu'elles les enflamment un peu plus.
- Laisse-moi te sucer...
Et un jour, Chan vaincra.
Un jour, Minho n'aura peur de rien.
Un jour, Jisung brillera.
- 'Suffisait de demander.
Le sourire de Minho est sans équivoque. Sur les genoux, il s'approche du blond. Inclinant son menton de ses doigts, Chan halète avant que les lèvres du brun ne se posent sur les siennes. Encore une fois, ses yeux semblent sortir de leurs orbites. Maladroitement, il répond au court baiser.
Doucement, Minho apporte sa verge à la bordure des lèvres tentatrices et pourpres, les caressant lentement du gland luisant, déposant un peu de liquide pré-séminal qui glisse dans la bouche qui s'entrouvre.
Ce matin a été la première nuit.
Elle s'est finie bien proche de midi, et ils peuvent mentir autant qu'ils veulent ; dire que ce matin-là, ce n'était rien. Il y a eu ces secondes-là, où les sentiments eurent du mal à s'attribuer à une seule personne.
« Tiens », c'est un mot que Jisung a toujours aimé dire dans ce genre de moments.
Ce matin-là, c'est « vôtre » que Jisung a prononcé.
____________________
Oui, je poste tard ! C'est un miracle d'avoir réussi à le finir et le corriger aujourd'hui, je vous l'avoue. Comme prévu, il a pris la place du plus long chapitre de This is us !
J'espère de tout coeur qu'il vous a plu. Moi-même, je n'arrive pas bien à savoir si j'en suis satisfaite ou non... (:'
En tous cas, prenez soin de vous, et à la semaine prochaine uwu
Ash (:
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro