Trop fort.
Thésée n'en revenait toujours pas de ce qu'il s'était passé. Et il ne comprenait toujours pas comment ils avaient pu s'en sortir.

Thésée n'avait aucune idée pour laquelle les amazones s'étaient effondrées, inconscientes. Il était resté là, la bouche ouverte, se demandant s'il allait subir le même sort.
C'est seulement au moment où il pensait à essayer de se libérer qu'il sentit une pression sur son épaule et une voix sortie de nul part :

-Ça va, frérot ?

C'est là qu'il vit sa tignasse blonde : Anton, en chair et en os, devant lui, le visage inquiet. Il tenait dans sa main une casquette bleue, casquette qu'il avait déjà vue auparavant.

-Que... comment... ? Thésée bredouilla dans l'incompréhension.

-On n'a pas le temps, répliqua Anton en s'attaquant à la corde autour de son poignet. On sort d'abord, puis on s'explique.

Très bonne idée, pensa Thésée.
Quand Anton eut fini d'enlever la corde de ses côtes, il détacha l'autre poignet et Thésée poussa un petit gémissement. Sa blessure lui faisait encore mal. Thésée prit alors la suite et détacha le reste de ses liens, tandis qu'Anton se dirigeait vers l'entrée de la tente pour voir au dehors.
Au loin, il entendit des explosions et des cris de guerres, des ordres, et des pas.

Anton sourit.

-Aller mec, dit-il en aidant Thésée à se relever, il faut partir si on veut pas se faire choper.

-C'est toi qui as fait tout ça ? Demanda Thésée en désignant du menton la fumée qui s'élevait dans les airs.

Anton ne répondit rien et regarda si la voie était libre des deux côtés.
Thésée le rejoignit en évitant les deux filles toujours à terre, en se demandant bien comment il avait pu dégoter ces tranquillisants.

-Tiens, prends ça, dit Anton en lui lançant la claymore, sa précieuse épée (qu'il ne savait toujours pas comment il l'avait trouvée ! Tiens, son sac aussi, il l'avait retrouvé, puisqu'il le portait sur son dos.) Je garde ton sac, toi tu utilises tes pouvoirs, d'accord ?

Thésée était trop sonné par tout ce qui se passait pour l'envoyer bouler ou le contredire. Après tout, Anton le connaissait, tout comme ses pouvoirs.
Il hocha de la tête.
Puis ils sortirent de la tente.

Dehors, le brouillard avait prit place et on n'y voyait presque plus rien à trois mètres près. S'il n'y avait pas Anton à ses côtés, il aurait pu se croire quelques heures en arrière, quand il avait essayé de dérober la ceinture à la reine des Amazones.
Une idée germa soudain dans son esprit tandis qu'il suivait Anton dans les allées du campement.
Cette idée ne lui plairait sûrement pas.
Il devait donc lui dire.

-Attends, intervint Thésée en le retenant par le bras, il faut qu'on fasse un détour avant de partir.

Anton fronça les sourcils ne sachant pas ce qu'il voulait dire, puis en observant l'expression du demi-dieu, il écarquilla les yeux.

-Non, souffla Anton avec supplice. Ne me dis pas que tu...

-Si, coupa Thésée, le visage déterminé.

Oui, car si Anton avait su où le retrouver lui et ses affaires, et faire un plan d'évasion, Anton avait aussi deviné la raison de sa venue.
Et Thésée avait vu juste, puisqu'Anton lui lança un regard noir tandis que Thésée ébaucha un sourire.
Oui. Avant de s'enfuir, ils allaient récupérer la ceinture royale. Et cette fois, il n'allait pas échouer. Anton était là.

Ça recommençait. Elle ne voulait pas que ça recommence. Mais comment cela pouvait être possible, bon sang ?
Si elle le pouvait, elle étranglerait ce garçon au visage d'ange de ses propres mains. Mais hélas, sa sœur lui avait expliqué en détails que Thésée était un atout important pour ce qu'il se préparait, et qu'il était la clé pour retrouver ce qui était perdu.
Et avant même qu'elle ne puisse obtenir une quelconque information, le camp se faisait attaquer de nouveau.

Maintenant qu'elle était de nouveau capable de bouger, c'était évident qu'un allié de Thésée était derrière tout ça.
Mais qui ?
Reyna ne lui avait pas parlé d'une quelconque personne qui serait susceptible d'aider le garçon. Elle devait à tout prix essayer de l'empêcher de s'enfuir, ou leur prophétie ne se réaliserait pas.
Hylla courait parmi les débris pour retrouver la tente, mais le choc qu'elle avait reçu avait perturbé ses sens, et les appels de ses servantes n'aidaient pas à organiser ses pensées.

-Lulu ! cria-t-elle en poussant les gros de rideaux en arrivant dans la tente. Est-ce-que...

Hylla s'arrêta net.
Devant elle gisaient ses camarades au sol, inconscientes. Hylla se retint de crier d'effroi et sortit en trombe de la tente, hurla des ordres à qui voulait bien l'entendre, puis repartit au pas de course à la recherche du prisonnier.

Mais alors qu'elle tentait de rassembler ses filles et de partir à sa recherche qu'un énième projectile explosa sur elle, et Hylla se fit propulser dans les airs avant d'atterrir sur un stand d'armes.
Elle remercia le Ciel de ne pas avoir été blessée et, tandis qu'elle se relevait, elle entendit quelque chose bouger non loin d'elle.
Hylla écarquilla les yeux. Non pas d'effroi, ni de peur, mais de colère.
Puis elle sourit, et pensa que c'était un idiot, avant de hurler de rage et d'attaquer son ennemi, juste devant elle.

Le combat fut sans relâche : malgré le brouillard qui emplissait les alentours, Thésée et Hylla attaquaient sans jamais ramollir. L'un était déterminé à la vaincre, l'autre était furieuse de se battre.

Seulement là elle était préparée. Et sa ceinture décuplait ses capacités, et donnait à Thésée plus de difficultés qu'il ne le voulait. Hylla donnait des coups d'épées avec une force qui surpassait n'importe lequel des ennemis que Thésée avait affronté avant, et le garçon contre-attaquait avec une telle rapidité que l'amazone en était déconcertée.
L'épée de Thésée ne faisait pas le poids contre l'arme en or impérial de son adversaire, c'est pourquoi il utilisait le poignard qu'il avait récupéré de sa sacoche pour augmenter ses coups (sacoche qu'Anton avait planquée et lui avait rendue soit dit en passant).
Hylla savait que son allié n'était pas loin, c'est pourquoi elle gardait toujours un œil sur sa ceinture et sur son ennemi en même temps.
À chaque fois qu'elle en avait l'occasion, elle utilisait le pouvoir de Bellone sur Thésée afin de l'écraser avec sa force, mais à chaque fois Thésée brandissait sa main et l'effet s'annulait. Hylla savait que ce n'était pas normal, et qu'elle devait découvrir ce que c'était, si elle arrivait à bout de ce combat.

Cela se voyait à vue d'œil que Thésée arrivait à la fin de ses ressources. Il avait utilisé sa force, son agilité, tous ses pouvoirs, mais Hylla restait infatigable. Plus elle utilisait de la force, plus la ceinture rayonnait et brillait, lui donnant toujours plus de puissance.
Le garçon suait à grosses gouttes. Il tenta une énième fois de s'emparer de la ceinture en passant derrière l'amazone et préparant un uppercut dans le dos, mais la jeune femme réagit au quart de tour et le repoussa encore une fois avec un coup de pied arrière.
Hylla brandit son épée au-dessus de sa tête et fendit l'air en direction de Thésée, mais le garçon arrêta son geste en croisant le fer avec ses deux armes.

Ok, il en avait marre là.

-ANTON ! cria-t-il entre deux respirations.

Hylla n'eut pas le temps de se demander qui était cet Anton, ni où il pouvait être : le bouclier vint se fracasser sur sa tête avec un énorme BANG ! Et Hylla s'écroula par terre.
Anton regarda la jeune femme à terre, le bouclier toujours brandi entre ses mains, les yeux gros comme des soucoupes.
Il fallut un temps à Thésée avant qu'il ne comprenne ce qu'il venait de se passer.

-C'était ça ton idée ?! s'écria Thésée en regardant Anton, déconcerté.

-J'ai paniqué ! Plaida le concerné. (Puis il regarda la jeune femme.) Est-ce qu'elle est...

Pour toute réponse, Thésée s'agenouilla auprès de la reine et vérifia son pouls. Elle était juste évanouie, heureusement.

-Non, elle n'a rien.

Anton souffla de soulagement et jeta le bouclier désormais inutile par terre.
Sans attendre une seconde de plus, Thésée retira la ceinture de la taille de l'amazone.
Une fois en main, Thésée sourit.

-On l'a, souffla-t-il enfin.

Mais pas le temps de se réjouir. Les deux acolytes entendirent au loin des cris de guerre et des hurlements d'animaux.
Le temps qu'Anton comprenne, Thésée avait déjà enfilé la ceinture à son jean et reprenait toutes ses affaires.

-Ok ,donc on suit mon plan ou on fait quoi ? demanda Anton tout tremblant.

-On suit ton plan, mais la ceinture va nous aider, dit Thésée en regardant l'objet brillant. Enfin, je crois. Il va me falloir la peau de carachos.

Anton tira du sac la fourrure beige sans broncher, soulagé de se débarrasser de ce truc ignoble.
Thésée la posa sur ses épaules.
Là, il eut une vision, comme celle qu'il avait eu dans le Labyrinthe.
Mais cette fois elle était sous forme de flash, rapide, clair et précis. Thésée savait désormais où aller.

-Chicago.

Thésée regarda Anton, qui comprit sur le champ quelle direction prendre.
Soudain, une amazone surgit près d'eux, accompagnée d'une dizaines de filles, brandissant des armes plus tranchantes les unes que les autres.
Plus le temps de réfléchir. Un seul regard de croisé, et les deux garçons prirent leurs jambes à leur cou.

C'était incroyable la façon dont Anton se repérait dans le camp, malgré la brume, le chaos, et les guerrières qui les pourchassaient. Il savait exactement où aller, à quel moment bifurquer, tout ça afin de retrouver la forêt. Il avait un plan, d'ailleurs, une fois sortis de ce campement, mais ils verraient ça plus tard, ils avaient des amazones en colère juste derrière eux qui voulaient les étrangler.

En parlant d'elles, les jeunes filles recouraient à tout ce qu'elles avaient sous la main pour les rattraper.
Des lances, des flèches, même des lassos et des filets à la Wonder Woman manquaient toujours de peu de les avoir, mais Thésée utilisait toute son énergie pour les éviter et leur barrer la route.
Avec Anton, ils sautaient par-dessus les établis, faisaient tomber des étagères et contournaient les loups, les chevaux, les chiens qui se dressaient sur leur route, grâce à Thésée qui les envoyait valser tous un par un.

Il ne s'en rendit pas compte sur l'instant, mais c'était bel et bien la ceinture qui lui soufflait de la force, et c'est comme ça qu'ils parvinrent au sommet d'une butte sans égratignure, enfin sortis de ce labyrinthe géant.

-À toi, Thésée ! déclara Anton, tout suant.

Le garçon vira de ses épaules la fourrure beaucoup trop chaude pour lui et accompli le plan de son pote.

Avec les dernières forces qui lui restaient, Thésée inspira profondément par le nez, bloqua sa respiration, puis relâcha son souffle en frappant la terre avec son pied.
Juste comme il s'y attendait, une énorme onde de choc se propagea sous la terre et fit trembler toutes les plantes, les arbres, dans un rayon d'une cinquantaine de mètres.
Thésée vit en contrebas les amazones perdre l'équilibre et tomber les unes sur les autres. Pile ce qu'il voulait.

En revanche, la force qu'il avait employé jusqu'alors le lâcha instantanément, et ses genoux fléchirent sous son poids. Anton le rattrapa juste avant qu'il ne s'effondre au sol et l'aida à s'assoir sur le siège de la moto.
Attendez une seconde. La quoi ?
Thésée n'en croyait pas ses yeux. Même si la fatigue rendait sa vision floue, il voyait bien devant lui une magnifique Triumph Scrambler noire, à la selle en cuir marron, en parfait état et super classe.

-Mais comment... parvint à articuler Thésée les yeux ébahis.

-Tu savais pas ? rétorqua Anton en prenant place à l'avant de la moto avec un sourire en coin, les Amazones sont les dirigeantes de la société Amazon.com, la plus grosse entreprise de commerce électronique du monde ! Et qui dit commerce dit livraison, et qui dit livraison...

-Veut dire moto super méga classe, finit par dire Thésée, épaté.

-Les Amazones n'allaient pas arrêter leur service de livraison sous prétexte qu'elles sont hors de leur quartier général, rigola Anton en allumant le moteur. Cette merveille était sur le point de se faire livrer, j'allais pas rater l'occasion !

Thésée lança un regard en arrière pour voir les femmes-guerrières encore désarçonnées par l'onde de choc, puis il se retourna et afficha un profond sourire d'admiration à son meilleur ami.

-T'es trop fort, mon pote !

Là-dessus, le blondinet leva la barre d'appui et enclencha la vitesse maximale, et ils filèrent à travers les arbres de la forêt, à des kilomètres du repère des Amazones.
Direction Chicago.
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Comment vous allez, chers lecteurs ?
ce qu'on vit en ce moment est totalement hors du commun, mais on va s'accrocher, et on va sortir de ce bordel ha ha ^^

Moi ça me permet de rester à jour dans mon histoire, et ça vous permet à vous de vous divertir un peu je l'espère grâce à Thésée :)

Gardez la forme et n'hésitez pas à vous exprimer sur mon histoire, ça me toujours trop plaisir !